Titre : La Sylphide : journal de modes, de littérature, de théâtres et de musique / directeur : de Villemessant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1850-10-30
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34444962f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 octobre 1850 30 octobre 1850
Description : 1850/10/30 (A11,SER2,T9). 1850/10/30 (A11,SER2,T9).
Description : Note : GRAV. Note : GRAV.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61277455
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4145-4208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
XI* ANNÉE
30» LIVRAISON
30 OCTOI^E 1S.M
A.
GRIMER ET JEAN LARCHER
N connai'
de répu-
lalion
l'immen -
se baie du
Fort-Ro-
yal, h la
Martini-
que, l'nne
des plus
neites et des plus vastes du monde, abritée
dans sa partie sud par des côtes de pays qui
en font une retraite parfaitement sûre pour
les bâtiments qui viennent y chercher mouil-
lage.
De longues langues de terre qui se déta-
chent de ces côtes et s'avancent dans la
grande baie, la divisent en une douzaine
d'autres petites baies du bassin.
L'un de ces bassins qu'on appelle le Cohée
du Lamentin est assez dangereux à certaines
heures du jour pour les petites embarcations
qui seules peuvent le traveiser. La mer y est
1res clapoleuse, la lame fort courte et sans
cesse déchirée par les aspérités des ro-
chers du fond. Il est rare qu'il n'y arrive pas
de malheurs quand on s'aventure dans ce
passage pendant la journée. Le Cohée n'est
sûr qu'avant le lever du soleil ou le soir,
avant que la mer soit éveillée, et au moment
où eile s'endort, comme disent les gens du
pays.
Au fond du Cohée s'ouvre un canal vaseux,
resserré entre des terrains plats et maréca-
geux, plantés de palétuviers et habités par
des oiseaux sauvages, qui, de loin en loin,
en interrompent la solitude et le silence, par
leur cri monotone et court. Ce canal, qui se
tort comme un serpent, et enveloppe dans
ses replis une assez grande étendue de pays,
conduit au bourg du Lamentin, dont il porte
le nom.
Pur une nuit obscure de l'année 17/(8, une
embarcation montée par quatre nègres tra-
versait le Cohée encore ngilé par les derniers
souffles d'un ouragan qui s'élait aba'ltn sur
la colonie. En tout temps, les gens du pays
ont été les meilleurs, on peut dire les seuls
guides à qui l'on puisse se fier pour naviguer
avec sécurité dans ce passage qu'il faut tou-
jours traverser le plus loin déterre possible,
ce qui rend en cas d'accident le. salut très
difficile.
Celte embarcation portait une immense
voile qui semblait à chaque minute devoir la
faire chavirer, tant elle était hors de propor-
tion avec ses frêles dimensions. L'habileté
des manoeuvres, l'adresse et l'agilité des qua-
tre nègres qui, pour contrebalancer la vio-
lence du vent qui arrivait par fortes raffales,
et pour faire contrepoids à la pesanteur de la
voile, penchaient leurs corps jusque dans la
mer en se suspendant au mât à l'aide de lon-
gues cordes, parvenaient seules à prévenir
une catastrophe. — On a conservé d'ailleurs
30» LIVRAISON
30 OCTOI^E 1S.M
A.
GRIMER ET JEAN LARCHER
N connai'
de répu-
lalion
l'immen -
se baie du
Fort-Ro-
yal, h la
Martini-
que, l'nne
des plus
neites et des plus vastes du monde, abritée
dans sa partie sud par des côtes de pays qui
en font une retraite parfaitement sûre pour
les bâtiments qui viennent y chercher mouil-
lage.
De longues langues de terre qui se déta-
chent de ces côtes et s'avancent dans la
grande baie, la divisent en une douzaine
d'autres petites baies du bassin.
L'un de ces bassins qu'on appelle le Cohée
du Lamentin est assez dangereux à certaines
heures du jour pour les petites embarcations
qui seules peuvent le traveiser. La mer y est
1res clapoleuse, la lame fort courte et sans
cesse déchirée par les aspérités des ro-
chers du fond. Il est rare qu'il n'y arrive pas
de malheurs quand on s'aventure dans ce
passage pendant la journée. Le Cohée n'est
sûr qu'avant le lever du soleil ou le soir,
avant que la mer soit éveillée, et au moment
où eile s'endort, comme disent les gens du
pays.
Au fond du Cohée s'ouvre un canal vaseux,
resserré entre des terrains plats et maréca-
geux, plantés de palétuviers et habités par
des oiseaux sauvages, qui, de loin en loin,
en interrompent la solitude et le silence, par
leur cri monotone et court. Ce canal, qui se
tort comme un serpent, et enveloppe dans
ses replis une assez grande étendue de pays,
conduit au bourg du Lamentin, dont il porte
le nom.
Pur une nuit obscure de l'année 17/(8, une
embarcation montée par quatre nègres tra-
versait le Cohée encore ngilé par les derniers
souffles d'un ouragan qui s'élait aba'ltn sur
la colonie. En tout temps, les gens du pays
ont été les meilleurs, on peut dire les seuls
guides à qui l'on puisse se fier pour naviguer
avec sécurité dans ce passage qu'il faut tou-
jours traverser le plus loin déterre possible,
ce qui rend en cas d'accident le. salut très
difficile.
Celte embarcation portait une immense
voile qui semblait à chaque minute devoir la
faire chavirer, tant elle était hors de propor-
tion avec ses frêles dimensions. L'habileté
des manoeuvres, l'adresse et l'agilité des qua-
tre nègres qui, pour contrebalancer la vio-
lence du vent qui arrivait par fortes raffales,
et pour faire contrepoids à la pesanteur de la
voile, penchaient leurs corps jusque dans la
mer en se suspendant au mât à l'aide de lon-
gues cordes, parvenaient seules à prévenir
une catastrophe. — On a conservé d'ailleurs
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