Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1889-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1889 31 juillet 1889
Description : 1889/07/31 (Numéro 9714). 1889/07/31 (Numéro 9714).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6102083
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/09/2008
; R eàBRii.iuM.iJWii
«omplètameritenvahi et les personnes qui se
trouvaient en tête "de la colonne, rie pouvant
pas recaler et étant à moitié étouffées, péné
trèrent de force-dans les bureaux de laCo-:
-carde pour éviter d'être écrasées.
Que se passa-t-ll au milieu de cette cohue?
C'est ce qu'il sera difficile de jamais savoir.
Toujours est-il qu'accidentellement ou autre
ment les scellés qui se trouvaient sur le tiroir
du secrétaire-bureau furent arrachés.
M. Mafis, secrétaire de Ia.rédaction du jour-
nal, s'aperçut de la chose vers minuit,et com-'
prenant aussitôt les conséquences graves,
qu'elle pouvait avoir, il s'empressa de faire
. constater ce qui s'était passé par une ving
taine de personnes présentes à qui il fit en
suite signer un procès-verbal rédigé sur
l'heure. Ceci fait, il ferma la pièce dans la
quelle se trouvait le meublé en question* en
confia la clef à un des témoins et alla tout
raconter au commissaire de police, M. Tho
mas de Colligny, qui vint peu après poser de
nouveaux scellés, non sur le meuble, mais
sur la porte même de la pièce dans laquelle
celui-ci se trouvait. -
Hier soirà cinq heures,M. Dulac s'est.rendu
■dans les bureaux de la. Cocarde pour.procéder"
à la levée des scellés mis la veille par M.
Thomas de Colligny et en môme temps pour
ouvrir le tiroir du secrétaire.
Le rédacteur qui en possédait la clef n'é-
iaut pas rentré au journal, on dut forcer la
serrure. Après de longs efforts on parvint à
•ouvrir le tiroir, mais on n'y trouva qu'une an
cienne liste de souscription et quelques cartes
sans importance.
Petites IV oiivelles .
. C 'est au commencement du mois prochain que
s«ra inauguré l'orphelinat Sainte-Jeanne, dû à. la
libéralité de Mlle Waysgons, qui a légué son ha
bitation 4'Ormesson, àEnghien,à la Ville deParis.
— Le patriarche grec d'Alexandrie, Mgr Sophro-
nius, vient de célébrer le même jour le 90 e anni
versaire de sa naissance, le 70° anniversaire de
«on entrée dans les ordres et le 50° anniversaire
de sa préiaturc. *
— La Société polytechnique militaire prévient
les officiers de la réserve et de l'armée territoriale
auront Heu au polygone de Vincennes, les diman
ches 4 et 11 août prochain, de 8 h. 1/2 à 11 heures
■du matin (Rendez-vous près de la pyramide). Dé
part gare de la Bastille, train de 8 heures (Des
cente à la station de Foatenay). Ces exercices Ont
iieu en tenue civile.
— Le ; câble télégraphique de Pernambuco à
Bahia est rétabli.
LE CONCOURS GENERAL
L'an dernier, par suite de la réduction du
«rédit affecté au concours général, les clas
ses de mathématiques spéciales, de philoso
phie et de rhétorique avaient seules pu con
courir . ■:
Cette année, un crédit, supplémentaire a
permis aux classes de mathématiques élémen
taires de seconde et de troisième de ne pas
rester A l'écart et de reprendre au concours
la place que leur assignait lerèglement de 1880.
Cette augmentation de concurrents a eu
naturellement pour résultat de rendre en
core plus considérable le nombre des assis-"
tants qui se pressaient hier à la distribution
des prix.
A onze heures, les portes de l'amphithéâtre
de la Sorbonne étaient ouvertes, et une de-
mi-he"re après l'on ne rencontrait dans les
• couloirs que des familles éplorées cherchant'
en vain un petit coin pour se caser.
A midi inoins le quart a commencê'le dé
filé traditionnel de MU. les dignitaires de l'U
niversité et des professeurs revêtus de leur
robe et coiffés de leur toque. •
A midi, le ministrederinstructionpublique,
M. Falliêres, faisait son entréesolennelle. Aux
côtés dugrand maître de l'Université ont pris
place MM. Spuller, Barbier, premier président
delacour de cassation; Léon Sày, sénateur;
Jacques, 'président du conseil général d'e la
Seine ; - le docteur Brouardel ; le préfet de
Seine-et-Oise, le lieutenant-colonel dé la garde
républicaine, les directeurs du ministère, etc.
Le discours d'usage a été prononcé cette
année par M. Faguet, professeur de rhétori
que au lycée Janson de Sailly qui avait choisi
pour sujet : l'Education de la volonté.
Ce thème a été parfaitement développé par
M. Faguet qui parait très imbu des théories
nouvelles, eu honneur depuis quelque temps
dans l'Université et appliquées avec une ar
deur particulière au lycéeJansoa de Sailly.
M. Falliêres a répondu à M. r Faguet par
une allocution qui nous a paru singulière
ment moins longue que les discours prononcés
par ses prédécesseurs dans la même circons
tance. ■ '. . -
Hàtons-nous d'ajouter que les paroles du
ministre n'en ont eu que plus de portée sur
l'assistance, qui les a vivement applaudies à
plusieurs reprises. Voici en quels termes M.
Falliêres a parlé du nouveau programme d'é
ducation :
Personne, sans doute, parai ceux qui préparent
les réformes nouvelles, n'a donné dans la chimère
du travail sans peine et du. progrès sans effort.
Mais il faut tenir compte de la nature et de l'objet
de l'effort.
L'habitude des sérieux efforts de pensée vaudra
toujours mieux pour la santé de l'esprit que l'ha
bitude des tours de force littéraires, si ingénieux
et brillants qu'ils paraissent. Loin de songer à
faire revivre ce qui n'est plus, ce qui ne peut plus
être, on s'est demandé s'il est bien irréprochable
dans ses effets l'effort que s'inipose l'élève, dans
certains exercices de rhétorique, pour se hausser
au niveau de situations dont il n'a pas le secret et
de personnages dont il n'a pas la mesure.
Ecarter le factice et le convenu, revenir à la
beauté naturelle et h la naïve vérité, habituer l'é
lève à penser juste,à sentir vivement, à dire sim
plement ce qu'il sent et ce qu'il pense,en un sujet
bien à sa portée, l'inviter, enfin, à ne jamais se
passer de sincérité, n'est-ce pas assurer les meil
leures conditions d'un travail sain, fécond et de
bon aloi ?
Le discours du ministre terminé,on a aus
sitôt procédé à la distribution des récompen
ses. A notre grand regret nous ne pou vons en
publier la liste et nous nous contenterons de
.donner les trois prix d'honneur et le classe
ment général des lycées et-collèges.
Mathématiques spéciales ( Prix d'honneur) :
M. Félix Borel, élève du Lycée Louis-le-Grand.
i Philosophie (Prix d'honneur) : M. Gustave
:Rodrigues, élève du lycée Condorcet.
Rhétorique (Prix d'honneur) : H. Gustave
Michaut, élève du lycée Henri IV. :
CLASSEMENT DES LYCÉES ET COLLÈGES
Rang Lycées Pris Accessits Totaux
1
Stanislas.......
12
49
61
2
Louis-le-Grand.
13
46 .
.59
3
Condorcet.....
12
41
53
4
Henri IV.......
8
19
27
5
-Janson.........
5
21
86
6
Hoche. ...... ..
5
19
21
7
Saint-Louis....
6
10
16
8
Charlemagne...
5
10
15
9
RoIUn.
2
10
12
10
Lakanal........
3
5
8
11
Michèle t.....
1
■ 7 .
: 8
La proclamation des trois lauréats qui ont
obtenu les prix d'honneur a été saluée par
les applaudissements de toute l'assistance.
M. Borel, prix d'honneur de mathémati
ques spéciales, a été l'objet d'une o vation par
ticulièrement flatteuse..
A deux heures et demie', la cérémonie pre
nait On aux sons de la Marseillaise, exécutée
par la musique de la garde républicaine.
DISPARITION D'UN HUISSIER
On s'entretient beaucoup depuistrois jours,
dans le quartier de la rue Montmartre, de la
disparition mystérieuse d'un huissier, M. Gouf-
fé.On va même jusqu'à parler d'un crime.Qu'y
a-t-il de fondé dans tout cela. ? c'est ce que
les recherches auxquelles se livre actuelle
ment la police pourront seules faire décou
vrir.
