Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1888-06-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2430 Nombre total de vues : 2430
Description : 27 juin 1888 27 juin 1888
Description : 1888/06/27 (A3,N190). 1888/06/27 (A3,N190).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62319354
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
N° 190, TtqoWèihe-M né-o. CINQ Centimes le Numéro
Mercredi, 27 Jtfln IM
Le Patriote Algérien
RédaclioB : 10, rue des Consuls
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
7" •
Direction : 10, rne des Coisi
¡ ABONNEMENTS
:. Trois Doil Six moi. Un an
, * ALGERIE. 8 fr. « fr. ff f.
FRANCE et ETRANGER. Port en sus.
Tout ce qui eoncerne la Rédaction et VAdministration
doit être adressé à
M. VIDAL-CHALOM; Directeur-Gérant
,;',' LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS BDDUS
INSERTIONS
Légale., e,18 - Diverses, 0,35 — Réclamea, I fr.
Le PATRIOTE i l traité avec AUCUNE AGEICE
Service Télégraphique
(De notre Correspondant Particulier)
Paris, le 24 juin, 4 h. 30 m.
Le grand duc Wladinir de Russie, quit-
tant Berlin, a reçu de l'empereur Guil-
laume l'assurance que la paix serait main-
tenue, comme les libertés civiles et reli-
gieuses de son pays seraient conservées.
• *
» •
M. de Freycinet a terminé un travail
militaire de hante importance, à la suite
de son voyage & Belfort.
*
» »
Un grand nombre d'émigrants bavarois
.débarqués dans le Zoulouland, se sont
établis sur la rive de l'Umbltosi.
*
1 Le Kliooskoié Sloco publie une lettre de
Constantinople annonçant que quatorze
femmes du sultan sont mortes empoi-
,. sonnées par des bonbons et des glaces.
La Gazette de Cologne dit qu'il est pro-
bable que l'impératrice Victoria ira pro-
chainement résider à Hombourg, où elle
vivra seule avec les princesses ses fUIes.
, *
La mort de Ras Area, fils du négus, est
confirmée. Il aurait été empoisonné. Le
négus aurait fait massacrer plusieurs
chefs pour le venger. ■
Alger, le 26 Juin 1888
- LA FIN D'UN PITRE
Enfin, c'est fini ! Le Gouvernement
s'est une bonne fois pour toutes
rendu compte de la haute incapacité
du satrape qui pendant sept années
de suite a présidé aux destinées de la
première colonie Française.
La plupart des journaux — oppor-
tunistes compris — annoncent sa
cbûte. Les anciens adulateurs l'atta-
quent maintenant avec violence.
Oui 1 la presse amie de ce cher
Thomson jadis l'un des plus fermes
soutiens de M. Tirman, Y Indépendant
- de Comtantine, le Progrès de l'Al-
t gérie, la Démocrftie, elle-même, qui
ne tarissaient pas quand il fallait
exalter le tact administratif du Gou-
verneur, se retournent aujourd'hui
contre lui et ses fonds secrets. Ils
espèrent mieux et chacun sait que
dans les questions d'intérêt lesoppor-
, tunistes ne plaisantent jamais. Oh
non. jamais ! :;'
Il est vrai que la période de dégoût
est arrivée à son comble. Les beaux
jours où Tirman-pacha était adulé et
considéré comme un bienfait pour
l'Algérie se sont évanouis.
Mais où tont les neiges d antan 1
Quant à nous, nous n'avons pas chan-
gé d'avis. Cet homme, nous l'avons
déclaré funeste pour le pays et tandis
que la presse qui l'accable aujourd'hui
chantait ses louanges, nous ne
cessions de repéter :
« L'Algérie n'a pas avancé d'un pas
sous l'Administration Tirman.»
Cet homme semble, en effet, être
venu à point nommé pour arrêter
l'essor donné à la colonisation par les
de Gueydon et les Chanzy.
Depuis 1880, rien n'a été fait; tout,
au contraire, a périclité entre les mains
de cet incapable. On n'a à signaler
pendant son gouvernement aucune
bonne loi pour le pays.
Et cependant, que de problèmes à
résoudre pour un administrateur sou-
cieux 1 '- :
Organisation du crédit aux colons,
le régime de la propriété, les mesures
propres à augmenter la prospérité
agricole, captation des eaux, cons-
truction des canaux d'adduction, ou-
verture des lignes de chemin de fer
de pénétration, enfin la question si
intéressante de la défense de l'Algérie
contre les mouvements insurrection-
nels possibles des indigènes, n'ont
trouvé dans notre gouverneur qu'un
parfait indifférent. Il n'a rien mis à
l'étude, il n'a rien pensé, sa cervelle
n'a rien enfanté.
