Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1886-10-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 octobre 1886 03 octobre 1886
Description : 1886/10/03 (A1,N18). 1886/10/03 (A1,N18).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62318811
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Première Année. — N° 18
5 OZSWTZMEa
o
Dimanche 3 Octobre l886
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI Direction : 21. Rie S'e|etoh
Martin: PATRIOTE 21. lie Sfltftaifc iLGERIEM
t ; ABONNEMENTS : <' :' >
", troia mois Ils moia un an
- ALGÉRIE. 3 fr. « fr. t. l'r.
* FRANCE et ETRANGER.,.. Port en sus.
Tout de foi concerne la Rédaction et VAdministration
:' doit être adressé à ':,'
4 M* VBlÂIi>GBALOI|, DtrectemMSéraikt.
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
INSERTIONS ?~J
Légales, 0 f. 18— Diverses, 0 f. 25 - Réclam f:
Le PATRIOTE n'a traité avec aucune Ageqcé
e
Alger, le 2 octobre 1886 : -
- l'esprit de parti
S'il est une tendance fâcheuse en-
tre toutes, c'est celle qu'on constate
trop fréquemment dans la presse, de
voir repousser, d'emblée, systémati-
quement et sans examen, telles mesu-
res ou telles propositions, telles per-
sonnalités ou telles candidatures, par
': suite de préventions exclusivement
inspirées de l'esprit de parti. ': :
Telles antipathies uniquement tirées
de considérations privées suffiront
quelquefois à guider une campagne
contre un homme public ; telles ran-
cunes personnelles inspireront, en
d'autres occasions, l'attitude désobli-
,'i., geante d'un journal envers un fonc-
., finaire.
A un autre point de vue, il n'est
•'' "pas moins regrettable de voir lesquesi
.:" .,:'>'; taons de personnes sofcdffées à propos
e parti, et, dans cet ordre
:> v- idées, les faits les pins intimes de la
vie privée exploités' contre ceux qui
sonty mis en cause.
';" Il y a là un abus criant contre le,
quel nous avons le devoir de réagir. -
Quelque pur que soit celui qui s'é-
, h rige en censeur d'autrni, il ne sera jat
mais impossible de lui retourner une
partie de la boue dont il accablera son
adversaire. Tel est d'abord le premier
résultat qu'entrainent ces polémiques.
Celui qu'on vise n'est pas plus souillé
que celui qui a cherché à l'atteindre,
En outre, le public s'écœure vite de
ffl luttes grossières, et si la considé-
ration de ceux qui s'y livrent est lar-
gement atteinte, de même l'influence
du journal est diminuée d'autant*
f' Si la seule Ifeuille qui s'est livrée à
ces excès en devait supporter la res-
ponsabilité, le mal ne serait pas grand.
L'on pourrait même se féliciter de ce
que ses torts retombent ainsi sur elle.j
Malheureusement, il n'en est pas
ainsi. Toute la presse est rendue res-
ponsable des faits dont quelques-uns
de ses membres sont seuls coupables.
Il est trop vrai, en effet, que dans
le public on est en général assez mal
disposé en faveur du journalisme, -
ceci s'appliquant, du reste, exclusive-
ment au journalisme algérien, -' et
que le titre de collaborateur d'une
feuille politique ne vaut guère, à celui
qui s'en prévaut, qu'une considération
quelque peu dédaigneuse, si même il
ne commence pas par lui attirer quel-
ques préventions. - t ; ,
, Cette situation que nous avouons
avec peine est loin, bien loin, d'avoir
pour nous rien de bien agréable. Nous
en souffrons, en même temps que bon
nombre de nos confrères. désolés com-
me nous de se trouver confondus avec
les violents auxquels nous faisons al-
lusion efcque nous croyons devoir re-
nier. • .-..r- pn
Il n'est pas possible, en effet, de
laisser se perpétuer l'état des choses
que nous subissons.Il y va de l'hon-
neur et de. la dignité de la presse algé-
pienne autant que de son autorité.
