Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-04-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 23 avril 1898 23 avril 1898
Description : 1898/04/23 (A1,T1,N26). 1898/04/23 (A1,T1,N26).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6156362t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Études sur les Questions édilitaires
Rédacteur en Chef : Albert MONTHKUIIi
NUMÉRO 86
1" SÉRIE. — TOME I
SAMEDI 23 AVRIL 1898
LES PONTS SUR LA SEINE
A PARIS
Notre intention est de passer rapidement en
revue tous les événements qui ont marqué
l'histoire des ponts de Paris, d'en faire une no-
menclature, depuis le pont de bateaux d'Au
tetiil. qui servit à Labiénus, après sa victoire
sur.le vaillant chef gaulois Cimulogène dans
la plaine de Grenelle, à repasser la Seine et à
regagner son camp établi chez les Senonais,
non sans avoir détruit, en passant, le pont de
bois (emplacement du Pont au Change), jus-
qu'au Pont Alexandre III, le dernier en con
struction.
LES ANCIENS PONTS
Avant d'arriver à ce qui nous intéresse le
plus à l'heure présente, débrouillons la vieille
histoire, captivante au plus haut point, en ren-
voyant les lecteurs, pour ce que nous ne pourrons
pas insérer, aux chroniques des maîtres écri-
vains qui parlèrent de Lutèce et da Paris,
depuis Raoul de Presles jusqu'à de Menorval.
Deux ponts réunissaient aux rives de la
Seine l'ancienne Lutèce dans l'île de la Cité.
Le premier, placé au nord, sur le grand bras
de la Seine, appelé le Grand-Pont (où se trouve
actuellement le Pont au Change) ; le second,
au midi, sur le petit bras, appelé Petit-Pont, à
la place de- celui qui porte encore ce nom.
Charles Martel, arrivant par la route de l'Est,
franchit ces deux ponts, entrant dans la Cité
et continuant sa marche pour rejoindre et ex-
terminer les Sarrasins.
A la suite de l'inondation de 1296, le Grand-
Pont fut reconstruit par le maçon Jacques Luce.
Là s'établirent les riches marchands à la fois
changeurs et orfèvres. Le Grand-Pont devint
le Pont au Change.
Sous Charles V et sous Charles VI on bâtit,
au nord, le pont Notre Dame; puis, sur le bras
du midi, un autre pont — le Petit-Pont-Neuf —
à la place duquel fut édifié le pont St-Michel.
En résumé ces quatre ponts (en dehors des
ponts de bois) ont suffi à desservir Paris jus-
qu'au seizième siècle — exactement jus-
qu'en 1578 — époque à laquelle le roi Henri III
ordonna l'établissement, à la pointe occidentale
de la Cité, du Pont-Neuf, qui ne fut achevé
qu'en 1604.
Ponts de bois ou ponts de pierre de l'ancien
temps étaient couverts de maisons où logaient
quantité de marchands et artisans. Aussi, dans
les débâcles des grands hivers, les désastres
étaient terribles.
Le pont St-Michel, en pierre, commencé par
Hugues Aubriot, en 1378, achevé en 1387, fut
emporté pendant l'hiver de 1407-1408. Il en fut
de même du petit pont du Chàtelet et, si le
Pont au Change ne fut qu'ébranlé, les maisons
des changeurs s'écroulèrent et, en amont du
fleuve, les moulins de l'évêque de Paris furent
mis en pièces.
On reconstruisit en bois les ponts emportés,
mais l'expérience ne servit pas de leçon, et la
chaussée fut encore bordée de maisons.
LE PONT NOTRE-DAME
La Ville de Paris obtint du roi l'autorisation
de réédifier à ses frais le pont de la Planche-de-
Mibray (entre le pont que l'on passait à plan-
che, et on l'ôtait pour plus de sûreté), à condi-
tion de jouir des revenus des maisons dessus et
des moulins dessous.
Le dernier jour de mai 1413, le roi Charles VI
frappa sur le premier pieu : le pont de la Plan-
che-de-Mibray fut nommé pont Notre-Dame,
en l'honneur de l'église cathédrale.
