Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-08-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 12 août 1899 12 août 1899
Description : 1899/08/12 (A3,SER1,N94). 1899/08/12 (A3,SER1,N94).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6156856t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
REVUE MUNICIPALE
Reeueil d'Études sur les Questions édilitaires
Rédacteur en Chef : Albert MOIVTHEUIIi
NUMÉRO 9* 1" SÉRIE. — TOME II SAMEDI 12 AOÛT 1899
LA CRISE SOCIALISTE !
ET LES MUNICIPALITÉS
Si l'anathème lancé par Guesde et Vaillant
contre Millerand et ses amis, dont je suis, était
ratifié par le Congrès général du Parti socialiste
français, je me demande ce que deviendrait le
socialisme municipal prêché par Guesde avec
tant d'enthousiasme aux approches des élec-
tions générales de 1896, et combien, aux élec-
■tions de mai prochain, il nous en resterait de
ces deux cents municipalités conquises de haute
lutte sur les gros bonnets locaux, généralement
modérés et réactionnaires.
Car il ne faut pas le nier : A Montluçon, à
Lille, à Marseille, à Dijon, à Issoudun, à Tou-
lon, à Albi, dans vingt autres villes que je pour-
rais citer, ou bien les socialistes ont conquis la
municipalité grâce à l'appoint des voix républi-
caines, ou bien ils y sont entrés avec des élus
républicains, côte à côte sur la même, liste.
C'était là, ou je ne m'y connais pas, une « com-
promission », une « déviation » du programme
rigide de la lutte des classes. Pourtant, Guesde
applaudit et .Vaillant ne protesta point.
Le principe, ou plutôt la méthode de la con-
quête des pouvoirs publics par les socialistes fut
même poussée si loin, à Bordeaux, que Guesde
n'applaudit pas. Mais il ne protesta pas non
plus, et l'on put voir les socialistes et les roya-
listes bordelais, élus sur une liste commune,
entrer fraternellement au pouvoir municipal de
leur cité, Qui donc, à ce moment, protesta ?
Qui donc répudia, à la tribune de la Chambre,
le pacte de Bordeaux? Qui? Millerand, l'ex-
communié d'aujourd'hui.
Mais je n'écris ,pas cet article pour exposer
aux regards des lecteurs de la Revue municipale
une querelle déjà terminée, faute de combat-
tants du côté,où elle est venue, et aussi, je dois
le dire, parce qu'un congrès va prochainement
prononcer en toute souveraineté et sans rébel-
lion possible de la partdè quiconque. Je veux
examiner pourtant les conséquences qui résul-
teraient, pour le progrès social, en matière mu-
nicipale, du retour à la lutte des classes et au
programme rigide que Guesde voulut imposer
au socialisme, de 1879 à 1889, et auquel il en-
tend nous ramener.
A côté des deux cents municipalités de
France conquises par les socialistes, il en est
un nombre au moi-ns égal aux mains des radi-
caux et des républicains de principes, qui les >
ont conquises avec le concours des socialistes.
Si, désormais, ces alliances entre républicains
contre les réactions locales sont interdites aux
socialistes, les réactionnaires et les modérés
vont avoir beau jeu et le mois de mai prochain
sera pour eux un bien joli mois de mai.
Mais, que dis-je, il ne faudra même pas at-
tendre l'échéance fixée par la loi. Des révolu-
tionnaires purs reconnaissent ils la loi? Ordre
sera donc donné, à Paris, aux socialistes de
quitter le bureau -du Conseil municipal, où ils
sont entrés par une « compromission » avec les
radicaux. Labusquière et Veber devront donc
rendre la vice-présidence, Rozier et Le Gran-
dais le secrétariat.
De même, à Lille, où je connais trois ou
quatre adjoints au maire, infâmes radicaux
desquels il faudra se séparer. Notre-Dame de
l'usine a ses candidats tout prêts, d'ailleurs.
Pour Paris, la minorité des modérés fera la loi
au Conseil municipal et, s'il voulait bien ne pas
crier trop haut: «Vive l'Empereur! », mon ai-
mable collaborateur Quentin-Bauchart aurait
toutes chances de s'installer au bureau.
Va-t-on dire que la. conquête des pouvoirs
publics est légitime quand elle se borne aux
municipalités et pernicieuse quand elle veut
s'élever jusqu'à l'Etat? On nous a permis les
maires socialistes, on nous les permettra en-
core ; mais des ministres socialistes, même dé-
signés par leur courage et leur sang-froid dans
les moments de péril républicain, non pas.
