Titre : La Vigie d'Arcachon : journal des intérêts du littoral ["puis" organe des intérêts d'Arcachon et du littoral]
Éditeur : [s.n.] (Arcachon)
Date d'édition : 1889-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328896653
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 253 Nombre total de vues : 253
Description : 31 octobre 1889 31 octobre 1889
Description : 1889/10/31 (A3,N128)-1889/11/06. 1889/10/31 (A3,N128)-1889/11/06.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6117315c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-7893
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
P Année. — Pfe m
Le Numéro : 10 estimes
M octobre •.•• g %vei^
ssssssasaees^m.^^
LE POULPE
C'est un mollusque céphalopode dout le
type est commun sur nos cotes..
Ou lui donnait jadis le nom de polype,
mais il importe de conserver cette appel-
lation -pour les anj;**'*' " ' sécrètent en
commun une masse cornée ou calcaire, un
zoophyte nommé polypier; animaux cons-
truits sur le type de l'hydre ou de l'acti-
nie, cl dont les individus les plus intéres-
sants sont l'éponge et le corail.
Le poulpe présente l'aspect d'un sac
épais et coriace, ovoïde, lisse et visqueux,
offrant à une extrémité une -grosse îèle
arrondie, avec des yeux latéraux énormes,
aplatis ; vers le sommet un bec corné
tranchant: autour do.-ce bec s'insèrent,
huit bras vigoureux dont deux sont plus
longs que les autres.
Ces animaux se nourrissent de. coquil-
lages, de crabes, de poissons.
Ils sont rusés. Ils s'attachent aux rochers
au moyen de leurs deux bras les plus
longs : ils guettent leur proie, l'enlacent,
réloutïent et la déchirent avec leur bec.
Ils sont d'une grande voracité et détrui-
sent pour le plaisir de détruir:. L'Orbiguy
o vu des poulpes de petite taille abandon-
nés par la .marée dans des flaques d'eau
au milieu d'une troupe de petits poissons
en faire un massacre complet sans les
manger.
Les pouipes ont l'extrémité inférieure
du tube digestif, l'orifice anal, située en
avant du cou, auprès de la bouche. Les
branchies sont placées dans le sac et res-
semblent, à des feuilles de fougère. Leur
coeur est divisé en trois parties.
Les poulpes sont nocturnes et crépuscu-
laires.
Pendant les tempêtas ils se crampon-
nent aux rochers et étendant leurs bras
ils attendent leur proie. Ces bras son! ar-
rivas do deux ou trois rangées de ventou-
ses ou suçoirs, petite coupe circulaire
avec une ouverture au centre, laquelle
conduit îi une civile. A cet oritiee s'adap-
te uue soi te de piston. Ces ventouses s'ap-
pliquent e,l adhèrent, avec une force sur-
prenante au corps glissant des poissons,
des mollusques et des autres habitants de
la mer. Le nombre de ces ventouses est
considérable. Quelque fois les suçoirs des
extrémités présentent, an centre de cha-
que coupe, une griffe acérée et recourbée,
ce qui leur permet d'adhérer à la surface
la plus lisse et la plus visqueuse.
Les poulpes possèdent une espèce de po-
che qui renferme une liqueur sécrétée par
des glandes : cette liquem est brun noirâ-
tre. Cette poche communique avec l'ex-
térieur au moyen d'un petit canal. Lors-
qu'ils sont poursuivis ou menacés ils lâ-
chent une partie de cette liqueur et dissi-
mulent ainsi leur fuite.
La même particularité se remarque chez
la seiche, on céphalopode voisin des poul-
pes. Sa liqueur sert à fabriquer lu sépia.
couleur qui est d'une grande utilité pour
l'aquarelle.
Les poulpes ont l'oeil lis, ^glauque .- leur
iris est; doré : l'ouverture de leur pupille
représente un rectangle, allongé. Leurs
yeux brillent la nuit comme ceux des
chats.
