Titre : L'Avenir d'Arcachon : organe des intérêts politiques, industriels et maritimes de la contrée ["puis" Journal des intérêts balnéaires, industriels et maritimes de la contrée. Organe spécial d'ostréiculture]
Éditeur : [s.n.] (Arcachon)
Date d'édition : 1905-01-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327080521
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9681 Nombre total de vues : 9681
Description : 08 janvier 1905 08 janvier 1905
Description : 1905/01/08 (A47,N2718). 1905/01/08 (A47,N2718).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61581791
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11512
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
47 Année. - JNf« 2718. Le Numéro : f() Centimes Dimanche 8 Janvier 1905.
CHOIY
Journal des : .IntâïôtB-^lteÉEiéaiFès; '' IiîdtiBtiiels et Ostréicoles de la-Contrée
ABONNEMENTS
Pour la Saison de Trois mois . * 4 fr.
Arcaclion et le département de la Gironde, l'année. . 8 fr.
Pour les autres départements de France 10 Ir.
Pour les pays étrangers. 12 fr.
On s'abonne a Arcachon aux bureaux du Journal ; a Bordeaux,
la Société des Annonces de l'Agence Havas, péristyle du Grand-Théâtre,
à Paris à l'Agence Havas, place de la Bourse.
Rédacteur en chef : de GABORY
lureau du Journal : 9, avenue Lamartine, 9
BUREAU de l'IMPRIMERIE : 12, avenue Régnauld, 12
NSERTIONS
Annonces (1* ligne)
Réclames (la ligne)
On traite à forfait
20 o.
40 e.
Les insertions sont reçues aux Bureaux du J/jumal »t
dans toutes les Agences de Publicité.
Les Abonnements et les Annonces se payent d'avance.
Voir à lu quatrième page la
Liste des .Etrangers.
MOINS DE HATE
PLUS DE MÉTHODE
Lettre ouverte à M. le Préfet de la
Gironde,
Monsieur le Préfet,
Tuteur légal de la Commune, voici que
depuis plusieurs semaines, vous êtes as-
sailli par la prose de nombreux habi-
tants, à raison, sans doute, du proverbe
que mieux vaut s'adresser au Bon Dieu
qu'à ses Saints!
Jean et moi vous eussions laissés en
repos, quoique propriétaires importants
dans cette bonne ville, nous n'y sommes
point inscrits électeurs. Et comme notre
maire M. Veyriei-Montagneres a sou-
tenu, par son journal La Vigie, que
toute revendication non émanée d'élec-
teurs ne devait pas être prise en consi-
dération, force nous est de nous adres-
ser directement a vous. Car, pensons-
nous, vous no sauriez admettre, en
matière de finances, cette distinction
entre électeurs et contribuables.
Notre lettre a pour objet, vous vous
en doutez, la grave question qui agile
beaucoup les contribuables et un peu
aussi les électeurs.
Nous voulons parler des quarante
hectares de Moulleau,.donl l'administra-
tion municipale veut faire cadeau à la
Ville, au prix de 80,000 francs.
' On dit— que ne dit-on pas?— que
lorsque vous recules les quatre honora-
bles propriétaires arcaclionnais venus
remettre, eu x os mains, la proleslation j
des 300, vous déclarâtes que dans l'en- ,
quéle soumise à la population, le Parc j
Public n'était qu'une « tiquelte en para- !
de, et, qu'en réalité, il s'agissait de la
la création d'un établissement d'ensei-
gnement secondaire laïque. Si cela est,
cela nous cause un élonnemenl. N'allez
pas pour cela nous traiter de naïfs.
Mais nous nous demandons pourquoi,
pour quels motifs l'Administration mu-
nicipale, l'Administration supérieure, M.
le Directeur général de l'Enregistrement,
M. le Député, cachaient le but réel ,1e
l'enquête? La création d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire laïque
est-elle moins avouable que la création
d'un Parc Public? L'intérél public est-il
moins en jeu dans le premier cas que
dans le second? Pourquoi ce maquillage?
Ombre et mystère !
Les événements qui se sont déroulés
depuis, no sont ni moins mystérieux, ni
moins confus. Il semble qu'en cette
«flaire, l'Administration municipale
brouille les caries, comme à plaisir, et
que surtout elle mette la charrue avant
les boeufs.
L'KlBt, nous dit-on, ne veut pas d'un
Lycée, parce que la charge entière lui
en incomberait. Il ne veut pas davantage
d'un Collège communal, la Ville ne jus-
tifiant pas des ressources nécessaires à
sa création, à son entretien, à son fonc-
tionnement. Mais il est prêt, nous dit-on
toujours, à assurer, par moitié avec la
Ville, l'amortissement du capital néces-
saire a l'édification d'un Collège laïque
que construirait une Société civile.
Or que voyons-nous ? La Société civile,
demandée par l'Etat, n'est ni fondée, ni
en fondation, ce qui n'empêche pas M.
Veyrrier de se préoccuper, avec un zèlo
inlassable et une ténacité inouïe, do
choisir, tout de suite, remplacement do
ce collège, de l'acheter aux frais de la
commune, et de consacrer a cet achat
les dernières ressources d'un emprunt
épuisé. Est-ce d'un adminislialeur avisé?
Ne doit-on pas se demander, M. le Pré-
fet, ce qu'il adviendrait si l'achat réalisé,
la Société civile ne se formait pas, ou si
formée elle trouvait mieux et à meilleur
compte un terrain autre que celui impo-
sé par la Ville? On répondra que la
Société civile aurait bien mauvaise gràco
à faire fi d'un terrain donné. Certes cela
ne fait aucun doute, mais encore aurait-
elle à examiner l'avenir de ces terrains.
