Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-12-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36187 Nombre total de vues : 36187
Description : 24 décembre 1881 24 décembre 1881
Description : 1881/12/24 (A4,SER2,N108). 1881/12/24 (A4,SER2,N108).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6146162v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
4- ANNÉE. — 2~ SÉRIE. N* 108.
Paraissant le Samedi.
24 DÉCEMBRE 1881
JOURNAL
AaaoaeesdiTersM..laligne:fir. 1 60
Avis «meenunt les transporta.. » 75
•ha MM. F. DanotiliM 4c O*. nw Note»
Itam«-dea-Vietoiret, 44 (pUe« à» U BOUM)
TRANSPORTS
Chemîltt*>&e fer -> Marine -:- Navigation intérieure
1 • .■•'. i ' "^^
Toutes les commnnlcations doivent être adressées à M. Charles AVÉROUS, directeur, rue Malher, 15.
Le» abonnement» sont reçus : à PARIS, rue Malher, 15 ; au HAVRE, rue Beauverger, 2.
-wsA/a»»*-* *,„
SOMMAIRE :
Reçue de la semaine.
Les Tarifa de gare à gare.
Navigation intérieure : — Le tonnage des voies
navigables en 1880. — Communications ma-
litimo-lluvialcs.
Projet de loi modifiant les articles 105 et 108 du
Code de commerce.
Marine.
Actes officiels.
Informations diverses.
Les Chambres.
Jurisprudence : — Facteur à la halle ; expédi-
tions de marchandises ; responsabilité person-
nelle .pour les frais de transport.
Revue financière et industrielle.
Tarifs homologués pendant le mois d'octobre.
Avis au public. — Services postaux ; départs de
paquebots, etc. etc.
REVUE DE LA SEMAINE
La pluralité dos sujets intéressants que four-
nit la semaine nous empêche de consacrer à cha-
cun d'eux le développement qu'il mérite-
Le gouvernement a déposé le projot de loi, si
longtemps attendu sur les modifications dos ar-
ticles i(>-» el 108 du Code do commerce, dont
nous publions le texte.
La Chambre de commerco de Paris revient
sur la question des tarifs kilométriques en con-
damnant de nouveau les tarifs de gare à gare.
Dans une grande réunion agricole, tonuo à
Lille, la question des transports et celle des
tarifs de pénétration ont été largement agitées.
Enfin M. Lesguillicr, sous-sccrélaire d'Etat,
a prononcé, à llihérac, un discours sur lequel il
est impossible de l'aire le silence.
Le projet de loi présenté par M. Cazot répond
parfaitement dans son ensemble aux réformes
réclamées depuis plusieurs années par le com-
merce, nous lui reproebons seulement la par-
cimonie avec laquelle il répartit les délais do
prescription, tout en se montrant peut-être trop
libéral au sujet du droit de vérilication.
Ce n'est pas par excès de libéralisme que pèche
la Chambre de commerce de Paris. Sa commission
des transports, appuyant les plaintes de la
Chambre de commerce de Boulogne contre les
tarifs de pénétration, essaie de répondre à la
réfutation faite dans ces colonnes et dans d'autres
publications du fameux rapport de M. Poirrier.
Dans l'extrait que nous avons sous les yeux,
en attendant le texto du rapport do la commission,
les objections sont ramenées à trois points, que
la commission maintient sans restriction. Elle
soutient que les Compagnies de chemins de fer
ne peuvent appliquer à leurs tarifs la loi de l'offre
et de la demande, car elles accomplissent un
service public. La liberté du bon marché étant
en fait la liberté des tarifs, il leur est interdit de
la pratiquer.
La Chambre de commerce de Paris déclare
donc spontanément qu'elle est hostile à la liberté
du bon marché. En outre, comme elle réclame le
respect des contrats, nous renvoyons ses rap-
Sorteurs à l'article 48 du cahier des charges de
857 (abaissement des taxes pour le parcours
total ou partiel).
