TRENTE-HUITIÈME ANNÉE.
N« 51.
JEUDI 17 DECEMBRE 1891.
JOURNAL DES MINES
SOMMAIRE
Pages
J.ES CHEMINS DE KEK ESPAGNOLS (301
J,E CAPITAINE 1Î1NOEH A LA SOCIETE DE
GÉ0G1UPHIE COMMEHCIAEE 002
NOUVELLES DIVERSES 002
PEU. — GUI VUE. — ÉTAIS" 003
PRODUCTION DES MINES D'oli DU TllAXS-
VAAL 003
I.OIID DUKFEIÎ1X •. 003
LOHU HANDOI.l'H C11UHCH1LL AU 51AS-
HONALAND 003
MAIU'.HÉ DES MÉTAUX OO'l
OKKKES HT DEMANDES OO'l
RENSEIGNEMENTS 005
PEVUE M1NIÉUE 005
BULLETIN lTNANGlEli 008
ANNONCES O'JO
couns DE EA BOUUSE 011-012
1>KS
Chemins de fer espagnols
Silos iv.c-p.tlus do. l'ensemble du réseau
n]p chemins de 1er doivent être considérées
•comme le baromètre très sensible, de la
•situation économique d'un pays, et c'est
notre opinion, il semble, que l'on se fait en
France- une. opinion bien exagérée, disons-
même bien peu l'ondée, de la crise qui
devrait sévir en Espagne à en .juger par la
■dépréciation du change. Depuis le com-
mencement de l'exercice, les recolles du
tralic présentent des plus-values considé-
rables qui atteignent, pour les 1 rois prin-
cipales Compagnies, 5.720.558 piécettes,
au 2 décembre 1891, par rapport, aux pro-
duits de la période correspondante, de
Tannée 1890. Le Nord de l'Espagne entre
dans cette somme pour 3.885,950 piécettes,
le Madrid-Saragosse pour ±.639.423 pié-
cettes, la Compagnie, des Andalous pour
195.180 piécettes.
Les porteurs de titres, actions ou obli-
gations, do, ces trois Compagnies, et. ils
sont nombreux en France, se sont préoc-
cupés de la situation qui leur serait laite
par une dépréciation du change qui atteint
12.40 0/0 et qui môme, mi moment, avait
dépassé ce chiffre. Les craintes qui se sont
manifestées ont été singulièrement exagé-
rées, et il suflit .pour s'en convaincre de
chercher à examiner quelles sont les pertes
que le change imposera aux Compagnies
pour l'exercice en cours.
Le Nord de l'Espagne a émis, on pris en
■charge à la. suite de fusions, les obliga-
tions de cinq séries hypothéquées sur le
réseau. d'Alar-Santander, de Tudela-Bil- j
bao, les obligations spéciales Barcelone et ri
spéciales Painpelune-Barcelone. La. charge fi
moyenne annuelle au pair de. ces diifé- 1;
rentes séries d'obligations s'élève à 28mil- c'
lions 890.700 francs. 5
La. Compagnie paye, on outre, le service n
des obligations Médina, à Ségovie. des n
obligations du réseau des Asturies, Galice a
et Léon, des obligations de la ligne de a
San-.luan-do-las-Abadosas et dos actions 1
de- l'ancienne Compagnie do Lerida-Reus- i
Tarragone, qu'un arrangement a voc le Nord v
de l'Espagne a transformées en véritables 1
obligations. 1
Toutes les obligations de cette seconde i
classe n'imposent à la.Compagnie du Nord i
de l'Espagne aucune charge supplémen-
taire résultant dos variations du change. (
Los obligations Modina-Segovie ont été i
placées en Espagne, et les payements de. ;
l'intérêt et de l'amortissement ont lieu en <
monnaie espagnole. La balance du compte
d'exploitation dos Asturies, Galice, et Léon.
I i\i\ Lerida, Re.us. Tarragone, et de la ligne
de San-.luan de las Abadosas, avec la
charge, totale, y compris la perte de
change, do leurs litres spéciaux,est portée
à. un 'compte d'altonte, ouvert pour cha-
cune de. ces lignes, et -qui doit être amorti
lorsque les bénélices ultérieurs de la ligne
à laquelle il s'applique dépassera, le mon-
tant, des charges.
Pour un autre motif, il se trouve qu'il
est inutile, de. tenir compte, par-mi les obli-
gations de la. première, classe, de la. perte
de change des obligations Alar-Sautander
et. Tudela-Bilbao. Le, compte d'exploita-
tion de, l'année 1890 montre que ces titres
sont placés en Espagne, ce qui fait (pie la
somme représentant le payement dos in-
térêts et. de, l'amortissement n'éprouve au-
cune modilication, quelles que soient les
variations du change.
