Titre : Paix et droit : organe de l'Alliance israélite universelle
Auteur : Alliance israélite universelle. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34423561b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2031 Nombre total de vues : 2031
Description : 01 novembre 1935 01 novembre 1935
Description : 1935/11/01 (A15,N9)-1935/11/30. 1935/11/01 (A15,N9)-1935/11/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6141802f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
QUINZIEME ANNEE (Mensuel)
Numéro 9
NOVEMBRE 1935.
PAIX ET DROIT
ORGANE DE L'ALLIANCE ISRAÉLITE UM^ERSELLE
.{.& ■■>.■-
Prix du Numéro :
2 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :\\^,
45, RUE LA BRUYÈRE — PARIS (tf
v
i>j -—•„•••-••—r~"
^L , France 20 francs
^bonnement) Etranger 25 francs
Compté chèques postaux
Alliance IsfaeliLu 408-94- PARIS
SOMMAIRE
L'antisémitisme hitlérien î A propos d'une Interview. Alfred BERL
jt-e Président Sylvain Lévl |
Une lettre de !' « Alliance » à propos d'une interview de Mi Hitler.
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND :
l. — tes décrets d'application ; II. — Le boycottage ; III. — Dans la presse
Assemblée générale de la J. C. A.
Lettre de Pologne : Pogromes et procès de pogromes, Dr A. T.
L'antisémitisme hitlérien
A PROPOS D'UNE INTERVIEW
La persécution raciste continue : en vertu d'une logique
inexorable, elle ne saurait faire trêve. Son destin est d'en-
chérir constamment sur elle-même ; de même pour la pro-
pagande. A chaque aggravation des lois ou des mesures anti-
juives doit nécessairement correspondre une justification
orale ou écrite, officielle ou officieuse, qu'elle émane de la
presse hitlérienne ou du gouvernement nazi. L'interprétation
qui vient d'être donnée à Nuremberg, de ce que nous avons
appelé « le -Statut d'indignité » ne déroge pas à la règle.
Cette fois, c'est le Fûhrer lui-même qui s'est chargé du
commentaire, dans une récente interview accordée, sinon
offerte, à un journal parisien Excelsior ; laquelle interview
n'était pas de toute évidence destinée au seul public fran-
çais, mais — les multiples reproductions en font foi, — à
tous les pays des deux continents.
S'il n'est pas un ethnologue impeccable, ni même ori-
ginal, on ne saurait refuser cette justice à M. Hitler qu'il
est un propagandiste habile autant qu'infatigable. Sans cette
faculté maîtresse, en effet, ne pourraient s'expliquer son
ascension politique ni l'accomplissement d'un programme,
qu'à l'origine, les cerveaux les plus judicieux s'accordaient
â tenir pour absurde et à déclarer irréalisable. Bien entendu,
comme il arrive chez beaucoup d'apôtres, sa discussion ne
se signale pas par l'objectivité, ni même par la bonne foi ;
mais il s'entend fort bien, dans l'exposé d'une doctrine sim-
pliste, à varier ses arguments, selon l'auditoire. Il sait
devant certain public, se garder d'exagérations choquantes,
de contre-vérités par trop énormes, qu'on peut impunément
servir à la crédulité des lecteurs de Mein Kampf. Dans ce
nouvel Evangile, il est loisible d'exhiber le juif classique ou
plutôt légendaire, abrégé de tous les vices, synthèse vivante
de toutes les tares physiques, intellectuelles et morales qui
affligent et dégradent l'humanité. C'est l'être inférieur,
parce que égoïste, sans idéal, incapable de se sacrifier à la
collectivité, parasite insatiable des peuples aryens ; ceux-là
représentant, — et au premier rang, le Germain, — toutes
les puretés, toutes les noblesses, toutes les grandeurs, ceux-là
seuls créateurs des civilisations. Et comme dans une gros-
sière image d'Epinal, on voit le juif, source et auteur de
tout le mal en ce monde, s'efforcer de détruire l'Aryen, c'est-
à-dire lé bien.