• Les tarifs de gare à gare n'ont pas encore
trouvé grâce devant les délégués du commerce
parisien qui protestent, au nom de l'égalité des
taxes, contre les réductions de tarifs. Il est ce-
pendant bien facile de réaliser leur idéal ; qu'on
supprime les tarifs généraux et les tarifs difleV
rcntiols et qu'on les remplace soit par le tarif lé-
gal, soit par le tarif général commun, qui lui
est inférieur (sauf deux exceptions insignifiantes).
Les inégalités disparaîtront et le. commerce jouira
de l'égalité duns la cherté des transports.
Quant au préjudice direct que les tarifs de
gare à gare font éprouver aux intérêts parisiens,
nous sommes très désireux d'en connaître les
preuves. Dès à présent, nous sommes persuadé
qu'elles seront aussi peu nombreuses et aussi peu
convaincantes que celles qui ont figuré dans
un procès politique récent.
Quant au troisième point, relatif aux consé-
quences financières de l'unification des tarifs,
ce qui reste patent, c'est que la révision des
tarifs et l'adoption d'une moyenne, entre les
bases les plus fortes et les plus faibles, ne nui-
raient guère aux Compagnies, mais que des dom-
mages certains seraient infligés au commerce et
à I industrie par le remaniement des taxes, au-
jourd'hui adaptées aux besoins de chaque région
et de chaque centre commercial ; c'est bien le
point de vue auquel se place la Chambre de com-
merce de Paris, peu soucieuse du bon marché
des transports.
Quant a la sage méthode qui doit présider à la
réforme de la tarification, elic nous rappelle uno
historiette instructive : Certain marquis soutenait
que les animaux pouvaient vivre sans nourriture.
Il fit l'essai de son système sur ses chevaux en
diminuant peu ii peu leurs rations journalières,
et il finit parleur supprimer toute nourriture. Deux
jours après, les chevaux étaient morts. « C'est
dommage, dit-il, ils commençaient à s'y habituer, J
Ainsi, en serait-il des industries à qui les tarifs
exceptionnels sont indispensables : le jour où
la révision serait achevée, elles auraient vécu.
Dans les fêtes données à Lille en l'honneur du
nouveau ministre de l'agriculture, plusieurs ora-
teurs, parmi lesquels ligure un ministre, ont
t rai ce en termes précis do l'importance do la
question des transports au point do vue agricole.
Jl. Dubar, secrétaire général de la Société des
agriculteurs du Nord avait, dans son rapport,
réclamé l'abaissement du prix des transports en
général.
Le ministre lui répondit avec beaucoup de
bons sens :
« Vous avez touché tout à l'heure la question des
chemins île fer et des transports. Vous ave/ raison
et j'espère qu'il sera bientôt donné satisfaction ù vos
légitimes réclamations, bien quo je ne puisse pren-
dre aucun engagement pour mon collègue des
finances, puisqu'il y a là une question budgétaire à
examiner. »
Au banquet, qui a eu lieu le soir, M. Macarcz,
président de la Société, a porté la santé de M. De-
vès et a prié le ministre de se faire, auprès du
chef de l'Etat, l'interprète des voeux des popula-
tions du Nord, qui ne réclament que l'égalité
dans leur lutte contre la concurrence étrangère,
tant au point de vue fiscal qu'à celui des tarifs de
chemins de fer.
