Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1860-09-08
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 08 septembre 1860 08 septembre 1860
Description : 1860/09/08 (A10,N36). 1860/09/08 (A10,N36).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6110897s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
DIXIiiME ANNEE — No 36
SAMEDI, 8 SEPTEMBRE 1869
MAUX-âETS — lÉLÏOWAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARA1SSAEÏ LE.SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, -BUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 5, SERMON LANE, DOCTOR'S CODiniN
ABONNEMENTS : PARIS, 1 an, 20 fr.; émois, 12fr.; 3moii,*7fi\"— DÉPARTEMENTS, 1 an, 22 fr.; 6mois, 13 fr.; 3 mois, 8fr.— ETRANGER, lan, 25fr;.; .6moii, 15 fr.; 3 moii, 10 fr* ■
Pour la Rédaction, ëcrir.e franco auRédacteur en chef, Mv ERNEST LACAN, 7, impasse des Biches, rue des Biches, avenue de Sàihfr-Clbud.
■"■■'',-.[:''■<';■ SOMMAIRE, :.■■'.
EN QUOI consiste la . lumière , par. M. A. GAÔDIN. — LES
PHOïfiOGRAPHËS à la recherche du collodion sec.
Lettre de M. VËKNIER iits. r—LA PHOWéRAPHIÈ et
ï'astronomiéi -* ÉPREUVES photographiques de l'éclipsé
obtenue^ etc., êtes, par Je R. P. SECCHÎ. — IMAGES pho-
tographiques du soleil et dé la lune, par M";:WAIIWDIV—.
OBSERVATIONS faites 1 à Brfviesca (ViéillèTGàstille) sur
l'éclipsé totale dé soleil du 18 juillet 1860, par M. LES-:
PIADLTi
M4ÏÏ0Ï; CONSISTE LA LUMIÈRE.
Aucun sujet ne mérite: autant d'être traité dans ce
journal : c'est.son;.titré,', c'est l'agent principal de la
photographie, et de plus un mystère profond a jus-
qu'à ce jour caché l'origine de la lumière,
Pendant tout le siècle dernier on à cru que la lu-
mière consistait dans l'émission par les corps incan-
descents, de particulesexcessivement ténues qui, une
fois lancées, cheminaient toujours en ligne droite,
rebondissaient à là rencontre des corps solides,
en faisant l'angle de réflexion égal à l'angle d'in-
cidence, et le plus souvent, traversaient ces corps
eux-mêmes quand ils étaient transparents, c'est-à-dire
perméables aux particules lumineuses. Cette théorie
avait été mise en avant par Newton et Laplace, et
quelques physiciens ou géomètres de nos jours la
soutiennent encore.; cependant elle mène à des con-
séquences absurdes; par exemple Laplace n'a pas
craint d'insérer dans sa mécanique céleste cette pro-
position singulière :
« Un astre lumineux de même densité que la terre
» et dont le diamètre serait deux cent cinquante fois
» plus grand que celui du soleil ne laisserait, en
« vertu de son attraction, percevoir aucun de ses
» rayons jusqu'à nous ; il est donc possible que les
» plus grands corps lumineux de l'univers soient par
» cela même invisibles. Une étoile qui, sans être de
» cette grandeur, surpasserait considérablement le
» soleil, affaiblirait sensiblement la vitesse de la l'u-
» mière et augmenterait ainsi l'étendue de son aber-
» ration. »
Ainsi, en vertu de la théorie de l'émission, voici
les soleils comparables aux cochers à l'heure qui,
fouettant leurs chevaux pour l'apparence, ont soin
en même temps de serrer les guides. Le fait est que
la théorie de l'émission est contraire à toute vrai-
semblance ; aucun phénomène du monde matériel
n'autorise une supposition aussi gratuite ; car indé-
pendamment de la projection si comique des parti-
cales lumineuses, il faudrait bien admettre leur di-
versité; car il y a les rayons rouges, orangés, jaunes,
verts, bleus, violets, les rayons chimiques et les
rayons calorifiques qui suivent chacun un chemin
particulier quand ils traversent un corps diaphane.
Cette définition delà lumière est de même force que
1 horreur du vide qui a pendant longtemps servi à
expliquer pourquoi l'eau suivait le piston d'une pompe
aspirante; explication qui a été reconnue fausse du
moment qu'on a constaté que l'eau ne suivait le pis-
ton que jusqu'à la hauteur de 10 mètres, représen-
tant précisément le poids de l'atmosphère, et l'effet
"e la pompe aspirante s'est trouvé conforme aux lois
<*e l'équilibre des fluides.
