Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1884-10-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36187 Nombre total de vues : 36187
Description : 18 octobre 1884 18 octobre 1884
Description : 1884/10/18 (A7,SER2,N254). 1884/10/18 (A7,SER2,N254).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61464817
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
7- ANNÉE. — 2- SKRIB. N« 284.
ParftUuurt 1* StmAdi.
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OCTOBRE 1,8^
ADON!l|EIIBl«n
Un an ,15 franc»
Six mois 8 *
Etranger : port en tu.
Annonce* îadutrleUef.. 1 • ■
AvU coneernant le» transport»., » 78
k traie a ftffaii letTTnëi I ■« M to ».
T R AN
I \ H
• y 'î ur<
Chemins de fer -:- Mariiie -:^
.'™Jii.ii, y ".!.]. WwSïSSIft^È^SS^^^ag^^nSS^?
Toutes les communications ^doivent être adressées à M. Charles AVÉROUS, directeur, ne Malner, ltV
:#'■*'■ U .
Les abonnements sont reçu» : à PARIS, rue Malher, 15 ; au HAVRE, rue Beauverger,m2.
SOMMAIRE: j
Un véritable tarif de pénétration.
Les recettes de Chemins de fer et le Budget.
Le port de Bordeaux.
Importations et exportations de la France.
depuis 1828.
.Actes officiels.
Colonies ; Commerce extérieur : Les articles
français et Allemands en Belgique.
Revue des Chambres de Commerce.—Chambre
de Dunkerquc et de Montauban.
Chronique des Chambres Syndicales : Syndi-
cat dé la Marine du Nord, (suite).
Informations diverses.
Jurisprudence : Transport par chemin de fer
Train spécial. — Classe de non responsabi-
lité. — Avarie due à la faute du transpor-
teur. — Responsabilité.
Revue financière et industrielle.
Tarifs.
UN VÉRITABLE TARIF DE PÉNÉTRATION
Qui ne se souvient encore des protestations I
énergiques de l'honorable M. Allaln-Targé, I
contre les-tarifs de pénétrationl Chaque fois que
l'éloquent député traitait à la tribune la ques-
tion des tarifs de chemin de fer, c'était là un de
ses arguments à grand effet.
Qui ne se rappelle aussi l'impression produite
par son discours de février 1880 Î
> Eh bien, Messieurs, disait-il, depuis la créa-
» tlon des chemins de fer, surtout depuis 1880,
» les grandes Compagnies, pour lesquelles de
> si grands privilèges ont été constitués, ces
> Compagnies ont obéi à ce raisonnement si
B simple, si profitable, que pour le marchéfran-
s cals, pour la houille française, pour le blé
» français, elles n'avaient pas besoin de faire de
s grandes réductions de prix : quo les produits
B français seraient tenus de passer sur leurs
» rails, mais quo la mémo nécessité ne s'im-
B posait pas aux marchandises étrangères, quo
» pour celles-ci, il serait besoin de tarif spé-
B ciaux, des tarifs que j'appellerai des tarifs de
B pénétration. (Très-bien, très-bien I c'est cela).
B Et ces tarifs ont été faits pour attirer toutes
B les marchandises étrangères sur les rails
B français,en France! »
Emporté par son ardeur, l'honorable repré-
sentant du XIX* arrondissement ne s'était pas
aperçu qu'il tirait sur ses propres troupes.
En effet, administrateur du réseau de l'Etat
en même temps que député, il avait oublié que
les railways de l'Etat pratiquaient, eux aussi,
dans une large mesure, la tarification incriminée.