Sa grande et unique préoccupation
a été de se maintenir dans un poste
qui l'a enrichi.
Pour cela, que fallait-il ?— Tromper
legouvernement, endormir la vigilance
de la presse, corrompre les conscien-
ces vénales.
Tous les moyens pour conserver sa
place sont bons à M. Birman.
S'il n'a pas fait prospérer la colo-
nie, du moins a-t-il engraissé des.
Muston, et, par leur intermédiaire,
muselé quelques journalistes faméli-
ques.
Mais aussi, pendant sept années,
les fonds secrets ont filé dur. On s'est
emparé de la plupart des grands jour-
naux du soir d'Alger, on a même
fait éclore un canard jaune du inatin.
Tout cela, noos le répétons, pour
tromper le gouvernement et fausser
la conscience publique. '.,
',' Quant à la presse indépendante, on
l'a réduite le plus qu'on a pu, et nous
connaissons des- journaux radicaux
auxquels le sire dç l'Agence Havae a
{:l
mis des irai tés sur la gorge, pour les
empêcher de s'occuper de l'Adminis-
tration de M. Tirman.
," C'est, en un mot, la corruption éri-
gée en principe de gouvernement.
Mais tout ici-bas a une fin, et
M. Tirman, malgré sa presse fidèle,
tombe écrasé sous le poids de ses
fautes. 1
M. Tirman laisse derrière lui la dé-
solation de toute une province, la
ruine de nos malheureux colons, les
sauterelles, la famine, le typhus.
Tous ces malheurs, il n'a pas su
les prévenir, il n'y avait même pas
songé, malgré l'enseignement terrible
de 1867.
On parle de nommer cette « nullité »
vice-Président du Conseil d'Etat,
voire même ambassadeur. Cette nou-
velle ne peut être que controuvée.
Après l'essai qu'on vient de faire des
qualités administratives de cette non-
valeur, le gouvernement agira avec
prudence en la rendant à la vie pri-
vée. C'est la seule fin raisonnable
qu'on puisse lui réserver.
V.
♦ ;
Réciprocité
Sous ce titre nous lisons dans la France,
sous la signature de notre sympathique
confrère, Lucien Nicot, l'entrefilet sui-
vant :
L'Agence Havas nous communique
la dépêche suivante :
M. Georges de Bonnefon de Puber-
tuy, correspondant du Gaulois, et M.
Jules Ranson, correspondant du
Matin, ont reçu de la préfecture
l'ordre de quitter Berlin.
On suppose que l'expulsion de M.
de Bonnefon a été motivée par des
articles publiés sur l'armée allemande
à la suite de voyages antérieurs à
Berlin. u
1 En ce qui concerne M. Ranson, il
serait expulsé à cause de ses relations
avec les médecins anglais et pour les
articles qu'il a publiés sur eux.
Nous publions cette dépêche sans
commentaire. Nous nous bornons
simplement à faire remarquer qu'il
existe à Paris un grand nombre de
correspondants de journaux allemands
parmi lesauels :
Albert Beckmann, de la National
Zeitung, de Berlin ;
Julius Bœhm, du Bœrsen Curier,
de Berlin ;
Otto Brandès, du TagblattK de
Berlin ;
Cramer el de Scheidlein, de la Ga-
sette de Cologne ; :
Otto Rouse, de la Staats Zeitung,
de New-York; ;:,'
Théodore Steinhertz et Stuht, de la
Franzœsische Corespondenz ;
Etc., etc.
Ces correspondants de journaux al-
lemands vivent tranquilles à Paris ;
quelques-uns ont même leurs grandes
et petites entrées dans les ministères
et à la chambre ; il n'est pas d'amabi-
lité que ne leur prodiguent les ques-
teurs, si durs, pourtant, aux journa-
listes français.
* Et ces mêmes journalistes alle-
mands ne laissent pas passer un jour
sans nous insulter dans leurs feuilles
reptiliennes; il n'est pas de calomnies
qu'ils n'inventent et publient contre la
France, jusqu'à dire, comme Ta fait
récemment Cramer, dans la Gazette
de Cologne, qu'un Allemand ne peut
plus se montrer sur tes boulevard, &
Paris, sans risquer sa vie.
