Titre : Le Petit Alger : journal républicain indépendant : paraissant les lundi, mercredi et samedi
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1892-02-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32835457x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 février 1892 10 février 1892
Description : 1892/02/10 (A7,N616). 1892/02/10 (A7,N616).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6231453b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N" 616. - Septième année. CINQ CENTIMES 1 Mercredi 10 Février 1882
LE PETIT ALGER
_O.,..,.
JOURNAL RÊ3FXJBLIO-A.I1T IlTID £ 3I? £ 3lT!D-A.lTT
PARAISSANT LES MARDI, JEUDI ET SAMEDI ;";:
ABONNEMENTS
-.- Trois mois Six mois Un an
Algérie, France et Tunisie.. 4 fr. 8 fr. 15 fr.
Etranger. w. Pprt en sus.
Les abonnements sont reçus sans frais dans tous
les bureaux de poste.
Tout ce qui concerne la Rédaction, l'Administration et les Annonces
doit être adressé aux bureaux du journal,
4. RUE DE LA CASBAH, 4. - ALGER
Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus
INSERTIONS
Légales t 0 fr. 18 la Iftfoe.
Diverses 0 fr, 36 £ "*
Réc laJJJies .;';;.. 4 fr. —
Le PBTIT ALGER n'a traité avec aucune Agence
LE PETIT ALGER est désigné pour l'insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats
r~ 1 *1 - - ;:" Il
ALGEE, LB 9 FÉVRIER 1892
LA
Charrue devant les Ms
On va donc se cotiser pour offrir un
objet d'art à M. Méline en consécration
de sa victoire protec ionniste.
Que les protectionnistes aient vaincu
les litres-échangistes, cela ne fait au-
cun doute. Beste à savoir si, du même
coup, le principe de la protection a ter-
rassé celui du libre-écbange
C'eeft Ce qu'il faut encore démontrer.
Et c'est pourquoi il vaudrait peut-
être mieux attendre les résultats de la
nowellc po'itiqee ^conoaii<|af
chanter hofannah.
Car on s'expose, en cas d'échec, à
l'obligation d'offrir de rechef à M. Mé-
lins, un nouveau cadean, réparateur et
consolant, cette fois, quelque chose
comme le groupe sublime d'Antènin
Merci é, le Gloria victis.
Il est certain que M. Mé ine a répondu
aux vœux de tous les producteurs. Mais
rien ne nous a garanti, jusqu'ici, la
compétence de ces derniers, en ce qui
touche précisément leurs propres inté-
rêts.
L'expérience a déjà été faite et a
échoué, notamment en Allemagne, où
l'on a rejeté la politique économique bis-
marckienne que nous venons de ramas-
ser nous-mêmes.
Un exemple suffira à démontrer com-
bien les producteurs sont peu éclairés
en matière économique.
Nous avons fait frapper les vins d'Es-
pagne pour favoriser nos viné de Fratiee
et d'Algérie.
C'eut été fort bien, à une condition :
c'est que les trois vins se fussent +trbu\,iôs
en concurrence, c'est-à-dire fussent
ri.. 1 ,:- .-. - ,."
égaux en coulçur, alcool et extrait sec.
Or, si ces vins ne se ressemblent pas,
et cela est notoire, ils ne se faisaient
aucune concurrence, puisqu'ils ne
s'adressaient point à la môme clientèle.
Nous ne concevons pas, en effet, la
protection de là soie contre le coton et
celle du cuivre contre le fer. ,..; ,d
Par suité, nous ne vbydns pas trtrp ce
que notre production va y gagner.
La France produit 27 millions d'hec-
tolitre et en consomme 4 millions. Le
déficit de 18 millions a été comblé i^r,
l'Espagne et par l'Algérie, laquelle n'en
porte que 8 millions. tout au plus.
Quelle figure faisons-nous dans cette
affaire ?
Nous imaginons-nous que la France
va boire 15 millions d'hectolitres d'eau
en attendait que nous couvrions la dif-
férence ?