Voici les faits :
Vendredi dernier M. Gouffé, huissier, rue
Montmartre, s'était rendu, suivant son habi
tude, vers six heures et demie, dans un café
des boulevards. Il avait reçu dans la journée
une carte-télégramme d'un de ses amis, M. D.,
lui recommandant de ne pas manquer d'aller
à ce café. M. Gouffé y resta, en compagnie de
trois amis, jusqu'à sept heures un quart. Il les
quitta de fort bonne humeur en disant à l'un
d'eux:
— Mes filles (IL Gouffé, qui est veuf, vit
avec ses trois filles, âgées de seize, dix-huit
et vingt ans, et une domestique), mes filles
vont dîner en ville; j'ai averti la bonne que
je dînerais dehors également.
A huit heures, c'est-à-dire une heure après
son départ du café, un individu bien mis, par
dessus clair, chapeau de soie, âgé de trente-
cinq à quarante ans, brun, rçioustaches fortes,
s'introduisait dans l'étude de M. Gouffé.;
Le concierge se trouvait dans sa loge lors
que cet homme passa ; il ne s'en émut point,
croyantreconnaltreen lui M.Gouffé. Comme M.
Gouffé, en effet, l'inconnu gravissait l'esca
lier delà même façon,c'est-à-dire en montant
deux marches à la fois. Le concierge était si
sûr qu'il venait de voir l'huissier, que lorsque
l'inconnu redescendit, une heure après, il
s'approcha pour lui remettre le courrier.
La surprise du concierge fut grande en
s'apereèvant que cet homme n'était pas M.
Gouffé
Très étonné, il demanda à l'inconnu ce
qu'il faisait à cette heure dans la maison et
comment il avait pu pénétrer dans l'étude qui
était fermée.
— Je suis un des employés de M. Gouffé, ré
pondit l'individu.
— Ce n'est pas vrai ! riposta le concierge.
— Gouffé, dont je suis l'ami, m'a chargé de
chercher quelque chose dans l'étude.
— Ce n'est pas possiblel...
A ces mots, l'inconnu devenu soudain me
naçant, dit au concierge :
— Ah ! en voilà assez 1 tirez-moi le cordon
et fichez-moi la paix !
: Le concierge eut un moment d'hésitation
dont l'individu profita. Il descendit rapide
ment les marches de l'entresol, souleva la,
barre de sûreté qui maintient les deux bat
tants de la grande porte, se précipita dans la
rue et disparut en un clin d'œii.
Depuis cet incident on n'a plus eu de nou
velles de M. Gouffé dont on ne peut s'expli
quer le départ.
On a dû procéder hier à un inventaire s om-
mairè des pièces de l'étude, afin de savoir
s'il n'y en a pas eu de dérobées par le mys
térieux visiteur dont on a si malheureuse
ment perdu la trace.
Cette opération a démontré qu'aucun pa
pier n'avait été pris. Une somme de quatorze
mille francs, que M. Gouffé avait serrée dans
son bureau, a même été retrouvée intacte.
Le service de la sûreté recherche surtout
quel pouvait être le mystérieux visiteur. Plu
sieurs pistes sont activement suivies. Parmi
celles-ci, il en est une qui paraît devoir d'ici
peu amener la lumière sur cette affaire.
On ne croit pas que M.. Gouffé, dont la si
tuation de fortune était assez brillante, ait
disparu pour échapper à des responsabilités
pécuniaires. Sa disparition serait plutôt, si
nous en croyons nos informations, le résultat
d'un drame intime, sur lequel il serait pré
maturé d'insister avant de plus ample? re
cherches.
Ladouee RBVATiESCIEHE guérit sans médeci
ne ni frais les constipations,dyspepsies, gastrites;
diarrhée* phtisie, anémie, chez Pharm, et Epie.
DANSJPARIS
La fête corporative de la menuiserie pari
sienne a été célébrée dimanche à midi, dans
l'église Saint-Nlcolas-du-Chardonnet, en pré
sence d'une fouie nombreuse d'ouvriers me
nuisiers.
. La messe a été célébrée par M. l'abbé Gué-
nau, curé de la paroisse.
Après une éloquente allocution prononcée
par M. l'abbé Garnier, a eu lleulabénédiction
d'une magnifique statue de sainte Anne.
Une affaire quelque peu mystérieuse, a mis
en émoi le passage Saint-Hippolyte. •
Dans la nuit de dimanche à lundi, deux
gardiens de la paix, qui traversaient ce pas
sage, entendirent tout à coup derrière eux
le bruit de la chuté d'un corps. lis sé retour
nèrent. Une femme en chemise gisait ensan
glantée sur le pavé. Lorsque les agents s'ap
prochèrent d'elle pour la secourir, ils l'en
tendirent balbutier : « 11 m'a tuée!... il m'a
tuée... »
Les agentstransportèrent aussitôt la blessée
à l'hôpital de la Pitié et s'empressèrent en
suite d'aller prévenir le commissaire de po
lice du quartier, M. Perruche. Lorsque ce
magistrat eut connaissance des paroles pro
noncées par cette femme, il se rendit à !a Pi
tié pour l'interroger.
Il résulte de l'enquêté que l'on se trouve
non en présence d'une tentative de meurtre,
ainsi que le bruit en a couru dans le quar
tier, mais d'une chute purement acciden
telle.
La femme Tourty, étant pWse de boisson,
était tombée par la fenêtre de sa chambre, au
quatrième étage du numéro 8 du passage
Saint-Hippolyte. Le nommé C.-, en compagnie
duquel elle se trouvait èt que les paroles im
prudentes de cette femme désignaient comme
gtant l'auteur d'un acte criminel, a. été re-
c onnu innocent.
Un concierge de la cité Nys, en ouvrant
hier matin la porte cochêre de son immeuble,
a trouvé un crâne humain qu'il est allé dépo
ser au commissariat de po lice du quartier. ■
Le surveillant d'une raffinerie du quartier
du boulevard de la Gare a été écroué hier au
Dépôt, sous l'inculpation de vols nombreux.
M. Bolot, commissaire de police, a saisi une
grande quantité de marchandises au domicile
de cet individu, rue de la Santé.
Détail curieux : Baronier. c'est le nom de
l'employé infidèle, était d une sévérité ex
trême à l'égard des ouvriers et ouvrières
qui se sont vengés en le poursuivant jusque
dans la rue, lorsqu'il a été arrêté. Les gardiens
de la paix ont été obligés de le protéger.
M. Delaplane, ouvrier plombier, occupé à
des réparations dans un lavoir de la rue de
Believille, venait de terminer son travail hier
soir, à six heures, et descendait d'une échelle
lorsqu'il a fait un faux pas et a été précipité
dans un puits de 30 mètres de profondeur.
Les pompiers de la caserne située rue de
la Mare, avertis aussitôt, commencèrent im
médiatement les travaux de sauvetage. Il ne
leur a pas fallu moins de deux heures d'ef
forts pour parvenir à. retirer du fond : du
puits, le cadavre du malheureux plombier qui
s'était fracassé le crâne dans sa terrible
chute.
Le garçon de lavoir Joseph a failli être as
phyxié en voulant porter secours à la victime
de cet accident. ___ ■"«'
Dans l'après-midi d'hier, rue de l'Ourcq, en
face du numéro 89, les agents ont arrêté et
consigné-â la disposition de M. Poète, com
missaire de police, le nommé Pierre Beau-
vais, âgé de quaranta-deux ans, chauffeur,
demeurant passage Goix, 6, qui, étant ivrè,
s'est jeté sur un journalier nommé Albert
Loup et l'a frappé de plusieurs coups de poi
gnard sans avoir toutefois réussi à le blesser.
Ce dernier n'a eu que son gilet de traversé.
Le meurtrier a été a rrêté immédiatement.
Hier, vers deux heures de l'après-midi, sur
le pont au Change, un jardinier, nommé
Charlemagne Fournler, âgé de soixante-huit
ans, a été renversé par une voiture de boucher.
Dans sa chute , Fournier a eu la jamhe
droite fracturée, et a été grièvement blessé à
l'œil gauche. Il a été transporté à l'Hôtel-
Dicu. ,
A huit heures vingt-cinq du soir, rue d'AIé-
sia, la dame Baroche, âgée de soixante-douze
ans, propriétaire; demeurant 20, rtfe des Ar
tistes, est morte subitement sur la voie pu
blique, par suite de la rupture d'un anévrisme.
