Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1915-03-08
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mars 1915 08 mars 1915
Description : 1915/03/08 (Numéro 19064). 1915/03/08 (Numéro 19064).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k620749n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2008
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Edition
Paris
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■*■ STÉPHEN PICHONj, Prôslderil", Directeur politique - £»
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63- ANNÉE (N uméro ïtf,06«)
ADMINISTRATION, RÉDAOTION
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Là -, Crise,; grecque
H n'y a pas d'illusions à se faire sur la
gravité de la crise qui vient d'éclater à
Athènes! Si inopinée qu'elle soit pour le
public,. elle n'est qu'une demi-surprise
pour les initiés. Ceux qui connaissaient
les intrigues nouées autour des projets
d'intervention grecque n'ignoraient pas
qu'elle pouvait se heurter à des compli
cations des plus sérieuses. Complications
d'ordre,intérieur,' complications d'ordre
•diplomatique. C'est contre elles que s'est
brisée la. prévoyante et patriotique ini
tiative de M. Venîzelos.
Le chef du cabinet grée proposait une
action militaire et navale s'adjoignant à
, celle des puissances alliées. Action mili
taire réduite, en raison des contre-atta
ques possibles, quoique, peu ' probables,
de la Bulgarie. Action navale plus éten
due, -eii raison des forces dont dispose
. sur ; mer le gouvernement hellénique et
*-de l'importance de ses intérêts dans la
' mer Egée, ' - ' '
... ; Il n'est pas besoin de dire que le roi
Constantin, dont on sait les rapports de
famille et d'intimité' avec l'empereur
Guillaume/ n'était rien de moins que'
chaud pour cette prise" d'armes contre
> les Turcs, et que le monde de' la cour et
■ les milieux où s'exerce âprement l'in-i
fluénç'e allemande partageaient la froi-
, deurdu.roi. ■
-Ces, .sentiments . se sont manifestés
, dans les conseils où la proposition de
■ M. Venizelos a été discutée. On y a senti
de suite l'effet des procédés de pression
et d'intimidation familiers à la diploma-,
tie du kaisçr. Le ministre d'Allemagne
à Athènès-avàit fait aviser le corps diplo
matique que les deux empires germani-
' ques déclareraient la guerre à la Grèce
' le jour où ellje romprait ses relations avec
le gouvernement ottoman.
Oïr«e demande comment ils auraient
-pu faire autrement, puisque la Turquie
marche à leur remorque, et en quoi cette
menace protocolaire pouvait influer sur
la détermination d'un pays dont l'avenir
est lié $ la'défaite dé l'Autriche et de
Allemagne Orient: Elle ji'en a.,pas
moins été .exploitée par, tes, chefs rde par
tis qui n'osent se mettre en opposition
\ flagrant,e.aVeç l'opinion du peuple hellè-
ijne,en soutenant contre lui son ennemie
/héréditaire^ mais qui restent dominés par
la préoccupation de ne pas entrer direc
tement en lutte avec la patrie de leur
'reine,^colonel de la garde prussienne.et
v 8œur de l'empereur Guillaume II. : ■ j
Tous/ces éléments réunis, ont mis' M.'
Venizeïos en .échec. Il s'est retiré en
conseillant au roi de confier sa succès-;
siori à.'M- 1 Zaîmis, ce qui est," en somme,;
le choix le moins malencontreux qui;
puisse être fait 'dans 3'aussi ftélicaïes
circonstances-' '
Mais, quel que soit le nouveau prési
dent du Conseil, c'est une politique qui
succombe devant les résistances et les
manœuvres d'une coterie ; c'est le stlccès'
momentané d'une propagande dirigée
sans trêve ni repos contre la Triple-En
tente, en opposition avec la pensée inti
me de la Grèce, avec ses vœux, ses re
vendications et ses'besoins. « Le mal est
irréparable, a dit M. Venizelos » ; peut-
être a-t-il forcé la note en ajoutant que,
même s'il revenait aux affaires, il ne
pourrait le réparer.
Ce qui souligne, dans tous les cas,,
l'importance de cet événement histori
que, c'est qu'il tient à un ensemble de
considérations et.de : faits qui ne s'appli
quent pas exclusivement à la Grèce,
mais se rattachent à toute une situation
internationale.
Les Allemands n'ont pas été longs à
démêler les conséquences de la marche
des alliés sur Constantinople. Les épais
ses . railleries de certains de leurs jour
naux n'ont été qu'un paravent pour dis
simuler leurs inquiétudes. Ils pnt com
pris de suite la portée du passage de. nos
flottes à travers les Dardanelles. Aussi
tôt,* ils ont redoublé d'activité partout où
l'effet de notre résolution devait se faire
sentir. Leur diplomatie s'est multipliée
à Rome, à Vienne, à Bucarest, à Sofia,
comme dans la capitale de la Grèce.
A Rome, elle suggère l'ouverture de
négociations avec l'Autriche, elle essaie
de convaincre M- Salandra- qu'il trouve
rait du côté de Nice, de la Corse, dè la
Savoie et de la Tunisie des compensa
tions à d'insuffisantes satisfactions au
Trentin. A Viènne, elle pèse sur son
alliée pour l'amener à consentir des
concessions nouvelles à l'Italie. A Buca
rest, elle fait prêcher contre la Russie,
qu'elle accuse de vouloir accaparer la do
mination économique et politique dans
la mer Noire, la mer de Marmara et les
Détroits!" A Sofia, ..elle incrimine et falsi
fie, les dispositions, des •alliés, à l'égard
de la Bulgarie, excite les passions macé
doniennes du gouvernement pour le, dé
tourner de la Thrace, et évoque contre
les Serbes les souvenirs de la seconde
guerre des Balkans. ' v.
Elle inspire dans tous ces endroits des
combinaisons interlopes. L'échec que
viennent dé subir lés partisans de l'inter
vention grecque encouragé ces machina
tions tortueuses et ces suggestions hypo
crites. L'expérience prouve que les gou
vernements alliés doivent très sérieuse
ment s'en préoccuper. •
■ S. PICHON.
Eux, retourner au Front? Jamais!
' prisonniers allemands débarquant dans une gare françaiss
Châlons-sur-iMarne, Mars.
' Des comrôis do ' prisonniers passent ici
(matin et soir: Je no vous en dénombre pas
l'importance, • 09 serait fastidieux. Ce ma
tin encore, des jeunes gens et. dés «Mats
de la garde, capturés à' Kipont, ont tra
versé la ville, sous îles regarda curieux d»
la population muette.
Mais je dois vous dire que nos officiers
interrogent ceux de ces prisonniers qui 110
sont" point trop inintelligents. Ce inatin, le
et il tint à. peu près Je langage suivant
aux, officiers et sous-ôfficiers allemands mis
en sa présence : ...
—r On, esÇ- convenu d'échanger nos pri
sonniers, étant entendu qu'ils iront au,
front aussitôt rendus à leur patrie. J'ai or
dre dè ' renvoyer en Allemagne cinquante
Allemands 'qui seront échangés contre
cinquante'Français. Voulez-vous demander
à vos hommes ceux qui veulent retourner
chez eux ? -,
— Les Français qui seront échangés,.de
manda l'un des prisonniers, ont accepte ?...
