Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1920 01 septembre 1920
Description : 1920/09/01 (T16,N1539). 1920/09/01 (T16,N1539).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62153276
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
BULLETIN QUOTIDIEN DE PRESSE ETRANGERE. — N° 1539
2
contre-révolutionnaire uni les Etats de la
succession. Ces soi-disant Etats de la suc-
cession ont leurs « questions » nationales
et leurs aspirations nationales ; ils sont
prêts pour le Banat, pour Teschen, pour ou
contre un nouveau règlement de frontière,
à vivre encore trente ans en guerre.
Les Français s'en tiennent fermement à
l'idée d'une coalition militaire contre la
Russie. Comme ils nont pas eu de chance
à Prague ils mettent maintenant leurs es-
poirs en Bucarest. Take Jonesco, le ministre
roumain des Anaires étrangères, est un
vieux compère vendu depuis longtemps.
N'est-ce pas la Roumanie qui a mis Horthy
sur î trône après avoir combattu la Hon-
grie rouge ? pourquoi les Roumaine ne mar-
cheraient-ils pas maintenant sur Odessa ?
Mais Benech parle du danger hongrois et
les nrvi tîr pn roumains restent comme l'âne
dde e l Burrindl am n entre ses deux rations.
ROTE FAIl.VE [de, lenne], 20.8.
- De Bucarest : Lors du banquet donné
au inistère des Affaires Etrangères en
l'honneur du Dr Benes, Taike Jonesco pro-
nonça un discours sur la collaboration poli-
iique et les bonnes relations entre les Tché-
Co-Slovaques et les Roumains. Dans sa ré-
nes déclara que sa mission
il Belgrade avait eu plein succès et qu'il
était venu Il Bucarest conclure une alliance
était wm
tchéco-rourriaiio-vouaoslave, pour assurer la
paix et l'ordre en Europe centrale.
Le Dr Benes a déclaré à des représentants
de la presse qu'il avait travaillé avec Take
Jonesco avant (!) la fin de la guerre Il la réa-
lisation de J'idéal (?) des deux Pays-Touchant
',Benes. dit que des relations
étaient et restaient amicales. La Fédération
du Danube serait, d'après son opinion, un
non-sens. Fn ce qui concerne la Hongrie, le
Di- Benes pen~sie~ qu'elle projette la restau-
ration'~i,e ses frontières naturelles. Les rela-
tions avec la Pologne sont bonnes. Dâns le
conflit, 1'uls,so-polonâis, la République Jchéco-
slovaque,obs.erve une stricte neutralité et
Souhaite vivre en Paix avec tous ses voi-
eins : la révolution russe doit être abandon-
née à elle-même. -
REICHSPOST, 22.8.
LES YOUGOSLA VES ABANDONNES
PAR LA FRANCE ? » [S'ous ce titre]. -
* La presse yougoslave, depuis quelques
jours, déborde d'attaques violentes contre la
France, qui avait osé Jncitee le gouverne-
ment de Belgrade à attaquer la Srande
Mère des Slaves la Russie. La protestation
des Serbes et des Croates contre cette ten-
tative a été unanime. Le fait, important -en
soi, prend un relief plus marqué, si on le
met en relation avec les Mtres événements
balkaniques et danubiens.
