N° 401 C~ /-
No 4SI — Cinquième année.
CIN-O CENTIMES Mercredi 8 Octobre 1890
LE PATRIOTE âLGÉBM
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE 3 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 — Diverses, 0,35 — Réclames, 1 fr.
Le PATRIOTE n'a traité avec AUCUNE AGENCE
ALGER, LE 7 OCTOBBE 1890
LA FRANCE AU DOIS
Quelques journaux se perdent en con-
jectures stériles et puériles concernant
la promenade d'une forte fraction de la
flotte italienne dans les parages de la
Tripolitaine.
On établit un rapprochement entre ces
périgrinations et le mouvement d'une
division française vers les Dardanelles où
stationne en ce moment à Besika l'esca-
dre de l'amiral Duperré.
On ajoute que Crispi voudrait opérer
une pressante diversion à l'occasion des
élections prochaines et conjurer par un
coup d'éclat extérieur la coalition Nico-
tera susceptible de mettre à la fois sur
le dos du ministère la fraction modérée
conservatrice et les radicaux détermi-
nés.
En outre les nouvellistes du haut vol,
après nous avoir ainsi indiqué l'invasion
et la prise de possession de la Tripoli-
taine, complètent leurs divulgations en
assurant qu'une conférence politique de
premier ordre réunira à Cologne, dès la
fin d'octobre, les quatre hommes d'Etat :
Salisbury, Caprivi, Kalnoky et Crispi et
que ces quatre i réunis trancheront les
difficultés pendantes et assureront l'a-
venir après avoir consacré les conquêtes
du présent par une avalisation de l'uti
possedetis. - - -
Evidemment ces présomptions sont
charmantes en paroles et en écrit, mais
elles ne sont pas passées que nous sa-
chions dans la vérité des faits.
Nous n'éprouvons, pour notre part
aucun chagrin que nos voisins les Ita-
liens prennent pied en Tripolitaine. Ils
peuvent bombarder un certain nombre
d'arabes à travers des forêts de palmiers
plus impénétrables qu'ils ne se le figu-
rent. Mais quand ils auront pris l'oasis,
ils n'auront pas encore trouvé, et de
longtemps, la compensation de leurs
pertes, frais et débours.
En outre, pour peu que les Sénou-
sistes sachent la manière dont les Ita-
liens sont sagayés de dos sans résistance
quand leurs colonnes sont surprises,
pour peu qu'ils aient, par les voix du
désert, des notions exactes sur les pro.
jets de Ménélick, il sera difficile à la
nouvelle occupation de Tripoli, d'ab-
sorber le commerce et de rançonner les
caravanes.
Aussi, la chancellerie française n'éri-
gera-t-elle pas en question européenne
l'intrusion des péninsulaires en Tripo-
litaine et il ne nous paraît pas que le
voynçc de l'amiral Duperré ait des rap-
ports étroits avec le déplacement de la
florte cuirassée de la Spezzia.
L'amiral Duperré s'est rendu en
Orient pour montrer de nouveau notre
pavillon à Constantinople avec le relief
que comporte la situation que nous
avons toujours occupé en Orient.
L'impression produite par notre pré-
sence, sera bonne aussi bien pour les
populations musulmanes que pour les
chrétiens et pour les colonies européen-
nes fixées en Orient.
Cette visite de courtoisie vis-à-vis du
Sultan, était devenue nécessaire. Rien
ne la rendait dangereuse, ni même dé-
licate.
Les rapports excellents du duc de
Montebello, notre ambassadeur, avec le
Sultan Hamid, ne sont ignorés de per-
sonne. A Constantinople même on cons-
tate, à n'en point douter, que notre am-
bassadeur occupe la première place
dans l'intimité du fils da glorieux Abdul-
Medjid.
Les mœurs se sont modifiées en
Orient. Les familles souveraines reçoi-
vent les familles de nos dignitaires dans
uine intimité toute européenne. L'édu-
cation française et les attraits de notre
civilisation nous peimettent dès lors de
faciles revanches. C'est là un commerce
où notre diplomatie n'a rien à perdre.
La réception faite à l'amiral Duperré,
s'il faut en croire plusieurs de nos con-
frères métropolitains, a été en quelque
sorte le reflet de ces bons rapports.
On peut discuter le passé politique de
ce marin, on ne saurait exiger d'un chef
d'escadre plus de tenue, plus de compé-
tence et de meilleures habitudes du
monde. M. Duperré est entouré d'un état
major brillant et capable. Il a su choisir
à son bord un corps d'officiers aussi
irréprochable que distingué.