N'insistons pas ; comparons simple-
ment les deux situations. Qu'y a-t-il
de plus étonnant, de l'audace allemande
ou de la sottise française ? -
00
Correspondance Oranaise
, , , .,' -. "",
(De notre correspondant spécial)*
1 Oran, le 24 juin 4888.
Avec un Tirman à la tête du gouverne-
ment algérien, on devait s'attendre à tout,
excepté au bien : l'ex-marchand de graines
qui occupait, aux frais des contribuables,
deux palais, l'un durant l'hiver et l'autre
pendant l'été, emportera-t-il avec lui, au
Conseil d'Etat ou ailleurs, les criants
abus qui se sont commis depuis sept ou
huit ans que nous sommes affligés de sa
personne ? Je le désire sans l'espérer. Les
hommes se suivent et se ressemblent.
L'administration algérienne corrompue
jusqu'à la moelle qui n'est en somme que
la reproduction de son chef, n'est pas
tendre pour les humbles.
S'agissait-il d'un élu ou d'un proprié-
taire et toutes les faveurs lui étaient ac-
cordées : au contraire, un colon dans la
propre acceptation du mot ou un servi-
teur de la patrie sollicitait-il le moindre
concours et il lui était refusé.
Un exemple entre mille.
Dernièrement, un colon d'Assi-bou-Nif,
M. Kohn, dont le séjour en Algérie date
d'une trentaine d'années, demandait au
gouvernement un passage gratuit pour
aller embrasser une dernière fois son père
et sa mère âgés l'un de 83 et l'autre de 87
ans.
La raison était légitime et les titres de
M. Kohn à cette minime faveur étaient
largement suffisants, ainsi que vous ailes
en juger.
C'est pourtant pas un refus conçu com-
me ci-après, que sa requêtea été accueillie :
t Oran, le H Juin 4888. — à M. le Maire
d'Assi-bou-Nif — frès urgent.
Le sieur Kohn, maréchal des logis de
gendarmerie en retraite à Assi-bou-Nif,
s'est mis en Instance auprès de M. le
Gouverneur général, à l'effet d'obtenir la
gratuité de la traversée d'Oran à Mar-
seille (et retour), pour se rendre ea
Mercredi, 27 Jtfln IM
Le Patriote Algérien
RédaclioB : 10, rue des Consuls
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
7" •
Direction : 10, rne des Coisi
¡ ABONNEMENTS
:. Trois Doil Six moi. Un an
, * ALGERIE. 8 fr. « fr. ff f.
FRANCE et ETRANGER. Port en sus.
Tout ce qui eoncerne la Rédaction et VAdministration
doit être adressé à
M. VIDAL-CHALOM; Directeur-Gérant
,;',' LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS BDDUS
INSERTIONS
Légale., e,18 - Diverses, 0,35 — Réclamea, I fr.
Le PATRIOTE i l traité avec AUCUNE AGEICE
Service Télégraphique
(De notre Correspondant Particulier)
Paris, le 24 juin, 4 h. 30 m.
Le grand duc Wladinir de Russie, quit-
tant Berlin, a reçu de l'empereur Guil-
laume l'assurance que la paix serait main-
tenue, comme les libertés civiles et reli-
gieuses de son pays seraient conservées.
• *
» •
M. de Freycinet a terminé un travail
militaire de hante importance, à la suite
de son voyage & Belfort.
*
» »
Un grand nombre d'émigrants bavarois
.débarqués dans le Zoulouland, se sont
établis sur la rive de l'Umbltosi.
*
1 Le Kliooskoié Sloco publie une lettre de
Constantinople annonçant que quatorze
femmes du sultan sont mortes empoi-
,. sonnées par des bonbons et des glaces.
La Gazette de Cologne dit qu'il est pro-
bable que l'impératrice Victoria ira pro-
chainement résider à Hombourg, où elle
vivra seule avec les princesses ses fUIes.
, *
La mort de Ras Area, fils du négus, est
confirmée. Il aurait été empoisonné. Le
négus aurait fait massacrer plusieurs
chefs pour le venger. ■
Alger, le 26 Juin 1888
- LA FIN D'UN PITRE
Enfin, c'est fini ! Le Gouvernement
s'est une bonne fois pour toutes
rendu compte de la haute incapacité
du satrape qui pendant sept années
de suite a présidé aux destinées de la
première colonie Française.