— Oui !...
. — Même pour retourner au ■ f root T
-r Oui t
— Oh Eh bien 1 Ce n'est pas ia pei-
ne que j e demande à mes hommes. Ils sont
pris. Pour eux, la campagne est finie. Au
cun ne demandera à rentrer chez nous,
puisque co serait pour, retourner au front.
L'officier français sourit sans répondre.
Sa' 'religion; si'elle doutait avant, était dé
sormais-éclairée. . . „
Pour 'le contraste, txnè anecdote de
'« chez nous ».
Je viens d'apprendre quelques actes
d'héroïsme accomplis par un sous-lieute
nant de territoriale. M. F... du ...» territo
rial, 'qui va chaque jour aux' tranchées
dans la région de Somme-Suippes. Je. n'ai
pas l'avantage de connaître le sous-lieute-
nant F...,'mais j'ai causé avec quelques-
uns de ses camarades ou de ses chefs. Ceux-
ci s'étonnent, qu'on no lui ait point donné
avancement ou décoration. Je me borne à
enregistrer. '
Tout récemment, les Allemands bombar
daient Les Hurlus. F..,, tout seul, était allé
se promener par là. Tandis que l'église
s'écroulait bu à peu près, il visitait le mo
nument, cuTieux. Ses amis le savaiènt là.
On s'inquiétait A l'heure de la soupe, on
le vit poindre, insouciant. Il rapportait de
belles images saintes qu'il ajvait trouvées
dans l'église.
— Pas la peine de laisser ça aux Boches,
ditril. Il fit la distribution en dédicaçant
chaque image. Ce sont des souvenirs qui
ne s égareront point.
• Une autre fois, il va, dans un bois voi
sin, rendre visite à des artilleurs français
et se fait expliquer la. manœuvre du Ri-
mailho. Les marmites pleuvaient. •
• 1 — Nous avons été rerpérés, dit un ■ artil
leur. Depuis hier, on nous arrose. Voilà
que la danse commence. Partez, mon lieu
tenant..
— Eh quoi î C'est au moment où la pièce
débute que vous me dites de quitter ma
place. Plus souvent !, J'y suis, j'y reste 1
ÇeOa, c'st notre mentalité 4 . nous 1
«s
- ri"*; s ; ; -- ; $*£
UN a NID 1 RUSSE DANS «LES LIGNES Dïj POLOGNE (cl. Chnsseau-Flarlans).
COMMUNIQUÉS OFFICIELS A LA PRESSE
(21 f" Jour, 'de Guerre)
3 Heures soir.
Nous continuons à gagner du terrain au NORD D'À RRAS dans la région de No
tre-Dame-de-Loretta où nos contre-attaques Ont enlevé plusiéurs tranchées ; les pertes
de l'ennemi sont importantes. . ,
EN CHAMPAGNE, nous avons légèrement progressé au Nord de Perthes et au :
Nord-Ouest de Beauséjour. . . 1 ■
DANS LES VOSGES nous avons enlevé successivement à l'Ouest de Munster les
deux sommets du petit et du grand Rékhackerkopf.L'ennemi a contre-attaque à deux
reprises en partant de Muhlbaeh et de Stoesswihr, o'est-à-dire par le Sud et par le
Nord. Ces deux contre-attaques ont été complètement repoussées, nous avons d'au,
tre part, sur la rive. Nord de la Fecht, enlevé. Inberg (un Kilomètre Sud-Est de Suit-
zeren). Ce succès a été complété Plus au Nord par l'enlèvement de la cote S56,
au Sud des Hautes-Huttes. Enfin à l'Hartmannsweillerkopf, nous avons repoussé
la contre-attaque d'un bataillon allemand qui a subi de fortes pertes et laissé entra
nos mains de nombreux prisonniers, -,
ïr Heures soir.
; AU NORD D'ARRAS, à Notre-Dame-tfa-Lorette, les Allemands ont tenté une
contre-attaque qui n'a pas pu déboucher | Ha en ont prononcé ultérieurement trois
autres qui ont également échoué.
EN CHAMPAGNE, à l'Ouest de Perthes, nous avons pris pied dans un bois très
fortement organisé par l'ennemi et fait des prisonniers ; au Nord du même village,
nous avons repoussé une contre-attaque. Nous avons gagné du terrain sur la oroupa
Nord-Est de Mesnil et enlevé une nouvelle tranchée au Nord de Beauséjour.
; AU BOIS DE CONSENVOYE (Nord; de Verdun), nous avons repoussé une con
tre-attaque. ' ..
DANS LES VOSGES, nous avons progressé sur les flancs du Reiohackerkopf
è| fait-deà prisonniers. A i'Hartmannswilierkopfi noue avons repoussé cinq contre»
attaques. . '
L'iiRBÉieirTeBraiie"
n'a pas
Le paquebot est attendu au Havre
La nouvelle rassurante donnée dès la nuit
de samedi à dimanche par unie dépêche
de New-York sur le sort des passagers et
de l'équipage de La Towraine, le paque
bot à bord duquel le feu a pris, en mer,
était heureusement confirmée 'hier, matin.
La Compagnie communiquait en effet
cette note :
« La Compagnie générale transatlanti-'
que a reçu ce inatin pair T. S. F. un télé
gramme du commandajit de La Tourâine
disant que l'incendie, signalé hier n'était
pas. très important,, et que son parvire fai
sait route, par ses propres moyens, escorté
pair le steamer Rotterdam, vers Le Havre
où il comptait poruivoir arrive.r demain lun
dd. ......
Enfin l'agent général de la Compagnie
Générale Transatlantique au Havme rece
vait, hier soir, pair télégraphie sans fil la
diéjpédhe suivante dil commandant Caussin,
de La Tourâine :
« Dimanche, 7 Mars, 3 li. 45.1
»'La Touraiine ayant le feu' dans une
cale a demandé du secours et fait rouie
pour le Havre, escortée, par le paquebot
(Rotterdam^ l'espère me rendre maître du
teu. Il n'y a pas de danger immédiat. Beau
temps brumeux.
» Je compte arriver iuiidi soir, si tout va
bien. Signé : C aussin »..— ( Havas)..
, On est plein de confiance, au Havre,
aux bureaux de la Compagnie, boulevard
de Strasbourg, sur le sort des passagerî
de la Towraine et de l'équipage. Notre cor
respondant ien cette ville a vu là une per
sonnalité qui lui a déclaré que « l'inoeôdie
se bornait à des dég&ts matériels. »
i. if II.* » 1 ■■■ri
La liberté des Détroits
c'est tout ttOoe pour les neutres
(Dépêche de notre correspondant particulier)
Rome, T Maj-s. ;
J'ai pu obtenir des déclarations sur la'
façon dpnt l'Italie considère la question
des Détroits pour les neutres dans l'ave
nir : ■
Contrairement à T opinion de Vienne
qui, pour les neutres, fait un époicvan-
tail de Vappantion de la flotte russe
dans la Méditerranée, nous, Italiens,
nous considérons Que la solution que les
alliés donneront la question des Dé
troits se résumera en une libre expan
sion, économique des peuples et en un
développement commercial général plus
intense.