Si l'on veut qu'elle exerce une
influence réelle,: il faut d'abord qu'elle
cessé de se laisser absorber par des
préoccupations uniquement inspirées
par l'esprit de parti èt qu'elle soit sur-
tout l'organe et le défenseur des inté-
rêts publics. De même, si l'on veut
qu'elle soi% respectée, il est indispen-
sable qu'elle se respecte elle-même et
surtout qu'elle sache se garer des
écarts et des violences dans ses polé-
<'
miques. ,,
L'ESPRIT DES SOTS
-
Enseigne lue au-dessus de la boutique d'un
barbier : -
« Toussaint, perruquier,
Donne à boire et à manger :
Potage à toute heure,
Avec de la légume.
:,' On coupe les cheveux par-dessus. »
*
* *
Un Gascon dinait à Toulouse chez une per-
sonne de sa connaissance. Lorsqu'on fut au
dessert, on servit un grand fromage de Ro-
quefort.
— Où l'entamerai-je ? demanda le Gascon.
— Où vous voudrez, répond le maître de la
maison.
Là-dessus, l'enfant de la Garonne, appe-
lant un des domestiques qui servaient à table*
- Portez, dit-il; ce fromage chez moi, je
l'entamerai à la maison.
*
* *
En 1793, un membre du Comité révolution-
naire monte à la tribune et fait part à l'audi-
toire d'un revers que venait d'éprouver une
division de l'armée française.!
— L'ennemi, s'ècrie-t-il, a pénétré dans le
camp français/ a tout renversé devant lui : il
n'a pas même respecté la tente du général.
"'•«— Que diable aussi, répliqua un assistant,
allait faire cette bonne femme à l'armée ?
Entendu dans un hôtel:
Monsieur Z. regardait deux marmitons qui
se battaient.
Quelqu'un lui demande ce que c'est que ce
bruit qu'on entend.
— a Ce n'est rien, dit-il, c'est une batte-
rie. de cuisine. »
*
Un modeste employé dans l'administration
des ponts et chaussées a souvent recours à la
bourse d'une excellente tante. Il s'agissait der-
nièrement d'acquitter une note de cordonnier
- « Mais on ne te fournit donc pas de
chaussures ? -
— Pas du tout, ma tante.
— Alors, pourquoi dit-on : L'administra-
tion des ponts est chaussée ? »
Informations et Faits Divers
LE RETOUR DE M. GRÉVY. — M. le
le Président de la République est
attendu à l'Elysée vers le 5 ou 6 octo-
bre.
A LA CHAMBRE. '- On assure que
les groupes radicaux de la Chambre
sont décidés à renverser M. Sadi-Car-
not, si celui-ci refuse encore d'épurer
le personnel du ministère des finaudes.
L'EMPEREUR GUILLAUME. - Malgré
les démentis des journaux officieux
allemands, les forces de l'empereur
Guillaume baissent rapidement. !!t.I.
Les grandes manœuvres d'Alsace ont
été écourtées dans l'intérêt de sa santé.
•\ l- > Vf
LÉSINERIE D'UNE GRANDE ARTISTE.—
RacheL venait de donner, dans une
grande ville du midi de la France,' une
série de représentations très fructueu-
ses, lorsqu on vint la prier de prêter
son concours gratuit à une fêfe de
bienfaisance. ,,::¡ sa
Comme la tragédienne répondit !par
un refus formel, uniquement motivé
par l'absence d'honoraires, le comité
n'hésita pas à souscrire aux conditions
onéreuses qui lui étaient faites, ^per-
suadé que la part des pauvres pèse-
rait pas trop amoindrie, le nom de l'il
lustre artiste, mis en vedette sur l'affi-
che, devant être une grande attraction.
X ■■■■'•' - '1 -
Rachel parut donc devant l'immense
foule des souscripteurs à cette fête de
charité, et joua avec son talent accou-
tumé. : ,;:-
Rappelée àla fin de la représentation,
elle reçut, au milieu d'acclamations en-
thousiastes, une superbe couronne
faite d'épis et de chêne d'or ; mais, le
rideau s'étant levée, une dernière fojs,
comme pour une ovation nouvelle, une
énorme couronne de. chardons natu-
rels, lancée on ne sait d'où, vint tom-
ber aux pieds de l'avare tragédienne,
qui put lire le quatrain suivant, tracé
en gros caractères sur le large ruban
d'attache : ,
A son talent hors de nature, -
Une couronne de rayons : t
Mais à son âme sèche et dure,
Une couronne de chardons ! -
LA SOCIÉTÉ DU « RAJEUNISSEMENTS ».