Point du tout. Seulement, nous ris-
quons fort de voir entrer les vins d'Es-
pagne, tout de même, malgré les fr. 7.7Ô
de droits, sinon plus, et nous risquons,
en outre, de voir nos propres vins bais-
ser en proportion. -
Car, en la matière, le maître absolu
c'est le consommateur, qui commande
au négociant, lequel se rabat sur le pro-
ducteur.
Or, le goût do consommateur est
qu'un coupage de vins du Midi, da Cher
et de l'Espagne.
Va-t-il modifier son goût ? c'est peu
probable. Va-t-il supporter le tarif ?
Nous en doutons, car le commerce lui-
même cherchera le premier à en faire
retomber le poids sur le producteur.
Toute la question est de savoir qui
des deux, du français ou de l'Espagnol,
- pardon du mot vulgaire, — « éeo..
pera ». La démonstration en serà faite
par le fonctionnement du commerce,
l'an prochain.
Car, en aucune façon. le commerce ne
renoncera aux vins d'Espagne; il ne
faut pas te le dissimuler.
Il ne le peut pas.
Donc, que les conjonctures lui per-
mettent de faire languir le producteur
français ou l'y obligent, - et en ma-
tière commerciale on procède par con-
trainte et non par caprice, - il le fera
certainement.
Si, par malheur, l'Espagne réussit à
trouvdr de nouveaux débouchés qui lui
permettent de tenir tête aux acheteurs
français, si même ce Français ont le
moindre intérêt a faire l^opli-àtion in-
verse à celle pratiquée jusqu. loi, )
dire de s'établir en Espagne, c'en sera
fait des cours du vin en France et en
Algérie.
C'est que le producteur est le plus mal
el&M. pour juger la valeur de sa propre
marchandise. *>■
j S s'imagine parce qu'il boit son vin,
;que le public en peut faire autant et le
e là, l'échéc de la plupart de note
icofonsqai ont aborde la clientèle bdur-
geoise.. , l
On n'impose pas un vin au client.
C'est lui qui impose son goût. S'il n'en
était pas ainsi, croit-on que le commerce
ne préférerait pas lui présenter un pro-
duit absolument original, plutôt que de
recourir à toutes sortes de provenances
pour la confection du « type » déter-
miné ?
S'imagine-t-on, vraiment, que l'Al-
gérie est encore à découvrir pour Cette,
Bordeaux, Bercy et le moindre bourgeois
de France, pour l'Angleterre, la Belgi-
que et l'Allemagne Allons donc !
Non ! que cela provienne de nos pro-
cèdes culturaux ou de vinification, de
note terrain, ce que nous ne croyons
pas, ou de notre climat, ce qui est plus
probable, ou de nos cépages, ce qui est
certain, il n'en est pas moins vrai que
la masse devins vins n'est pas « de com- ,
merce'i «ans nne qualité ?tfdmpréiaéïi-
taire que l'on trouvé en Espagne et en
France. ,',
Or, rien ne nous dit que le coup
frappé sur l'accessoire de l'opération ne
porte préjudice à la base elle-même.
: Tant il est vrai que ce n'est pas par
des tarifs douaniers que l'on relève au-
jourd'hui une production ou une indus-
trie, mais bien par une législation inté-
rieure bien entendue.
La loi allemande sur les alcools a dé-
veloppé en Allemagne des fortunes que
l'on n'osait même pas auparavant con-
oevoir en rêve.
Qu'on nous rende, en Algérie, la fran-
chise du vinage et le droit au plâtrage
à trois grammes, — ,.' ce ", quf n'est une
sophistication que pour les ânes, — et
l'on verra un peu si l'Espagne nous fait
peur, à n'importe quel t«etf.
Voilà pourquoi nous trouvons le ca-
deau à M. Méline prématuré.
,,: 1 SPABTACXJ'S
LETTRE DE PARIS
(De notre correrpondant particulier --
Samedi, 6 février 1892.
