Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1888-07-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2430 Nombre total de vues : 2430
Description : 25 juillet 1888 25 juillet 1888
Description : 1888/07/25 (A3,N198). 1888/07/25 (A3,N198).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6231943p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
N* 198. — Troisième Année. ,,,
, CINQ Centimes le Numéro
.-.:.
Mercredi, 25 JaMet iMt :
li htriiti lljlriei
Rédaction : 10, rie des Cotisais '", PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI ! Direction: 10, rue des Coisnls
: ABONNEMENTS r' ,
~, Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE Sir. efr. 18 f.
FRANCE et ETRANGER. Port en sus.
Tout ce qui concerne la Rédaction et VAdministration
doit être adressé a
; ,,f"
M. VIDAL-CHALOM, Directeur-Gérant
LES MANUSCRITS NON IKSERÉS NE SONT PAS RENDUS
'; INSERTIONS
Légales; 0,18 - Diverses, 0,35 — Réclames, I Ir.
-Ie-
Le PATRIOTE l'. traité me AUCUNE AGENCE
, Service Télégraphique
Paris, 23 juillet, 4 h. 20 m.
Le discours du comte de Paris aux
ouvriers français, à Shen-house, a été tiré
à 200,000 exemplaires, et envoyé dans tout
le pays.
#
, ♦ *
La société des droits de l'homme et du
citoyen va profiter des vacances pour en-
voyer des conférenciers en province, en
vue d'augmenter le nombre des adhésions.
* *
M. Bocher sénateur, a prié les députés
de la droite de le renseigner, sur l'influen-
ce du boulangisme dans chacun de leurs
départements respect fs.
• •
Madame Adam s'est rendue à Lausanne,
où elle a donné rendez-vous à plusieurs
personnalités étrangères, attachées à l'idée
de l'alliance franco-russe.
Alger, le 24 Juillet 1888
■ lif W
Le fait récent quq nous avons ra-
conté dans notre dernier numéro, et
pour lequel un Conseiller Municipal de
Mustapha, a été arrêté sous la pré-
vention d'escroquerie et de vols quali-
fiés nous suggère de tristes réflexions.
Ainsi, ce misérable ayant fui son
pays d'origine n'a eu qu'à se présenter
en Algérie pour se glisser sans con-
trôle et sans contestation, dans une
assemblée d'honnêtes gens, et y être
accueilli favorablement. ,',
L'Ecosse était, jusqu'ici, renommée
pour sa légendaire hospitalité ; nous
dépassons de cent coudées ce pays de
mœurs patriarchales, car si les Ecos-
sais reçoivent l'inconnu avec un ex-
trême empressement, s'ils lui donnent
Je pain le sel et un abri, ils n'en font
pas un mandataire de leurs intérêts
communaux,
Que dira-t-on de nous, lorsqu'on
saura qu'il a suffi à un gredin de
venir dans la grande colonie française,
pour représenter les habitants d'un
grand centre, dans une Assemblée
élue ? Certes ce fait a pu se produire
d'une façon toute naturelle dans une
ville relativement peuplée, où les élec-
teurs ne sont pas tenus de connaître
individuellement les candidats qu'on
leur présente ; mais il est très-fâcheux
qu'il se produise chez nous. ; ,",'
'.< C'est en exploitant habilement des
faits pareils, que les Baudin et les
Jean-Bernard, en arrivent à jeter sur
l'Algérie le plus complet discrédit. <
— « Voyez, disent-ils, quel drôle
de pays et quelles singulières gens !
un individu qui, ailleurs serait cons-
pué et ramassé par la police, peut
prétendre, la-bas, aux plus belles si-
tuations ! »
Les calomniateurs à outrance que
je viens de nommer, se garderaient
bien d'ajouter :
— « Il est juste de dire que le passé
de ce transfuge une fois connu, on l'a
coffré sans miséricorde. -,
Algériens ! mes amis, nous accueil-
lons trop facilement les produits exo-
tiques ; nous ouvrons trop vite nos
bras, nos cœurs, notre bourse et notre
maison, à des gens dont nous ne con-
naissons ni l'origine, ni le passé.
Certes je ne demande pas qu'on entre j
en défiance, à propos de tout et de
rien ; je ne demande pas que l'on re-
garde avec dés yeux inquiets et soup-
çonneux, les gens que les Compa-
gnies maritimes débarquent chez nous
plusieurs fois par semaine. r
Mais, pour Dieu mes amis, ne les
admettons pas à la légère, dans notre
intimité ; serrons les coudes et les
rangs jusqu'à ce que nous ayions des
preuves indéniables de l'honnêteté des
nouveaux débarqués.