Heureusement qu'il existé une définition de là na-
ture dé la lumière.qui. reposé sur un principe en-
tièrement opposé, qui est l'ondulation : d'après cela
lé son, la lumières la chaleur, l'électricité, ïë mà.-
gnêtisme et la gravitation flé seraient que des ond da-
tions particulières de différents fluides, et c'est l'a'
théorie' au son, si bien démontrée de nos jours, qui
donné toute certitude à celte origine dé là lumière.
Ainsi lé son n'est pas seulement une ondulation
dé l'air, mais bien l'ondulation d'un corps élastique
quëlcoriquéj.soit gazeux, soit liquide; suit solide et la.,
vitesse de propagation; du son à travers un corps
quelconque est précisément égale à la vitesse d'on-
dulation des particules de ce corps. Si, par exemple,
la vitesse du sont est beaucoup plus rapide dans l'eau
que dans l'air, c'est' que les molécules de l'eau oscil-
lent entre elles beaucoup plus rapidement. En com-
binant la vitesse du son dans l'eau avec la formule
générale de gravitation, on trouve que la vitesse du
son dans l'eau implique une pression des particules
d'eau entre elles, qui équivaut à une force de 23,000
atmosphères; ce qui est vérifié par sa compressi-
bilité qui est en effet de un vingt-trois millième pour
une atmosphère.
En résumé l'ondulation d'un, fluide quelconque est
généralement parlant un son ; mais on lui donne
des noms différents suivant la nature du fluide et
les phénomènes qui en résultent.
Ainsi le son proprement dit ne se transmet pas à
travers les corps à l'état piteux, la lumière ne se
transmet pas à travers les métaux non plus que la
chaleur rayonnante, tandis que l'électricité dynami-
que ne se transmet qu'à travers les métaux ; le ma-
gnétisme et la gravitation se transmettent à travers
tous les corps.•
Bornons-nous à établir les propriétés de la lumière
pour en rechercher ensuite l'origine.
La lumière se propage avec une vitesse prodi-
gieuse ; elle atteint presque 230,000 kilomètres par
seconde, sent cent mille fois plus rapide que la vi-
tesse du son. Pour ces deux phénomènes la loi mé-
canique est la même; mais les fluides et les pres-
sions diffèrent. Pour le son, c'est l'air sous la pression
d'une atmosphère ; pour la lumière, c'est l'éther avec
une pression prodigieuse.
La lumière traverse tous les corps à l'exception
des métaux : ainsi une feuille de métal d'un millième
de millimètre d'épaisseur, intercepte complètement
les rayons solaires ; pour une épaisseur beaucoup
moindre, une portion de la lumière est transmise et
l'autre réfléchie. Ceci arrive pour tous les corps ima-
ginables sans aucune exception : ainsi les corps bleus
par transmission, comme l'indigo ou le bleu de Prusse,
présentent un reflet métallique rouge de cuivre'. Spé-
culairement toutes les couleurs rouges intenses ont
un reflet verdâtre, comme le montre très-bien le
carmin de safranum ; l'oxyde de fer dont la nuance
rouge est bien connue produit le reflet bleu ardoisé
de l'hématite. Les métaux eux-mêmes suivent cette
loi : l'argent qui parait si blanc est en réalité un peu
jaune, et ce jaune est complémentaire du bleu vio-
lacé que transmet une pellicule d'argent infiniment
mince. Le jaune rougeàtre que reflète l'or est com-
plémentaire du bleu verdâtre que laisse passer l'or
battu, ce fait est général et s'explique très-bien en
songeant que la lumière blanche est formée d'une
série de couleurs diverses^ et nécessairement les cou-
leurs transmises doivent manquer dans la portion
réfléchie ; et si là lumière incidente est blânelie, là.