Il semble e.n eff-et, bien qu'on ne puissc
encore rien affirmer de c' '^u'e les évé-
nementa de Pologne aient brisé net la ma-
noeuvre qui tendait à constituer, sous la
forme d'une alliance Ou « petite Entente »,
une Confédération danubienne-balkanique,
conforme aux plans du Quai d'Orsay. Un
fait très «, t noncé de Bucares Comme. on le sait, le
ministre Ben, s- devait poursuivre dans cette
ville les négociations heureusement enta-
S devait se tourner
vers Sofia. A Bucarest, Take Jonesco, vieux
vassal de la France, avait promis tous les
accords possibles et ISie montrait tous les
convaincu d'une Confédération balkanique,
ou mieux d'une Pentarchie danubienne-bal-
kanique qui devait danubienne-bal-
nie, la Yougoslavie la Bulgarie la Rouma-
la Tchéco-Slovaquie- A Sofia, le président
Stamboliiski agissait dans le Président
que Take Jonefco,, Bene^et v%s^ "eM
Maïs l'invasion bolche.viste en Pologne,
l'attitude des gouvernements de Prague et
de Belgrade, officiellement neutres, prati-
quement favorables aux Russes, a brusque-
ment changé le cours des pourparlers tclié-
co-balkaniques. Tandis que l'alliance primi-
tive devait être dirigée en partie contre la
Hongrie, un beau jour le Quai d'Orsay fit
annoncer que, sur son initiative, la Rouma-
nie et la Hongrie avaient entrepris de se
réconcilier. Joffre arrivait au même moment
à Bucarest. Et l'autre jour, Take Jonesco
communiquait à Benes que la Roumanie
n'adhérait pas à l'idée d'une alliance — cette
idée dont le ministre roumain avait été un
des premiers partisans.
On ne voit pas encore, comme nous le di-
sions plus haut, la ligne claire et précise du
grand changement advenu dans toutes ces
affaires avec la rapidité qui caractérisent les
variations des choses balkaniques. Mais les
faits ne manquent pas qui jettent quelque
lumière sur ces événements politiques, que
nous avons le devoir d'étudier dès leur dé-
but.
Le règlement de la question de Teschen
n'a pas assoupi le conflit tchéco-polonais.
Aussi Prague n'a-t-,elle pas dissimulé ses
sympathies pour la Russie, sympathies qui
du reste sont particulièrement dues aux doc-
trines panslavistes très répandues en
Bohême et qui se sont manifestées par les
déclarations répétées et insistantes de neu-
tralité absolue. On comprend combien peu
tout cela plaisait à la France qui considérait
la Tchéco-Slovaquie comme une de ses créa-
îvons, et l'Etat tchèque comme une bast
propre à aider la Pologne dans sa double
fonction antibolcheviste et antigermanique.
On peut dire des choses analogues de la
Yougoslavie. Pourtant avec sa duplicité cou-
tumière, elle a tenté de faire une politi-
que ambiguë ; l'opinion publique s'élevait
unanimement, contre quelque participation
que ce fût à la lutte antibolcheviste ; le gou-
vernement de Vesnitch négociait avec le
représentant de la France et celui des con-
servateurs' russes ; même il faisait charger
le paquebot Vladimir dans le port de Cat-.
taro de matériel de guerre destiné au gé-
néral Wrangel ; on dit quil expédiait aussi
des munitions en Pologne. En dehors de
cela, la France ne pouvait rien obtenir de
plus de la Yougoslavie décidément russo-
phile, et commé. 'I'rumbiteh lui-même le sou-
lignait, pleine d'espoir dans les Bolcheviks
pour résoudre la question adriatique.
Le changement brusque serait dû à ces
constatations. Le veto opposé par Buca-
rest en dériverait. Le vieux et fanatique
Louis Léger avait émis, en 1917, l'idée que
le panslavisme était une nécessité vitale
pour la France. Le Quai d'Orsay l'avait cru.
Aujourd'hui il s'aperçoit probablement que
le panslavisme est un excellent et admirable
auxiliaire du bolchevisme. Et il change de
route, imaginant une nouvelle combinaison
d'alliances destinée à faire face à la Russie
et à son impérialisme soviétique. Cette com-
binaison grouperait la Pologne, la Hongrie
et la Roumanie. Etant données les nouvelles
nécessités qui apparaissent dans l'Europe
centrale et orientale, étant donnée la réalité
de la Russie, qui est en train de devenir un
facteur décisif dans la résistance des Alle-
mands au traité de Versailles, la France
abandonnerait la Tchéco-Slovaquie et la
Yougoslavie, imbues de panslavisme, et par
suite inutilisables dans la lutte antibolche-
viste, et tendrait à unir, pour former une
nouvelle et puissante barrière, les deux
Etats qui ont de graves problèmes à ré-
gler avec la Russie, c'est-à-dire la Pologne
et la Roumanie, et l'Etat le plus représen-
tatif de l'idéal antibolcheviste, la Hongrie.
