Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-01-01
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 01 janvier 1914 01 janvier 1914
Description : 1914/01/01 (A11,N216). 1914/01/01 (A11,N216).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6131964m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
11'. Année
N» 216
1" Janvier 1914
La Culture Physique
ADMINISTRATION, DIRECTION ET RÉDACTION :
48, Faubourg Poissonnière, PARIS (Xe Arrond*)
^'■A-
Téléphone 12S-Q3
ADMIN
RECTEUR
_S ^
Etranger 12 francs
*E
VRM*Z
flPES DE ClVlIiISÉS
: Vousr ranpelez-vouS;;cêt Anglais, excentri-
que.; qui: s'était attaché à un dompteur de
feuve/s et qui le, suivait: dans toutes ses péré-
grinations, ne nranquant pas :une seule de
ses séances, -afm de ne :pas manquer non
plus, le spectacle du belluaire dévoré, par un
•de ses félins ?-
C'est là une sorte de sadisme particulier
dont;, sont atteints un grand nombre de nos
■contemporains sous une former plus ,ou
.moins aiguë'. La vue du 'danger couru par
nos semblables, l'horreur des'catastrophes
■exercent un attrait invincible sur beaucoup
■d'individus-et, quoique ce; ne soit pas: & la
.gloire dé' l'espèce humaiheV cette mentalité
explique l'a.présence des foules aux sinis-
tres et sur les lieux des accidents, beaucoup
plus que le désir de se rendre utile et de sau-
ver des personnes en péril.
Elle explique, également leur présence : à. -
■des manifestations^ spértivesv telles quelles '
•combats de boxe et la lutté, qui seraient pour
elles dépourvues de tout intérêt' si elles ne
:s'adâmaient pas d'ecchymoses, de saigne-
ments eit de.luxations plus ou moins sincè-
ires. Et cela est si bien compris des organi-
sateurs de ces spectacles sportifs qu'ils cor-
sent leur réclame en l'agrémentant d'épithè-
'tes terrinahtés à l'égard dé certains de leurs
sujets auxquels ils ont fait une réputation 1
adéquate à leurs fins de publicité.
N'avons-nous, pas connu « l'Effroyable-.-»-,
•« l'Etrangleur »,: et des «. Redoutables », des
« Terribles », des « Frappeurs » à foison, et
tant et tant de pugilistes et de lutteurs à.la
renommée meurtrière, que rien que l'évo-
'cation de leur nom;, ou de leur portrait; fai-
sait passer,le frisson d'une certaine volupté
Parmi les innombrables clients' de la névrose
«onternpoiraine ?
Cette sentimentalité quelque peu spéciale
se manifeste encore par le goût des foules
pour les spectacles acrobatiques périlleux.
Qu'un équilibrisle fasse cent mètres en pous-
, sant une brouette sur un fil de fer tendu à
un mèlre de hauteur, personne ne se déran-
gera ni surtout ne dépensera un sou pour
aller voir ceL exploit. Mais que le même
acrobate tende son fil à cent mètres de hau-
teur au-dessus du sol ou au-dessus d'un
fleuve, la foule accourra, et, les piécettes
blanches tomberont dans son escarcelle.
Si les gymnastes qui font les trois barres
fixes et ceux qui font les trapèzes aériens
ne couraient pas un réel danger, si l'on n'es-
comptait pas vaguement leur chute, leurs
admirables exercices n'attireraient personne.
Un saut périlleux fait toujours bien dans un
numéro, parce que l'on pense qu'il est véri-
tablement périlleux. Les sauts de la mort, les
plongeons à des hauteurs fantastiques, les
iooping the loop à bicyclettes, en automobi-
les ou en aéroplanes, ne constituent pas des
exorcices plus difficultueux qu'un grand so-
leil ou le mouvement des ciseaux sur un
cheval au galop, mais on les estime plus
dangereux et ils sous-entendent au program-
me la possibilité d'une mort extraordinaire.
Si le magnifique et loyal sport des poids
et haltères pouvait promettre un pareil es-
poir, il ne se verrait plus comme aujourd'hui
exilé de toutes les scènes de music-hall. On
a l'impression que les athlètes n'y courent
aucun danger. Alors, que voulez-vous qu'on
y aille faire ?... Le jour où l'on saura qu'un
arraché, un développé ou un jeté a chance
de rompre les reins à celui qui pratique ces
exercices, on fera recette. Si Apollon risque
de se faire écarteler par des automobiles vi-
rant en sens contraire, on va le voir, mais
qu'il se contente de soulever des fardeaux
incroyables avec son incomparable maîtrise
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: Vousr ranpelez-vouS;;cêt Anglais, excentri-
que.; qui: s'était attaché à un dompteur de
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•de ses félins ?-
C'est là une sorte de sadisme particulier
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■contemporains sous une former plus ,ou
.moins aiguë'. La vue du 'danger couru par
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.gloire dé' l'espèce humaiheV cette mentalité
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sateurs de ces spectacles sportifs qu'ils cor-
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adéquate à leurs fins de publicité.
N'avons-nous, pas connu « l'Effroyable-.-»-,
•« l'Etrangleur »,: et des «. Redoutables », des
« Terribles », des « Frappeurs » à foison, et
tant et tant de pugilistes et de lutteurs à.la
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se manifeste encore par le goût des foules
pour les spectacles acrobatiques périlleux.
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gera ni surtout ne dépensera un sou pour
aller voir ceL exploit. Mais que le même
acrobate tende son fil à cent mètres de hau-
teur au-dessus du sol ou au-dessus d'un
fleuve, la foule accourra, et, les piécettes
blanches tomberont dans son escarcelle.
Si les gymnastes qui font les trois barres
fixes et ceux qui font les trapèzes aériens
ne couraient pas un réel danger, si l'on n'es-
comptait pas vaguement leur chute, leurs
admirables exercices n'attireraient personne.
Un saut périlleux fait toujours bien dans un
numéro, parce que l'on pense qu'il est véri-
tablement périlleux. Les sauts de la mort, les
plongeons à des hauteurs fantastiques, les
iooping the loop à bicyclettes, en automobi-
les ou en aéroplanes, ne constituent pas des
exorcices plus difficultueux qu'un grand so-
leil ou le mouvement des ciseaux sur un
cheval au galop, mais on les estime plus
dangereux et ils sous-entendent au program-
me la possibilité d'une mort extraordinaire.
Si le magnifique et loyal sport des poids
et haltères pouvait promettre un pareil es-
poir, il ne se verrait plus comme aujourd'hui
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aucun danger. Alors, que voulez-vous qu'on
y aille faire ?... Le jour où l'on saura qu'un
arraché, un développé ou un jeté a chance
de rompre les reins à celui qui pratique ces
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