ce qui fait qu'on ne sait comment l'utiliser, mais il doit s'agir d'un individu exceptionnel par ses dimensions énormes. Enfin, dans les Alpes Apouanes du N.-O. de la Toscane il existe une race tout aussi grande que celles de l'Espagne décrites ci-dessus ; lunules très rédui- tes, chez les mâles surtout, mais d'une teinte plus chargée et rougeà- tre ; revers du mâle d'un gris pâle froid et rarement avec un soupçon de fauve; celui de la femelle d'un fauve très blême, très légèrement teinté de gris; ce qui distingue nettement cette race de celles de l'Espagne est que les lunules sont plus éloignées du limbe, comme chez le medon typique : race montiummagna (mes co-types sont du 18-21 juin, à 1.300 m. d'altitude). Un mâle du Mt. Aigoual (Cévennes), que me communique M. GAILLARD, est parfaitement pareil à mes co- types. FREYER en figure, pi. 235, un allemand qui en diffère seulement par les franges et le revers d'un blanc plus pur. J'en possède un de Wûrzburg, qui, au contraire, a le fond d'un gris très foncé et les points noirs très gros (forme morenae Obth.?). Une série, du 27 juillet au 20 août, des Bains de Valdieri, 1.373 m., dans les Alpes-Maritimes, ne diffère de celle des Alpes Apouanes qu'en ce qu'elle se rapproche du medon typique par ses dimensions un peu moins grandes, mais toujours bien supérieures à celle des medon du restant des Alpes, qui sont semblables à ceux typiques de Berlin par leurs dimensions plus petites, leurs lunules plus effacées, leurs franges plus blanches que chez la race agestis Schiff. (= astrarche Bergstr.). Celle-ci, avec sa II gen. aestiva Zeller (nec Stdgr.), habite la partie méridionale de l'Europe centrale, de la France centrale à Vienne, et elle s'étend le long des sommets de tous les Apennins, jusqu'à l'Etna.
Le groupe de races très grandes et à revers clairs que je viens de distinguer et qui ne se trouvent qu'au dessus de 1.000 m. d'altitude et n'ont, à ma connaissance, qu'une génération, doit donc avoir été produit par une cause particulière. Je l'ai discutée dans mon article pour nos Annales; ce sont leurs souches qui diffèrent : les races mon- tensis et montanabella constituent un groupe qui semble être arrivé au grade d'exerge, étant passé pendant le Miocène par l'isthme Hyr- canien et par la route Africo-Ibérique ; semimontensis et montium- magna sont de la même souche, mais, étant passés par la route Egéo- Dinarique-Piémontaise, ils ne se sont pas transformés aussi profon- dément; medon et agestis proviennent d'une nouvelle invasion, beau- coup plus récente (postglaciaire), par la route Sibéro-Russe, de la souche asiatique originale la plus ancienne.
Aricia cramera (Erschholz) Vrty. — J'ai montré que dans toute la région Africo-Ibérique c'est cette espèce qui occupe la place,
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