Titre : L'Avenir d'Arcachon : organe des intérêts politiques, industriels et maritimes de la contrée ["puis" Journal des intérêts balnéaires, industriels et maritimes de la contrée. Organe spécial d'ostréiculture]
Éditeur : [s.n.] (Arcachon)
Date d'édition : 1902-11-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327080521
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 novembre 1902 16 novembre 1902
Description : 1902/11/16 (A44,N2606). 1902/11/16 (A44,N2606).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6158068w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11512
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
44eAnnée. — N° 2606.
L,e Numéro : i() Centimes
Dimanche 16 Novembre 1902.
LAVENIR
CACHOT
Journal des Intérêts Balnéaires, Industriels et Ostréicoles de la Contrée
IF^A.Fl.A.ISS&.A.ÏMTr L/E !D I MAINT CI^EI
ABONNEMENTS
Pour la Saison 4 fr.
Arcachon et le département de là Gironde, l'année. . 8 fr.
Pour les autres départements de France 10 fr.
Pour les pays étrangers ta fr.
On s'abonne à Arcachon aux bureaux du Journal ; a Bordeaux,
la Société des Annonces de l'Agence lavas, péristyle du Grand-Théâtre,
à Paris, à l'Agence Havas, place de la Bourse.
Rédacteur en chef : de GABORY
Bureau du Journal : 9, avenue Lamartine, 9
BUREAU de l'IMPRIMERIE : 12, avenue Régnauld, 12
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20 c
40 c.
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dans toutes les Agences de Publicité.
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Voir A la quatrième page la
Liste des Etrangers.
DES DISTRACTIONS
pour les Étrangers
Je demandais: la semaine der-
nière qu'on s'occupât de captiver
nos hôtes, en créant pour l'été un
Casino de la Plage, et pour la co-
lonie d'hiver en rendant le Casino
de la Forêt confortable et accessible
à tous.
Si je me plains de ce que l'admi-
nistration de M. Veyrier'-Montagnè-
res n'a rien fait pour accroître l'im-
portance de notre station hivernale,
ce qui porte non seulement préju-
dice aux propriétaires de villas,
mais au commerce local ; je félicite
au contraire la population locale
d'avoir affirmé sa vitalité, en créant
dans le pays une industrie de plus.
Jusqu ici on ne parlait guère
d'Arcachon au point de vue indus-
triel, qu'en citant l'ostréiculture.
Or l'industrie de la pêche cotiôre
qui a porté de une à quatre ses mai-
sons d'exportation, et élevé de six à
vingt le nombre de ses bateaux à
vapeur, a certainement accru l'im-
portance commerciale de notre cen-
tre.
Quoiqu'il en soit, la grande res-
source de ce pays au sol ingrat et
au climat merveilleux, doit être tou-
jours son titre de station climatique.
Si la place ne m'était mesurée, je
vous exposerais ce qu'ont fait les
Anglais dès l'année 1685, pour se
créer, dans leurs pays brumeux,
des stations relativement climati-
ques comme Buxton, Tunbridge-
wells et Bath ; ce qu'ils font au
jourd'hui encore pour Cheltenham
et Brighlon.
Je répéterais ce que vous savez,
que les seules stations françaises,
qui peuvent être réputées climati-
ques, sont celles qui sont hiverna-
les. Or, nous n'en comptons que
trois : Nice et ses annexes, Pau et
Arcachon.
Je constate que si Nice, Cannes
et Menton sont bien hivernales ; si
Pau mérite aussi ce titre essentiel ;
Arcachon a une supériorité sur tout
ce groupe. Laquelle donc ? C'est
que, aussi hivernale que ses congé-
nères, elle est de plus station d'été.
Le groupe de Nice n'est pas habita-
ble l'été à cause de ces chaleurs tor-
rides ; en outre, ce groupe n'est pas
Sylvain ; il possède une admirable
flore, mais la moindre forêt de pins
résineux ferait beaucoup mieux l'af-
faire pour les poitrines de ses ma-
lades.
Pau n'a pas plus que Nice une
colonie estivale, et eniïn cette der-
nière ville ne possède pas le climat
marin.
Et je m'étonne à bon droit, qu'avec
cette suprématie de topographie
climatique, Arcachon ne voie pas,
chaque année, décupler sa clientèle.
11 laut qu'il y ait là un vice radi-
cal : le défaut de Publicité. Ces
avantages que je m'évertue à si-
gnaler; nous sommes seuls à les
connaître ; ces vérités banales pour
tous ceux qui ont habité Arcachon,
personne ne s'inquiète de les propa
ger au loin.
Pour la première fois, depuis six
ans au moins que cette municipa-
lité existe, on parle d'affiches en
faveur d'Arcachon. Et combien do
quolibets ne nous ont pas depuis
plusieurs années, décochés le jour-
nal du Maire et les autres, quand
nous réclamions à cors et à cris,
que l'on lit connaître notre station !