Mon cher dïrecteur, 1
Pétrarque (je commence bien), Pétrarque,
dis-je, eu blea raison de conseiller aux
hommes de ne jamais affirmer quoi que ce
Isoit d'invraisemblable, fut-il vrai. Car,
ajoute-t-il, non seulement on passe pour un
menteur, mais la foule ne tire aucun profit
ide la nouvelle.
C'est ce qài va, tout de même, m'arriver
avec vous et vos lecteurs, et je vous an-
inonce que la Fr^nc^ est ep bonne pgqse de
récupérer l'Alsace-Lorraine sans èffusion
de sang.
Ce ne sera oertes pas pour demain. Mais
Uldée fait son chemin.
Le public n'est pas dans le secret et les
chancelleries font semblant de l'ignorer.
Et cependant un travail souterrain s'ac-
complit depuis quelques mois
Le branle a été donné dans la Revu*
Suisse par un article de M. Tallichet.
Inutile d'ajouter que publiciate et publi-
cation sont totalement inconnus du vul-
gaire.
M. Tallichet a proposé d'effectuer un
échange entre l'Alsace Lorraine et le Ton-
kin.
L'idée n'a rien d'extraordinaire en soi. On
en a vu surgir depuis dix ane d'aller.
aussi ingénieuses. - - .m
Seulement, ce qui donne de l'importance
à celle-là, pour qui savait d'avance que le
ballon devait être lancé par une publica-
tion obscure et neutre, — neutre surtout, —
c'est que les plus grands journaux de
France et d'Allemagne s'en sont emparés et
lui ont consacré de véritables études dans
le sens de la réconciliation.
Le Figaro, par la magistrale plume de M.
Magnard, et la Post, de Berlin, ont entoure
la question des considérations les pHûs
significatives. :':-;". : r :,r
Et maintenant, passons au fond des
choses :
ue
table travail de bénédictin et d'une portée
politique comme rarement on en a vu.
Chiffres en mains, l'auteur prédit Berlin,
enlce
autres, l'échec de la côr/férencè 3e
la démission de Bismarck et l'emprunt par
la Banque d'Angleterre d'une grande quan-
tité d'or à la Banque de France, en prédi-
sant implicitement la débâcle financière de
la République Argentine. Cet ouvrage pro-
nostiqua bien d'autres choses qui se produi-
sirent et se produiront encore. ')';:
outre cela, par une très consciencieuse
mais puissamment habile juxtaposition de
chiffres, l'auteur dénonça la fragilité de
verre de la triple alliance.
Là est le pétard formidable. Et toujours,
chiffres en mains, l'auteur démontra la ri-
goureuse nécessité pour la France et te
Russie de s'allier, et de plus, adjura la
France, comme complément nécessaire à
l'alliance de prêter à la Russie, — sans
compter.
Il parait que cet ouvrage a jeté le plus
épouvantable désarroi dans les chancelle-
ries européennes.
Deux heures après la mise en vente, l'Am-
bassade d'Allemagne en achetait quinze -
exemplaires. Toutes les autres suivirent.
Les Ministères s'en procurèrent tous. (Et
cependant on ne l'avait vu dans aucune vi-
trine )
Les journaux y consacrèrent de longues
études, sans y avoir été invités, mais n'en
tirèrent pas les conclusions qu'un examen
approfondi de l'œuvre aurait révélées.
Entre temps les chancelleries s'agitaient.
Des rapports furent soumis aux monarques
respectifs par 'eurs ministres des finances
et des affaires étrangères. — Là je dois
me taire en ce qui touche l'effet produit en
si haut lieu.
Tout ce que je puis dire, c'est que Guil-
laume II entra dans une violente colère, car
itout lui semblait démontrer que la bombe
était partie de Russie, — ce qui n'était pas.
Il commit la faute de s'entêteridans cette
idée, et partit en guerve de représailles, que
iTon a prises pour des provocations.
: C'est ainsi qu'eut lieuMsà vlsSle'à L&ndres,
jet4«84iscûUi'soiiil faisaitaUudioo clusions de l'ouvrage en question.
"À cela, la France et la Russie. rispoi-
tèrent par Cronstadt.