Cette guerre, résultant de la folie
des armements voulue par VAV.^aagne,
abattra tout militarisme et hégémonie
pour aboutir au triomphe de, la liberté ;
la présence dé T Angleterre le garantit.
Lés neutres intéressés n'ont .dons 7ien d
craindre ; les arrriements se trouveront
limités du. fait que chaque peuple n'au
ra plus qu'à penser à sa propre expan- j penser que
sion économique. — P. ' | farine par
Au Fi l de l' Heure
Nouveau discours de l'empereur Guillau
me- à- Niofiowo, en Pologne russe; C'est
un curieux discours d'illuminé.. Les dis
cours d'illuminés .sont, comme les lanter
nes sourdes qui n'éclairent que ceux qui
les tiennent. « Voilà un métaphysicien,
disait Voltaire ; M s'appelle Bouteille, à
.j'Encre ». S. M. l'empereur GuiHaïuime
àdoro la métaphysique. v-
Il lui plaît aussi d'invoquer les dieux.
A Niobowo, il a proclamé que les grands
alliés, d« l'Allemagne se trouvaient dans
le ciel. Evidemment il ne s'agit pas de
l'Autriche et de la Turquie, lesquelles
sont plus près de la terre que du ciel. '
H ne M-déplaît pas non plus d'invoquer
les prophètes. A Niobowo, il a cité « eoQ
ami Luther ». Son « ami » Luther ? Qu'eiri
pensent les catholiques de Bavière et les
musulmans de Constantinople ?
« Nos adversaires^ a ajouté, l'impévial
conférencier, portent sur leurs épaules le
lourd sac d'une mauvaise conscience, car
ils ont attaqué un peuple amoureux de la.
paix. Nous marchons contre eux avec le
paquetage de combat qui est une conscien
ce pure. »
, Sd on cherchait bien dans le paquetage
de combat des soldats allemands, on trou
verait des pastilles incendiaires et des bi
joux volés ; on y trouverait des carnets
de route dégoûtants de crimes et qui ont
été commencés avant la déclaration de
guerre ; on y trouverait les pamphlets de
Harden et les manifestes des intellectuels
qud prêchent la haine, justifient l'agres
sion, méprisent le Droit ; toutes les aimes
empoisonnées de leurs universités orgueil
leuses, un bagage de fanatiques et de for-
« L'avantage que nous avons sur nos en
nemis, poursuit l'empetreuir, c'est qu'ils
n'ont pas de mot de ralliement. » Vous vous
trompez, Sire. Nous en ajwons- un et le
plus beau dans toutes les langues : liberté!
Vous connaîtrez bientôt sa force.
•UN SPECTATEUR.
La farine est devenue rare
àu pays du «pain viennois»
1. . '■ '
.. ■ '■ Bâle, 7 Mars.
Une jprdonnance impériale vient de fixer
' à 240 grammes, par personne et par jour,
la quantité de farine dont peut disposer
la population viennoise.
Le 1"" mars on a i-ecensé, d'après la Neue
Freie Presse, toutes les quantités de fari
ne que possèdent actuelleraent les partie
culiers.
Ce journal trace un tabieau attristé de
l'état de la ville, au lend«main ds l'affi-
iûhage_ de l'ordonnance: écoliers en congé,
surpris de l'aubaine que ce recensement
leur donne, car leurs maîtres y sont em-
jiloyés, ouvriers obligés de remplir -un for
mulaire qu'ils ne comprennent 'pas, fem
mes ahuries, hésitant à avouer la quan
tité de fariné qu'elles ont en réserve, dif
ficultés sans nombre pour savoir combien
il y a de. gens à nourrir dans chaque niai-
son : enfin Vienne manque de gaieté.
D'autant que ce même journal laisse à
demain les 240 grammes dse
personne seront réduits à 180.
M. Zaîmis acçeptera-t-il de former
le; nouveau Cabinet hellénique ?
, k 1 , > - •
M. Venizelos déplote qu'on Tait empêché d'agir,
- ■ (Àtlhènefl, .7. iMiazs. '
Lë roi de Grèiôe a appèlé JvL 'Aleotandre
Zaîmis et tta .dhargé de constàtuer le nou
veau caibinet
Le roi a, d'autre piart, «n* acoepiant sa.
démission, prié M. Venizelos de se chan
ger de l'expédition des affaires courantes-
M. Zaîmis, gouverneur de la Banque na
tionale; ancien commissaire de Crète, ap
pelé par le roi, a demandé jusqu'à de-
maM pour consulter ses oimis. Son cabinet
serait sans couleur politique. Si le parti
de ; M.> Venizelos lui permet de vivre, il
irait jusqu'aux élections, c'est-à-dire jusque
vers le mois d'avril au cas ou rien d'ici-là
ne surgirait d'extraordinaire.
Ces jours derniers, le minisitre de Tur
quie, Gnallib bey, déclarait ouvertement que
des massacres auraient lieu en Turquie si
la Grèce rompait amec la Porte. De son côté
le ministre d'Allemagne, le comté Mirbach,
avait averti'les mcmbreB du corps diploma
tique, pour que le bruit en parvînt , à la
connaissance de leurs gouvernements, que
l'Altomiagiiio et l'Autriche déclareraient la
guerre à la Grèc® le jour mtoe où ceUlie-ci
romprait avec la Turqiuàe.
Parlant à des députés de ses amis au
sujet de sa démission, M. Venizelos a dit :
k Le roi m'a demandé quel homme, politi
que pouvait prendre le pouvoir dam les cir-
con-stances nctuelles. J'ai désigné M.'Zaî
mis. ' ' ' ■ .
» Un cabinet Zaîmis suivra une pditir
que de neutralité. J'espère que cette politi
que ne mettra pas en péril les territoires
nouvellement acquis. Pour ce qui est de
l'occasion perdue, le mal est irréparable.
Tteviendrcâs-je aux affaires, que je ne pour
rais pas moi-même le réparer. ' *
- » Notre parti ne soutiendra awun gou
vernement. Le cabinet qui nous succédera
ne convoquera pas la Chambrer «
M.' Venizelos a> ajouté que M. Tlheotokis.'J
au cours du conseil de la Couronne, „&vai^
formulé surtout des appréhensions au su-
!et .de l'attitude de la Bulgarie ; imais il lui
ut répondu quia la Grèce n'avait rien à
craindre, du moment qu'elle était du côté
des pwissanoes d* la Tripte-Entento. ,
La carrière de M. Zaîmis
'I&L iAlexandiré' Zaîmis, '& .qui le roi ;Oons-^
tantin offre de rprenidre, à la téte du isinis-
tère, la succession délicate du grand (hom
me d'Ebat qu'est M. Venizelos, est lui-mô
me ancien président du Conseil '
Après amoir été ministre ndo Grèce à' Cons
tantinople et président de la Chambre,' M.