Les obligations dont la. charge s'accroît
par suite des variations du change sont
donc seulement celles des cinq séries Nord
d'Espagne, des spéciales Barcelone et des
spéciales Pampelune-Bareelone. Le total
dos charges do ces obligations est. de '
25.012.200 francs.
En 1890, le compte « intérêts, change et
commissions », s'est élevé-yani' ces titres
s à. 2.552.800 pesetas, soit 10,44 pour cent.
Mais pour savoir quelle a. été, dans ce
; compte, Finflnonce du change, il faut, d'a-
t bord séparer les divers éléments dont il se
t compose.
t Une première perte résulte des transfor-
mations monétaires espagnoles. Au rao-
s ment, de la constitution de la Compagnie,
s les sommes inscrites au bilan étaient ex-
s primées en réaux vollon, au change de
1,900 réaux pour 500 l'r. Les obligations et
les actions étaient libellées à la fois en cette
monnaie espagnole et en francs.
En 1868, une réforme monétaire décida.
n que l'unité serait, désormais la peseta ou
>_ piécette, qui jusque-là. valait 4 réaux et
e qui dorénavant serait égale au franc.
Los titres qui étaient libellés en 1,900
réaux. ou 475 .pesetas anciennes, ou 500
francs, sont restés inscrits pour 475 pese-
tas dans les comptes de la Compagnie:
c'est-à-dire qu'ils perdent actuellement.
5 0/0 sur leur valeur primitive : leur inté-
rêt et leur amortissement font subir la
mémo perte. La réforme de 1808 n'a été
appliquée qu'en 1882: tous les titres émis
antérieurement à cotte époque subissent
les conséquences du changement d'étalon
monétaire, ce sont les deux premières sé-
ries Nord d'Espagne, les spéciales Barce-
lone et les spéciales Pampelune-Bareelone,
La charge de ces titres est on total de
21,780,300 IV. et la perte lixe de, 5 0/0 cor-
respond à 1,089.315 pesetas.
Surlerestedn compte « intérêts, change
et commission », on peut admettre que les
frais de transport de fonds, les commis'*
sions de banque et de domiciliation des
coupons représentent ensemble environ
10/0, soit 244.800 pesetas.
L'ensemble do ces doux sommes est de
I 1.383.000 pesetas. Le reste, soit, 1.218,700
pesetas, représente la perte variable due
au change. Cette perte correspondrait, pour
l'année 1890 à 4 0 0 du montant dos char-
ges : en fait, le change moven de cet exer-
cice a été do 4,88 0/0.
L'année 1890, après payement de toutes
les charges et de la perte de change, à lais-
sé un bénéfice net, d'après le mode de
comptabilité de la Compagnie, de 4.841.200
pesetas. 11 aurait donc, pu supporter une
porte moyenne de change égale à 4,88, plus
autant de fois 4.83 que 4.841.200 contient.
1.218.700, c'est-à-dire 8 fois i/2. Donc, si
la moyenne do. la. dépréciation du change
pendant toute l'année 1890 avait atteint
4 fois 1/2 4,88 ou 19.5 0/0, le dividende des
actions aurait disparu, mais le service des
obligations do toutes les séries aurait pu,
être fait intégralement.
L'exercice 1891 s'écarte sensiblement de
résultats aussi peu favorables. Nous avons
vu qu'au 2 décembre, la plus-value, des
recettes, par rapporta, l'exercice 1890, est
do 3.885.950 piécettes. Les quatre semaines
i qui restent à courir sur l'année 1891 pour-
ront compléter les 4 millions. Sur cette
plus-value de recettes brutes, la Gompa-
s gnio devra conserver au moins 2.500.000
de recettes nettes. La perte moyenne de
i change a été do 4 0/0 pour le premier
semestre de l'année et de 12 0/0 pour le
3 second, comme les deux échéances semes-
trielles sont à bien pou près égales, on peut,
compter que la moyenne de la perte de.
change pour l'année entière sera, de 8 0/0,
soit le double de ce qu'elle a été en 1890.
- Le bénéfice supplémentaire de 2.500.000
e se trouverait ainsi diminué de 1.218.700
;t pesetas, somme que nous avons vu cop-
ie respondre à une perte de change de 4.330/0.
L'exercice 1891 n'en produirait pas moins
a. un bénéfice net supérieur de 1.281.300 po-
il setas à celui de l'exercice 1890.
ït 11 est, plus que probable que, par esprit
de prudence, la Compagnie ne distribuera
OFFICES ET DEMANDES (Voir à la 5«« page).
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