couleur réfléchie est complémentaire au blanc dé la
lumière transmise. Ceci est très-important à noter
pour une foule de cas : ainsi si l'on aperçoit un corps
translucide qui donne Un beau reflet bleuâtre, on
peut être certain qu'en le regardant par transpa-
\. rence , on aura une riche couleur pourpre : c'est
! l'effet des corps opalins.; Le brome, qui est d'un si
', beau rouge par transmission, est d'un vert foncé par
; réflexion; l'iode, qui est bleu par transmission, est
rouge cuivreux en cristaux miroitants*
Les molécules des corps matériels, ainsi nommées
par opposition avec les particules d'éther relative-
ment impondérables qui les entourent de toutes
parts, forment des masses organisées à travers les-
quelles la lumière blanche se décompose plus ou
moins en ses divers éléments ; j'ai déjà montré dans
\. un article spécial, qu'un seul atome principal occu-
' pant le centre d'une molécule malgré la présence de
quatre-vingts et plus d'atomes inertes, était capable de
déterminer la décomposition de la lumière ; de sorte
: qu'on pourrait jusqu'à un certain point comparer les
molécules à autant de cloches susceptibles de ren-
dre un certain son, et vibrant de leur son propre
sous l'impulsion de toute la série des sons : telle est
la représentation assez fidèle des corps colorés par
eux-mêmes.
Dans d'autres cas la lumière blanche est séparée en
ses divers éléments par simple réfraction à travers
des corps diaphanes, c'est-à-dire composés de molé-
cules qui par elles-mêmes n'ont aucune action décom-
posante. La lumière en pénétrant dans un milieu dia-
phane, sous une incidence oblique à la surface du
milieu, est déviée de sa route directe, et cette dévia-
tion est différente pour chaque couleur, ce qui dé-
termine leur séparation par une autre cause, et les
déploie en éventail dans le plan d'incidence pour pro-
duire le spectre sur un écran placé au delà du corps
transparent.
Les rayons colorés de plus en plus déviés de leur
route sont par ordre.
Le rouge l .240
L'orangé 1.166
Le jaune 1.402
Le vert 1.042
Le bleu. -; 0.930
L'indigo 0.898
Le violet , 0.846
Les rayons chimiques ou photographiques.
Ladéviatiou est en rapport avec la rapidité d'ondu-
lation,car puisque tous les rayons cheminent avec la
même vitesse, le plus grand nombre d'ondulations
dans le même tems sera pour les rayons dont l'onde
estlaplus courte, etpriucipalement pourlerayon vio-
let qui est de 846 millionièmes de millimètre; tandis
que le rayon rouge est représenté par 12i0 millio-
nièmes de millimètre ; et à plus forte raison pour les
rayons chimiques dont on n'a pu encore déterminer la
longueur, mais qui par leur position indiquent sûre-
ment une longueur encore moindre.
Nous comprenons déjà pourquoi les rayons les plus
actifs sont le bleu, l'indigo et le violet ; ils sont en
SAMEDI, 8 SEPTEMBRE 1869
MAUX-âETS — lÉLÏOWAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARA1SSAEÏ LE.SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, -BUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 5, SERMON LANE, DOCTOR'S CODiniN
ABONNEMENTS : PARIS, 1 an, 20 fr.; émois, 12fr.; 3moii,*7fi\"— DÉPARTEMENTS, 1 an, 22 fr.; 6mois, 13 fr.; 3 mois, 8fr.— ETRANGER, lan, 25fr;.; .6moii, 15 fr.; 3 moii, 10 fr* ■
Pour la Rédaction, ëcrir.e franco auRédacteur en chef, Mv ERNEST LACAN, 7, impasse des Biches, rue des Biches, avenue de Sàihfr-Clbud.
■"■■'',-.[:''■<';■ SOMMAIRE, :.■■'.
EN QUOI consiste la . lumière , par. M. A. GAÔDIN. — LES
PHOïfiOGRAPHËS à la recherche du collodion sec.
Lettre de M. VËKNIER iits. r—LA PHOWéRAPHIÈ et
ï'astronomiéi -* ÉPREUVES photographiques de l'éclipsé
obtenue^ etc., êtes, par Je R. P. SECCHÎ. — IMAGES pho-
tographiques du soleil et dé la lune, par M";:WAIIWDIV—.
OBSERVATIONS faites 1 à Brfviesca (ViéillèTGàstille) sur
l'éclipsé totale dé soleil du 18 juillet 1860, par M. LES-:
PIADLTi
M4ÏÏ0Ï; CONSISTE LA LUMIÈRE.