M. Dcvès a répliqué là-dessus dans les termes
suivants :
« Vous avez parlé des transports ; jo n'en dirai
qu'un mot. 11 a y évidemment des transports dont
le coftt est trop onéreux ; mais je crois quo nous
apporterons un remède à cette situation en créant
des routes, en creusant des canaux, on établissant
de nouvelles lignes de chemins de fer. Ce sont là
des améliorations qui donneront ù l'agriculture un
immense soulagement. »
Après le ministre, M. Griolet, administrateur
de la Compagnie des chemins de fer du Nord, a
S tris la défense des Compagnies de chemins de
er. Il a rappelé que la Compagnie, dont il fait
partie, a réduit les tarifs de transport du sucre et
a par là largement contribué à la prospérité de
l'industrie sucrière :
« On s'est plaint, a-t-il dit, des tarirs réduits qui fa-
vorisaient, dans certains cas, l'introduction des pro-
duits agricoles de l'étranger. Les tarifs dont il s'agit
ont été établis d'accord avec le gouvernement qui
les a homologués après examen des intérêts contra-
dicteurs qui étaient en présence. L'intérêt des pro-
ducteurs français naturellement désireux de con-
server les avantages do la proximité, l'intérêt des
consommateurs qui demandent qu'on fasse avec les
chemins do fer étrangers des tarifs décroissant avec
lu distance sur les parcours étrangers comme sui-
tes parcours français, l'intérêt de nos ports de mer I
3ui exigent que nous leur donnions notre concours I
ans la lutte qu'ils soutiennent contre les ports de I
mer étrangers : toutes ces questions délicates et
complexes ont été résolues d'une manière ou d'une
autre, par la Compagnie et par l'Etat, qui a accepté
les propositions de la Compagnie. Je suis heureux
3ue vous me donniez l'occasion de déclarer une fois
e plus devant un ministre du gouvernement de la
République, devant M. le ministre de l'agriculture,
que nous sommes prêts à examiner à nouveau avec
le gouvernement toutes ces questions, sur ces tarirs
internationaux.— Nous n'entendons pas conserver
seuls la responsabilité des mesures qui ont été pri-
ses d'accord avec le gouvernement et dans l'intérêt
général du pays. *
C'est la meilleure réponse qu'on puisse opposer
aux plaintes élevées contre les tarifs de péné-
tration.
La Chambre de commerce de Boulogne et celle
de Paris ne peuvent qu'approuver la loyale décla-
ration de M. Griolet.
L'inauguration du chemin de fer de Périgueux
à Hiberne a eu lieu dimanche 18 décembre.
M. Raynal, ministre des travaux publics, re-
tenu à Paris par l'état de sa santé, n'avait pu s'y
rendre. Il s'y était fait représenter par son sous-
secrétaire d'Etat, M. Lesguillicr, l'ex-directeur
des chemins de fer de l'Etat.
Après quelques mots de politique g&néralc, il
a fait ressortir qu'en incorporant la ligne de Pé-
rigueux àRibérac au réseau de l'Etat, l'adminis-
tration avait ménagé aux habitants do nouveaux
avantages, notamment le bas prix do transport
sur le réseau de l'Etat. Or, tout le monde sait
que le prix moyen des transports s'élevait à 7.
cent. 23 sur les lignes officielles et à o cent. 5)1
sur les réseaux des Compagnies privées.
Il s'est engagé à hâter le rattachement de la
section de Périgueux à xYngoulème, mais naturel-
lement sans faire allusion à l'achèvement do la
voie la plus courte, colle de Hibérac à Monltno-
reau, qui aurait le vice d'aboutir au réseau d'Or-
léans. La vraie jonction devra se faire par la
section IVibérac-Angoulème, beaucoup plus lon-
gue, (iui ne sera ouverte que dans deux ou trois
ans à l'exploitation, qui doublera inutilement la
voie Montmoreau-Angoulèmo, mais qui aura le
glorieux privilège d'être desservie par la Com-
pagnie de l'Etat.
Au point de vue général, M. Lesguillier s'est
laissé aller à de vastes perspectives d'avenir. Il
veut poursuivre à outrance le programme Frcy-
cinet, au service duquel il s'engage a déployer
une « énergie indomptable » au moment même
où l'un de nos premiers financiers, l'honorable
M. Léon Say, en déclare l'exécution complète,
impraticable pour le présent.
Oubliant que la France est loin d'être aussi
peuplée, aussi manufacturière, aussi commer-
çante que celte province qu'on appelle la Bel-
gique, il veut que notre pays marche de pair avec
ce petit Etat au point de vue des communica-
tions ferrées. Le sous-secritaire d'Etat demande
Îu'on ajoute à nos 40,000 kilom. de rails concé-
és la modeste somme de 30,000 kilom. nou-
veaux.