Elle aurait à se demander pourquoi la
carte des Eaux et forêts qui, à l'origine,
accordait 41) hectares do superficie a ces
terrains de Moulloan, ne leur donne plus
aujourd'hui que iO hectares. Elle appren-
drait alors que les neuf hectares dispa-
rus sont au fond du Bassin, que la partie
qui séduisit M. l'Inspecteur général est
la plus activement soumise aux érosions
de la mer ; elle entreverrait, peut-être,
la nécessité, dans un avenir prochain,
de se protéger contre ces érosions par
des travaux de défense coûteux et inces-
sants ; elle constaterait que ce coin de
plage est le plus directement soumis aux
vents violents du Nord Ouest qui n'en
rendent pas, en tout temps, le séjour
agréable ou désirable. Eufiu elle se ver-
rail contrainte à de grosses dépenses,
moins pour l'installation que pour l'en-
tretien et la défense d'égoûts se déver-
sant dans la mer. D'ailleurs nous n'a-
vons que trop d'égoûts sur la plage pour
accepter, sans protester, d'en voir ins-
taller un de plus et à proximité des bains
du Sanatorium. M. Armaiugaud sera
de notre avis.
On dit encore, M. le Préfet, et celle
fois-ci la chose esl officielle que M le
Maire, dans sa hâte de réaliser ce projet
de Collège, veut faire un emprunt dont
les fonds serviraient précisément à créer
de toutes pièces ce Collège qui tout
édifié serait ofioi l, sur un plateau doré,
à la Société civile qu'on formerait
ensuite.
Uu emprunt ! Mieux que quiconque
vous savez combien la ville d'Arcachon
esl obérée. Aussi sommes-nous convain-
cus que vous ne sauriez souscrire à pa-
reille idée. Avec quelles ressources opé-
rerions-nous le remboursement de cet
emprunt? La vie n'est que déjà trop
chère ici El lorsque tout nuro été ainsi
édifié, Irouvera-t-on à constituer la So-
ciété civile? Et si une fois constituée la
Société civile ne fait pas ses affaires, si
avant la période trenteuairo elle liquide
ou abandonne son entreprise, dépose
son bilan, la Ville se trouvera avec un
collège fermé sur les bras... nous vou-
lons dire sur sa maigre bourse.
Autant que qui que ce soit nous dési-
rons voir Arcachon doté d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire libre
et laïque. Notre climat, si heureusement
influencé par la mer et par la forêt, fait
d'Arcachon la station de choix pour uu
Collège Climatique. Mais nous ne vou-
lons pas sacrifier tous nos intérêts de
contribuables aux seuls iulôrèls de l'en-
seignement. Ces intérêts ou cherche
malignement à les opposer, tandis qu'ils
sont parfaitement conciliables. On peut
el doit créer le Collège climatique sans
forcer la Ville à dépenser 80.000 fr. pour
l'achat d'un terrain et sans l'acculer à
l'emprunt.
. Pour cela que faut-il ? Un peu de mé-
thode ; c'est-à-dire fonder d'abord la
Société civile exigée par l'Etat ; faire
choisir, par les représentants autorisés
de colle Société unis à d'autres compé-
tences, un emplacement qui réponde au
double caractère maritime el forestier
de noire climat ; établir, sous le double
contrôle de l'Etal el de la commune,
futurs propriétaires, les plans, devis el
conditions de la construction, do. l'amô-
nagemeut, du fonctionnement du collège,
puis alors marcher.
Telle est à notre humble avis, M. le
Protêt, la solution logique et méthodique
de celte affaire, solution qui doit rallier
tons ceux qui, sans arrière-pensée, dési-
rent et ménager les ressources de la
commune et répondre aux intérêts supé-
rieurs de l'Université.
Nous sommes, M. le Préfet, vos res-
pectueux administrés.
PIERRE KT JEAN.
ïiycéE Climatique
M. le Maire connail peut-être le but
qu'il se propose d'atteindre, en créant
à Moulloau, aux frais de la commune,
un établissement d'enseignement secon-
daire ; mais il a oublié do nous le faire
connaître, el il semble cependant que
les contribuables auraient bien quelque
intérêt à être éclairés.
Dans l'enquête qui a élé faile, il n'é-
tait question que d'un Parc Public à
Moulloau, do 40 hectares de terrains à
demander à l'Etat par voie d'expropria-
tion pour la somme do 80.000 francs, à
la charge do la Ville. On devait trouver
sur ce Parc Public, des emplacements
pour un nouveau Sanatorium, pour des
Colonies scolaires de vacances, des Hô-
pitaux, un Lycée, que sais-jo encore?...
Mais loules cos questions n'avaient qu'un
intérêt secondaire ; la question du Parc
Public dominait toutes les autres.
L'enquête, malgré le dire de ses au-
teurs a échoué, el l'idée du Parc Public
a été abandonnée ; il n'en est plus ques-
tion que très timidement.
On revient à la charge* on veut à tout
prix faire acheter ces mêmes quarante
hectares par la commune ; on n'a pu le
faire pour un Parc public avec enquête,
on va essayer aujourd'hui et sans en-
quête pour la création d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire, quand
on sait cependant que 4 ou 5 hectares
seraient largement suffisants.
Que sera cet établissement?
Sera-ce uu Lycée, un Collège ou un
établissement quelconque d'enseigne-
ment secondaire ?
Uu lycée est une maison d'éducation
entièrement à la charge de l'Etat. Il est
inulile de dire que ce genre d'ôlablissg-
nient sérail le bienvenu chez nous.