En me permettant de donner ces pe-
tits conseils, il semble que je fais une
incursion dans la vie privée. Pourtant
tout s'enchaine, et Begay n'aurait pu
être élu à des fonctions publiques si
quelques faciles liaisons de camara-
derie avec quelques personnes de
Mustapha, n'avaient suffi pour faire
naître la confiance à son égard. :
On est trop disposé à dire que l'Air
gérie est une succursale dela Belgique,
est le pays d'élection des gens qui ont
fait un trou à la lune ou quitté leurs
concitoyens en oubliant de rendre la
monnaie.
Ne prétons plus le flanc à de pareil-
les calomnies ; elles deviendraient bien
vite une vérité si le cas du sieur Begay
se généralisait.
Chose étrange, lorsqu'il se produit
une affaire scandaleuse du genre de
celle-ci, remarquez que le héros n'est
jamais un algérien; nous avons tou-
jours affaire à un exotique en délica-
tesse avec la justice de son pays. :
N'importe, c'est sur l'Algérie et sur
les algériens que retombent les récri-
minations et la défaveur.
Notre excès de confiance nous est
imputéa crime ; et nous que l'on trom-
pe, sommes assimilés aux trompeurs.
Il serait à désirer que cette comédie
dans laquelle nous jouons un rôle ri-
dicule cesse au plus tôt. V j
'/:;,/;/'! :,;;'", ':/ , ; '," j
La Banque de L'Algérie
Dans le courant du mois d'août,
je signalais à mes lecteurs, un fait des
plus graves : La banque de l'Algérie
qui avait été créée, dans un but des
plus louables, celui de venir en aide
au commerce algérien, et de l'em-
pêcher de se jeter dans les bras de
banquiers sans vergogne — commu-
nément appelés usuriers — La banque
de l'Algérie, dis-je, avait immobilisé
la moitié de son capital, entre les
mains de quelques gros industriels,
et rognait sans pitié le crédit de com-
merçants honorables, mais n'ayant
pas eu l'audace de se lancer dans de
grandes entreprises.
M. Chevalier — dont le premier
tort, a été certainement d'avoir eu trop
confiance en l'un des employés supé-
rieurs de son Administration — lequel
fait encore aujourd'hui à la banque,
la pluie et le beau temps - finissant
llf,U{;" se rendre un compte exact, de la
situation, perdit la têtee et ~ofirit sa dé-
mission qui fut refusée. Mais, quel-
ques jours plus tard, le directeur de
la banque, était mis à la retraite et on
apprenait, à la stupéfaction générale,
que son successeur était M. Nelson,
préfet de Maine-et-Loire. _u
M. Nelson était-il bien l'homme,
qu'il fallait pour sortir notre premier
établissement financier, du bourbier
dans lequel on l'avait enfoncé ? — Je
ne le crois pas, et vais essayer de le
prouver.
La situation embarrassée de la
Banque de l'Algérie exigeait, en effet,
à la tête de cette administration un
financier de haute valeur et, de plus,
doué d'une dose d'énergie assez forte
pour ne pas craindre de nettoyer les
écuries d'Augias ou, pour être plus
clair, de jeter à la porte de l'adminis-
tration l'employé auquel nous faisions
allusion plus haut. ,
M. Nelson ne remplissait, il faut le
reconnaître, aucune des conditions
nécessitées par les circonstances.
Financier ?
Le directeur actuel avait un moyen
de nous prouver qu'il méritait ce qua-
lificatif. C'était, aussitôt sa mise en
possession de la direction accomplie,
de poursuivre un but unique : dimi-
nuer progressivement la fiche des
hauts bonnets, à qui son prédéces-
seur avait accordé un crédit par trop
exagéré.
Au lieu de cela, que fait-il ? Tout
le contraire. ", ,-
Depuis le départ de M. Chevalier,
la fiche G. D., au lieu de diminuer,
augmente de 200,000 francs; Celles de
M. H. et D. K. subissent également
une augmentation, la première de 100
à 150,000 et la seconde dé 30,000
francs. Bien d'autres fiches se trou-
vent encore dans le même cas.
Passons maintenant à la deuxième
qualité dont M. Nelson eut dû être
doué. "",.' .,'
1 L'énergie? '": ,:
Eh bien, ainsi que la première, elle
lui fait totalement défaut, car, non-
seulement l'employé qui a joué un
rôle si néfaste sous l'administration
Chevalier occupe encore le même
poste de confiance, mais il est, en
outre, plus prépondérant que jamais.