Nous sommes surpris que le candidat au futur
ministère des chemins de fer se contente de
la voie étroite pour le quatrième réseau, dont il
expose l'idée. M. Lesguillier, vous êtes trop mo-
deste, et votre réserve paraît aussi dans la fai-
blesse de vos devis. Un pauvre petit milliard à
ajouter aux sept du plan Freycinet, co n'est guère
pour 30,000 kilom., et nons croyons que bien
peu d'ingénieurs accepteraient un, forfait à ce
prix. Les milliards coûtent peu au gouvernement,
mais on devrait bien attendre que le dernier em-
prunt soit classé, avant de s'acheminer, fût-ce
a petite vitesse et sur une voie étroite, vers le
neuvième milliard du 3 0/0 amortissable.
Pour être complet, il nous faudrait oncoro ap-
précier ou plutôt analyser le formidable réquisi-
toire sous lequel plient en ce moment les parti-
sans du rachat des chemins de fer.
I Le président du Sénat, M. Léon Say, qui est
aussi l'un des premiers, sinon le premier de nos
financiers, a publié dans le Journal des Econo-
mistes un magnifique travail où l'impossibilité du
rachat, qu'il soit partiel ou total, est démontrée
d'une manière irréfutable.
A ses yeux, l'exploitation par l'Etat est la
conséquence inévitable du rachat des conces-
sions qui entraînerait d'ailleurs la suspension de
tous les dégrèvement et peut-être celle des grands
travaux publics, sans assurer un bon marché
durable des transports par chemin de fer.
Il faut lire la citation si convaincante em-
pruntée aux débats législatifs de la Belgique
pour comprendre les inconvénients et les périls
d'une tarification laissée sous l'autorité absolue
de l'Etal. Du resle, nous publierons prochaine-
ment une analyse complète de l'élude consacrée
par l'cx-ministre des finances à la question du
rachat.
♦' :
En quittant Ribérac, M. Lesguillier s'est rendu
à Nontron, où il a prononcé un nouveau discours.
Il a confirmé sus promesses sur l'achèvement
prochain des lignes de chemins do fer qui in-
téressent la Dordogne et particulièrement do la
ligne de Nontron à 'Oliviers et à Sarlat.
La partie principale de son allocution a été
consacrée au développement do son systôrao do
chemins de fer vicinaux à voie étroite.
L'idée est bonne en elle-même, et nous n'avons
critiqué que l'exagération qui lui est donnée par
le sous-secrétaire d'Etat; malheureusement, les
explications qu'il a fournies, et sur lesquelles
nous reviendrons en traitant la question des tra-
vaux publics, ne nous rassurent gnèro sur les
moyens de réalisation du réseau ferré vicinal.
M. Lesguillier a conclu en promettant pour
188Ï l'inauguration de la ligne de Nontron à
Sarlat et de trois chemins do for vicinaux do
Nontron à Limoges par Piegut et Oradour, do
Nontron ii Périgueux par Brantôme et de Nontron
à Hibérac par Marcuil.
Les négociations engagées entre la France et le
Portugal viennent de se terminer par la conclu-
sion d'un traité de commerce el do navigation.
La signature de ces actes internationaux a eu
lieu le 111 décembre, à l'hôtel du ministère des
affaires étrangères.
L'époque de la mise en vigueur de ce traité,
qui sera soumis à l'approbation des Chambres,
est fixée au 9 février prochain. Jusqu'à cette date,
le régime actuellement existant est maintenu,
conformément à la déclaration insérée dans le
Journal officiel du 30 octobre dernier.
La commission des traités de commerce a-ter-
miné l'examen du traité franco-hollandais.
Elle a réservé seulement deux articles sur
lesquels elle doit entendre le ministre du com-
merce.
Le rapporteur ne sera nommé qu'à'la rentrée
de janvier.
Les négociations pour le traité de commerce
franco-anglais sont dès maintenant reprises par
voie diplomatique, et les conférences ne tarderont
pas à reprendre à Paris.
LES TARIFS DE GJBETMBE
Si l'on en croyait les adversaires du régime
actuel, il semblerait que les grandes Compagnies
n'offrent aux commerçants que des prix de gare
à gare. C'est là une erreur qui prouve que ces ré-
formateurs n'ont qu'une connaissance très vague
du système qu/ils prétendent perfectionner.