Un collège, bien moins iraporlanlqu'uu
lycée, est entretenu eu toutou en partie
par les communes. Nous avons trop de
raisons pour ne pas demander uu éta-
blissement de ce genre. Nos fiuancess'y
opposent.
Il existe une troisième catégorie d'éta-
blissements d'enseignement secondaire ;
ce sont des établissements laïques, libres,
dirigés par des particuliers ou par des
sociétés civiles. Eu général ces sociétés
civiles sont constituées avec un capital
suffisant pour faire face à toutes les
dépenses uécessitées pour la création et
l'exploitation de rétablissement. L'Etal
fournil les professeurs vel impose les
règlements ; la commune et l'Etal, cha-
cun par moitié, remboursent le capital
eu trente années, eu payant chaque
année à la Société civile, une annuité
comprenant les intérêts el l'amortisse-
ment.
L'achat des terrains, les dépenses de
toute nature, la construction de l'im-
meuble et de ses dépendances, du mobi-
lier et du matériel, les promenades el
embellissements sont entièrement à la
charge de ladite société. L'établissement
au bout de trente ans'devient définitive-
ment la propriété de la commune.
Dans quelle catégorie de ces établis-
sements faut-il placer l'institution que
M. le Maire, aux frais de la commune,
veut créer sur les terrains de Moulleau?
Esl-co le projet de M. Pauliet, ou celui
do M. Feslal, ou bien un autre projet
difléreul des deux précédents, dont M.
le Mairo poursuit aujourd'hui la réalisa-
lion avec une haie inexplicable i
Dans l'ignorance complète où l'on
nous laisse sur le projet de M. le Maire
nous ne pouvons rien en dire, sinon que
ce silence nous parait étrange, de môme
que le silence que l'Administration mu-
nicipale observe, au sujet du Saiut-Elme,
abandonné par les Dominicains, proba-
blement disponible au premier jour pour
la Ville d'Arcachon, qui n'aura plus ainsi
à s'occuper de créer un nouvel établis-
sement d'enseignement secondaire.
Voici ce que l'on suit au sujet du pro-
jet d'un Lycée Climatique :
C'est chaque année, à la fin de chaque
j session du Conseil municipal que se
produisent les projets de nos édiles.
Chacun y va de son voeu. On en connaît
quelques un de ces voeux qui sont typi-
ques, notamment la demande d'une gar-
nison el la construction d'une caserne à
Arcachon, un hippodrome à l'Ile aux
Oiseaux, un port militaire de commerce,
un impôt progressif sur le nombre de
cheminées, oie, etc.
La demande d'un Lycée Climatique
fui l'objet d'un voeu déposé par M. P;:ti-
liel en IS'.ki, il y a déjà de cela huit ans.
L'idée première de M. Pauliel qui, sans
doule, n'a pas changé depuis, consistait
dans la fondation d un Lycée climatique
destiné aux enfants malades et aux pro-
fesseurs malades, en un mol, disons d'un
Lycée llôpilal à créer sur les bords de
la plage, en face do la mer, pour expé-
rimenter la nouvelle méthode curalive
par la nier. L'idée est peut-être géné-
rouseolphilanlhropique, et on comprend
jusqu'à un certain point que l'Eial soil
favorable, comme on le dit, a une telle
oeuvre qu'il voudrait voir réussir ; et
qu'il accorde des secours et do fortes
subventions à l'initiative privée de
piirlicu''srs ou de Société civile pour les
encourager à luire des expériences, de-
vant démontrer l'ellicacilc du système
proposé.
I'J'oulefois nous restons convaincus que
l'Etal no s'engage?£Vdaij9<,collo entrepri-
se qu'à bon escient, qu'après avoir fait
étudier l'affaire sous toutes ses faces,
par des hommes qui ont sa confiance, et
compétents, qui connaissent à fond les
bords de la mer et les terrains qui n'en
sont pas bien éloignés, et les dangers
qu'il y aurait à courrir pour un établis-
sement quelconque placé trop près du
rivage, en des points menacés d'un
côté par les érosions de la mer, et de
l'autre par l'envahissement des sables.
11-ne faut pas perdre de vue que pré-
cisément en ce point choisi, il y a eu
depuis peu de temps, une trentaine d'an-
nées tout au plus, 9 hectares de terrains
enlevés, sur une coutenance de 49 hec-
tares indiqués au cadastre, et qu'on y
trouve des pins déjà envahis par les
sables jusqu'à 5 ou Gmètres de hauteur
de la lige.
M. Gautier, Inspecteur général de
l'Instruction publique, qui a passé tout
au plus une heure sur ces terrains, et
qui a vu tout cela, s'est montré, dit-on,
favorable à cet emplacement. Nous vou-
lons bien le croire, puisque M. le Maire
nous l'affirme ; mais c'est une raison de
plus, pour nous, d'avoir de plus grandes
craintes pour l'avenir.
Ce n'est pas sur les rapports qui ont
pu être faits par MM. Veyrier, Armaiu-
gaud, Lalanue el Pauliel,' que l'Etal doit
se baser pour le choix de l'emplacement
destiné à ce .Lycée. Ces messieurs n'ont
ni la compétence ni l'aulorilô nécessaires
pour imposer leur manière de voir.
Ce soin devra être laissé à une com-
mission désignée en haut lieu et compo-
sée d'un Inspecteur général de l'Instruc-
tion publique, d'un Ingénieur des Ponts
et Chaussées familier avec les travaux
de défense de nos côlos et d'un Inspec-
teur des Eaux et Forêts connaissant la
côte des Landes el ayant déjà fail des
travaux pour la fixation de la dune lit-
torale au devant de la mer.