Les premiers indices de cette nouvelle po-
litique existent. Ils expliquent la fureur de
la presse yougoslave: à Zagreb et à Belgra-
de, après l'Angleterre on sent manquer l'aide
de la France, aide si puissante et si promet-
teuse aux yeux des fanatiques de l'Adria-
tique yougoslave. On comprend par suite le
caractère que revêt aujourd'hui, en ce qui
concerne également l'Italie, l'alliance tchéco-
yougoslave, et l'on comprend pourquoi,
comme on vient de l'annoncer de Belgrade
et de Bucarest, les négociations pour le par-
tage du Banat n'avancent pas.
Nous avons voulu souligner le début de
l'important bouleversement politique qui se
dessine dans une zone si vitalement liée
à l'avenir de l'Italie. Soulignons aussi un
autre fait : un fait hélas ! et non pas une
supposition. C'est l'absence complète de
l'Italie officielle dans tous les événements
qui se déroulent dans la conque danubienne
et dans les Balkans, c'est-à-dire dans la
seule région d'Europe où elle pourrait et de-
vrait mener le jeu. — Attilio Tamaro.
1DEA .A,ZlO:\'ALE, 29.8.
LA TRIPOLITAINE
LA DEFAITE ET LA MORT DE RAMA-
DAN ES SCETEUI. — On pourrait croire
qu'avec la mort violente de Ramadan es Sce-
teui prend fin une période aiguë de luttes in-
testines en Tripolitaine. Le clan de Rama-
dan et le clan, des Orfella, déjà ennemis
avant, l'étaient restés après la promulgation
de la charte constitutionnelle. Certes le chef
des Orfella est plus proche, par les senti-
ments et par la conduite, de l'Italie que ne
l'était Ramadan, dont l'attitude, ces derniers
temps, fut caractérisée par ce fait qu'il gar-
dait en captivité quinze soldats italiens.
Il s'agit à présent de savoir si la dispa-
rition de Ramadan Sceteui rendra plus ai-
sée la pacification de la Tripolitaine ou ei
elle, préparera de nouvelles luttes. La seule
chose qu'on puisse dire avec certitude, la
voici : avant la mort de Ramadan, les chefs
indigènes étaient en désaccord. Aujourd'hui
ils sont tous d'accord. A notre politique de
ne pas les avoir tous d'accord contre nous.
CORRIERE DELLA SERA, 29.8.
— Ramadan Sceteui n'était pas seulement
un rebelle ; c'était un traitre à l'Italie. Sa
mort marque la disparition d'un ennemi,
qui, s'il n'était pas à craindre en soi, avait
tout l'acharnement de ceux qui se sont par-
jurés pour passer dans le camp adverse.
La défaite des troupes de Ramadan est
notable, moins pour l'importance intrinsè-
que de ce fait d'armes, que parce qu'il dé-
montre l'isolement dans lequel toutes les
tribus de la Libye ont laissé les adversaires
de notre influence dans la colonie.
CORRIERE D'ITALIA, 29.8.
— « UNE SITUATION SIMPLIFIÉE » sous ce ti-
tre]. — On peut estimer que la mort vio-
lente de Ramadan Sceteui terminera une
période aiguë de luttes intestines en Tripo-
litaine, luttes au cours desquelles l'Italie a
conservé une parfaite neutralité.
'La mort de ce chef cruel va-t-elle rame-
ner la paix dans l'hinterland de la Tripoli-
taine ? Ou bien allons-nous vers de nou-
velles luttes ? On peut espérer que, Rama-
dan disparu, la Tripolitaine a devant elle
un avenir pacifique, bien que l'on ne puisse
savoir quels seront ceux qui le remplace-
ront. L'attitude du gouvernement italien ne
doit pas changer : neutralité intégrale. Et le
projet du gouvernement qui est d'appliquer
loyalement le statut doit rester également
invariable.