En règle générale, les tarifs réduits sont à
base kilométrique, s'appliquant à toutes ou à
presque toutes les sections d'un réseau. Il faut
qu'un fret important ou des nécessités com-
Paraissant le Samedi.
24 DÉCEMBRE 1881
JOURNAL
AaaoaeesdiTersM..laligne:fir. 1 60
Avis «meenunt les transporta.. » 75
•ha MM. F. DanotiliM 4c O*. nw Note»
Itam«-dea-Vietoiret, 44 (pUe« à» U BOUM)
TRANSPORTS
Chemîltt*>&e fer -> Marine -:- Navigation intérieure
1 • .■•'. i ' "^^
Toutes les commnnlcations doivent être adressées à M. Charles AVÉROUS, directeur, rue Malher, 15.
Le» abonnement» sont reçus : à PARIS, rue Malher, 15 ; au HAVRE, rue Beauverger, 2.
-wsA/a»»*-* *,„
SOMMAIRE :
Reçue de la semaine.
Les Tarifa de gare à gare.
Navigation intérieure : — Le tonnage des voies
navigables en 1880. — Communications ma-
litimo-lluvialcs.
Projet de loi modifiant les articles 105 et 108 du
Code de commerce.
Marine.
Actes officiels.
Informations diverses.
Les Chambres.
Jurisprudence : — Facteur à la halle ; expédi-
tions de marchandises ; responsabilité person-
nelle .pour les frais de transport.
Revue financière et industrielle.
Tarifs homologués pendant le mois d'octobre.
Avis au public. — Services postaux ; départs de
paquebots, etc. etc.
REVUE DE LA SEMAINE
La pluralité dos sujets intéressants que four-
nit la semaine nous empêche de consacrer à cha-
cun d'eux le développement qu'il mérite-
Le gouvernement a déposé le projot de loi, si
longtemps attendu sur les modifications dos ar-
ticles i(>-» el 108 du Code do commerce, dont
nous publions le texte.
La Chambre de commerco de Paris revient
sur la question des tarifs kilométriques en con-
damnant de nouveau les tarifs de gare à gare.
Dans une grande réunion agricole, tonuo à
Lille, la question des transports et celle des
tarifs de pénétration ont été largement agitées.
Enfin M. Lesguillicr, sous-sccrélaire d'Etat,
a prononcé, à llihérac, un discours sur lequel il
est impossible de l'aire le silence.
Le projet de loi présenté par M. Cazot répond
parfaitement dans son ensemble aux réformes
réclamées depuis plusieurs années par le com-
merce, nous lui reproebons seulement la par-
cimonie avec laquelle il répartit les délais do
prescription, tout en se montrant peut-être trop
libéral au sujet du droit de vérilication.
Ce n'est pas par excès de libéralisme que pèche
la Chambre de commerce de Paris. Sa commission
des transports, appuyant les plaintes de la
Chambre de commerce de Boulogne contre les
tarifs de pénétration, essaie de répondre à la
réfutation faite dans ces colonnes et dans d'autres
publications du fameux rapport de M. Poirrier.
Dans l'extrait que nous avons sous les yeux,
en attendant le texto du rapport do la commission,
les objections sont ramenées à trois points, que
la commission maintient sans restriction. Elle
soutient que les Compagnies de chemins de fer
ne peuvent appliquer à leurs tarifs la loi de l'offre
et de la demande, car elles accomplissent un
service public. La liberté du bon marché étant
en fait la liberté des tarifs, il leur est interdit de
la pratiquer.
La Chambre de commerce de Paris déclare
donc spontanément qu'elle est hostile à la liberté
du bon marché. En outre, comme elle réclame le
respect des contrats, nous renvoyons ses rap-
Sorteurs à l'article 48 du cahier des charges de
857 (abaissement des taxes pour le parcours
total ou partiel).
• Les tarifs de gare à gare n'ont pas encore
trouvé grâce devant les délégués du commerce
parisien qui protestent, au nom de l'égalité des
taxes, contre les réductions de tarifs. Il est ce-
pendant bien facile de réaliser leur idéal ; qu'on
supprime les tarifs généraux et les tarifs difleV
rcntiols et qu'on les remplace soit par le tarif lé-
gal, soit par le tarif général commun, qui lui
est inférieur (sauf deux exceptions insignifiantes).
