Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-12-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 05 décembre 1841 05 décembre 1841
Description : 1841/12/05 (A2,N96). 1841/12/05 (A2,N96).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6104020f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2011
DEUXIEME ANNEE-
N 98.
DIMANCHE, 5 DÉCEMBRE 1841.
ON S'ABONNE '
Au Bureau du Journal 5
ÏIL'E W.lîlJVE-SX-AUGOSTMf, 18,
En lace la nie Monsigny.
PRIX BE L'ABONNEMENT : '
Pour Paris.
Trois mois.
Six mois. .
Un an: .
fr.
... 12
... si
ANNONCES.
' C1NQVANTE CENTIMES LA LIGNE.
le journal parait deux fois par semaine,
le JEUDI et le DIMANCHE.. -
On reçoit de midi à quatre heures les demandes et
avis qui pourraient intéresser le public.
v&wss mmmm&®>
ON S'ABONNE'
©liez BOIfAIKE, libraire,
1UJE DE GRAMMONT, 6.
ET CHEZ LES" PRINCIPAUX LIBRAIRES DE PARIS.
PRIX DESABONNEMENT.
: : Pour les Déparlemens.
Trois mois. .
Six moisi . . •
Un an. . .-.•',
. 7fr.
. 14
.28
ANNONCES. <
SINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
.' J ' -' ■ ■' '
On ne reçoit qme des lettres affranchies.
On s'abonne directement, par les messageries
par v,n mandat sur la poste ou sur une maistn
connue:
SES
®l)édtreè, fce la littérature> fce la Boiim et iep
Ml. Ses So*sgerBg»teurs dorat Vatoowt-
wensent expire aMjssisrd'SBufi, sont
Bsa'iés de le reBaouHveïer dasas le ptM®
Weâ'délai, s'539 «a© veulent ..ciBroM'ver
«ï'ijttleaTstpiioM dans l'envoi du Jour-
Baal.
— BJous pufoSôerons dams notre pro..-
cHiai» numéro 5c portrait de M. ÏPOSTB..-
B-aoeia , artiste «Se ï'Aeadéisssïe-tîoyaBe-
«te-JVIuslque.
KOUVEAU PUFF ÉLSSIEB.
Mon Dieu, c'est une étrange bizarrerie que no-
tre goût pour le merveilleux. Autrefois nous tradui-
sions ce goût par la poésie ; mais,' aujourd'hui la
poésie est morte, nous le traduisons par le ridicule,
cette raison dernière de tous les peuples caducs.
Ainsi nous sommes ridicules par amour pour lé
merveilleux. Voilà pourquoi les journaux améri-
cains,, qui nous connaissent bien, nous adressent
chaque jour de nouvelles épopées sur les triomphes
au Nouveau-Monde, de Mlle Fanny Elssler: C'est
à fouler aux pieds les choses féeriques des Mille et
Une Nuits.—Ecoutez plutôt ce que nous trouvons
bans une de ces correspondances :
«La galanterie^ Yenthousiasme des Bostoniens,
ces sages, ces puritains de l'Amérique, pour Fanny
Elssler, sont choses vraiment curieuses à enregis-
trer. A la fin delà'représentation à bénéfice de la
populaire danseuse, représentation qui avait été
pour elle une plantureuse moisson de dollars et de
couronnes, la conversation suivante s'est établie
entre la triomphatrice et le public enivré : « Je suis
•désolée-à la pensée de vous quitter pour toujours,
a dit Fanny, et d'un autre côté je crains, en pro-
longeant mon séjour, de fatiguer votre patience.
En vérité, je ne sais quel parti prendre. — Restez,
restez, s'écria-t-on de toutes parts.. —J'en ai bien
envie;, y céderai-je? — Oui ! oui! {Applaudisse^
mens frénétiques.)—Eh bien ! souvenez-vous tjuesi
.TOUS vous fatiguez de moi, ce sera votre faute?» Le
parterre se. lève et propose neuf huzzas qui sont
successivement vocifères. Au spectacle de cette ova-
tion sans pareille^ Mlle Fanny s'est mise à /Reti-
rer d'émotion et de reconnaissen ce. »
Et le you/^continue sur le même ton d'impudeur.
— L'Amérique devrait bien se moquer dé notre
crédulité avec un peu plus de. respect.