Que dirait-il aujourd'hui en apprenant que ce
Conseil d'administration, dans lequel nous trou-
vons un Président de la Cour des comptes, trois
sénateurs, autant de députés et un conseiller
général, vient de proposer à l'homologation mi-
nistérielle le tarif suivant :
• L'Administration des Chemins de fer de
l'Etat a l'honneur d'informer le Public, qu'elle
vient de soumettre à l'homologation ministé-
rielle, la proposition d'insérer dans son tarif
P. V- n* 2, la nouvelle disposition suivante :
SECTION III*
* Houilles, agglomérés de houille et coke.
a Par expédition do 200 tonnes au mininum, ou
payant pour ce poids, et sous condition d'un
parcours d'au mois 120 kilomètres, ou payant
pour 120 kilomètres,
0 fr. 25 par tonne et par kilomètre (frais
de gare compris).
« L'expéditeur doitfournîr,parwagon,uuchar-
gement complet en rapport avec la capacité" du
véhicule mis à sa disposition, a la condition do
ne pas y charger plus de 10,000 kilogrammes.
« Le chargeraentestfaitpar l'expéditeur et le
déchargement par le destinataire à leurs frais
et risques.
c Tours, le 2 Octobre 1884. B
Nos idées en matière do tarifs ont été si sou-
vent développées Ici, qu'il nous semble inutile
de dire qu'en principe, nous approuverions la
nouvelle proposition, puisque elle offre une ré-
duction de prix, mais ce qui nous oblige à pro-
tester, c'est la conditiondu tonnage exigée pour
bénéficier do son application. Cctto condition
de 200 tonnes nous prouve, en effet, que ce tarif
ne peut utilement desservir que les transports
de houilles anglaises débarquées aux ports do
l'Océan. Nous y trouvons, en outre, un danger
pour la navigation. Si les tarifs à tonnage aussi
considérable venaient à être généralisés, la ba-
tellerie aurait bientôt vécu.
Déjà par des prix fermes, insérés en 1880 dans
le tarif spécial PV. 2. l'administration officielle
favorisait le transport des houilles anglaises du
port do Sables-d'Olonnes a Tours, Poitiers,
Saumur, etc., etc. Par cette nouvelle proposi-
tion, non seulement le prix fcrme!de 6 fr. 60 sera
réduit à 6 fr. 27, 5 fr. 80 et 5 fr. 48, mais encore
les charbons anglais débarqués dans les ports
du littoral, se rendront par Poitiers et Angoulèmo,
dans tous nos départements du centre, pour con-
currencer nos houillères de l'Allier et de l'A-
veyron,
Co n'est pas, en effet, une diminution de quel-
ques millimes par tonno quo l'Etat offre aux
charbonnages anglais, mais bien 30 et 50 pour
cent do réduction sur les prix actuellement
payés par les houilles françaises, ainsi que lo
démontre lo tableau suivant :
III iM*l;*
tmUM.H-b'OUWMk
TOURS 261 11.05 7.80 6.60 0.27
POITIEBS .... 232 10.60 7 — 6.50 6.80
BAUMUB 219 10.10 6.75 6.60 5.48
DE U B0CHEU1 i
POITIEBS .... M5 7.85 5.50 — 3.C8
AUOODLKMB. . . 152 7.60 6.70 _ 8.80
COCTBAB .... 186 8.90 6.20 — 4.63
DE ROCHEIORT i
PolTIBBfl .... 142 7.20 5.45 — 8.55
ANGOULÊMB... 122 6.85 4.85 — 8.05
COUTBAS. .... 165 7.75 6.75 — 3.88
Si l'on considéra d'abord quo les houilles
françaises paient les prix des deux premières
colonnes, quo le charhon britannique est seul à
profiter des prix des deux secondes ; ensuite
que chaque expédition peut être taxée à 3 ou 4
prix différents, on reste confondu devant l'oeuvre
do ces réformateurs, qui, en livrant l'assaut
contre les Compagnies, avaient inscrit sur leur
drapeau :
Simplification des tarifs I
Egalité de taxo pour tous ! !
Suppression des prix de concurrence contre
la batellerie ! ! 1
Voilà pourtant l'exemple que l'administration
du chemin de for do l'Etat donne aux Compa-
gnies. Voilà comment, l'Etat « maître des tarifs »,
protège les produits français !