Si l'on se rapporte au souvenir laissé
par certaine visite à Constantinople, à
l'impression pénible ressentie dans le
monde musulman, à certaines grossière-
tés, si l'on renoue un peu les fils de no-
tre histoire si intimement liée à celle de
l'Empire ottoman, on constatera que la
France forte et libre, en voie de récon-
ciliation intérieure, n'est déjà plus la
France d'il y a deux années.
Inutile de le crier bien haut, mais les
indélicatesses et les avanies légères,
passées sous silence naguère par un es-
prit de sagesse et de patriotisme louable.
à coup sûr, seraient déjà considérés com-
me un dangereux anarchronisme.
ENCORE UNE ENTREVUE
Guillaume II est maintenant en Autriche.
Cet infatigable touriste n'a pas seulement
voulu ajouter un numéro à la liste déjà si
longue de ses excursions, il éprouvait le
besoin de se consoler chez des amis du peu
de succès qu'avait eu son voyage en Russie.
Depuis qu'il a fait auprès du tzar une démar-
che inutile, il ressent pour l'empereur Fran-
çois-Joseph une amitié bien plus vive. Trois
fois de suite, aux manœuvres navales, aux
manœuvres de Silésie et dans la visite ac-
tuelle, il aura exprimé avec effusion le ten-
dre sentiment que lui inspire le vaincu de
Sadowa.
Mais pourpuoi parler de Sadowa ? On ne
s'en souvient plus nulle part. Guillanme 1er
est mort, M. de Bismarck en disgrâce, M.
de Moltke en retraite. Les Viennois, qui en
i866 demandérent patriotiquement que leur
ville ne fût pas défendue, ont fait au césar
allemand un accueil sincèrement cordial.
Ils sont plus allemands qu'autrichiens et
voient dans Guillaume II le champion de
leur race et de leur langue, l'ennemi de leurs
ennemis les Slaves, le puissant défenseur
de leurs intérêts matériels et moraux. S'ils
avaient montré de la froideur, c'eût été, de
leur part, le comble de l'ingratitude, et l'Au-
triche n'est ingrate que pour les services
passés.
Depuis le Congrès de Berlin, c'est-à-dire
depuis que la politique autrichienne est de-
venue franchement hostile à la Russie, Fran-
çois Joseph n'a pas, ne peut pas avoir de
meilleur allié que la Prusse, par la raison
toute simple qu'il n'en a réellement pas
d'autre.
A coup sûr ce n'est pas sur l'Italie que
l'Autriche pourrait s'appuyer. Outre que les
Italiens ne sont pas des amis très surs, ils
n'ont pas tout à fait oublié un demi-siècle
d'oppression et ils revendiquent encore
Trente et Trieste.
C'est l'Allemagne qui a neutralisé la mal-
veillance italienne et qui a fait des conci-
toyens de Garibaldi les compagnons d'ar-
mes éventuels des concitoyens de Radetz-
ki ; c'est l'Allemagne qui permet à l'Autri-
che de braver la colère du tzar, d'annexer
par degrés la Bosnie et l'Herzégovine, de
s'acheminer à la conquête de la Péninsule
des Balkans. Le jour où Berlin bouderait
Vienne, la liquidation de 'empire hongrois
ne tarderait probablement pas à s'ouvrir.
L'entrevue actuelle a donc eu de spécial
que les embrassades et les protestations d'à
mitiè y sont suivies c'est-à-dire correspon-
dent à des intérêts véritables. Il va sans dire
que, si la situation changeait et si l'Autriche
avait intérêtà se brouiller avec l'Allemagne,
les sentiments de François-Joseph change-
raient aussi : car ce souverain tant éprouvé
par la Fortune a toujours su faire à la poli-
tique le sacrifice de sa reconnaissance aussi
bien que de ses rancunes et oublier coura-
geusement les services comme les injures.
Mais on ne voit pas comment la situation
changerait : les deux empires du centre sont
liés par des chaînes qui n'ont rien de senti-
mental.
Il y aura donc entre les deux empereurs
des entretiens vraiment intimes, puis. nous
ne croyons pas qu'on y prenne des décisions
nouvelles innatendues, ni qu'on change rien
au système de paix armée qui procure au-
jourd'hui à l'Europe une sécurité si coûteu-
se et si précaire. Peut-être Guillaume II de-
mandera-t-il à François Joseph, daus l'in-
térêt de la triple alliance, quelques con-
cessions en faveur de l'irrédentisme italien;
peut-être François-Joseph demandera-t-il à
Guillaume II un concours un peu plus éner-
gique pour la solutiou des questions bal-
kaniques. Mais on va surtout renouveler
l'assurance d'une amitié réciproque et
échanger des promesses qui, par excep-
tion, seront probablement faites de bonne
foi.
