Titre : Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat : compte rendu in-extenso
Éditeur : Journal officiel (Paris)
Date d'édition : 1911-07-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34363182v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juillet 1911 04 juillet 1911
Description : 1911/07/04 (TII). 1911/07/04 (TII).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Ministères des Affaires... Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères
Description : Collection numérique : Traités, accords et... Collection numérique : Traités, accords et conventions
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6217904w
Source : Bibliothèque du Sénat, 2012-23800
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
Mmal ofMiel du 5 Juillet 1911 SÉNAT — ire SEANCE DU 4 JUILLET Session ordinaire de igil 1071
SENAT
Session ordinaire de 1911.
COUprE RENDU IN EXTENSO. - 71e SÉANCE
1 re séance du mardi 4 juillet
SOMMAIRE
t rocès'verbal.
38 et demande de congé.
adop 1 n. discussion du projet de 101,
ial 0 la discussion du projet de loi,
ParV m^re des députés, portant
a'io» du bUdget général des dépenses et
dttrecett(»
tUsl Istère de l'instruction publique. - Dis-
0 (s4ue> : MM. Pédebidou,
pUbltleres, Steag ministre de l'instruction
Beau que et des beaux arts; Louis Martin.
eauv. "age, Paul Strauss, Jénouvrier, Charles
de la G.ustave Rivet, le président. - Renvoi
séanc SUite de la discussion à la prochaine
4. e.
"congén'en* de l'ordre du jour.
6. - COngé.
JOur d IOn de la prochaine séance à ce môme
lfiur eux heures et demie.
^ésidEnce DE M. ANTONIN DUBOST
delllie. aiice est ouverte à neuf heures et
», t. - PROCÈS-VERBAL
6r? l un des secrétaires, donne
ûii.» 8 s^ances
e des n«°Ces~ve des deux der-
(Ces an ces.
^esohq7er^ux sont adoptés, sousré-
IllIire à eis observations qui pourront se pro-
* a séance de cet après-midi.)
2. -- r
M EXCUSE ET DEMANDE de CONGÉ
J
,exeuse eSldent. M. Gaudin de Vlllame
eF°uvoir assister aux séances
i'hni et demande un congé de quel-
QUeLa j°Urs Dn.& ?« raison de santé..
StJI dp *r DISCUSSION du projet
1911 1 TE DE LA DISCUSSION DU PROJET
1911 ant FIXATION DU BUDGET DE
la -.le P
6it. L'ordre du jour appelle
ÔXati' Par la discussion du projet de loi,
?11 du la Chambre des députés, portant
0t général des dépenses et
ttoll l'exercice 1911.
No» renrpnS J,a discussion du budget
Pédebidou-
à M. Pédebidou.
b Ilat, la e Idou. Messieurs, je demande au
de présenter de très
v^t 'la permïieïlon de Présenter de très
b?^^vpb £ fIXatî?,ns sur les lacunes de l'en-
S^eru hydrologie et de la clima-
ie3 universités françaises et en
1 s. er a la faculté de médecine de
Jç 'V
pai Yq. rien en vous rap-
m î?1^ s «ta?U6lle rien en vous rap-
8 la richesse et lo variété
î°ns min«w S de notre pays, des
ftiïhariteurs de nos montagnes et de
vauiies et de nos plages marines. Pen-
dea anm l la France a tenu le
r rallg point de vue de l'exploita-
? riïlale • i f
it «Vjï-? 8fi8 fô ntain foules se pressaient
4 de fjefifontalines * mais, peu à peu,
go lit venus; à'autres nations ont
lière lnent développé l'industrie des
V "** U'etûo2fVlloppé l'industrie des
Qt stu»,.. aVons quelque peu perdu
cette prééminence. En Italie, en Autriche et
surtout en Allemagne, les stations minéra-
les sont en pleine prospérité.
Pour vous en donner une preuve, per-
mettez-moi de citer quelques chiffres. Voici
trois stations, Wiesbaden, Nauheimet Kis-
singen. En 1880, Wiesbaden avait reçu
72,531 baigneurs ; en 1901, elle en comptait
180,848 : l'augmentation a donc été de
250 p. 100. Nauheim n'avait, en 1880, que
4,494 baigneurs ; en 1907, elle en recevait
20.868 : donc augmentation de 664 p. 100.
Kissingen recevait, en 1880, 11,878 hôtes, et
31,500, en 1907 : c'est un accroissement de
274 p. 100. Voilà donc trois stations qui ont
vu tripler et même sextupler le nombre de
leurs clients, et si on voulait rechercher la
progression des petites stations, les chiffres
seraient encore plus élevés.
