Titre : La Renaissance de l'art français et des industries de luxe / directeur : Henry Lapauze
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1918-03-01
Contributeur : Lapauze, Henry (1867-1925). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850781t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9134 Nombre total de vues : 9134
Description : 01 mars 1918 01 mars 1918
Description : 1918/03/01 (N1)-1918/12/31 (N10). 1918/03/01 (N1)-1918/12/31 (N10).
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61238510
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2010-76556
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
KARBOWSKY. — CANAPE EN BOIS SCULPTE. VELOURS DE CHATEL ET TASSINARI. (APPARTIENT AU MARQUIS DE POLIGNAG.)
Offensive et Défensive de nos Collections
LA mode d'acquérir les collections en bloc marque
décidément une nouvelle phase dans le commerce
des oeuvres d'art.
On achète une galerie avec ses chefs-d'oeuvre et ses
erreurs, comme on achète un troupeau sur pied, sans
avoir à examiner si tel ou tel boeuf est plus maigre ou
moins vigoureux que son voisin. Collection Montagnac
où 1' « assortiment », comme dans tous les fonds bien
approvisionnés, était fait par séries. Collection Viau,
composée d'une quantité de charmantes petites notes de
l'impressionnisme que la frénésie des temps avait fait
promptement passer.au rang d'étoiles de première gran-
deur, les vraiment grandes oeuvres étant maintenant
devenues des planètes, des soleils que leurs rayons outra-
geusement dorés permettent à peine de regarder en face..
Collection Sarlin, où l'on comptait jusqu'à une demi-
douzaine de très beaux tableaux. Tout cela a été payé
rubis sur l'ongle, sans sourciller, sans marchander, par
le Mécène danois Hansen, et par ses associés.
Il n'a tenu qu'à'quelques obstacles litigieux, et siibsi-
diairement, comme on dit en langage de chicane, peut-
être à un obstacle sentimental, — que la collection Degas,
toutes les collections Degas! n'allassent s'engouffrer chez
les actuels princes du Danemark. Hamlet aurait aujour-
d'hui, — car il serait collectionneur lui aussi; —trop à
faire avec les images pour s'occuper des spectres.
Ce n'est pas fini. L'on verra ainsi bien d'autres collec-
tion changer, à l'amiable, de propriétaires et de natio-
nalités. Pour commencer cela nous a un peu interloqués,
avouons-le. Mais on commence à voir plus clair dans
cette situation nouvelle, et, sous le bénéfice de quelques
observations et.de quelques réserves, on peut, en défini-
tive, conclure qu'elle est excellente.
Tout d'abord, on remarquera que si les étrangers
achètent en ce moment beaucoup d'oeuvres d'art en
France, c'est qu'elle en a beaucoup à vendre, et que si
elle en vend beaucoup, c'est pour toutes les raisons
qu'elle a de se procurer de l'argent, un moyen nullement
négligeable d'en avoir.
Pourquoi les étrangers font-ils ces acquisitions? Les
renseignements, tout comme les avis, sont très partagés,
et il ne faut pas craindre ici de mettre les points sur les i.
On prête à M. Hansen le projet de doter son pays danois
d'un musée d'art français, suivant en cela l'exemple
qu'avait donné jadis si libéralement son compatriote
M.Jacobsen.
Mais ce musée, tel que le constitueraient les collections
qui viennent d'être acquises, serait singulièrement ma'l
équilibré et confus. Les redites y abonderaient. Il est
donc vraisemblable que les parties éliminées permet-,
tront à M. Hansen et à son syndicat.de rentrer dans une
notable proportion de leurs déboursés. Ainsi, ils auraient
créé, d'une part, un beau muses français hors de France,
et, de l'autre, contribué à faire ou à continuer sur les
places d'Europe ou d'ailleurs, un marché de notre art. Ce
ne serait point déjà de si mauvaise propagande. Elle nous
coûterait moins cher et serait plus efficace que telles
autres que nous avons essayées.
Mais il n'y a-pas, en fait d'acheteurs, que des Danois
en Europe et en fait d'achats que des achats en bloc. Il y
a des Suédois, des Suisses, et jusqu'à des Espagnols, qui
se sont découvert subitement une vive passion pour l'art
français et qui avec une activité qu'on peut qualifier de
dévorante achètent tout ce qu'ils peuvent, sans publicité.
Or deux-versions circulent à ce sujet. D'après l'une, ces
neutres francophiles au moins en peinture, se constituent
des collections d'art français parce qu'ils ont gagné beau-
coup d'argent et que le nombre des emplois qu'ils en
peuvent faire est en ce moment à la fois restreint et
moins générateur de plus-values que beaucoup d'autres.
Cela est fort possible.