GIORNALE D'ITALIA, 29.8.
2
contre-révolutionnaire uni les Etats de la
succession. Ces soi-disant Etats de la suc-
cession ont leurs « questions » nationales
et leurs aspirations nationales ; ils sont
prêts pour le Banat, pour Teschen, pour ou
contre un nouveau règlement de frontière,
à vivre encore trente ans en guerre.
Les Français s'en tiennent fermement à
l'idée d'une coalition militaire contre la
Russie. Comme ils nont pas eu de chance
à Prague ils mettent maintenant leurs es-
poirs en Bucarest. Take Jonesco, le ministre
roumain des Anaires étrangères, est un
vieux compère vendu depuis longtemps.
N'est-ce pas la Roumanie qui a mis Horthy
sur î trône après avoir combattu la Hon-
grie rouge ? pourquoi les Roumaine ne mar-
cheraient-ils pas maintenant sur Odessa ?
Mais Benech parle du danger hongrois et
les nrvi tîr pn roumains restent comme l'âne
dde e l Burrindl am n entre ses deux rations.
ROTE FAIl.VE [de, lenne], 20.8.
- De Bucarest : Lors du banquet donné
au inistère des Affaires Etrangères en
l'honneur du Dr Benes, Taike Jonesco pro-
nonça un discours sur la collaboration poli-
iique et les bonnes relations entre les Tché-
Co-Slovaques et les Roumains. Dans sa ré-
nes déclara que sa mission
il Belgrade avait eu plein succès et qu'il
était venu Il Bucarest conclure une alliance
était wm
tchéco-rourriaiio-vouaoslave, pour assurer la
paix et l'ordre en Europe centrale.
Le Dr Benes a déclaré à des représentants
de la presse qu'il avait travaillé avec Take
Jonesco avant (!) la fin de la guerre Il la réa-
lisation de J'idéal (?) des deux Pays-Touchant
',Benes. dit que des relations
étaient et restaient amicales. La Fédération
du Danube serait, d'après son opinion, un
non-sens. Fn ce qui concerne la Hongrie, le
Di- Benes pen~sie~ qu'elle projette la restau-
ration'~i,e ses frontières naturelles. Les rela-
tions avec la Pologne sont bonnes. Dâns le
conflit, 1'uls,so-polonâis, la République Jchéco-
slovaque,obs.erve une stricte neutralité et
Souhaite vivre en Paix avec tous ses voi-
eins : la révolution russe doit être abandon-
née à elle-même. -
REICHSPOST, 22.8.
LES YOUGOSLA VES ABANDONNES
PAR LA FRANCE ? » [S'ous ce titre]. -
* La presse yougoslave, depuis quelques
jours, déborde d'attaques violentes contre la
France, qui avait osé Jncitee le gouverne-
ment de Belgrade à attaquer la Srande
Mère des Slaves la Russie. La protestation
des Serbes et des Croates contre cette ten-
tative a été unanime. Le fait, important -en
soi, prend un relief plus marqué, si on le
met en relation avec les Mtres événements
balkaniques et danubiens.