En France, le progrès a été beaucoup
moins sensible. A part quelques grandes sta-
tions qui sont gérées par des fermiers ou des
propriétaires pleins d'initiative, la plupart
des villes d'eau n'ont pas vu augmenter dans
de semblables proportions le nombre de
leurs baigneurs. -
Quelles sont les causes de cette infério-
rité ? La variété et la richesse de nos eaux
ou de nos sites, n'a pas varié. Nos sources
n'ont rien perdu de leurs qualités primi-
tives ; nos sites retiennent tout aussi bien
qu'autrefois la clientèle, qui vient leur de-
mander le renouvellement de ses forces.
Notre infériorité est due surtout à ce que
la plupart des élèves sortant de nos facultés
ignorent parfois jusqu'à la topographie de
nos stations thermales. Et ce n'est point
leur faute : ils ont le droit d'ignorer ce qu'on
ne leur a pas appris.
L'enseignement de la climatologie et de
l'hydrologie n'est pas organisé en France,
sauf à Toulouse, où les médecins qui ont fait
leurs études à l'université de cette ville ont
pu entendre parler des eaux minérales.
Là, messieurs, une chaire a été créée, il y
a quelques années, elle a été confiée à un
savant des plus distingués, à la fois méde-
cin, géologue et chimiste, M. le professeur
Garrigou. Je suis heureux de rendre hom-
mage à son dévouement et à son désinté-
ressement. Malgré de nombreuses réclama-
tions, il n'a pas pu obtenir que la faculté
consentît à lui céder un de ses laboratoires,
et c'est chez lui, dans son laboratoire parti-
culier, que les élèves viennent faire les re-
cherches nécessaires pour leurs travaux et
leurs études.
Ailleurs, Messieurs, c'est à peine si quel-
ques conférences annuelles ont été faites,
tantôt par le professeur de thérapeutique,
tantôt par le professeur de chimie ou par
celui de physique. Cependant, il y a, à Paris,
des hommes au zèle desquels je suis obligé
de rendre témoignage ; si la faculté de méde-
cine se désintéresse un peu trop de cet en-
seignement, qu'elle considère comme secon-
daire, certains de ses professeurs et, en
Particulier, MM. les professeurs Albert Ro-
bin et Armand Gautier ont cherché, soit
dans leurs cours, soit dans leurs laboratoires,
à faire connaître les richesses hydrolo-
giques et climatologiques de la Franee.
Messieurs, tout à l'heure je vous rappelais
combien l'enseignement de ces matières est
bien organisé en Allemagne. Là, toutes les
facultés ont une chaire d'hydrologie et de
climatologie. Bien mieux, elles ont des la-
boratoires, des instituts où viennent non
seulement les élèves, mais encore les mé-
decins anciens ou nouveaux, ceux des fa-
cultés étrangères et, en particulier, les
médecins appartenant à des régions où la
culture française est cependant bien en
honneur, où longtemps elle a été la seule
qui fût accueillie avec faveur, je veux par-
ler de l'Amérique latine.
Aujourd'hui, les médecins du Chili, du
Brésil, de la république Argentine traver-
sent trop souvent la France pour aller
chercher en Allemagne un complément
d'instruction tout au moins en ce qui con-
cerne 1 hydrologie et la climatologie ; ils
deviennent fatalement d'excellents propa-
gandistes du traitement thermal ou clima-
tique pour les stations de ces pays.
Les résultats financiers, rapidement ac-
crus, sont des plus frappants. En 1907,
l'exploitation des thermes et la vente des
eaux minérales ont produit, pour l'Allema-
472,500,000 fr. On peut dire aujourd'hui que
cette industrie rapporte à nos voisins une
somme d'un demi-milliard.
Aussi ne soyez pas surpris de l'intérêt que
le gouvernement allemand porte à l'hydro-
logie. L'année dernière, il a proposé au
Reichstag la création d'un grand institut
thermal qui serait créé à Francfort et ouvert
aux médecins, aux ingénieurs et aux chi-
mistes.
Dans le rapport qui réclamait les crédits
nécessaires pour cett) fondation, le ministre
compétent mit en lumière la grande impor-
tance prise par l'industrie thermale et cli-
matique, « qui est devenue, disait-il, l'une
des plus grosses parts de la fortune natio-
nale de l'empire allemand.
