Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2010-76556
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE TOMBEAU DE MAZARIN
ET SES SCULPTEURS
DES FAUSSES AUX VRAIES ATTRIBUTIONS
N connaît ce mausolée recueilli au Musée du Louvre au lendemain de la Révolution : sur le sarcophage en marbre noir, porté par un haut soubassement, la figure de marbre blanc du cardinal Mazarin en prière, parais-
sant s'offrir à Dieu, la main gauche ap- puyée sur son coeur, la droite abaissée, accompagnant et soulignant de ce geste, la gravité et l'humilité de l'of- frande, tandis qu'un angelot derrière lui, se traîne à genoux, effrayé, et soute- nant le faisceau des armes ro- maines ; les figures de bronze assises au pied du mausolée, La Prudence dans le gouvernement, à l'ardeur muette et réfléchie, qui tient un aviron et un miroir au manche duquel un serpent s'enroule ; La Paix, au calme et gra- cieux visage, la tête couronnée d'oli- vier, qui de la main droite éteint le brandon des dis- cordes sur un tro- phée d'armes ; La Fidélité, si expan- sive dans le témoi- gnage de son at- tachement, qui semble rappeler le défunt, le regard
CL. GIRAUDON
TOMBEAU DU CARDINAL DE MAZARIN. MUSÉE DU LOUVRE.
tourné vers son image, la bouche entr'ouverte ; elle tient d'une main la couronne royale sur ses genoux, de l'autre le bouclier qui la protège, un chien est cou- ché à ses pieds, symbole de la vertu qu'elle personnifie. L'on a remarqué aussi sous la voûte de la salle Puget,
qui désormais abrite au Louvre ce monument, deux autres figures de marbre blanc, qui en font aussi partie, elles encadraient autrefois les armes du Cardinal dans la chapelle du Collège des Quatre Nations: l'une est la Religion, qui tient un petit temple sur son ge- nou, une cigogne au long bec, perchée sur une patte et à demi dissimulée sous les plis lourds de sa draperie se tourne vers elle ; l'autre, est La Charité, qui montre un coeur enflammé à un enfant qu'elle accueille et sou- tient d'un joli geste tendre.
Et l'on sait, de- puis la publication de M. Guiffrey, en 1892, dans Les Nouvelles Archives de l'Art Français, d'un marché passé avec des artistes, que ce monument est le résultat de la collaboration de
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