Aucun sujet ne mérite: autant d'être traité dans ce
journal : c'est.son;.titré,', c'est l'agent principal de la
photographie, et de plus un mystère profond a jus-
qu'à ce jour caché l'origine de la lumière,
Pendant tout le siècle dernier on à cru que la lu-
mière consistait dans l'émission par les corps incan-
descents, de particulesexcessivement ténues qui, une
fois lancées, cheminaient toujours en ligne droite,
rebondissaient à là rencontre des corps solides,
en faisant l'angle de réflexion égal à l'angle d'in-
cidence, et le plus souvent, traversaient ces corps
eux-mêmes quand ils étaient transparents, c'est-à-dire
perméables aux particules lumineuses. Cette théorie
avait été mise en avant par Newton et Laplace, et
quelques physiciens ou géomètres de nos jours la
soutiennent encore.; cependant elle mène à des con-
séquences absurdes; par exemple Laplace n'a pas
craint d'insérer dans sa mécanique céleste cette pro-
position singulière :
« Un astre lumineux de même densité que la terre
» et dont le diamètre serait deux cent cinquante fois
» plus grand que celui du soleil ne laisserait, en
« vertu de son attraction, percevoir aucun de ses
» rayons jusqu'à nous ; il est donc possible que les
» plus grands corps lumineux de l'univers soient par
» cela même invisibles. Une étoile qui, sans être de
» cette grandeur, surpasserait considérablement le
» soleil, affaiblirait sensiblement la vitesse de la l'u-
» mière et augmenterait ainsi l'étendue de son aber-
» ration. »
Ainsi, en vertu de la théorie de l'émission, voici
les soleils comparables aux cochers à l'heure qui,
fouettant leurs chevaux pour l'apparence, ont soin
en même temps de serrer les guides. Le fait est que
la théorie de l'émission est contraire à toute vrai-
semblance ; aucun phénomène du monde matériel
n'autorise une supposition aussi gratuite ; car indé-
pendamment de la projection si comique des parti-
cales lumineuses, il faudrait bien admettre leur di-
versité; car il y a les rayons rouges, orangés, jaunes,
verts, bleus, violets, les rayons chimiques et les
rayons calorifiques qui suivent chacun un chemin
particulier quand ils traversent un corps diaphane.
Cette définition delà lumière est de même force que
1 horreur du vide qui a pendant longtemps servi à
expliquer pourquoi l'eau suivait le piston d'une pompe
aspirante; explication qui a été reconnue fausse du
moment qu'on a constaté que l'eau ne suivait le pis-
ton que jusqu'à la hauteur de 10 mètres, représen-
tant précisément le poids de l'atmosphère, et l'effet
"e la pompe aspirante s'est trouvé conforme aux lois
<*e l'équilibre des fluides.
Heureusement qu'il existé une définition de là na-
ture dé la lumière.qui. reposé sur un principe en-
tièrement opposé, qui est l'ondulation : d'après cela
lé son, la lumières la chaleur, l'électricité, ïë mà.-
gnêtisme et la gravitation flé seraient que des ond da-
tions particulières de différents fluides, et c'est l'a'
théorie' au son, si bien démontrée de nos jours, qui
donné toute certitude à celte origine dé là lumière.
Ainsi lé son n'est pas seulement une ondulation
dé l'air, mais bien l'ondulation d'un corps élastique
quëlcoriquéj.soit gazeux, soit liquide; suit solide et la.,
vitesse de propagation; du son à travers un corps
quelconque est précisément égale à la vitesse d'on-
dulation des particules de ce corps. Si, par exemple,
la vitesse du sont est beaucoup plus rapide dans l'eau
que dans l'air, c'est' que les molécules de l'eau oscil-
lent entre elles beaucoup plus rapidement. En com-
binant la vitesse du son dans l'eau avec la formule
générale de gravitation, on trouve que la vitesse du
son dans l'eau implique une pression des particules
d'eau entre elles, qui équivaut à une force de 23,000
atmosphères; ce qui est vérifié par sa compressi-
bilité qui est en effet de un vingt-trois millième pour
une atmosphère.
En résumé l'ondulation d'un, fluide quelconque est
généralement parlant un son ; mais on lui donne
des noms différents suivant la nature du fluide et
les phénomènes qui en résultent.
Ainsi le son proprement dit ne se transmet pas à
travers les corps à l'état piteux, la lumière ne se
transmet pas à travers les métaux non plus que la
chaleur rayonnante, tandis que l'électricité dynami-
que ne se transmet qu'à travers les métaux ; le ma-
gnétisme et la gravitation se transmettent à travers
tous les corps.•
Bornons-nous à établir les propriétés de la lumière
pour en rechercher ensuite l'origine.
La lumière se propage avec une vitesse prodi-
gieuse ; elle atteint presque 230,000 kilomètres par
seconde, sent cent mille fois plus rapide que la vi-
tesse du son. Pour ces deux phénomènes la loi mé-
canique est la même; mais les fluides et les pres-
sions diffèrent. Pour le son, c'est l'air sous la pression
d'une atmosphère ; pour la lumière, c'est l'éther avec
une pression prodigieuse.