Le docteur Frankenhauser, dans la dis-
cussion de cette question, fait remarquer
« que cette prospérité toujours croissante
est due, non seulement à l'intervention des
pouvoirs publics, mais à l'intérêt que tous
les Allemands portent à cette grande indus-
trie et à l'activité, au zèle et à l'intelligence
du médecin allemand »>.
Messieurs, les médecins qui exercent dans
les stations thermales françaises ont, de-
puis longtemps, essayé de porter leur do-
léances jusqu'aux pouvoirs publics. Tous
les congrès d'hydrologie, depuis celui de
Biarritz, en 1896, jusqu'à celui d'Alger, en
1909, se sont faits l'écho des plaintes du
corps médical thermal. La société d'hydro-
logie, le syndicat général des médecins des
stations thermales, ont demandé la création
à Paris d'une chaire d'hydrologie, de clima-
tologie ainsi que d'un institut thermal. Pen-
dant ce temps, M. le professeur Landouzy,
aujourd'hui doyen de la faculté de méde-
cine, et le docteur Carron de la Carrière,
organisaient des voyages annuels d'études
aux eaux minérales françaises.
M. Cachet. Et Huchard aussi.
M. Pédebidou. Et Huchard aussi, vous
avez bien raison de le rappeler, mon cher
collègue ; je m'excuse de ne pas avoir cité
le nom de cet apôtre de l'enseignement de
l'hydrologie, de ce grand clinicien que nous
avons perdu tout récemment.
Ce voyage d'études médicales a pour but
de faire connaître, non seulement aux mé-
decins français, mais encore aux médecins
étrangers — car un très grand nombre de
nos confrères d'au delà de nos frontières
font partie de ce voyage — la richesse de
notre industrie thermale. Tous les ans, les
promoteurs de cette œuvre patriotique choi-
sissent une région de la France, et, de ville
en ville, de source en source, on va, on
examine, on écoute de savantes conférences
mais le nombre des « caravaniers » est for-
cément limité; la masse des étudiants en
médecine reste étrangère à ce mouvement.
L'Etat n'est pas resté absolument sôurd
aux suppliques du corps médical. 11 y a peu
d'années, il créa la commission permanente
des eaux minérales, qui a préparé et pré-
senté au Parlement la loi sur la taxe de sé-
jour que vous avez votée l'année dernière.
C'est un premier pas dans la voie où nous
voudrions que le Gouvernement s'engageât
La même commission a émis le vœu qu une
chaire d'hydrologie et de climatologie fût
fondée à la faculté de médecine de Paris, et
elle a chargé un de ses membres les plus
éminents, M. le professeur Albert Robin, de
faire, tant auprès des pouvoirs publics que,
-'NIIO.
99
SENAT
Session ordinaire de 1911.
COUprE RENDU IN EXTENSO. - 71e SÉANCE
1 re séance du mardi 4 juillet
SOMMAIRE
t rocès'verbal.
38 et demande de congé.
adop 1 n. discussion du projet de 101,
ial 0 la discussion du projet de loi,
ParV m^re des députés, portant
a'io» du bUdget général des dépenses et
dttrecett(»
tUsl Istère de l'instruction publique. - Dis-
0 (s4ue> : MM. Pédebidou,
pUbltleres, Steag ministre de l'instruction
Beau que et des beaux arts; Louis Martin.
eauv. "age, Paul Strauss, Jénouvrier, Charles
de la G.ustave Rivet, le président. - Renvoi
séanc SUite de la discussion à la prochaine
4. e.
"congén'en* de l'ordre du jour.
6. - COngé.
JOur d IOn de la prochaine séance à ce môme
lfiur eux heures et demie.
^ésidEnce DE M. ANTONIN DUBOST
delllie. aiice est ouverte à neuf heures et
», t. - PROCÈS-VERBAL
6r? l un des secrétaires, donne
ûii.» 8 s^ances
e des n«°Ces~ve des deux der-
(Ces an ces.
^esohq7er^ux sont adoptés, sousré-
IllIire à eis observations qui pourront se pro-
* a séance de cet après-midi.)
2. -- r
M EXCUSE ET DEMANDE de CONGÉ
J
,exeuse eSldent. M. Gaudin de Vlllame
eF°uvoir assister aux séances
i'hni et demande un congé de quel-
QUeLa j°Urs Dn.& ?« raison de santé..
1911 1 TE DE LA DISCUSSION DU PROJET
1911 ant FIXATION DU BUDGET DE
la -.le P
6it. L'ordre du jour appelle
ÔXati' Par la discussion du projet de loi,
?11 du la Chambre des députés, portant
0t général des dépenses et
ttoll l'exercice 1911.
