Titre : La Revue rouge : Pamphlet socialiste anticlérical, politique, littéraire et artistique. Hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1898-05-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32861373j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 175 Nombre total de vues : 175
Description : 22 mai 1898 22 mai 1898
Description : 1898/05/22 (A1,N15). 1898/05/22 (A1,N15).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62301263
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-7857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
PREWIKRE ANNÉB « N° 15
LE NUMÉRO : t 0 CENTIMES
DIMANCHE 22 MAI 1898
LA — — Jt~ HEBDOMADAIRE
*
- —.
POLITIQ UE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE :; :i
ABONNEMENTS
Un An "0. 6 fr.
Six Mois. 3 fr.
Trois Mois. 0 t 50
BUREAUX : 6, Rue Masard, LYON
77 J.-M. MONTAU
Rédacteur politique responsable.
L. COLLONQY
Administrateur-Gérant
INSERTIONS
Les Réclames et Annonces
sont reçues
au Bureau du Journal
SOMMAIRE
A bas les préjugés. J.-M. Afoutau. — Chosts tt
autres. — Informations : Guerre Hispano-Améri-
caine, la Révolution en Italie. — Mort de
M. Gladstone. — Candidatures ecclésiastiques,
etc. — La Bataille, J.-M. Montau. — Les Au-
gures, XXX. Un Ditemme J.-M. Montau.
A bas les préjugés!
Lorsque nous parlons d'une S 3-
ciété nouvelle, dans laquelle tous 1
les hommes seront égaux et joui- 1
ront d'une liberté complète, n'ayant
pour limite que celle du voisin,
d'uue Société dans laquelle la haine
sera remplacée par l'amour ; l'an-
tagonisme par la solidarité et l'in-
térêt particulier par l'intérêt géné-
ral, d'une Société enfin qui ne com-
portera plus ni autorité, ni soumis-
sion, ni maîtres, ni sertiteurs, ni
exploiteurs, ni èxploitél," puisque
les hommes seront tous véritable-
ment frères, on nous'répond géné-
ralement, en haussant dédaigneuse
ment les épaules : C'est une utopie !
Comment voulez-vous, nous dit-
on, qu'une Société, quelle qu'elle
soit, puisse fonctionner sans lois et
sans autorité? H y a toujours eu
des maîtres et, par conséquent, des
serviteurs. Il y a toujours eu des
patrons pt"forcé ment des salariés,
et il en sera éternellement ainsi ;
c'est une loi fatale qu'il faut subir
avec résignation et qui durera tant
que le monde existera.
Ce langage, de la part des bour-
gesis, des prviilégiés, dont l'or-
gueil, l'égoïsme et ia cupidité s'ac-
commoderaient mal d'un état de
choses nouveau, qui supprimerait
tous les avantages et tous les pri-
vilèges dont ils jouissent dans la
société actuelle, n'a rien d'éton-
nant.
Il est bien évident qu'ils ne peu-
vent concevoir, et bien moins en-
core, approuver une organisation
sociale qui. restituant à chacun ce
qui lui a été volé, les déposséde-
rait de ce qu'ils détiennent indû-
ment et qu'ils considèrent comme
leur propriété, quoique en réalité
ce soit celle de tout le monde, qu'ils
ont abusivement détour <ée à leur
profit.
Mais lorsque dos prolétaires, serfs
de l'usine ou travailleurs des champs,
tiennent un langvgB identique et se
font ainsi eux-mêmes, avec une
inconscience dont il faut les plain-
dre, les défenseurs et les approba-
teurs de toutes les iniquités et de
toutes les inégalités monstrueuses
dont ils sont les premières victi-
mes, cela paraît, tout d'abord, tel-
lement incompréhensible, telle-
ment inexplicable, que l'on ne peut
en ressentir qu'un profond étonne-
ment
Mais cet étonnement, tout légitime
qu'il paraisse, n'est nullement jus-
tifié, si l'on veut bien tenir compte
que l'esprit de routine et le respect
des préjugés ont, encore de nos
jours, des racines profondes dans
une grande partie de la masse po
pulaire.
- Car, il: est bien évident que ceux
dont
Car, l'intelligence n'exige pas un
champ d'évolution, plus vaste que
l'ornière de la routine et dont
l'idéal d'émancipation et de liberté
n'a pas l'envergure nécassaire pour
franchir la; barrière des préjugés
idiots, ne sàuraient comprendre et
encore moins apprécier une orga-
nisation sociale dont ; l'instauration
et le fonctionnement exigeraient
impérieusement, qu'il, soit fait d'a-
bord et avant tout, tablerase de la
routine et des préjugés. -
- Et même , parmi ceux qui se di-
sent révolutionnaires, combien en
est-il, qui croient sincèrement l'être,
iuais qui, en rdaiité, ne le sont pas,
au vrai sens du mot ?
Lo n de moi la pensée de mettre
en doute leur sincérité, l'ardeur de
leurs convictions, pas plus que
leur courage ; je suis persuadé qu'ils
n'hésiteraient pas, le moment venu,
à desc ndre dans la rue et risquer
leur vie, en combattant pour la
cause qui leur est chère, cela est
certain, mais dont ils n'ont pas une
conception suffisamment nette,.pour
s'en inspirer dans chacun des actes
de leur vie.
Car, si l'action violente est une
nécessité qui slinapose à certains
moments, il est égilement néces-
saire pour qu'elle triomphe et
qu'elle porte des fruits, qu'elle ait
été précédée d'une somme suffi-
sante d'évolution qui permette à
la Révolution triomphante, non pas
d'imposer des idées nouvelles et
inconnues qui risqueraient de ne
pas être comprises, mais bien de
faciliter et de provoquer l'éclosion
et l'évanouissement des idées dont
les premiers germes auront déjà
pénétré dans les cerveaux, pen-
dant la , période d'évolution.