Voilà enfin comment une administration, rele-
vant directement de l'Etat, respecte les lois de
douano, en substituant au droit do 1 fr. 20, une
prime de beaucoup supérieure en faveur do
l'importation des produits étrangers !
Etdiro que cotte administration grève chaque
année lo Trésor public d'une insuffisance dé-
passant 20 millions I
- D'une communication qui nous est adressée au
sujet do notro articlo intitulé : « Un peu de
statistique », et relatif au dernier fascicule du
Bulletin des travaux publics, il ressort qu'il
•Hait impossible do donner U total des chiffres
du tonnage, moyen de la navigation des canaux
et rivières, parce que co tonnage moyen s'obr
tient par une proportion géométrique et non
par un calcul arithmétique. Les c chiffres abso-
lus », dont nous avons demandé l'explication,
indiquent le tonnage moyen pour l'ensemble
des voies. Quant à la comparaison que nous
aurions désiré pouvoir faire entre le tonnago
des voies navigables et celui des chemins de
fer, elle a été présentée par le Bulletin dans
un numéro antérieur. Sur ces points, nous de-
vons donc déclarer que nous avons satisfaction.
Les totaux des transports par catégories de
marchandises opérés par les chemins de fer,
n'ont pas été donnés, parce que certaines Com-
pagnies n'ont pas fourni elles-mêmes les ren-
seignements détaillés. La Direction des che-
mins de fer n'a pas cru devoir additionner des
résultats incomplets. Ces lacunes ne nous
avaient point échappé, mais nous avons pensé
et nous continuons & croire qu'il eût été pré-
férable de donner les totaux en indiquant leur
caractère. Les travailleurs en eussent été
quittes pour tenir compte des absences.
Môme explication et même observation de no-
tre part pour les diverses catégories de dépen-
ses de l'exploitation.
Quant à la moyenne du parcours des voya-
geurs de différentes classes, dont nous avons
cru devoir laisser la responsabilité à la Direc-
tion du Bulletin, celle-ci l'accepte, en affirmant
l'exactitude do son chiffre. Nous avons Térifié
et constaté, qu'en effet, il était exact; mais,
en mémo temps, nous avons eu le regret de
relever uno de ces fautes typographiques dont
nous nous sommes plaints. On a porté la
moyenne générale au bas do la colonne des
voyageurs de 3* classe, et réciproquement.
En terminant, nous déclarerons n'avoir pas
eu l'intention do contester le mérite du Bulle-
tin du ministère des travaux publics, qui est
fait avec une science remarquable Coque nous
désirerions, ce serait qu'il fut mis un peu plus
à la portée des hommes, qui n'ont point eu la
chance do passer par l'Ecolo Polytechnique ou
l'Ecole Centrale, ou qui encore n'ont pas toujours
sous la main les volumes ou les fascicules précé-
dents, contenant l'explication des formules.
Nous sommes convaincus que si lo Bulletin
voulait bien s'humaniser un pou en faveur du
commun des mortels, — parmi lesquels il y a
beaucoup de sénateurs, de députés et même do
ministres, — il répondrait beaucoup mieux à la
pensée de ses créateurs. C'était là, en somme,
lo but do notre critique.
La pétition suivante viont d'être remise à M. le
ministre des postes et télégraphes :
Monsieur le ministre,
Los soussignés ont l'honneur d'attirer votre
attention sur la lenteur vraiment regrettable que
les dépêches mettent actuellement en France pour
parvenir à destination.
Eu Amérique et en Angleterre, au contraire,
la rapidité des transmissions et la célérité de tout
le service télégraphique sont tellement perfec-
tionnées que les réponses aux dépêches s'y ob-
tiennent à domicile en dedans de deux heures,
c'est-à-dire pour l'aller et le retour. En France, la
transmission simple prend actuellement, en géné-
ral, trois heures, ce qui équivaut en moyenne à
six heures pour l'aller et le retour.
