Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 30 septembre 1841 30 septembre 1841
Description : 1841/09/30 (A2,N77). 1841/09/30 (A2,N77).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6103994j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2011
DEUXIÈME ANNEE
N 77.
JEUDI, 30 SEPTEMBRE 1841.
ON S'ABONNE .-
An Bureau L du '. Journal j
'• RUE 'MBDVB-St-AbGDiST'Mfj-isv
En face la rue Monsigny.
PRIX DE L'ABONNEMENT :
Pour Paris.
Trois mois. t . . . . . 6 fr.
Six mois. . . . . 1&
Un an 24
ANNONCES.
CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
Le journal parait deux fois par semaine,
le JEUDI et le DIMANCHE.
On reçoit de midi à quatre heures les demande» et
avis qui pourraient intéresser le public.
. ." ON..S'ABONNE -.'.'...." •,
Chez BOHIIBE. libraire, ,
, RUE DE GRAWMpNT, 6. •;. ,
El CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES DE PARIS..-
PRIX DE L'ABONNEMENT. /-
Pour les Déparlemens.
Trois mois. . . '. \ nçr -r
Six.mois. ... . .-.".'... ;.'. . . ...'*.:" / \ -"i j**-' *-L
Un an. OQ <
■'■■. ANNONCES. '
' CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
On ne reçoit que des lettres affranchies.
On s'abonne directement, par les Messageries,
par, un mandat sur la.poste ou sur «ne niaison
connue. . .
S COULISSE
SKS^OE. vfrftBgBSMMb
Wt& ^éâtve^j î>e la Mttéiûtmer fa la &onm et îreg Moûts.
LES ROIS DE FBANCE
.': ET
LES DIRECTEURS DE THÉÂTRES.
La troupe de l'Opéra n'est" pas alTée cette année
à Compiègne : le roi et lès princes auront été pri-
vés d'entendre les choeurs de la me Lepelletier.
Tel est le fait acquis sur lequel les journaux ont di-
versement arbitré. Selon les uns, la cour de Com-
piègne et la cour de l'Opéra n'ont pu s'entendre
sur le choix de la réprésentation, selon d'autres,
les prétentions pécuniaires de M. Léon Pillet ont
été le seul motif du contre-ordre.
Quoi qu'il en soit de ces différentes versions, il
est certain aujourd'hui que la direction de l'Opéra
a marchandé d'une façon ou de l'autre, qu'elle a
opposé sa volonté cà la volonté royale.
Cette circonstance est, à notre avis, un symp-
tôme fâcheux.
Qu'est devenu le temps où la couronne mandait
auprès d'elle ses acteurs ordinaires, sans leur dire
à l'avance le chiffre de ses munificences ? qu'est
devenue l'époque où le désir du souverain était re-
gardé comme ordre par le chef d'une troupe, non
pirce que'la loi le voulait ainsi, mais parce qu'on
obéissait à un sentiment de haute déférence ?
Aujourd'hui, quand la couronne convoque au-
tour d'elle, un personnel de théâtre, le directeur
s'avance le premier et pose hardiment ses condi-
tions. Il n'obéit plus en sujet, il parlemente comme
un marchand en présence d'un particulier.
—■ A combien vos plaisirs, dit-il à la cour,
mettez-y le prix, ou, sinon, je vous refuse ma
troupe.
Sans doute le directeur qui agit ainsi est dans
son droit légal, mais, il faut bien le dire, l'exer-
cice de ce droit est une inconvenance, une mal-
séante révolte contre les usages reçus. Bientôt, avec
de tels principes,; nous verrons les établissemens
royaux refuser de jouer par ordre^ et l'on pourra
dire, en parlant dir théâtre, que les rois régnent,
mais ne gouvernent pas. -
Pendant que l'Opéra songeait encore à se rendre
à Compiègne, une grande discussion s'était élevée
entre les actrices qui faisaient leurs dispositions
pour le voyage. Il s'agissait de savoir comment se
composerait une calèche et laquelle des trois dames-
se placerait sur le devant, au risque d'en être in-
commodée. De comique qu'elle était, l'affaire pre-
nait une tournure sérieuse, quand est survenu le
contre-ordre dont nous avons parlé. Et le calme
rentra dans les coeurs.
Nous ignorons encore l'effet produit par le con-
tre-ordre royal sur le tempéramment nerveux de
Mme Stoltz (la favorite). Tout porte à croire ce-
pendant qu'elle a dû en sécher de dépit. Cette con-
jecture a même été confirmée hier soir : son état de
maigreur croissante lui a permis de rentrer avec
quelque succès dans son rôle du squelette de l'opéra
de Freyschutz. ,: .\ ,; \
■ - .rr~ ,.- \ >!.;,.