Ces animaux sont ovipares. Ils tondent
des oeufs agglomérés en grappes rameuses
que les pécheurs désP-^eut sous le nom
de raisin denlér.^* *u.^ -J2îi t><-.oïdes.
un peu mous et transparents. Au moment
de la ponte ils sont, recotn-erts d'une ma-
tière gluante qui en se durcissant les
attache à l'herbier par une sorte de bou-
cle et leur forme une enveloppe protectri-
ce d'un brun obscur. La marée les appor-
te souvent sur ie rivage.
A. différentes époques, on a parlé de
poulpes monstrueux, hors de proportion
avec les espèces les plus grosses de nos
côtes. Des naturalistes on des marins ont
signalé des individus d'une espèce telle-
ment grande, qu'ils n'ont pas craint de
les comparer à des baleines. Pline parie
d'un monstre qui avait; l'habitude d'abor-
der à Casino, sur la cote d'Espagne, pour
dévaster les étangs : il eu dévorait tons
les poissons.-Cet. animal pesait, 350 kilo-
grammes. Hcs bras étaient longs de lu
mettes: sa iête était grosse comme un
tonneau : elle offrait la capacité de qirnzo
amphores et fut, envoyée au proconsul
L. Luenllus."
Olaiis Magnus raconte les liants fait-,
d'un céphalopode colossal qui avait au
moins un miile de longueur, et dont l'ap-
parition au sein des eaux ressemblait plus
à une lie qu'à un animal. Le terrible mol-
lusque avait été nommé kraken.
L'évoque de ISidaros découvrit un de ces
animaux gig-antcsqnes, qui dormait tran-
quillement; au soleil, et le prit pour un
immense recher. .11 fit dresser un autel
sur son dos et y célébra la messe. Le kra-
ken demeura immobile fort le temps delà
cérémonie ; mais à peine révoque cul-il
regagné le rivage, qu'il replongea dans la
mer. Les excréments de cette affreuse
bête répandaient une odeur si suave, que,
les poissons d'alentour accouraient ou
toute hâte pour s'en repaiiro. Alors, l'ef-
froyable <'semblable, à un gouffre, et engloutissait
tous les malheureux, petits ou grands, qui
se trouvaient à sa portée.
Pontoppidnn, évCque de Bergen,regarde,
comme très authentique l'histoire de ce
fameux kraken : il assure qu'un régiment
pourrait, înauuaivrer à son aise, sur son
dos.
Linné; dans la première édition de.son
Système de la Naiure, adme.t l'existence, de '■
ce monstre.imaginaire, et le désigne sous
le nom de. sépi.a microco-mvs.. Plus tard,
mieux instruit,, il l'effaça de la liste des
animaux vivants.
L'existence du kraken est regardée
comme une fable : la science la repousse
comme le:', récits exagérés analogues de
Pline et d'Elieu. Mais il est bien reconnu
aujourd'hui qu'il se trouve dans la Médi-:.
terranée et ''ans l'Océan des céphalopodes
d'une grandeur assez, extraordinaire pour
mériter le nom de gigantesque.
Le fameux plongeur Pixinola, qui des-
cendit dans ie détroit de Messine à la
prière de l'empereur Frédéric II, y vit
avec effroi d'énormes poulpes attachés aux
rochers et dont le nombre était considé-
rable. Leurs bras, longs de plusieurs au-
nes, étaient plus que suffisants pour étouf-
fer un homme.
uoi qu'il en soit, voici un exempte au-
thentique d'un de ces énormes animaux,
observé entier et vivant à 40 lieues N.-15. :
de Ténériffe, par To'viso à vapeur ï'.Mec-
tan : c'est l'extrait du rapport du comman-
dant I3onycr.
Le 30 novembre 1861, l'aviso à vapeur
Y Mec'on. se rendant a Cayenne. rencontra
entre Madère et les îles Canaries, un
ponipe émrme qui nageait à la 'sur-
face, de l'eau. Cel animal monstrueux me-
surait cinq à six mètres de longueur, sans
compter huit bras formidables couverts
de ventouses qui couronnaient sa tête. Les
yeux, à fleur de tète, avaient un" dévelop-
pement prodigieux, une teinte glauque et
une fixité effrayante. Sa Louche, en tète
de perroquet, pouvait offrir cinquante
centimètres d'ouverture. Son corps fusi-
forme, mais très renflé vers le milieu, pré-
sentait une énorme masse dont le poids a
été e.-unié à pins de deux mille kilogram-
mes. Les nageoires, situées à 1 extrémité
postérieure, étaient arrondies en deux lo-
bes charnus d'un très grand volume.