C'est le directeur de fait, alors que
M. Nelson ne l'est que de nom.
Nous nous réservons, dans notre
prochain numéro, de donner les ini-
tiales d'autres négociants ayant eu le
bonheur d'être favorisés d'une aug-
mentation de crédit, et nous révéle-
rons également des faits d'une impor-
tance telle qu'ils appelleront certaine-
ment l'attention du ministre des finan-
ces sur l'administration de la banque
de l'Algérie,
——— ; —— » :
Correspondance Oranaise
(De notre correspondant spécial)
",: Oran, le 20 juillet 1888.
C'est hier qu'à comparu devant ~le jurs
oranais le sieur Cambouliu Justin, ancien
secrétaire du Parquet de Mascara, accusé
de faux en écriture, abus de confiance
qualifiés et détournements.
L'accusé, comme moyen de défense,
chargeait le Procureur de la République
de Mascara, M. Besset, dont la presse
s'est déjà occupée et ne craignait pas de
dire qu'il était son complice. ,1
Le Président de la Cour a eu pendant
la durée des débats, une attitude déplo-
rable, et a fait preuve d'une partialité
révoltante. L'interrogatoire que ce ma-
gistrat a fait subir à l'accusé était un
véritable réquisitoire et le public se de-
mandait ce que pourrait bien dire l'avo-
cat général, chargé de soutenir l'accusa-
tion. 1
Cambouliu pouvait à peine parler; le
président l'interrompait à chaque ins-
tant.
Lorsque l'accusé a voulu attaquer M.
Besset, le président l'a arrêté.
Il a osé dire en pleine audience. que M.
Besset est un magistrat honoré; c'est
avoir de l'aplomb.
Que deviennent alors les nombreuses
protestations des habitants de Mascara,
contre ce magistrat?
Il n'y a rien à dire contre M. Besset ?
Pourquoi donc le ministre l'a-t-il envoyé
en disgrâce à Batna?
Au reste les débats de cette affaire
n'auraient présenté qu'un médiocre inté-
rêt, si ce n'était que ce magistrat y était
mêlé.
Les débats ont duré jusqu'à dix heures
du soir.
Après le réquisitoire de M. Eon, Pro-
cureur de la République et la plaidoierie
de Me Sieyes, le jury a rapporté un ver-
dict affirmatif mitigé par des circons-
tances atténuantes, et Cambouliu a été
condamné à 2 ans de prison.
* ■ -'
- * * .- ,
Eh bien ! Et Bougier ? Qu'en fait-on ?
S'en va-t-U?
, CINQ Centimes le Numéro
.-.:.
Mercredi, 25 JaMet iMt :
li htriiti lljlriei
Rédaction : 10, rie des Cotisais '", PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI ! Direction: 10, rue des Coisnls
: ABONNEMENTS r' ,
~, Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE Sir. efr. 18 f.
FRANCE et ETRANGER. Port en sus.
Tout ce qui concerne la Rédaction et VAdministration
doit être adressé a
; ,,f"
M. VIDAL-CHALOM, Directeur-Gérant
LES MANUSCRITS NON IKSERÉS NE SONT PAS RENDUS
'; INSERTIONS
Légales; 0,18 - Diverses, 0,35 — Réclames, I Ir.
-Ie-
Le PATRIOTE l'. traité me AUCUNE AGENCE
, Service Télégraphique
Paris, 23 juillet, 4 h. 20 m.
Le discours du comte de Paris aux
ouvriers français, à Shen-house, a été tiré
à 200,000 exemplaires, et envoyé dans tout
le pays.
#
, ♦ *
La société des droits de l'homme et du
citoyen va profiter des vacances pour en-
voyer des conférenciers en province, en
vue d'augmenter le nombre des adhésions.
* *
M. Bocher sénateur, a prié les députés
de la droite de le renseigner, sur l'influen-
ce du boulangisme dans chacun de leurs
départements respect fs.
• •
Madame Adam s'est rendue à Lausanne,
où elle a donné rendez-vous à plusieurs
personnalités étrangères, attachées à l'idée
de l'alliance franco-russe.
Alger, le 24 Juillet 1888
■ lif W
Le fait récent quq nous avons ra-
conté dans notre dernier numéro, et
pour lequel un Conseiller Municipal de
Mustapha, a été arrêté sous la pré-
vention d'escroquerie et de vols quali-
fiés nous suggère de tristes réflexions.