Je disais dans mon dernier nu-
méro : Quand M. le Préfet do la Gi-
ronde nous fait l'honneur, pour la
première fois, de venir visiter Ar-
cachon, pourquoi M. le Maire l'em-
mène-t-il à Moulleau ? C'est la réé-
dition de ce qui s'est passé pour, le
Prince de Monaco. Notre distingué
visiteur est conduit également et
toujours à Moulleau ; pendant que
nous autres, seigneurs de moindre
importance, sommes invités à dé-
jeuner tout seuls au Grand-Hôtel,
il y a là une anomalie regrettable,
et qui se perpétue, et qu'on ne sau-
ratt tolérer plus longtemps.
Moulleau est un quartier d'Arca-
chon tout aussi intéressant que l'est
le quartier Saint-Ferdinand, au
point de vue ostréicole ; mais il ne
laut pas perdre le centre de vue ; et
le centre, c'est Arcachon lui-même.
Les colonies hivernales sont ha-
bituées à avoir de la musique, à
Nice, à Pau, à Biarritz, partout.
Une de nos deux Sociétés musi-
cales a été étranglée, nous fondons
sur l'autre nos espérances ; et cela
encore ne suffit pas.
On nous annonce pour le Casino
d'hiver un orchestre Pascal. C'est
fort bien. Mais le journal du Maire
qui passe son temps à nous criti-
quer, ne terait-il pas mieux de
s'inspirer des besoins du pays et de
nous tenir au courant de ce que
l'Administration a l'intention de
faire...
Un Maire qui habiterait cons-
tamment Arcachon s'apercevrait
bien vite du marasme dans lequel
nous tombons.
Ce ne sont pas seulement les tram-
ways promis et que l'on n'a pas fait;
la Délense de la Plage promise et
que l'on n'a pas faite; les Chemins
en forêt promis et que l'on n'a pas
fait ; le Casino de la Plage promis
et que l'on n'a pas fait ; l'Eclairage
de la Ville toute la nuit promis et
que l'on n'a pas fait ; le Champ de
Courses promis et que l'on n'a pas
fait, puisque le Vélodrome lui-même
a disparu ; ce sont les sports qu'il
fallait encourager, et que l'on écra-
se, en proposant, alors qu'une af-
faire de 60.000 francs était possible,
en proposant dis-je, une utopie de
250.000 francs, voire même d'un
million cinq cent mille francs. C'est
à croire que l'on tente de découra-
ger les initiatives privées, par l'é-
normité des exagérations voulues.
Il a été question d'un golf, d'un
tir aux pigeons, d'un stand pour
concours hippique", et qui coûte-
raient 60.000 ira_ncs. Va-t-il encore
falloir passer ces espérances aux
prolits et pertes, comme nous le
faisons depuis des années pour les
tramways et tout ce que nous avons
énumérô ?
Si le concours financier de la
Ville ne peut plus être espéré ; si
l'emprunt de six cent mille francs
est épuisé, (car nous ne sommes
tenus au courant de rien par la
presse municipale); pouvons-nous
au moins compter sur le concours
moral et effectif de la municipalité?
Les élections nous sont parfaite-
ment indifférentes et la politique
n'est pas ici en jeu. 11 nous est tout-
à-fait égal que' M. Vcyrier-Monta-
gnôres cumule ou ne cumule pas
les fonctions de Maire avec celles
Conseiller général, si nos intérêts
locaux n'en doivent pas profiter.
Sur la question du cumul, nous
avons déjà dit maintes lois, que la
République devrait cire assez/ri-
che en hommes pour répartir les
fonctions publiques sur plusieurs
têtes, au lieu de grouper des pou-
voirs entre les mains d'un seul,
comme on le fait partout, au plus
grand détriment de la démocratie.
Sur la question des intérêts lo-
caux, je préférerais do beaucoup,
je l'avoue franchement, un Maire
plus pratique qu'élégant, plus hom-
me d affaires que sporstman, plus
arcachonnais qu'ignorant de nos
besoins.
Il m'en coûte de confier à la pres-
se, cette pénurie dont nous souf-
frons. Mais les insistances devien-
nent de jour en jour plus vives, les
réclamations plus pressantes.
Notre mission est de réclamer le
service et le fonctionnement de nos
villas, de représenter la défense
commerciale, de demander le déve-
loppement et le progrès de notre
station.
Je le répète en terminant, nous
avons l'incomparable avantage d'ê-
tre une station d'été comme d'hiver.
On ne s'en douterait pas. Et cepen-
dant nous n'avons pas le droit de
végéter.
Or nous végétons sans aboutir à
rien. Ce ne sont que des promesses,
festons et astragales. La voierie,
les travaux publics n'ont point fait
un pas depuis six ans.
On discute, on babille, on jabole,
pour connaître au thermomètre de
la popularité électorale, combien
gagne ou perd de degrés notre pre-
mier magistrat.
Mais nos hivernants font foin de
cette politique. Ils n'ont pas de dis-
tractions, ils baillent et prennent le
train. 11 est à souhaiter que l'on
s'occupe d'accroître et de retenir la
colonie hivernale. L'a raison d'être
de notre station en dépend.