Zaîmis prit le pouvoir après les gravas .évé
nements de 1897 tiBous son ministère, la
Thessalie. fut évacuée et la Crète mise sous
de goufveimememt d'un prince grec, le prince
Georges.
M. Zaïip,Ss"a joué lui-mêmie un iTÔl 1 ? en
Crète oùi ait mois de «leptembré 1906, il
rempilaça le pTinice Georges do Grèce com
me haut commissaire. A ce xnoment4à,
l'union espérée — et réalisée, depuis — en
tré, la .Grèce et la Crète, était le but om-
mun ; mais les Crétois dwaient s'en tenir
au ,'régiihe" de. l'autonomie sous le contrôle
des puissances et'sous la suzeraineté no?
mfoaile du sultan de Constantinople. M,
Zaîmis prépara la révision de la constitu
tion .: l'Assemblée crétoise élue pour,qua
tre, ans, la presse libre, les fonctions pu 1 ;
bliques accessibles à tous et le haut ccm-
miissaire devenait le chef suprême die l'Etat;
m. alexandre zaimis
- chargé de constituer, le nouveau cabinet
M. Zaîmis obtint que des .officiers hellènes
entreraient' dans la gendarmerie crétoisa..
L 'émotion à Athènes
. , . ; Rome, 7 Mars. 1
Selon" une' dépêche jd'Athènes au Messag-
g.ero, la nouvelle-de la démission -de M; Ve
nizelos a produit sur la population grecque
une impression énorme. ■- ■' ■■ %
'A" la séance die la Chambre,'la déclara
tion: du gouvejinieinemt a été aiccueiMiie au
milieu d'iun profond silence,, mais immé
diatement après, les quatre cinquièmes des
, députés, appartenant à \}< j us J es partis, sa .
fesont emipressés autour de M. Venizelos, lui
^serrant la- trrain «t lui conf iirmanttoute leur
confiance.
A sa sortie dé la Chambre, M. Venlaelo» >
a été r objet d'une gnande démonstration
'populaire. Une foule énorme l'a,* salué-d»
"«ros enthousiastes, puis elle a - manifesté
contre la Turquie.
La censure empôohe la transmissian deà
■ commentaires; — {Havas).. '' ^■
^DERNIÈRE"" CROISADE !
—jwv—— .
Ecoute?. Le canon tonne dans THelIespont.
Un ^ent'de liberté force les Dardanelles,
D'un monde agonisant derniires sentinelles,
C'est leur spasme désespÉri qui nous-répond. \
Un cfcle de mille ans, sous nos' regards se -rompt
Réunis par l'outrage à des lois éternelles.. <
Les bourreaux- ont mêlé des armes' criminelles «r. '
Pour un écroulement plus tragique et plus promph
Sous nos ciels, où l'espoir sans bornes vient d'éclore, 1
Parmi des feus confus d'incendie et d'aurore.
L'immanente justice apporte en ce moment, ■'
De la Vistule au Rhin, du Bosphore il la Manche, /
Auic forfaits impunis : le même châtiment,' ; '
Aux-«meus de l'Histoire une même revanche. ']
Mars 1915.'
Georges TR0UILL0T.
DeÙK petites |orvetipnnaires
à traders tes tigrtes allemandes
' LA VILLE DE LUXEMBOURG (Vue prise de la route de Trêves)
Deux jeunes employées de l'Etat qui
avaient été suapnises, en Meuxthe^eit-Mo-
sellé, lors de l'invasion de l'ennemi, sont
revenues ces jours derniers à Paris, après
avoir franahi les lignes allemandes. ;
Leur voyage a été, comme on s'en doute,
fort mouvementé; jusqu'au moment où elles
purent enfin arriver à Luxembourg, et il
fut rempli d'aventures dont elles nous ont
fait le pittoresque récit que voici :
t— , Nous étions bloquées à Longuyou de
puis le 10 août. Le 24, la ville fut bombajr-
dée et il, nous fallut rebrousser chemin, les
Allemiands affluant de toutes parts.' •
Nous gagnâmes la forêt de Montigny et
nous restâmes là, entendant constamment
le canon. ,
Sur le point dé mourir de faim, nous
regagnâmes Longuyon, et nous priâmes le
commandant allemand de nous donner un
passeport. ,11 nous le refusa.
Cependant nous étions résolueis à touit
prix à regagner la France •!
Ce n'était pas très facile. Voyant que de
Longuyon, nous ne pouvions nous évader,
je demandai des laissez-passer piour
Longwy en me servant de subterfuges et
nous résolûmes de franchir la frontière
luxembourgeoise. ,
Ali T le sale chien T
Ce ne fut point commode ! Nous étions
parties avec ^deux filets contenant de mo
destes provisions. C'était le 17 février. De
puis environ deux mois là vie devenait très
difficile. Les vivres faisaient défaut, et il
n'était plus accordé que 120 grammes de
pain noir par jour, peu de légumes et très
peu-ou pas de viande. *
Nous savions que l'ennemi avait l'ordre
de tirer sur quiconque s'ôloigaueirait du che«
min tracé. ■ ■
— Bah I dis-je à ma. campagne, il vaut
mieux mourir : d'urne balle que de ivivre bê;
tement ici I Es-tu de mon,avis ?
-r En awant, mie répomdiit-elle...'faisons
notre testament sur un bout de- papier. Si '
nos cadavres sont trouvés par des Fran
çais, ils avertiront nos.familles., . - .•
Il nous arriva tout do suite une aventuré.
Mon'.amie'' et moi nous traversions ' les
bois pour gagner le Luxembourg, quand,
en descendant dans un ravin, nous fûmes
prises dune peuir énorme.
• Des pierres dégringoBaient avec fracas' eit
tout à coup ma campagne fut bousculée' et
jetée à, terre. '
Elle :poussait des cris abominabies.
C'était un chien au poil hirsute, la gueu
le baveuse, qui s'achamnait sur elle et déchi
rait ses vêtements. .
Je sortis un moroeau de pain de mon filet
et j© Je. tendis à H'animial, jan l'appelant de
mots le plus doux. H prit le pain d'un coup
de gueule et se sauva. 1
- Un peu de gymnastique
Noua poursuivîmes notre route,- mais
nous nous , aperçûmes ou'il' nous allait .fal
loir sauter des murs.
Vers ces murs s'alignaient de cinquante!
en cinquante 'mètres des sentinelles qui,,
d'ailleurs, avaient l'air de somnoler. '
La jour tombait. Noue nous agrippâmes
■aux pierres et, à la force du poignet, nous
nous efforçâmes d'atteindre le faîte. Tout
à . coup, un grand < craqueraient. C'était la
jupe die mon amie qui se fendait en deux.
Je fus prise d'un fou rire en, voyant s la'
mine piteuse de ia victime de oe petit
^T#ïi ■ mois*
•
, Les •bonnement* partent
fies t" et M 0» cbaijiM ' D0,fl •
jmm '""''*^|
Edition
Paris
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LuNtSÏ S MARS ÏSiï \
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Bâ^ÊÊWfalBi
[cent.