— Chacun saie que tons les dix ans les
propriétaires sont tenus de faire reme-
Feuilleton du Patriote
— 17 -
AME MANETTE
Par Alexis Bouvier
TROISIEME PARTIE
L'ASSASSINAT
de 1» rue du Pot-de-Fer
■ V
:' LA FORTUNE VIENT EN DORMANT
* - C'est au quatrième. Mais il est
bien tôt pour monter. Laissez-le
dormir, allez. il ne se couchera peut-
être pas dans un lit se soir.
Quoique ces derniers mots eussent
',' été. dits très bas Manette les avait.
entendus et compris.
— Je lui apporte l'argent qu'il
attend, dit-elle. ,'"
- Oh ! alors, c'est différent* mon-
sieur. montez et montez vite; je vais
▼ou» conduire. - ",'
Quatre à quatre le garçon grimpa
l'escalier. La clef de Duplaindois était
sur la porte. Il entra, et frappant
d'un vigoureux coup de poing, il éveil-
la le dormeur.
— Tudieu ! on tire le canon, on se
bat dans Paris. fit le Portugais.
- Plus que ça fit le garçon en écla-
tant de rire. r
-Hein?
— On vous apporte de l'argent.
Duplaindois ne sauta pas, 3 bondit
de son lit et c'est dans un négligé peu
coquet qu'il tendit la main à Manette
essounée pour la conduite vers l'uni-
que chaise qui meublait sa chambre.
— Eloignez-vous EustaChe, dit le
Portugais. ¡
Le garçon obéit.
Manette ouvrit la fenêtre, et s'as-
seyant sur le parpaing, elle dit :
— Habille-toi vite, j'ai à te parler.
- Une seconde, et je suis à toi.;
En quelques minutes le Duplaindois
fut vêtu, et splendidement, avouons-le.
L'avant-veille, sur l'ordre de Manet-
la la saurqt tv~ait mis WB magaèn à
te, la Sauret avait mis son magasin a
te, disposition de Juan. ;; ",',.' ?
Celui-ci avait choisi une culotte gris-
■
t
perle, un gilet en peau de chamois et
un habit bleu clair a boutons d'or.
Son linge, blanc comme neige, était
agrémente de jabot et manchettes,
plissés ; il avait un petit chapeau
plat très-cambré.
De l'ancien costume il ne lui restait
que la chaîne. N'oublions pas de dire
qu'elle n'était là que comme ornement;
Duplaindois voyait l'heure au soleil
- et la canne à pomme de cuivre.
Quand il eut terminé sa toilette, Ma-
nette commença ainsi i
— Ecoute-moi et ne m'interromps
pas. : , ", ,.,,'
- J'écoute.
— Combien dois-tu?
.; Une misère. à peine cent écus.
Fichtre 1
- Ça t'eftraie !. cependant je suis
très économe, va. ",
- Enfin !. et Manette fouilla dans
sa poche. ,"
— Tu vas payer. fit Duplaindois
étourdi..,. Oh. donne un acompte et
donne-moi le reste.
Manette rit de la tête singulière du
pauvre garçon.
- Crois-tu, Manette, que nous ne
causerions pas mieux à table?
- Quoi ! tu as déjà faim ?
- Comment, déjà ?
— Mais il est sept heures à peine.
— Tiens !. Ah ! c'est que j'ai dîné
tôt hier. j'ai dîné le matin. oui, j'ai
oublié de dîner le soir. ma foi. je '-
n'y ai plus pensé.
— Pauvre ami. sonne alors.
- Nous allons manger !. nous
allons manger.,. Quoi!.., tu m'habil.
les. tu me payes mon li t. je suis
sûr que tu ne me laisseras pas sans
argent. et tu vas me faire manger.
Manon. oh! ma Manon, laisse-moi
baiser tes pieds. Ah! si tu m'aimais
encore.
Après avoir embrassé Manette à
plusieurs reprises; il sonna à réveiller
tous les dormeurs de l'hôtel.
Le garçon vint, éffhyo. >
— Qu'y a-t-il, monsieur Duplain-
dois. Qu'y a-il ?
Manette avait glissé un rouleau de
napoléons dans la main du Portugais,
celui-ci du regard avait demandé à
son sauveur : ::,
— Il faut payer tout?
