Titre : La Renaissance de l'art français et des industries de luxe / directeur : Henry Lapauze
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-03-01
Contributeur : Lapauze, Henry (1867-1925). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850781t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9134 Nombre total de vues : 9134
Description : 01 mars 1923 01 mars 1923
Description : 1923/03/01-1923/03/31. 1923/03/01-1923/03/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61443121
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2010-76556
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE CARNET D'UN CURIEUX
Deux maquettes de Bouchardon
au Louvre.
Le Louvre vient d'acquérir deux ma-
quettes pour le mausolée du Cardinal de
Fleury, par Bouchardon qui, en dehors
de leur intérêt artistique, ont une valeur
historique et documentaire de premier
ordre.
En 1743, à la mort du cardinal, long-
temps investi de la confiance de Louis XV
dont il avait été le précepteur et ensuite
le premier ministre, le roi décida qu'un
monument serait élevé au défunt
dans l'église Saint-Louis du
Louvre, aujourd'hui détruite.
Le Contrôleur général des finan-
ces, Orry de Fulvy, surintendant
des bâtiments, fut chargé d'or-
ganiser un concours entre cinq
sculpteurs : Bouchardon, Le-
moyne, Adam le Cadet, La Datte
et Vinache.
Les modèles furent exposés à
Versailles vers le milieu de 1743
pour y attendre la décision du
roi, et furent ensuite soumis
à l'appréciation du public quand
ils parurent au Salon de cette
année.
Ce fut Bouchardon qui l'em-
porta et Gabriel, vers la fin de
septembre 1743, fut chargé
d'annoncer la bonne nouvelle
à l'élu qui se vit aussitôt en
butte à la jalousie des con-
currents évincés et des envieux
qui ne lui ménagèrent pas
sarcasmes et épigrammes.
Le projet de Bouchardon,
en cire, montre le cardinal à
genoux, au-dessus de son tom-
beau ; derrière lui se trouve le
Génie de la France, figuré par
un enfant éploré. Au pied du
monument sont deux lions dont
l'un écrase l'hydre vaincue et
l'autre « tient le masque qu'il a
arraché à l'Erreur et le flambeau
de la Discorde prêt à s'éteindre.
Plus bas et sur un plateau for-
mant avant-corps, < sont deux
Vertus affligées qui" s'appuient
sur le globe de la terre.» (des-
cription du Salon de 1743).
Le tout devait se trouver
placé dans une des grandes
arcades, du côté de la nef.
C'est cette première esquisse
que Bouchardon exécuta en cire,
qui vient d'entrer au Louvre.
Mais, en 1745, le premier
projet de l'artiste fut un peu
modifié par lui, quelques criti-
ques ayant suggéré que les statues du pre-
mier plan nuisaient, par leur volume, à
'a figure principale qui perdait ainsi de
son importance et ne s'imposait suffi-
samment aux regards.
Ce second modèle, exposé au Salon
de 1745, représente le Cardinal soutenu
par la Religion. Il en fut fait une ma-
quette en terre cuite, qui est perdue, et
une autre en cire, qui vient d'être ac-
quise par le Louvre en même temps que
le premier — Bouchardon avait com-
mencé à exécuter le mausolée, quand,
tout à coup, les travaux furent arrêtés
et la famille du cardinal, reprenant le
projet, confia l'exécution à Lemoyne.
« Cet ouvrage, dit M. de Caylus, clans sa
Vie d'Edme Bouchardon, n'a point été exé-
cuté ; des obstacles généraux s'v oppo-
sèrent :>.
Ce? ' obstacles généraux, malgré le
mystère dont les contemporains entou-
rèrent l'affaire, on peut peut-être les
deviner.
En effet, Orry de Fulvy, le protecteur
attitré de Bouchardon, avait encouru
l'inimitié de Mme de Pompadour, qui,
lorsqu'elle n'était encore que Mme d'Étio-
lés, s'était vue brutalement écon-
duite par Orry quand elle lui
avait demandé pour son mari
une ferme générale. Le jour où
Mme de Pompadour fut déclarée
maîtresse en titre, décidait en
même temps de la disgrâce
d'Orry. La mort de ce dernier
(novembre 1747) acheva le dé-
sastre pour Bouchardon.
Les deux maquettes appar-
tenaient avant la guerre, à
M. Pesnié, beau-frère de M. Lail-
lant de Wacquant, un des des-
cendants de Bouchardon. Ache-
tées parun commerçant parisien,
elles furent proposées au Petit-
Palais, pour achat, à la Com-
mission chargée de gérer les
fonds légués par M. Dutuit et
destinés à l'accroissement de
ses collections. Bien que beau-
coup de membres de cette com-
mission se soient montrés favo-
rables, une majorité hostile à
l'acquisition entraîna l'absten-
tion. Il faut croire que la mi-
norité n'était pas si mal inspirée
en votant pour l'achat, puisque
le Conseil des Musées Nationaux
a jugé ces maquettes dignes
à tous égardsd'entrer au Louvre.
<*»
Exposition d'art flamand
à Paris.
Au printemps prochain aura
lieu à Paris une incomparable
exposition d'art flamand. C'est
l'État belge qui a pris l'initia-
tive de cette manifestation d'art
qui formera le digne pendant de
celle qui fut faite naguère par
la Hollande et qui a laissé ici un
souvenir si profond. L'exposi-
tion, ainsi que le fut cette der-
nière, sera logée dans les trois
galeries de la salle du Jeu de
Paume, aux Tuileries. Les oeu-
E. BOUCHARDON. — PROJET POUR UN MONUMENT AU CARDINAL
DE FLEURY — ESQUISSE EN CIRE.