Il semble e.n eff-et, bien qu'on ne puissc
encore rien affirmer de c' '^u'e les évé-
nementa de Pologne aient brisé net la ma-
noeuvre qui tendait à constituer, sous la
forme d'une alliance Ou « petite Entente »,
une Confédération danubienne-balkanique,
conforme aux plans du Quai d'Orsay. Un
fait très «, t
ministre Ben, s- devait poursuivre dans cette
ville les négociations heureusement enta-
S devait se tourner
vers Sofia. A Bucarest, Take Jonesco, vieux
vassal de la France, avait promis tous les
accords possibles et ISie montrait tous les
convaincu d'une Confédération balkanique,
ou mieux d'une Pentarchie danubienne-bal-
kanique qui devait danubienne-bal-
nie, la Yougoslavie la Bulgarie la Rouma-
la Tchéco-Slovaquie- A Sofia, le président
Stamboliiski agissait dans le Président
que Take Jonefco,, Bene^et v%s^ "eM
Maïs l'invasion bolche.viste en Pologne,
l'attitude des gouvernements de Prague et
de Belgrade, officiellement neutres, prati-
quement favorables aux Russes, a brusque-
ment changé le cours des pourparlers tclié-
co-balkaniques. Tandis que l'alliance primi-
tive devait être dirigée en partie contre la
Hongrie, un beau jour le Quai d'Orsay fit
annoncer que, sur son initiative, la Rouma-
nie et la Hongrie avaient entrepris de se
réconcilier. Joffre arrivait au même moment
à Bucarest. Et l'autre jour, Take Jonesco
communiquait à Benes que la Roumanie
n'adhérait pas à l'idée d'une alliance — cette
idée dont le ministre roumain avait été un
des premiers partisans.
On ne voit pas encore, comme nous le di-
sions plus haut, la ligne claire et précise du
grand changement advenu dans toutes ces
affaires avec la rapidité qui caractérisent les
variations des choses balkaniques. Mais les
faits ne manquent pas qui jettent quelque
lumière sur ces événements politiques, que
nous avons le devoir d'étudier dès leur dé-
but.
Le règlement de la question de Teschen
n'a pas assoupi le conflit tchéco-polonais.
Aussi Prague n'a-t-,elle pas dissimulé ses
sympathies pour la Russie, sympathies qui
du reste sont particulièrement dues aux doc-
trines panslavistes très répandues en
Bohême et qui se sont manifestées par les
déclarations répétées et insistantes de neu-
tralité absolue. On comprend combien peu
tout cela plaisait à la France qui considérait
la Tchéco-Slovaquie comme une de ses créa-
îvons, et l'Etat tchèque comme une bast
propre à aider la Pologne dans sa double
fonction antibolcheviste et antigermanique.
On peut dire des choses analogues de la
Yougoslavie. Pourtant avec sa duplicité cou-
tumière, elle a tenté de faire une politi-
que ambiguë ; l'opinion publique s'élevait
unanimement, contre quelque participation
que ce fût à la lutte antibolcheviste ; le gou-
vernement de Vesnitch négociait avec le
représentant de la France et celui des con-
servateurs' russes ; même il faisait charger
le paquebot Vladimir dans le port de Cat-.
taro de matériel de guerre destiné au gé-
néral Wrangel ; on dit quil expédiait aussi
des munitions en Pologne. En dehors de
cela, la France ne pouvait rien obtenir de
plus de la Yougoslavie décidément russo-
phile, et commé. 'I'rumbiteh lui-même le sou-
lignait, pleine d'espoir dans les Bolcheviks
pour résoudre la question adriatique.
Le changement brusque serait dû à ces
constatations. Le veto opposé par Buca-
rest en dériverait. Le vieux et fanatique
Louis Léger avait émis, en 1917, l'idée que
le panslavisme était une nécessité vitale
pour la France. Le Quai d'Orsay l'avait cru.
Aujourd'hui il s'aperçoit probablement que
le panslavisme est un excellent et admirable
auxiliaire du bolchevisme. Et il change de
route, imaginant une nouvelle combinaison
d'alliances destinée à faire face à la Russie
et à son impérialisme soviétique. Cette com-
binaison grouperait la Pologne, la Hongrie
et la Roumanie. Etant données les nouvelles
nécessités qui apparaissent dans l'Europe
centrale et orientale, étant donnée la réalité
de la Russie, qui est en train de devenir un
facteur décisif dans la résistance des Alle-
mands au traité de Versailles, la France
abandonnerait la Tchéco-Slovaquie et la
Yougoslavie, imbues de panslavisme, et par
suite inutilisables dans la lutte antibolche-
viste, et tendrait à unir, pour former une
nouvelle et puissante barrière, les deux
Etats qui ont de graves problèmes à ré-
gler avec la Russie, c'est-à-dire la Pologne
et la Roumanie, et l'Etat le plus représen-
tatif de l'idéal antibolcheviste, la Hongrie.