La tête de Manette fit :
-..r Oui !
C'est tout piteux que le pau.
5 OZSWTZMEa
o
Dimanche 3 Octobre l886
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI Direction : 21. Rie S'e|etoh
Martin: PATRIOTE 21. lie Sfltftaifc iLGERIEM
t ; ABONNEMENTS : <' :' >
", troia mois Ils moia un an
- ALGÉRIE. 3 fr. « fr. t. l'r.
* FRANCE et ETRANGER.,.. Port en sus.
Tout de foi concerne la Rédaction et VAdministration
:' doit être adressé à ':,'
4 M* VBlÂIi>GBALOI|, DtrectemMSéraikt.
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
INSERTIONS ?~J
Légales, 0 f. 18— Diverses, 0 f. 25 - Réclam f:
Le PATRIOTE n'a traité avec aucune Ageqcé
e
Alger, le 2 octobre 1886 : -
- l'esprit de parti
S'il est une tendance fâcheuse en-
tre toutes, c'est celle qu'on constate
trop fréquemment dans la presse, de
voir repousser, d'emblée, systémati-
quement et sans examen, telles mesu-
res ou telles propositions, telles per-
sonnalités ou telles candidatures, par
': suite de préventions exclusivement
inspirées de l'esprit de parti. ': :
Telles antipathies uniquement tirées
de considérations privées suffiront
quelquefois à guider une campagne
contre un homme public ; telles ran-
cunes personnelles inspireront, en
d'autres occasions, l'attitude désobli-
,'i., geante d'un journal envers un fonc-
., finaire.
A un autre point de vue, il n'est
•'' "pas moins regrettable de voir lesquesi
.:" .,:'>'; taons de personnes sofcdffées à propos
e parti, et, dans cet ordre
:> v- idées, les faits les pins intimes de la
vie privée exploités' contre ceux qui
sonty mis en cause.
';" Il y a là un abus criant contre le,
quel nous avons le devoir de réagir. -
Quelque pur que soit celui qui s'é-
, h rige en censeur d'autrni, il ne sera jat
mais impossible de lui retourner une
partie de la boue dont il accablera son
adversaire. Tel est d'abord le premier
résultat qu'entrainent ces polémiques.
Celui qu'on vise n'est pas plus souillé
que celui qui a cherché à l'atteindre,
En outre, le public s'écœure vite de
ffl luttes grossières, et si la considé-
ration de ceux qui s'y livrent est lar-
gement atteinte, de même l'influence
du journal est diminuée d'autant*
f' Si la seule Ifeuille qui s'est livrée à
ces excès en devait supporter la res-
ponsabilité, le mal ne serait pas grand.
L'on pourrait même se féliciter de ce
que ses torts retombent ainsi sur elle.j
Malheureusement, il n'en est pas
ainsi. Toute la presse est rendue res-
ponsable des faits dont quelques-uns
de ses membres sont seuls coupables.
Il est trop vrai, en effet, que dans
le public on est en général assez mal
disposé en faveur du journalisme, -
ceci s'appliquant, du reste, exclusive-
ment au journalisme algérien, -' et
que le titre de collaborateur d'une
feuille politique ne vaut guère, à celui
qui s'en prévaut, qu'une considération
quelque peu dédaigneuse, si même il
ne commence pas par lui attirer quel-
ques préventions. - t ; ,
, Cette situation que nous avouons
avec peine est loin, bien loin, d'avoir
pour nous rien de bien agréable. Nous
en souffrons, en même temps que bon
nombre de nos confrères. désolés com-
me nous de se trouver confondus avec
les violents auxquels nous faisons al-
lusion efcque nous croyons devoir re-
nier. • .-..r- pn
Il n'est pas possible, en effet, de
laisser se perpétuer l'état des choses
que nous subissons.Il y va de l'hon-
neur et de. la dignité de la presse algé-
pienne autant que de son autorité.
Si l'on veut qu'elle exerce une
influence réelle,: il faut d'abord qu'elle
cessé de se laisser absorber par des
préoccupations uniquement inspirées
par l'esprit de parti èt qu'elle soit sur-
tout l'organe et le défenseur des inté-
rêts publics. De même, si l'on veut
qu'elle soi% respectée, il est indispen-
sable qu'elle se respecte elle-même et
surtout qu'elle sache se garer des
écarts et des violences dans ses polé-
<'
miques. ,,
L'ESPRIT DES SOTS
-
Enseigne lue au-dessus de la boutique d'un
barbier : -
« Toussaint, perruquier,
Donne à boire et à manger :
Potage à toute heure,
Avec de la légume.