Ce fut à deux heures de. l'après-midi que
l'équipage de YAlaclon aperçut ce terrible
céphalopode. Le commandant fit stopper
et malgré les grandes dimensions de rani-
mai, il mameuvra pour s'en emparer. Mal-
heureusement, uue forte houle, prenait
YMccton en travers, lui imprimait, des
roulis désordonnés et gênait ses évolu-
tions, tandis nue, de son côté, le mollus-
que, quoique toujours à fleur d'eau, se
déplaçait avec intelligence et semblait
vouloir éviter le navire.
En tonte hâte on chargea des fusils, on
prépara des harpons et on disposa des
mouds coulants. .Mais, aux premières bal-
les qu'il, recul., ie monstre plongea et passa
sous le navire.
(1 ne tarda pas à reparaître à l'autre
bord. Les harpons qu'on lançait s'enfon-
çaient dans un tissu mollasse fans consis-
tance et en sortaient sans succès. Vingt
balles avaient traversé inutilement divers
endroits de son corps.
Cependant il. en reçut une qui. parut-le
blesser grièvement, ' car il vomit uue
grande.quantité.d'écume et de sang mêlés
de matières gluantes qui répandaient une
forte odeur de rausç.^
Daùs cet' instant', on parvint à le saisir
avec un harpon et un noeud coulant : ou
hissa à bord.. .■■■"<.•
Déjà la plus grande partie du mollusque
se trouvait hors de Peau, quand un violent
coup de vent fit déraper le harpon. -
Le noeud coulant déchira les chairs et
sépara la partie' postérieure du reste.de
l'animai. Le monstre retomba lourdement
dans l'eau et disparut. ■■ . ■ ,
Le morceau détaché pesait vingt kilo-
grammes.
Il est probable, que ce mollusque colos-
sal était malade ou épuisé par une lutte
réc?uti avec un céphalopode de sa taille.
On expliquerait ainsi pourquoi il avait
quitté, les profondeurs de l'Océan qui lui
servaient de repaire, pourquoi il présen-
îuii, au*; pOitcclc lc::tr:r .5f.de g-Çn» «i~->«.
ses mouvements, pourquoi-' il n'a pas obs-
curci les flots de son encre; car, à enjuger
par sa taille, il aurait dû lâcher un baril
de cette liqueur noire s'il-avait été bien
portaut. • --
Terminons en disant que, si les poulpes
en méditerranuée sont dangereux, ceux
de notre côte ne le sont pas : ils se con-
tentent d'être laids. Du rente, comme nous
n'avons pas de rochers, on ne les voit que
morts, quand les grandes marées les jet-
tent an rivage.
CORRESPONDANCE
Nous recevons la visite île M. Pierre
Testaud caporal fourrier aux Sapeurs
Pompiers d'Arcachon.
Al. Teslaud se croyant visé par une
lettre qu'avait fait paraître Ai. Lavy, ce
dernier dço-taranl qu'un gradé du eoros
des Pompiers refusait de fournir son
oasieivjudrcioire-; M. Testaud nous a
•présenté :
] • La lettre ci-dessous eu nous requé-
rant d'insérer. ■..■-.
2- Un extrait de son casier judi-
ciaire parfaitement eu règle et portant:
Néant.
Arcachon, le 28 octobre 1889
Monsieur le Rédacteur.
Etant; caporal-fourrier de la Compagnie
des sapeurs pompiers, je île puis contenir
mou indignation en lisant, une lettre pa-
rut':'dans le numéro de'votre' honorable
journal du 21-ol octobre signée Léon Lavy
ex.-sapeur-po:npier à Bordeaux.
i: est de mon devoir de .protester contre
les \ ils personnages, qui pour assouvir
leurs ignobles vengeances et ci niques
jalousies, n'ont pas craint de mettre en
doute l'honneur et la-moralité d'honnêtes
citoyens taisant parue de ce corps.
