TRENTE-HUITIEME ANNEE.
N° 3o.
JEUDI 27 AOUT 1891.
JOURNAL DES MINES
SOMMAIRE
Page»
LES MINES DU TKANSVAAI. 409
NOUVELLES DIVERSES 4
\PRODUCTIQN DES MINES D'OR DU TRANS-
VAAL 411
^?ER — CUIVRE — ÉTAIN 4L1
LA MISSION GRAMPEL 411
LA FORCE MOTRICE POUR IUBN 411
LE CHAUFFAGE AU PÉTROLE 411
• CANAL. DES DEUX MERS 411
VOï AGE DE LORD RANDOLPH CHURCHILL
AU MASH0NALAN3 412
AGRICULTURE 412
PETITE CORRESPONDANCE 413
• OFFRES ET DEMANDES 413
RENSEIGNEMENTS 413
REVUE MINIERE 414
BULLETIN FINANCIER 4.17
ANNONCES 418
COURS DE LA BOURSE 419 -420
Les Mines du Transvaal
Une amélioration se manifeste évidem-
ment sur le marché minier, et les mines
■du Sud-Afrique en ressentent déjà l'effet.
Elles ont plus à faire que toutes les autres,
car elles ont subi une baisse énorme sur
les hauts cours qu'elles avaient atteints il
y a deux ans. Ces hauts cours, la plupart
du temps, n'étaient pas justifiés, et leur
chute a été méritée. L'administration de
ces mines a témoigné d'un manque extraor-
dinaire d'intelligence et d'habileté, leur
marché a été manipulé sans scrupule et
sans honneur et la fièvre de spéculation
•de 1888 et 1889 a été suivie en 1890 d'une
période de discrédit et de désastre. L'in-
dustrie minière du R.andt a dans une cer-
taine mesure expié ses fautes, un contrôle
plus sérieux a été imposé aux directeurs,
des Compagnies ont réduit leur capital, et
quoiqu'il reste encore bien à faire, les spé-
culateurs sans scrupules de Johannesburg
n'auront plus les coudées aussi franches
.à l'avenir.
En attendant, les mines du Randt ont
fait leur chemin. La production a crû. cons-
tamment de mois en mois, en 1887 elle
était de 34,897 onces d'or, l'année 1888 a
donné 230,917 onces, 1889 est monté à
379,733 onces, un nouveau pan a été fait
en ls90, la production a été de 494,756 on-
ces, enfin au 31 juillet 1891, le chiffre de
378,051 onces était atteint, avec encore
1 cinq mois pour compléter l'année qui dé-
I passera 650,000 onces. Ce sont là des ré-
1 sultats bien dignes de frapper l'atten-
É lion.
H L'industrie minière au Sud-Afrique a
Ë pris une extension que font ressortir les
m chiffres suivants: En 1888, sur 396 mines,
145 dont le capital nominal en francs était I c
de 560 millious et le capital versé de 396 <
millions avaient leur siège social à Lon- j
dres. En 1889, sur 642 mines, 315 au capi-
tal nomiual en francs de 1,314,120,000 et
au capital versé de 1,108,270,000 étaient
établies à Londres. *
Puis vient la période décroissante, les
résultats décevants que donnèrent ces
Compagnies ébranlèrent l'ardeur des ca-
pitalistes et des promoteurs, la déconfi-
ture de plusieurs grandes banques aggra-
vèrent la situation, le créiit fut désorga-
nisé et l'on paya cruellement les débau-
ches financières auxquelles on s'était li-
vré.
Mais actuellement l'industrie minière au
Transvaal est en voie de restauration, les
entreprises mal conçues ont sombré, les
autres ont révisé leur constitution, et le
progrés va se faire lentement mais sûre-
ment.
