TRENTE-HUITIEME ANNEE.
N° 27.
JEUDI 2 JUILLET 1891.
JOURNAL DES MINES
SOMMAIRE
SITUATION FINANCIÈRE A LONDRES.... 313
NOUVELLES DIVERSES 313
LA COMPAGNIE MOZAMBIQUE 314
ORIGINE AQUEUSE DE L'OR 314.
CANAL DE CORINTHE 314
VOXAGE DE LORD RANDOLPIÏ CHURCHILL
AU MASHONALAN3 315
MINES DE TUNISIE 315
SOCIÉTÉ DES MÉTAUÊ 315
CHRONIOUK INDUSTRIELLE 310
AGRICULTURE . 316
PETITE CORRESPONDANCE 316
OFFRES ET DEMANDES ... 317
RENSEIGNEMENTS 317
REVUE MINIERE.. 317
LA SITUATION FINANCIÈRE
Nous avons reçu d'une source bien in-
formée un état de la condition du marché
financier à Londres comparé à l'époque
correspondante de Tannée dernière. Cet
état peut ôlre intéressant et utile à nos
lecteurs comme guide de l'avenir.
Tout semble démontrer que l'argent
sera bon marché pendant longtemps, et
que le taux d'escompte à la Banque peut
bientôt tomber à 2 1/2 0/o et y rester jus-
qu'à la fin de l'année.
Le montant officiel des appels de fonds
pour juillet est de £ 7.901.000, dont
£ 1.129.000 sur des valeurs du gouverne-
ment ou de corporations ; £ 5.222.000 sur
chemins de fer anglais ou étrangers, et
£ 1.550.000 sur valeurs diverses. Dans le
mois de juillet de l'an dernier, les verse-
ments se sont montés à £ 30.852,000, la
différence en plus étaitdoncde £22.951.000,
puisque les versements appelés en 1891 ne
sont que de £ 7.901.000.
Un des caractères frappants de l'histoire
•financière du premier semestre de cette
•année est la diminution très grande du
•montant du nouveau capital offert à la
souscription. La réaction dans l'activité
de^ affaires qui a marqué les trois derniè-
res années, n'est pas matière à surprise.
Dans les derniers quatre ans on n'avait '
pas fait appel au public pour moins de
.£ >>00 millions de valeurs de toutes sortes,
dont une grande partie était appelée par
•excès de politesse « des placements sectt-
vities », comme disent les Anglais, et dont
une plus grande partie encore qui devait
finir en échecs, Failures, ont été très pré-
judiciables à leurs souscripteurs. Enfin
une autre forte portion aussi avait été prise
par les « Trust Gompanies », sorte d'om-
nium créés pour être promoteurs de di-
verses formes d'entreprises et pour stimu-
ler les opérations financières des Compa-
gnies limiled. Le capital souscrit par ces
puissants établissements, ou Trusts, est
en très grande partie immobilisé dans des
valeurs qui n'ont pas encore pu passer
dans les mains de capitalistes: et par suite m
ces Sociétés surchargées de valeurs qu'elles ce
ne peuvent réaliser, sont incapables de ce
prêter un nouveau concours pour la sous- si
cription de nouvelles émissions. di
Le grand public, qui fournit la masse
des gens qui font des placements, a eu ses
ressources singulièrement réduites par les ^
troubles politiques et financiers qui ont n
amené une si grande dépréciation dans la
valeurs des entreprises basées sur les rêve- «
nus et les ressources de la République ar- ^
gentiue. L'effet de eetle~ absence d'entre- ^
prises financières, et la confiauce qui a dis- ^
paru, ont pour preuve l'abondance des
capitaux qui attendent une occasion de
placement, qui-ne donnent mêûL: pas lieu
à des demandes équivalentes. (
En temps opportun, toute cette lan- f
gueur et cette apathie dont on se plaint t
constamment au Stock-Exchauge et au ]
Money-Market feront place à un état de ->
choses plus sain et plus profitable à l'état ]
des affaires. La circulation graduelle des ]
bénéfices recueillis dans les centres coin- |
merciaux et industriels doit un peu plus j
tôt ou un peu plus tard chercher à se
placer en valeurs de tout repos, ou tout au
moins en valeurs dont l'avenir promettra
une raisonnable augmentation sur les
cours actuels :
Pendant la demi-année qui finit, 55 mil-
lions seulement environ de valeurs ont
été émises, et sur ce chiffre une partie n'a
! été prise que difficilement, et une autre
' partie n'a pas été prise du tout.