Car il faut bien.le, dire,;r- Crous^ujU a
été absolument spontané, l'amiral Gèrvaif^
à eu le priemiêr surpris et ne s'en est pu
caché, d'ailleurs. ,k; >■ , .e»
,11 serait inutile de relater tous l^ils
LE PETIT ALGER
_O.,..,.
JOURNAL RÊ3FXJBLIO-A.I1T IlTID £ 3I? £ 3lT!D-A.lTT
PARAISSANT LES MARDI, JEUDI ET SAMEDI ;";:
ABONNEMENTS
-.- Trois mois Six mois Un an
Algérie, France et Tunisie.. 4 fr. 8 fr. 15 fr.
Etranger. w. Pprt en sus.
Les abonnements sont reçus sans frais dans tous
les bureaux de poste.
Tout ce qui concerne la Rédaction, l'Administration et les Annonces
doit être adressé aux bureaux du journal,
4. RUE DE LA CASBAH, 4. - ALGER
Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus
INSERTIONS
Légales t 0 fr. 18 la Iftfoe.
Diverses 0 fr, 36 £ "*
Réc laJJJies .;';;.. 4 fr. —
Le PBTIT ALGER n'a traité avec aucune Agence
LE PETIT ALGER est désigné pour l'insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats
r~ 1 *1 - - ;:" Il
ALGEE, LB 9 FÉVRIER 1892
LA
Charrue devant les Ms
On va donc se cotiser pour offrir un
objet d'art à M. Méline en consécration
de sa victoire protec ionniste.
Que les protectionnistes aient vaincu
les litres-échangistes, cela ne fait au-
cun doute. Beste à savoir si, du même
coup, le principe de la protection a ter-
rassé celui du libre-écbange
C'eeft Ce qu'il faut encore démontrer.
Et c'est pourquoi il vaudrait peut-
être mieux attendre les résultats de la
nowellc po'itiqee ^conoaii<|af
chanter hofannah.
Car on s'expose, en cas d'échec, à
l'obligation d'offrir de rechef à M. Mé-
lins, un nouveau cadean, réparateur et
consolant, cette fois, quelque chose
comme le groupe sublime d'Antènin
Merci é, le Gloria victis.
Il est certain que M. Mé ine a répondu
aux vœux de tous les producteurs. Mais
rien ne nous a garanti, jusqu'ici, la
compétence de ces derniers, en ce qui
touche précisément leurs propres inté-
rêts.
L'expérience a déjà été faite et a
échoué, notamment en Allemagne, où
l'on a rejeté la politique économique bis-
marckienne que nous venons de ramas-
ser nous-mêmes.
Un exemple suffira à démontrer com-
bien les producteurs sont peu éclairés
en matière économique.
Nous avons fait frapper les vins d'Es-
pagne pour favoriser nos viné de Fratiee
et d'Algérie.
C'eut été fort bien, à une condition :
c'est que les trois vins se fussent +trbu\,iôs
en concurrence, c'est-à-dire fussent
ri.. 1 ,:- .-. - ,."
égaux en coulçur, alcool et extrait sec.
Or, si ces vins ne se ressemblent pas,
et cela est notoire, ils ne se faisaient
aucune concurrence, puisqu'ils ne
s'adressaient point à la môme clientèle.
Nous ne concevons pas, en effet, la
protection de là soie contre le coton et
celle du cuivre contre le fer. ,..; ,d
Par suité, nous ne vbydns pas trtrp ce
que notre production va y gagner.
La France produit 27 millions d'hec-
tolitre et en consomme 4 millions. Le
déficit de 18 millions a été comblé i^r,
l'Espagne et par l'Algérie, laquelle n'en
porte que 8 millions. tout au plus.
Quelle figure faisons-nous dans cette
affaire ?
Nous imaginons-nous que la France
va boire 15 millions d'hectolitres d'eau
en attendait que nous couvrions la dif-
férence ?
