Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1915-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 01 mars 1915 01 mars 1915
Description : 1915/03/01 (A6,N127)-1915/03/31. 1915/03/01 (A6,N127)-1915/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6237357h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
REVUE
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
SIXIÈME ANNÉE MARS 1915 Xs 127
Vercat Mundus EDITORIAL.
Fiat Pax!
Nous avons reçu quelques opuscules publiés en
Hollande par un groupe de professeurs, philosophes, méde-
cins et juristes, constitués en comité, dont le nom est
celui d'une «Fédération Européenne.» Une circulaire por-
tant en tête les mots: «Comité de Europeesche Staten-
boitd» et signée par cinq personnes exprime la conviction,
que la guerre entre les nations civilisées actuellement
existantes, est contraire au sentiment moral des masses
mondiales, aussi bien qu'elle est en opposition avec le
développement naturel de la vie économique et sociale
entre les nations.
En conséquence, les promoteurs de ce Comité con-
sidèrent, que pour l'Europe en particulier, s'impose le
lien plus étroit d'une fédération entre les Etats, sur les
fondements de l'égalité et de l'indépendance intérieure
des Etats qui en font partie, lien que l'opinion publique
doit réclamer de force.
L'idée maîtresse de cette fédération des peuples
d'Europe, est basée, dans la pensée de ce Comité, sur
la croyance, que «les rapports entre les Etats civilisés
doivent être soumis aux mêmes lois de moralité et de
justice, qui règlent la vie sociale dans chaque nation
prise à part.»
Sans avoir l'honneur de connaître aucun des signa-
taires en particulier, nous reconnaissons, que la manière
dont ils formulent leur thèse, aussi bien que l'esprit élevé
qui préside à leurs travaux nous inspirent le plus pro-
fond respect à leur égard. Ne partageant pas leur ma-
nière de voir, nous abordons la tâche assez délicate de
les critiquer, avec le sentiment des difficultés que pré-
sente toute argumentation dirigée contre un groupe d'hom-
mes de bien, qui érigent leurs constructions, si utopiques
qu'elles soient, avec l'entière bonne foi de la conviction
la plus pure. Dans ces conditions, nous nous abstiendrions
de toute attaque contre leur système, si nos objections
n'étaient fondées que sur la contradiction existante entre
l'idéal et la pratique, car l'irréalisable d'aujourd'hui de- ;
vient souvent la réalité de demain. Mais il y a plus. A
notre avis, il y a déviation entre la ligne indiquée et
le cours naturel et inévitable de la vie humaine et de
l'Histoire. Dès lors, la construction qu'on nous propose
est fausse indépendamment du temps et l'évolution finale
ne va pas dans la direction, où ces Messieurs du comité
la convient. En ce cas, nous ne pouvons nous retenir
d'entrer en lice contre des adversaires, sous beaucoup
de rapports, hautement sympathiques. C'est notre devoir
de publiciste qui nous invite à le faire.
Les brochures, publiées par le Comité en question
et parvenues entre nos mains sont: 1) «L'Unique moyen
de salut:-une fédération des Etats d'Europe» par le D-r.
Nicol von Suchteien, et 2) «Aux Citoyens des Etats Bel-
ligérants» par G. Heymans, professeur de philosophie à
l'université de Groningue.
Quelque soit le cachet personnel de chaque auteur
(la première de ces brochures ayant un tour d'idées
plus près de la vie pratique et la seconde-apparaissant
plutôt comme une sorte de gymnastique sur des con-
cepts abstraits et philosophiques) néanmoins nous nous
croyons en droit de les réunir en un foyer unique, à
tel point la doctrine qu'elles exposent est un tout insé-
parable.
Nous ferons donc nos citations sans spécifier, la-
quelle des brochures en question contient les paroles que
nous indiquerons. Notre argumentation, sans perdre de
sa légitimité, y gagnera en précision, visant, dans le do-
maine de l'idée, un adversaire unique.