■*■ STÉPHEN PICHONj, Prôslderil", Directeur politique - £»
cent
SI — .*isn niiHMi — 293
63- ANNÉE (N uméro ïtf,06«)
ADMINISTRATION, RÉDAOTION
ANN ONCESt ôl.ruefLateyette, Parla (91
• , , TÉLÉPHONÉ
4 Rwàoti»iu..... . Gut. 01-TO-«l-Tr-fll-T8
, Atfjnirilstration ■Gnt..01-e7v-Ol-74—frl-75
Là -, Crise,; grecque
H n'y a pas d'illusions à se faire sur la
gravité de la crise qui vient d'éclater à
Athènes! Si inopinée qu'elle soit pour le
public,. elle n'est qu'une demi-surprise
pour les initiés. Ceux qui connaissaient
les intrigues nouées autour des projets
d'intervention grecque n'ignoraient pas
qu'elle pouvait se heurter à des compli
cations des plus sérieuses. Complications
d'ordre,intérieur,' complications d'ordre
•diplomatique. C'est contre elles que s'est
brisée la. prévoyante et patriotique ini
tiative de M. Venîzelos.
Le chef du cabinet grée proposait une
action militaire et navale s'adjoignant à
, celle des puissances alliées. Action mili
taire réduite, en raison des contre-atta
ques possibles, quoique, peu ' probables,
de la Bulgarie. Action navale plus éten
due, -eii raison des forces dont dispose
. sur ; mer le gouvernement hellénique et
*-de l'importance de ses intérêts dans la
' mer Egée, ' - ' '
... ; Il n'est pas besoin de dire que le roi
Constantin, dont on sait les rapports de
famille et d'intimité' avec l'empereur
Guillaume/ n'était rien de moins que'
chaud pour cette prise" d'armes contre
> les Turcs, et que le monde de' la cour et
■ les milieux où s'exerce âprement l'in-i
fluénç'e allemande partageaient la froi-
, deurdu.roi. ■
-Ces, .sentiments . se sont manifestés
, dans les conseils où la proposition de
■ M. Venizelos a été discutée. On y a senti
de suite l'effet des procédés de pression
et d'intimidation familiers à la diploma-,
tie du kaisçr. Le ministre d'Allemagne
à Athènès-avàit fait aviser le corps diplo
matique que les deux empires germani-
' ques déclareraient la guerre à la Grèce
' le jour où ellje romprait ses relations avec
le gouvernement ottoman.
Oïr«e demande comment ils auraient
-pu faire autrement, puisque la Turquie
marche à leur remorque, et en quoi cette
menace protocolaire pouvait influer sur
la détermination d'un pays dont l'avenir
est lié $ la'défaite dé l'Autriche et de
Allemagne Orient: Elle ji'en a.,pas
moins été .exploitée par, tes, chefs rde par
tis qui n'osent se mettre en opposition
\ flagrant,e.aVeç l'opinion du peuple hellè-
ijne,en soutenant contre lui son ennemie
/héréditaire^ mais qui restent dominés par
la préoccupation de ne pas entrer direc
tement en lutte avec la patrie de leur
'reine,^colonel de la garde prussienne.et
v 8œur de l'empereur Guillaume II. : ■ j
Tous/ces éléments réunis, ont mis' M.'
Venizeïos en .échec. Il s'est retiré en
conseillant au roi de confier sa succès-;
siori à.'M- 1 Zaîmis, ce qui est," en somme,;
le choix le moins malencontreux qui;
puisse être fait 'dans 3'aussi ftélicaïes
circonstances-' '
Mais, quel que soit le nouveau prési
dent du Conseil, c'est une politique qui
succombe devant les résistances et les
manœuvres d'une coterie ; c'est le stlccès'
momentané d'une propagande dirigée
sans trêve ni repos contre la Triple-En
tente, en opposition avec la pensée inti
me de la Grèce, avec ses vœux, ses re
vendications et ses'besoins. « Le mal est
irréparable, a dit M. Venizelos » ; peut-
être a-t-il forcé la note en ajoutant que,
même s'il revenait aux affaires, il ne
pourrait le réparer.
Ce qui souligne, dans tous les cas,,
l'importance de cet événement histori
que, c'est qu'il tient à un ensemble de
considérations et.de : faits qui ne s'appli
quent pas exclusivement à la Grèce,
mais se rattachent à toute une situation
internationale.
Les Allemands n'ont pas été longs à
démêler les conséquences de la marche
des alliés sur Constantinople. Les épais
ses . railleries de certains de leurs jour
naux n'ont été qu'un paravent pour dis
simuler leurs inquiétudes. Ils pnt com
pris de suite la portée du passage de. nos
flottes à travers les Dardanelles. Aussi
tôt,* ils ont redoublé d'activité partout où
l'effet de notre résolution devait se faire
sentir. Leur diplomatie s'est multipliée
à Rome, à Vienne, à Bucarest, à Sofia,
comme dans la capitale de la Grèce.
A Rome, elle suggère l'ouverture de
négociations avec l'Autriche, elle essaie
de convaincre M- Salandra- qu'il trouve
rait du côté de Nice, de la Corse, dè la
Savoie et de la Tunisie des compensa
tions à d'insuffisantes satisfactions au
Trentin. A Viènne, elle pèse sur son
alliée pour l'amener à consentir des
concessions nouvelles à l'Italie. A Buca
rest, elle fait prêcher contre la Russie,
qu'elle accuse de vouloir accaparer la do
mination économique et politique dans
la mer Noire, la mer de Marmara et les
Détroits!" A Sofia, ..elle incrimine et falsi
fie, les dispositions, des •alliés, à l'égard
de la Bulgarie, excite les passions macé
doniennes du gouvernement pour le, dé
tourner de la Thrace, et évoque contre
les Serbes les souvenirs de la seconde
guerre des Balkans. ' v.
Elle inspire dans tous ces endroits des
combinaisons interlopes. L'échec que
viennent dé subir lés partisans de l'inter
vention grecque encouragé ces machina
tions tortueuses et ces suggestions hypo
crites. L'expérience prouve que les gou
vernements alliés doivent très sérieuse
ment s'en préoccuper. •
■ S. PICHON.
Eux, retourner au Front? Jamais!
' prisonniers allemands débarquant dans une gare françaiss
Châlons-sur-iMarne, Mars.
' Des comrôis do ' prisonniers passent ici
(matin et soir: Je no vous en dénombre pas
l'importance, • 09 serait fastidieux. Ce ma
tin encore, des jeunes gens et. dés «Mats
de la garde, capturés à' Kipont, ont tra
versé la ville, sous îles regarda curieux d»
la population muette.
Mais je dois vous dire que nos officiers
interrogent ceux de ces prisonniers qui 110
sont" point trop inintelligents. Ce inatin, le
et il tint à. peu près Je langage suivant
aux, officiers et sous-ôfficiers allemands mis
en sa présence : ...