E. G.
LE LYCEE
CLIMATIQUE ET COLONIAL
M. le docteur Pauliet a reçu de M.
Eug. Etienne, député de l'Algérie, ancien
sous-secrétaire d'Elal aux Colonies et
président du groupe parlementaire colo-
nial, la lettre suivante :
« Monsieur,
» Je viens de recevoir votre lettre avec
les documents qui raccompagnent et
m'empresse de vous dire que j'adhère
avec plaisir au Comité d'initiative du
Lycée climatique et colonial d'Arcachon.
» Croyez, Monsieur, à mes sentiments
dévoués.
» Eug. ETIENNE. »
On lit dans la Franco du 13 novembre :
« Certains de nos lecteurs voudraient
savoir comment l'idée du lycée climati-
que s'est associée avec les préoccupa-
tions d'enseignement colonial, si légiti-
mes et si actuelles. L'idée était en germe,
semble-l-il, dans le projet primitif qui
faisait la part la plus large aux déshéri-
tés de la santé, aux jeunes gens qu'un
air vicié ou un climat trop dur condam-
nerait à interrompre ou à abandonner
leurs études. Le mouvement qui s'est
produit récemment en faveur de l'édu-
cation coloniale a conduit tout naturel-
lement à songer au lycée climatique
projeté, pour y créer, tout au moins,
une section spécialement destinée aux
enfants de nos colonies encore mal habi-
tués à la vie de la métropole.
» 11 est, en eiïel, facile de comprendre
qu'uu établissement fondé selon les rè-
gles de l'hygiène la mieux entendue,
dans un climat aussi doux que le nôtre,
sous ce ciel d'Arcachon presque toujours
clair, avec une température peu varia-
ble et un sol que fuit l'humidité, avec le
double avantage d'un air marin forti-
fiant et des senteurs balsamiques de la
forêt, paraisse tout désigné pour l'accli-
matation des nouveaux venus dans des
zones moins clémentes, comme il est
tout indiqué pour les enfants délicats et
anémiés do nos grandes villes.
» Voilà ce qu'ont bien compris, parmi
les adhérents — et non les moindres,—
de la première heure, les membres les
plus distingués de l'a Société d'ethno-
graphie de Paris, en particulier le pré-
sident M. Léon de Rosny et le secrétai-
re général M. Prêt, qui ont fait ressortir
avec leur compétence indiscutée l'utilité
de cette fondation au point de vue-des
études coloniales que l'on s'efforce à
juste titre de développer aujourd'hui.
» Une autre considération d'ordre
plus général plaide d'ailleurs dans le
même sens, au moment même où l'opi-
nion publique s'effraye à bon droit des
progrès si rapides de la tuberculose.
C'est surtout en songeant à ce fléau dont
l'envahissement appelle des mesures
qu'on doit affirmer que « prévenir vaut
mieux que guérir ». 11 ne s'agit plus ici
de philanthropie pure, mais d'une défen-.
se urgente à organiser et la question
d'éducation climatique prend dès lors
une portée nationale.
» 11 est certain que nous ne possédons
pas en France de refuges sûrs pour ceux
que menace le terrible Jmal. Le dauger
que courent les enfants dans les agglo-
mérations urbaines ne saurait, d'autre
part, être exagéré, de récentes statisti-
ques le prouvent. La création d'un éta-
blissement où se trouvent réunies, avec
les avantages d'une solide instruction,
les conditions de salubrité, de sécurité,
pour une catégorie de plus en plus nom-
breuse des enfants de la France, s'im-
pose donc comme une nécessité urgente.
» L'expérience est faite, d'ailleurs, et
il serait au moins étrange que l'adminis-
tration publique, en France, se préoc-
cupai moins d'une [création dont l'utilité
paraît amplement démontrée, qufc l'ont
fait à leur profil personnel et avec un
plein succès les congréganistes d'Arca-
chon.
» Nos aimables lecteurs en convien-
dront avec nous, ce sont là non assuré-
ment toutes les raisons, .mais du moins
de très suffisants motifs qui militent en
faveur du lycée climatique et colonial
arcachonnais. »
JEU DE GOLF
Lundi dernier nous avons visité le jeu
de golf, à l'occasion du premier voyage
du break du Grand-Hôtel ; et nous avons
vu jouer pour la première fois.
Nous comprenons maintenant combien
il est difficile de trouver, à proximité
d'une ville, un terrain inculte et assez
vaste pour satisfaire aux exigences du
jeu.
Le jeu consiste à lancer une petite
balle en caoutchouc ou gutta percha, à
à l'aide de cannes, ayant des crosses en
bois ou en mêlai ; et de faire tomber la
balle dans une série de petits trous, de
12 centimètres de diamètre, suivant le
moindre nombre de coups possible.
Celui qui donne le moins de coups en
faisant tomber sa balle dans un trou,
gagne uu point -, et celui qui gagne le
plus de points, gagne le match.
Le jeu entier comprend dix-huit trous.
A Arcachon il n'y a qu'un demi jeu de
neuf trous. Les trous doivent se trouver
au milieu de pelouses, très bien soignées,
très lisses comme un billard, ayant une
étendue de Irois à quatre ares chacune.
Malheureusement, à Arcachon ces pe-
louses sont beaucoup plus petites, et
leur entretien laisse beaucoup à désirer.