Nous avons confiance el nous espé-
rons qu'après éludes sérieusement faites
l'emplacement désigné par M. Veyrier
et M. Lalanue, sera mis de côlé, et que
la commune n'aura pas à faire inutile-
ment l'énorme dépense de 80.000 francs
pour l'achat d'un emplacement, le plus
dangereux qu'onpuiHse trouver, pour
la réussite de cette entreprise.
Si malgré nos protestations, malgré
les avertissements que nous donnons,
malgré le cri d'alarme que nous jelons,
il était passé outre ; si le choix de l'em-
placement proposé venait à êlre adopté,
nous demanderions à l'Elat de ne pas
faire supporter par la Villo, ni celle
dépense de SO.OOO fr., ni une part quel-
conque dans les travaux et exploitation
de cette entreprise, qui ne peut qu'é-
chouer sur les terrains de Moulleau, et
qui serait désastreuse pour les finances
de notre ville.
Si l'Etal considère qu'il a dans ses at-
tributions do développer, tout au moins
d'encourager les oeuvres utiles à l'huma-
nité ; nous ne pouvons oublier qu'il a
aussi pour devoir d'empêcher les com-
munes de faire des prodigalités, et nous
croyons nous aussi faire notre devoir
en criant à l'Etat '. « Casse-cou. »
UN CoNTiunuAiiLE.
(A suivre).
Terrains à Moulleau
C'est avec une terreur bien légitime
que la population a été informée dos in-
lenlions de l'administration locale el du
Conseil municipal, ayant donné à enten-
dre qu'ils n'hésiteraient pas à contracter
un nouvel emprunt".
A poine guéris d'un eMprSTS M GO0.OO0
francs dont les annuités se répartissent
sur dix-neuf années et paralyse''1,! pour
un aussi long laps de temps les A'iliati-
ves communales ; il faudrait que nous
fussions fous pour souscrire une opéra-
tion analogue.
Et quand on songe on outre que cet
emprunt n'aurait d'aulre motifs que
d'acheter à l'Etal les communaux arides
et encombrants qui constituent les ter-
rains de Moulleau ; quand on songe que
c'est la mémo administration qui pour
acheter cos lorrains veut faire un em-
prunt, alors qu'elle devrait, par des dé-
libérations fortement motivées, supplier
l'Etal de ne jamais vendre, de ne jamais
déboiser ni laisser déboiser ce rideau
protecteur de pins qui a toujours été
destiné à défendre notre ville des vents
du large ; on se demande qu'elle valeur
administrative peut avoir le maire qui
actuellement dirige cette cilé; ou plutôt
si sa valeur n'est pas radicalement né-
gative.
Il nous reste cependant un espoir qui
va se confirmant de jour en jour ; c'est
que l'administration supérieure, tutrice
de la commune mineure, n'autorisera
jamais Arcachon a commettre cette
faute ruineuse.
Il en sera pour M. Veyrier Montagnè-
res des terrains de Moulleau comme de sa
velléité de politique personnelle autant
qu'inopportune, d'ériger en ce moment
la station balnéaire en canton.
Pas tant de politique, M. le Maire, et
un peu plus d'activiié pour nos intérêts
industriels el commerciaux, pour l'ac-
croissement de notre clientèle hivernale
pour le développement de notre publi-
cité I
Malheureusement M. le Maire est
agité, remuant et inquiet plntôt que vé-
ritablement actif ; il aime plus le bruit
que la besogne; c'est (comme on disait
de Morny), uu hanneton dans un tam-
bour.
Mais heureusement aussi, que dans les
sphères administratives, ou commence
à en revenir de ces moeurs impériales
qui se sont prolongées trop longtemps
sous la troisième République, et qui ne
tendaient à rien moins que d'accréditer
ces théories absolument fausses en éco-
nomie politique : « Plus une ville a de
délies plus elle esl riche. »
Le crédit des villes a ses limites com-
me celui des particuliers. La ville ou le
particulier qui peuvent vivre sur leurs
ressources propres, sans faire appel à
leur crédit, sont naturellement beau-
coup plus riches, puisqu'ils conservent
un fonds de réserve. Il est toujours im-
prudent de grever l'avenir, el quiconque
emprunte so lie les mains plus ou moins
mais infailliblement.
Comme exemple de celle tendance à
se délier de l'emprunt, nous citerons la
première ville de France, celle dont le
budget est plus élevé que celui du royau-
me de Belgique tout entier.
« M. Lelèvre, conseiller municipal d»
quartier de la Sorbonuo, vient d'établir
le rapport général sur le budget de la
Ville de Paris, pour 1905.
Le rapporteur général s'élève contre
le système des emprunts. Dans uu ta-
bleau fort habilement présenté, il montre
quelles charges l'amortissement et l'in-
térêt créent pour le budget municipal,
surtout quand le remboursement dos
annuités esl à longue échéance.
Jusqu'au Si décembre 190;l, M. Lefôvre
estime que la Ville a payé 2.700.UG0.SKÏ
francs, pour 2.31G.8-1G.51G francs de
travaux. Le service de la detle aurait
donc absorbé 400 millions.
Au lieu de renouveler les emprunts
lorsqu'ils viendront à expiration, lerap
porteur préférerait que l'on employai à
de grands travaux les annuités qui leur
étaient consacrées.
Dès .1005, l'administration préparerait
un plan d'ensemble allant de 1009 à.
l!»3-l el établissant pour .r<00 millions de
grands travaux à exécuter.