En vente, à beaucoup de centimes au dessous du
cours, une collection de choeurs plus ou moins cha-
rivariques provenant du personnel de l'Opéra "de
Paris. Les acquéreurs trouveront pour les paie-
mens toutes les facilités. Ils saont tenus seule-
ment de ne point faire chanter leurs acquisitions
dans les lieux habités.—Cette dernière condition
est spécialement imposée dans l'intérêt des sept
notes de musiqueperdues de réputation par la plu-
part de ces dames.
Gomme toutes les assemblées plus' délibérantes
qu'exécutantes, la Comédie française vient de se
partager en deux partis adverses.,Le premier, fa-
vorable à M. Buloz, conimis^irerroyàl^ iaybrisele
cumul dans les mains de ce dernier ; le second pro-
teste contre les envahissemens du sire de Double-
Main. De là, une scission compai-ableà celles des
chambres: les bulotlstes et les récalcitrans.,
Les bidotistes ont encore le dessus. On assure
que, dans leur excès de courtisannerie, quelques-
uns d'entre eux se feront crever un oeil, pour.flat-
ter délicatement le borgne-commissaire.
Quoiqu'il en soit, M. Buloz-Double-Main perd
chaque jour un lambeau de crédit au ministère de
l'intérieur; Le rusecommissaire s'en console en di-
sant: t,. •
— Qu'ai-je besoin'de leur crédit, quand leur ar-
gent me reste ?
Il est certain que la subvention paye assez cher
à M. Buloz le choit de n'avoir pas confiance en lui.
M. Napoléon iThiers est arrivé hia- à Paris. II
est venu faire imprimer les premières feuilles, de sa -
nouvelle histoire. C'est, à ce que prétend Alcide-
Tousez, la seule impression que produira'sa pré*
sence.
L'auteur de la tragédie de Vallia^ jouée avec
perte au Théâtre-Français se nomme tout féodale-
ment M. Latour de Saint-Ybar. Cependant, par
un sentiment de pudeur canonique, iln!a pris sur
l'affiche que la moitié de son nom et a laissé Saint -
Ybar de côté. Aussi assure-t-on qu'il a été bien
puni de cet abandon, le soir.même de la première
représentation. A la suite de son échec, il ne savait
plus à quel saint se vouer.
N 77.
JEUDI, 30 SEPTEMBRE 1841.
ON S'ABONNE .-
An Bureau L du '. Journal j
'• RUE 'MBDVB-St-AbGDiST'Mfj-isv
En face la rue Monsigny.
PRIX DE L'ABONNEMENT :
Pour Paris.
Trois mois. t . . . . . 6 fr.
Six mois. . . . . 1&
Un an 24
ANNONCES.
CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
Le journal parait deux fois par semaine,
le JEUDI et le DIMANCHE.
On reçoit de midi à quatre heures les demande» et
avis qui pourraient intéresser le public.
. ." ON..S'ABONNE -.'.'...." •,
Chez BOHIIBE. libraire, ,
, RUE DE GRAWMpNT, 6. •;. ,
El CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES DE PARIS..-
PRIX DE L'ABONNEMENT. /-
Pour les Déparlemens.
Trois mois. . . '. \ nçr -r
Six.mois. ... . .-.".'... ;.'. . . ...'*.:" / \ -"i j**-' *-L
Un an. OQ <
■'■■. ANNONCES. '
' CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
On ne reçoit que des lettres affranchies.
On s'abonne directement, par les Messageries,
par, un mandat sur la.poste ou sur «ne niaison
connue. . .
S COULISSE
SKS^OE. vfrftBgBSMMb
Wt& ^éâtve^j î>e la Mttéiûtmer fa la &onm et îreg Moûts.
LES ROIS DE FBANCE
.': ET
LES DIRECTEURS DE THÉÂTRES.
La troupe de l'Opéra n'est" pas alTée cette année
à Compiègne : le roi et lès princes auront été pri-
vés d'entendre les choeurs de la me Lepelletier.
Tel est le fait acquis sur lequel les journaux ont di-
versement arbitré. Selon les uns, la cour de Com-
piègne et la cour de l'Opéra n'ont pu s'entendre
sur le choix de la réprésentation, selon d'autres,
les prétentions pécuniaires de M. Léon Pillet ont
été le seul motif du contre-ordre.