Les intérêts du commerce français souffrent
considérablement de cette infériorité.
Il restera des améliorations à introduire dans le
service français tant que les résultats acquis en
Amérique et en Angleterre n'y auront pas été éga-
lement obtenus.
Les soussignés appellent donc toute votre atten.
lion sur la nécessité do réformes immédiates et
profondes en faveur delà rapidité des transmis-
sions télégraphiques et, confiants dans votre esprit
de progrès et de dévouement aux intérêts français,
ils vous présentent, monsieur le ministre, l'hom-
mage de leur considération la pins distinguée.
Suivent environ six cents signatures de mem-
bres des diverses chambres syndicales de Paris et
de notables commerçants de ltoubaix, Brest, Bor-
deaux, Nantes, Rouen, Lyon, Marseille, Le Havre,
La Rochelle, Tourcoing, etc.
Nous ne pouvons que nous associer aux récla-
mations si légitimes contenues dans cette pétition.
LES RECETTES DES CHEMINS DE FER
ET LE BUDGET
Le publie vient d'être instruit d'une situa-
tion que les hommes s'occupant des questions
de transport connaissaient ou prévoyaient de-
puis plusieurs mois. Plusieurs Compagnies de
chemins do fer qui, depuis quelques années,
ne recouraient plus à la garantie d'intérêt,
ont prévenu le gouvernement qu'elles se
verraient obligées de lui demander, cctto an-
née, un certain nombre de millions, 22 ou 23,
dit-on, peut-êtro plus.
Cet avertissement survenant à un moment
où la commission du budget cherchait à cou-
vrir un déficit do cinquante-cinq à soixanto
millions, rend la situation encore plus embar-
rassante
Pour nous, quo ces questions spéciales in-
téressent, nous avons lo droit de faire un re-
tour à quinze mois on arrière, et do rappeler
les illusions, plus ou moins volontaires, quo
l'on nourrissait encore & cetto époque au sujet
des chemins do fer, et dont l'écho attardé nous
revient quelquefois.
Qui no so souvient quo, pour justifier lo
rachat proposé du réseau do l'Orléans, un dé.
puté, plus ou moins ingénieur, fit lo calcul
do ce que vaudrait ce réseau dans quarante ans,
par suite de l'augmentation régulièro des trans-
ports, des recottes et des bénéfices ?
On prétendait démontrer à l'aide do co cal-
cul que si lo rachat et l'exploitation par l'Etat
devait avoir pour effet de laisser un défi-
cit pendant quelques années, un moment no
tarderait pas à venir où, non seulement on
rattrapperait co déficit, mais où l'on ferait do
larges profits.
Quand on faisait observer à ces calculateurs
ingénieux que la progression des recettes pour-
rait cesser, êtro même remplacée par une ré-
gression, ils haussaient les épaules avec dé-
dain. Eh bien ! voilà quo le phénomène se
produit. Qu'en disent-ils maintenant?
Nous avons, l'année dernière, combattu les
conventions, non pas à la manière de certains
politiciens, qui criaient que l'on allait livrer
lo pays et le gouvernement à la féodalité fi-
nancière ; mais en faisant observer que, s'ils
avaient pour le ministère et les députés qui
lo soutenaient, l'avantage d'assurer l'exécution
des promesses( faites aux électeurs — promes-
ses que l'Etat n'était plus en situation de
remplir do lui-même, —les arrangements en
question seraient onéreux pour le pays et pour
les Compagnies.
Nos prévisions se trouvent réalisées. Les
Compagnies, pour satisfaire aux engagements
pris par elles, ont dû faire couler plus abon-
damment le robinet des obligations ; leur
dette s'en est trouvéo accrue, et la somme né- *
cessairo pour faire face à cet accroissement
vient s'ajouter à celle réclamée par l'insuffi-
sance des recottes.