Ces travaux s'exécuteraient sans à-
coups, avec des ressources régulières,
selon une méthode suivie el sans grever
j davantage les contribuables. »
Cos sages principes se répandront pou
à peu dans tonlos les communes de
France, el les malhoureux contribuables
CHOIY
Journal des : .IntâïôtB-^lteÉEiéaiFès; '' IiîdtiBtiiels et Ostréicoles de la-Contrée
ABONNEMENTS
Pour la Saison de Trois mois . * 4 fr.
Arcaclion et le département de la Gironde, l'année. . 8 fr.
Pour les autres départements de France 10 Ir.
Pour les pays étrangers. 12 fr.
On s'abonne a Arcachon aux bureaux du Journal ; a Bordeaux,
la Société des Annonces de l'Agence Havas, péristyle du Grand-Théâtre,
à Paris à l'Agence Havas, place de la Bourse.
Rédacteur en chef : de GABORY
lureau du Journal : 9, avenue Lamartine, 9
BUREAU de l'IMPRIMERIE : 12, avenue Régnauld, 12
NSERTIONS
Annonces (1* ligne)
Réclames (la ligne)
On traite à forfait
20 o.
40 e.
Les insertions sont reçues aux Bureaux du J/jumal »t
dans toutes les Agences de Publicité.
Les Abonnements et les Annonces se payent d'avance.
Voir à lu quatrième page la
Liste des .Etrangers.
MOINS DE HATE
PLUS DE MÉTHODE
Lettre ouverte à M. le Préfet de la
Gironde,
Monsieur le Préfet,
Tuteur légal de la Commune, voici que
depuis plusieurs semaines, vous êtes as-
sailli par la prose de nombreux habi-
tants, à raison, sans doute, du proverbe
que mieux vaut s'adresser au Bon Dieu
qu'à ses Saints!
Jean et moi vous eussions laissés en
repos, quoique propriétaires importants
dans cette bonne ville, nous n'y sommes
point inscrits électeurs. Et comme notre
maire M. Veyriei-Montagneres a sou-
tenu, par son journal La Vigie, que
toute revendication non émanée d'élec-
teurs ne devait pas être prise en consi-
dération, force nous est de nous adres-
ser directement a vous. Car, pensons-
nous, vous no sauriez admettre, en
matière de finances, cette distinction
entre électeurs et contribuables.
Notre lettre a pour objet, vous vous
en doutez, la grave question qui agile
beaucoup les contribuables et un peu
aussi les électeurs.
Nous voulons parler des quarante
hectares de Moulleau,.donl l'administra-
tion municipale veut faire cadeau à la
Ville, au prix de 80,000 francs.
' On dit— que ne dit-on pas?— que
lorsque vous recules les quatre honora-
bles propriétaires arcaclionnais venus
remettre, eu x os mains, la proleslation j
des 300, vous déclarâtes que dans l'en- ,
quéle soumise à la population, le Parc j
Public n'était qu'une « tiquelte en para- !
de, et, qu'en réalité, il s'agissait de la
la création d'un établissement d'ensei-
gnement secondaire laïque. Si cela est,
cela nous cause un élonnemenl. N'allez
pas pour cela nous traiter de naïfs.
Mais nous nous demandons pourquoi,
pour quels motifs l'Administration mu-
nicipale, l'Administration supérieure, M.
le Directeur général de l'Enregistrement,
M. le Député, cachaient le but réel ,1e
l'enquête? La création d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire laïque
est-elle moins avouable que la création
d'un Parc Public? L'intérél public est-il
moins en jeu dans le premier cas que
dans le second? Pourquoi ce maquillage?
Ombre et mystère !
Les événements qui se sont déroulés
depuis, no sont ni moins mystérieux, ni
moins confus. Il semble qu'en cette
«flaire, l'Administration municipale
brouille les caries, comme à plaisir, et
que surtout elle mette la charrue avant
les boeufs.
L'KlBt, nous dit-on, ne veut pas d'un
Lycée, parce que la charge entière lui
en incomberait. Il ne veut pas davantage
d'un Collège communal, la Ville ne jus-
tifiant pas des ressources nécessaires à
sa création, à son entretien, à son fonc-
tionnement. Mais il est prêt, nous dit-on
toujours, à assurer, par moitié avec la
Ville, l'amortissement du capital néces-
saire a l'édification d'un Collège laïque
que construirait une Société civile.
Or que voyons-nous ? La Société civile,
demandée par l'Etat, n'est ni fondée, ni
en fondation, ce qui n'empêche pas M.
Veyrrier de se préoccuper, avec un zèlo
inlassable et une ténacité inouïe, do
choisir, tout de suite, remplacement do
ce collège, de l'acheter aux frais de la
commune, et de consacrer a cet achat
les dernières ressources d'un emprunt
épuisé. Est-ce d'un adminislialeur avisé?
Ne doit-on pas se demander, M. le Pré-
fet, ce qu'il adviendrait si l'achat réalisé,
la Société civile ne se formait pas, ou si
formée elle trouvait mieux et à meilleur
compte un terrain autre que celui impo-
sé par la Ville? On répondra que la
Société civile aurait bien mauvaise gràco
à faire fi d'un terrain donné. Certes cela
ne fait aucun doute, mais encore aurait-
elle à examiner l'avenir de ces terrains.
