Titre : La Sylphide : journal de modes, de littérature, de théâtres et de musique / directeur : de Villemessant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1850-11-20
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34444962f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23918 Nombre total de vues : 23918
Description : 20 novembre 1850 20 novembre 1850
Description : 1850/11/20 (A11,SER2,T9). 1850/11/20 (A11,SER2,T9).
Description : Note : GRAV. Note : GRAV.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6127748d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4145-4208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
XI* ANNÉE
32" LIVRAISON
20 NOVEMBRE T:,9
• A
LA SYLPHIDE
LES PÉCHÉS DE MONSIEUR LE CURÉ
i
LA POUPÉE DE BRUNOI.
||||i]i|2ï3fc epuis près de dix
■S^-^rl^-g- grandes minutes
TIËIJ.TP'' v 'a c'ocne de 'a
f^^^M|||i \ paroisse sonnait
iJ'^^Mlfiiïill 'a messe- Lu
§§j|lfw§Skg! If temps s'écoulait,
ÉlililK'iD / 'es fidèles com-
ISS^SBB^W mencaientàchu-
mnliapT-' chotter,etl'abbé
?§! ^4 Dulac ne parais-
sait pas encore. Le seigneur
^ attendait ! Quel scandale pour
la petite ville de Brunoi !
Le bedeau courut jusqu'au
presbytère.
— M. le curé serait-il ma-
lade? demanda-t-il à la ser-
vante qu'il trouva toute émue.
— Non, non, répondit celle-
ci en balbutiant, un accident,
un ubslacle, une... enfin quel-
chose que j'ignore a retaillé
'edépart de M. le curé; il vous suit. Allez,
allez. ;
Et elle poussa le bedeau dehors.
a — Mon Dieu, murmura-t-elle alors, ne
savoir où le prendre ! Parti depuis ce matin
avant le lever du soleil. Que va-t-on penser?
Sainte. Vierge, venez-nous en aide. Oublier
sa messe ! Bien sûr il sera arrivé malheur à
mon cher maître. »
Après quelques lamentations du même
genre, la pauvre servante entendit frapper
de nouveau. Elle s'élança vers la porte.
Celte fois encore, ce n'était pas M. le
curé.
Un jeune homme de vingt-deux ans, h la
figure douce, aux cheveux blonds et frisés
franchit le seuil du presbytère.
— Qui peut retenir mon parrain, dit-il à
la domestique.
— Hélas ! mon cher enfant, je ne sais pas.
— Gomment? vous ne savez pas.
— M. le curé n'est pas ici ; ne m'en de-
mandez pas plus, il m'a recommandé la dis-
crétion. D'ailleurs, je ne pourrais faire que
des suppositions. Nous interrogerons, si vous
voulez...
— Y pensez-vous, répondit le jeunei
homme en baissant les yeux, la curiosité, [
Catherine, est un péché. '
La porte du presbytère s'ouvrit tout à coup.
Un ecclésiastique entra brusquement, la robe
retroussée, les souliers et les bas ternis par
la poussière.
— Enfin! s'écria la servante en courant
prendre la canne et le chapeau ijue lui ten-
dait le prêtre.
— Mon parrain ! dit le jeune homme.
— Jésus, m'avez-vous assez tenue en peine,
monsieur le curé.
— Il ne vous est rien arrivé de fâcheux?
— Non , mon cher Sulpice, répondit le
curé, et il ajouta : Ma bonne Catherine, la
fatigue et la chaleur m'ont épuisé ; vous me
préparerez deux doigts de vin chaud avec un
peu de cannelle ; je prendrai cela au retour
de la messe.
— Ah ! mon maître, l'on était fort inquiet
à la paroisse, et le bedeau sort d'ici.
— Bon, bon, je suis allé au plus pressé.
Sulpice, dis en passant, je te prie, que l'on
sonne le dernier coup de la messe.
— Mais, mon parrain, on l'a déjà sonné
irpis fois, et j'ai remarqué dans l'église quel-
que • •
Quelque quoi ? VOYOIN, parle, dit le
32" LIVRAISON
20 NOVEMBRE T:,9
• A
LA SYLPHIDE
LES PÉCHÉS DE MONSIEUR LE CURÉ
i
LA POUPÉE DE BRUNOI.
||||i]i|2ï3fc epuis près de dix
■S^-^rl^-g- grandes minutes
TIËIJ.TP'' v 'a c'ocne de 'a
f^^^M|||i \ paroisse sonnait
iJ'^^Mlfiiïill 'a messe- Lu
§§j|lfw§Skg! If temps s'écoulait,
ÉlililK'iD / 'es fidèles com-
ISS^SBB^W mencaientàchu-
mnliapT-' chotter,etl'abbé
?§! ^4 Dulac ne parais-
sait pas encore. Le seigneur
^ attendait ! Quel scandale pour
la petite ville de Brunoi !
Le bedeau courut jusqu'au
presbytère.
— M. le curé serait-il ma-
lade? demanda-t-il à la ser-
vante qu'il trouva toute émue.
— Non, non, répondit celle-
ci en balbutiant, un accident,
un ubslacle, une... enfin quel-
chose que j'ignore a retaillé
'edépart de M. le curé; il vous suit. Allez,
allez. ;
Et elle poussa le bedeau dehors.
a — Mon Dieu, murmura-t-elle alors, ne
savoir où le prendre ! Parti depuis ce matin
avant le lever du soleil. Que va-t-on penser?
Sainte. Vierge, venez-nous en aide. Oublier
sa messe ! Bien sûr il sera arrivé malheur à
mon cher maître. »
Après quelques lamentations du même
genre, la pauvre servante entendit frapper
de nouveau. Elle s'élança vers la porte.
Celte fois encore, ce n'était pas M. le
curé.
Un jeune homme de vingt-deux ans, h la
figure douce, aux cheveux blonds et frisés
franchit le seuil du presbytère.
— Qui peut retenir mon parrain, dit-il à
la domestique.
— Hélas ! mon cher enfant, je ne sais pas.
— Gomment? vous ne savez pas.
— M. le curé n'est pas ici ; ne m'en de-
mandez pas plus, il m'a recommandé la dis-
crétion. D'ailleurs, je ne pourrais faire que
des suppositions. Nous interrogerons, si vous
voulez...
— Y pensez-vous, répondit le jeunei
homme en baissant les yeux, la curiosité, [
Catherine, est un péché. '
La porte du presbytère s'ouvrit tout à coup.
Un ecclésiastique entra brusquement, la robe
retroussée, les souliers et les bas ternis par
la poussière.
— Enfin! s'écria la servante en courant
prendre la canne et le chapeau ijue lui ten-
dait le prêtre.
— Mon parrain ! dit le jeune homme.
— Jésus, m'avez-vous assez tenue en peine,
monsieur le curé.
— Il ne vous est rien arrivé de fâcheux?
— Non , mon cher Sulpice, répondit le
curé, et il ajouta : Ma bonne Catherine, la
fatigue et la chaleur m'ont épuisé ; vous me
préparerez deux doigts de vin chaud avec un
peu de cannelle ; je prendrai cela au retour
de la messe.
— Ah ! mon maître, l'on était fort inquiet
à la paroisse, et le bedeau sort d'ici.
— Bon, bon, je suis allé au plus pressé.
Sulpice, dis en passant, je te prie, que l'on
sonne le dernier coup de la messe.
— Mais, mon parrain, on l'a déjà sonné
irpis fois, et j'ai remarqué dans l'église quel-
que • •
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