I La continuation des travaux, en augmen-
. I tant la dette des Compagnies, sans augmen-
I ter, on échange, leurs roseaux de lignes produc-
ParftUuurt 1* StmAdi.
mmÊmmmmmmmm
OCTOBRE 1,8^
ADON!l|EIIBl«n
Un an ,15 franc»
Six mois 8 *
Etranger : port en tu.
Annonce* îadutrleUef.. 1 • ■
AvU coneernant le» transport»., » 78
k traie a ftffaii letTTnëi I ■« M to ».
T R AN
I \ H
• y 'î ur<
Chemins de fer -:- Mariiie -:^
.'™Jii.ii, y ".!.]. WwSïSSIft^È^SS^^^ag^^nSS^?
Toutes les communications ^doivent être adressées à M. Charles AVÉROUS, directeur, ne Malner, ltV
:#'■*'■ U .
Les abonnements sont reçu» : à PARIS, rue Malher, 15 ; au HAVRE, rue Beauverger,m2.
SOMMAIRE: j
Un véritable tarif de pénétration.
Les recettes de Chemins de fer et le Budget.
Le port de Bordeaux.
Importations et exportations de la France.
depuis 1828.
.Actes officiels.
Colonies ; Commerce extérieur : Les articles
français et Allemands en Belgique.
Revue des Chambres de Commerce.—Chambre
de Dunkerquc et de Montauban.
Chronique des Chambres Syndicales : Syndi-
cat dé la Marine du Nord, (suite).
Informations diverses.
Jurisprudence : Transport par chemin de fer
Train spécial. — Classe de non responsabi-
lité. — Avarie due à la faute du transpor-
teur. — Responsabilité.
Revue financière et industrielle.
Tarifs.
UN VÉRITABLE TARIF DE PÉNÉTRATION
Qui ne se souvient encore des protestations I
énergiques de l'honorable M. Allaln-Targé, I
contre les-tarifs de pénétrationl Chaque fois que
l'éloquent député traitait à la tribune la ques-
tion des tarifs de chemin de fer, c'était là un de
ses arguments à grand effet.
Qui ne se rappelle aussi l'impression produite
par son discours de février 1880 Î
> Eh bien, Messieurs, disait-il, depuis la créa-
» tlon des chemins de fer, surtout depuis 1880,
» les grandes Compagnies, pour lesquelles de
> si grands privilèges ont été constitués, ces
> Compagnies ont obéi à ce raisonnement si
B simple, si profitable, que pour le marchéfran-
s cals, pour la houille française, pour le blé
» français, elles n'avaient pas besoin de faire de
s grandes réductions de prix : quo les produits
B français seraient tenus de passer sur leurs
» rails, mais quo la mémo nécessité ne s'im-
B posait pas aux marchandises étrangères, quo
» pour celles-ci, il serait besoin de tarif spé-
B ciaux, des tarifs que j'appellerai des tarifs de
B pénétration. (Très-bien, très-bien I c'est cela).
B Et ces tarifs ont été faits pour attirer toutes
B les marchandises étrangères sur les rails
B français,en France! »
Emporté par son ardeur, l'honorable repré-
sentant du XIX* arrondissement ne s'était pas
aperçu qu'il tirait sur ses propres troupes.
En effet, administrateur du réseau de l'Etat
en même temps que député, il avait oublié que
les railways de l'Etat pratiquaient, eux aussi,
dans une large mesure, la tarification incriminée.
Que dirait-il aujourd'hui en apprenant que ce
Conseil d'administration, dans lequel nous trou-
vons un Président de la Cour des comptes, trois
sénateurs, autant de députés et un conseiller
général, vient de proposer à l'homologation mi-
nistérielle le tarif suivant :
• L'Administration des Chemins de fer de
l'Etat a l'honneur d'informer le Public, qu'elle
vient de soumettre à l'homologation ministé-
rielle, la proposition d'insérer dans son tarif
P. V- n* 2, la nouvelle disposition suivante :
SECTION III*
* Houilles, agglomérés de houille et coke.
a Par expédition do 200 tonnes au mininum, ou
payant pour ce poids, et sous condition d'un
parcours d'au mois 120 kilomètres, ou payant
pour 120 kilomètres,
0 fr. 25 par tonne et par kilomètre (frais
de gare compris).