Elle aurait à se demander pourquoi la
carte des Eaux et forêts qui, à l'origine,
accordait 41) hectares do superficie a ces
terrains de Moulloan, ne leur donne plus
aujourd'hui que iO hectares. Elle appren-
drait alors que les neuf hectares dispa-
rus sont au fond du Bassin, que la partie
qui séduisit M. l'Inspecteur général est
la plus activement soumise aux érosions
de la mer ; elle entreverrait, peut-être,
la nécessité, dans un avenir prochain,
de se protéger contre ces érosions par
des travaux de défense coûteux et inces-
sants ; elle constaterait que ce coin de
plage est le plus directement soumis aux
vents violents du Nord Ouest qui n'en
rendent pas, en tout temps, le séjour
agréable ou désirable. Eufiu elle se ver-
rail contrainte à de grosses dépenses,
moins pour l'installation que pour l'en-
tretien et la défense d'égoûts se déver-
sant dans la mer. D'ailleurs nous n'a-
vons que trop d'égoûts sur la plage pour
accepter, sans protester, d'en voir ins-
taller un de plus et à proximité des bains
du Sanatorium. M. Armaiugaud sera
de notre avis.
On dit encore, M. le Préfet, et celle
fois-ci la chose esl officielle que M le
Maire, dans sa hâte de réaliser ce projet
de Collège, veut faire un emprunt dont
les fonds serviraient précisément à créer
de toutes pièces ce Collège qui tout
édifié serait ofioi l, sur un plateau doré,
à la Société civile qu'on formerait
ensuite.
Uu emprunt ! Mieux que quiconque
vous savez combien la ville d'Arcachon
esl obérée. Aussi sommes-nous convain-
cus que vous ne sauriez souscrire à pa-
reille idée. Avec quelles ressources opé-
rerions-nous le remboursement de cet
emprunt? La vie n'est que déjà trop
chère ici El lorsque tout nuro été ainsi
édifié, Irouvera-t-on à constituer la So-
ciété civile? Et si une fois constituée la
Société civile ne fait pas ses affaires, si
avant la période trenteuairo elle liquide
ou abandonne son entreprise, dépose
son bilan, la Ville se trouvera avec un
collège fermé sur les bras... nous vou-
lons dire sur sa maigre bourse.
Autant que qui que ce soit nous dési-
rons voir Arcachon doté d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire libre
et laïque. Notre climat, si heureusement
influencé par la mer et par la forêt, fait
d'Arcachon la station de choix pour uu
Collège Climatique. Mais nous ne vou-
lons pas sacrifier tous nos intérêts de
contribuables aux seuls iulôrèls de l'en-
seignement. Ces intérêts ou cherche
malignement à les opposer, tandis qu'ils
sont parfaitement conciliables. On peut
el doit créer le Collège climatique sans
forcer la Ville à dépenser 80.000 fr. pour
l'achat d'un terrain et sans l'acculer à
l'emprunt.
. Pour cela que faut-il ? Un peu de mé-
thode ; c'est-à-dire fonder d'abord la
Société civile exigée par l'Etat ; faire
choisir, par les représentants autorisés
de colle Société unis à d'autres compé-
tences, un emplacement qui réponde au
double caractère maritime el forestier
de noire climat ; établir, sous le double
contrôle de l'Etal el de la commune,
futurs propriétaires, les plans, devis el
conditions de la construction, do. l'amô-
nagemeut, du fonctionnement du collège,
puis alors marcher.
Telle est à notre humble avis, M. le
Protêt, la solution logique et méthodique
de celte affaire, solution qui doit rallier
tons ceux qui, sans arrière-pensée, dési-
rent et ménager les ressources de la
commune et répondre aux intérêts supé-
rieurs de l'Université.
Nous sommes, M. le Préfet, vos res-
pectueux administrés.
PIERRE KT JEAN.
ïiycéE Climatique
M. le Maire connail peut-être le but
qu'il se propose d'atteindre, en créant
à Moulloau, aux frais de la commune,
un établissement d'enseignement secon-
daire ; mais il a oublié do nous le faire
connaître, el il semble cependant que
les contribuables auraient bien quelque
intérêt à être éclairés.
Dans l'enquête qui a élé faile, il n'é-
tait question que d'un Parc Public à
Moulloau, do 40 hectares de terrains à
demander à l'Etat par voie d'expropria-
tion pour la somme do 80.000 francs, à
la charge do la Ville. On devait trouver
sur ce Parc Public, des emplacements
pour un nouveau Sanatorium, pour des
Colonies scolaires de vacances, des Hô-
pitaux, un Lycée, que sais-jo encore?...
Mais loules cos questions n'avaient qu'un
intérêt secondaire ; la question du Parc
Public dominait toutes les autres.
L'enquête, malgré le dire de ses au-
teurs a échoué, el l'idée du Parc Public
a été abandonnée ; il n'en est plus ques-
tion que très timidement.
On revient à la charge* on veut à tout
prix faire acheter ces mêmes quarante
hectares par la commune ; on n'a pu le
faire pour un Parc public avec enquête,
on va essayer aujourd'hui et sans en-
quête pour la création d'un établisse-
ment d'enseignement secondaire, quand
on sait cependant que 4 ou 5 hectares
seraient largement suffisants.
Que sera cet établissement?
Sera-ce uu Lycée, un Collège ou un
établissement quelconque d'enseigne-
ment secondaire ?
Uu lycée est une maison d'éducation
entièrement à la charge de l'Etat. Il est
inulile de dire que ce genre d'ôlablissg-
nient sérail le bienvenu chez nous.
Un collège, bien moins iraporlanlqu'uu
lycée, est entretenu eu toutou en partie
par les communes. Nous avons trop de
raisons pour ne pas demander uu éta-
blissement de ce genre. Nos fiuancess'y
opposent.