Aussi, je somme le sieur Lavy de nous
Le Numéro : 10 estimes
M octobre •.•• g %vei^
ssssssasaees^m.^^
LE POULPE
C'est un mollusque céphalopode dout le
type est commun sur nos cotes..
Ou lui donnait jadis le nom de polype,
mais il importe de conserver cette appel-
lation -pour les anj;**'*' " ' sécrètent en
commun une masse cornée ou calcaire, un
zoophyte nommé polypier; animaux cons-
truits sur le type de l'hydre ou de l'acti-
nie, cl dont les individus les plus intéres-
sants sont l'éponge et le corail.
Le poulpe présente l'aspect d'un sac
épais et coriace, ovoïde, lisse et visqueux,
offrant à une extrémité une -grosse îèle
arrondie, avec des yeux latéraux énormes,
aplatis ; vers le sommet un bec corné
tranchant: autour do.-ce bec s'insèrent,
huit bras vigoureux dont deux sont plus
longs que les autres.
Ces animaux se nourrissent de. coquil-
lages, de crabes, de poissons.
Ils sont rusés. Ils s'attachent aux rochers
au moyen de leurs deux bras les plus
longs : ils guettent leur proie, l'enlacent,
réloutïent et la déchirent avec leur bec.
Ils sont d'une grande voracité et détrui-
sent pour le plaisir de détruir:. L'Orbiguy
o vu des poulpes de petite taille abandon-
nés par la .marée dans des flaques d'eau
au milieu d'une troupe de petits poissons
en faire un massacre complet sans les
manger.
Les pouipes ont l'extrémité inférieure
du tube digestif, l'orifice anal, située en
avant du cou, auprès de la bouche. Les
branchies sont placées dans le sac et res-
semblent, à des feuilles de fougère. Leur
coeur est divisé en trois parties.
Les poulpes sont nocturnes et crépuscu-
laires.
Pendant les tempêtas ils se crampon-
nent aux rochers et étendant leurs bras
ils attendent leur proie. Ces bras son! ar-
rivas do deux ou trois rangées de ventou-
ses ou suçoirs, petite coupe circulaire
avec une ouverture au centre, laquelle
conduit îi une civile. A cet oritiee s'adap-
te uue soi te de piston. Ces ventouses s'ap-
pliquent e,l adhèrent, avec une force sur-
prenante au corps glissant des poissons,
des mollusques et des autres habitants de
la mer. Le nombre de ces ventouses est
considérable. Quelque fois les suçoirs des
extrémités présentent, an centre de cha-
que coupe, une griffe acérée et recourbée,
ce qui leur permet d'adhérer à la surface
la plus lisse et la plus visqueuse.
Les poulpes possèdent une espèce de po-
che qui renferme une liqueur sécrétée par
des glandes : cette liquem est brun noirâ-
tre. Cette poche communique avec l'ex-
térieur au moyen d'un petit canal. Lors-
qu'ils sont poursuivis ou menacés ils lâ-
chent une partie de cette liqueur et dissi-
mulent ainsi leur fuite.
La même particularité se remarque chez
la seiche, on céphalopode voisin des poul-
pes. Sa liqueur sert à fabriquer lu sépia.
couleur qui est d'une grande utilité pour
l'aquarelle.
Les poulpes ont l'oeil lis, ^glauque .- leur
iris est; doré : l'ouverture de leur pupille
représente un rectangle, allongé. Leurs
yeux brillent la nuit comme ceux des
chats.
Ces animaux sont ovipares. Ils tondent
des oeufs agglomérés en grappes rameuses
que les pécheurs désP-^eut sous le nom
de raisin denlér.^* *u.^ -J2îi t><-.oïdes.
un peu mous et transparents. Au moment
de la ponte ils sont, recotn-erts d'une ma-
tière gluante qui en se durcissant les
attache à l'herbier par une sorte de bou-
cle et leur forme une enveloppe protectri-
ce d'un brun obscur. La marée les appor-
te souvent sur ie rivage.
