Presse et revues
16 pages
Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-12-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 19 décembre 1903 19 décembre 1903
Description : 1903/12/19 (T6,N321). 1903/12/19 (T6,N321).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6155260b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Etudes sur les Questions Militaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 321
TOME VI
SAMEDI 19 DÉCEMBRE 1903
La destruction des rats par une maladie contagieuse
d'après M. J. DANYSZ, Chef de Laboratoire
à l'Institut Pasteur de Paris
Les rats sont des ennemis redoutables à
l'homme, non seulement à cause de la voracité
avec laquelle ils rongent et dévorent les subs-
tances de toute nature, mais encore et surtout
à cause de leur propension à transmettre les
maladies contagieuses.
Que dans un de ces pays éloignés où existent
à l'état, endémique les agents infectieux de la
peste, quelque rat-mange les déjections d'un
pestiféré et que le même animal, par suite de
migration quelconque tombe dans la cale d'un
vaisseau, comme il emporte le germe morbide-
toutes les denrées, toutes les choses auxquelles
il touchera seront contaminées; de plus les pu-
ces, les mouches qui auront séjourné sur son
cadavre emporteront, à leur tour, le terrible ba-
cille pesteux qu'ils inoculeront à l'homme en le
piquant. Et le fléau sera déchaîné.
C'est dans les villes surtout que pullule le
rat, car il multiplie avec une rapidité surpre-
nante ; et il est si audacieux qu'il ne craint pas
de s'attaquer à l'homme pendant son sommeil
quand il ne se jette pas sur les enfants.
Dans certains grands centres, on accorde des
•incouragements pécuniaires à ceux qui détrui-
sent les rats ; on dresse des chiens ratierspour
leur faire la chasse, mais les rongeurs se ca-
chent dans les égouts ; ils se faufilent dans des
endroits inaccessibles aux plus intrépides
chasseurs.
Dans les maisons où leur présence se révèle
à force de larcins, on leur tend des pièges, on
leur offre à manger certaines mixtures vendues
sous le nom de « mort aux rats », mais outre
que ces pâtées sont insuffisantes, elles sont un
&ppat pour les animaux domestiques qui s'en
régalent jusqu'à ce que mort s'en suive.
Que faut-il donc faire pour se débarrasser de
ces bêtes malfaisantes?
Nous avons reçu souventefois des lettres où
l'on nous posait précisément cette question à
laquelle nous ne savions que répondre.
En désespoir de cause, la Revue Municipale
s'est adressée à l'Institeur Pasteur à» Paris, et
elle a reçu de son chef de laboratoire, M. J.
Danysz, le curieux travail suivant présenté à la
Société de Médecine et d'hygiène profession-
nelle.
* *
« Depuis la réapparition de la peste bubo-
nique en Europe, les autorités municipales et
les conseils d'hygiène se sont fortement préoc-
cupés de la question de la destruction des petits
rongeurs, rats et souris qui, ainsi que cela avait
été constaté par de nombreuses observations
et surtoulpar celles de Simond et de Zabolotny,
jouent un rôle prépondérant dans la propaga-
tion de cette maladie.
« Il semble même certain que le point de
départ de toute épidémie de peste est une
épizootie des petits rongeurs vivant en troupes
nombreuses dans les steppes de l'Asie Cen-
trale et qui,fuyant devant la maladie, la portent
dans des contrées habitées par les hommes.
c Dans les localités déjà envahies par la
peste, ce sont encore les rats et les souris qui
sont la cause principale de la longue conser-
vation du virus pesteux, malgré les mesures
prophylactiques les plus énergiques.
« Ces animaux échappent, en effet, aux cor-
dons sanitaires les mieux établis et aux désin-
fections les plus soigneuses et portent la mala-
die partout ou ils viennent en contact avec
l'homme.
« Ce sont ces raisons qui ont déterminé M. le
Préfet de la Seine et M. le Préfet de police à
faire essayer tous les moyens connus pour dé-
truire les rats de Paris.