Les inégalités disparaîtront et le. commerce jouira
de l'égalité duns la cherté des transports.
Quant au préjudice direct que les tarifs de
gare à gare font éprouver aux intérêts parisiens,
nous sommes très désireux d'en connaître les
preuves. Dès à présent, nous sommes persuadé
qu'elles seront aussi peu nombreuses et aussi peu
convaincantes que celles qui ont figuré dans
un procès politique récent.
Quant au troisième point, relatif aux consé-
quences financières de l'unification des tarifs,
ce qui reste patent, c'est que la révision des
tarifs et l'adoption d'une moyenne, entre les
bases les plus fortes et les plus faibles, ne nui-
raient guère aux Compagnies, mais que des dom-
mages certains seraient infligés au commerce et
à I industrie par le remaniement des taxes, au-
jourd'hui adaptées aux besoins de chaque région
et de chaque centre commercial ; c'est bien le
point de vue auquel se place la Chambre de com-
merce de Paris, peu soucieuse du bon marché
des transports.
Quant a la sage méthode qui doit présider à la
réforme de la tarification, elic nous rappelle uno
historiette instructive : Certain marquis soutenait
que les animaux pouvaient vivre sans nourriture.
Il fit l'essai de son système sur ses chevaux en
diminuant peu ii peu leurs rations journalières,
et il finit parleur supprimer toute nourriture. Deux
jours après, les chevaux étaient morts. « C'est
dommage, dit-il, ils commençaient à s'y habituer, J
Ainsi, en serait-il des industries à qui les tarifs
exceptionnels sont indispensables : le jour où
la révision serait achevée, elles auraient vécu.
Dans les fêtes données à Lille en l'honneur du
nouveau ministre de l'agriculture, plusieurs ora-
teurs, parmi lesquels ligure un ministre, ont
t rai ce en termes précis do l'importance do la
question des transports au point do vue agricole.
Jl. Dubar, secrétaire général de la Société des
agriculteurs du Nord avait, dans son rapport,
réclamé l'abaissement du prix des transports en
général.
Le ministre lui répondit avec beaucoup de
bons sens :
« Vous avez touché tout à l'heure la question des
chemins île fer et des transports. Vous ave/ raison
et j'espère qu'il sera bientôt donné satisfaction ù vos
légitimes réclamations, bien quo je ne puisse pren-
dre aucun engagement pour mon collègue des
finances, puisqu'il y a là une question budgétaire à
examiner. »
Au banquet, qui a eu lieu le soir, M. Macarcz,
président de la Société, a porté la santé de M. De-
vès et a prié le ministre de se faire, auprès du
chef de l'Etat, l'interprète des voeux des popula-
tions du Nord, qui ne réclament que l'égalité
dans leur lutte contre la concurrence étrangère,
tant au point de vue fiscal qu'à celui des tarifs de
chemins de fer.