RAOUL FRABY.
LA QUESTION HOLLANDAISE
Chaque fois que le roi de Hollande
est indisposé, la diplomatie européenne
s'agite, car elle sait que la disparition
de la scène du monde du vieux souve-
rain, serait le signal de complications re-
doutables.
Nous avons voulu avoir sur cette grave
question, dit le National, l'opinion d'un
diplomate autorisé et voici les impor-
tantes déclarations qu'il a bien voulu
nous faire :
La mort de Guillaume III est une
éventualité qu'il faut d'ores et déjà envi-
sager, car il importe que les gouverne-
ments intéressés se soient pas surpris
par cet événement. Or, la question se
présenterait au lendemain du décès du
roi des Pays-Bas sous deux faces égale-
ment inquiétantes, celle de la succession
du trùne de Hollande d'abord, celle du
Luxembourg ensuite.
La petite princesse Wilhelmine, née
d'un second mariage de Guillaume IH
est, vous le savez, son unique héritière,
en conformité des modifications intro-
duites, en 1884, dans la Constitution,
par les Chambres néerlandaises, qui re-
connaissent aux princesses le droit de
succession à la couronne.
Or, la princesse Wilhelmine, qui .est -
âgée de neuf à dix ans, est d'une santé
délicate et ce n'est pas sans raison que
l'on craint que la couronne de Hollande
ne tombe en fin de compte sur la tête du
duc de Saxe-Weimar, qui a épousé la
sœur de Guillaume III, la princesse So-
phie.
Ce jour-là, l'indépendance de la Hol-
lande n'existera plus et il est à craindre
que l'Allemagne, qui convoite depuis si
longtemps la riche proie qui est à la
portée de sa main, ne s'en empare au
mépris du droit, à moins que, comme
leurs héroïques ançêtres, les Hollan-
dais, préférant la mort à la perte de
leur liberté et de leur indépendance, ne
se défendent en ouvrant leurs digues !
Mais laissons de côté cette hypothèse
et voyons ce qui se passerait si la petite
princesse Wilhelmine succédait - pure-
ment et simplement à son père. Nous
entrons ici dans une nouvelle édition de
la question du Luxembourg.
Feuilleton du PATRIOTE ALGÉRIEN
-33—
LA FERME INCENDIEE
XI
CHEZ DABINO
Ce fat pour la fiancée de Dalot le coup
de grâce: elle ferma brusquement les
yeux, eût une espèce de râle étouffé, et
tomba dans les bras de sa campagne, qui
eut quelque remords de sa stupide cruau-
té en en voyant le résultat.
En ignorante paysanne, Clémentine
frappa dans les mains de Claire, la se-
couant, lui adressant les appellations les
plus câlines:
— Ma chère enfant ! Ma mignonne !
Mon petit ange du bon Dieu !
— Mais elle ne parvenait pas à faire
rouvrir ces yeux qu'elle avait fait fer-
mer.
A ce moment, l'escalier de bois qui
conduisait du rez-de-chaussée au pre-
mier étage, retentissait sous le pas lourd"
des deux hommes qui portaient Dalot.
— Voilà bien une autre affaire ! leur
dit Clémentine. Madame Claire n'a plus
SM idées !
Lacourt faillit abandonner le corps du
moribond. Il se contint toutefois, mais
précipitamment, il entre dans sa cham-
bre en s'exclamant d'une voix entre-
coupée :
- Déposons Dalot là. dans mon
lit. nous verrons après !
Et déchargé de son fardeau, il vola
dans l'appartement en face, vers Claire,
dont la largeur du corridor seule le sé-
parait.
— De l'eau ! de l'éther !. Vas, Clé-
mentine ! chez moi !. Sur ma chemi-
née !. Vite !
C'était d'un accent brusque et sourd
qu'il donnait ces ordres. Clémentine
obéissait, mais, cet empressement de son
cousin à secourir Claire, avait enlevé à
la méchante femme ses fugitifs remords,
et ravivé sa jalousie haineuse.
— Il faut lui servir de domestique à
ta chipie! murmurait-elle entre les
dents. Beau malheur ! si elle crevait
comme une chienne qu'elle est !. Et son
mari avec !
Néanmoins, elle s'était rendue dans la
chambre de Lacourt, où Debuc, qui
veillait sur le corps de son ennemi sans
défense, avait allumé une bougie. Le fer-
mier avait installé son lit dans la salle
donnant sur la façade. C'était là que Da.
lot se trouvait sous la garde de son hai-
neux vaincu. Celui-ci le couvait d'un
regard méchant. Il pouvait a l'égorger.