Ainsi, ce misérable ayant fui son
pays d'origine n'a eu qu'à se présenter
en Algérie pour se glisser sans con-
trôle et sans contestation, dans une
assemblée d'honnêtes gens, et y être
accueilli favorablement. ,',
L'Ecosse était, jusqu'ici, renommée
pour sa légendaire hospitalité ; nous
dépassons de cent coudées ce pays de
mœurs patriarchales, car si les Ecos-
sais reçoivent l'inconnu avec un ex-
trême empressement, s'ils lui donnent
Je pain le sel et un abri, ils n'en font
pas un mandataire de leurs intérêts
communaux,
Que dira-t-on de nous, lorsqu'on
saura qu'il a suffi à un gredin de
venir dans la grande colonie française,
pour représenter les habitants d'un
grand centre, dans une Assemblée
élue ? Certes ce fait a pu se produire
d'une façon toute naturelle dans une
ville relativement peuplée, où les élec-
teurs ne sont pas tenus de connaître
individuellement les candidats qu'on
leur présente ; mais il est très-fâcheux
qu'il se produise chez nous. ; ,",'
'.< C'est en exploitant habilement des
faits pareils, que les Baudin et les
Jean-Bernard, en arrivent à jeter sur
l'Algérie le plus complet discrédit. <
— « Voyez, disent-ils, quel drôle
de pays et quelles singulières gens !
un individu qui, ailleurs serait cons-
pué et ramassé par la police, peut
prétendre, la-bas, aux plus belles si-
tuations ! »
Les calomniateurs à outrance que
je viens de nommer, se garderaient
bien d'ajouter :
— « Il est juste de dire que le passé
de ce transfuge une fois connu, on l'a
coffré sans miséricorde. -,
Algériens ! mes amis, nous accueil-
lons trop facilement les produits exo-
tiques ; nous ouvrons trop vite nos
bras, nos cœurs, notre bourse et notre
maison, à des gens dont nous ne con-
naissons ni l'origine, ni le passé.
Certes je ne demande pas qu'on entre j
en défiance, à propos de tout et de
rien ; je ne demande pas que l'on re-
garde avec dés yeux inquiets et soup-
çonneux, les gens que les Compa-
gnies maritimes débarquent chez nous
plusieurs fois par semaine. r
Mais, pour Dieu mes amis, ne les
admettons pas à la légère, dans notre
intimité ; serrons les coudes et les
rangs jusqu'à ce que nous ayions des
preuves indéniables de l'honnêteté des
nouveaux débarqués.
En me permettant de donner ces pe-
tits conseils, il semble que je fais une
incursion dans la vie privée. Pourtant
tout s'enchaine, et Begay n'aurait pu
être élu à des fonctions publiques si
quelques faciles liaisons de camara-
derie avec quelques personnes de
Mustapha, n'avaient suffi pour faire
naître la confiance à son égard. :
On est trop disposé à dire que l'Air
gérie est une succursale dela Belgique,
est le pays d'élection des gens qui ont
fait un trou à la lune ou quitté leurs
concitoyens en oubliant de rendre la
monnaie.
Ne prétons plus le flanc à de pareil-
les calomnies ; elles deviendraient bien
vite une vérité si le cas du sieur Begay
se généralisait.
Chose étrange, lorsqu'il se produit
une affaire scandaleuse du genre de
celle-ci, remarquez que le héros n'est
jamais un algérien; nous avons tou-
jours affaire à un exotique en délica-
tesse avec la justice de son pays. :
N'importe, c'est sur l'Algérie et sur
les algériens que retombent les récri-
minations et la défaveur.
Notre excès de confiance nous est
imputéa crime ; et nous que l'on trom-
pe, sommes assimilés aux trompeurs.
Il serait à désirer que cette comédie
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La Banque de L'Algérie
Dans le courant du mois d'août,
je signalais à mes lecteurs, un fait des
plus graves : La banque de l'Algérie
qui avait été créée, dans un but des
plus louables, celui de venir en aide
au commerce algérien, et de l'em-
pêcher de se jeter dans les bras de
banquiers sans vergogne — commu-
nément appelés usuriers — La banque
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la moitié de son capital, entre les
mains de quelques gros industriels,
et rognait sans pitié le crédit de com-
merçants honorables, mais n'ayant
pas eu l'audace de se lancer dans de
grandes entreprises.