Depuis quelques jours, les philosophes des Cou-
lisses sont en grande douleur. — Ils ont appris de
leurs courriers que leur excellente amie Mme Stoltz
faisait en ce moment contre eux de la propagande
et du prosélytisme. — Déjà même la maigre, très
maigre, fort maigre favorite a enrôlé sous sa ban-
nière une de ses jjlus jolies, compagnes, que nous
avions traitée jusqu'à présent à titre d'alliée. —
Quelle était notre erreur! — La.jeune compagne
en question nous déprécie chaque jour au sein de
l'Opéra, selon les besoins de sa petite politique de
coulisses.
Aussi assure-t-on que Mine Stoltz est la peiv
sonne la mieux informée de l'Académie royale, car
elle reçoit tous les jours Nau.
En attendant, l'aimable favorite renonce de
plein grè à ses petites rancunes contre Poultier.
Nous l'en félicitons d'autant plus que le jeune dé-
butant agrandit chaque soir sa-renommée si juste-
ment acquise. Vendredi dernier, dans Guillaume
Tell on lui a fait bisser l'air d'Asile héréditaire m
milieu des bravos les plus enthousiastes,—Parions
que M. Pîjlet prend ces bravos pour lui ou pour
elle.
Puisque, nous sommes à l'Opéra, disons deux
mots d'un phénomène anatomiqiie qui nous frappe
depuis quelque temps. Ce phénomène est la bouche
de Mlle Elian. — Jamais on ne porta d'une façon
plus-étrange cet accident défigure. En général,
Dieu nous place la bouche au dessous du nez ; mais
celle de Mlle Elian estdisposée décote, d'où/ il ré-
sulte qu'elle a toujours l'air de se prendre pour sa
propre confidente, et de se chanter à l'oreille.
AVIS. —: H a été perdu Tendredi dernier une
bouche féminine dans une loge de côté du théâtre
de l'Opéra. Les personnes qui la trouveront sont
priées, de la remettre à Mlle Elian.
Voici une nouvelle preuve des capacités puffistes
de la Comédie française : afin de donner à son
spectacle une attrait nécessaire, elle a annoncé sur
son affiche beurre frais les débuts de M. Darisse,
qui n''a encore paru, sur aucun théâtre.
Puisque le triumvirat A. Régnier et compagnie
faisait tant, il aurait bien" du ajouter que le jeune
artiste n'avait, pas même joué devant la moindre
tête couronnée.—^Le Théàt -Français rédigerait-
il ses affiches à la foire Saint-Laurent?
Ce n'est pas tout, messieurs les sociétaires ont
commis ces jours-ci une de ces -gracieusetés qui
n'appartiennent qu'à eux :
On nous assure que le jour de la première repré-
sentation d'Une Chaîne, Mlle Mars n'a pu obte-
nir une loge. A la bonne heure, l'immortelle ac-
trice comprendra enfin que la société du Théâtre-
Français n'est pas précisément la bonne.
N 98.
DIMANCHE, 5 DÉCEMBRE 1841.
ON S'ABONNE '
Au Bureau du Journal 5
ÏIL'E W.lîlJVE-SX-AUGOSTMf, 18,
En lace la nie Monsigny.
PRIX BE L'ABONNEMENT : '
Pour Paris.
Trois mois.
Six mois. .
Un an: .
fr.
... 12
... si
ANNONCES.
' C1NQVANTE CENTIMES LA LIGNE.
le journal parait deux fois par semaine,
le JEUDI et le DIMANCHE.. -
On reçoit de midi à quatre heures les demandes et
avis qui pourraient intéresser le public.
v&wss mmmm&®>
ON S'ABONNE'
©liez BOIfAIKE, libraire,
1UJE DE GRAMMONT, 6.
ET CHEZ LES" PRINCIPAUX LIBRAIRES DE PARIS.
PRIX DESABONNEMENT.
: : Pour les Déparlemens.
Trois mois. .
Six moisi . . •
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. 7fr.
. 14
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par v,n mandat sur la poste ou sur une maistn
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Bsa'iés de le reBaouHveïer dasas le ptM®
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Baal.
— BJous pufoSôerons dams notre pro..-
cHiai» numéro 5c portrait de M. ÏPOSTB..-
B-aoeia , artiste «Se ï'Aeadéisssïe-tîoyaBe-
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KOUVEAU PUFF ÉLSSIEB.