A. différentes époques, on a parlé de
poulpes monstrueux, hors de proportion
avec les espèces les plus grosses de nos
côtes. Des naturalistes on des marins ont
signalé des individus d'une espèce telle-
ment grande, qu'ils n'ont pas craint de
les comparer à des baleines. Pline parie
d'un monstre qui avait; l'habitude d'abor-
der à Casino, sur la cote d'Espagne, pour
dévaster les étangs : il eu dévorait tons
les poissons.-Cet. animal pesait, 350 kilo-
grammes. Hcs bras étaient longs de lu
mettes: sa iête était grosse comme un
tonneau : elle offrait la capacité de qirnzo
amphores et fut, envoyée au proconsul
L. Luenllus."
Olaiis Magnus raconte les liants fait-,
d'un céphalopode colossal qui avait au
moins un miile de longueur, et dont l'ap-
parition au sein des eaux ressemblait plus
à une lie qu'à un animal. Le terrible mol-
lusque avait été nommé kraken.
L'évoque de ISidaros découvrit un de ces
animaux gig-antcsqnes, qui dormait tran-
quillement; au soleil, et le prit pour un
immense recher. .11 fit dresser un autel
sur son dos et y célébra la messe. Le kra-
ken demeura immobile fort le temps delà
cérémonie ; mais à peine révoque cul-il
regagné le rivage, qu'il replongea dans la
mer. Les excréments de cette affreuse
bête répandaient une odeur si suave, que,
les poissons d'alentour accouraient ou
toute hâte pour s'en repaiiro. Alors, l'ef-
froyable <'
tous les malheureux, petits ou grands, qui
se trouvaient à sa portée.
Pontoppidnn, évCque de Bergen,regarde,
comme très authentique l'histoire de ce
fameux kraken : il assure qu'un régiment
pourrait, înauuaivrer à son aise, sur son
dos.
Linné; dans la première édition de.son
Système de la Naiure, adme.t l'existence, de '■
ce monstre.imaginaire, et le désigne sous
le nom de. sépi.a microco-mvs.. Plus tard,
mieux instruit,, il l'effaça de la liste des
animaux vivants.
L'existence du kraken est regardée
comme une fable : la science la repousse
comme le:', récits exagérés analogues de
Pline et d'Elieu. Mais il est bien reconnu
aujourd'hui qu'il se trouve dans la Médi-:.
terranée et ''ans l'Océan des céphalopodes
d'une grandeur assez, extraordinaire pour
mériter le nom de gigantesque.
Le fameux plongeur Pixinola, qui des-
cendit dans ie détroit de Messine à la
prière de l'empereur Frédéric II, y vit
avec effroi d'énormes poulpes attachés aux
rochers et dont le nombre était considé-
rable. Leurs bras, longs de plusieurs au-
nes, étaient plus que suffisants pour étouf-
fer un homme.
thentique d'un de ces énormes animaux,
observé entier et vivant à 40 lieues N.-15. :
de Ténériffe, par To'viso à vapeur ï'.Mec-
tan : c'est l'extrait du rapport du comman-
dant I3onycr.
Le 30 novembre 1861, l'aviso à vapeur
Y Mec'on. se rendant a Cayenne. rencontra
entre Madère et les îles Canaries, un
ponipe émrme qui nageait à la 'sur-
face, de l'eau. Cel animal monstrueux me-
surait cinq à six mètres de longueur, sans
compter huit bras formidables couverts
de ventouses qui couronnaient sa tête. Les
yeux, à fleur de tète, avaient un" dévelop-
pement prodigieux, une teinte glauque et
une fixité effrayante. Sa Louche, en tète
de perroquet, pouvait offrir cinquante
centimètres d'ouverture. Son corps fusi-
forme, mais très renflé vers le milieu, pré-
sentait une énorme masse dont le poids a
été e.-unié à pins de deux mille kilogram-
mes. Les nageoires, situées à 1 extrémité
postérieure, étaient arrondies en deux lo-
bes charnus d'un très grand volume.