En face de l'opinion moyenne, que ne trouble pas la
passion antisémite, pareille violence n'est pas de mise et
risque de dépasser le but. Aussi bien Hitler s'en' rend-il
compte, et devant le reporter d'Excelsior, il a jugé expé-
dient — simple pragmatisme —■ non pas tant d'aiguiser la
pointe de son argumentation que d'en approprier la nature
et la tendance, à celles du grand public qu'il prétend attein-
dre. Il a .contesté le grief d'antisémitisme qu'on fait géné-
ralement à la législation de Nuremberg : elle n'est pas anti-
• juive, mais pro-allemande, elle tend à garantir la vie et
l'âme germaniques contre l'intrusion et l'influence israélites:
intrusion massive autant que pernicieuse, influence d'autant
plus dangereuse qu'elle s'exerce dans tous les domaines.
« Après les désastres militaires, après la ruine monétaire
et la détresse économique qui ont suivi la guerre mondiale,
le Reich a connu des maux plus grands encore : ceux qu'ont
causés l'avènement de la social-démocratie et la Constitu-
tion de Weimar. De ces maux le juif est le principal respon-
sable, comme il en fut aussi l'unique bénéficiaire.
Malgré son pourcentage démographique relativement
faible, il a envahi non seulement, les carrières lucratives et
libérales qui lui étaient ouvertes et où il était déjà en sur-
nombre, mais depuis 1919 il s'est rué sur les professions
dont l'accès lui avait toujours été interdit, telles que l'admi-
nistration, la magistrature, le notariat, l'Université, les ser-
vices hospitaliers ; il s'est rendu, non par son mérite, mais
grâce à la publicité de la presse et du cinéma, maître de la
vie économique et spirituelle du pays, où il a introduit une
mentalité non-aryenne, donc malsaine, en tout cas étrangère
au sang et au génie allemands. La race était en péril ; le
racisme est venu la sauver. La législation de Nuremberg
représente le minimum de protection que réclame ce salut :
c'en est une pour les israélites eux-mêmes, qu'il faut exclure
et isoler de la société aryenne, si l'on ne veut pas provoquer
contre leur outrecuidante ambition, des réactions terribles
et des explosions sanglantes : le Germain aryen ne veut pas
se laisser contaminer ni conquérir par le sémite révolution-
naire, marxiste et bolchevisant. »
Telle s'affirme la thèse hitlérienne, ni neuve ni vraie,
mais le trait final (la flèche du Parthe), est insidieux, sus-
ceptible de porter sur certains esprits et d'éveiller quelques
inquiétudes. Puisque, les nazis ne se lassent pas de répéter
leurs sophismes, ne nous lassons pas de les réfuter et de mon-
trer une fois de plus qu'ils reposent sur une erreur psycholo-
Numéro 9
NOVEMBRE 1935.
PAIX ET DROIT
ORGANE DE L'ALLIANCE ISRAÉLITE UM^ERSELLE
.{.& ■■>.■-
Prix du Numéro :
2 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :\\^,
45, RUE LA BRUYÈRE — PARIS (tf
v
i>j -—•„•••-••—r~"
^L , France 20 francs
^bonnement) Etranger 25 francs
Compté chèques postaux
Alliance IsfaeliLu 408-94- PARIS
SOMMAIRE
L'antisémitisme hitlérien î A propos d'une Interview. Alfred BERL
jt-e Président Sylvain Lévl |
Une lettre de !' « Alliance » à propos d'une interview de Mi Hitler.
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND :
l. — tes décrets d'application ; II. — Le boycottage ; III. — Dans la presse
Assemblée générale de la J. C. A.
Lettre de Pologne : Pogromes et procès de pogromes, Dr A. T.
L'antisémitisme hitlérien
A PROPOS D'UNE INTERVIEW
La persécution raciste continue : en vertu d'une logique
inexorable, elle ne saurait faire trêve. Son destin est d'en-
chérir constamment sur elle-même ; de même pour la pro-
pagande. A chaque aggravation des lois ou des mesures anti-
juives doit nécessairement correspondre une justification
orale ou écrite, officielle ou officieuse, qu'elle émane de la
presse hitlérienne ou du gouvernement nazi. L'interprétation
qui vient d'être donnée à Nuremberg, de ce que nous avons
appelé « le -Statut d'indignité » ne déroge pas à la règle.
Cette fois, c'est le Fûhrer lui-même qui s'est chargé du
commentaire, dans une récente interview accordée, sinon
offerte, à un journal parisien Excelsior ; laquelle interview
n'était pas de toute évidence destinée au seul public fran-
çais, mais — les multiples reproductions en font foi, — à
tous les pays des deux continents.