—r On, esÇ- convenu d'échanger nos pri
sonniers, étant entendu qu'ils iront au,
front aussitôt rendus à leur patrie. J'ai or
dre dè ' renvoyer en Allemagne cinquante
Allemands 'qui seront échangés contre
cinquante'Français. Voulez-vous demander
à vos hommes ceux qui veulent retourner
chez eux ? -,
— Les Français qui seront échangés,.de
manda l'un des prisonniers, ont accepte ?...
— Oui !...
. — Même pour retourner au ■ f root T
-r Oui t
— Oh Eh bien 1 Ce n'est pas ia pei-
ne que j e demande à mes hommes. Ils sont
pris. Pour eux, la campagne est finie. Au
cun ne demandera à rentrer chez nous,
puisque co serait pour, retourner au front.
L'officier français sourit sans répondre.
Sa' 'religion; si'elle doutait avant, était dé
sormais-éclairée. . . „
Pour 'le contraste, txnè anecdote de
'« chez nous ».
Je viens d'apprendre quelques actes
d'héroïsme accomplis par un sous-lieute
nant de territoriale. M. F... du ...» territo
rial, 'qui va chaque jour aux' tranchées
dans la région de Somme-Suippes. Je. n'ai
pas l'avantage de connaître le sous-lieute-
nant F...,'mais j'ai causé avec quelques-
uns de ses camarades ou de ses chefs. Ceux-
ci s'étonnent, qu'on no lui ait point donné
avancement ou décoration. Je me borne à
enregistrer. '
Tout récemment, les Allemands bombar
daient Les Hurlus. F..,, tout seul, était allé
se promener par là. Tandis que l'église
s'écroulait bu à peu près, il visitait le mo
nument, cuTieux. Ses amis le savaiènt là.
On s'inquiétait A l'heure de la soupe, on
le vit poindre, insouciant. Il rapportait de
belles images saintes qu'il ajvait trouvées
dans l'église.
— Pas la peine de laisser ça aux Boches,
ditril. Il fit la distribution en dédicaçant
chaque image. Ce sont des souvenirs qui
ne s égareront point.
• Une autre fois, il va, dans un bois voi
sin, rendre visite à des artilleurs français
et se fait expliquer la. manœuvre du Ri-
mailho. Les marmites pleuvaient. •
• 1 — Nous avons été rerpérés, dit un ■ artil
leur. Depuis hier, on nous arrose. Voilà
que la danse commence. Partez, mon lieu
tenant..
— Eh quoi î C'est au moment où la pièce
débute que vous me dites de quitter ma
place. Plus souvent !, J'y suis, j'y reste 1
ÇeOa, c'st notre mentalité 4 . nous 1
«s
- ri"*; s ; ; -- ; $*£
UN a NID 1 RUSSE DANS «LES LIGNES Dïj POLOGNE (cl. Chnsseau-Flarlans).
COMMUNIQUÉS OFFICIELS A LA PRESSE
(21 f" Jour, 'de Guerre)
3 Heures soir.
Nous continuons à gagner du terrain au NORD D'À RRAS dans la région de No
tre-Dame-de-Loretta où nos contre-attaques Ont enlevé plusiéurs tranchées ; les pertes
de l'ennemi sont importantes. . ,
EN CHAMPAGNE, nous avons légèrement progressé au Nord de Perthes et au :
Nord-Ouest de Beauséjour. . . 1 ■
DANS LES VOSGES nous avons enlevé successivement à l'Ouest de Munster les
deux sommets du petit et du grand Rékhackerkopf.L'ennemi a contre-attaque à deux
reprises en partant de Muhlbaeh et de Stoesswihr, o'est-à-dire par le Sud et par le
Nord. Ces deux contre-attaques ont été complètement repoussées, nous avons d'au,
tre part, sur la rive. Nord de la Fecht, enlevé. Inberg (un Kilomètre Sud-Est de Suit-
zeren). Ce succès a été complété Plus au Nord par l'enlèvement de la cote S56,
au Sud des Hautes-Huttes. Enfin à l'Hartmannsweillerkopf, nous avons repoussé
la contre-attaque d'un bataillon allemand qui a subi de fortes pertes et laissé entra
nos mains de nombreux prisonniers, -,
ïr Heures soir.
; AU NORD D'ARRAS, à Notre-Dame-tfa-Lorette, les Allemands ont tenté une
contre-attaque qui n'a pas pu déboucher | Ha en ont prononcé ultérieurement trois
autres qui ont également échoué.
EN CHAMPAGNE, à l'Ouest de Perthes, nous avons pris pied dans un bois très
fortement organisé par l'ennemi et fait des prisonniers ; au Nord du même village,
nous avons repoussé une contre-attaque. Nous avons gagné du terrain sur la oroupa
Nord-Est de Mesnil et enlevé une nouvelle tranchée au Nord de Beauséjour.
; AU BOIS DE CONSENVOYE (Nord; de Verdun), nous avons repoussé une con
tre-attaque. ' ..
DANS LES VOSGES, nous avons progressé sur les flancs du Reiohackerkopf
è| fait-deà prisonniers. A i'Hartmannswilierkopfi noue avons repoussé cinq contre»
attaques. . '
L'iiRBÉieirTeBraiie"
n'a pas
Le paquebot est attendu au Havre
La nouvelle rassurante donnée dès la nuit
de samedi à dimanche par unie dépêche
de New-York sur le sort des passagers et
de l'équipage de La Towraine, le paque
bot à bord duquel le feu a pris, en mer,
était heureusement confirmée 'hier, matin.
La Compagnie communiquait en effet
cette note :
« La Compagnie générale transatlanti-'
que a reçu ce inatin pair T. S. F. un télé
gramme du commandajit de La Tourâine
disant que l'incendie, signalé hier n'était
pas. très important,, et que son parvire fai
sait route, par ses propres moyens, escorté
pair le steamer Rotterdam, vers Le Havre
où il comptait poruivoir arrive.r demain lun
dd. ......
Enfin l'agent général de la Compagnie
Générale Transatlantique au Havme rece
vait, hier soir, pair télégraphie sans fil la
diéjpédhe suivante dil commandant Caussin,
de La Tourâine :
« Dimanche, 7 Mars, 3 li. 45.1
»'La Touraiine ayant le feu' dans une
cale a demandé du secours et fait rouie
pour le Havre, escortée, par le paquebot
(Rotterdam^ l'espère me rendre maître du
teu. Il n'y a pas de danger immédiat. Beau
temps brumeux.
» Je compte arriver iuiidi soir, si tout va
bien. Signé : C aussin »..— ( Havas)..
, On est plein de confiance, au Havre,
aux bureaux de la Compagnie, boulevard
de Strasbourg, sur le sort des passagerî
de la Towraine et de l'équipage. Notre cor
respondant ien cette ville a vu là une per
sonnalité qui lui a déclaré que « l'inoeôdie
se bornait à des dég&ts matériels. »
i. if II.* » 1 ■■■ri
La liberté des Détroits
c'est tout ttOoe pour les neutres
(Dépêche de notre correspondant particulier)
Rome, T Maj-s. ;
J'ai pu obtenir des déclarations sur la'
façon dpnt l'Italie considère la question
des Détroits pour les neutres dans l'ave
nir : ■
Contrairement à T opinion de Vienne
qui, pour les neutres, fait un époicvan-
tail de Vappantion de la flotte russe
dans la Méditerranée, nous, Italiens,
nous considérons Que la solution que les
alliés donneront la question des Dé
troits se résumera en une libre expan
sion, économique des peuples et en un
développement commercial général plus
intense.