M. Dcvès a répliqué là-dessus dans les termes
suivants :
« Vous avez parlé des transports ; jo n'en dirai
qu'un mot. 11 a y évidemment des transports dont
le coftt est trop onéreux ; mais je crois quo nous
apporterons un remède à cette situation en créant
des routes, en creusant des canaux, on établissant
de nouvelles lignes de chemins de fer. Ce sont là
des améliorations qui donneront ù l'agriculture un
immense soulagement. »
Après le ministre, M. Griolet, administrateur
de la Compagnie des chemins de fer du Nord, a
S tris la défense des Compagnies de chemins de
er. Il a rappelé que la Compagnie, dont il fait
partie, a réduit les tarifs de transport du sucre et
a par là largement contribué à la prospérité de
l'industrie sucrière :
« On s'est plaint, a-t-il dit, des tarirs réduits qui fa-
vorisaient, dans certains cas, l'introduction des pro-
duits agricoles de l'étranger. Les tarifs dont il s'agit
ont été établis d'accord avec le gouvernement qui
les a homologués après examen des intérêts contra-
dicteurs qui étaient en présence. L'intérêt des pro-
ducteurs français naturellement désireux de con-
server les avantages do la proximité, l'intérêt des
consommateurs qui demandent qu'on fasse avec les
chemins do fer étrangers des tarifs décroissant avec
lu distance sur les parcours étrangers comme sui-
tes parcours français, l'intérêt de nos ports de mer I
3ui exigent que nous leur donnions notre concours I
ans la lutte qu'ils soutiennent contre les ports de I
mer étrangers : toutes ces questions délicates et
complexes ont été résolues d'une manière ou d'une
autre, par la Compagnie et par l'Etat, qui a accepté
les propositions de la Compagnie. Je suis heureux
3ue vous me donniez l'occasion de déclarer une fois
e plus devant un ministre du gouvernement de la
République, devant M. le ministre de l'agriculture,
que nous sommes prêts à examiner à nouveau avec
le gouvernement toutes ces questions, sur ces tarirs
internationaux.— Nous n'entendons pas conserver
seuls la responsabilité des mesures qui ont été pri-
ses d'accord avec le gouvernement et dans l'intérêt
général du pays. *
C'est la meilleure réponse qu'on puisse opposer
aux plaintes élevées contre les tarifs de péné-
tration.
La Chambre de commerce de Boulogne et celle
de Paris ne peuvent qu'approuver la loyale décla-
ration de M. Griolet.
L'inauguration du chemin de fer de Périgueux
à Hiberne a eu lieu dimanche 18 décembre.
M. Raynal, ministre des travaux publics, re-
tenu à Paris par l'état de sa santé, n'avait pu s'y
rendre. Il s'y était fait représenter par son sous-
secrétaire d'Etat, M. Lesguillicr, l'ex-directeur
des chemins de fer de l'Etat.
Après quelques mots de politique g&néralc, il
a fait ressortir qu'en incorporant la ligne de Pé-
rigueux àRibérac au réseau de l'Etat, l'adminis-
tration avait ménagé aux habitants do nouveaux
avantages, notamment le bas prix do transport
sur le réseau de l'Etat. Or, tout le monde sait
que le prix moyen des transports s'élevait à 7.
cent. 23 sur les lignes officielles et à o cent. 5)1
sur les réseaux des Compagnies privées.
Il s'est engagé à hâter le rattachement de la
section de Périgueux à xYngoulème, mais naturel-
lement sans faire allusion à l'achèvement do la
voie la plus courte, colle de Hibérac à Monltno-
reau, qui aurait le vice d'aboutir au réseau d'Or-
léans. La vraie jonction devra se faire par la
section IVibérac-Angoulème, beaucoup plus lon-
gue, (iui ne sera ouverte que dans deux ou trois
ans à l'exploitation, qui doublera inutilement la
voie Montmoreau-Angoulèmo, mais qui aura le
glorieux privilège d'être desservie par la Com-
pagnie de l'Etat.
Au point de vue général, M. Lesguillier s'est
laissé aller à de vastes perspectives d'avenir. Il
veut poursuivre à outrance le programme Frcy-
cinet, au service duquel il s'engage a déployer
une « énergie indomptable » au moment même
où l'un de nos premiers financiers, l'honorable
M. Léon Say, en déclare l'exécution complète,
impraticable pour le présent.
Oubliant que la France est loin d'être aussi
peuplée, aussi manufacturière, aussi commer-
çante que celte province qu'on appelle la Bel-
gique, il veut que notre pays marche de pair avec
ce petit Etat au point de vue des communica-
tions ferrées. Le sous-secritaire d'Etat demande
Îu'on ajoute à nos 40,000 kilom. de rails concé-
és la modeste somme de 30,000 kilom. nou-
veaux.
Nous sommes surpris que le candidat au futur
ministère des chemins de fer se contente de
la voie étroite pour le quatrième réseau, dont il
expose l'idée. M. Lesguillier, vous êtes trop mo-
deste, et votre réserve paraît aussi dans la fai-
blesse de vos devis. Un pauvre petit milliard à
ajouter aux sept du plan Freycinet, co n'est guère
pour 30,000 kilom., et nons croyons que bien
peu d'ingénieurs accepteraient un, forfait à ce
prix. Les milliards coûtent peu au gouvernement,
mais on devrait bien attendre que le dernier em-
prunt soit classé, avant de s'acheminer, fût-ce
a petite vitesse et sur une voie étroite, vers le
neuvième milliard du 3 0/0 amortissable.