Quoi qu'il en soit de ces différentes versions, il
est certain aujourd'hui que la direction de l'Opéra
a marchandé d'une façon ou de l'autre, qu'elle a
opposé sa volonté cà la volonté royale.
Cette circonstance est, à notre avis, un symp-
tôme fâcheux.
Qu'est devenu le temps où la couronne mandait
auprès d'elle ses acteurs ordinaires, sans leur dire
à l'avance le chiffre de ses munificences ? qu'est
devenue l'époque où le désir du souverain était re-
gardé comme ordre par le chef d'une troupe, non
pirce que'la loi le voulait ainsi, mais parce qu'on
obéissait à un sentiment de haute déférence ?
Aujourd'hui, quand la couronne convoque au-
tour d'elle, un personnel de théâtre, le directeur
s'avance le premier et pose hardiment ses condi-
tions. Il n'obéit plus en sujet, il parlemente comme
un marchand en présence d'un particulier.
—■ A combien vos plaisirs, dit-il à la cour,
mettez-y le prix, ou, sinon, je vous refuse ma
troupe.
Sans doute le directeur qui agit ainsi est dans
son droit légal, mais, il faut bien le dire, l'exer-
cice de ce droit est une inconvenance, une mal-
séante révolte contre les usages reçus. Bientôt, avec
de tels principes,; nous verrons les établissemens
royaux refuser de jouer par ordre^ et l'on pourra
dire, en parlant dir théâtre, que les rois régnent,
mais ne gouvernent pas. -
Pendant que l'Opéra songeait encore à se rendre
à Compiègne, une grande discussion s'était élevée
entre les actrices qui faisaient leurs dispositions
pour le voyage. Il s'agissait de savoir comment se
composerait une calèche et laquelle des trois dames-
se placerait sur le devant, au risque d'en être in-
commodée. De comique qu'elle était, l'affaire pre-
nait une tournure sérieuse, quand est survenu le
contre-ordre dont nous avons parlé. Et le calme
rentra dans les coeurs.
Nous ignorons encore l'effet produit par le con-
tre-ordre royal sur le tempéramment nerveux de
Mme Stoltz (la favorite). Tout porte à croire ce-
pendant qu'elle a dû en sécher de dépit. Cette con-
jecture a même été confirmée hier soir : son état de
maigreur croissante lui a permis de rentrer avec
quelque succès dans son rôle du squelette de l'opéra
de Freyschutz. ,: .\ ,; \
■ - .rr~ ,.- \ >!.;,.
En vente, à beaucoup de centimes au dessous du
cours, une collection de choeurs plus ou moins cha-
rivariques provenant du personnel de l'Opéra "de
Paris. Les acquéreurs trouveront pour les paie-
mens toutes les facilités. Ils saont tenus seule-
ment de ne point faire chanter leurs acquisitions
dans les lieux habités.—Cette dernière condition
est spécialement imposée dans l'intérêt des sept
notes de musiqueperdues de réputation par la plu-
part de ces dames.
Gomme toutes les assemblées plus' délibérantes
qu'exécutantes, la Comédie française vient de se
partager en deux partis adverses.,Le premier, fa-
vorable à M. Buloz, conimis^irerroyàl^ iaybrisele
cumul dans les mains de ce dernier ; le second pro-
teste contre les envahissemens du sire de Double-
Main. De là, une scission compai-ableà celles des
chambres: les bulotlstes et les récalcitrans.,
Les bidotistes ont encore le dessus. On assure
que, dans leur excès de courtisannerie, quelques-
uns d'entre eux se feront crever un oeil, pour.flat-
ter délicatement le borgne-commissaire.
Quoiqu'il en soit, M. Buloz-Double-Main perd
chaque jour un lambeau de crédit au ministère de
l'intérieur; Le rusecommissaire s'en console en di-
sant: t,. •
— Qu'ai-je besoin'de leur crédit, quand leur ar-
gent me reste ?
Il est certain que la subvention paye assez cher
à M. Buloz le choit de n'avoir pas confiance en lui.
M. Napoléon iThiers est arrivé hia- à Paris. II
est venu faire imprimer les premières feuilles, de sa -
nouvelle histoire. C'est, à ce que prétend Alcide-
Tousez, la seule impression que produira'sa pré*
sence.
L'auteur de la tragédie de Vallia^ jouée avec
perte au Théâtre-Français se nomme tout féodale-
ment M. Latour de Saint-Ybar. Cependant, par
un sentiment de pudeur canonique, iln!a pris sur
l'affiche que la moitié de son nom et a laissé Saint -
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