', 11 y a eu environ £ 17 millions d'émis
L en valeurs de gouvernements anglais,
étrangers ou des colonies et plusieurs des
' emprunts australiens n'ont pas eu le
" concours que l'on attendait.
Un total d'environ £ 8 millions de va-
i leurs de chemins de fer de première classe,
telles que le G-reat Western, le North
Eastern et autres, a été pris par les pro-
priétaires d'actions à qui les nouveaux
titres ontétérépartisàuneprimesur le pair.
„ De nouvelles Compagnies de finance ou de
. «Trust» ont été émises pour environ 7 mil-
lions, mais quelle est la somme qui en a
été souscrite par le public ? Il n'y a pas
•t moyen de le savoir.
■ La môme remarque s'applique à environ
£ 20 millions représentés par des Compa-
' gnies de mines, de brasseries et une quan-
lité d'autres Compagnies.
at . _^
lit
t NOUVELLES DIVERSES
se
n- Le 9 du mois dernier, ur. bloc de granit
ii- de belle qualité a été extrait des carrières
u- de la Compagnie Rogers, à West Quincy,
ia- au Massachusetts, Etats-Unis. Ce îno-
;es nolithe mesure 7'"500 d'épaisseur, 6,n10 de
îst largeur et 21m34 de longueur ; son poids
Les est de 2,500 tonnes.
Une dépêche du Mexique annonce qu'un
mineur américain du nom d'Adams, a dé-
couvert un riche filon d'argent dans les
collines de San Pedro Martir. Le miDerai,
suivant son dire, donnera un rendement
de 25 à 50,000 francs par tonne !
Une Compaguie belge vient de se cons-
tituer en vue de l'exploitation des gise-
ments de phosphate de Penaflor, en Es-
pagne. Suivant le rapport présenté à 1%
Société par les promoteurs de l'alfaire, la
production annuelle se monterait a 100,000
tonnes. L'importance du gisement est
évaluée à 1,400,000 tonnes.
On annonce la création prochaine, au
Cap, d'une Société de navigation pour le
fleuve Zambèze, au Sud-Afrique. Ce fleuve
ert navigable sur une longueur de G44
kilomètres de son embouchure, jusqu'à un
village nommé Massanyana. La flottille de
la Société desservirait le Mashonaland,
le district de Manica et le Matabeleland.
L'une, des p'us grosses pépites d'or pro-
venant des gisements aurifères de Deme-
rara, dans la Guyane anglaise, vient d'ar-
river à Georgetown. La pépite pesait avec
le quartz y adhérant environ 16 kilo-
grammes, et valait environ 25,000 francs.
Elle avait été découverte sur la concession
de Conamarock Greek, appartenant au
syndicat Lucide.
On parle, en Russie, d'un syndicat en
cours de formation par MM. Rothschild et
le millionnaire américain Rockefeller,
pour l'exploitation des pétroles de Bakou.
Les maisons Nobel, Schibagen et Cie,
et la Compagnie de la Caspienne, ne se-
raient pas de la combinaison. Suivant
le Kreuz-zeiluny, de Berlin, le gouverne-
ment russe favoriserait le nouveau syndi-
cat.
\ Le grand projet du chemin de fer à na-
" l vires de l'istme de Tehuantepeu, Mexique,
" I revient sur le tapis. M. S. Stevens, ancien
président du Ship Canal Company, de
New-York, élabore un plan d'après lequel
les gouvernements des Etats-Unis et du
Mexique garantiraient 500 millions en
3 obligations à 2 0/0, remboursables en cent
ans, pour l'exécution des travaux. Il pa-
raît peu probable que lés gouvernements
I en question acceptent le projet de M.
Stevens.
■%
' Il re?sort d'un procès récent à Londres,
qu'un M. D'Arcy, l'un des propriétaires de
il la mine d'or de Mounl Morgan, en Austra-
ls lie, possédait 1/g de part. Lorsque la pro-
y, priété fut transférée à une Compagnie, au
o- capital de 25.000.000 fr., il reçut pour sa
de part 125.000 actions, cotées alors 22 francs
ds environ. Entre 1838 et 1889, ces actions
montèrent à 425 fr., et les actionnaires
OFI^iFtEIS EJT I> DE ]VX J± IV I> E S (Voir à la 5™e page)
Facebook
Twitter
Pinterest