La plupart des journaux — oppor-
tunistes compris — annoncent sa
cbûte. Les anciens adulateurs l'atta-
quent maintenant avec violence.
Oui 1 la presse amie de ce cher
Thomson jadis l'un des plus fermes
soutiens de M. Tirman, Y Indépendant
- de Comtantine, le Progrès de l'Al-
t gérie, la Démocrftie, elle-même, qui
ne tarissaient pas quand il fallait
exalter le tact administratif du Gou-
verneur, se retournent aujourd'hui
contre lui et ses fonds secrets. Ils
espèrent mieux et chacun sait que
dans les questions d'intérêt lesoppor-
, tunistes ne plaisantent jamais. Oh
non. jamais ! :;'
Il est vrai que la période de dégoût
est arrivée à son comble. Les beaux
jours où Tirman-pacha était adulé et
considéré comme un bienfait pour
l'Algérie se sont évanouis.
Mais où tont les neiges d antan 1
Quant à nous, nous n'avons pas chan-
gé d'avis. Cet homme, nous l'avons
déclaré funeste pour le pays et tandis
que la presse qui l'accable aujourd'hui
chantait ses louanges, nous ne
cessions de repéter :
« L'Algérie n'a pas avancé d'un pas
sous l'Administration Tirman.»
Cet homme semble, en effet, être
venu à point nommé pour arrêter
l'essor donné à la colonisation par les
de Gueydon et les Chanzy.
Depuis 1880, rien n'a été fait; tout,
au contraire, a périclité entre les mains
de cet incapable. On n'a à signaler
pendant son gouvernement aucune
bonne loi pour le pays.
Et cependant, que de problèmes à
résoudre pour un administrateur sou-
cieux 1 '- :
Organisation du crédit aux colons,
le régime de la propriété, les mesures
propres à augmenter la prospérité
agricole, captation des eaux, cons-
truction des canaux d'adduction, ou-
verture des lignes de chemin de fer
de pénétration, enfin la question si
intéressante de la défense de l'Algérie
contre les mouvements insurrection-
nels possibles des indigènes, n'ont
trouvé dans notre gouverneur qu'un
parfait indifférent. Il n'a rien mis à
l'étude, il n'a rien pensé, sa cervelle
n'a rien enfanté.
Sa grande et unique préoccupation
a été de se maintenir dans un poste
qui l'a enrichi.
Pour cela, que fallait-il ?— Tromper
legouvernement, endormir la vigilance
de la presse, corrompre les conscien-
ces vénales.
Tous les moyens pour conserver sa
place sont bons à M. Birman.
S'il n'a pas fait prospérer la colo-
nie, du moins a-t-il engraissé des.
Muston, et, par leur intermédiaire,
muselé quelques journalistes faméli-
ques.
Mais aussi, pendant sept années,
les fonds secrets ont filé dur. On s'est
emparé de la plupart des grands jour-
naux du soir d'Alger, on a même
fait éclore un canard jaune du inatin.
Tout cela, noos le répétons, pour
tromper le gouvernement et fausser
la conscience publique. '.,
',' Quant à la presse indépendante, on
l'a réduite le plus qu'on a pu, et nous
connaissons des- journaux radicaux
auxquels le sire dç l'Agence Havae a
{:l
mis des irai tés sur la gorge, pour les
empêcher de s'occuper de l'Adminis-
tration de M. Tirman.
," C'est, en un mot, la corruption éri-
gée en principe de gouvernement.
Mais tout ici-bas a une fin, et
M. Tirman, malgré sa presse fidèle,
tombe écrasé sous le poids de ses
fautes. 1
M. Tirman laisse derrière lui la dé-
solation de toute une province, la
ruine de nos malheureux colons, les
sauterelles, la famine, le typhus.
Tous ces malheurs, il n'a pas su
les prévenir, il n'y avait même pas
songé, malgré l'enseignement terrible
de 1867.
On parle de nommer cette « nullité »
vice-Président du Conseil d'Etat,
voire même ambassadeur. Cette nou-
velle ne peut être que controuvée.
Après l'essai qu'on vient de faire des
qualités administratives de cette non-
valeur, le gouvernement agira avec
prudence en la rendant à la vie pri-
vée. C'est la seule fin raisonnable
qu'on puisse lui réserver.
V.