D'abord, il n'est pas indifférent de constater, que le
Comité répète volontiers une formule, empruntée à Guil-
laume de Hohenzollern, à l'époque où il peignait son
fameux tableau sur le «Péril Jaune* et essayait encore
de tromper l'Europe par ses allures de «bon-apôtre». Il
prétendait nous grouper tous contre le cBouddba», apa-
CONTEMPORAINE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
SIXIÈME ANNÉE MARS 1915 Xs 127
Vercat Mundus EDITORIAL.
Fiat Pax!
Nous avons reçu quelques opuscules publiés en
Hollande par un groupe de professeurs, philosophes, méde-
cins et juristes, constitués en comité, dont le nom est
celui d'une «Fédération Européenne.» Une circulaire por-
tant en tête les mots: «Comité de Europeesche Staten-
boitd» et signée par cinq personnes exprime la conviction,
que la guerre entre les nations civilisées actuellement
existantes, est contraire au sentiment moral des masses
mondiales, aussi bien qu'elle est en opposition avec le
développement naturel de la vie économique et sociale
entre les nations.
En conséquence, les promoteurs de ce Comité con-
sidèrent, que pour l'Europe en particulier, s'impose le
lien plus étroit d'une fédération entre les Etats, sur les
fondements de l'égalité et de l'indépendance intérieure
des Etats qui en font partie, lien que l'opinion publique
doit réclamer de force.
L'idée maîtresse de cette fédération des peuples
d'Europe, est basée, dans la pensée de ce Comité, sur
la croyance, que «les rapports entre les Etats civilisés
doivent être soumis aux mêmes lois de moralité et de
justice, qui règlent la vie sociale dans chaque nation
prise à part.»
Sans avoir l'honneur de connaître aucun des signa-
taires en particulier, nous reconnaissons, que la manière
dont ils formulent leur thèse, aussi bien que l'esprit élevé
qui préside à leurs travaux nous inspirent le plus pro-
fond respect à leur égard. Ne partageant pas leur ma-
nière de voir, nous abordons la tâche assez délicate de
les critiquer, avec le sentiment des difficultés que pré-
sente toute argumentation dirigée contre un groupe d'hom-
mes de bien, qui érigent leurs constructions, si utopiques
qu'elles soient, avec l'entière bonne foi de la conviction
la plus pure. Dans ces conditions, nous nous abstiendrions
de toute attaque contre leur système, si nos objections
n'étaient fondées que sur la contradiction existante entre
l'idéal et la pratique, car l'irréalisable d'aujourd'hui de- ;
vient souvent la réalité de demain. Mais il y a plus. A
notre avis, il y a déviation entre la ligne indiquée et
le cours naturel et inévitable de la vie humaine et de
l'Histoire. Dès lors, la construction qu'on nous propose
est fausse indépendamment du temps et l'évolution finale
ne va pas dans la direction, où ces Messieurs du comité
la convient. En ce cas, nous ne pouvons nous retenir
d'entrer en lice contre des adversaires, sous beaucoup
de rapports, hautement sympathiques. C'est notre devoir
de publiciste qui nous invite à le faire.
Les brochures, publiées par le Comité en question
et parvenues entre nos mains sont: 1) «L'Unique moyen
de salut:-une fédération des Etats d'Europe» par le D-r.
Nicol von Suchteien, et 2) «Aux Citoyens des Etats Bel-
ligérants» par G. Heymans, professeur de philosophie à
l'université de Groningue.
Quelque soit le cachet personnel de chaque auteur
(la première de ces brochures ayant un tour d'idées
plus près de la vie pratique et la seconde-apparaissant
plutôt comme une sorte de gymnastique sur des con-
cepts abstraits et philosophiques) néanmoins nous nous
croyons en droit de les réunir en un foyer unique, à
tel point la doctrine qu'elles exposent est un tout insé-
parable.
Nous ferons donc nos citations sans spécifier, la-
quelle des brochures en question contient les paroles que
nous indiquerons. Notre argumentation, sans perdre de
sa légitimité, y gagnera en précision, visant, dans le do-
maine de l'idée, un adversaire unique.
D'abord, il n'est pas indifférent de constater, que le
Comité répète volontiers une formule, empruntée à Guil-
laume de Hohenzollern, à l'époque où il peignait son
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