S'il n'est pas un ethnologue impeccable, ni même ori-
ginal, on ne saurait refuser cette justice à M. Hitler qu'il
est un propagandiste habile autant qu'infatigable. Sans cette
faculté maîtresse, en effet, ne pourraient s'expliquer son
ascension politique ni l'accomplissement d'un programme,
qu'à l'origine, les cerveaux les plus judicieux s'accordaient
â tenir pour absurde et à déclarer irréalisable. Bien entendu,
comme il arrive chez beaucoup d'apôtres, sa discussion ne
se signale pas par l'objectivité, ni même par la bonne foi ;
mais il s'entend fort bien, dans l'exposé d'une doctrine sim-
pliste, à varier ses arguments, selon l'auditoire. Il sait
devant certain public, se garder d'exagérations choquantes,
de contre-vérités par trop énormes, qu'on peut impunément
servir à la crédulité des lecteurs de Mein Kampf. Dans ce
nouvel Evangile, il est loisible d'exhiber le juif classique ou
plutôt légendaire, abrégé de tous les vices, synthèse vivante
de toutes les tares physiques, intellectuelles et morales qui
affligent et dégradent l'humanité. C'est l'être inférieur,
parce que égoïste, sans idéal, incapable de se sacrifier à la
collectivité, parasite insatiable des peuples aryens ; ceux-là
représentant, — et au premier rang, le Germain, — toutes
les puretés, toutes les noblesses, toutes les grandeurs, ceux-là
seuls créateurs des civilisations. Et comme dans une gros-
sière image d'Epinal, on voit le juif, source et auteur de
tout le mal en ce monde, s'efforcer de détruire l'Aryen, c'est-
à-dire lé bien.
En face de l'opinion moyenne, que ne trouble pas la
passion antisémite, pareille violence n'est pas de mise et
risque de dépasser le but. Aussi bien Hitler s'en' rend-il
compte, et devant le reporter d'Excelsior, il a jugé expé-
dient — simple pragmatisme —■ non pas tant d'aiguiser la
pointe de son argumentation que d'en approprier la nature
et la tendance, à celles du grand public qu'il prétend attein-
dre. Il a .contesté le grief d'antisémitisme qu'on fait géné-
ralement à la législation de Nuremberg : elle n'est pas anti-
• juive, mais pro-allemande, elle tend à garantir la vie et
l'âme germaniques contre l'intrusion et l'influence israélites:
intrusion massive autant que pernicieuse, influence d'autant
plus dangereuse qu'elle s'exerce dans tous les domaines.
« Après les désastres militaires, après la ruine monétaire
et la détresse économique qui ont suivi la guerre mondiale,
le Reich a connu des maux plus grands encore : ceux qu'ont
causés l'avènement de la social-démocratie et la Constitu-
tion de Weimar. De ces maux le juif est le principal respon-
sable, comme il en fut aussi l'unique bénéficiaire.
Malgré son pourcentage démographique relativement
faible, il a envahi non seulement, les carrières lucratives et
libérales qui lui étaient ouvertes et où il était déjà en sur-
nombre, mais depuis 1919 il s'est rué sur les professions
dont l'accès lui avait toujours été interdit, telles que l'admi-
nistration, la magistrature, le notariat, l'Université, les ser-
vices hospitaliers ; il s'est rendu, non par son mérite, mais
grâce à la publicité de la presse et du cinéma, maître de la
vie économique et spirituelle du pays, où il a introduit une
mentalité non-aryenne, donc malsaine, en tout cas étrangère
au sang et au génie allemands. La race était en péril ; le
racisme est venu la sauver. La législation de Nuremberg
représente le minimum de protection que réclame ce salut :
c'en est une pour les israélites eux-mêmes, qu'il faut exclure
et isoler de la société aryenne, si l'on ne veut pas provoquer
contre leur outrecuidante ambition, des réactions terribles
et des explosions sanglantes : le Germain aryen ne veut pas
se laisser contaminer ni conquérir par le sémite révolution-
naire, marxiste et bolchevisant. »
Telle s'affirme la thèse hitlérienne, ni neuve ni vraie,
mais le trait final (la flèche du Parthe), est insidieux, sus-
ceptible de porter sur certains esprits et d'éveiller quelques
inquiétudes. Puisque, les nazis ne se lassent pas de répéter
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