M. Chevalier — dont le premier
tort, a été certainement d'avoir eu trop
confiance en l'un des employés supé-
rieurs de son Administration — lequel
fait encore aujourd'hui à la banque,
la pluie et le beau temps - finissant
llf,U{;" se rendre un compte exact, de la
situation, perdit la têtee et ~ofirit sa dé-
mission qui fut refusée. Mais, quel-
ques jours plus tard, le directeur de
la banque, était mis à la retraite et on
apprenait, à la stupéfaction générale,
que son successeur était M. Nelson,
préfet de Maine-et-Loire. _u
M. Nelson était-il bien l'homme,
qu'il fallait pour sortir notre premier
établissement financier, du bourbier
dans lequel on l'avait enfoncé ? — Je
ne le crois pas, et vais essayer de le
prouver.
La situation embarrassée de la
Banque de l'Algérie exigeait, en effet,
à la tête de cette administration un
financier de haute valeur et, de plus,
doué d'une dose d'énergie assez forte
pour ne pas craindre de nettoyer les
écuries d'Augias ou, pour être plus
clair, de jeter à la porte de l'adminis-
tration l'employé auquel nous faisions
allusion plus haut. ,
M. Nelson ne remplissait, il faut le
reconnaître, aucune des conditions
nécessitées par les circonstances.
Financier ?
Le directeur actuel avait un moyen
de nous prouver qu'il méritait ce qua-
lificatif. C'était, aussitôt sa mise en
possession de la direction accomplie,
de poursuivre un but unique : dimi-
nuer progressivement la fiche des
hauts bonnets, à qui son prédéces-
seur avait accordé un crédit par trop
exagéré.
Au lieu de cela, que fait-il ? Tout
le contraire. ", ,-
Depuis le départ de M. Chevalier,
la fiche G. D., au lieu de diminuer,
augmente de 200,000 francs; Celles de
M. H. et D. K. subissent également
une augmentation, la première de 100
à 150,000 et la seconde dé 30,000
francs. Bien d'autres fiches se trou-
vent encore dans le même cas.
Passons maintenant à la deuxième
qualité dont M. Nelson eut dû être
doué. "",.' .,'
1 L'énergie? '": ,:
Eh bien, ainsi que la première, elle
lui fait totalement défaut, car, non-
seulement l'employé qui a joué un
rôle si néfaste sous l'administration
Chevalier occupe encore le même
poste de confiance, mais il est, en
outre, plus prépondérant que jamais.
C'est le directeur de fait, alors que
M. Nelson ne l'est que de nom.
Nous nous réservons, dans notre
prochain numéro, de donner les ini-
tiales d'autres négociants ayant eu le
bonheur d'être favorisés d'une aug-
mentation de crédit, et nous révéle-
rons également des faits d'une impor-
tance telle qu'ils appelleront certaine-
ment l'attention du ministre des finan-
ces sur l'administration de la banque
de l'Algérie,
——— ; —— » :
Correspondance Oranaise
(De notre correspondant spécial)
",: Oran, le 20 juillet 1888.
C'est hier qu'à comparu devant ~le jurs
oranais le sieur Cambouliu Justin, ancien
secrétaire du Parquet de Mascara, accusé
de faux en écriture, abus de confiance
qualifiés et détournements.
L'accusé, comme moyen de défense,
chargeait le Procureur de la République
de Mascara, M. Besset, dont la presse
s'est déjà occupée et ne craignait pas de
dire qu'il était son complice. ,1
Le Président de la Cour a eu pendant
la durée des débats, une attitude déplo-
rable, et a fait preuve d'une partialité
révoltante. L'interrogatoire que ce ma-
gistrat a fait subir à l'accusé était un
véritable réquisitoire et le public se de-
mandait ce que pourrait bien dire l'avo-
cat général, chargé de soutenir l'accusa-
tion. 1
Cambouliu pouvait à peine parler; le
président l'interrompait à chaque ins-
tant.
Lorsque l'accusé a voulu attaquer M.
Besset, le président l'a arrêté.
Il a osé dire en pleine audience. que M.
Besset est un magistrat honoré; c'est
avoir de l'aplomb.
Que deviennent alors les nombreuses
protestations des habitants de Mascara,
contre ce magistrat?
Il n'y a rien à dire contre M. Besset ?
Pourquoi donc le ministre l'a-t-il envoyé
en disgrâce à Batna?
Au reste les débats de cette affaire
n'auraient présenté qu'un médiocre inté-
rêt, si ce n'était que ce magistrat y était
mêlé.
Les débats ont duré jusqu'à dix heures
du soir.
Après le réquisitoire de M. Eon, Pro-
cureur de la République et la plaidoierie
de Me Sieyes, le jury a rapporté un ver-
dict affirmatif mitigé par des circons-
tances atténuantes, et Cambouliu a été
condamné à 2 ans de prison.
* ■ -'
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