M. Percha, commissaire de police, a procédé
aux constatations.
Hier matin, à dix heures et demie, une
jeune fille de dix-huit ans, Marie-Marchand,
domestique, rue Mozart, a tenté de.se donner
la mort en se précipitant-au devant du train
do ceinture 3502; mais le mécanicien, nommé
Bardot, a eu la présence d'esprit de renver
ser à temps la vapeur de sa locomotive et
d'arrêter le train avant d'atteindre cette jeune
■fille.
Relevée par les gardiens Bourin et Bour
geois,-Marie Marchand a été immédiatement
prise d'une attaque d'épiiepsie. Après un repos
d'un quart d'heure, la malheureuse a été con
duite au bureau de M. Nachon, qui l'a consi
gnée à sa disposition. On igpore la cause de
. cette tentative de suicide.
Chronique iiniàncièrs
LUNDI 29 JUILLET
La Bourse a salué par une hausse de 50 cen
times le résultat des élections d'hier. En politique,
la Bourse n'a qu'une façon do voir: tout événe
ment, toute manifestation qui lui semble de na
ture à. amener des complications est mal vu par
elle. Elle ne demande que la paix, la tranquillité
et le maintien, de ce qui existe. Voilà pourquoi
elle a été bien impressionnée par lé résultat du
scrutin.
Les marchés étrangers étaient plus faibles que
le marché parisien. La.plaçe dé Berlin a, cepen
dant, continué ses achats de fonds russes II est
vrai qu'elle a aussi continué à vendre du Hon-
frois. La récolte insuffisante en Hongrie et la
ausse du change semblent être les causes qui
déterminent ces ventes. L'Extérieure espagnole
est un peu plus faible.
Rien a noter en fait de valeurs.
La tour Eiffel a fait de 920 à 910. La part béné
ficiaire est à 532 50.
Pas ds nouvelle officielle touchant la souscrip
tion aux obligations de Panama. On dit, cepen
dant, qu'elle a complètement réussi. Nous serons,
sans doute, renseignés demain.
Après Bourse
4 heures. — 3 0/0, 8150. - 4 1/2 0/0, 105. —
Extérieur, 4 0/0, 72 3/4. — Egypte, 447 81. —
Turc, 16 12. — Banque ottomane, 507 50. — Rio,
2S0. — Tharsis, 90 62.
, , ! ! : ! :
Sur le conseil du Docteur i
Amfreville (Calvados), le 25 février 1889.—Je
vous remercie sincèrement de vos bonnes Pi
lules Suisses à 1 fr. 50 la boite; je n'avais ni
appétit ni sommeil ; aucun remède ne me sou
lageait. Sur le conseil d'un docteur, j'ai pris
deux boites de Pilules Suisses et aujourd liuL
je me porte aussi bien que possible.
(Sig. lég.) J eà.n A chille.
CONCOURS DU CONSERVATOIRE
|Opéra
Des voix, trop de voix même -*• car crier
n'est pas chanter; mais la piteuse manière
d'entendre le drame lyrique ! Oh i ces gestes !
oh! ces attitudes! «p».
Quant à la façon de chanter, on sait mon
opinion; je ne l'ai guère mâchée les jours de
concours de chant. Toutes ou presque toutes
les voix sont plus ou moins forcées; elles
n'atteignent généralement la note qu'au prix
d'efforts violents dont le résultat se traduit
par des sons stridents qui n'ont avec le chant
qu'une parenté fort éloignée. Peut-être, au
Conservatoire, appelle-t-on cela de l'accent,
— un accent terriblement aigu, alors!
Et puis l'enseignement n'est pas bon, il faut
bien le dire. Je sais que la classe d'opéra a
changé de professeur. Le maître Obin n'est
plus là. Il convient,pour une premlère'année,
de faire crédit h M. Giraudet, son successeur,
mais il convient aussi que M. Giraudet se soit
aperçu, à la séance d'hier, qu'il a fait fausse
route, sans quoi je ne répondrais de rien pour
l'année prochaine. *
MM. Thomas, Massenet, Delibes, des Cha
pelles, Guiraud, Paladilhe, Joncières,Barbier
et Ritt ont donné un premier prix à M. Affre,
qui a concouru dans le cinquième acte de
Roméo ? et qui est engagé àTOpéra. Un prix
de voix, n'est-ce pas? car, pour le jeu, il n'en
faut pas plus parler que des absents, ils
auraient aussi tort les uns que l'autre.
' Un second prix est partagé entre M. Fabre,
une basse noble qui a fait preuve de matu
rité dans les Huguenots et dans Robert, et M.
Gilibert (rôle de Rigoletlo), décidément fort
intelligent, très adroit et très souple.
Un premier accessit va â M. Dinard, basse,
dans le duo du troisième acte des Huguenots,
solide élève, mûr pour le théâtre, oû il jouera
les Delmas. Deuxième accessit à M. Vaguet,
dont la voix de ténor n'est pas toujours sure,
encore que parfois elle soit aigre.
Je demande la permission de ne pas parler
des élèves femmes, autrement que pour men
tionner les deux premiers accessits dévolus à
Mlles Issaurat et Bréval (il n'y a ni premier ni ;
second prix). Cette parcimonie, juste et non
point sévère, prouvera, j'aime à le croire, à
ces demoiselles que pour se rendre favorables
les oreilles d'un jury, il ne faut pas commen
cer par les faire souffrir ! léon kerst.
— " 1 - "O* . ! ■ ■ " . ■
VOIR. DANS LES ' i
JoTârrLâ,! illiastré ;
Les portraits du roi africain* Dinah-
Safifou, de sa femme et de son fils;-
Les grands citoyens français aii Pan
théon : Portraits de Lazare Carnet,
de Marceau, de La Tour-d'Auvergne
etdeBaudin;
Une vue d'ensemble de l'Exposition de
. l'esplanade des Invalides;-
Les scènes illustrées de ftlarâtre, feuil
leton du. Petit Journal.
Le nurafto : ï3 centimes.
LES THEATRES -
Les concours du-Conservatoire sont terminés
depuis hier à, la grande satisfaction des élèves et
des professeurs. Samedi la.9 lauréats recevront
leurs récompenses, puis tous ces jeunes élèves
s'on iront quelques-uns paraîtront bientôt sur
des scènes parisiennes, d'autres seront engagés
dans les principaux théâtres de province et ac l'é
tranger. Le plus grand nombre reviendra au mois
d'octobre compléter son instruction et rapprendra
une scène ou un morceau de concours.
,.. M. Affre, le ténor qui a remporté hier le premier
prix d'opéra, est engagé chez MM. Ritt et Gail-
hard. 11 a même répété déjà plusieurs fois Roméo
et Jultâlte et la Favorite sur la scène de. l'Opéra ;
il débuieia dans Roméo ou dans Feinand.
M. Gilibert est engagé à l'Opéra-Comique. M.
Cabol débutera à l'Odéon dans Mithridate, Il
jouera les rôles que tenait Paul Mounet avant sott
entrée à la Comédie-Française.
Dans quelques jours, cinquantième à'Excclsioi'
à l'Eden-Théâtre, ou les recettes se maintieiïnent
fort brillantes.
' Mlle Briailza a été l'objet, hier soir, d'une véri
table ovation dans le pas de deux du tableau da
Suez. .
TVA. " '
Un nouveau concours est ouvert par la ville da
Paris pour la production d'un poeme destiné à
servir de livret pour une composition musicale en
plusieurs parties, avec soli et chœurs.
La sujet, auquel on aura la facultéd« donner la
forme historique,- légendaire ou symbolique, devra,
offrir un caractère national et exprituer les senti
ments de l'ordre le plus élevé. ,
Les auteurs peuvent se procurer à lTIotel da
Ville, bureau des beaux-arts, le.programme do ca
concours dont le prix est de 1,000 francs.
Le dernier délai pour la remise des manuscrits
est fixé au 15 novembre prochain»
De notre correspondant de Dieppe:
Notre troupe d'opéra fait merveille. Lucie a êt&
admirablement interprétée. La gracieuse Mlle Pe-
losse a été acclamée.
Le premier ténor Mickaelly est digne des plus
grauds éloges. Il a chanté Mignon , et Roméo eu
grand artiste.
