Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-01-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 07 janvier 1841 07 janvier 1841
Description : 1841/01/07 (A2,N2). 1841/01/07 (A2,N2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61038961
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2011
DEUXIÈME ANNÉE.
;^i?u2ip
JEUDI, 7 JANVIER 184
as a'^a®srsrasaasfa
Trois mois.
Six mois. .
' Un an. . .
G fr.
12
24
ANNONCES :
CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
On reçoit, de midi à quatre heures, les
demandes et avis qui pourraient intéresser
le public.
Om s'abonne
AU BUREAU DES COULISSES
RUENEOVE-SAINT-ÀUGUSTIN,
N" 18,
En face la rue Monsigny,
CHEZ.LES DIRECTEURS DE POSTES
ET DES MESSAGERIES.
On. ne reçoit que clés lettres affranchies
ISSES
Paraissant deux fois pair semaine, le *¥MWJM3S Qi \& MIMAWCHSS.
, Nos abonnés qui ne recevraient pas LES
COULISSES avant neuf heures du matin, sont
instamment priés d'adresser leurs réclamations
au gérant du journal.
COULISSES DE LA COULISSE.
Entrée triomphale des BOUS.SÎEKS
au CAFÉ DE PARIS.
Comme je l'avais prédit, — pardon, Bareste,
je ne prédirai plus! —les spéculateurs ont quitté
le terrain dès long-temps consacré du Café
Tortoni pour établir le centre de leurs opérations
au Café deParis.
C'est le jour de l'an que le déménagement a
eu lieu.
Voici donc deux établissemens qui avaient
chacun une réputation spéciale; l'un, comme
tabernacle du^dandysme, l'autre, comme temple
des finances; complètement transformés, quant
à la population qui les remplissait. Faut-il les en
féliciter tous deux?
Ceci est une question que l'avenir seul peut
résoudre, avec l'assistance de son intime ami,
Eugène Bareste.
Cependant, Tortoni pourrait bien payer les
frais de la guerre ; car, dandysme et finance
peuvent très bien s'entendre, quoi qu'en disent
les mauvaises langues.
En ce cas,1e Café de Paris conserverait son
ancien public et en apquerrait un nouveau,
SANS ANNONCES!!! ce qui est assez rare de
notre temps, pour que nous le signalions en
majuscules de la plus belle dimension.
Souhaitons que le propriétaire du Café dé Pa-
ris soit le pontife chargé d'opérer cette union
entre les lions et les gens de la Bourse ; ceci ne
peut que lui faire du bien, et certes, s'il y par-
vient, il pourra se flatter de résumer dans son
établissement les deux seules puissances de l'é-
poque.
■.En outre, il lui sera loisible de faire à M. de
Foy, à madame Saint-Marc, à défunte Frasine,
et à tous les agens matrimoniaux, passés, pré-
sens et futurs, une rude concurrence, car, il
aura opéré une oeuvre que bien des gens trou-
vent difficile.
COULISSES DU FAUBOMG SAINT-GERMAIN.
Sa Barbe en loterie.
Aussi vrai que M. Berlioz n'est pas un génie,
M. Adam un grand compositeur et M. Den-
nery-de-Péronne un joli garçon, l'anecdote sui-
vante s'est passée, il y a quelques jours, dans un
des plus élégans salons du noble faubourg.
La duchesse de W.;., l'une de nos plus aima-
bles douairières de vingt-^cinq ans, a cependant
la singulière manie de posséder depuis bien des
années un vieux parent pétri, non pas de ridi-
cules, mais d'originalité. Figurez-vous un anti-
que mousquetaire du roi-*-lorsque nos rois
avaient des mousquetaires — un vieux brave de •
Fontenay ou tout autre bataille anti-révolution-
naire, bien poudré, bien musqué, bien guindé
dans son étroit habit solennellement découpé à
la française. Ce serait le modèle des Lions du
siècle dernier, si, par malheur, le "cher gentil-
homme n'avait voulu servir aussi de modèle aux
lions de nos jours. Voici comment :
Depuis plusieurs mois, la duchesse de W...
avait remarqué un changement sensible dans la
physionomie de son vénérable parent. Ellejavait
inutilement pris et repris son binocle sans pou-
voir au juste spécifier la cause de cette altéra-
tion. Que possède donc mon oncle de si étrange,
depuis quelque temps? disait-elle sans cesse à
ses amis ( et ses amis sont nombreux ). Non, ce
n'est plus là mon.oncle; on.m'a changé la tête
démon oncle!...Puis, elle ajoutait: Ce ne peut
ôtre en nourrice ; il faut que ce soit son coiffeur
ou son valet de chambre. Or, c'était l'un des
deux, en effet ; c'était le coiffeur du brave gen-
tilhomme. C'était lui qui, fidèle aux ordres de
sa pratique, avait négligé son service depuis
l'été dernier, et laissé pousser Une barbe de bouc,
surmontée de deux larges moustaches, là où ses
rasoirs avaient l'habitude de passer chaque jour.
