Titre : L'Ouest-artiste : gazette artistique de Nantes : journal artistique et littéraire, paraissant une fois par semaine
Éditeur : [s.n.] (Nantes)
Date d'édition : 1892-01-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328305361
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1433 Nombre total de vues : 1433
Description : 23 janvier 1892 23 janvier 1892
Description : 1892/01/23 (A7,N219). 1892/01/23 (A7,N219).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de... Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6141765m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-711
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
L'OUEST-ARTISTE
— II. Max et Thécla, les Piccolominir, lr« audition, dirigé
par l'Auteur.
3» Symphonie, la Surprise, extraits (Haydn. — A
Andanle. — D. Finale.
4° Tableaux de Voyage, suite composée pour l'Asso-
ciation Artistique d'Angers. — N° 1. ?. — K° 2. En Mar-
che. — N° 3. Le Glas. — N« 4. Lac vert. — K<> 5. ,La
Poste. — N° 6. Le Rêve. Inédit, l'e audition, dirigé par
l'Auteur.
5° Ouverture de Cléqpâtre (Manclnelli), lre audition en
province.
Concert de Mllc Aurélie Girard
J'tii assistô, hier soir, à un très intéressant concert
donné dans ht salle du Cercle Catholique, par
M"» Aurélie Girard, avec Je gracieux concours de
M«i° Lnmatte-Schweyer, l'excellente fnlcon du Grand-
Théâtre, de M"o Garousse, et MM. A. Weingaertner,
Combes-Mesnard, Dorain, A. Charles et Gilard. Inutile
de dire que chacun a remporté une ample moisson de
bravos.
M"e Aurélie Girard a obtenu, l'année dernière, un
premier prix de chonl au Conservatoire de Nantes,
avec l'air à'Actéon, un modèle du genre où l'illustre
Auber a prodigué des trésors de mélodie sur des vers
comme ceux-ci, dûs à lo plume du non moins illustre
Scribe :
A toi j'appartiens, Tiens !
Viens régner sur moi, viens !
M"o Girard possède une assez jolie petite voix de
chanteuse légère, mais elle a le tort de la pousser par
instants et de ne pas ouvrir suffisamment la bouche,
ce qui nuit considérablement à l'émission et à la qua-
lité du son. De plus, je lui ferai reproche de mal finir
ses phrases. On pourrait penser qu'elleno sait pas filer
une note ni faire un point d'orgue.
J'ignore si M'1* Girard se destine au théâtre. Elle ne
semble pas douée pour cela. Le tempérament,je crois,
lui fait défaut. Si elle débutait dans ces conditions sur
une scène un peu importante, il se pourrait faire
qu'elle n'obtienne qu'un succès de femme.
Néanmoins, M"e Girard a des qualités vocales
qu'elle n'a qu'à développer. Elle doit surtout se rappe-
ler qu'avec un premier prix, même décerné à l'unani-
mité, on n'est pas forcément, pour cette raisop* une
artiste accomplie.
Edmond RÂTEAU.
OEanirne de Sensations.
A POL MARSAN'.
Charme vague et subtil des roses marcescentes,
Dont le coeur embaumé s'épanche en doux parfums ;
Ressouvenir lointain des caresses d'amantes,
Fauve odeur des cheveux, frisant sur les.cous bruns ;
Héliotrope blanc, timide violette,
Fleurant dans la batiste et sur son torse aimé ; _
Encens mystique et pur, que dans la cassolette,
Le clerc thuriféraire a si vite enflammé ;
Je vous aime ! — Le lis à la pâleur étrange
De phtysique, me plaît comme le fuchsia,
— Clochettes tintinnabulantes — et l'orange
A l'écorce rugueuse et le camélia.
Emile BOISSIER-ARONSSOHN.
. A PBOPOS DE
CHEVALERIE RUSTIQUE
Eh bien, Paris l'a entendu lefameux opéra de M. Mas-
cagni. C'a été un four noir. La presse est unanime à
constater que dans cette partition enfantiue rien n'ex-
plique le succès qui l'a accueillie partout jusqu'ici.
Ce résultat, je l'avais prévu il y a longtemps. Je ne
veux point me faire passer pour prophète, mais ce
qu'écrivent aujourd'hui tous mes grands confrères de
Paris, je l'ai écrit le 21 mars 189l,dansune aufrefeuille
musicale. Je ne saurais mieux faire que de réproduire
aujourd'hui cet article. 11 est de circonstance. Le voici:
Beaucoup de bruit pour pas grand'chose
Depuis environ un an, il se passe en Italie un fait extra-
ordinaire. D'après ce que racontent les journaux du monde
entier, un grand compositeur, destiné à éclipser Verdi,
est né du côté des Alpes. Ce musicien est M. Pietrp Mas-
cagni, et l'oeuvre qui a attiré sur lui l'attention et qui a été
couronnée à un concours ouvert par l'éditeur Sonzogno, a
pour titre : Chevalerie Rustique. Cet acte assez court a été
accueilli partout avec une fortune exceptionnelle. Jamais
encore oeuvre lyrique n'avait soulevé un enthousiasme
pareil. Il semble qu'un vent de démence ait soufflé sur
le public italien. Toutes les scènes s'arrachèrent l'oeuvre
nouvelle ; dans certaines villes, on fut obligé de faire gar-
der par un régiment de carabiniers le théâtre assiégé par
une foule véritablement en délire. Qu'on n'aille pas croire
à une plaisanterie. Ceci est absolument historique. Quant
à l'heureux auteur, il ne compte plus les palmes, les cou-
ronnes, les bâtons de chef, et le nombre de villes qui l'ont
nommé citoyen d'honneur. *
L'opéra de M. Muscagni vient de paraître en français.