Mme Dupont est très applaudie chaque soir,
ainsi que 1 excellente basse Roger-Olive. Demain,
notre baryton Giraud chantera Zampa:
Les concerts du Casino sont des plus remar
quables. Samedi, en l'honneur d'un haut person
nage russe en villégiature à, Dieppe, le magnifique
orchestre; conduit par M. A. Bourdeau, a joué l'air
national russe, qui a été salué par des bravos en
thousiastes. Les bals dirigés par M. Félix Des
granges sont extrêmement brillants et les valsea
chantées par les chœurs du théâtre font sensation.
De notre correspondant de Cherbourg:
Une fête de nuit a eu lieu, dimanche soir, au Ca
sino. L'établissement était pavoisé et les jardins
merveilleusement illuminés. La musique militaire
prêtait son concours à cette fètô qui a été très
animée. ■
De notre correspondant de Calais:
Les artistes au théâtre de la Scala qui yienhent
de faire une saison à Londres sont débarqués
hier à Calais au nombre de cent quatre-vingts.
Parmi eux se trouvent le baryton Victor Maure},
et le ténor Tamagno. ,
La tro upe retourne â Milan. * ■ •
COffllUNICATIONS, AYIS DIVERS ET ANNONCES
Lel/IPi DyFLÛTŒS
la G-ravelle, l'Asthme, le Vertige et la Sciatique.
Formula du Docteur TARTENSQtLdoPâtis.-— Toutes PhârmiClQS.
FEUILLETON DU 3i JUILLET 1889
MARATRE
W74- ' PREMIÈRE PARTIE (1)
d'amou^
XLVII— Suite
Éh, bien 1 monsieur, ne luttez point con
tre le sommeil. Endormez-vous sans crainte...
— quand nous arriverons. à Orry-la-Ville je
vous réveillerai, je vous le promets...
— Mille fois merci, monsieur.. .
Le jeune homme rassuré appuya sa tête
dans l'angle capitonné du compartiment et
ferma les yeux.
Avant que le train partit il dormait.
Cinq minutes plus tard ses ronflements so
nores. luttaient sans désavantage avec le
bruit de la machine.
Hàtons-nous d'ajouter que le voyageur de
mine débonnaire tint sa promesse et que Gas
ton fut réveillé par lui au moment où le train
stoppait à Orry.
Le sculpteur descendit, très mal à son aise,
assailli par tes avant-coureurs d'une forte mi
graine, et se dirigea vers la sortie.
Le receveur de tickets l'arrêta au passage. '
— MonsieurGaston,—lai dit-il,—onestvenu
deux fois ce soir demander si on vous avait
vù...
— Deux fois...—qui donc?
— Tiennette, la servante de l'auberge da
Hôntgrézin, et le garde qui loge à la ferma
derétangs deCommelle... ' '
^^l^sproductiQu «t traduction absolument in-
— Qu'est-ce qu'ils me voulaient?...
— Quant à ça, je n'en sais rien... — Ni la
Tiennette} ni le garde ne se sont expliqués là
dessus...
11 n'en fallait pas plus pour mettre en tra
vail l'imagination de l'artiste et pour faire
naître en lui une sérieuse angoisse, une véri-
table torture morale.
Pourquoi la servante de maman Pascal,
pourquoi le mari de la nourrice de Pauline,
étaient-ils venus tous les deux le demandera
la gare?
Tiennette pouvait avoir été envoyée par
Thérèse inquiète de son retard, affolée par
cette inquiétude, et supposant que peut-être
un accident était arrivé sur la ligne.
Gela semblait admissible et même vraisem
blable...
Mais le garde? — Riën de plausible n'ex
pliquait la démarche du garde.
La petite Pauline était-elle malade?... Etait-
elle en danger ?... Etait-elle morte ?
— Non... non... c'est, impossible !...—
murmura le jeune homme, sans parvenir à se
rasssurer lui-même par cette affirmative.
■ Une terreur inouïe, de noirs pressenti
ments, s'emparaient de lui.
Il s 1 élança sur la route et se mit à courir de
toute sa vitesse au milieu des ténèbres, avec
des allures de fou.
Laissons-le courir et voyons ce qui s'était
passé à l'auberge de Montgrézin.
"Vers cinq heures du soir Tiennette, quï
chaque jour allait sous la direction de Thé
rèse préparer le dîner, se rendit à la mai
sonnette.
Elle trouva la porte fermée à clef.
— Mme Thérèse n'est pas encore de retour
de la ferme.,. — se dit-elle ; — aujourd'hui
elle reste plus tard que de coutume près de
la petiote, ma filleule., . — Je reviendrai; .„
Èt,san3 que l'^bsenca de la jeune femme fit
naître dans son esprit la moindre préoccupa
tion, elle regagna l'auberge.
A peine venait-elle d'y rentrer quand le
facteur rural apparut, porteur d'un télégram
me arrivé à la Ghapelle-en-Serval où se trou
vait le bureau des postes et du télégraphe.
■rrp&ïaman Pascal-,,.;— 4iWH'&!î&»bergiste, —
je vieris de frapper chez votre locataire... on
ne m'a pas répondu... donc il n'y a person
ne... voici une dépêche pour la petite da.me...
vous vous chargerez de la remettre.
Il laissa le papier bleu et continua sa
tournée.
On possédait à l'auberge une double clef de
la maison louée par le sculpteur.
A cinq heures et demie Tiennette prit cette
clef et, retournant chez Gaston, s'en servit
pour ouvrir la porte.
La maisonnette était toujours déserte.
Une légère inquiétude s'empara de la ser
vante.'
Cependant elle se rassura en se disant :
— Monsieur dîne probablement à Paris, et
madame, sachant cela, sera" restée dîner à la
ferme avec la nourrice de la petiote. — Mar
guerite viendra la reconduire ce soin.. —
Elles feront aussi bien de ne pas trop tarder,
car voilà l'orage qui menace...
Maman Pascal, à qui Tiennette raconta ce qui
se passait et fit part de ses suppositions, par
tagea sst manière de voir.
— Rien du tout à craindra, — dit-elle, —
seulement la jeune dame aurait dû prévenir...
Le temps passa.
Sept heures sonnèrent, puis huit heures.
A la campagne, pendant la semaine; on se
couche un peu comme les poules, et maman
Pascal, lorsqu'il n'y avait - pas de clients at
tardés à une partie de dominos dans la salle
basse, fermait son auberge dès huit heures et
demie et se mettait au lit.
Ge soir-là, précisément, Ja salle basse était
vide, et Tiennette allait placer les volets à la
deyanture quand arriva la femme de garde,
la nourrice de Pauline.
— Tiens, c'est vous, Marguerite! — s'écria
Tiennette en la voyant. — Vous venez de ra
mener Mme Thérèse?... ~
—• Ramener Mme Thérèse i — s'écria la
nourrice."—Qu'est-ce que vous dites donc là?
Est-ce qu'elle n'est point ici avec M. Gaston
et la petite?
— Mais, pas du tout! *■
— V'.la qu'est un peu drôle tout de même !
— fit Marguerite très émue et commençant à
trembler, — je viens de chez M. Gaston... —
il n'y a personne...
—Je le sais bien qu'il n'y a personne.. .j'en
sors, — répondit Tiennette.
— Mme Thérèse est venue voir la petiote
tantôt.
— Comme tous les jours de beau temps..".'
— Et il est arrivé sur le coup de quatre
heures un monsieur.. ,~
— Un monsieur! — répéta la servante stu
péfaite.
— Gui, qui venait la chercher de la part de
M. Gaston.
— Ah ! par exemple, ça c'est fort I il est à
Paris M. Gaston...
— Et alors, — reprit Marguerite, — Mme
Thérèse est partie, emportant la petiote, en
me disant que son papa, M: Gastôn, voulait
faire tirer son portrait ën peinture et qu'il
faudrait venir la chercher à huit heures pour
la ramener à la ferme.
Tiennette aimait sa filleule M'adoration.
. En entendant ce que la nourrice racontait,
elle devint blanche comme un linge.
— Mais Mme Thérèse n'est pas rentrée.. .
— balbutia-t-elle d'une voix que la terreur
étranglait; — je ne m'en inquiétais point
parce que je la croyais restée i dîner chez
vous... et an lieu de ça, voilà qu'elle «t em
mené la petite avec un monsieur... Ah ! mort
Dieu !... ah ! mon Dieu !
— Quoi ? qu'est-ce qu'il y a? — fit maman
Pascal qui, entendant près de la., porte un
bruit de paroles échangées, suivi d'une, sorte
de lamentation, venait voir ce qui se passait.
En quelques mots Tiennette la mit aacouran t.
— Ça me parait pas facile à comprendre et
bigrement louche tout de mêmei.., — s'écria
l'aubergiste après avoir écouté.