No» renrpnS J,a discussion du budget
Pédebidou-
à M. Pédebidou.
b Ilat, la e Idou. Messieurs, je demande au
de présenter de très
v^t 'la permïieïlon de Présenter de très
b?^^vpb £ fIXatî?,ns sur les lacunes de l'en-
S^eru hydrologie et de la clima-
ie3 universités françaises et en
1 s. er a la faculté de médecine de
Jç 'V
pai Yq. rien en vous rap-
m î?1^ s «ta?U6lle rien en vous rap-
8 la richesse et lo variété
î°ns min«w S de notre pays, des
ftiïhariteurs de nos montagnes et de
vauiies et de nos plages marines. Pen-
dea anm l la France a tenu le
r rallg point de vue de l'exploita-
? riïlale • i f
it «Vjï-? 8fi8 fô ntain foules se pressaient
4 de fjefifontalines * mais, peu à peu,
go lit venus; à'autres nations ont
lière lnent développé l'industrie des
V "** U'etûo2fVlloppé l'industrie des
Qt stu»,.. aVons quelque peu perdu
cette prééminence. En Italie, en Autriche et
surtout en Allemagne, les stations minéra-
les sont en pleine prospérité.
Pour vous en donner une preuve, per-
mettez-moi de citer quelques chiffres. Voici
trois stations, Wiesbaden, Nauheimet Kis-
singen. En 1880, Wiesbaden avait reçu
72,531 baigneurs ; en 1901, elle en comptait
180,848 : l'augmentation a donc été de
250 p. 100. Nauheim n'avait, en 1880, que
4,494 baigneurs ; en 1907, elle en recevait
20.868 : donc augmentation de 664 p. 100.
Kissingen recevait, en 1880, 11,878 hôtes, et
31,500, en 1907 : c'est un accroissement de
274 p. 100. Voilà donc trois stations qui ont
vu tripler et même sextupler le nombre de
leurs clients, et si on voulait rechercher la
progression des petites stations, les chiffres
seraient encore plus élevés.
En France, le progrès a été beaucoup
moins sensible. A part quelques grandes sta-
tions qui sont gérées par des fermiers ou des
propriétaires pleins d'initiative, la plupart
des villes d'eau n'ont pas vu augmenter dans
de semblables proportions le nombre de
leurs baigneurs. -
Quelles sont les causes de cette infério-
rité ? La variété et la richesse de nos eaux
ou de nos sites, n'a pas varié. Nos sources
n'ont rien perdu de leurs qualités primi-
tives ; nos sites retiennent tout aussi bien
qu'autrefois la clientèle, qui vient leur de-
mander le renouvellement de ses forces.
Notre infériorité est due surtout à ce que
la plupart des élèves sortant de nos facultés
ignorent parfois jusqu'à la topographie de
nos stations thermales. Et ce n'est point
leur faute : ils ont le droit d'ignorer ce qu'on
ne leur a pas appris.
L'enseignement de la climatologie et de
l'hydrologie n'est pas organisé en France,
sauf à Toulouse, où les médecins qui ont fait
leurs études à l'université de cette ville ont
pu entendre parler des eaux minérales.
Là, messieurs, une chaire a été créée, il y
a quelques années, elle a été confiée à un
savant des plus distingués, à la fois méde-
cin, géologue et chimiste, M. le professeur
Garrigou. Je suis heureux de rendre hom-
mage à son dévouement et à son désinté-
ressement. Malgré de nombreuses réclama-
tions, il n'a pas pu obtenir que la faculté
consentît à lui céder un de ses laboratoires,
et c'est chez lui, dans son laboratoire parti-
culier, que les élèves viennent faire les re-
cherches nécessaires pour leurs travaux et
leurs études.
Ailleurs, Messieurs, c'est à peine si quel-
ques conférences annuelles ont été faites,
tantôt par le professeur de thérapeutique,
tantôt par le professeur de chimie ou par
celui de physique. Cependant, il y a, à Paris,
des hommes au zèle desquels je suis obligé
de rendre témoignage ; si la faculté de méde-
cine se désintéresse un peu trop de cet en-
seignement, qu'elle considère comme secon-
daire, certains de ses professeurs et, en
Particulier, MM. les professeurs Albert Ro-
bin et Armand Gautier ont cherché, soit
dans leurs cours, soit dans leurs laboratoires,
à faire connaître les richesses hydrolo-
giques et climatologiques de la Franee.