De là, cette inexplicable métamorphose, de
là, ce contraste frappant qui faisait de la tête du
vieillard une sorte d'antithèse entre le passé et le
présent, entre le dix-huitième et le dix-neu-
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JEUDI, 7 JANVIER 184
as a'^a®srsrasaasfa
Trois mois.
Six mois. .
' Un an. . .
G fr.
12
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CINQUANTE CENTIMES LA LIGNE.
On reçoit, de midi à quatre heures, les
demandes et avis qui pourraient intéresser
le public.
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RUENEOVE-SAINT-ÀUGUSTIN,
N" 18,
En face la rue Monsigny,
CHEZ.LES DIRECTEURS DE POSTES
ET DES MESSAGERIES.
On. ne reçoit que clés lettres affranchies
ISSES
Paraissant deux fois pair semaine, le *¥MWJM3S Qi \& MIMAWCHSS.
, Nos abonnés qui ne recevraient pas LES
COULISSES avant neuf heures du matin, sont
instamment priés d'adresser leurs réclamations
au gérant du journal.
COULISSES DE LA COULISSE.
Entrée triomphale des BOUS.SÎEKS
au CAFÉ DE PARIS.
Comme je l'avais prédit, — pardon, Bareste,
je ne prédirai plus! —les spéculateurs ont quitté
le terrain dès long-temps consacré du Café
Tortoni pour établir le centre de leurs opérations
au Café deParis.
C'est le jour de l'an que le déménagement a
eu lieu.
Voici donc deux établissemens qui avaient
chacun une réputation spéciale; l'un, comme
tabernacle du^dandysme, l'autre, comme temple
des finances; complètement transformés, quant
à la population qui les remplissait. Faut-il les en
féliciter tous deux?
Ceci est une question que l'avenir seul peut
résoudre, avec l'assistance de son intime ami,
Eugène Bareste.
Cependant, Tortoni pourrait bien payer les
frais de la guerre ; car, dandysme et finance
peuvent très bien s'entendre, quoi qu'en disent
les mauvaises langues.
En ce cas,1e Café de Paris conserverait son
ancien public et en apquerrait un nouveau,
SANS ANNONCES!!! ce qui est assez rare de
notre temps, pour que nous le signalions en
majuscules de la plus belle dimension.
Souhaitons que le propriétaire du Café dé Pa-
ris soit le pontife chargé d'opérer cette union
entre les lions et les gens de la Bourse ; ceci ne
peut que lui faire du bien, et certes, s'il y par-
vient, il pourra se flatter de résumer dans son
établissement les deux seules puissances de l'é-
poque.
■.En outre, il lui sera loisible de faire à M. de
Foy, à madame Saint-Marc, à défunte Frasine,
et à tous les agens matrimoniaux, passés, pré-
sens et futurs, une rude concurrence, car, il
aura opéré une oeuvre que bien des gens trou-
vent difficile.
COULISSES DU FAUBOMG SAINT-GERMAIN.
Sa Barbe en loterie.
Aussi vrai que M. Berlioz n'est pas un génie,
M. Adam un grand compositeur et M. Den-
nery-de-Péronne un joli garçon, l'anecdote sui-
vante s'est passée, il y a quelques jours, dans un
des plus élégans salons du noble faubourg.
La duchesse de W.;., l'une de nos plus aima-
bles douairières de vingt-^cinq ans, a cependant
la singulière manie de posséder depuis bien des
années un vieux parent pétri, non pas de ridi-
cules, mais d'originalité. Figurez-vous un anti-
que mousquetaire du roi-*-lorsque nos rois
avaient des mousquetaires — un vieux brave de •
Fontenay ou tout autre bataille anti-révolution-
naire, bien poudré, bien musqué, bien guindé
dans son étroit habit solennellement découpé à
la française. Ce serait le modèle des Lions du
siècle dernier, si, par malheur, le "cher gentil-
homme n'avait voulu servir aussi de modèle aux
lions de nos jours. Voici comment :
Depuis plusieurs mois, la duchesse de W...
avait remarqué un changement sensible dans la
physionomie de son vénérable parent. Ellejavait
inutilement pris et repris son binocle sans pou-
voir au juste spécifier la cause de cette altéra-
tion. Que possède donc mon oncle de si étrange,
depuis quelque temps? disait-elle sans cesse à
ses amis ( et ses amis sont nombreux ). Non, ce
n'est plus là mon.oncle; on.m'a changé la tête
démon oncle!...Puis, elle ajoutait: Ce ne peut
ôtre en nourrice ; il faut que ce soit son coiffeur
ou son valet de chambre. Or, c'était l'un des
deux, en effet ; c'était le coiffeur du brave gen-
tilhomme. C'était lui qui, fidèle aux ordres de
sa pratique, avait négligé son service depuis
l'été dernier, et laissé pousser Une barbe de bouc,
surmontée de deux larges moustaches, là où ses
rasoirs avaient l'habitude de passer chaque jour.
De là, cette inexplicable métamorphose, de
là, ce contraste frappant qui faisait de la tête du
vieillard une sorte d'antithèse entre le passé et le
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