Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 10 janvier 1903 10 janvier 1903
Description : 1903/01/10 (T6,N272). 1903/01/10 (T6,N272).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6155211v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Etudes sur les Questions édilitaires
Directeur : Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 272
TOME VI
SAMEDI 10 JANVIER 1903
Une grave maladie l'éloignant de Paris,
pour plusieurs semaines, noire Directeur
prie ses correspondants d'excuser le retard
qui pourrait être apporté à leur répondre.
■ . N. D. L. R.
JYIai$oi)§ oHMère?
de la njtiqieipatité de LoqdFeg
Tous ceux qui ont peu ou prou lu les romans
anglais du siècle dernier, ou plus spécialement
ceux de Dielsens, on vu des descriptions et
fréquemment le nom de cette vieille et hor-
rible prison de Millbank qui avait été édifiée
en 1821 sur d'énormes terrains appartenant à
un marquis de Salisbury. Mais il se passe à
Londres ce qu'il se passe à Paris, on éloigne
les prisons du centre où elles font tache, où le
sol pourrait être plus utilement occupé ; on
démollit donc Millbank il y a quelques années,
et en 1892 le County Council, mettons la muni-
. cipalitè de Londres, acquit la moitié des ter-
rains rendus ainsi libres pour y faire installer
un quartier de maisons ouvrières, d'habitations
à bon marché, comme on voudra les appeler:
nous allons voir dans un instant par quelques
chiffres et quelques indications que nous n'exa-
gérons pas en parlant d'un quartier.
D'ailleurs le prix d'achat même des terrains in-
dique l'importance de l'entreprise : en effetle Con-
seil n'eut pas à payer moins de 560,000 francs pour
cet achat. Bien que cela, se comprend, cette prison
de Millbank ne se trouvât pas précisément
dans les beaux quartiers, ni dans le centre
commerçant de Londres, le terrain s'est vendu
sur le pied de 16 francs le mètre carré. Par
suite, la surface acquise et consacrée à des
maisons ouvrières est de 36,000 mètres carrés.
La première chose que l'on fit alors fût d'établir
une voie au travers de cette énorme surface,
et ce à frais communs entre l'Etat et le Conseil
du comté. Peu de temps après on entama les
travaux de construction des maisons, et le ser-
vice des travaux du Conseil de Londres termi-
nait en 1897 un premier bloc de logements
désignés sous le nom de Hogarth Bouildings,
et qui peut abriter 306 personnes. L'année sui-
vante, on mettait la dernière main à deux bâti-
ments appelés Leighton et Millais Buildings.
Au printemps de 1899 c'étaient ensuite les bâti-
ments connus sous les noms de Rounney,
Rosselti, Turner, Ruskin, qui étaient faits pour
loger 1,640 personnes. Depuis lors, 10 autres
blocs ont été construits où peuvent prendre
place '2,448 habitants.
Si nous voulons faire le total des maisons
municipales qui ont pris la place d'une partie
de la vieille prison de Millbank, nous en ver-
rons 17 pouvant fournir habitation à 4,434 per-
sonnes. L'ensemble se présente sous un aspect
fort engageant tout y est propre, la rue princi-
pale en est large et aérée, et les buildings, des
constructions qui s'échelonnent le long de cette
rue y sont généralement disposées comme ce
que nous appelons en France des cités, s'y
ouvrant par des sortes de culs-de-sac qui
donnent air et lumière au milieu même de
chaque bâtiment. L'intérieur des logements
est du reste parfaitement propre et bien amé-
nagé, sans luxe s'entend. Les locations ne
sont jamais en souffrance, sans doute, il est
vrai, parce que la municipalité loue ces loge-
ments au-dessous de ce qu'on peut appeler le
cours normal des loyers. Notons comme détail
assez curieux que les diverses professions ont
une tendance marquée à se localiser dans telle
construction, tel bloc. Dans les Gamsborough
Buildings par exemple, ce sont les charretiers,
les blanchisseuses dans les Rosetti Buildings,
les imprimeurs dans le bloc Leighton, les mé-
caniciens dans le bloc Turner (Pour ceux qui
connaissent un peu Londres, nous dirons que
Recueil d'Etudes sur les Questions édilitaires
Directeur : Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 272
TOME VI
SAMEDI 10 JANVIER 1903
Une grave maladie l'éloignant de Paris,
pour plusieurs semaines, noire Directeur
prie ses correspondants d'excuser le retard
qui pourrait être apporté à leur répondre.