« L'expéditeur doitfournîr,parwagon,uuchar-
gement complet en rapport avec la capacité" du
véhicule mis à sa disposition, a la condition do
ne pas y charger plus de 10,000 kilogrammes.
« Le chargeraentestfaitpar l'expéditeur et le
déchargement par le destinataire à leurs frais
et risques.
c Tours, le 2 Octobre 1884. B
Nos idées en matière do tarifs ont été si sou-
vent développées Ici, qu'il nous semble inutile
de dire qu'en principe, nous approuverions la
nouvelle proposition, puisque elle offre une ré-
duction de prix, mais ce qui nous oblige à pro-
tester, c'est la conditiondu tonnage exigée pour
bénéficier do son application. Cctto condition
de 200 tonnes nous prouve, en effet, que ce tarif
ne peut utilement desservir que les transports
de houilles anglaises débarquées aux ports do
l'Océan. Nous y trouvons, en outre, un danger
pour la navigation. Si les tarifs à tonnage aussi
considérable venaient à être généralisés, la ba-
tellerie aurait bientôt vécu.
Déjà par des prix fermes, insérés en 1880 dans
le tarif spécial PV. 2. l'administration officielle
favorisait le transport des houilles anglaises du
port do Sables-d'Olonnes a Tours, Poitiers,
Saumur, etc., etc. Par cette nouvelle proposi-
tion, non seulement le prix fcrme!de 6 fr. 60 sera
réduit à 6 fr. 27, 5 fr. 80 et 5 fr. 48, mais encore
les charbons anglais débarqués dans les ports
du littoral, se rendront par Poitiers et Angoulèmo,
dans tous nos départements du centre, pour con-
currencer nos houillères de l'Allier et de l'A-
veyron,
Co n'est pas, en effet, une diminution de quel-
ques millimes par tonno quo l'Etat offre aux
charbonnages anglais, mais bien 30 et 50 pour
cent do réduction sur les prix actuellement
payés par les houilles françaises, ainsi que lo
démontre lo tableau suivant :
III iM*l;*
tmUM.H-b'OUWMk
TOURS 261 11.05 7.80 6.60 0.27
POITIEBS .... 232 10.60 7 — 6.50 6.80
BAUMUB 219 10.10 6.75 6.60 5.48
DE U B0CHEU1 i
POITIEBS .... M5 7.85 5.50 — 3.C8
AUOODLKMB. . . 152 7.60 6.70 _ 8.80
COCTBAB .... 186 8.90 6.20 — 4.63
DE ROCHEIORT i
PolTIBBfl .... 142 7.20 5.45 — 8.55
ANGOULÊMB... 122 6.85 4.85 — 8.05
COUTBAS. .... 165 7.75 6.75 — 3.88
Si l'on considéra d'abord quo les houilles
françaises paient les prix des deux premières
colonnes, quo le charhon britannique est seul à
profiter des prix des deux secondes ; ensuite
que chaque expédition peut être taxée à 3 ou 4
prix différents, on reste confondu devant l'oeuvre
do ces réformateurs, qui, en livrant l'assaut
contre les Compagnies, avaient inscrit sur leur
drapeau :
Simplification des tarifs I
Egalité de taxo pour tous ! !
Suppression des prix de concurrence contre
la batellerie ! ! 1
Voilà pourtant l'exemple que l'administration
du chemin de for do l'Etat donne aux Compa-
gnies. Voilà comment, l'Etat « maître des tarifs »,
protège les produits français !