Ces pelouses appelées "greens" sont
éloignées des points de départ, appelés
"tees , de dislances qui peuvent varier
do cent mètres à cinq cents moires. A
Arcachon la plus longue distance est de
Irois ceuls mètres, et la plus courte d'un
peu moins de conl moires. Un joueur de
force moyenne peut envoyer s'a balle à
cent cinquante mètres, et on un seul
coup. Les forts joueurs font souvent
plus do deux cents mètres ; et les joueurs
extraordinaires font quelquefois plus de
trois eenls mètres. Les dames font par
fois des coups d'environ deux cents mo-
ires.
Le lorrain doit élro couvert d'une her-
be Une et courte, telle qu'il eu pousse
dans les vallons, entre les dunes qui
bordent la mer. C'est là le vrai terrain
du jeu ; mais cela ne se trouve pas à la
portée de tout le monde. L'herbe sur la
lande de Meyran est trop pauvre. Pour-
tant cela vaut beaucoup mieux qu'une
herbe trop riche. Le terrain, aussi, doit
être accidenté. Celui de Meyran esl trop
plal. Sauf ces deux défauts — dont le
premier, du'resle, est corrigeable — sauf
aussi sa distance de la ville — défaut ir-
réparable — la lande de Meyran fournit
un terrain excellent pour le golf.
11 serait à-souhaiter qu'un jeu fut créé
sur les terrains de M. de Maupassant en
face l'octroi du Mouëng. C'est bien à la
portée de la ville ; et le terrain y est
très propice, étant accidenté, et en plu-
sieurs endroits couvert de l'herbe fine
dont nous avons parlé. Son seul défaut
est d'être un peu exigu pour un jeu de
premier ordre. Il faudrait là beaucoup
d'aménagements, pour y établir un jeu
de dix-huit trous sans avoir des distan-
ces des "tees" aux "greens" trop cour-
tes.
Le jeu de Golf est très ancien. Origi-
naire de Flandre et des Pays-Bas, il a
existé, avec quelques modifications, en
Ecosse depuis plusieurs siècles. Mais il
n'est devenu à la mode partout que de-
puis un quart de siècle. Les Golf-Clubs
d'aujourd'hui sont plus nombreux que
les joueurs de golf ne l'étaient il y a
cinquante ans. A présent chaque station
possède, ou possédera bientôt, sou jeu
de golf, dont quelques-uns se trouvent
sur des terrains qui ne s'y prélent pas
beaucoup. Un numéro récent du "Golf
lllustrated" contient une notice sur le
jeu de golf de Hombourg, lequel esl tout
à fait eu miniature, les dislances va-
riant do trente à cent mètres. Sur ce
jeu minuscule on dépense des sommes
énormes. Celle année on a acheté pour
douze cent ciuquante francs de sable,
pour mellre dans les "bunkers". On a
dépensé aussi cinq mille francs en vue de
la canalisation d'eau pour les "greens".
A Varese, en Italie, il y a un autre jeu
en miniature, dans un pré mesurant
deux cent métrés sur cinquante.
Le jeu de golf esl, à la fois, très aris-
tocratique et très démocratique. Les
anciens jeux en Ecosse étaient pour la
plupart libres et ouverts à tout le mon-
de, ou en paiement d'un droil minime
pour l'entretien, ou même sans aucun
paiement. Les Golf-Clubs composés de
gens riches, se servaient de ces jeux en
contribuant à leur entretien, mais leurs
membres n'avaient pas le droit exclusif
d'y jouer, ni même la priorité en cas
d'encombrement. Il leur fallait attendre
leur tour. On partait par numéro d'or-
dre, comme ou monte dans un tramway.
Ou y voyait souvent des industriels com-
mencer leur partie tandis que des mi-
lords alleudaient leur tour. Depuis quel-
ques années plusieurs Golf-Clubs sont
devenus seuls propriétaires de leurs
jeux ; mais il reste encore beaucoup de
jeux ouverts.
Les jeux ouverts récemment créés
sont, pour la plupart, la propriété des
Municipalités ou des Compagnies de
chemins de fer. Ces derniers possèdent
plusieurs jeux en Ecosse, et en Irlande,
où elles ont acheté pour presque rien
des centaines d'hectares de dunes, près
de leur ligne ; y ont bâti des grands hô-
tels, et ont fait des jeux de golf, qu'elles
louent aux Clubs tenus de laisser jouer
les clients de l'hôlel, dont, du reste, la
plupart sont des membres des Clubs.
Ainsi des terres sans aucune valeur
ont été, à cause de la popularité de ce
jeu, transformées en propriétés de gran-
de valeur. Même, losqu'elles ne soin pas
propriétaires des jeux de golf, les Com-
pagnies do chemins de fer en Angleter-
re accordent aux membres des jeux do
golf des billets d'aller el retour au prix
du voyage simple ; el elles y trouvent
'eur comple.
Les jeux municipaux sont assez nom-
breux," el sont ouverts à toul le monde
en paiement d'un droil pour l'enlrelieu.
Bournemoulh, l'Arcachon d'Angleter-
lerre, en possède un, qui esl, dil-on, de-
venu une propriété d'une grande valeur.