:,' On coupe les cheveux par-dessus. »
*
* *
Un Gascon dinait à Toulouse chez une per-
sonne de sa connaissance. Lorsqu'on fut au
dessert, on servit un grand fromage de Ro-
quefort.
— Où l'entamerai-je ? demanda le Gascon.
— Où vous voudrez, répond le maître de la
maison.
Là-dessus, l'enfant de la Garonne, appe-
lant un des domestiques qui servaient à table*
- Portez, dit-il; ce fromage chez moi, je
l'entamerai à la maison.
*
* *
En 1793, un membre du Comité révolution-
naire monte à la tribune et fait part à l'audi-
toire d'un revers que venait d'éprouver une
division de l'armée française.!
— L'ennemi, s'ècrie-t-il, a pénétré dans le
camp français/ a tout renversé devant lui : il
n'a pas même respecté la tente du général.
"'•«— Que diable aussi, répliqua un assistant,
allait faire cette bonne femme à l'armée ?
Entendu dans un hôtel:
Monsieur Z. regardait deux marmitons qui
se battaient.
Quelqu'un lui demande ce que c'est que ce
bruit qu'on entend.
— a Ce n'est rien, dit-il, c'est une batte-
rie. de cuisine. »
*
Un modeste employé dans l'administration
des ponts et chaussées a souvent recours à la
bourse d'une excellente tante. Il s'agissait der-
nièrement d'acquitter une note de cordonnier
- « Mais on ne te fournit donc pas de
chaussures ? -
— Pas du tout, ma tante.
— Alors, pourquoi dit-on : L'administra-
tion des ponts est chaussée ? »
Informations et Faits Divers
LE RETOUR DE M. GRÉVY. — M. le
le Président de la République est
attendu à l'Elysée vers le 5 ou 6 octo-
bre.
A LA CHAMBRE. '- On assure que
les groupes radicaux de la Chambre
sont décidés à renverser M. Sadi-Car-
not, si celui-ci refuse encore d'épurer
le personnel du ministère des finaudes.
L'EMPEREUR GUILLAUME. - Malgré
les démentis des journaux officieux
allemands, les forces de l'empereur
Guillaume baissent rapidement. !!t.I.
Les grandes manœuvres d'Alsace ont
été écourtées dans l'intérêt de sa santé.
•\ l- > Vf
LÉSINERIE D'UNE GRANDE ARTISTE.—
RacheL venait de donner, dans une
grande ville du midi de la France,' une
série de représentations très fructueu-
ses, lorsqu on vint la prier de prêter
son concours gratuit à une fêfe de
bienfaisance. ,,::¡ sa
Comme la tragédienne répondit !par
un refus formel, uniquement motivé
par l'absence d'honoraires, le comité
n'hésita pas à souscrire aux conditions
onéreuses qui lui étaient faites, ^per-
suadé que la part des pauvres pèse-
rait pas trop amoindrie, le nom de l'il
lustre artiste, mis en vedette sur l'affi-
che, devant être une grande attraction.
X ■■■■'•' - '1 -
Rachel parut donc devant l'immense
foule des souscripteurs à cette fête de
charité, et joua avec son talent accou-
tumé. : ,;:-
Rappelée àla fin de la représentation,
elle reçut, au milieu d'acclamations en-
thousiastes, une superbe couronne
faite d'épis et de chêne d'or ; mais, le
rideau s'étant levée, une dernière fojs,
comme pour une ovation nouvelle, une
énorme couronne de. chardons natu-
rels, lancée on ne sait d'où, vint tom-
ber aux pieds de l'avare tragédienne,
qui put lire le quatrain suivant, tracé
en gros caractères sur le large ruban
d'attache : ,
A son talent hors de nature, -
Une couronne de rayons : t
Mais à son âme sèche et dure,
Une couronne de chardons ! -
LA SOCIÉTÉ DU « RAJEUNISSEMENTS ».