Voilà enfin comment une administration, rele-
vant directement de l'Etat, respecte les lois de
douano, en substituant au droit do 1 fr. 20, une
prime de beaucoup supérieure en faveur do
l'importation des produits étrangers !
Etdiro que cotte administration grève chaque
année lo Trésor public d'une insuffisance dé-
passant 20 millions I
- D'une communication qui nous est adressée au
sujet do notro articlo intitulé : « Un peu de
statistique », et relatif au dernier fascicule du
Bulletin des travaux publics, il ressort qu'il
•Hait impossible do donner U total des chiffres
du tonnage, moyen de la navigation des canaux
et rivières, parce que co tonnage moyen s'obr
tient par une proportion géométrique et non
par un calcul arithmétique. Les c chiffres abso-
lus », dont nous avons demandé l'explication,
indiquent le tonnage moyen pour l'ensemble
des voies. Quant à la comparaison que nous
aurions désiré pouvoir faire entre le tonnago
des voies navigables et celui des chemins de
fer, elle a été présentée par le Bulletin dans
un numéro antérieur. Sur ces points, nous de-
vons donc déclarer que nous avons satisfaction.
Les totaux des transports par catégories de
marchandises opérés par les chemins de fer,
n'ont pas été donnés, parce que certaines Com-
pagnies n'ont pas fourni elles-mêmes les ren-
seignements détaillés. La Direction des che-
mins de fer n'a pas cru devoir additionner des
résultats incomplets. Ces lacunes ne nous
avaient point échappé, mais nous avons pensé
et nous continuons & croire qu'il eût été pré-
férable de donner les totaux en indiquant leur
caractère. Les travailleurs en eussent été
quittes pour tenir compte des absences.
Môme explication et même observation de no-
tre part pour les diverses catégories de dépen-
ses de l'exploitation.
Quant à la moyenne du parcours des voya-
geurs de différentes classes, dont nous avons
cru devoir laisser la responsabilité à la Direc-
tion du Bulletin, celle-ci l'accepte, en affirmant
l'exactitude do son chiffre. Nous avons Térifié
et constaté, qu'en effet, il était exact; mais,
en mémo temps, nous avons eu le regret de
relever uno de ces fautes typographiques dont
nous nous sommes plaints. On a porté la
moyenne générale au bas do la colonne des
voyageurs de 3* classe, et réciproquement.
En terminant, nous déclarerons n'avoir pas
eu l'intention do contester le mérite du Bulle-
tin du ministère des travaux publics, qui est
fait avec une science remarquable Coque nous
désirerions, ce serait qu'il fut mis un peu plus
à la portée des hommes, qui n'ont point eu la
chance do passer par l'Ecolo Polytechnique ou
l'Ecole Centrale, ou qui encore n'ont pas toujours
sous la main les volumes ou les fascicules précé-
dents, contenant l'explication des formules.
Nous sommes convaincus que si lo Bulletin
voulait bien s'humaniser un pou en faveur du
commun des mortels, — parmi lesquels il y a
beaucoup de sénateurs, de députés et même do
ministres, — il répondrait beaucoup mieux à la
pensée de ses créateurs. C'était là, en somme,
lo but do notre critique.
La pétition suivante viont d'être remise à M. le
ministre des postes et télégraphes :
Monsieur le ministre,
Los soussignés ont l'honneur d'attirer votre
attention sur la lenteur vraiment regrettable que
les dépêches mettent actuellement en France pour
parvenir à destination.
Eu Amérique et en Angleterre, au contraire,
la rapidité des transmissions et la célérité de tout
le service télégraphique sont tellement perfec-
tionnées que les réponses aux dépêches s'y ob-
tiennent à domicile en dedans de deux heures,
c'est-à-dire pour l'aller et le retour. En France, la
transmission simple prend actuellement, en géné-
ral, trois heures, ce qui équivaut en moyenne à
six heures pour l'aller et le retour.
Les intérêts du commerce français souffrent
considérablement de cette infériorité.