♦ ;
Réciprocité
Sous ce titre nous lisons dans la France,
sous la signature de notre sympathique
confrère, Lucien Nicot, l'entrefilet sui-
vant :
L'Agence Havas nous communique
la dépêche suivante :
M. Georges de Bonnefon de Puber-
tuy, correspondant du Gaulois, et M.
Jules Ranson, correspondant du
Matin, ont reçu de la préfecture
l'ordre de quitter Berlin.
On suppose que l'expulsion de M.
de Bonnefon a été motivée par des
articles publiés sur l'armée allemande
à la suite de voyages antérieurs à
Berlin. u
1 En ce qui concerne M. Ranson, il
serait expulsé à cause de ses relations
avec les médecins anglais et pour les
articles qu'il a publiés sur eux.
Nous publions cette dépêche sans
commentaire. Nous nous bornons
simplement à faire remarquer qu'il
existe à Paris un grand nombre de
correspondants de journaux allemands
parmi lesauels :
Albert Beckmann, de la National
Zeitung, de Berlin ;
Julius Bœhm, du Bœrsen Curier,
de Berlin ;
Otto Brandès, du TagblattK de
Berlin ;
Cramer el de Scheidlein, de la Ga-
sette de Cologne ; :
Otto Rouse, de la Staats Zeitung,
de New-York; ;:,'
Théodore Steinhertz et Stuht, de la
Franzœsische Corespondenz ;
Etc., etc.
Ces correspondants de journaux al-
lemands vivent tranquilles à Paris ;
quelques-uns ont même leurs grandes
et petites entrées dans les ministères
et à la chambre ; il n'est pas d'amabi-
lité que ne leur prodiguent les ques-
teurs, si durs, pourtant, aux journa-
listes français.
* Et ces mêmes journalistes alle-
mands ne laissent pas passer un jour
sans nous insulter dans leurs feuilles
reptiliennes; il n'est pas de calomnies
qu'ils n'inventent et publient contre la
France, jusqu'à dire, comme Ta fait
récemment Cramer, dans la Gazette
de Cologne, qu'un Allemand ne peut
plus se montrer sur tes boulevard, &
Paris, sans risquer sa vie.
N'insistons pas ; comparons simple-
ment les deux situations. Qu'y a-t-il
de plus étonnant, de l'audace allemande
ou de la sottise française ? -
00
Correspondance Oranaise
, , , .,' -. "",
(De notre correspondant spécial)*
1 Oran, le 24 juin 4888.
Avec un Tirman à la tête du gouverne-
ment algérien, on devait s'attendre à tout,
excepté au bien : l'ex-marchand de graines
qui occupait, aux frais des contribuables,
deux palais, l'un durant l'hiver et l'autre
pendant l'été, emportera-t-il avec lui, au
Conseil d'Etat ou ailleurs, les criants
abus qui se sont commis depuis sept ou
huit ans que nous sommes affligés de sa
personne ? Je le désire sans l'espérer. Les
hommes se suivent et se ressemblent.
L'administration algérienne corrompue
jusqu'à la moelle qui n'est en somme que
la reproduction de son chef, n'est pas
tendre pour les humbles.
S'agissait-il d'un élu ou d'un proprié-
taire et toutes les faveurs lui étaient ac-
cordées : au contraire, un colon dans la
propre acceptation du mot ou un servi-
teur de la patrie sollicitait-il le moindre
concours et il lui était refusé.
Un exemple entre mille.
Dernièrement, un colon d'Assi-bou-Nif,
M. Kohn, dont le séjour en Algérie date
d'une trentaine d'années, demandait au
gouvernement un passage gratuit pour
aller embrasser une dernière fois son père
et sa mère âgés l'un de 83 et l'autre de 87
ans.
La raison était légitime et les titres de
M. Kohn à cette minime faveur étaient
largement suffisants, ainsi que vous ailes
en juger.
C'est pourtant pas un refus conçu com-
me ci-après, que sa requêtea été accueillie :
t Oran, le H Juin 4888. — à M. le Maire
d'Assi-bou-Nif — frès urgent.
Le sieur Kohn, maréchal des logis de
gendarmerie en retraite à Assi-bou-Nif,
s'est mis en Instance auprès de M. le
Gouverneur général, à l'effet d'obtenir la
gratuité de la traversée d'Oran à Mar-
seille (et retour), pour se rendre ea
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62319354/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62319354/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62319354/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k62319354/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62319354
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62319354
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k62319354/f1.image × Aide