Mon Dieu, c'est une étrange bizarrerie que no-
tre goût pour le merveilleux. Autrefois nous tradui-
sions ce goût par la poésie ; mais,' aujourd'hui la
poésie est morte, nous le traduisons par le ridicule,
cette raison dernière de tous les peuples caducs.
Ainsi nous sommes ridicules par amour pour lé
merveilleux. Voilà pourquoi les journaux améri-
cains,, qui nous connaissent bien, nous adressent
chaque jour de nouvelles épopées sur les triomphes
au Nouveau-Monde, de Mlle Fanny Elssler: C'est
à fouler aux pieds les choses féeriques des Mille et
Une Nuits.—Ecoutez plutôt ce que nous trouvons
bans une de ces correspondances :
«La galanterie^ Yenthousiasme des Bostoniens,
ces sages, ces puritains de l'Amérique, pour Fanny
Elssler, sont choses vraiment curieuses à enregis-
trer. A la fin delà'représentation à bénéfice de la
populaire danseuse, représentation qui avait été
pour elle une plantureuse moisson de dollars et de
couronnes, la conversation suivante s'est établie
entre la triomphatrice et le public enivré : « Je suis
•désolée-à la pensée de vous quitter pour toujours,
a dit Fanny, et d'un autre côté je crains, en pro-
longeant mon séjour, de fatiguer votre patience.
En vérité, je ne sais quel parti prendre. — Restez,
restez, s'écria-t-on de toutes parts.. —J'en ai bien
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mens frénétiques.)—Eh bien ! souvenez-vous tjuesi
.TOUS vous fatiguez de moi, ce sera votre faute?» Le
parterre se. lève et propose neuf huzzas qui sont
successivement vocifères. Au spectacle de cette ova-
tion sans pareille^ Mlle Fanny s'est mise à /Reti-
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Et le you/^continue sur le même ton d'impudeur.
— L'Amérique devrait bien se moquer dé notre
crédulité avec un peu plus de. respect.
Depuis quelques jours, les philosophes des Cou-
lisses sont en grande douleur. — Ils ont appris de
leurs courriers que leur excellente amie Mme Stoltz
faisait en ce moment contre eux de la propagande
et du prosélytisme. — Déjà même la maigre, très
maigre, fort maigre favorite a enrôlé sous sa ban-
nière une de ses jjlus jolies, compagnes, que nous
avions traitée jusqu'à présent à titre d'alliée. —
Quelle était notre erreur! — La.jeune compagne
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l'Opéra, selon les besoins de sa petite politique de
coulisses.
Aussi assure-t-on que Mine Stoltz est la peiv
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elle reçoit tous les jours Nau.
En attendant, l'aimable favorite renonce de
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Nous l'en félicitons d'autant plus que le jeune dé-
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ment acquise. Vendredi dernier, dans Guillaume
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milieu des bravos les plus enthousiastes,—Parions
que M. Pîjlet prend ces bravos pour lui ou pour
elle.
Puisque, nous sommes à l'Opéra, disons deux
mots d'un phénomène anatomiqiie qui nous frappe
depuis quelque temps. Ce phénomène est la bouche
de Mlle Elian. — Jamais on ne porta d'une façon
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Dieu nous place la bouche au dessous du nez ; mais
celle de Mlle Elian estdisposée décote, d'où/ il ré-
sulte qu'elle a toujours l'air de se prendre pour sa
propre confidente, et de se chanter à l'oreille.
AVIS. —: H a été perdu Tendredi dernier une
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de l'Opéra. Les personnes qui la trouveront sont
priées, de la remettre à Mlle Elian.
Voici une nouvelle preuve des capacités puffistes
de la Comédie française : afin de donner à son
spectacle une attrait nécessaire, elle a annoncé sur
son affiche beurre frais les débuts de M. Darisse,
qui n''a encore paru, sur aucun théâtre.
Puisque le triumvirat A. Régnier et compagnie
faisait tant, il aurait bien" du ajouter que le jeune
artiste n'avait, pas même joué devant la moindre
tête couronnée.—^Le Théàt -Français rédigerait-
il ses affiches à la foire Saint-Laurent?
Ce n'est pas tout, messieurs les sociétaires ont
commis ces jours-ci une de ces -gracieusetés qui
n'appartiennent qu'à eux :
On nous assure que le jour de la première repré-
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