MUSÉE DU LOUVRE.
Deux maquettes de Bouchardon
au Louvre.
Le Louvre vient d'acquérir deux ma-
quettes pour le mausolée du Cardinal de
Fleury, par Bouchardon qui, en dehors
de leur intérêt artistique, ont une valeur
historique et documentaire de premier
ordre.
En 1743, à la mort du cardinal, long-
temps investi de la confiance de Louis XV
dont il avait été le précepteur et ensuite
le premier ministre, le roi décida qu'un
monument serait élevé au défunt
dans l'église Saint-Louis du
Louvre, aujourd'hui détruite.
Le Contrôleur général des finan-
ces, Orry de Fulvy, surintendant
des bâtiments, fut chargé d'or-
ganiser un concours entre cinq
sculpteurs : Bouchardon, Le-
moyne, Adam le Cadet, La Datte
et Vinache.
Les modèles furent exposés à
Versailles vers le milieu de 1743
pour y attendre la décision du
roi, et furent ensuite soumis
à l'appréciation du public quand
ils parurent au Salon de cette
année.
Ce fut Bouchardon qui l'em-
porta et Gabriel, vers la fin de
septembre 1743, fut chargé
d'annoncer la bonne nouvelle
à l'élu qui se vit aussitôt en
butte à la jalousie des con-
currents évincés et des envieux
qui ne lui ménagèrent pas
sarcasmes et épigrammes.
Le projet de Bouchardon,
en cire, montre le cardinal à
genoux, au-dessus de son tom-
beau ; derrière lui se trouve le
Génie de la France, figuré par
un enfant éploré. Au pied du
monument sont deux lions dont
l'un écrase l'hydre vaincue et
l'autre « tient le masque qu'il a
arraché à l'Erreur et le flambeau
de la Discorde prêt à s'éteindre.
Plus bas et sur un plateau for-
mant avant-corps, < sont deux
Vertus affligées qui" s'appuient
sur le globe de la terre.» (des-
cription du Salon de 1743).
Le tout devait se trouver
placé dans une des grandes
arcades, du côté de la nef.
C'est cette première esquisse
que Bouchardon exécuta en cire,
qui vient d'entrer au Louvre.
Mais, en 1745, le premier
projet de l'artiste fut un peu
modifié par lui, quelques criti-
ques ayant suggéré que les statues du pre-
mier plan nuisaient, par leur volume, à
'a figure principale qui perdait ainsi de
son importance et ne s'imposait suffi-
samment aux regards.
Ce second modèle, exposé au Salon
de 1745, représente le Cardinal soutenu
par la Religion. Il en fut fait une ma-
quette en terre cuite, qui est perdue, et
une autre en cire, qui vient d'être ac-
quise par le Louvre en même temps que
le premier — Bouchardon avait com-
mencé à exécuter le mausolée, quand,
tout à coup, les travaux furent arrêtés
et la famille du cardinal, reprenant le
projet, confia l'exécution à Lemoyne.
« Cet ouvrage, dit M. de Caylus, clans sa
Vie d'Edme Bouchardon, n'a point été exé-
cuté ; des obstacles généraux s'v oppo-
sèrent :>.
Ce? ' obstacles généraux, malgré le
mystère dont les contemporains entou-
rèrent l'affaire, on peut peut-être les
deviner.
En effet, Orry de Fulvy, le protecteur
attitré de Bouchardon, avait encouru
l'inimitié de Mme de Pompadour, qui,
lorsqu'elle n'était encore que Mme d'Étio-
lés, s'était vue brutalement écon-
duite par Orry quand elle lui
avait demandé pour son mari
une ferme générale. Le jour où
Mme de Pompadour fut déclarée
maîtresse en titre, décidait en
même temps de la disgrâce
d'Orry. La mort de ce dernier
(novembre 1747) acheva le dé-
sastre pour Bouchardon.
Les deux maquettes appar-
tenaient avant la guerre, à
M. Pesnié, beau-frère de M. Lail-
lant de Wacquant, un des des-
cendants de Bouchardon. Ache-
tées parun commerçant parisien,
elles furent proposées au Petit-
Palais, pour achat, à la Com-
mission chargée de gérer les
fonds légués par M. Dutuit et
destinés à l'accroissement de
ses collections. Bien que beau-
coup de membres de cette com-
mission se soient montrés favo-
rables, une majorité hostile à
l'acquisition entraîna l'absten-
tion. Il faut croire que la mi-
norité n'était pas si mal inspirée
en votant pour l'achat, puisque
le Conseil des Musées Nationaux
a jugé ces maquettes dignes
à tous égardsd'entrer au Louvre.
<*»
Exposition d'art flamand
à Paris.
Au printemps prochain aura
lieu à Paris une incomparable
exposition d'art flamand. C'est
l'État belge qui a pris l'initia-
tive de cette manifestation d'art
qui formera le digne pendant de
celle qui fut faite naguère par
la Hollande et qui a laissé ici un
souvenir si profond. L'exposi-
tion, ainsi que le fut cette der-
nière, sera logée dans les trois
galeries de la salle du Jeu de
Paume, aux Tuileries. Les oeu-
E. BOUCHARDON. — PROJET POUR UN MONUMENT AU CARDINAL
DE FLEURY — ESQUISSE EN CIRE.
MUSÉE DU LOUVRE.
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