— Chacun saie que tons les dix ans les
propriétaires sont tenus de faire reme-
Feuilleton du Patriote
— 17 -
AME MANETTE
Par Alexis Bouvier
TROISIEME PARTIE
L'ASSASSINAT
de 1» rue du Pot-de-Fer
■ V
:' LA FORTUNE VIENT EN DORMANT
* - C'est au quatrième. Mais il est
bien tôt pour monter. Laissez-le
dormir, allez. il ne se couchera peut-
être pas dans un lit se soir.
Quoique ces derniers mots eussent
',' été. dits très bas Manette les avait.
entendus et compris.
— Je lui apporte l'argent qu'il
attend, dit-elle. ,'"
- Oh ! alors, c'est différent* mon-
sieur. montez et montez vite; je vais
▼ou» conduire. - ",'
Quatre à quatre le garçon grimpa
l'escalier. La clef de Duplaindois était
sur la porte. Il entra, et frappant
d'un vigoureux coup de poing, il éveil-
la le dormeur.
— Tudieu ! on tire le canon, on se
bat dans Paris. fit le Portugais.
- Plus que ça fit le garçon en écla-
tant de rire. r
-Hein?
— On vous apporte de l'argent.
Duplaindois ne sauta pas, 3 bondit
de son lit et c'est dans un négligé peu
coquet qu'il tendit la main à Manette
essounée pour la conduite vers l'uni-
que chaise qui meublait sa chambre.
— Eloignez-vous EustaChe, dit le
Portugais. ¡
Le garçon obéit.
Manette ouvrit la fenêtre, et s'as-
seyant sur le parpaing, elle dit :
— Habille-toi vite, j'ai à te parler.
- Une seconde, et je suis à toi.;
En quelques minutes le Duplaindois
fut vêtu, et splendidement, avouons-le.
L'avant-veille, sur l'ordre de Manet-
la la saurqt tv~ait mis WB magaèn à
te, la Sauret avait mis son magasin a
te, disposition de Juan. ;; ",',.' ?
Celui-ci avait choisi une culotte gris-
■
t
perle, un gilet en peau de chamois et
un habit bleu clair a boutons d'or.
Son linge, blanc comme neige, était
agrémente de jabot et manchettes,
plissés ; il avait un petit chapeau
plat très-cambré.
De l'ancien costume il ne lui restait
que la chaîne. N'oublions pas de dire
qu'elle n'était là que comme ornement;
Duplaindois voyait l'heure au soleil
- et la canne à pomme de cuivre.
Quand il eut terminé sa toilette, Ma-
nette commença ainsi i
— Ecoute-moi et ne m'interromps
pas. : , ", ,.,,'
- J'écoute.
— Combien dois-tu?
.; Une misère. à peine cent écus.
Fichtre 1
- Ça t'eftraie !. cependant je suis
très économe, va. ",
- Enfin !. et Manette fouilla dans
sa poche. ,"
— Tu vas payer. fit Duplaindois
étourdi..,. Oh. donne un acompte et
donne-moi le reste.
Manette rit de la tête singulière du
pauvre garçon.
- Crois-tu, Manette, que nous ne
causerions pas mieux à table?
- Quoi ! tu as déjà faim ?
- Comment, déjà ?
— Mais il est sept heures à peine.
— Tiens !. Ah ! c'est que j'ai dîné
tôt hier. j'ai dîné le matin. oui, j'ai
oublié de dîner le soir. ma foi. je '-
n'y ai plus pensé.
— Pauvre ami. sonne alors.
- Nous allons manger !. nous
allons manger.,. Quoi!.., tu m'habil.
les. tu me payes mon li t. je suis
sûr que tu ne me laisseras pas sans
argent. et tu vas me faire manger.
Manon. oh! ma Manon, laisse-moi
baiser tes pieds. Ah! si tu m'aimais
encore.
Après avoir embrassé Manette à
plusieurs reprises; il sonna à réveiller
tous les dormeurs de l'hôtel.
Le garçon vint, éffhyo. >
— Qu'y a-t-il, monsieur Duplain-
dois. Qu'y a-il ?
Manette avait glissé un rouleau de
napoléons dans la main du Portugais,
celui-ci du regard avait demandé à
son sauveur : ::,
— Il faut payer tout?
La tête de Manette fit :
-..r Oui !
C'est tout piteux que le pau.
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