— Il est arrivé un malheur, pour sûr!..,—•
interrompit Tiennette. f>l
— Cependant, — continuamamanPascal,
il se pourrait que Mme Thérèse et le monsieur
soient allés attendre monsieur Gaston à la
gare... _
— Nous allons le savoir, la bourgeoise, .—
dit impétueusement la marraine de Paulin e en
dénouant d'une main tremblante les cordons
de son tablier de cuisine qu'elle jeta sur une
table, — c'est du mic-mac, tout ça! — Mma
Thérèse a disparu et il y a là une dépêche qui
vient de Paris, pour sûr, et qui doit être da
MÎ Gaston... — il s'agit de la mère de ma fil
leule, cet amour de miochette ! je filé- à la
gare d'Orry-la-Ville, et je demanderai si on les
a vus. -- Venez avec moi, Marguerite. —Vous
rentrerez à la ferme, et en repassant je vous
donnerai des nouvelles....
Les deux jeunes femmes prirent au pas d.a
course le chemin conduisant à la station.
A la porte de la ferme, Marguerite se sé
para de sa compagne.
Elle était agitée, fiévreuse, et répétait
qu'un tel mystère devait cacher quelque mal
heur.
Son mari, déjà couché, dormait du.sommeu
d'un homme qui de l'aube au crépuscule 4
couru les bois. • -
Elle le reveilla pour le mettre au courant
de ce qui se passait. •
(ta fuite à demuin), &• PÊ MQNTÉPt^»
«omplètameritenvahi et les personnes qui se
trouvaient en tête "de la colonne, rie pouvant
pas recaler et étant à moitié étouffées, péné
trèrent de force-dans les bureaux de laCo-:
-carde pour éviter d'être écrasées.
Que se passa-t-ll au milieu de cette cohue?
C'est ce qu'il sera difficile de jamais savoir.
Toujours est-il qu'accidentellement ou autre
ment les scellés qui se trouvaient sur le tiroir
du secrétaire-bureau furent arrachés.
M. Mafis, secrétaire de Ia.rédaction du jour-
nal, s'aperçut de la chose vers minuit,et com-'
prenant aussitôt les conséquences graves,
qu'elle pouvait avoir, il s'empressa de faire
. constater ce qui s'était passé par une ving
taine de personnes présentes à qui il fit en
suite signer un procès-verbal rédigé sur
l'heure. Ceci fait, il ferma la pièce dans la
quelle se trouvait le meublé en question* en
confia la clef à un des témoins et alla tout
raconter au commissaire de police, M. Tho
mas de Colligny, qui vint peu après poser de
nouveaux scellés, non sur le meuble, mais
sur la porte même de la pièce dans laquelle
celui-ci se trouvait. -
Hier soirà cinq heures,M. Dulac s'est.rendu
■dans les bureaux de la. Cocarde pour.procéder"
à la levée des scellés mis la veille par M.
Thomas de Colligny et en môme temps pour
ouvrir le tiroir du secrétaire.
Le rédacteur qui en possédait la clef n'é-
iaut pas rentré au journal, on dut forcer la
serrure. Après de longs efforts on parvint à
•ouvrir le tiroir, mais on n'y trouva qu'une an
cienne liste de souscription et quelques cartes
sans importance.
Petites IV oiivelles .
. C 'est au commencement du mois prochain que
s«ra inauguré l'orphelinat Sainte-Jeanne, dû à. la
libéralité de Mlle Waysgons, qui a légué son ha
bitation 4'Ormesson, àEnghien,à la Ville deParis.
— Le patriarche grec d'Alexandrie, Mgr Sophro-
nius, vient de célébrer le même jour le 90 e anni
versaire de sa naissance, le 70° anniversaire de
«on entrée dans les ordres et le 50° anniversaire
de sa préiaturc. *
— La Société polytechnique militaire prévient
les officiers de la réserve et de l'armée territoriale
ches 4 et 11 août prochain, de 8 h. 1/2 à 11 heures
■du matin (Rendez-vous près de la pyramide). Dé
part gare de la Bastille, train de 8 heures (Des
cente à la station de Foatenay). Ces exercices Ont
iieu en tenue civile.
— Le ; câble télégraphique de Pernambuco à
Bahia est rétabli.
LE CONCOURS GENERAL
L'an dernier, par suite de la réduction du
«rédit affecté au concours général, les clas
ses de mathématiques spéciales, de philoso
phie et de rhétorique avaient seules pu con
courir . ■:
Cette année, un crédit, supplémentaire a
permis aux classes de mathématiques élémen
taires de seconde et de troisième de ne pas
rester A l'écart et de reprendre au concours
la place que leur assignait lerèglement de 1880.
Cette augmentation de concurrents a eu
naturellement pour résultat de rendre en
core plus considérable le nombre des assis-"
tants qui se pressaient hier à la distribution
des prix.
A onze heures, les portes de l'amphithéâtre
de la Sorbonne étaient ouvertes, et une de-
mi-he"re après l'on ne rencontrait dans les
• couloirs que des familles éplorées cherchant'
en vain un petit coin pour se caser.
A midi inoins le quart a commencê'le dé
filé traditionnel de MU. les dignitaires de l'U
niversité et des professeurs revêtus de leur
robe et coiffés de leur toque. •
A midi, le ministrederinstructionpublique,
M. Falliêres, faisait son entréesolennelle. Aux
côtés dugrand maître de l'Université ont pris
place MM. Spuller, Barbier, premier président
delacour de cassation; Léon Sày, sénateur;
Jacques, 'président du conseil général d'e la
Seine ; - le docteur Brouardel ; le préfet de
Seine-et-Oise, le lieutenant-colonel dé la garde
républicaine, les directeurs du ministère, etc.
Le discours d'usage a été prononcé cette
année par M. Faguet, professeur de rhétori
que au lycée Janson de Sailly qui avait choisi
pour sujet : l'Education de la volonté.
Ce thème a été parfaitement développé par
M. Faguet qui parait très imbu des théories
nouvelles, eu honneur depuis quelque temps
dans l'Université et appliquées avec une ar
deur particulière au lycéeJansoa de Sailly.
M. Falliêres a répondu à M. r Faguet par
une allocution qui nous a paru singulière
ment moins longue que les discours prononcés
par ses prédécesseurs dans la même circons
tance. ■ '. . -
Hàtons-nous d'ajouter que les paroles du
ministre n'en ont eu que plus de portée sur
l'assistance, qui les a vivement applaudies à
plusieurs reprises. Voici en quels termes M.
Falliêres a parlé du nouveau programme d'é
ducation :
Personne, sans doute, parai ceux qui préparent
les réformes nouvelles, n'a donné dans la chimère
du travail sans peine et du. progrès sans effort.
Mais il faut tenir compte de la nature et de l'objet
de l'effort.
L'habitude des sérieux efforts de pensée vaudra
toujours mieux pour la santé de l'esprit que l'ha
bitude des tours de force littéraires, si ingénieux
et brillants qu'ils paraissent. Loin de songer à
faire revivre ce qui n'est plus, ce qui ne peut plus
être, on s'est demandé s'il est bien irréprochable
dans ses effets l'effort que s'inipose l'élève, dans
certains exercices de rhétorique, pour se hausser
au niveau de situations dont il n'a pas le secret et
de personnages dont il n'a pas la mesure.
Ecarter le factice et le convenu, revenir à la
beauté naturelle et h la naïve vérité, habituer l'é
lève à penser juste,à sentir vivement, à dire sim
plement ce qu'il sent et ce qu'il pense,en un sujet
bien à sa portée, l'inviter, enfin, à ne jamais se
passer de sincérité, n'est-ce pas assurer les meil
leures conditions d'un travail sain, fécond et de
bon aloi ?
Le discours du ministre terminé,on a aus
sitôt procédé à la distribution des récompen
ses. A notre grand regret nous ne pou vons en
publier la liste et nous nous contenterons de
.donner les trois prix d'honneur et le classe
ment général des lycées et-collèges.
Mathématiques spéciales ( Prix d'honneur) :
M. Félix Borel, élève du Lycée Louis-le-Grand.
i Philosophie (Prix d'honneur) : M. Gustave
:Rodrigues, élève du lycée Condorcet.
Rhétorique (Prix d'honneur) : H. Gustave
Michaut, élève du lycée Henri IV. :
CLASSEMENT DES LYCÉES ET COLLÈGES
Rang Lycées Pris Accessits Totaux
1
Stanislas.......