Si le golf était aussi à la mode en Fran-
ce qu'il l'est dans le Royaume-Uni, la
ville d'Arcachon ferait une excellente
affaire en achetant le terrain de M. do
Maupassant pour y établir un jeu do
golf, qui deviendrait sûrement un des
meilleurs du Continent Européen. Que
cela se fasse par la Ville, ou par une So-
ciété quelconque, il importe peu ; mais
que cela se fasse, et au plus vite.
L,e Numéro : i() Centimes
Dimanche 16 Novembre 1902.
LAVENIR
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Arcachon et le département de là Gironde, l'année. . 8 fr.
Pour les autres départements de France 10 fr.
Pour les pays étrangers ta fr.
On s'abonne à Arcachon aux bureaux du Journal ; a Bordeaux,
la Société des Annonces de l'Agence lavas, péristyle du Grand-Théâtre,
à Paris, à l'Agence Havas, place de la Bourse.
Rédacteur en chef : de GABORY
Bureau du Journal : 9, avenue Lamartine, 9
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Liste des Etrangers.
DES DISTRACTIONS
pour les Étrangers
Je demandais: la semaine der-
nière qu'on s'occupât de captiver
nos hôtes, en créant pour l'été un
Casino de la Plage, et pour la co-
lonie d'hiver en rendant le Casino
de la Forêt confortable et accessible
à tous.
Si je me plains de ce que l'admi-
nistration de M. Veyrier'-Montagnè-
res n'a rien fait pour accroître l'im-
portance de notre station hivernale,
ce qui porte non seulement préju-
dice aux propriétaires de villas,
mais au commerce local ; je félicite
au contraire la population locale
d'avoir affirmé sa vitalité, en créant
dans le pays une industrie de plus.
Jusqu ici on ne parlait guère
d'Arcachon au point de vue indus-
triel, qu'en citant l'ostréiculture.
Or l'industrie de la pêche cotiôre
qui a porté de une à quatre ses mai-
sons d'exportation, et élevé de six à
vingt le nombre de ses bateaux à
vapeur, a certainement accru l'im-
portance commerciale de notre cen-
tre.
Quoiqu'il en soit, la grande res-
source de ce pays au sol ingrat et
au climat merveilleux, doit être tou-
jours son titre de station climatique.
Si la place ne m'était mesurée, je
vous exposerais ce qu'ont fait les
Anglais dès l'année 1685, pour se
créer, dans leurs pays brumeux,
des stations relativement climati-
ques comme Buxton, Tunbridge-
wells et Bath ; ce qu'ils font au
jourd'hui encore pour Cheltenham
et Brighlon.
Je répéterais ce que vous savez,
que les seules stations françaises,
qui peuvent être réputées climati-
ques, sont celles qui sont hiverna-
les. Or, nous n'en comptons que
trois : Nice et ses annexes, Pau et
Arcachon.
Je constate que si Nice, Cannes
et Menton sont bien hivernales ; si
Pau mérite aussi ce titre essentiel ;
Arcachon a une supériorité sur tout
ce groupe. Laquelle donc ? C'est
que, aussi hivernale que ses congé-
nères, elle est de plus station d'été.
Le groupe de Nice n'est pas habita-
ble l'été à cause de ces chaleurs tor-
rides ; en outre, ce groupe n'est pas
Sylvain ; il possède une admirable
flore, mais la moindre forêt de pins
résineux ferait beaucoup mieux l'af-
faire pour les poitrines de ses ma-
lades.
Pau n'a pas plus que Nice une
colonie estivale, et eniïn cette der-
nière ville ne possède pas le climat
marin.
Et je m'étonne à bon droit, qu'avec
cette suprématie de topographie
climatique, Arcachon ne voie pas,
chaque année, décupler sa clientèle.
11 laut qu'il y ait là un vice radi-
cal : le défaut de Publicité. Ces
avantages que je m'évertue à si-
gnaler; nous sommes seuls à les
connaître ; ces vérités banales pour
tous ceux qui ont habité Arcachon,
personne ne s'inquiète de les propa
ger au loin.
Pour la première fois, depuis six
ans au moins que cette municipa-
lité existe, on parle d'affiches en
faveur d'Arcachon. Et combien do
quolibets ne nous ont pas depuis
plusieurs années, décochés le jour-
nal du Maire et les autres, quand
nous réclamions à cors et à cris,
que l'on lit connaître notre station !
Je disais dans mon dernier nu-
méro : Quand M. le Préfet do la Gi-
ronde nous fait l'honneur, pour la
première fois, de venir visiter Ar-
cachon, pourquoi M. le Maire l'em-
mène-t-il à Moulleau ? C'est la réé-
dition de ce qui s'est passé pour, le
Prince de Monaco. Notre distingué
visiteur est conduit également et
toujours à Moulleau ; pendant que
nous autres, seigneurs de moindre
importance, sommes invités à dé-
jeuner tout seuls au Grand-Hôtel,
il y a là une anomalie regrettable,
et qui se perpétue, et qu'on ne sau-
ratt tolérer plus longtemps.