L'autre version, qu'il faut bien regarder en face, tout
comme n'importe laquelle, est que ces Suédois, et divers
neutres qu'on avait fait venir d'au delà du Rhin pour être
Suisses, achètent tout simplement, en rafle, pour le
compte de l'Allemagne, qui voudrait se constituer des
stocks d'après-guerre, et ne caresserait rien moins que le
projet d'accaparer chez elle le marché des oeuvres d'art au
détriment de Paris. Ma foi, cette version, très contro-
versée, est de même parfaitement admissible. Le plan
Offensive et Défensive de nos Collections
LA mode d'acquérir les collections en bloc marque
décidément une nouvelle phase dans le commerce
des oeuvres d'art.
On achète une galerie avec ses chefs-d'oeuvre et ses
erreurs, comme on achète un troupeau sur pied, sans
avoir à examiner si tel ou tel boeuf est plus maigre ou
moins vigoureux que son voisin. Collection Montagnac
où 1' « assortiment », comme dans tous les fonds bien
approvisionnés, était fait par séries. Collection Viau,
composée d'une quantité de charmantes petites notes de
l'impressionnisme que la frénésie des temps avait fait
promptement passer.au rang d'étoiles de première gran-
deur, les vraiment grandes oeuvres étant maintenant
devenues des planètes, des soleils que leurs rayons outra-
geusement dorés permettent à peine de regarder en face..
Collection Sarlin, où l'on comptait jusqu'à une demi-
douzaine de très beaux tableaux. Tout cela a été payé
rubis sur l'ongle, sans sourciller, sans marchander, par
le Mécène danois Hansen, et par ses associés.
Il n'a tenu qu'à'quelques obstacles litigieux, et siibsi-
diairement, comme on dit en langage de chicane, peut-
être à un obstacle sentimental, — que la collection Degas,
toutes les collections Degas! n'allassent s'engouffrer chez
les actuels princes du Danemark. Hamlet aurait aujour-
d'hui, — car il serait collectionneur lui aussi; —trop à
faire avec les images pour s'occuper des spectres.
Ce n'est pas fini. L'on verra ainsi bien d'autres collec-
tion changer, à l'amiable, de propriétaires et de natio-
nalités. Pour commencer cela nous a un peu interloqués,
avouons-le. Mais on commence à voir plus clair dans
cette situation nouvelle, et, sous le bénéfice de quelques
observations et.de quelques réserves, on peut, en défini-
tive, conclure qu'elle est excellente.
Tout d'abord, on remarquera que si les étrangers
achètent en ce moment beaucoup d'oeuvres d'art en
France, c'est qu'elle en a beaucoup à vendre, et que si
elle en vend beaucoup, c'est pour toutes les raisons
qu'elle a de se procurer de l'argent, un moyen nullement
négligeable d'en avoir.
Pourquoi les étrangers font-ils ces acquisitions? Les
renseignements, tout comme les avis, sont très partagés,
et il ne faut pas craindre ici de mettre les points sur les i.
On prête à M. Hansen le projet de doter son pays danois
d'un musée d'art français, suivant en cela l'exemple
qu'avait donné jadis si libéralement son compatriote
M.Jacobsen.
Mais ce musée, tel que le constitueraient les collections
qui viennent d'être acquises, serait singulièrement ma'l
équilibré et confus. Les redites y abonderaient. Il est
donc vraisemblable que les parties éliminées permet-,
tront à M. Hansen et à son syndicat.de rentrer dans une
notable proportion de leurs déboursés. Ainsi, ils auraient
créé, d'une part, un beau muses français hors de France,
et, de l'autre, contribué à faire ou à continuer sur les
places d'Europe ou d'ailleurs, un marché de notre art. Ce
ne serait point déjà de si mauvaise propagande. Elle nous
coûterait moins cher et serait plus efficace que telles
autres que nous avons essayées.
Mais il n'y a-pas, en fait d'acheteurs, que des Danois
en Europe et en fait d'achats que des achats en bloc. Il y
a des Suédois, des Suisses, et jusqu'à des Espagnols, qui
se sont découvert subitement une vive passion pour l'art
français et qui avec une activité qu'on peut qualifier de
dévorante achètent tout ce qu'ils peuvent, sans publicité.
Or deux-versions circulent à ce sujet. D'après l'une, ces
neutres francophiles au moins en peinture, se constituent
des collections d'art français parce qu'ils ont gagné beau-
coup d'argent et que le nombre des emplois qu'ils en
peuvent faire est en ce moment à la fois restreint et
moins générateur de plus-values que beaucoup d'autres.
Cela est fort possible.
L'autre version, qu'il faut bien regarder en face, tout
comme n'importe laquelle, est que ces Suédois, et divers
neutres qu'on avait fait venir d'au delà du Rhin pour être
Suisses, achètent tout simplement, en rafle, pour le
compte de l'Allemagne, qui voudrait se constituer des
stocks d'après-guerre, et ne caresserait rien moins que le
projet d'accaparer chez elle le marché des oeuvres d'art au
détriment de Paris. Ma foi, cette version, très contro-
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