Les premiers indices de cette nouvelle po-
litique existent. Ils expliquent la fureur de
la presse yougoslave: à Zagreb et à Belgra-
de, après l'Angleterre on sent manquer l'aide
de la France, aide si puissante et si promet-
teuse aux yeux des fanatiques de l'Adria-
tique yougoslave. On comprend par suite le
caractère que revêt aujourd'hui, en ce qui
concerne également l'Italie, l'alliance tchéco-
yougoslave, et l'on comprend pourquoi,
comme on vient de l'annoncer de Belgrade
et de Bucarest, les négociations pour le par-
tage du Banat n'avancent pas.
Nous avons voulu souligner le début de
l'important bouleversement politique qui se
dessine dans une zone si vitalement liée
à l'avenir de l'Italie. Soulignons aussi un
autre fait : un fait hélas ! et non pas une
supposition. C'est l'absence complète de
l'Italie officielle dans tous les événements
qui se déroulent dans la conque danubienne
et dans les Balkans, c'est-à-dire dans la
seule région d'Europe où elle pourrait et de-
vrait mener le jeu. — Attilio Tamaro.
1DEA .A,ZlO:\'ALE, 29.8.
LA TRIPOLITAINE
LA DEFAITE ET LA MORT DE RAMA-
DAN ES SCETEUI. — On pourrait croire
qu'avec la mort violente de Ramadan es Sce-
teui prend fin une période aiguë de luttes in-
testines en Tripolitaine. Le clan de Rama-
dan et le clan, des Orfella, déjà ennemis
avant, l'étaient restés après la promulgation
de la charte constitutionnelle. Certes le chef
des Orfella est plus proche, par les senti-
ments et par la conduite, de l'Italie que ne
l'était Ramadan, dont l'attitude, ces derniers
temps, fut caractérisée par ce fait qu'il gar-
dait en captivité quinze soldats italiens.
Il s'agit à présent de savoir si la dispa-
rition de Ramadan Sceteui rendra plus ai-
sée la pacification de la Tripolitaine ou ei
elle, préparera de nouvelles luttes. La seule
chose qu'on puisse dire avec certitude, la
voici : avant la mort de Ramadan, les chefs
indigènes étaient en désaccord. Aujourd'hui
ils sont tous d'accord. A notre politique de
ne pas les avoir tous d'accord contre nous.
CORRIERE DELLA SERA, 29.8.
— Ramadan Sceteui n'était pas seulement
un rebelle ; c'était un traitre à l'Italie. Sa
mort marque la disparition d'un ennemi,
qui, s'il n'était pas à craindre en soi, avait
tout l'acharnement de ceux qui se sont par-
jurés pour passer dans le camp adverse.
La défaite des troupes de Ramadan est
notable, moins pour l'importance intrinsè-
que de ce fait d'armes, que parce qu'il dé-
montre l'isolement dans lequel toutes les
tribus de la Libye ont laissé les adversaires
de notre influence dans la colonie.
CORRIERE D'ITALIA, 29.8.
— « UNE SITUATION SIMPLIFIÉE » sous ce ti-
tre]. — On peut estimer que la mort vio-
lente de Ramadan Sceteui terminera une
période aiguë de luttes intestines en Tripo-
litaine, luttes au cours desquelles l'Italie a
conservé une parfaite neutralité.
'La mort de ce chef cruel va-t-elle rame-
ner la paix dans l'hinterland de la Tripoli-
taine ? Ou bien allons-nous vers de nou-
velles luttes ? On peut espérer que, Rama-
dan disparu, la Tripolitaine a devant elle
un avenir pacifique, bien que l'on ne puisse
savoir quels seront ceux qui le remplace-
ront. L'attitude du gouvernement italien ne
doit pas changer : neutralité intégrale. Et le
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