Pour être complet, il nous faudrait oncoro ap-
précier ou plutôt analyser le formidable réquisi-
toire sous lequel plient en ce moment les parti-
sans du rachat des chemins de fer.
I Le président du Sénat, M. Léon Say, qui est
aussi l'un des premiers, sinon le premier de nos
financiers, a publié dans le Journal des Econo-
mistes un magnifique travail où l'impossibilité du
rachat, qu'il soit partiel ou total, est démontrée
d'une manière irréfutable.
A ses yeux, l'exploitation par l'Etat est la
conséquence inévitable du rachat des conces-
sions qui entraînerait d'ailleurs la suspension de
tous les dégrèvement et peut-être celle des grands
travaux publics, sans assurer un bon marché
durable des transports par chemin de fer.
Il faut lire la citation si convaincante em-
pruntée aux débats législatifs de la Belgique
pour comprendre les inconvénients et les périls
d'une tarification laissée sous l'autorité absolue
de l'Etal. Du resle, nous publierons prochaine-
ment une analyse complète de l'élude consacrée
par l'cx-ministre des finances à la question du
rachat.
♦' :
En quittant Ribérac, M. Lesguillier s'est rendu
à Nontron, où il a prononcé un nouveau discours.
Il a confirmé sus promesses sur l'achèvement
prochain des lignes de chemins do fer qui in-
téressent la Dordogne et particulièrement do la
ligne de Nontron à 'Oliviers et à Sarlat.
La partie principale de son allocution a été
consacrée au développement do son systôrao do
chemins de fer vicinaux à voie étroite.
L'idée est bonne en elle-même, et nous n'avons
critiqué que l'exagération qui lui est donnée par
le sous-secrétaire d'Etat; malheureusement, les
explications qu'il a fournies, et sur lesquelles
nous reviendrons en traitant la question des tra-
vaux publics, ne nous rassurent gnèro sur les
moyens de réalisation du réseau ferré vicinal.
M. Lesguillier a conclu en promettant pour
188Ï l'inauguration de la ligne de Nontron à
Sarlat et de trois chemins do for vicinaux do
Nontron à Limoges par Piegut et Oradour, do
Nontron ii Périgueux par Brantôme et de Nontron
à Hibérac par Marcuil.
Les négociations engagées entre la France et le
Portugal viennent de se terminer par la conclu-
sion d'un traité de commerce el do navigation.
La signature de ces actes internationaux a eu
lieu le 111 décembre, à l'hôtel du ministère des
affaires étrangères.
L'époque de la mise en vigueur de ce traité,
qui sera soumis à l'approbation des Chambres,
est fixée au 9 février prochain. Jusqu'à cette date,
le régime actuellement existant est maintenu,
conformément à la déclaration insérée dans le
Journal officiel du 30 octobre dernier.
La commission des traités de commerce a-ter-
miné l'examen du traité franco-hollandais.
Elle a réservé seulement deux articles sur
lesquels elle doit entendre le ministre du com-
merce.
Le rapporteur ne sera nommé qu'à'la rentrée
de janvier.
Les négociations pour le traité de commerce
franco-anglais sont dès maintenant reprises par
voie diplomatique, et les conférences ne tarderont
pas à reprendre à Paris.
LES TARIFS DE GJBETMBE
Si l'on en croyait les adversaires du régime
actuel, il semblerait que les grandes Compagnies
n'offrent aux commerçants que des prix de gare
à gare. C'est là une erreur qui prouve que ces ré-
formateurs n'ont qu'une connaissance très vague
du système qu/ils prétendent perfectionner.
En règle générale, les tarifs réduits sont à
base kilométrique, s'appliquant à toutes ou à
presque toutes les sections d'un réseau. Il faut
qu'un fret important ou des nécessités com-
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