Ce fut à deux heures de. l'après-midi que
l'équipage de YAlaclon aperçut ce terrible
céphalopode. Le commandant fit stopper
et malgré les grandes dimensions de rani-
mai, il mameuvra pour s'en emparer. Mal-
heureusement, uue forte houle, prenait
YMccton en travers, lui imprimait, des
roulis désordonnés et gênait ses évolu-
tions, tandis nue, de son côté, le mollus-
que, quoique toujours à fleur d'eau, se
déplaçait avec intelligence et semblait
vouloir éviter le navire.
En tonte hâte on chargea des fusils, on
prépara des harpons et on disposa des
mouds coulants. .Mais, aux premières bal-
les qu'il, recul., ie monstre plongea et passa
sous le navire.
(1 ne tarda pas à reparaître à l'autre
bord. Les harpons qu'on lançait s'enfon-
çaient dans un tissu mollasse fans consis-
tance et en sortaient sans succès. Vingt
balles avaient traversé inutilement divers
endroits de son corps.
Cependant il. en reçut une qui. parut-le
blesser grièvement, ' car il vomit uue
grande.quantité.d'écume et de sang mêlés
de matières gluantes qui répandaient une
forte odeur de rausç.^
Daùs cet' instant', on parvint à le saisir
avec un harpon et un noeud coulant : ou
hissa à bord.. .■■■"<.•
Déjà la plus grande partie du mollusque
se trouvait hors de Peau, quand un violent
coup de vent fit déraper le harpon. -
Le noeud coulant déchira les chairs et
sépara la partie' postérieure du reste.de
l'animai. Le monstre retomba lourdement
dans l'eau et disparut. ■■ . ■ ,
Le morceau détaché pesait vingt kilo-
grammes.
Il est probable, que ce mollusque colos-
sal était malade ou épuisé par une lutte
réc?uti avec un céphalopode de sa taille.
On expliquerait ainsi pourquoi il avait
quitté, les profondeurs de l'Océan qui lui
servaient de repaire, pourquoi il présen-
îuii, au*; pOitcclc lc::tr:r .5f.de g-Çn» «i~->«.
ses mouvements, pourquoi-' il n'a pas obs-
curci les flots de son encre; car, à enjuger
par sa taille, il aurait dû lâcher un baril
de cette liqueur noire s'il-avait été bien
portaut. • --
Terminons en disant que, si les poulpes
en méditerranuée sont dangereux, ceux
de notre côte ne le sont pas : ils se con-
tentent d'être laids. Du rente, comme nous
n'avons pas de rochers, on ne les voit que
morts, quand les grandes marées les jet-
tent an rivage.
CORRESPONDANCE
Nous recevons la visite île M. Pierre
Testaud caporal fourrier aux Sapeurs
Pompiers d'Arcachon.
Al. Teslaud se croyant visé par une
lettre qu'avait fait paraître Ai. Lavy, ce
dernier dço-taranl qu'un gradé du eoros
des Pompiers refusait de fournir son
oasieivjudrcioire-; M. Testaud nous a
•présenté :
] • La lettre ci-dessous eu nous requé-
rant d'insérer. ■..■-.
2- Un extrait de son casier judi-
ciaire parfaitement eu règle et portant:
Néant.
Arcachon, le 28 octobre 1889
Monsieur le Rédacteur.
Etant; caporal-fourrier de la Compagnie
des sapeurs pompiers, je île puis contenir
mou indignation en lisant, une lettre pa-
rut':'dans le numéro de'votre' honorable
journal du 21-ol octobre signée Léon Lavy
ex.-sapeur-po:npier à Bordeaux.
i: est de mon devoir de .protester contre
les \ ils personnages, qui pour assouvir
leurs ignobles vengeances et ci niques
jalousies, n'ont pas craint de mettre en
doute l'honneur et la-moralité d'honnêtes
citoyens taisant parue de ce corps.
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