Une catastrophe survint le 25 octobre 1499 :
un maître charpentier arriva de très bonne
heure, tout essoufflé, prévenir le lieutenant cri-
minel, Jean Papillon, que le pont Notre-Dame
(qu'il appelait le Pont-Neuf) s'écroulerait infail-
liblement avant midi. Celui-ci transmit cette
fâcheuse nouvelle au Parlement et, après avoir
reçu des instructions de la Cour, se hâta de
poser des gardes pour interdire le passage du
Recueil d'Études sur les Questions édilitaires
Rédacteur en Chef : Albert MONTHKUIIi
NUMÉRO 86
1" SÉRIE. — TOME I
SAMEDI 23 AVRIL 1898
LES PONTS SUR LA SEINE
A PARIS
Notre intention est de passer rapidement en
revue tous les événements qui ont marqué
l'histoire des ponts de Paris, d'en faire une no-
menclature, depuis le pont de bateaux d'Au
tetiil. qui servit à Labiénus, après sa victoire
sur.le vaillant chef gaulois Cimulogène dans
la plaine de Grenelle, à repasser la Seine et à
regagner son camp établi chez les Senonais,
non sans avoir détruit, en passant, le pont de
bois (emplacement du Pont au Change), jus-
qu'au Pont Alexandre III, le dernier en con
struction.
LES ANCIENS PONTS
Avant d'arriver à ce qui nous intéresse le
plus à l'heure présente, débrouillons la vieille
histoire, captivante au plus haut point, en ren-
voyant les lecteurs, pour ce que nous ne pourrons
pas insérer, aux chroniques des maîtres écri-
vains qui parlèrent de Lutèce et da Paris,
depuis Raoul de Presles jusqu'à de Menorval.
Deux ponts réunissaient aux rives de la
Seine l'ancienne Lutèce dans l'île de la Cité.
Le premier, placé au nord, sur le grand bras
de la Seine, appelé le Grand-Pont (où se trouve
actuellement le Pont au Change) ; le second,
au midi, sur le petit bras, appelé Petit-Pont, à
la place de- celui qui porte encore ce nom.
Charles Martel, arrivant par la route de l'Est,
franchit ces deux ponts, entrant dans la Cité
et continuant sa marche pour rejoindre et ex-
terminer les Sarrasins.
A la suite de l'inondation de 1296, le Grand-
Pont fut reconstruit par le maçon Jacques Luce.
Là s'établirent les riches marchands à la fois
changeurs et orfèvres. Le Grand-Pont devint
le Pont au Change.
Sous Charles V et sous Charles VI on bâtit,
au nord, le pont Notre Dame; puis, sur le bras
du midi, un autre pont — le Petit-Pont-Neuf —
à la place duquel fut édifié le pont St-Michel.
En résumé ces quatre ponts (en dehors des
ponts de bois) ont suffi à desservir Paris jus-
qu'au seizième siècle — exactement jus-
qu'en 1578 — époque à laquelle le roi Henri III
ordonna l'établissement, à la pointe occidentale
de la Cité, du Pont-Neuf, qui ne fut achevé
qu'en 1604.
Ponts de bois ou ponts de pierre de l'ancien
temps étaient couverts de maisons où logaient
quantité de marchands et artisans. Aussi, dans
les débâcles des grands hivers, les désastres
étaient terribles.
Le pont St-Michel, en pierre, commencé par
Hugues Aubriot, en 1378, achevé en 1387, fut
emporté pendant l'hiver de 1407-1408. Il en fut
de même du petit pont du Chàtelet et, si le
Pont au Change ne fut qu'ébranlé, les maisons
des changeurs s'écroulèrent et, en amont du
fleuve, les moulins de l'évêque de Paris furent
mis en pièces.
On reconstruisit en bois les ponts emportés,
mais l'expérience ne servit pas de leçon, et la
chaussée fut encore bordée de maisons.
LE PONT NOTRE-DAME
La Ville de Paris obtint du roi l'autorisation
de réédifier à ses frais le pont de la Planche-de-
Mibray (entre le pont que l'on passait à plan-
che, et on l'ôtait pour plus de sûreté), à condi-
tion de jouir des revenus des maisons dessus et
des moulins dessous.
Le dernier jour de mai 1413, le roi Charles VI
frappa sur le premier pieu : le pont de la Plan-
che-de-Mibray fut nommé pont Notre-Dame,
en l'honneur de l'église cathédrale.
Une catastrophe survint le 25 octobre 1499 :
un maître charpentier arriva de très bonne
heure, tout essoufflé, prévenir le lieutenant cri-
minel, Jean Papillon, que le pont Notre-Dame
(qu'il appelait le Pont-Neuf) s'écroulerait infail-
liblement avant midi. Celui-ci transmit cette
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