Moulleau est un quartier d'Arca-
chon tout aussi intéressant que l'est
le quartier Saint-Ferdinand, au
point de vue ostréicole ; mais il ne
laut pas perdre le centre de vue ; et
le centre, c'est Arcachon lui-même.
Les colonies hivernales sont ha-
bituées à avoir de la musique, à
Nice, à Pau, à Biarritz, partout.
Une de nos deux Sociétés musi-
cales a été étranglée, nous fondons
sur l'autre nos espérances ; et cela
encore ne suffit pas.
On nous annonce pour le Casino
d'hiver un orchestre Pascal. C'est
fort bien. Mais le journal du Maire
qui passe son temps à nous criti-
quer, ne terait-il pas mieux de
s'inspirer des besoins du pays et de
nous tenir au courant de ce que
l'Administration a l'intention de
faire...
Un Maire qui habiterait cons-
tamment Arcachon s'apercevrait
bien vite du marasme dans lequel
nous tombons.
Ce ne sont pas seulement les tram-
ways promis et que l'on n'a pas fait;
la Délense de la Plage promise et
que l'on n'a pas faite; les Chemins
en forêt promis et que l'on n'a pas
fait ; le Casino de la Plage promis
et que l'on n'a pas fait ; l'Eclairage
de la Ville toute la nuit promis et
que l'on n'a pas fait ; le Champ de
Courses promis et que l'on n'a pas
fait, puisque le Vélodrome lui-même
a disparu ; ce sont les sports qu'il
fallait encourager, et que l'on écra-
se, en proposant, alors qu'une af-
faire de 60.000 francs était possible,
en proposant dis-je, une utopie de
250.000 francs, voire même d'un
million cinq cent mille francs. C'est
à croire que l'on tente de découra-
ger les initiatives privées, par l'é-
normité des exagérations voulues.
Il a été question d'un golf, d'un
tir aux pigeons, d'un stand pour
concours hippique", et qui coûte-
raient 60.000 ira_ncs. Va-t-il encore
falloir passer ces espérances aux
prolits et pertes, comme nous le
faisons depuis des années pour les
tramways et tout ce que nous avons
énumérô ?
Si le concours financier de la
Ville ne peut plus être espéré ; si
l'emprunt de six cent mille francs
est épuisé, (car nous ne sommes
tenus au courant de rien par la
presse municipale); pouvons-nous
au moins compter sur le concours
moral et effectif de la municipalité?
Les élections nous sont parfaite-
ment indifférentes et la politique
n'est pas ici en jeu. 11 nous est tout-
à-fait égal que' M. Vcyrier-Monta-
gnôres cumule ou ne cumule pas
les fonctions de Maire avec celles
Conseiller général, si nos intérêts
locaux n'en doivent pas profiter.
Sur la question du cumul, nous
avons déjà dit maintes lois, que la
République devrait cire assez/ri-
che en hommes pour répartir les
fonctions publiques sur plusieurs
têtes, au lieu de grouper des pou-
voirs entre les mains d'un seul,
comme on le fait partout, au plus
grand détriment de la démocratie.
Sur la question des intérêts lo-
caux, je préférerais do beaucoup,
je l'avoue franchement, un Maire
plus pratique qu'élégant, plus hom-
me d affaires que sporstman, plus
arcachonnais qu'ignorant de nos
besoins.
Il m'en coûte de confier à la pres-
se, cette pénurie dont nous souf-
frons. Mais les insistances devien-
nent de jour en jour plus vives, les
réclamations plus pressantes.
Notre mission est de réclamer le
service et le fonctionnement de nos
villas, de représenter la défense
commerciale, de demander le déve-
loppement et le progrès de notre
station.
Je le répète en terminant, nous
avons l'incomparable avantage d'ê-
tre une station d'été comme d'hiver.
On ne s'en douterait pas. Et cepen-
dant nous n'avons pas le droit de
végéter.
Or nous végétons sans aboutir à
rien. Ce ne sont que des promesses,
festons et astragales. La voierie,
les travaux publics n'ont point fait
un pas depuis six ans.
On discute, on babille, on jabole,
pour connaître au thermomètre de
la popularité électorale, combien
gagne ou perd de degrés notre pre-
mier magistrat.
Mais nos hivernants font foin de
cette politique. Ils n'ont pas de dis-
tractions, ils baillent et prennent le
train. 11 est à souhaiter que l'on
s'occupe d'accroître et de retenir la
colonie hivernale. L'a raison d'être
de notre station en dépend.
E. G.
LE LYCEE
CLIMATIQUE ET COLONIAL
M. le docteur Pauliet a reçu de M.
Eug. Etienne, député de l'Algérie, ancien
sous-secrétaire d'Elal aux Colonies et
président du groupe parlementaire colo-
nial, la lettre suivante :
« Monsieur,
» Je viens de recevoir votre lettre avec
les documents qui raccompagnent et
m'empresse de vous dire que j'adhère
avec plaisir au Comité d'initiative du
Lycée climatique et colonial d'Arcachon.
» Croyez, Monsieur, à mes sentiments
dévoués.