« L'emploi des poisons s'étant montré, d'une
manière générale, peu pratique, on a demandé
Recueil d'Etudes sur les Questions Militaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 321
TOME VI
SAMEDI 19 DÉCEMBRE 1903
La destruction des rats par une maladie contagieuse
d'après M. J. DANYSZ, Chef de Laboratoire
à l'Institut Pasteur de Paris
Les rats sont des ennemis redoutables à
l'homme, non seulement à cause de la voracité
avec laquelle ils rongent et dévorent les subs-
tances de toute nature, mais encore et surtout
à cause de leur propension à transmettre les
maladies contagieuses.
Que dans un de ces pays éloignés où existent
à l'état, endémique les agents infectieux de la
peste, quelque rat-mange les déjections d'un
pestiféré et que le même animal, par suite de
migration quelconque tombe dans la cale d'un
vaisseau, comme il emporte le germe morbide-
toutes les denrées, toutes les choses auxquelles
il touchera seront contaminées; de plus les pu-
ces, les mouches qui auront séjourné sur son
cadavre emporteront, à leur tour, le terrible ba-
cille pesteux qu'ils inoculeront à l'homme en le
piquant. Et le fléau sera déchaîné.
C'est dans les villes surtout que pullule le
rat, car il multiplie avec une rapidité surpre-
nante ; et il est si audacieux qu'il ne craint pas
de s'attaquer à l'homme pendant son sommeil
quand il ne se jette pas sur les enfants.
Dans certains grands centres, on accorde des
•incouragements pécuniaires à ceux qui détrui-
sent les rats ; on dresse des chiens ratierspour
leur faire la chasse, mais les rongeurs se ca-
chent dans les égouts ; ils se faufilent dans des
endroits inaccessibles aux plus intrépides
chasseurs.
Dans les maisons où leur présence se révèle
à force de larcins, on leur tend des pièges, on
leur offre à manger certaines mixtures vendues
sous le nom de « mort aux rats », mais outre
que ces pâtées sont insuffisantes, elles sont un
&ppat pour les animaux domestiques qui s'en
régalent jusqu'à ce que mort s'en suive.
Que faut-il donc faire pour se débarrasser de
ces bêtes malfaisantes?
Nous avons reçu souventefois des lettres où
l'on nous posait précisément cette question à
laquelle nous ne savions que répondre.
En désespoir de cause, la Revue Municipale
s'est adressée à l'Institeur Pasteur à» Paris, et
elle a reçu de son chef de laboratoire, M. J.
Danysz, le curieux travail suivant présenté à la
Société de Médecine et d'hygiène profession-
nelle.
* *
« Depuis la réapparition de la peste bubo-
nique en Europe, les autorités municipales et
les conseils d'hygiène se sont fortement préoc-
cupés de la question de la destruction des petits
rongeurs, rats et souris qui, ainsi que cela avait
été constaté par de nombreuses observations
et surtoulpar celles de Simond et de Zabolotny,
jouent un rôle prépondérant dans la propaga-
tion de cette maladie.
« Il semble même certain que le point de
départ de toute épidémie de peste est une
épizootie des petits rongeurs vivant en troupes
nombreuses dans les steppes de l'Asie Cen-
trale et qui,fuyant devant la maladie, la portent
dans des contrées habitées par les hommes.
c Dans les localités déjà envahies par la
peste, ce sont encore les rats et les souris qui
sont la cause principale de la longue conser-
vation du virus pesteux, malgré les mesures
prophylactiques les plus énergiques.
« Ces animaux échappent, en effet, aux cor-
dons sanitaires les mieux établis et aux désin-
fections les plus soigneuses et portent la mala-
die partout ou ils viennent en contact avec
l'homme.
« Ce sont ces raisons qui ont déterminé M. le
Préfet de la Seine et M. le Préfet de police à
faire essayer tous les moyens connus pour dé-
truire les rats de Paris.
« L'emploi des poisons s'étant montré, d'une
manière générale, peu pratique, on a demandé
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