Est-il nécessaire de dire que
cette première éclosion sera certai-
nement suivie de quantité d'autres ;
non, car tout le monde sait qu'en
période révolutionnaire les idées
vont vite.
Une fois en marche, la Révolu-
tion ne s'arrêtera plus.
C'est donc, pa ce qu'il est indis-
cutable que l'évolution précède et
prépare iaRevolutioo, qu'il ne suf-
fit pas qu'un révolutionnaire soit
prôt à descendre dans la rue pour le
combat; il est également nécessaire
qu'il contribue à l'évolution. non
seulement par la parole ou par la
LE NUMÉRO : t 0 CENTIMES
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*
- —.
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A bas les préjugés. J.-M. Afoutau. — Chosts tt
autres. — Informations : Guerre Hispano-Améri-
caine, la Révolution en Italie. — Mort de
M. Gladstone. — Candidatures ecclésiastiques,
etc. — La Bataille, J.-M. Montau. — Les Au-
gures, XXX. Un Ditemme J.-M. Montau.
A bas les préjugés!
Lorsque nous parlons d'une S 3-
ciété nouvelle, dans laquelle tous 1
les hommes seront égaux et joui- 1
ront d'une liberté complète, n'ayant
pour limite que celle du voisin,
d'uue Société dans laquelle la haine
sera remplacée par l'amour ; l'an-
tagonisme par la solidarité et l'in-
térêt particulier par l'intérêt géné-
ral, d'une Société enfin qui ne com-
portera plus ni autorité, ni soumis-
sion, ni maîtres, ni sertiteurs, ni
exploiteurs, ni èxploitél," puisque
les hommes seront tous véritable-
ment frères, on nous'répond géné-
ralement, en haussant dédaigneuse
ment les épaules : C'est une utopie !
Comment voulez-vous, nous dit-
on, qu'une Société, quelle qu'elle
soit, puisse fonctionner sans lois et
sans autorité? H y a toujours eu
des maîtres et, par conséquent, des
serviteurs. Il y a toujours eu des
patrons pt"forcé ment des salariés,
et il en sera éternellement ainsi ;
c'est une loi fatale qu'il faut subir
avec résignation et qui durera tant
que le monde existera.
Ce langage, de la part des bour-
gesis, des prviilégiés, dont l'or-
gueil, l'égoïsme et ia cupidité s'ac-
commoderaient mal d'un état de
choses nouveau, qui supprimerait
tous les avantages et tous les pri-
vilèges dont ils jouissent dans la
société actuelle, n'a rien d'éton-
nant.
Il est bien évident qu'ils ne peu-
vent concevoir, et bien moins en-
core, approuver une organisation
sociale qui. restituant à chacun ce
qui lui a été volé, les déposséde-
rait de ce qu'ils détiennent indû-
ment et qu'ils considèrent comme
leur propriété, quoique en réalité
ce soit celle de tout le monde, qu'ils
ont abusivement détour <ée à leur
profit.
Mais lorsque dos prolétaires, serfs
de l'usine ou travailleurs des champs,
tiennent un langvgB identique et se
font ainsi eux-mêmes, avec une
inconscience dont il faut les plain-
dre, les défenseurs et les approba-
teurs de toutes les iniquités et de
toutes les inégalités monstrueuses
dont ils sont les premières victi-
mes, cela paraît, tout d'abord, tel-
lement incompréhensible, telle-
ment inexplicable, que l'on ne peut
en ressentir qu'un profond étonne-
ment
Mais cet étonnement, tout légitime
qu'il paraisse, n'est nullement jus-
tifié, si l'on veut bien tenir compte
que l'esprit de routine et le respect
des préjugés ont, encore de nos
jours, des racines profondes dans
une grande partie de la masse po
pulaire.
- Car, il: est bien évident que ceux
dont
Car, l'intelligence n'exige pas un
champ d'évolution, plus vaste que
l'ornière de la routine et dont
l'idéal d'émancipation et de liberté
n'a pas l'envergure nécassaire pour
franchir la; barrière des préjugés
idiots, ne sàuraient comprendre et
encore moins apprécier une orga-
nisation sociale dont ; l'instauration
et le fonctionnement exigeraient
impérieusement, qu'il, soit fait d'a-
bord et avant tout, tablerase de la
routine et des préjugés. -
- Et même , parmi ceux qui se di-
sent révolutionnaires, combien en
est-il, qui croient sincèrement l'être,
iuais qui, en rdaiité, ne le sont pas,
au vrai sens du mot ?
Lo n de moi la pensée de mettre
en doute leur sincérité, l'ardeur de
leurs convictions, pas plus que
leur courage ; je suis persuadé qu'ils
n'hésiteraient pas, le moment venu,
à desc ndre dans la rue et risquer
leur vie, en combattant pour la
cause qui leur est chère, cela est
certain, mais dont ils n'ont pas une
conception suffisamment nette,.pour
s'en inspirer dans chacun des actes
de leur vie.
Car, si l'action violente est une
nécessité qui slinapose à certains
moments, il est égilement néces-
saire pour qu'elle triomphe et
qu'elle porte des fruits, qu'elle ait
été précédée d'une somme suffi-
sante d'évolution qui permette à
la Révolution triomphante, non pas
d'imposer des idées nouvelles et
inconnues qui risqueraient de ne
pas être comprises, mais bien de
faciliter et de provoquer l'éclosion
et l'évanouissement des idées dont
les premiers germes auront déjà
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non, car tout le monde sait qu'en
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