Ah ! s'il le voulait, il serait bientôt ven-
gé 1 Mais à quoi bon ? C'était s'exposer
à un danger bien inutile ! S'il étranglait
Dalot, les traces de ses doigts s'impri-
meraient sur le cou du moribond, qui
allait sans doute mourir naturellement,
sans qu'il fût besoin de l'assassiner.
Et Debuc considérait avec une satis-
faction secrète cette face livide, ce corps
rigide dont nul tressaillement ne trahis-
sait la vie. Le court passage de Clémen-
tine dans cette chambre ne le dérangea
pas de son examen.
Pendant ce temps, Lacourt resté seul
auprès de Claire avait pris dans ses
bras le corps frêle de sa maîtresse, et il
l'avait étendu sur le lit. Elle était tou-
jours sans mouvement. Il s'était penché
ensuite vers la jolie tête de Claire, et la
couvrait de baisera pour la ranimer.
Eperdu, il lui parlait dans l'oreille ten-.
drement, câlinement.
— Claire ! Mignonne ! C'est moi ! La-
court ! Eveille-toi ! Tu ne veux pas mou.
rir ainsi ! Tu ne veux pas me quit-
ter !
Clémentine revenait vers lui: mais
l'émotion violente de Lacourt l'empê-
chait d'entendre, se rapprochant, le pas
de sa cousine. Celle-ci arriva au seuil
de la chambre ouverte de Claire, sans
que le fermier, abîmé dans son déses-
poir, eût levé la tête, toujours penché
vers l'évanouie. Elle le vit, caressant
Claire, mais la rusée vipère, à cette vue,
rétrograda de quelques pM, et se mit à
s'exclamer à haute voix dans le corridor,
comme si elle arrivait seulement :
- Dis ! Lacourt 1 Je n'ai trouvé qu'un
petit flacon: ebt-ce que c'est ça ?
Lacourt tressaillit, songeant qu'il
avait failli se laisser surprendre, et rap-
pelé à la réalité.
— Mais c'est certain que c'est ça ! ré-
pondit-il ; il n'y a que ce flacon où je
t'ai dit : pas moyen de se tromper ! Ar-
rive donc vite ! Tu me fais attendre !
Clémentine était déjà auprès de lui,
et lui avait passé l'éther. Dès les pre-
mières frictions aux tempes, Claire dont
na signe de vie, et, quand on lui eût fai-
avaler quelques gouttes de calmant, elle
revint tout à fait à elle. Elle recouvra
aussi très vite sa mémoire.
— Dalot? questionna-t-elle, Louis ?
Cet intérêt que Claire portait à son
fiancé surprit désagréablement Lacourt;
il fronça les sourcils, et ses yeux expri-
mèrent quelque jalousie. Néanmoins il
devait rassurer sa maîtresse s'il ne vou-
lait pas la perdre. ,
— Il est couché dans mon lit, répon-
dit-il.
— Alors, il n'est pas. Claire angois.
sée eut une courte hésitation, comme si
elle ne pouvait prononcer le mot qu'elle
allait ajouter.. mort ? termina-t-elle
en blémissant encore et en refermant
les yeux.
- Mort ! répliqua Lacourt en affec-
tai dé rire pour rendre courage à sa
maîtresse ; mort ! Il n'est ni mort ni n'a
envie de mourir ! Il est assez malade :
voilà tout 1 Qui t'a. Qui vous a conté
qu'il était mort ?
- C'est Clémentine ! répondit Claire
de sa voix lente et faible.
— Comment ! C'est toi qui a annoncé
que Dalot était mort! s'écria Lacourt
furieux en se tournant vers sa cou-
sine.
— Je n'ai pas dit cela ! répliqua Clé-
mentine confuse ; j'ai dit qu'il était
comme mort ! Je ne savais pas moi : j'ai
cru !.
— Tu es une folle ! reprit Lacourt en
adressant un regard d'intelligence à sa
cousine ; Dalot a un accès de fièvre !
ajouta-t il sans penser si bien dire. Dans
deux ou trois jours, il n'y paraîtra
plus !
— Je veux le voir ! dit résolument
Claire.
— Vous n'êtes pas raisonnable, Ma-
dame, fit Lacourt; vous avez besoin de
repos, déshabillez - vous, et couchez-vous !
Nous vous laissons. Nous nous char-
geons de soigner Dalot.
Mais Claire, sans en écouter davan-
tage, s'était levée titubante, encore
étourdie. Il fallut la conduire auprès du
malade. Clémentine et Lacourt la soute-
naient chacun d'un bras. C'était le mo-
ment, pour la femme de Debuc, d'étaler
sa menteuse affection à l'égard de Claire :
aussi la comblait-elle d'attentions, e$
No 4SI — Cinquième année.