Cette guerre, résultant de la folie
des armements voulue par VAV.^aagne,
abattra tout militarisme et hégémonie
pour aboutir au triomphe de, la liberté ;
la présence dé T Angleterre le garantit.
Lés neutres intéressés n'ont .dons 7ien d
craindre ; les arrriements se trouveront
limités du. fait que chaque peuple n'au
ra plus qu'à penser à sa propre expan- j penser que
sion économique. — P. ' | farine par
Au Fi l de l' Heure
Nouveau discours de l'empereur Guillau
me- à- Niofiowo, en Pologne russe; C'est
un curieux discours d'illuminé.. Les dis
cours d'illuminés .sont, comme les lanter
nes sourdes qui n'éclairent que ceux qui
les tiennent. « Voilà un métaphysicien,
disait Voltaire ; M s'appelle Bouteille, à
.j'Encre ». S. M. l'empereur GuiHaïuime
àdoro la métaphysique. v-
Il lui plaît aussi d'invoquer les dieux.
A Niobowo, il a proclamé que les grands
alliés, d« l'Allemagne se trouvaient dans
le ciel. Evidemment il ne s'agit pas de
l'Autriche et de la Turquie, lesquelles
sont plus près de la terre que du ciel. '
H ne M-déplaît pas non plus d'invoquer
les prophètes. A Niobowo, il a cité « eoQ
ami Luther ». Son « ami » Luther ? Qu'eiri
pensent les catholiques de Bavière et les
musulmans de Constantinople ?
« Nos adversaires^ a ajouté, l'impévial
conférencier, portent sur leurs épaules le
lourd sac d'une mauvaise conscience, car
ils ont attaqué un peuple amoureux de la.
paix. Nous marchons contre eux avec le
paquetage de combat qui est une conscien
ce pure. »
, Sd on cherchait bien dans le paquetage
de combat des soldats allemands, on trou
verait des pastilles incendiaires et des bi
joux volés ; on y trouverait des carnets
de route dégoûtants de crimes et qui ont
été commencés avant la déclaration de
guerre ; on y trouverait les pamphlets de
Harden et les manifestes des intellectuels
qud prêchent la haine, justifient l'agres
sion, méprisent le Droit ; toutes les aimes
empoisonnées de leurs universités orgueil
leuses, un bagage de fanatiques et de for-
« L'avantage que nous avons sur nos en
nemis, poursuit l'empetreuir, c'est qu'ils
n'ont pas de mot de ralliement. » Vous vous
trompez, Sire. Nous en ajwons- un et le
plus beau dans toutes les langues : liberté!
Vous connaîtrez bientôt sa force.
•UN SPECTATEUR.
La farine est devenue rare
àu pays du «pain viennois»
1. . '■ '
.. ■ '■ Bâle, 7 Mars.
Une jprdonnance impériale vient de fixer
' à 240 grammes, par personne et par jour,
la quantité de farine dont peut disposer
la population viennoise.
Le 1"" mars on a i-ecensé, d'après la Neue
Freie Presse, toutes les quantités de fari
ne que possèdent actuelleraent les partie
culiers.
Ce journal trace un tabieau attristé de
l'état de la ville, au lend«main ds l'affi-
iûhage_ de l'ordonnance: écoliers en congé,
surpris de l'aubaine que ce recensement
leur donne, car leurs maîtres y sont em-
jiloyés, ouvriers obligés de remplir -un for
mulaire qu'ils ne comprennent 'pas, fem
mes ahuries, hésitant à avouer la quan
tité de fariné qu'elles ont en réserve, dif
ficultés sans nombre pour savoir combien
il y a de. gens à nourrir dans chaque niai-
son : enfin Vienne manque de gaieté.
D'autant que ce même journal laisse à
demain les 240 grammes dse
personne seront réduits à 180.
M. Zaîmis acçeptera-t-il de former
le; nouveau Cabinet hellénique ?
, k 1 , > - •
M. Venizelos déplote qu'on Tait empêché d'agir,
- ■ (Àtlhènefl, .7. iMiazs. '
Lë roi de Grèiôe a appèlé JvL 'Aleotandre
Zaîmis et tta .dhargé de constàtuer le nou
veau caibinet
Le roi a, d'autre piart, «n* acoepiant sa.
démission, prié M. Venizelos de se chan
ger de l'expédition des affaires courantes-
M. Zaîmis, gouverneur de la Banque na
tionale; ancien commissaire de Crète, ap
pelé par le roi, a demandé jusqu'à de-
maM pour consulter ses oimis. Son cabinet
serait sans couleur politique. Si le parti
de ; M.> Venizelos lui permet de vivre, il
irait jusqu'aux élections, c'est-à-dire jusque
vers le mois d'avril au cas ou rien d'ici-là
ne surgirait d'extraordinaire.
Ces jours derniers, le minisitre de Tur
quie, Gnallib bey, déclarait ouvertement que
des massacres auraient lieu en Turquie si
la Grèce rompait amec la Porte. De son côté
le ministre d'Allemagne, le comté Mirbach,
avait averti'les mcmbreB du corps diploma
tique, pour que le bruit en parvînt , à la
connaissance de leurs gouvernements, que
l'Altomiagiiio et l'Autriche déclareraient la
guerre à la Grèc® le jour mtoe où ceUlie-ci
romprait avec la Turqiuàe.
Parlant à des députés de ses amis au
sujet de sa démission, M. Venizelos a dit :
k Le roi m'a demandé quel homme, politi
que pouvait prendre le pouvoir dam les cir-
con-stances nctuelles. J'ai désigné M.'Zaî
mis. ' ' ' ■ .
» Un cabinet Zaîmis suivra une pditir
que de neutralité. J'espère que cette politi
que ne mettra pas en péril les territoires
nouvellement acquis. Pour ce qui est de
l'occasion perdue, le mal est irréparable.
Tteviendrcâs-je aux affaires, que je ne pour
rais pas moi-même le réparer. ' *
- » Notre parti ne soutiendra awun gou
vernement. Le cabinet qui nous succédera
ne convoquera pas la Chambrer «
M.' Venizelos a> ajouté que M. Tlheotokis.'J
au cours du conseil de la Couronne, „&vai^
formulé surtout des appréhensions au su-
!et .de l'attitude de la Bulgarie ; imais il lui
ut répondu quia la Grèce n'avait rien à
craindre, du moment qu'elle était du côté
des pwissanoes d* la Tripte-Entento. ,
La carrière de M. Zaîmis
'I&L iAlexandiré' Zaîmis, '& .qui le roi ;Oons-^
tantin offre de rprenidre, à la téte du isinis-
tère, la succession délicate du grand (hom
me d'Ebat qu'est M. Venizelos, est lui-mô
me ancien président du Conseil '
Après amoir été ministre ndo Grèce à' Cons
tantinople et président de la Chambre,' M.