Point du tout. Seulement, nous ris-
quons fort de voir entrer les vins d'Es-
pagne, tout de même, malgré les fr. 7.7Ô
de droits, sinon plus, et nous risquons,
en outre, de voir nos propres vins bais-
ser en proportion. -
Car, en la matière, le maître absolu
c'est le consommateur, qui commande
au négociant, lequel se rabat sur le pro-
ducteur.
Or, le goût do consommateur est
qu'un coupage de vins du Midi, da Cher
et de l'Espagne.
Va-t-il modifier son goût ? c'est peu
probable. Va-t-il supporter le tarif ?
Nous en doutons, car le commerce lui-
même cherchera le premier à en faire
retomber le poids sur le producteur.
Toute la question est de savoir qui
des deux, du français ou de l'Espagnol,
- pardon du mot vulgaire, — « éeo..
pera ». La démonstration en serà faite
par le fonctionnement du commerce,
l'an prochain.
Car, en aucune façon. le commerce ne
renoncera aux vins d'Espagne; il ne
faut pas te le dissimuler.
Il ne le peut pas.
Donc, que les conjonctures lui per-
mettent de faire languir le producteur
français ou l'y obligent, - et en ma-
tière commerciale on procède par con-
trainte et non par caprice, - il le fera
certainement.
Si, par malheur, l'Espagne réussit à
trouvdr de nouveaux débouchés qui lui
permettent de tenir tête aux acheteurs
français, si même ce Français ont le
moindre intérêt a faire l^opli-àtion in-
verse à celle pratiquée jusqu. loi, )
dire de s'établir en Espagne, c'en sera
fait des cours du vin en France et en
Algérie.
C'est que le producteur est le plus mal
el&M. pour juger la valeur de sa propre
marchandise. *>■
j S s'imagine parce qu'il boit son vin,
;que le public en peut faire autant et le
e là, l'échéc de la plupart de note
icofonsqai ont aborde la clientèle bdur-
geoise.. , l
On n'impose pas un vin au client.
C'est lui qui impose son goût. S'il n'en
était pas ainsi, croit-on que le commerce
ne préférerait pas lui présenter un pro-
duit absolument original, plutôt que de
recourir à toutes sortes de provenances
pour la confection du « type » déter-
miné ?
S'imagine-t-on, vraiment, que l'Al-
gérie est encore à découvrir pour Cette,
Bordeaux, Bercy et le moindre bourgeois
de France, pour l'Angleterre, la Belgi-
que et l'Allemagne Allons donc !
Non ! que cela provienne de nos pro-
cèdes culturaux ou de vinification, de
note terrain, ce que nous ne croyons
pas, ou de notre climat, ce qui est plus
probable, ou de nos cépages, ce qui est
certain, il n'en est pas moins vrai que
la masse devins vins n'est pas « de com- ,
merce'i «ans nne qualité ?tfdmpréiaéïi-
taire que l'on trouvé en Espagne et en
France. ,',
Or, rien ne nous dit que le coup
frappé sur l'accessoire de l'opération ne
porte préjudice à la base elle-même.
: Tant il est vrai que ce n'est pas par
des tarifs douaniers que l'on relève au-
jourd'hui une production ou une indus-
trie, mais bien par une législation inté-
rieure bien entendue.
La loi allemande sur les alcools a dé-
veloppé en Allemagne des fortunes que
l'on n'osait même pas auparavant con-
oevoir en rêve.
Qu'on nous rende, en Algérie, la fran-
chise du vinage et le droit au plâtrage
à trois grammes, — ,.' ce ", quf n'est une
sophistication que pour les ânes, — et
l'on verra un peu si l'Espagne nous fait
peur, à n'importe quel t«etf.
Voilà pourquoi nous trouvons le ca-
deau à M. Méline prématuré.
,,: 1 SPABTACXJ'S
LETTRE DE PARIS
(De notre correrpondant particulier --
Samedi, 6 février 1892.
Mon cher dïrecteur, 1
Pétrarque (je commence bien), Pétrarque,
dis-je, eu blea raison de conseiller aux
hommes de ne jamais affirmer quoi que ce
Isoit d'invraisemblable, fut-il vrai. Car,
ajoute-t-il, non seulement on passe pour un
menteur, mais la foule ne tire aucun profit
ide la nouvelle.