CIN-O CENTIMES Mercredi 8 Octobre 1890
LE PATRIOTE âLGÉBM
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE 3 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 — Diverses, 0,35 — Réclames, 1 fr.
Le PATRIOTE n'a traité avec AUCUNE AGENCE
ALGER, LE 7 OCTOBBE 1890
LA FRANCE AU DOIS
Quelques journaux se perdent en con-
jectures stériles et puériles concernant
la promenade d'une forte fraction de la
flotte italienne dans les parages de la
Tripolitaine.
On établit un rapprochement entre ces
périgrinations et le mouvement d'une
division française vers les Dardanelles où
stationne en ce moment à Besika l'esca-
dre de l'amiral Duperré.
On ajoute que Crispi voudrait opérer
une pressante diversion à l'occasion des
élections prochaines et conjurer par un
coup d'éclat extérieur la coalition Nico-
tera susceptible de mettre à la fois sur
le dos du ministère la fraction modérée
conservatrice et les radicaux détermi-
nés.
En outre les nouvellistes du haut vol,
après nous avoir ainsi indiqué l'invasion
et la prise de possession de la Tripoli-
taine, complètent leurs divulgations en
assurant qu'une conférence politique de
premier ordre réunira à Cologne, dès la
fin d'octobre, les quatre hommes d'Etat :
Salisbury, Caprivi, Kalnoky et Crispi et
que ces quatre i réunis trancheront les
difficultés pendantes et assureront l'a-
venir après avoir consacré les conquêtes
du présent par une avalisation de l'uti
possedetis. - - -
Evidemment ces présomptions sont
charmantes en paroles et en écrit, mais
elles ne sont pas passées que nous sa-
chions dans la vérité des faits.
Nous n'éprouvons, pour notre part
aucun chagrin que nos voisins les Ita-
liens prennent pied en Tripolitaine. Ils
peuvent bombarder un certain nombre
d'arabes à travers des forêts de palmiers
plus impénétrables qu'ils ne se le figu-
rent. Mais quand ils auront pris l'oasis,
ils n'auront pas encore trouvé, et de
longtemps, la compensation de leurs
pertes, frais et débours.
En outre, pour peu que les Sénou-
sistes sachent la manière dont les Ita-
liens sont sagayés de dos sans résistance
quand leurs colonnes sont surprises,
pour peu qu'ils aient, par les voix du
désert, des notions exactes sur les pro.
jets de Ménélick, il sera difficile à la
nouvelle occupation de Tripoli, d'ab-
sorber le commerce et de rançonner les
caravanes.
Aussi, la chancellerie française n'éri-
gera-t-elle pas en question européenne
l'intrusion des péninsulaires en Tripo-
litaine et il ne nous paraît pas que le
voynçc de l'amiral Duperré ait des rap-
ports étroits avec le déplacement de la
florte cuirassée de la Spezzia.
L'amiral Duperré s'est rendu en
Orient pour montrer de nouveau notre
pavillon à Constantinople avec le relief
que comporte la situation que nous
avons toujours occupé en Orient.
L'impression produite par notre pré-
sence, sera bonne aussi bien pour les
populations musulmanes que pour les
chrétiens et pour les colonies européen-
nes fixées en Orient.
Cette visite de courtoisie vis-à-vis du
Sultan, était devenue nécessaire. Rien
ne la rendait dangereuse, ni même dé-
licate.
Les rapports excellents du duc de
Montebello, notre ambassadeur, avec le
Sultan Hamid, ne sont ignorés de per-
sonne. A Constantinople même on cons-
tate, à n'en point douter, que notre am-
bassadeur occupe la première place
dans l'intimité du fils da glorieux Abdul-
Medjid.
Les mœurs se sont modifiées en
Orient. Les familles souveraines reçoi-
vent les familles de nos dignitaires dans
uine intimité toute européenne. L'édu-
cation française et les attraits de notre
civilisation nous peimettent dès lors de
faciles revanches. C'est là un commerce
où notre diplomatie n'a rien à perdre.
La réception faite à l'amiral Duperré,
s'il faut en croire plusieurs de nos con-
frères métropolitains, a été en quelque
sorte le reflet de ces bons rapports.
On peut discuter le passé politique de
ce marin, on ne saurait exiger d'un chef
d'escadre plus de tenue, plus de compé-
tence et de meilleures habitudes du
monde. M. Duperré est entouré d'un état
major brillant et capable. Il a su choisir
à son bord un corps d'officiers aussi
irréprochable que distingué.