12
49
61
2
Louis-le-Grand.
13
46 .
.59
3
Condorcet.....
12
41
53
4
Henri IV.......
8
19
27
5
-Janson.........
5
21
86
6
Hoche. ...... ..
5
19
21
7
Saint-Louis....
6
10
16
8
Charlemagne...
5
10
15
9
RoIUn.
2
10
12
10
Lakanal........
3
5
8
11
Michèle t.....
1
■ 7 .
: 8
La proclamation des trois lauréats qui ont
obtenu les prix d'honneur a été saluée par
les applaudissements de toute l'assistance.
M. Borel, prix d'honneur de mathémati
ques spéciales, a été l'objet d'une o vation par
ticulièrement flatteuse..
A deux heures et demie', la cérémonie pre
nait On aux sons de la Marseillaise, exécutée
par la musique de la garde républicaine.
DISPARITION D'UN HUISSIER
On s'entretient beaucoup depuistrois jours,
dans le quartier de la rue Montmartre, de la
disparition mystérieuse d'un huissier, M. Gouf-
fé.On va même jusqu'à parler d'un crime.Qu'y
a-t-il de fondé dans tout cela. ? c'est ce que
les recherches auxquelles se livre actuelle
ment la police pourront seules faire décou
vrir.
Voici les faits :
Vendredi dernier M. Gouffé, huissier, rue
Montmartre, s'était rendu, suivant son habi
tude, vers six heures et demie, dans un café
des boulevards. Il avait reçu dans la journée
une carte-télégramme d'un de ses amis, M. D.,
lui recommandant de ne pas manquer d'aller
à ce café. M. Gouffé y resta, en compagnie de
trois amis, jusqu'à sept heures un quart. Il les
quitta de fort bonne humeur en disant à l'un
d'eux:
— Mes filles (IL Gouffé, qui est veuf, vit
avec ses trois filles, âgées de seize, dix-huit
et vingt ans, et une domestique), mes filles
vont dîner en ville; j'ai averti la bonne que
je dînerais dehors également.
A huit heures, c'est-à-dire une heure après
son départ du café, un individu bien mis, par
dessus clair, chapeau de soie, âgé de trente-
cinq à quarante ans, brun, rçioustaches fortes,
s'introduisait dans l'étude de M. Gouffé.;
Le concierge se trouvait dans sa loge lors
que cet homme passa ; il ne s'en émut point,
croyantreconnaltreen lui M.Gouffé. Comme M.
Gouffé, en effet, l'inconnu gravissait l'esca
lier delà même façon,c'est-à-dire en montant
deux marches à la fois. Le concierge était si
sûr qu'il venait de voir l'huissier, que lorsque
l'inconnu redescendit, une heure après, il
s'approcha pour lui remettre le courrier.
La surprise du concierge fut grande en
s'apereèvant que cet homme n'était pas M.
Gouffé
Très étonné, il demanda à l'inconnu ce
qu'il faisait à cette heure dans la maison et
comment il avait pu pénétrer dans l'étude qui
était fermée.
— Je suis un des employés de M. Gouffé, ré
pondit l'individu.
— Ce n'est pas vrai ! riposta le concierge.
— Gouffé, dont je suis l'ami, m'a chargé de
chercher quelque chose dans l'étude.
— Ce n'est pas possiblel...
A ces mots, l'inconnu devenu soudain me
naçant, dit au concierge :
— Ah ! en voilà assez 1 tirez-moi le cordon
et fichez-moi la paix !
: Le concierge eut un moment d'hésitation
dont l'individu profita. Il descendit rapide
ment les marches de l'entresol, souleva la,
barre de sûreté qui maintient les deux bat
tants de la grande porte, se précipita dans la
rue et disparut en un clin d'œii.
Depuis cet incident on n'a plus eu de nou
velles de M. Gouffé dont on ne peut s'expli
quer le départ.
On a dû procéder hier à un inventaire s om-
mairè des pièces de l'étude, afin de savoir
s'il n'y en a pas eu de dérobées par le mys
térieux visiteur dont on a si malheureuse
ment perdu la trace.
Cette opération a démontré qu'aucun pa
pier n'avait été pris. Une somme de quatorze
mille francs, que M. Gouffé avait serrée dans
son bureau, a même été retrouvée intacte.
Le service de la sûreté recherche surtout
quel pouvait être le mystérieux visiteur. Plu
sieurs pistes sont activement suivies. Parmi
celles-ci, il en est une qui paraît devoir d'ici
peu amener la lumière sur cette affaire.
On ne croit pas que M.. Gouffé, dont la si
tuation de fortune était assez brillante, ait
disparu pour échapper à des responsabilités
pécuniaires. Sa disparition serait plutôt, si
nous en croyons nos informations, le résultat
d'un drame intime, sur lequel il serait pré
maturé d'insister avant de plus ample? re
cherches.
Ladouee RBVATiESCIEHE guérit sans médeci
ne ni frais les constipations,dyspepsies, gastrites;
diarrhée* phtisie, anémie, chez Pharm, et Epie.
DANSJPARIS
La fête corporative de la menuiserie pari
sienne a été célébrée dimanche à midi, dans
l'église Saint-Nlcolas-du-Chardonnet, en pré
sence d'une fouie nombreuse d'ouvriers me
nuisiers.
. La messe a été célébrée par M. l'abbé Gué-
nau, curé de la paroisse.
Après une éloquente allocution prononcée
par M. l'abbé Garnier, a eu lleulabénédiction
d'une magnifique statue de sainte Anne.
Une affaire quelque peu mystérieuse, a mis
en émoi le passage Saint-Hippolyte. •
Dans la nuit de dimanche à lundi, deux
gardiens de la paix, qui traversaient ce pas
sage, entendirent tout à coup derrière eux
le bruit de la chuté d'un corps. lis sé retour
nèrent. Une femme en chemise gisait ensan
glantée sur le pavé. Lorsque les agents s'ap
prochèrent d'elle pour la secourir, ils l'en
tendirent balbutier : « 11 m'a tuée!... il m'a
tuée... »
Les agentstransportèrent aussitôt la blessée
à l'hôpital de la Pitié et s'empressèrent en
suite d'aller prévenir le commissaire de po
lice du quartier, M. Perruche. Lorsque ce
magistrat eut connaissance des paroles pro
noncées par cette femme, il se rendit à !a Pi
tié pour l'interroger.
Il résulte de l'enquêté que l'on se trouve
non en présence d'une tentative de meurtre,
ainsi que le bruit en a couru dans le quar
tier, mais d'une chute purement acciden
telle.
La femme Tourty, étant pWse de boisson,
était tombée par la fenêtre de sa chambre, au
quatrième étage du numéro 8 du passage
Saint-Hippolyte. Le nommé C.-, en compagnie
duquel elle se trouvait èt que les paroles im
prudentes de cette femme désignaient comme
gtant l'auteur d'un acte criminel, a. été re-
c onnu innocent.
Un concierge de la cité Nys, en ouvrant
hier matin la porte cochêre de son immeuble,
a trouvé un crâne humain qu'il est allé dépo
ser au commissariat de po lice du quartier. ■
Le surveillant d'une raffinerie du quartier
du boulevard de la Gare a été écroué hier au
Dépôt, sous l'inculpation de vols nombreux.
M. Bolot, commissaire de police, a saisi une
grande quantité de marchandises au domicile
de cet individu, rue de la Santé.
Détail curieux : Baronier. c'est le nom de
l'employé infidèle, était d une sévérité ex
trême à l'égard des ouvriers et ouvrières
qui se sont vengés en le poursuivant jusque
dans la rue, lorsqu'il a été arrêté. Les gardiens
de la paix ont été obligés de le protéger.
M. Delaplane, ouvrier plombier, occupé à
des réparations dans un lavoir de la rue de
Believille, venait de terminer son travail hier
soir, à six heures, et descendait d'une échelle
lorsqu'il a fait un faux pas et a été précipité
dans un puits de 30 mètres de profondeur.
Les pompiers de la caserne située rue de
la Mare, avertis aussitôt, commencèrent im
médiatement les travaux de sauvetage. Il ne
leur a pas fallu moins de deux heures d'ef
forts pour parvenir à. retirer du fond : du
puits, le cadavre du malheureux plombier qui
s'était fracassé le crâne dans sa terrible
chute.