Messieurs, tout à l'heure je vous rappelais
combien l'enseignement de ces matières est
bien organisé en Allemagne. Là, toutes les
facultés ont une chaire d'hydrologie et de
climatologie. Bien mieux, elles ont des la-
boratoires, des instituts où viennent non
seulement les élèves, mais encore les mé-
decins anciens ou nouveaux, ceux des fa-
cultés étrangères et, en particulier, les
médecins appartenant à des régions où la
culture française est cependant bien en
honneur, où longtemps elle a été la seule
qui fût accueillie avec faveur, je veux par-
ler de l'Amérique latine.
Aujourd'hui, les médecins du Chili, du
Brésil, de la république Argentine traver-
sent trop souvent la France pour aller
chercher en Allemagne un complément
d'instruction tout au moins en ce qui con-
cerne 1 hydrologie et la climatologie ; ils
deviennent fatalement d'excellents propa-
gandistes du traitement thermal ou clima-
tique pour les stations de ces pays.
Les résultats financiers, rapidement ac-
crus, sont des plus frappants. En 1907,
l'exploitation des thermes et la vente des
eaux minérales ont produit, pour l'Allema-
472,500,000 fr. On peut dire aujourd'hui que
cette industrie rapporte à nos voisins une
somme d'un demi-milliard.
Aussi ne soyez pas surpris de l'intérêt que
le gouvernement allemand porte à l'hydro-
logie. L'année dernière, il a proposé au
Reichstag la création d'un grand institut
thermal qui serait créé à Francfort et ouvert
aux médecins, aux ingénieurs et aux chi-
mistes.
Dans le rapport qui réclamait les crédits
nécessaires pour cett) fondation, le ministre
compétent mit en lumière la grande impor-
tance prise par l'industrie thermale et cli-
matique, « qui est devenue, disait-il, l'une
des plus grosses parts de la fortune natio-
nale de l'empire allemand.
Le docteur Frankenhauser, dans la dis-
cussion de cette question, fait remarquer
« que cette prospérité toujours croissante
est due, non seulement à l'intervention des
pouvoirs publics, mais à l'intérêt que tous
les Allemands portent à cette grande indus-
trie et à l'activité, au zèle et à l'intelligence
du médecin allemand »>.
Messieurs, les médecins qui exercent dans
les stations thermales françaises ont, de-
puis longtemps, essayé de porter leur do-
léances jusqu'aux pouvoirs publics. Tous
les congrès d'hydrologie, depuis celui de
Biarritz, en 1896, jusqu'à celui d'Alger, en
1909, se sont faits l'écho des plaintes du
corps médical thermal. La société d'hydro-
logie, le syndicat général des médecins des
stations thermales, ont demandé la création
à Paris d'une chaire d'hydrologie, de clima-
tologie ainsi que d'un institut thermal. Pen-
dant ce temps, M. le professeur Landouzy,
aujourd'hui doyen de la faculté de méde-
cine, et le docteur Carron de la Carrière,
organisaient des voyages annuels d'études
aux eaux minérales françaises.
M. Cachet. Et Huchard aussi.
M. Pédebidou. Et Huchard aussi, vous
avez bien raison de le rappeler, mon cher
collègue ; je m'excuse de ne pas avoir cité
le nom de cet apôtre de l'enseignement de
l'hydrologie, de ce grand clinicien que nous
avons perdu tout récemment.
Ce voyage d'études médicales a pour but
de faire connaître, non seulement aux mé-
decins français, mais encore aux médecins
étrangers — car un très grand nombre de
nos confrères d'au delà de nos frontières
font partie de ce voyage — la richesse de
notre industrie thermale. Tous les ans, les
promoteurs de cette œuvre patriotique choi-
sissent une région de la France, et, de ville
en ville, de source en source, on va, on
examine, on écoute de savantes conférences
mais le nombre des « caravaniers » est for-
cément limité; la masse des étudiants en
médecine reste étrangère à ce mouvement.
L'Etat n'est pas resté absolument sôurd
aux suppliques du corps médical. 11 y a peu
d'années, il créa la commission permanente
des eaux minérales, qui a préparé et pré-
senté au Parlement la loi sur la taxe de sé-
jour que vous avez votée l'année dernière.
C'est un premier pas dans la voie où nous
voudrions que le Gouvernement s'engageât
La même commission a émis le vœu qu une
chaire d'hydrologie et de climatologie fût
fondée à la faculté de médecine de Paris, et
elle a chargé un de ses membres les plus
éminents, M. le professeur Albert Robin, de
faire, tant auprès des pouvoirs publics que,
-'NIIO.
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