■ . N. D. L. R.
JYIai$oi)§ oHMère?
de la njtiqieipatité de LoqdFeg
Tous ceux qui ont peu ou prou lu les romans
anglais du siècle dernier, ou plus spécialement
ceux de Dielsens, on vu des descriptions et
fréquemment le nom de cette vieille et hor-
rible prison de Millbank qui avait été édifiée
en 1821 sur d'énormes terrains appartenant à
un marquis de Salisbury. Mais il se passe à
Londres ce qu'il se passe à Paris, on éloigne
les prisons du centre où elles font tache, où le
sol pourrait être plus utilement occupé ; on
démollit donc Millbank il y a quelques années,
et en 1892 le County Council, mettons la muni-
. cipalitè de Londres, acquit la moitié des ter-
rains rendus ainsi libres pour y faire installer
un quartier de maisons ouvrières, d'habitations
à bon marché, comme on voudra les appeler:
nous allons voir dans un instant par quelques
chiffres et quelques indications que nous n'exa-
gérons pas en parlant d'un quartier.
D'ailleurs le prix d'achat même des terrains in-
dique l'importance de l'entreprise : en effetle Con-
seil n'eut pas à payer moins de 560,000 francs pour
cet achat. Bien que cela, se comprend, cette prison
de Millbank ne se trouvât pas précisément
dans les beaux quartiers, ni dans le centre
commerçant de Londres, le terrain s'est vendu
sur le pied de 16 francs le mètre carré. Par
suite, la surface acquise et consacrée à des
maisons ouvrières est de 36,000 mètres carrés.
La première chose que l'on fit alors fût d'établir
une voie au travers de cette énorme surface,
et ce à frais communs entre l'Etat et le Conseil
du comté. Peu de temps après on entama les
travaux de construction des maisons, et le ser-
vice des travaux du Conseil de Londres termi-
nait en 1897 un premier bloc de logements
désignés sous le nom de Hogarth Bouildings,
et qui peut abriter 306 personnes. L'année sui-
vante, on mettait la dernière main à deux bâti-
ments appelés Leighton et Millais Buildings.
Au printemps de 1899 c'étaient ensuite les bâti-
ments connus sous les noms de Rounney,
Rosselti, Turner, Ruskin, qui étaient faits pour
loger 1,640 personnes. Depuis lors, 10 autres
blocs ont été construits où peuvent prendre
place '2,448 habitants.
Si nous voulons faire le total des maisons
municipales qui ont pris la place d'une partie
de la vieille prison de Millbank, nous en ver-
rons 17 pouvant fournir habitation à 4,434 per-
sonnes. L'ensemble se présente sous un aspect
fort engageant tout y est propre, la rue princi-
pale en est large et aérée, et les buildings, des
constructions qui s'échelonnent le long de cette
rue y sont généralement disposées comme ce
que nous appelons en France des cités, s'y
ouvrant par des sortes de culs-de-sac qui
donnent air et lumière au milieu même de
chaque bâtiment. L'intérieur des logements
est du reste parfaitement propre et bien amé-
nagé, sans luxe s'entend. Les locations ne
sont jamais en souffrance, sans doute, il est
vrai, parce que la municipalité loue ces loge-
ments au-dessous de ce qu'on peut appeler le
cours normal des loyers. Notons comme détail
assez curieux que les diverses professions ont
une tendance marquée à se localiser dans telle
construction, tel bloc. Dans les Gamsborough
Buildings par exemple, ce sont les charretiers,
les blanchisseuses dans les Rosetti Buildings,
les imprimeurs dans le bloc Leighton, les mé-
caniciens dans le bloc Turner (Pour ceux qui
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