Il restera des améliorations à introduire dans le
service français tant que les résultats acquis en
Amérique et en Angleterre n'y auront pas été éga-
lement obtenus.
Les soussignés appellent donc toute votre atten.
lion sur la nécessité do réformes immédiates et
profondes en faveur delà rapidité des transmis-
sions télégraphiques et, confiants dans votre esprit
de progrès et de dévouement aux intérêts français,
ils vous présentent, monsieur le ministre, l'hom-
mage de leur considération la pins distinguée.
Suivent environ six cents signatures de mem-
bres des diverses chambres syndicales de Paris et
de notables commerçants de ltoubaix, Brest, Bor-
deaux, Nantes, Rouen, Lyon, Marseille, Le Havre,
La Rochelle, Tourcoing, etc.
Nous ne pouvons que nous associer aux récla-
mations si légitimes contenues dans cette pétition.
LES RECETTES DES CHEMINS DE FER
ET LE BUDGET
Le publie vient d'être instruit d'une situa-
tion que les hommes s'occupant des questions
de transport connaissaient ou prévoyaient de-
puis plusieurs mois. Plusieurs Compagnies de
chemins do fer qui, depuis quelques années,
ne recouraient plus à la garantie d'intérêt,
ont prévenu le gouvernement qu'elles se
verraient obligées de lui demander, cctto an-
née, un certain nombre de millions, 22 ou 23,
dit-on, peut-êtro plus.
Cet avertissement survenant à un moment
où la commission du budget cherchait à cou-
vrir un déficit do cinquante-cinq à soixanto
millions, rend la situation encore plus embar-
rassante
Pour nous, quo ces questions spéciales in-
téressent, nous avons lo droit de faire un re-
tour à quinze mois on arrière, et do rappeler
les illusions, plus ou moins volontaires, quo
l'on nourrissait encore & cetto époque au sujet
des chemins do fer, et dont l'écho attardé nous
revient quelquefois.
Qui no so souvient quo, pour justifier lo
rachat proposé du réseau do l'Orléans, un dé.
puté, plus ou moins ingénieur, fit lo calcul
do ce que vaudrait ce réseau dans quarante ans,
par suite de l'augmentation régulièro des trans-
ports, des recottes et des bénéfices ?
On prétendait démontrer à l'aide do co cal-
cul que si lo rachat et l'exploitation par l'Etat
devait avoir pour effet de laisser un défi-
cit pendant quelques années, un moment no
tarderait pas à venir où, non seulement on
rattrapperait co déficit, mais où l'on ferait do
larges profits.
Quand on faisait observer à ces calculateurs
ingénieux que la progression des recettes pour-
rait cesser, êtro même remplacée par une ré-
gression, ils haussaient les épaules avec dé-
dain. Eh bien ! voilà quo le phénomène se
produit. Qu'en disent-ils maintenant?
Nous avons, l'année dernière, combattu les
conventions, non pas à la manière de certains
politiciens, qui criaient que l'on allait livrer
lo pays et le gouvernement à la féodalité fi-
nancière ; mais en faisant observer que, s'ils
avaient pour le ministère et les députés qui
lo soutenaient, l'avantage d'assurer l'exécution
des promesses( faites aux électeurs — promes-
ses que l'Etat n'était plus en situation de
remplir do lui-même, —les arrangements en
question seraient onéreux pour le pays et pour
les Compagnies.
Nos prévisions se trouvent réalisées. Les
Compagnies, pour satisfaire aux engagements
pris par elles, ont dû faire couler plus abon-
damment le robinet des obligations ; leur
dette s'en est trouvéo accrue, et la somme né- *
cessairo pour faire face à cet accroissement
vient s'ajouter à celle réclamée par l'insuffi-
sance des recottes.
I La continuation des travaux, en augmen-
. I tant la dette des Compagnies, sans augmen-
I ter, on échange, leurs roseaux de lignes produc-
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