Si l'on se rapporte au souvenir laissé
par certaine visite à Constantinople, à
l'impression pénible ressentie dans le
monde musulman, à certaines grossière-
tés, si l'on renoue un peu les fils de no-
tre histoire si intimement liée à celle de
l'Empire ottoman, on constatera que la
France forte et libre, en voie de récon-
ciliation intérieure, n'est déjà plus la
France d'il y a deux années.
Inutile de le crier bien haut, mais les
indélicatesses et les avanies légères,
passées sous silence naguère par un es-
prit de sagesse et de patriotisme louable.
à coup sûr, seraient déjà considérés com-
me un dangereux anarchronisme.
ENCORE UNE ENTREVUE
Guillaume II est maintenant en Autriche.
Cet infatigable touriste n'a pas seulement
voulu ajouter un numéro à la liste déjà si
longue de ses excursions, il éprouvait le
besoin de se consoler chez des amis du peu
de succès qu'avait eu son voyage en Russie.
Depuis qu'il a fait auprès du tzar une démar-
che inutile, il ressent pour l'empereur Fran-
çois-Joseph une amitié bien plus vive. Trois
fois de suite, aux manœuvres navales, aux
manœuvres de Silésie et dans la visite ac-
tuelle, il aura exprimé avec effusion le ten-
dre sentiment que lui inspire le vaincu de
Sadowa.
Mais pourpuoi parler de Sadowa ? On ne
s'en souvient plus nulle part. Guillanme 1er
est mort, M. de Bismarck en disgrâce, M.
de Moltke en retraite. Les Viennois, qui en
i866 demandérent patriotiquement que leur
ville ne fût pas défendue, ont fait au césar
allemand un accueil sincèrement cordial.
Ils sont plus allemands qu'autrichiens et
voient dans Guillaume II le champion de
leur race et de leur langue, l'ennemi de leurs
ennemis les Slaves, le puissant défenseur
de leurs intérêts matériels et moraux. S'ils
avaient montré de la froideur, c'eût été, de
leur part, le comble de l'ingratitude, et l'Au-
triche n'est ingrate que pour les services
passés.
Depuis le Congrès de Berlin, c'est-à-dire
depuis que la politique autrichienne est de-
venue franchement hostile à la Russie, Fran-
çois Joseph n'a pas, ne peut pas avoir de
meilleur allié que la Prusse, par la raison
toute simple qu'il n'en a réellement pas
d'autre.
A coup sûr ce n'est pas sur l'Italie que
l'Autriche pourrait s'appuyer. Outre que les
Italiens ne sont pas des amis très surs, ils
n'ont pas tout à fait oublié un demi-siècle
d'oppression et ils revendiquent encore
Trente et Trieste.
C'est l'Allemagne qui a neutralisé la mal-
veillance italienne et qui a fait des conci-
toyens de Garibaldi les compagnons d'ar-
mes éventuels des concitoyens de Radetz-
ki ; c'est l'Allemagne qui permet à l'Autri-
che de braver la colère du tzar, d'annexer
par degrés la Bosnie et l'Herzégovine, de
s'acheminer à la conquête de la Péninsule
des Balkans. Le jour où Berlin bouderait
Vienne, la liquidation de 'empire hongrois
ne tarderait probablement pas à s'ouvrir.
L'entrevue actuelle a donc eu de spécial
que les embrassades et les protestations d'à
mitiè y sont suivies c'est-à-dire correspon-
dent à des intérêts véritables. Il va sans dire
que, si la situation changeait et si l'Autriche
avait intérêtà se brouiller avec l'Allemagne,
les sentiments de François-Joseph change-
raient aussi : car ce souverain tant éprouvé
par la Fortune a toujours su faire à la poli-
tique le sacrifice de sa reconnaissance aussi
bien que de ses rancunes et oublier coura-
geusement les services comme les injures.
Mais on ne voit pas comment la situation
changerait : les deux empires du centre sont
liés par des chaînes qui n'ont rien de senti-
mental.
Il y aura donc entre les deux empereurs
des entretiens vraiment intimes, puis. nous
ne croyons pas qu'on y prenne des décisions
nouvelles innatendues, ni qu'on change rien
au système de paix armée qui procure au-
jourd'hui à l'Europe une sécurité si coûteu-
se et si précaire. Peut-être Guillaume II de-
mandera-t-il à François Joseph, daus l'in-
térêt de la triple alliance, quelques con-
cessions en faveur de l'irrédentisme italien;
peut-être François-Joseph demandera-t-il à
Guillaume II un concours un peu plus éner-
gique pour la solutiou des questions bal-
kaniques. Mais on va surtout renouveler
l'assurance d'une amitié réciproque et
échanger des promesses qui, par excep-
tion, seront probablement faites de bonne
foi.