Le garçon de lavoir Joseph a failli être as
phyxié en voulant porter secours à la victime
de cet accident. ___ ■"«'
Dans l'après-midi d'hier, rue de l'Ourcq, en
face du numéro 89, les agents ont arrêté et
consigné-â la disposition de M. Poète, com
missaire de police, le nommé Pierre Beau-
vais, âgé de quaranta-deux ans, chauffeur,
demeurant passage Goix, 6, qui, étant ivrè,
s'est jeté sur un journalier nommé Albert
Loup et l'a frappé de plusieurs coups de poi
gnard sans avoir toutefois réussi à le blesser.
Ce dernier n'a eu que son gilet de traversé.
Le meurtrier a été a rrêté immédiatement.
Hier, vers deux heures de l'après-midi, sur
le pont au Change, un jardinier, nommé
Charlemagne Fournler, âgé de soixante-huit
ans, a été renversé par une voiture de boucher.
Dans sa chute , Fournier a eu la jamhe
droite fracturée, et a été grièvement blessé à
l'œil gauche. Il a été transporté à l'Hôtel-
Dicu. ,
A huit heures vingt-cinq du soir, rue d'AIé-
sia, la dame Baroche, âgée de soixante-douze
ans, propriétaire; demeurant 20, rtfe des Ar
tistes, est morte subitement sur la voie pu
blique, par suite de la rupture d'un anévrisme.
M. Percha, commissaire de police, a procédé
aux constatations.
Hier matin, à dix heures et demie, une
jeune fille de dix-huit ans, Marie-Marchand,
domestique, rue Mozart, a tenté de.se donner
la mort en se précipitant-au devant du train
do ceinture 3502; mais le mécanicien, nommé
Bardot, a eu la présence d'esprit de renver
ser à temps la vapeur de sa locomotive et
d'arrêter le train avant d'atteindre cette jeune
■fille.
Relevée par les gardiens Bourin et Bour
geois,-Marie Marchand a été immédiatement
prise d'une attaque d'épiiepsie. Après un repos
d'un quart d'heure, la malheureuse a été con
duite au bureau de M. Nachon, qui l'a consi
gnée à sa disposition. On igpore la cause de
. cette tentative de suicide.
Chronique iiniàncièrs
LUNDI 29 JUILLET
La Bourse a salué par une hausse de 50 cen
times le résultat des élections d'hier. En politique,
la Bourse n'a qu'une façon do voir: tout événe
ment, toute manifestation qui lui semble de na
ture à. amener des complications est mal vu par
elle. Elle ne demande que la paix, la tranquillité
et le maintien, de ce qui existe. Voilà pourquoi
elle a été bien impressionnée par lé résultat du
scrutin.
Les marchés étrangers étaient plus faibles que
le marché parisien. La.plaçe dé Berlin a, cepen
dant, continué ses achats de fonds russes II est
vrai qu'elle a aussi continué à vendre du Hon-
frois. La récolte insuffisante en Hongrie et la
ausse du change semblent être les causes qui
déterminent ces ventes. L'Extérieure espagnole
est un peu plus faible.
Rien a noter en fait de valeurs.
La tour Eiffel a fait de 920 à 910. La part béné
ficiaire est à 532 50.
Pas ds nouvelle officielle touchant la souscrip
tion aux obligations de Panama. On dit, cepen
dant, qu'elle a complètement réussi. Nous serons,
sans doute, renseignés demain.
Après Bourse
4 heures. — 3 0/0, 8150. - 4 1/2 0/0, 105. —
Extérieur, 4 0/0, 72 3/4. — Egypte, 447 81. —
Turc, 16 12. — Banque ottomane, 507 50. — Rio,
2S0. — Tharsis, 90 62.
, , ! ! : ! :
Sur le conseil du Docteur i
Amfreville (Calvados), le 25 février 1889.—Je
vous remercie sincèrement de vos bonnes Pi
lules Suisses à 1 fr. 50 la boite; je n'avais ni
appétit ni sommeil ; aucun remède ne me sou
lageait. Sur le conseil d'un docteur, j'ai pris
deux boites de Pilules Suisses et aujourd liuL
je me porte aussi bien que possible.
(Sig. lég.) J eà.n A chille.
CONCOURS DU CONSERVATOIRE
|Opéra
Des voix, trop de voix même -*• car crier
n'est pas chanter; mais la piteuse manière
d'entendre le drame lyrique ! Oh i ces gestes !
oh! ces attitudes! «p».
Quant à la façon de chanter, on sait mon
opinion; je ne l'ai guère mâchée les jours de
concours de chant. Toutes ou presque toutes
les voix sont plus ou moins forcées; elles
n'atteignent généralement la note qu'au prix
d'efforts violents dont le résultat se traduit
par des sons stridents qui n'ont avec le chant
qu'une parenté fort éloignée. Peut-être, au
Conservatoire, appelle-t-on cela de l'accent,
— un accent terriblement aigu, alors!
Et puis l'enseignement n'est pas bon, il faut
bien le dire. Je sais que la classe d'opéra a
changé de professeur. Le maître Obin n'est
plus là. Il convient,pour une premlère'année,
de faire crédit h M. Giraudet, son successeur,
mais il convient aussi que M. Giraudet se soit
aperçu, à la séance d'hier, qu'il a fait fausse
route, sans quoi je ne répondrais de rien pour
l'année prochaine. *
MM. Thomas, Massenet, Delibes, des Cha
pelles, Guiraud, Paladilhe, Joncières,Barbier
et Ritt ont donné un premier prix à M. Affre,
qui a concouru dans le cinquième acte de
Roméo ? et qui est engagé àTOpéra. Un prix
de voix, n'est-ce pas? car, pour le jeu, il n'en
faut pas plus parler que des absents, ils
auraient aussi tort les uns que l'autre.
' Un second prix est partagé entre M. Fabre,
une basse noble qui a fait preuve de matu
rité dans les Huguenots et dans Robert, et M.
Gilibert (rôle de Rigoletlo), décidément fort
intelligent, très adroit et très souple.
Un premier accessit va â M. Dinard, basse,
dans le duo du troisième acte des Huguenots,
solide élève, mûr pour le théâtre, oû il jouera
les Delmas. Deuxième accessit à M. Vaguet,
dont la voix de ténor n'est pas toujours sure,
encore que parfois elle soit aigre.
Je demande la permission de ne pas parler
des élèves femmes, autrement que pour men
tionner les deux premiers accessits dévolus à
Mlles Issaurat et Bréval (il n'y a ni premier ni ;
second prix). Cette parcimonie, juste et non
point sévère, prouvera, j'aime à le croire, à
ces demoiselles que pour se rendre favorables
les oreilles d'un jury, il ne faut pas commen
cer par les faire souffrir ! léon kerst.
— " 1 - "O* . ! ■ ■ " . ■
VOIR. DANS LES ' i
JoTârrLâ,! illiastré ;
Les portraits du roi africain* Dinah-
Safifou, de sa femme et de son fils;-
Les grands citoyens français aii Pan
théon : Portraits de Lazare Carnet,
de Marceau, de La Tour-d'Auvergne
etdeBaudin;
Une vue d'ensemble de l'Exposition de
. l'esplanade des Invalides;-
Les scènes illustrées de ftlarâtre, feuil
leton du. Petit Journal.
Le nurafto : ï3 centimes.
LES THEATRES -
Les concours du-Conservatoire sont terminés
depuis hier à, la grande satisfaction des élèves et
des professeurs. Samedi la.9 lauréats recevront
leurs récompenses, puis tous ces jeunes élèves
s'on iront quelques-uns paraîtront bientôt sur
des scènes parisiennes, d'autres seront engagés
dans les principaux théâtres de province et ac l'é
tranger. Le plus grand nombre reviendra au mois
d'octobre compléter son instruction et rapprendra
une scène ou un morceau de concours.
,.. M. Affre, le ténor qui a remporté hier le premier
prix d'opéra, est engagé chez MM. Ritt et Gail-
hard. 11 a même répété déjà plusieurs fois Roméo
et Jultâlte et la Favorite sur la scène de. l'Opéra ;
il débuieia dans Roméo ou dans Feinand.
M. Gilibert est engagé à l'Opéra-Comique. M.
Cabol débutera à l'Odéon dans Mithridate, Il
jouera les rôles que tenait Paul Mounet avant sott
entrée à la Comédie-Française.
Dans quelques jours, cinquantième à'Excclsioi'
à l'Eden-Théâtre, ou les recettes se maintieiïnent
fort brillantes.
' Mlle Briailza a été l'objet, hier soir, d'une véri
table ovation dans le pas de deux du tableau da
Suez. .