» Eug. ETIENNE. »
On lit dans la Franco du 13 novembre :
« Certains de nos lecteurs voudraient
savoir comment l'idée du lycée climati-
que s'est associée avec les préoccupa-
tions d'enseignement colonial, si légiti-
mes et si actuelles. L'idée était en germe,
semble-l-il, dans le projet primitif qui
faisait la part la plus large aux déshéri-
tés de la santé, aux jeunes gens qu'un
air vicié ou un climat trop dur condam-
nerait à interrompre ou à abandonner
leurs études. Le mouvement qui s'est
produit récemment en faveur de l'édu-
cation coloniale a conduit tout naturel-
lement à songer au lycée climatique
projeté, pour y créer, tout au moins,
une section spécialement destinée aux
enfants de nos colonies encore mal habi-
tués à la vie de la métropole.
» 11 est, en eiïel, facile de comprendre
qu'uu établissement fondé selon les rè-
gles de l'hygiène la mieux entendue,
dans un climat aussi doux que le nôtre,
sous ce ciel d'Arcachon presque toujours
clair, avec une température peu varia-
ble et un sol que fuit l'humidité, avec le
double avantage d'un air marin forti-
fiant et des senteurs balsamiques de la
forêt, paraisse tout désigné pour l'accli-
matation des nouveaux venus dans des
zones moins clémentes, comme il est
tout indiqué pour les enfants délicats et
anémiés do nos grandes villes.
» Voilà ce qu'ont bien compris, parmi
les adhérents — et non les moindres,—
de la première heure, les membres les
plus distingués de l'a Société d'ethno-
graphie de Paris, en particulier le pré-
sident M. Léon de Rosny et le secrétai-
re général M. Prêt, qui ont fait ressortir
avec leur compétence indiscutée l'utilité
de cette fondation au point de vue-des
études coloniales que l'on s'efforce à
juste titre de développer aujourd'hui.
» Une autre considération d'ordre
plus général plaide d'ailleurs dans le
même sens, au moment même où l'opi-
nion publique s'effraye à bon droit des
progrès si rapides de la tuberculose.
C'est surtout en songeant à ce fléau dont
l'envahissement appelle des mesures
qu'on doit affirmer que « prévenir vaut
mieux que guérir ». 11 ne s'agit plus ici
de philanthropie pure, mais d'une défen-.
se urgente à organiser et la question
d'éducation climatique prend dès lors
une portée nationale.
» 11 est certain que nous ne possédons
pas en France de refuges sûrs pour ceux
que menace le terrible Jmal. Le dauger
que courent les enfants dans les agglo-
mérations urbaines ne saurait, d'autre
part, être exagéré, de récentes statisti-
ques le prouvent. La création d'un éta-
blissement où se trouvent réunies, avec
les avantages d'une solide instruction,
les conditions de salubrité, de sécurité,
pour une catégorie de plus en plus nom-
breuse des enfants de la France, s'im-
pose donc comme une nécessité urgente.
» L'expérience est faite, d'ailleurs, et
il serait au moins étrange que l'adminis-
tration publique, en France, se préoc-
cupai moins d'une [création dont l'utilité
paraît amplement démontrée, qufc l'ont
fait à leur profil personnel et avec un
plein succès les congréganistes d'Arca-
chon.
» Nos aimables lecteurs en convien-
dront avec nous, ce sont là non assuré-
ment toutes les raisons, .mais du moins
de très suffisants motifs qui militent en
faveur du lycée climatique et colonial
arcachonnais. »
JEU DE GOLF
Lundi dernier nous avons visité le jeu
de golf, à l'occasion du premier voyage
du break du Grand-Hôtel ; et nous avons
vu jouer pour la première fois.
Nous comprenons maintenant combien
il est difficile de trouver, à proximité
d'une ville, un terrain inculte et assez
vaste pour satisfaire aux exigences du
jeu.
Le jeu consiste à lancer une petite
balle en caoutchouc ou gutta percha, à
à l'aide de cannes, ayant des crosses en
bois ou en mêlai ; et de faire tomber la
balle dans une série de petits trous, de
12 centimètres de diamètre, suivant le
moindre nombre de coups possible.
Celui qui donne le moins de coups en
faisant tomber sa balle dans un trou,
gagne uu point -, et celui qui gagne le
plus de points, gagne le match.
Le jeu entier comprend dix-huit trous.
A Arcachon il n'y a qu'un demi jeu de
neuf trous. Les trous doivent se trouver
au milieu de pelouses, très bien soignées,
très lisses comme un billard, ayant une
étendue de Irois à quatre ares chacune.
Malheureusement, à Arcachon ces pe-
louses sont beaucoup plus petites, et
leur entretien laisse beaucoup à désirer.
Ces pelouses appelées "greens" sont
éloignées des points de départ, appelés
"tees , de dislances qui peuvent varier
do cent mètres à cinq cents moires. A
Arcachon la plus longue distance est de
Irois ceuls mètres, et la plus courte d'un
peu moins de conl moires. Un joueur de
force moyenne peut envoyer s'a balle à
cent cinquante mètres, et on un seul
coup. Les forts joueurs font souvent
plus do deux cents mètres ; et les joueurs
extraordinaires font quelquefois plus de
trois eenls mètres. Les dames font par
fois des coups d'environ deux cents mo-
ires.