La lumière traverse tous les corps à l'exception
des métaux : ainsi une feuille de métal d'un millième
de millimètre d'épaisseur, intercepte complètement
les rayons solaires ; pour une épaisseur beaucoup
moindre, une portion de la lumière est transmise et
l'autre réfléchie. Ceci arrive pour tous les corps ima-
ginables sans aucune exception : ainsi les corps bleus
par transmission, comme l'indigo ou le bleu de Prusse,
présentent un reflet métallique rouge de cuivre'. Spé-
culairement toutes les couleurs rouges intenses ont
un reflet verdâtre, comme le montre très-bien le
carmin de safranum ; l'oxyde de fer dont la nuance
rouge est bien connue produit le reflet bleu ardoisé
de l'hématite. Les métaux eux-mêmes suivent cette
loi : l'argent qui parait si blanc est en réalité un peu
jaune, et ce jaune est complémentaire du bleu vio-
lacé que transmet une pellicule d'argent infiniment
mince. Le jaune rougeàtre que reflète l'or est com-
plémentaire du bleu verdâtre que laisse passer l'or
battu, ce fait est général et s'explique très-bien en
songeant que la lumière blanche est formée d'une
série de couleurs diverses^ et nécessairement les cou-
leurs transmises doivent manquer dans la portion
réfléchie ; et si là lumière incidente est blânelie, là.
couleur réfléchie est complémentaire au blanc dé la
lumière transmise. Ceci est très-important à noter
pour une foule de cas : ainsi si l'on aperçoit un corps
translucide qui donne Un beau reflet bleuâtre, on
peut être certain qu'en le regardant par transpa-
\. rence , on aura une riche couleur pourpre : c'est
! l'effet des corps opalins.; Le brome, qui est d'un si
', beau rouge par transmission, est d'un vert foncé par
; réflexion; l'iode, qui est bleu par transmission, est
rouge cuivreux en cristaux miroitants*
Les molécules des corps matériels, ainsi nommées
par opposition avec les particules d'éther relative-
ment impondérables qui les entourent de toutes
parts, forment des masses organisées à travers les-
quelles la lumière blanche se décompose plus ou
moins en ses divers éléments ; j'ai déjà montré dans
\. un article spécial, qu'un seul atome principal occu-
' pant le centre d'une molécule malgré la présence de
quatre-vingts et plus d'atomes inertes, était capable de
déterminer la décomposition de la lumière ; de sorte
: qu'on pourrait jusqu'à un certain point comparer les
molécules à autant de cloches susceptibles de ren-
dre un certain son, et vibrant de leur son propre
sous l'impulsion de toute la série des sons : telle est
la représentation assez fidèle des corps colorés par
eux-mêmes.
Dans d'autres cas la lumière blanche est séparée en
ses divers éléments par simple réfraction à travers
des corps diaphanes, c'est-à-dire composés de molé-
cules qui par elles-mêmes n'ont aucune action décom-
posante. La lumière en pénétrant dans un milieu dia-
phane, sous une incidence oblique à la surface du
milieu, est déviée de sa route directe, et cette dévia-
tion est différente pour chaque couleur, ce qui dé-
termine leur séparation par une autre cause, et les
déploie en éventail dans le plan d'incidence pour pro-
duire le spectre sur un écran placé au delà du corps
transparent.
Les rayons colorés de plus en plus déviés de leur
route sont par ordre.
Le rouge l .240
L'orangé 1.166
Le jaune 1.402
Le vert 1.042
Le bleu. -; 0.930
L'indigo 0.898
Le violet , 0.846
Les rayons chimiques ou photographiques.
Ladéviatiou est en rapport avec la rapidité d'ondu-
lation,car puisque tous les rayons cheminent avec la
même vitesse, le plus grand nombre d'ondulations
dans le même tems sera pour les rayons dont l'onde
estlaplus courte, etpriucipalement pourlerayon vio-
let qui est de 846 millionièmes de millimètre; tandis
que le rayon rouge est représenté par 12i0 millio-
nièmes de millimètre ; et à plus forte raison pour les
rayons chimiques dont on n'a pu encore déterminer la
longueur, mais qui par leur position indiquent sûre-
ment une longueur encore moindre.
Nous comprenons déjà pourquoi les rayons les plus
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