C'est M. Paul Milliet, l'élégant et habile traducteur de
Mèphislophélès, de Boîto, qui a été chargé de ce travail.
J'ai ouvert la nouvelle partition avec un vif intérêt, je
— II. Max et Thécla, les Piccolominir, lr« audition, dirigé
par l'Auteur.
3» Symphonie, la Surprise, extraits (Haydn. — A
Andanle. — D. Finale.
4° Tableaux de Voyage, suite composée pour l'Asso-
ciation Artistique d'Angers. — N° 1. ?. — K° 2. En Mar-
che. — N° 3. Le Glas. — N« 4. Lac vert. — K<> 5. ,La
Poste. — N° 6. Le Rêve. Inédit, l'e audition, dirigé par
l'Auteur.
5° Ouverture de Cléqpâtre (Manclnelli), lre audition en
province.
Concert de Mllc Aurélie Girard
J'tii assistô, hier soir, à un très intéressant concert
donné dans ht salle du Cercle Catholique, par
M"» Aurélie Girard, avec Je gracieux concours de
M«i° Lnmatte-Schweyer, l'excellente fnlcon du Grand-
Théâtre, de M"o Garousse, et MM. A. Weingaertner,
Combes-Mesnard, Dorain, A. Charles et Gilard. Inutile
de dire que chacun a remporté une ample moisson de
bravos.
M"e Aurélie Girard a obtenu, l'année dernière, un
premier prix de chonl au Conservatoire de Nantes,
avec l'air à'Actéon, un modèle du genre où l'illustre
Auber a prodigué des trésors de mélodie sur des vers
comme ceux-ci, dûs à lo plume du non moins illustre
Scribe :
A toi j'appartiens, Tiens !
Viens régner sur moi, viens !
M"o Girard possède une assez jolie petite voix de
chanteuse légère, mais elle a le tort de la pousser par
instants et de ne pas ouvrir suffisamment la bouche,
ce qui nuit considérablement à l'émission et à la qua-
lité du son. De plus, je lui ferai reproche de mal finir
ses phrases. On pourrait penser qu'elleno sait pas filer
une note ni faire un point d'orgue.
J'ignore si M'1* Girard se destine au théâtre. Elle ne
semble pas douée pour cela. Le tempérament,je crois,
lui fait défaut. Si elle débutait dans ces conditions sur
une scène un peu importante, il se pourrait faire
qu'elle n'obtienne qu'un succès de femme.
Néanmoins, M"e Girard a des qualités vocales
qu'elle n'a qu'à développer. Elle doit surtout se rappe-
ler qu'avec un premier prix, même décerné à l'unani-
mité, on n'est pas forcément, pour cette raisop* une
artiste accomplie.
Edmond RÂTEAU.
OEanirne de Sensations.
A POL MARSAN'.
Charme vague et subtil des roses marcescentes,
Dont le coeur embaumé s'épanche en doux parfums ;
Ressouvenir lointain des caresses d'amantes,
Fauve odeur des cheveux, frisant sur les.cous bruns ;
Héliotrope blanc, timide violette,
Fleurant dans la batiste et sur son torse aimé ; _
Encens mystique et pur, que dans la cassolette,
Le clerc thuriféraire a si vite enflammé ;
Je vous aime ! — Le lis à la pâleur étrange
De phtysique, me plaît comme le fuchsia,
— Clochettes tintinnabulantes — et l'orange
A l'écorce rugueuse et le camélia.
Emile BOISSIER-ARONSSOHN.
. A PBOPOS DE
CHEVALERIE RUSTIQUE
Eh bien, Paris l'a entendu lefameux opéra de M. Mas-
cagni. C'a été un four noir. La presse est unanime à
constater que dans cette partition enfantiue rien n'ex-
plique le succès qui l'a accueillie partout jusqu'ici.
Ce résultat, je l'avais prévu il y a longtemps. Je ne
veux point me faire passer pour prophète, mais ce
qu'écrivent aujourd'hui tous mes grands confrères de
Paris, je l'ai écrit le 21 mars 189l,dansune aufrefeuille
musicale. Je ne saurais mieux faire que de réproduire
aujourd'hui cet article. 11 est de circonstance. Le voici:
Beaucoup de bruit pour pas grand'chose
Depuis environ un an, il se passe en Italie un fait extra-
ordinaire. D'après ce que racontent les journaux du monde
entier, un grand compositeur, destiné à éclipser Verdi,
est né du côté des Alpes. Ce musicien est M. Pietrp Mas-
cagni, et l'oeuvre qui a attiré sur lui l'attention et qui a été
couronnée à un concours ouvert par l'éditeur Sonzogno, a
pour titre : Chevalerie Rustique. Cet acte assez court a été
accueilli partout avec une fortune exceptionnelle. Jamais
encore oeuvre lyrique n'avait soulevé un enthousiasme
pareil. Il semble qu'un vent de démence ait soufflé sur
le public italien. Toutes les scènes s'arrachèrent l'oeuvre
nouvelle ; dans certaines villes, on fut obligé de faire gar-
der par un régiment de carabiniers le théâtre assiégé par
une foule véritablement en délire. Qu'on n'aille pas croire
à une plaisanterie. Ceci est absolument historique. Quant
à l'heureux auteur, il ne compte plus les palmes, les cou-
ronnes, les bâtons de chef, et le nombre de villes qui l'ont
nommé citoyen d'honneur. *
L'opéra de M. Muscagni vient de paraître en français.
C'est M. Paul Milliet, l'élégant et habile traducteur de
Mèphislophélès, de Boîto, qui a été chargé de ce travail.
J'ai ouvert la nouvelle partition avec un vif intérêt, je
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