Le lorrain doit élro couvert d'une her-
be Une et courte, telle qu'il eu pousse
dans les vallons, entre les dunes qui
bordent la mer. C'est là le vrai terrain
du jeu ; mais cela ne se trouve pas à la
portée de tout le monde. L'herbe sur la
lande de Meyran est trop pauvre. Pour-
tant cela vaut beaucoup mieux qu'une
herbe trop riche. Le terrain, aussi, doit
être accidenté. Celui de Meyran esl trop
plal. Sauf ces deux défauts — dont le
premier, du'resle, est corrigeable — sauf
aussi sa distance de la ville — défaut ir-
réparable — la lande de Meyran fournit
un terrain excellent pour le golf.
11 serait à-souhaiter qu'un jeu fut créé
sur les terrains de M. de Maupassant en
face l'octroi du Mouëng. C'est bien à la
portée de la ville ; et le terrain y est
très propice, étant accidenté, et en plu-
sieurs endroits couvert de l'herbe fine
dont nous avons parlé. Son seul défaut
est d'être un peu exigu pour un jeu de
premier ordre. Il faudrait là beaucoup
d'aménagements, pour y établir un jeu
de dix-huit trous sans avoir des distan-
ces des "tees" aux "greens" trop cour-
tes.
Le jeu de Golf est très ancien. Origi-
naire de Flandre et des Pays-Bas, il a
existé, avec quelques modifications, en
Ecosse depuis plusieurs siècles. Mais il
n'est devenu à la mode partout que de-
puis un quart de siècle. Les Golf-Clubs
d'aujourd'hui sont plus nombreux que
les joueurs de golf ne l'étaient il y a
cinquante ans. A présent chaque station
possède, ou possédera bientôt, sou jeu
de golf, dont quelques-uns se trouvent
sur des terrains qui ne s'y prélent pas
beaucoup. Un numéro récent du "Golf
lllustrated" contient une notice sur le
jeu de golf de Hombourg, lequel esl tout
à fait eu miniature, les dislances va-
riant do trente à cent mètres. Sur ce
jeu minuscule on dépense des sommes
énormes. Celle année on a acheté pour
douze cent ciuquante francs de sable,
pour mellre dans les "bunkers". On a
dépensé aussi cinq mille francs en vue de
la canalisation d'eau pour les "greens".
A Varese, en Italie, il y a un autre jeu
en miniature, dans un pré mesurant
deux cent métrés sur cinquante.
Le jeu de golf esl, à la fois, très aris-
tocratique et très démocratique. Les
anciens jeux en Ecosse étaient pour la
plupart libres et ouverts à tout le mon-
de, ou en paiement d'un droil minime
pour l'entretien, ou même sans aucun
paiement. Les Golf-Clubs composés de
gens riches, se servaient de ces jeux en
contribuant à leur entretien, mais leurs
membres n'avaient pas le droit exclusif
d'y jouer, ni même la priorité en cas
d'encombrement. Il leur fallait attendre
leur tour. On partait par numéro d'or-
dre, comme ou monte dans un tramway.
Ou y voyait souvent des industriels com-
mencer leur partie tandis que des mi-
lords alleudaient leur tour. Depuis quel-
ques années plusieurs Golf-Clubs sont
devenus seuls propriétaires de leurs
jeux ; mais il reste encore beaucoup de
jeux ouverts.
Les jeux ouverts récemment créés
sont, pour la plupart, la propriété des
Municipalités ou des Compagnies de
chemins de fer. Ces derniers possèdent
plusieurs jeux en Ecosse, et en Irlande,
où elles ont acheté pour presque rien
des centaines d'hectares de dunes, près
de leur ligne ; y ont bâti des grands hô-
tels, et ont fait des jeux de golf, qu'elles
louent aux Clubs tenus de laisser jouer
les clients de l'hôlel, dont, du reste, la
plupart sont des membres des Clubs.
Ainsi des terres sans aucune valeur
ont été, à cause de la popularité de ce
jeu, transformées en propriétés de gran-
de valeur. Même, losqu'elles ne soin pas
propriétaires des jeux de golf, les Com-
pagnies do chemins de fer en Angleter-
re accordent aux membres des jeux do
golf des billets d'aller el retour au prix
du voyage simple ; el elles y trouvent
'eur comple.
Les jeux municipaux sont assez nom-
breux," el sont ouverts à toul le monde
en paiement d'un droil pour l'enlrelieu.
Bournemoulh, l'Arcachon d'Angleter-
lerre, en possède un, qui esl, dil-on, de-
venu une propriété d'une grande valeur.
Si le golf était aussi à la mode en Fran-
ce qu'il l'est dans le Royaume-Uni, la
ville d'Arcachon ferait une excellente
affaire en achetant le terrain de M. do
Maupassant pour y établir un jeu do
golf, qui deviendrait sûrement un des
meilleurs du Continent Européen. Que
cela se fasse par la Ville, ou par une So-
ciété quelconque, il importe peu ; mais
que cela se fasse, et au plus vite.
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