Zaîmis prit le pouvoir après les gravas .évé
nements de 1897 tiBous son ministère, la
Thessalie. fut évacuée et la Crète mise sous
de goufveimememt d'un prince grec, le prince
Georges.
M. Zaïip,Ss"a joué lui-mêmie un iTÔl 1 ? en
Crète oùi ait mois de «leptembré 1906, il
rempilaça le pTinice Georges do Grèce com
me haut commissaire. A ce xnoment4à,
l'union espérée — et réalisée, depuis — en
tré, la .Grèce et la Crète, était le but om-
mun ; mais les Crétois dwaient s'en tenir
au ,'régiihe" de. l'autonomie sous le contrôle
des puissances et'sous la suzeraineté no?
mfoaile du sultan de Constantinople. M,
Zaîmis prépara la révision de la constitu
tion .: l'Assemblée crétoise élue pour,qua
tre, ans, la presse libre, les fonctions pu 1 ;
bliques accessibles à tous et le haut ccm-
miissaire devenait le chef suprême die l'Etat;
m. alexandre zaimis
- chargé de constituer, le nouveau cabinet
M. Zaîmis obtint que des .officiers hellènes
entreraient' dans la gendarmerie crétoisa..
L 'émotion à Athènes
. , . ; Rome, 7 Mars. 1
Selon" une' dépêche jd'Athènes au Messag-
g.ero, la nouvelle-de la démission -de M; Ve
nizelos a produit sur la population grecque
une impression énorme. ■- ■' ■■ %
'A" la séance die la Chambre,'la déclara
tion: du gouvejinieinemt a été aiccueiMiie au
milieu d'iun profond silence,, mais immé
diatement après, les quatre cinquièmes des
, députés, appartenant à \}< j us J es partis, sa .
fesont emipressés autour de M. Venizelos, lui
^serrant la- trrain «t lui conf iirmanttoute leur
confiance.
A sa sortie dé la Chambre, M. Venlaelo» >
a été r objet d'une gnande démonstration
'populaire. Une foule énorme l'a,* salué-d»
"«ros enthousiastes, puis elle a - manifesté
contre la Turquie.
La censure empôohe la transmissian deà
■ commentaires; — {Havas).. '' ^■
^DERNIÈRE"" CROISADE !
—jwv—— .
Ecoute?. Le canon tonne dans THelIespont.
Un ^ent'de liberté force les Dardanelles,
D'un monde agonisant derniires sentinelles,
C'est leur spasme désespÉri qui nous-répond. \
Un cfcle de mille ans, sous nos' regards se -rompt
Réunis par l'outrage à des lois éternelles.. <
Les bourreaux- ont mêlé des armes' criminelles «r. '
Pour un écroulement plus tragique et plus promph
Sous nos ciels, où l'espoir sans bornes vient d'éclore, 1
Parmi des feus confus d'incendie et d'aurore.
L'immanente justice apporte en ce moment, ■'
De la Vistule au Rhin, du Bosphore il la Manche, /
Auic forfaits impunis : le même châtiment,' ; '
Aux-«meus de l'Histoire une même revanche. ']
Mars 1915.'
Georges TR0UILL0T.
DeÙK petites |orvetipnnaires
à traders tes tigrtes allemandes
' LA VILLE DE LUXEMBOURG (Vue prise de la route de Trêves)
Deux jeunes employées de l'Etat qui
avaient été suapnises, en Meuxthe^eit-Mo-
sellé, lors de l'invasion de l'ennemi, sont
revenues ces jours derniers à Paris, après
avoir franahi les lignes allemandes. ;
Leur voyage a été, comme on s'en doute,
fort mouvementé; jusqu'au moment où elles
purent enfin arriver à Luxembourg, et il
fut rempli d'aventures dont elles nous ont
fait le pittoresque récit que voici :
t— , Nous étions bloquées à Longuyou de
puis le 10 août. Le 24, la ville fut bombajr-
dée et il, nous fallut rebrousser chemin, les
Allemiands affluant de toutes parts.' •
Nous gagnâmes la forêt de Montigny et
nous restâmes là, entendant constamment
le canon. ,
Sur le point dé mourir de faim, nous
regagnâmes Longuyon, et nous priâmes le
commandant allemand de nous donner un
passeport. ,11 nous le refusa.
Cependant nous étions résolueis à touit
prix à regagner la France •!
Ce n'était pas très facile. Voyant que de
Longuyon, nous ne pouvions nous évader,
je demandai des laissez-passer piour
Longwy en me servant de subterfuges et
nous résolûmes de franchir la frontière
luxembourgeoise. ,
Ali T le sale chien T
Ce ne fut point commode ! Nous étions
parties avec ^deux filets contenant de mo
destes provisions. C'était le 17 février. De
puis environ deux mois là vie devenait très
difficile. Les vivres faisaient défaut, et il
n'était plus accordé que 120 grammes de
pain noir par jour, peu de légumes et très
peu-ou pas de viande. *
Nous savions que l'ennemi avait l'ordre
de tirer sur quiconque s'ôloigaueirait du che«
min tracé. ■ ■
— Bah I dis-je à ma. campagne, il vaut
mieux mourir : d'urne balle que de ivivre bê;
tement ici I Es-tu de mon,avis ?
-r En awant, mie répomdiit-elle...'faisons
notre testament sur un bout de- papier. Si '
nos cadavres sont trouvés par des Fran
çais, ils avertiront nos.familles., . - .•
Il nous arriva tout do suite une aventuré.
Mon'.amie'' et moi nous traversions ' les
bois pour gagner le Luxembourg, quand,
en descendant dans un ravin, nous fûmes
prises dune peuir énorme.
• Des pierres dégringoBaient avec fracas' eit
tout à coup ma campagne fut bousculée' et
jetée à, terre. '
Elle :poussait des cris abominabies.
C'était un chien au poil hirsute, la gueu
le baveuse, qui s'achamnait sur elle et déchi
rait ses vêtements. .
Je sortis un moroeau de pain de mon filet
et j© Je. tendis à H'animial, jan l'appelant de
mots le plus doux. H prit le pain d'un coup
de gueule et se sauva. 1
- Un peu de gymnastique
Noua poursuivîmes notre route,- mais
nous nous , aperçûmes ou'il' nous allait .fal
loir sauter des murs.
Vers ces murs s'alignaient de cinquante!
en cinquante 'mètres des sentinelles qui,,
d'ailleurs, avaient l'air de somnoler. '
La jour tombait. Noue nous agrippâmes
■aux pierres et, à la force du poignet, nous
nous efforçâmes d'atteindre le faîte. Tout
à . coup, un grand < craqueraient. C'était la
jupe die mon amie qui se fendait en deux.
Je fus prise d'un fou rire en, voyant s la'
mine piteuse de ia victime de oe petit
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