Il existe une troisième catégorie d'éta-
blissements d'enseignement secondaire ;
ce sont des établissements laïques, libres,
dirigés par des particuliers ou par des
sociétés civiles. Eu général ces sociétés
civiles sont constituées avec un capital
suffisant pour faire face à toutes les
dépenses uécessitées pour la création et
l'exploitation de rétablissement. L'Etal
fournil les professeurs vel impose les
règlements ; la commune et l'Etal, cha-
cun par moitié, remboursent le capital
eu trente années, eu payant chaque
année à la Société civile, une annuité
comprenant les intérêts el l'amortisse-
ment.
L'achat des terrains, les dépenses de
toute nature, la construction de l'im-
meuble et de ses dépendances, du mobi-
lier et du matériel, les promenades el
embellissements sont entièrement à la
charge de ladite société. L'établissement
au bout de trente ans'devient définitive-
ment la propriété de la commune.
Dans quelle catégorie de ces établis-
sements faut-il placer l'institution que
M. le Maire, aux frais de la commune,
veut créer sur les terrains de Moulleau?
Esl-co le projet de M. Pauliet, ou celui
do M. Feslal, ou bien un autre projet
difléreul des deux précédents, dont M.
le Mairo poursuit aujourd'hui la réalisa-
lion avec une haie inexplicable i
Dans l'ignorance complète où l'on
nous laisse sur le projet de M. le Maire
nous ne pouvons rien en dire, sinon que
ce silence nous parait étrange, de môme
que le silence que l'Administration mu-
nicipale observe, au sujet du Saiut-Elme,
abandonné par les Dominicains, proba-
blement disponible au premier jour pour
la Ville d'Arcachon, qui n'aura plus ainsi
à s'occuper de créer un nouvel établis-
sement d'enseignement secondaire.
Voici ce que l'on suit au sujet du pro-
jet d'un Lycée Climatique :
C'est chaque année, à la fin de chaque
j session du Conseil municipal que se
produisent les projets de nos édiles.
Chacun y va de son voeu. On en connaît
quelques un de ces voeux qui sont typi-
ques, notamment la demande d'une gar-
nison el la construction d'une caserne à
Arcachon, un hippodrome à l'Ile aux
Oiseaux, un port militaire de commerce,
un impôt progressif sur le nombre de
cheminées, oie, etc.
La demande d'un Lycée Climatique
fui l'objet d'un voeu déposé par M. P;:ti-
liel en IS'.ki, il y a déjà de cela huit ans.
L'idée première de M. Pauliel qui, sans
doule, n'a pas changé depuis, consistait
dans la fondation d un Lycée climatique
destiné aux enfants malades et aux pro-
fesseurs malades, en un mol, disons d'un
Lycée llôpilal à créer sur les bords de
la plage, en face do la mer, pour expé-
rimenter la nouvelle méthode curalive
par la nier. L'idée est peut-être géné-
rouseolphilanlhropique, et on comprend
jusqu'à un certain point que l'Eial soil
favorable, comme on le dit, a une telle
oeuvre qu'il voudrait voir réussir ; et
qu'il accorde des secours et do fortes
subventions à l'initiative privée de
piirlicu''srs ou de Société civile pour les
encourager à luire des expériences, de-
vant démontrer l'ellicacilc du système
proposé.
I'J'oulefois nous restons convaincus que
l'Etal no s'engage?£Vdaij9<,collo entrepri-
se qu'à bon escient, qu'après avoir fait
étudier l'affaire sous toutes ses faces,
par des hommes qui ont sa confiance, et
compétents, qui connaissent à fond les
bords de la mer et les terrains qui n'en
sont pas bien éloignés, et les dangers
qu'il y aurait à courrir pour un établis-
sement quelconque placé trop près du
rivage, en des points menacés d'un
côté par les érosions de la mer, et de
l'autre par l'envahissement des sables.
11-ne faut pas perdre de vue que pré-
cisément en ce point choisi, il y a eu
depuis peu de temps, une trentaine d'an-
nées tout au plus, 9 hectares de terrains
enlevés, sur une coutenance de 49 hec-
tares indiqués au cadastre, et qu'on y
trouve des pins déjà envahis par les
sables jusqu'à 5 ou Gmètres de hauteur
de la lige.
M. Gautier, Inspecteur général de
l'Instruction publique, qui a passé tout
au plus une heure sur ces terrains, et
qui a vu tout cela, s'est montré, dit-on,
favorable à cet emplacement. Nous vou-
lons bien le croire, puisque M. le Maire
nous l'affirme ; mais c'est une raison de
plus, pour nous, d'avoir de plus grandes
craintes pour l'avenir.
Ce n'est pas sur les rapports qui ont
pu être faits par MM. Veyrier, Armaiu-
gaud, Lalanue el Pauliel,' que l'Etal doit
se baser pour le choix de l'emplacement
destiné à ce .Lycée. Ces messieurs n'ont
ni la compétence ni l'aulorilô nécessaires
pour imposer leur manière de voir.
Ce soin devra être laissé à une com-
mission désignée en haut lieu et compo-
sée d'un Inspecteur général de l'Instruc-
tion publique, d'un Ingénieur des Ponts
et Chaussées familier avec les travaux
de défense de nos côlos et d'un Inspec-
teur des Eaux et Forêts connaissant la
côte des Landes el ayant déjà fail des
travaux pour la fixation de la dune lit-
torale au devant de la mer.
Nous avons confiance el nous espé-
rons qu'après éludes sérieusement faites
l'emplacement désigné par M. Veyrier
et M. Lalanue, sera mis de côlé, et que
la commune n'aura pas à faire inutile-
ment l'énorme dépense de 80.000 francs
pour l'achat d'un emplacement, le plus
dangereux qu'onpuiHse trouver, pour
la réussite de cette entreprise.