Ce n'est pas tout de dire : « Je permets ceci,
je défends cela. » Il faut encore dire pourquoi
Reeueil d'Études sur les Questions édilitaires
Rédacteur en Chef : Albert MOIVTHEUIIi
NUMÉRO 9* 1" SÉRIE. — TOME II SAMEDI 12 AOÛT 1899
LA CRISE SOCIALISTE !
ET LES MUNICIPALITÉS
Si l'anathème lancé par Guesde et Vaillant
contre Millerand et ses amis, dont je suis, était
ratifié par le Congrès général du Parti socialiste
français, je me demande ce que deviendrait le
socialisme municipal prêché par Guesde avec
tant d'enthousiasme aux approches des élec-
tions générales de 1896, et combien, aux élec-
■tions de mai prochain, il nous en resterait de
ces deux cents municipalités conquises de haute
lutte sur les gros bonnets locaux, généralement
modérés et réactionnaires.
Car il ne faut pas le nier : A Montluçon, à
Lille, à Marseille, à Dijon, à Issoudun, à Tou-
lon, à Albi, dans vingt autres villes que je pour-
rais citer, ou bien les socialistes ont conquis la
municipalité grâce à l'appoint des voix républi-
caines, ou bien ils y sont entrés avec des élus
républicains, côte à côte sur la même, liste.
C'était là, ou je ne m'y connais pas, une « com-
promission », une « déviation » du programme
rigide de la lutte des classes. Pourtant, Guesde
applaudit et .Vaillant ne protesta point.
Le principe, ou plutôt la méthode de la con-
quête des pouvoirs publics par les socialistes fut
même poussée si loin, à Bordeaux, que Guesde
n'applaudit pas. Mais il ne protesta pas non
plus, et l'on put voir les socialistes et les roya-
listes bordelais, élus sur une liste commune,
entrer fraternellement au pouvoir municipal de
leur cité, Qui donc, à ce moment, protesta ?
Qui donc répudia, à la tribune de la Chambre,
le pacte de Bordeaux? Qui? Millerand, l'ex-
communié d'aujourd'hui.
Mais je n'écris ,pas cet article pour exposer
aux regards des lecteurs de la Revue municipale
une querelle déjà terminée, faute de combat-
tants du côté,où elle est venue, et aussi, je dois
le dire, parce qu'un congrès va prochainement
prononcer en toute souveraineté et sans rébel-
lion possible de la partdè quiconque. Je veux
examiner pourtant les conséquences qui résul-
teraient, pour le progrès social, en matière mu-
nicipale, du retour à la lutte des classes et au
programme rigide que Guesde voulut imposer
au socialisme, de 1879 à 1889, et auquel il en-
tend nous ramener.
A côté des deux cents municipalités de
France conquises par les socialistes, il en est
un nombre au moi-ns égal aux mains des radi-
caux et des républicains de principes, qui les >
ont conquises avec le concours des socialistes.
Si, désormais, ces alliances entre républicains
contre les réactions locales sont interdites aux
socialistes, les réactionnaires et les modérés
vont avoir beau jeu et le mois de mai prochain
sera pour eux un bien joli mois de mai.
Mais, que dis-je, il ne faudra même pas at-
tendre l'échéance fixée par la loi. Des révolu-
tionnaires purs reconnaissent ils la loi? Ordre
sera donc donné, à Paris, aux socialistes de
quitter le bureau -du Conseil municipal, où ils
sont entrés par une « compromission » avec les
radicaux. Labusquière et Veber devront donc
rendre la vice-présidence, Rozier et Le Gran-
dais le secrétariat.
De même, à Lille, où je connais trois ou
quatre adjoints au maire, infâmes radicaux
desquels il faudra se séparer. Notre-Dame de
l'usine a ses candidats tout prêts, d'ailleurs.
Pour Paris, la minorité des modérés fera la loi
au Conseil municipal et, s'il voulait bien ne pas
crier trop haut: «Vive l'Empereur! », mon ai-
mable collaborateur Quentin-Bauchart aurait
toutes chances de s'installer au bureau.
Va-t-on dire que la. conquête des pouvoirs
publics est légitime quand elle se borne aux
municipalités et pernicieuse quand elle veut
s'élever jusqu'à l'Etat? On nous a permis les
maires socialistes, on nous les permettra en-
core ; mais des ministres socialistes, même dé-
signés par leur courage et leur sang-froid dans
les moments de péril républicain, non pas.
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je défends cela. » Il faut encore dire pourquoi
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