RAOUL FRABY.
LA QUESTION HOLLANDAISE
Chaque fois que le roi de Hollande
est indisposé, la diplomatie européenne
s'agite, car elle sait que la disparition
de la scène du monde du vieux souve-
rain, serait le signal de complications re-
doutables.
Nous avons voulu avoir sur cette grave
question, dit le National, l'opinion d'un
diplomate autorisé et voici les impor-
tantes déclarations qu'il a bien voulu
nous faire :
La mort de Guillaume III est une
éventualité qu'il faut d'ores et déjà envi-
sager, car il importe que les gouverne-
ments intéressés se soient pas surpris
par cet événement. Or, la question se
présenterait au lendemain du décès du
roi des Pays-Bas sous deux faces égale-
ment inquiétantes, celle de la succession
du trùne de Hollande d'abord, celle du
Luxembourg ensuite.
La petite princesse Wilhelmine, née
d'un second mariage de Guillaume IH
est, vous le savez, son unique héritière,
en conformité des modifications intro-
duites, en 1884, dans la Constitution,
par les Chambres néerlandaises, qui re-
connaissent aux princesses le droit de
succession à la couronne.
Or, la princesse Wilhelmine, qui .est -
âgée de neuf à dix ans, est d'une santé
délicate et ce n'est pas sans raison que
l'on craint que la couronne de Hollande
ne tombe en fin de compte sur la tête du
duc de Saxe-Weimar, qui a épousé la
sœur de Guillaume III, la princesse So-
phie.
Ce jour-là, l'indépendance de la Hol-
lande n'existera plus et il est à craindre
que l'Allemagne, qui convoite depuis si
longtemps la riche proie qui est à la
portée de sa main, ne s'en empare au
mépris du droit, à moins que, comme
leurs héroïques ançêtres, les Hollan-
dais, préférant la mort à la perte de
leur liberté et de leur indépendance, ne
se défendent en ouvrant leurs digues !
Mais laissons de côté cette hypothèse
et voyons ce qui se passerait si la petite
princesse Wilhelmine succédait - pure-
ment et simplement à son père. Nous
entrons ici dans une nouvelle édition de
la question du Luxembourg.
Feuilleton du PATRIOTE ALGÉRIEN
-33—
LA FERME INCENDIEE
XI
CHEZ DABINO
Ce fat pour la fiancée de Dalot le coup
de grâce: elle ferma brusquement les
yeux, eût une espèce de râle étouffé, et
tomba dans les bras de sa campagne, qui
eut quelque remords de sa stupide cruau-
té en en voyant le résultat.
En ignorante paysanne, Clémentine
frappa dans les mains de Claire, la se-
couant, lui adressant les appellations les
plus câlines:
— Ma chère enfant ! Ma mignonne !
Mon petit ange du bon Dieu !
— Mais elle ne parvenait pas à faire
rouvrir ces yeux qu'elle avait fait fer-
mer.
A ce moment, l'escalier de bois qui
conduisait du rez-de-chaussée au pre-
mier étage, retentissait sous le pas lourd"
des deux hommes qui portaient Dalot.
— Voilà bien une autre affaire ! leur
dit Clémentine. Madame Claire n'a plus
SM idées !
Lacourt faillit abandonner le corps du
moribond. Il se contint toutefois, mais
précipitamment, il entre dans sa cham-
bre en s'exclamant d'une voix entre-
coupée :
- Déposons Dalot là. dans mon
lit. nous verrons après !
Et déchargé de son fardeau, il vola
dans l'appartement en face, vers Claire,
dont la largeur du corridor seule le sé-
parait.
— De l'eau ! de l'éther !. Vas, Clé-
mentine ! chez moi !. Sur ma chemi-
née !. Vite !
C'était d'un accent brusque et sourd
qu'il donnait ces ordres. Clémentine
obéissait, mais, cet empressement de son
cousin à secourir Claire, avait enlevé à
la méchante femme ses fugitifs remords,
et ravivé sa jalousie haineuse.
— Il faut lui servir de domestique à
ta chipie! murmurait-elle entre les
dents. Beau malheur ! si elle crevait
comme une chienne qu'elle est !. Et son
mari avec !
Néanmoins, elle s'était rendue dans la
chambre de Lacourt, où Debuc, qui
veillait sur le corps de son ennemi sans
défense, avait allumé une bougie. Le fer-
mier avait installé son lit dans la salle
donnant sur la façade. C'était là que Da.
lot se trouvait sous la garde de son hai-
neux vaincu. Celui-ci le couvait d'un
regard méchant. Il pouvait a l'égorger.