Nous donnons ici un tableau des cours
de février 1889 comparés à ceux du 20 août
fouraut sansparler de ceux de la mine
Robinson qui avaient atteint le chiffre de
£ 05, soit 1.625 ir. I
Capital Cours Cours
— du 20 «le
L.S. Francs Août !S80
City mit» Sulnirban C5.00n 1.62P.0D0 78.1 S 312 M)
Crown Rccr lïO.OCO 3.001.GOO 84.411 200 H
Durban Uoodunort.. i)!).!)70 2.492.200 «S.lîi 20C n
Fcrrcira 33.0'iu 820.000 «87.«0 600 »
HcnrvNourse 100.000 2.500.000 14 » 2S0 i>
Jubice.; 20.00S 6*0.000 78.25 !M(1.51'
Jumncis 100.001 2.r>:i0.C00 01.50 437.00
Horiot 7S.O00 1.87B.H0O 17.25 23;. ■>
Siminer and Jack.. 83.000 2.070.000 Ni » 275 »
S lisluiry 36.UÛ0 900.0 Cl S.5") 900 n
Wemraer 40.000 1.000.000 00 n yjG.2.0
On ne reverra sans doute pas certains
d« ces prix, il n'y a guère d'espoir que la
Salisbury revienne à £ 35 ou la Jumpers
à £ 20, mais il est avéré q te le Randt est
riche en or et qu'avec une bonne diiection
on aura de bous revenus. Pour ne parler
que de quelques-unes de ces affaires, la
City and Suburban estune excellente mine,
on s'occupe de la reconstitution de la Com-
pagnie, son avenir en dépend. La mine de
Durban et Roodepoort passe pour être
bien administrée, elle a atteint un riche
filon La Ferreira est très riche, ses ma-
chines sont excellentes. La Crown Reef est
également bonne. La mine Henry Nourse
; a été mal administrée, mais elle est riche,
j La Jùbilee fait des essais, ses broyages
ont diminué et l'on ne sait encore ce que
l'avenir réserve à ses actionnaires. On
parle en bien de la Jumpers, la mine est
admirable, son administration sera san?
s doute en rapport avec sa réputation. On
s espère beaucoup de la reconstitution de la
Salisbury, et la Weminer est considérée
comme une très bonne mine.
En un mot, on peut dire que si le. mar-
ché des mines du Transvaal profite de cette
i occasion pour offrir de nouveau ses titres
3 aux acheteurs prudents, la marchandise
, est actuellement certainement meilleure
que jadis ; le moins qu'on puisse dire,
c'est que les prix sont par comparaison fort
modérés.
. + :
NOUVELLES DIVERSES
Une dépêche de Victoria (Colombie bri-
tannique) en date du 22 courant, annonce
que les mines de houille de "Wellington
viennent d'être vendues à un syndicat an-
glais pour la somme de 15 millions de
francs.
Un rapport présenté récemment aux
actionnaires de la Compagnie du Canal
maritime de Manchester constate qu'au.
1er août il a été dépensé en travaux de
construction de ce canal, destiné à relier à
la mer la ville manufacturière célèbre de
Manchester, au total de 258.990.000 i'r.
Lord Headley, avec une première équipe
d'explorateurs, est. parti a'Angleterre sa-
medi dernier pour le Sud-Afrique.
L'expédition, qui compte parvenir à
Fort Salisbury vers la fin d'octobre, a pour
but la recherche de mines au Mashona-
land pour le compte de la New Maskona-
land Exploration Company, société récem-
ment constituée à Londres.
Le bruit court dans les centres miniers
du Nevada, aux Etats-Unis, que M. L. G.
Karrick, le millionnaire, vient de découvrir
sur une de ses propriétés, située sur la
ligne frontière du Nevada et de l'Utah, un
gisement aurifère d'une richesse inouïe.
On parle d'essais de minerais triés, ayant
donné 1.256.575 fr. à la tonne l
Nous avons annoncé, dans notre dernier
numéro que h-s Compagnies américaines
Pittsburg et Cowles venaient de baisser le
prix de l'aluminium, pur métal du com-
merce, à 50 cents la livre. A ce prix, rela-
; tivement à son peu de volume et à ses
nombreuses propriétés physiques, l'alumi-
nium ne coûte pas plus cher que le cuivre
i et beaucoup moins que l'étain, deux mé-
. taux qu'il est infailliblement appelée rem-
i placer dans bien des applications indus-
b trielles.
i ]
i Comme il n'y a rien d'impossible en nia-
x tière d'entreprises industrielles à notre
3 époque, mentionnons un bruit, d'après
lequel une Compagnie de capitalistes russes
et américains au capiral de 150 millions de
e dollars (750 millions de francs), se consti-
s tuerait pour la construction d'un chemin
e de fer partant de Puget-Sound et traver-
e sant l'Alaska ; une ligne de grands vais-
OE JF" IVEi S E T X> EJ M -A.- IV-X>-E3-iS - (Voir à la 5™ page)
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