Si malgré nos protestations, malgré
les avertissements que nous donnons,
malgré le cri d'alarme que nous jelons,
il était passé outre ; si le choix de l'em-
placement proposé venait à êlre adopté,
nous demanderions à l'Elat de ne pas
faire supporter par la Villo, ni celle
dépense de SO.OOO fr., ni une part quel-
conque dans les travaux et exploitation
de cette entreprise, qui ne peut qu'é-
chouer sur les terrains de Moulleau, et
qui serait désastreuse pour les finances
de notre ville.
Si l'Etal considère qu'il a dans ses at-
tributions do développer, tout au moins
d'encourager les oeuvres utiles à l'huma-
nité ; nous ne pouvons oublier qu'il a
aussi pour devoir d'empêcher les com-
munes de faire des prodigalités, et nous
croyons nous aussi faire notre devoir
en criant à l'Etat '. « Casse-cou. »
UN CoNTiunuAiiLE.
(A suivre).
Terrains à Moulleau
C'est avec une terreur bien légitime
que la population a été informée dos in-
lenlions de l'administration locale el du
Conseil municipal, ayant donné à enten-
dre qu'ils n'hésiteraient pas à contracter
un nouvel emprunt".
A poine guéris d'un eMprSTS M GO0.OO0
francs dont les annuités se répartissent
sur dix-neuf années et paralyse''1,! pour
un aussi long laps de temps les A'iliati-
ves communales ; il faudrait que nous
fussions fous pour souscrire une opéra-
tion analogue.
Et quand on songe on outre que cet
emprunt n'aurait d'aulre motifs que
d'acheter à l'Etal les communaux arides
et encombrants qui constituent les ter-
rains de Moulleau ; quand on songe que
c'est la mémo administration qui pour
acheter cos lorrains veut faire un em-
prunt, alors qu'elle devrait, par des dé-
libérations fortement motivées, supplier
l'Etal de ne jamais vendre, de ne jamais
déboiser ni laisser déboiser ce rideau
protecteur de pins qui a toujours été
destiné à défendre notre ville des vents
du large ; on se demande qu'elle valeur
administrative peut avoir le maire qui
actuellement dirige cette cilé; ou plutôt
si sa valeur n'est pas radicalement né-
gative.
Il nous reste cependant un espoir qui
va se confirmant de jour en jour ; c'est
que l'administration supérieure, tutrice
de la commune mineure, n'autorisera
jamais Arcachon a commettre cette
faute ruineuse.
Il en sera pour M. Veyrier Montagnè-
res des terrains de Moulleau comme de sa
velléité de politique personnelle autant
qu'inopportune, d'ériger en ce moment
la station balnéaire en canton.
Pas tant de politique, M. le Maire, et
un peu plus d'activiié pour nos intérêts
industriels el commerciaux, pour l'ac-
croissement de notre clientèle hivernale
pour le développement de notre publi-
cité I
Malheureusement M. le Maire est
agité, remuant et inquiet plntôt que vé-
ritablement actif ; il aime plus le bruit
que la besogne; c'est (comme on disait
de Morny), uu hanneton dans un tam-
bour.
Mais heureusement aussi, que dans les
sphères administratives, ou commence
à en revenir de ces moeurs impériales
qui se sont prolongées trop longtemps
sous la troisième République, et qui ne
tendaient à rien moins que d'accréditer
ces théories absolument fausses en éco-
nomie politique : « Plus une ville a de
délies plus elle esl riche. »
Le crédit des villes a ses limites com-
me celui des particuliers. La ville ou le
particulier qui peuvent vivre sur leurs
ressources propres, sans faire appel à
leur crédit, sont naturellement beau-
coup plus riches, puisqu'ils conservent
un fonds de réserve. Il est toujours im-
prudent de grever l'avenir, el quiconque
emprunte so lie les mains plus ou moins
mais infailliblement.
Comme exemple de celle tendance à
se délier de l'emprunt, nous citerons la
première ville de France, celle dont le
budget est plus élevé que celui du royau-
me de Belgique tout entier.
« M. Lelèvre, conseiller municipal d»
quartier de la Sorbonuo, vient d'établir
le rapport général sur le budget de la
Ville de Paris, pour 1905.
Le rapporteur général s'élève contre
le système des emprunts. Dans uu ta-
bleau fort habilement présenté, il montre
quelles charges l'amortissement et l'in-
térêt créent pour le budget municipal,
surtout quand le remboursement dos
annuités esl à longue échéance.
Jusqu'au Si décembre 190;l, M. Lefôvre
estime que la Ville a payé 2.700.UG0.SKÏ
francs, pour 2.31G.8-1G.51G francs de
travaux. Le service de la detle aurait
donc absorbé 400 millions.
Au lieu de renouveler les emprunts
lorsqu'ils viendront à expiration, lerap
porteur préférerait que l'on employai à
de grands travaux les annuités qui leur
étaient consacrées.
Dès .1005, l'administration préparerait
un plan d'ensemble allant de 1009 à.
l!»3-l el établissant pour .r<00 millions de
grands travaux à exécuter.
Ces travaux s'exécuteraient sans à-
coups, avec des ressources régulières,
selon une méthode suivie el sans grever
j davantage les contribuables. »
Cos sages principes se répandront pou
à peu dans tonlos les communes de
France, el les malhoureux contribuables
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.17%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.17%.
- Collections numériques similaires Saxe François Xavier Saxe François Xavier /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Saxe François Xavier" or dc.contributor adj "Saxe François Xavier")Thévenot Arsène Thévenot Arsène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Thévenot Arsène" or dc.contributor adj "Thévenot Arsène")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k61581791/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k61581791/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k61581791/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k61581791/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k61581791
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k61581791
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k61581791/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest