Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1862-09-30
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 30 septembre 1862 30 septembre 1862
Description : 1862/09/30 (A12,N18). 1862/09/30 (A12,N18).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6110985x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
Année.-N° 18.
Bureaux d'abonnement : rue de la.PeileV yr^faris.
30 Septembre 1862.
UEHENTS:
16 fr. »
LUMIÈRE
REVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
MÉL1I(0)«A3P l'illo
PARAISSANT LE 15 ET LE 30 DE CHAQUE MOIS.
§01M(Gl§o
M. Mc-A. GAUBIN,
RÉDACTEUR EN CIIEFQ
Tour ce qui concerne
Rédaction, écrire franco, rue
Sèvres, 29, ù M Blc-A. GAUDIN
Pour es Abonnements ou les
réclamations relatives au ser-
vice, s'adresser à M. GAUDIN,
rue de la Perle, 9, à Paris.
On s'abonne, à Londres, Ser-
mon lane, ô, Doctor's Gommons
-o-§>€-°-
SOMMÀIKË.
otoTapbique : Sur la sensibilité du chlorure d'ar_
r JI. M°-A. Gaudin. — Moyen de conserver les
vira»e, par M. C-Y. Himes. —. Rectification de la
récompenses décernées par le jury pour la sec-
liotograpliie à l'exposition internationale. — Pu-
de l'eau à l'usage de la photographie, par
Condy. — Bulletin scientifique : Deuxième as-
cn ballon de M. Glaisher. Extrait d'un discours
structure de l'univers, par M. Liagre, prononcé
Académie des sciences de Belgique (suite).
ETIN PlOTOaMPHIQUE.
LA SENSIBILITE DE L'IODURE D'ARGENT.
ésolu d'étudier; la langue allemande - pour
raduire les articles remarquables sur la
hie qui paraissent en cette langue, le pre-
itre que je cherchai à déchiffrer fut celui
r M. Sutton sur la sensibilité de l'iodure
et l'attention que je fus forcé d'y mettre
t remarquer et m'engage à y répondre.
M. Monckhoven et M. Sutton, l'iodure
serait par lui-môme tout à fait insensible
re,et le nitrate d'argent, au contraire, serait
ble par lui-même, et la combinaison des
nerait le maximum de sensibilité. Je ne
que cette théorie soit vraie; et comme ce
ito d'être examiné, je vais à mon tour le
eus d'abord que le nitrate d'argent pur,
e exempt de matière organique, est insen-
lumitre. Chacun a pu remarquer que ce
pendant plusieurs années dans un flacon
blanc, conserve invariablement son éclat, et
oircit dans quelques cas, c'est à la surface
ix, quand la matière organique en suspen-
l'air a pu s'y déposer. Si le papier ordi-
i!» de nitrate d'argent se montre très-sen-
luiniùre, c'est uniquement par l'effet de
laô'e, car le papier blanc sans colle, dans
cas,paraît insensible. Je crois donc que
Peine qu'on se donne pour garantir de la
sel d'argent, tant en cristaux qu'en solu-
emédie à rien. Ayant laissé pendant plu-
's un bain d'argent découvert, exposé à la
11 s'est évaporé à siccité ; et après l'avoir
■a« et filtré,il s'est trouvé d'une sensibilité
aire, et m'a donné des épreuves où le mo-
az°n était parfait en dehors des rayons
soleil, puisque le soleil n'était pas encore
tojà mentionné il y a longtemps ces effets
'blir l'insensibilité de l'iodure d'argent à la
■ Monckhoven s'appuie sur la persistance
eui' naturelle. Il se distingue en cela, il
chlorure et du bromure, mais sa trans-
en existe pas moins. Je me suis assuré
ctrois iodures d'argent, l'un blanc, l'autre
un troisième d'une couleur fauve: c'est
"sible,
•;,r w ^Ue l'iodure d'argent est insensible
• M. Sutton le produit en décomposant
le nitrate d'argent par Un excès d'iodure de potas-
sium. C'est précisément ce dont ilaurait dû s'abste-
nir, puisqu'il sait que l'iodure de potassium possède la
propriété de réduire, on présence delà lumière, l'iodure
d'argent déjà: impressionné même éa contact avec le
nitrate d'argent; et il admet même que*-, malgré-le
lavage le plus soigné, il petit se trouver de l'iodure
de potassium libre, — ce qui; est infaillible. — L'ex-
périence ainsi faite ne peut avoir, aucune valeur. Si
Pon voulait expérimenter l'iodure d'argent ainsi pré-
paré, il faudrait auparavant isaturer en totalité l'io-
dure de potassium, en faisafat bouillir l'iodure lavé
avec un faible excès d'acétate ou nitrate de plomb;
alors seulement tout vestige d'iodure de potassium
aurait disparu, et l'iodure d'argent serait accompa-
gné d'une minime quantité d'iodure de plomb, for-
mant un corps inerte sous l'action de la lumière.
M. Sutton n'a pas été plus heureux quand il a
voulu écarter l'objection si nette résultant des effets
du daguerréotype, qui pendant longtemps ont reposé
exclusivement sur la sensibilité à la lumière de l'io-
dure d'argent seul. Ce procédé permet, en effet, de
préparer une pellicule entièrement composée d'io-
dure d'argent, sans l'interveUtion d'aucun sel, et
toujours cette couché s'est uïbntrée douée de sensir-
bilité. Voici ce qu'imagine M. Sutton pour écarter
cette objection redoutable : c'est que l'argent poli
est noir et non pas blanc, et par conséquent il est
oxydé. Ceci n'est qu'un jeu de mots, la plaque d'ar-
gent transformée en miroir a pris comme on dit vul-
gairement un poli noir, maissi onla regarde au reflet
d'une feuille de papier, elle paraît parfaitement
blanche. Selon M. Sutton, elle contiendrait de l'oxyde
d'argent, et cet oxyde,, en intervenant pendant la
radiation,ferait sur l'iodure d'argent le môme office
que le nitrate d'argent dans le procédé actuel; mais
cela ne peut être, car il est bien connu que l'iode
libre déplace complètement l'oxygène de l'oxyde
d'argent, et cet oxyde existàt-il sur la plaque, il
n'en resterait plus de trace dès la première action
de l'iode sur la surface de l'argent poli.
11 est certain cependant que l'iodure qui se pro-
duit sur une plaque d'argent est dans une condition
exceptionnelle, y étant engendré par une sorte de
cémentation qui établit une tension particulière
entre les atomes ; mais j'ai, constaté la sensibilité de
l'iodure d'argent d'une tout autre façon: en expo-
sant .de l'argent battu à la vapeur de l'iode, il se
transforme en pellicules demi-transparentes d'un
jaune pâle. Cet iodure,, frotté sur du papier avec un
tampon de coton, s'y attache avec la plus grande
régularité, et si, après avoir ainsi préparé un carré de
papier, on le présente à la lumière diffuse sous un
négatif, on peut ensuite produire une image, en
la développant comme à l'ordinaire; donc l'iodure
d'argent est sensible à: la lumière sans l'intervention
d'aucun autre composé d'argent.
Il est vrai que dans le daguerréotype et dans lé
cas que je viens de citer, cette sensibilité est bien
éloignée de celle qui fait la base de la photographie
sur collodion; mais il faut remarquer qu'ici nous
opérons sur l'iodure sec, c'est-à-dire complètement
exempt d'eau de combinaison, ce qu'on ne saurait
dire de l'iodure du collodion humide, ni môme de
celui du collodion sec. lit dans le fait, l'intervention
de l'eau est souveraine en photographie comme dans
la grande majorité des réactions chimiques d'un
ordre tout différent.
Cette question est importante en ce qu'elle se rat-
tache directement aux perfectionnements à venir du
collodion. 11 serait très-utile de savoir si l'iodure
d'argent rigoureusement privé de nitrate d'argent en
excès est aussi sensible que celui qui est imprégné
de bain d'argent. Tout le monde le nie, et la grande
disproportion qui se manifeste pour la sensibilité
dans les collodions secs préparés par des procédés
différents, et même par des procédés semblables, que
l'on attribue à l'élimination plus ou moins parfaite
du nitrate d'argent en excès, pourrait bien ne dé-
pendre que de l'imperméabilité plus ou moins corn- .
plète du collodion à l'agent réducteur.
La production de l'iodure d'argent avec excès de
nitrate d'argent, qui a lieu dans la pratique ordi-
naire, est un moyen parfait pour n'avoir pas d'io-
dure alcalin ou terreux en excès ; car de ce que
l'iodure de potassium, en présence de la lumière, va
jusqu'à détruire Timpressionnement déj;\ subi par
un iodure, il est très probable que tous les autres
iodures solubles produisent des effets analogues, c'est-
à-dire que s'ils ne peuvent pas détruire, en présence
de la lumière, un impressionnement déjà subi, ils
peuvent du moins empêcher par leur présence que
cet impressionnement ne se produise : tous les dis-
solvants de cet iodure sont dans le même cas ; par
conséquent, le chlorure de sodium lui-même, si on
l'employait pour saturer entièrement le nitrate d'ar-
gent pour collodion sec, ne manquerait pas d'en-
rayer la sensibilité naturelle de l'iodure d'argent,
comme le font au plus haut degré l'hyposulfite de
soude et le cyanure de potassium.
D'après cela, le meilleur moyen, quant à présent,
d'éliminer le nitrate d'argent en excès pour travailler
au collodion sec, est un lavage h l'eau prolongé :
plus le lavage sera parfait, plus la conservation
pourra durer; et d'après tout ce qui a été écrit et
tenté pour augmenter la sensibilité du collodion sec,
il parait assez probable qu'il ne s'agit pas tant de
laisser du nitrate d'argent libre, que d'avoir affaire
à un collodion qui ne devienne pas impénétrable
en se transformant.par la dessiccation en une matière
cornée compacte. C'est en ce sens que paraît agir
l'albumine, le tauin et l'addition des corps résineux ;
l'emploi de l'eau chaude a de même pour effet prin-
cipal d'ouvrir les pores du collodion et de le ramener
à son état moelleux ou perméable.
Eu résumé, je conclus que le nitrate d'argent est
par lui-même insensible à la lumière, ce qu'on ne
peut pas dire de l'iodure d'argent. Bien que la pré-
sence du nitrate d'argent soit indispensable pour
opérer le développement, rien n'a encore prouvé
jusqu'à présent que le rôle du nitrate d'argent soit
le même pendant Timpressionnement. Pour ma part,
je crois qu'il ne sert à rien dans ce moment-là, et
que nous arriverions bientôt à savoir préparer un
collodion sec sans albumine ni tanin, aussi sensible
que le collodion humide, en employant dès moyens
susceptibles de ramollir le collodion et permet-
tant d'y faire pénétrer, le nitrate d'argent aussi
complètement qu'au moment où la sensibilisation
se produit.
M" A. GAUDIN.
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30 Septembre 1862.
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r JI. M°-A. Gaudin. — Moyen de conserver les
vira»e, par M. C-Y. Himes. —. Rectification de la
récompenses décernées par le jury pour la sec-
liotograpliie à l'exposition internationale. — Pu-
de l'eau à l'usage de la photographie, par
Condy. — Bulletin scientifique : Deuxième as-
cn ballon de M. Glaisher. Extrait d'un discours
structure de l'univers, par M. Liagre, prononcé
Académie des sciences de Belgique (suite).
ETIN PlOTOaMPHIQUE.
LA SENSIBILITE DE L'IODURE D'ARGENT.
ésolu d'étudier; la langue allemande - pour
raduire les articles remarquables sur la
hie qui paraissent en cette langue, le pre-
itre que je cherchai à déchiffrer fut celui
r M. Sutton sur la sensibilité de l'iodure
et l'attention que je fus forcé d'y mettre
t remarquer et m'engage à y répondre.
M. Monckhoven et M. Sutton, l'iodure
serait par lui-môme tout à fait insensible
re,et le nitrate d'argent, au contraire, serait
ble par lui-même, et la combinaison des
nerait le maximum de sensibilité. Je ne
que cette théorie soit vraie; et comme ce
ito d'être examiné, je vais à mon tour le
eus d'abord que le nitrate d'argent pur,
e exempt de matière organique, est insen-
lumitre. Chacun a pu remarquer que ce
pendant plusieurs années dans un flacon
blanc, conserve invariablement son éclat, et
oircit dans quelques cas, c'est à la surface
ix, quand la matière organique en suspen-
l'air a pu s'y déposer. Si le papier ordi-
i!» de nitrate d'argent se montre très-sen-
luiniùre, c'est uniquement par l'effet de
laô'e, car le papier blanc sans colle, dans
cas,paraît insensible. Je crois donc que
Peine qu'on se donne pour garantir de la
sel d'argent, tant en cristaux qu'en solu-
emédie à rien. Ayant laissé pendant plu-
's un bain d'argent découvert, exposé à la
11 s'est évaporé à siccité ; et après l'avoir
■a« et filtré,il s'est trouvé d'une sensibilité
aire, et m'a donné des épreuves où le mo-
az°n était parfait en dehors des rayons
soleil, puisque le soleil n'était pas encore
tojà mentionné il y a longtemps ces effets
'blir l'insensibilité de l'iodure d'argent à la
■ Monckhoven s'appuie sur la persistance
eui' naturelle. Il se distingue en cela, il
chlorure et du bromure, mais sa trans-
en existe pas moins. Je me suis assuré
ctrois iodures d'argent, l'un blanc, l'autre
un troisième d'une couleur fauve: c'est
"sible,
•;,r w ^Ue l'iodure d'argent est insensible
• M. Sutton le produit en décomposant
le nitrate d'argent par Un excès d'iodure de potas-
sium. C'est précisément ce dont ilaurait dû s'abste-
nir, puisqu'il sait que l'iodure de potassium possède la
propriété de réduire, on présence delà lumière, l'iodure
d'argent déjà: impressionné même éa contact avec le
nitrate d'argent; et il admet même que*-, malgré-le
lavage le plus soigné, il petit se trouver de l'iodure
de potassium libre, — ce qui; est infaillible. — L'ex-
périence ainsi faite ne peut avoir, aucune valeur. Si
Pon voulait expérimenter l'iodure d'argent ainsi pré-
paré, il faudrait auparavant isaturer en totalité l'io-
dure de potassium, en faisafat bouillir l'iodure lavé
avec un faible excès d'acétate ou nitrate de plomb;
alors seulement tout vestige d'iodure de potassium
aurait disparu, et l'iodure d'argent serait accompa-
gné d'une minime quantité d'iodure de plomb, for-
mant un corps inerte sous l'action de la lumière.
M. Sutton n'a pas été plus heureux quand il a
voulu écarter l'objection si nette résultant des effets
du daguerréotype, qui pendant longtemps ont reposé
exclusivement sur la sensibilité à la lumière de l'io-
dure d'argent seul. Ce procédé permet, en effet, de
préparer une pellicule entièrement composée d'io-
dure d'argent, sans l'interveUtion d'aucun sel, et
toujours cette couché s'est uïbntrée douée de sensir-
bilité. Voici ce qu'imagine M. Sutton pour écarter
cette objection redoutable : c'est que l'argent poli
est noir et non pas blanc, et par conséquent il est
oxydé. Ceci n'est qu'un jeu de mots, la plaque d'ar-
gent transformée en miroir a pris comme on dit vul-
gairement un poli noir, maissi onla regarde au reflet
d'une feuille de papier, elle paraît parfaitement
blanche. Selon M. Sutton, elle contiendrait de l'oxyde
d'argent, et cet oxyde,, en intervenant pendant la
radiation,ferait sur l'iodure d'argent le môme office
que le nitrate d'argent dans le procédé actuel; mais
cela ne peut être, car il est bien connu que l'iode
libre déplace complètement l'oxygène de l'oxyde
d'argent, et cet oxyde existàt-il sur la plaque, il
n'en resterait plus de trace dès la première action
de l'iode sur la surface de l'argent poli.
11 est certain cependant que l'iodure qui se pro-
duit sur une plaque d'argent est dans une condition
exceptionnelle, y étant engendré par une sorte de
cémentation qui établit une tension particulière
entre les atomes ; mais j'ai, constaté la sensibilité de
l'iodure d'argent d'une tout autre façon: en expo-
sant .de l'argent battu à la vapeur de l'iode, il se
transforme en pellicules demi-transparentes d'un
jaune pâle. Cet iodure,, frotté sur du papier avec un
tampon de coton, s'y attache avec la plus grande
régularité, et si, après avoir ainsi préparé un carré de
papier, on le présente à la lumière diffuse sous un
négatif, on peut ensuite produire une image, en
la développant comme à l'ordinaire; donc l'iodure
d'argent est sensible à: la lumière sans l'intervention
d'aucun autre composé d'argent.
Il est vrai que dans le daguerréotype et dans lé
cas que je viens de citer, cette sensibilité est bien
éloignée de celle qui fait la base de la photographie
sur collodion; mais il faut remarquer qu'ici nous
opérons sur l'iodure sec, c'est-à-dire complètement
exempt d'eau de combinaison, ce qu'on ne saurait
dire de l'iodure du collodion humide, ni môme de
celui du collodion sec. lit dans le fait, l'intervention
de l'eau est souveraine en photographie comme dans
la grande majorité des réactions chimiques d'un
ordre tout différent.
Cette question est importante en ce qu'elle se rat-
tache directement aux perfectionnements à venir du
collodion. 11 serait très-utile de savoir si l'iodure
d'argent rigoureusement privé de nitrate d'argent en
excès est aussi sensible que celui qui est imprégné
de bain d'argent. Tout le monde le nie, et la grande
disproportion qui se manifeste pour la sensibilité
dans les collodions secs préparés par des procédés
différents, et même par des procédés semblables, que
l'on attribue à l'élimination plus ou moins parfaite
du nitrate d'argent en excès, pourrait bien ne dé-
pendre que de l'imperméabilité plus ou moins corn- .
plète du collodion à l'agent réducteur.
La production de l'iodure d'argent avec excès de
nitrate d'argent, qui a lieu dans la pratique ordi-
naire, est un moyen parfait pour n'avoir pas d'io-
dure alcalin ou terreux en excès ; car de ce que
l'iodure de potassium, en présence de la lumière, va
jusqu'à détruire Timpressionnement déj;\ subi par
un iodure, il est très probable que tous les autres
iodures solubles produisent des effets analogues, c'est-
à-dire que s'ils ne peuvent pas détruire, en présence
de la lumière, un impressionnement déjà subi, ils
peuvent du moins empêcher par leur présence que
cet impressionnement ne se produise : tous les dis-
solvants de cet iodure sont dans le même cas ; par
conséquent, le chlorure de sodium lui-même, si on
l'employait pour saturer entièrement le nitrate d'ar-
gent pour collodion sec, ne manquerait pas d'en-
rayer la sensibilité naturelle de l'iodure d'argent,
comme le font au plus haut degré l'hyposulfite de
soude et le cyanure de potassium.
D'après cela, le meilleur moyen, quant à présent,
d'éliminer le nitrate d'argent en excès pour travailler
au collodion sec, est un lavage h l'eau prolongé :
plus le lavage sera parfait, plus la conservation
pourra durer; et d'après tout ce qui a été écrit et
tenté pour augmenter la sensibilité du collodion sec,
il parait assez probable qu'il ne s'agit pas tant de
laisser du nitrate d'argent libre, que d'avoir affaire
à un collodion qui ne devienne pas impénétrable
en se transformant.par la dessiccation en une matière
cornée compacte. C'est en ce sens que paraît agir
l'albumine, le tauin et l'addition des corps résineux ;
l'emploi de l'eau chaude a de même pour effet prin-
cipal d'ouvrir les pores du collodion et de le ramener
à son état moelleux ou perméable.
Eu résumé, je conclus que le nitrate d'argent est
par lui-même insensible à la lumière, ce qu'on ne
peut pas dire de l'iodure d'argent. Bien que la pré-
sence du nitrate d'argent soit indispensable pour
opérer le développement, rien n'a encore prouvé
jusqu'à présent que le rôle du nitrate d'argent soit
le même pendant Timpressionnement. Pour ma part,
je crois qu'il ne sert à rien dans ce moment-là, et
que nous arriverions bientôt à savoir préparer un
collodion sec sans albumine ni tanin, aussi sensible
que le collodion humide, en employant dès moyens
susceptibles de ramollir le collodion et permet-
tant d'y faire pénétrer, le nitrate d'argent aussi
complètement qu'au moment où la sensibilisation
se produit.
M" A. GAUDIN.
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