C'est ce qài va, tout de même, m'arriver
avec vous et vos lecteurs, et je vous an-
inonce que la Fr^nc^ est ep bonne pgqse de
récupérer l'Alsace-Lorraine sans èffusion
de sang.
Ce ne sera oertes pas pour demain. Mais
Uldée fait son chemin.
Le public n'est pas dans le secret et les
chancelleries font semblant de l'ignorer.
Et cependant un travail souterrain s'ac-
complit depuis quelques mois
Le branle a été donné dans la Revu*
Suisse par un article de M. Tallichet.
Inutile d'ajouter que publiciate et publi-
cation sont totalement inconnus du vul-
gaire.
M. Tallichet a proposé d'effectuer un
échange entre l'Alsace Lorraine et le Ton-
kin.
L'idée n'a rien d'extraordinaire en soi. On
en a vu surgir depuis dix ane d'aller.
aussi ingénieuses. - - .m
Seulement, ce qui donne de l'importance
à celle-là, pour qui savait d'avance que le
ballon devait être lancé par une publica-
tion obscure et neutre, — neutre surtout, —
c'est que les plus grands journaux de
France et d'Allemagne s'en sont emparés et
lui ont consacré de véritables études dans
le sens de la réconciliation.
Le Figaro, par la magistrale plume de M.
Magnard, et la Post, de Berlin, ont entoure
la question des considérations les pHûs
significatives. :':-;". : r :,r
Et maintenant, passons au fond des
choses :
ue
table travail de bénédictin et d'une portée
politique comme rarement on en a vu.
Chiffres en mains, l'auteur prédit Berlin,
enlce
autres, l'échec de la côr/férencè 3e
la démission de Bismarck et l'emprunt par
la Banque d'Angleterre d'une grande quan-
tité d'or à la Banque de France, en prédi-
sant implicitement la débâcle financière de
la République Argentine. Cet ouvrage pro-
nostiqua bien d'autres choses qui se produi-
sirent et se produiront encore. ')';:
outre cela, par une très consciencieuse
mais puissamment habile juxtaposition de
chiffres, l'auteur dénonça la fragilité de
verre de la triple alliance.
Là est le pétard formidable. Et toujours,
chiffres en mains, l'auteur démontra la ri-
goureuse nécessité pour la France et te
Russie de s'allier, et de plus, adjura la
France, comme complément nécessaire à
l'alliance de prêter à la Russie, — sans
compter.
Il parait que cet ouvrage a jeté le plus
épouvantable désarroi dans les chancelle-
ries européennes.
Deux heures après la mise en vente, l'Am-
bassade d'Allemagne en achetait quinze -
exemplaires. Toutes les autres suivirent.
Les Ministères s'en procurèrent tous. (Et
cependant on ne l'avait vu dans aucune vi-
trine )
Les journaux y consacrèrent de longues
études, sans y avoir été invités, mais n'en
tirèrent pas les conclusions qu'un examen
approfondi de l'œuvre aurait révélées.
Entre temps les chancelleries s'agitaient.
Des rapports furent soumis aux monarques
respectifs par 'eurs ministres des finances
et des affaires étrangères. — Là je dois
me taire en ce qui touche l'effet produit en
si haut lieu.
Tout ce que je puis dire, c'est que Guil-
laume II entra dans une violente colère, car
itout lui semblait démontrer que la bombe
était partie de Russie, — ce qui n'était pas.
Il commit la faute de s'entêteridans cette
idée, et partit en guerve de représailles, que
iTon a prises pour des provocations.
: C'est ainsi qu'eut lieuMsà vlsSle'à L&ndres,
jet4«84iscûUi'soiiil faisaitaUudioo
"À cela, la France et la Russie. rispoi-
tèrent par Cronstadt.
Car il faut bien.le, dire,;r- Crous^ujU a
été absolument spontané, l'amiral Gèrvaif^
à eu le priemiêr surpris et ne s'en est pu
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