Ah ! s'il le voulait, il serait bientôt ven-
gé 1 Mais à quoi bon ? C'était s'exposer
à un danger bien inutile ! S'il étranglait
Dalot, les traces de ses doigts s'impri-
meraient sur le cou du moribond, qui
allait sans doute mourir naturellement,
sans qu'il fût besoin de l'assassiner.
Et Debuc considérait avec une satis-
faction secrète cette face livide, ce corps
rigide dont nul tressaillement ne trahis-
sait la vie. Le court passage de Clémen-
tine dans cette chambre ne le dérangea
pas de son examen.
Pendant ce temps, Lacourt resté seul
auprès de Claire avait pris dans ses
bras le corps frêle de sa maîtresse, et il
l'avait étendu sur le lit. Elle était tou-
jours sans mouvement. Il s'était penché
ensuite vers la jolie tête de Claire, et la
couvrait de baisera pour la ranimer.
Eperdu, il lui parlait dans l'oreille ten-.
drement, câlinement.
— Claire ! Mignonne ! C'est moi ! La-
court ! Eveille-toi ! Tu ne veux pas mou.
rir ainsi ! Tu ne veux pas me quit-
ter !
Clémentine revenait vers lui: mais
l'émotion violente de Lacourt l'empê-
chait d'entendre, se rapprochant, le pas
de sa cousine. Celle-ci arriva au seuil
de la chambre ouverte de Claire, sans
que le fermier, abîmé dans son déses-
poir, eût levé la tête, toujours penché
vers l'évanouie. Elle le vit, caressant
Claire, mais la rusée vipère, à cette vue,
rétrograda de quelques pM, et se mit à
s'exclamer à haute voix dans le corridor,
comme si elle arrivait seulement :
- Dis ! Lacourt 1 Je n'ai trouvé qu'un
petit flacon: ebt-ce que c'est ça ?
Lacourt tressaillit, songeant qu'il
avait failli se laisser surprendre, et rap-
pelé à la réalité.
— Mais c'est certain que c'est ça ! ré-
pondit-il ; il n'y a que ce flacon où je
t'ai dit : pas moyen de se tromper ! Ar-
rive donc vite ! Tu me fais attendre !
Clémentine était déjà auprès de lui,
et lui avait passé l'éther. Dès les pre-
mières frictions aux tempes, Claire dont
na signe de vie, et, quand on lui eût fai-
avaler quelques gouttes de calmant, elle
revint tout à fait à elle. Elle recouvra
aussi très vite sa mémoire.
— Dalot? questionna-t-elle, Louis ?
Cet intérêt que Claire portait à son
fiancé surprit désagréablement Lacourt;
il fronça les sourcils, et ses yeux expri-
mèrent quelque jalousie. Néanmoins il
devait rassurer sa maîtresse s'il ne vou-
lait pas la perdre. ,
— Il est couché dans mon lit, répon-
dit-il.
— Alors, il n'est pas. Claire angois.
sée eut une courte hésitation, comme si
elle ne pouvait prononcer le mot qu'elle
allait ajouter.. mort ? termina-t-elle
en blémissant encore et en refermant
les yeux.
- Mort ! répliqua Lacourt en affec-
tai dé rire pour rendre courage à sa
maîtresse ; mort ! Il n'est ni mort ni n'a
envie de mourir ! Il est assez malade :
voilà tout 1 Qui t'a. Qui vous a conté
qu'il était mort ?
- C'est Clémentine ! répondit Claire
de sa voix lente et faible.
— Comment ! C'est toi qui a annoncé
que Dalot était mort! s'écria Lacourt
furieux en se tournant vers sa cou-
sine.
— Je n'ai pas dit cela ! répliqua Clé-
mentine confuse ; j'ai dit qu'il était
comme mort ! Je ne savais pas moi : j'ai
cru !.
— Tu es une folle ! reprit Lacourt en
adressant un regard d'intelligence à sa
cousine ; Dalot a un accès de fièvre !
ajouta-t il sans penser si bien dire. Dans
deux ou trois jours, il n'y paraîtra
plus !
— Je veux le voir ! dit résolument
Claire.
— Vous n'êtes pas raisonnable, Ma-
dame, fit Lacourt; vous avez besoin de
repos, déshabillez - vous, et couchez-vous !
Nous vous laissons. Nous nous char-
geons de soigner Dalot.
Mais Claire, sans en écouter davan-
tage, s'était levée titubante, encore
étourdie. Il fallut la conduire auprès du
malade. Clémentine et Lacourt la soute-
naient chacun d'un bras. C'était le mo-
ment, pour la femme de Debuc, d'étaler
sa menteuse affection à l'égard de Claire :
aussi la comblait-elle d'attentions, e$
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