TVA. " '
Un nouveau concours est ouvert par la ville da
Paris pour la production d'un poeme destiné à
servir de livret pour une composition musicale en
plusieurs parties, avec soli et chœurs.
La sujet, auquel on aura la facultéd« donner la
forme historique,- légendaire ou symbolique, devra,
offrir un caractère national et exprituer les senti
ments de l'ordre le plus élevé. ,
Les auteurs peuvent se procurer à lTIotel da
Ville, bureau des beaux-arts, le.programme do ca
concours dont le prix est de 1,000 francs.
Le dernier délai pour la remise des manuscrits
est fixé au 15 novembre prochain»
De notre correspondant de Dieppe:
Notre troupe d'opéra fait merveille. Lucie a êt&
admirablement interprétée. La gracieuse Mlle Pe-
losse a été acclamée.
Le premier ténor Mickaelly est digne des plus
grauds éloges. Il a chanté Mignon , et Roméo eu
grand artiste.
Mme Dupont est très applaudie chaque soir,
ainsi que 1 excellente basse Roger-Olive. Demain,
notre baryton Giraud chantera Zampa:
Les concerts du Casino sont des plus remar
quables. Samedi, en l'honneur d'un haut person
nage russe en villégiature à, Dieppe, le magnifique
orchestre; conduit par M. A. Bourdeau, a joué l'air
national russe, qui a été salué par des bravos en
thousiastes. Les bals dirigés par M. Félix Des
granges sont extrêmement brillants et les valsea
chantées par les chœurs du théâtre font sensation.
De notre correspondant de Cherbourg:
Une fête de nuit a eu lieu, dimanche soir, au Ca
sino. L'établissement était pavoisé et les jardins
merveilleusement illuminés. La musique militaire
prêtait son concours à cette fètô qui a été très
animée. ■
De notre correspondant de Calais:
Les artistes au théâtre de la Scala qui yienhent
de faire une saison à Londres sont débarqués
hier à Calais au nombre de cent quatre-vingts.
Parmi eux se trouvent le baryton Victor Maure},
et le ténor Tamagno. ,
La tro upe retourne â Milan. * ■ •
COffllUNICATIONS, AYIS DIVERS ET ANNONCES
Lel/IPi DyFLÛTŒS
la G-ravelle, l'Asthme, le Vertige et la Sciatique.
Formula du Docteur TARTENSQtLdoPâtis.-— Toutes PhârmiClQS.
FEUILLETON DU 3i JUILLET 1889
MARATRE
W74- ' PREMIÈRE PARTIE (1)
d'amou^
XLVII— Suite
Éh, bien 1 monsieur, ne luttez point con
tre le sommeil. Endormez-vous sans crainte...
— quand nous arriverons. à Orry-la-Ville je
vous réveillerai, je vous le promets...
— Mille fois merci, monsieur.. .
Le jeune homme rassuré appuya sa tête
dans l'angle capitonné du compartiment et
ferma les yeux.
Avant que le train partit il dormait.
Cinq minutes plus tard ses ronflements so
nores. luttaient sans désavantage avec le
bruit de la machine.
Hàtons-nous d'ajouter que le voyageur de
mine débonnaire tint sa promesse et que Gas
ton fut réveillé par lui au moment où le train
stoppait à Orry.
Le sculpteur descendit, très mal à son aise,
assailli par tes avant-coureurs d'une forte mi
graine, et se dirigea vers la sortie.
Le receveur de tickets l'arrêta au passage. '
— MonsieurGaston,—lai dit-il,—onestvenu
deux fois ce soir demander si on vous avait
vù...
— Deux fois...—qui donc?
— Tiennette, la servante de l'auberge da
Hôntgrézin, et le garde qui loge à la ferma
derétangs deCommelle... ' '
^^l^sproductiQu «t traduction absolument in-
— Qu'est-ce qu'ils me voulaient?...
— Quant à ça, je n'en sais rien... — Ni la
Tiennette} ni le garde ne se sont expliqués là
dessus...
11 n'en fallait pas plus pour mettre en tra
vail l'imagination de l'artiste et pour faire
naître en lui une sérieuse angoisse, une véri-
table torture morale.
Pourquoi la servante de maman Pascal,
pourquoi le mari de la nourrice de Pauline,
étaient-ils venus tous les deux le demandera
la gare?
Tiennette pouvait avoir été envoyée par
Thérèse inquiète de son retard, affolée par
cette inquiétude, et supposant que peut-être
un accident était arrivé sur la ligne.
Gela semblait admissible et même vraisem
blable...
Mais le garde? — Riën de plausible n'ex
pliquait la démarche du garde.
La petite Pauline était-elle malade?... Etait-
elle en danger ?... Etait-elle morte ?
— Non... non... c'est, impossible !...—
murmura le jeune homme, sans parvenir à se
rasssurer lui-même par cette affirmative.
■ Une terreur inouïe, de noirs pressenti
ments, s'emparaient de lui.
Il s 1 élança sur la route et se mit à courir de
toute sa vitesse au milieu des ténèbres, avec
des allures de fou.
Laissons-le courir et voyons ce qui s'était
passé à l'auberge de Montgrézin.
"Vers cinq heures du soir Tiennette, quï
chaque jour allait sous la direction de Thé
rèse préparer le dîner, se rendit à la mai
sonnette.
Elle trouva la porte fermée à clef.
— Mme Thérèse n'est pas encore de retour
de la ferme.,. — se dit-elle ; — aujourd'hui
elle reste plus tard que de coutume près de
la petiote, ma filleule., . — Je reviendrai; .„
Èt,san3 que l'^bsenca de la jeune femme fit
naître dans son esprit la moindre préoccupa
tion, elle regagna l'auberge.
A peine venait-elle d'y rentrer quand le
facteur rural apparut, porteur d'un télégram
me arrivé à la Ghapelle-en-Serval où se trou
vait le bureau des postes et du télégraphe.
■rrp&ïaman Pascal-,,.;— 4iWH'&!î&»bergiste, —
je vieris de frapper chez votre locataire... on
ne m'a pas répondu... donc il n'y a person
ne... voici une dépêche pour la petite da.me...
vous vous chargerez de la remettre.
Il laissa le papier bleu et continua sa
tournée.
On possédait à l'auberge une double clef de
la maison louée par le sculpteur.
A cinq heures et demie Tiennette prit cette
clef et, retournant chez Gaston, s'en servit
pour ouvrir la porte.
La maisonnette était toujours déserte.
Une légère inquiétude s'empara de la ser
vante.'
Cependant elle se rassura en se disant :
— Monsieur dîne probablement à Paris, et
madame, sachant cela, sera" restée dîner à la
ferme avec la nourrice de la petiote. — Mar
guerite viendra la reconduire ce soin.. —
Elles feront aussi bien de ne pas trop tarder,
car voilà l'orage qui menace...
Maman Pascal, à qui Tiennette raconta ce qui
se passait et fit part de ses suppositions, par
tagea sst manière de voir.
— Rien du tout à craindra, — dit-elle, —
seulement la jeune dame aurait dû prévenir...
Le temps passa.
Sept heures sonnèrent, puis huit heures.
A la campagne, pendant la semaine; on se
couche un peu comme les poules, et maman
Pascal, lorsqu'il n'y avait - pas de clients at
tardés à une partie de dominos dans la salle
basse, fermait son auberge dès huit heures et
demie et se mettait au lit.
Ge soir-là, précisément, Ja salle basse était
vide, et Tiennette allait placer les volets à la
deyanture quand arriva la femme de garde,
la nourrice de Pauline.
— Tiens, c'est vous, Marguerite! — s'écria
Tiennette en la voyant. — Vous venez de ra
mener Mme Thérèse?... ~
—• Ramener Mme Thérèse i — s'écria la
nourrice."—Qu'est-ce que vous dites donc là?
Est-ce qu'elle n'est point ici avec M. Gaston
et la petite?
— Mais, pas du tout! *■
— V'.la qu'est un peu drôle tout de même !
— fit Marguerite très émue et commençant à
trembler, — je viens de chez M. Gaston... —
il n'y a personne...
—Je le sais bien qu'il n'y a personne.. .j'en
sors, — répondit Tiennette.
— Mme Thérèse est venue voir la petiote
tantôt.
— Comme tous les jours de beau temps..".'
— Et il est arrivé sur le coup de quatre
heures un monsieur.. ,~
— Un monsieur! — répéta la servante stu
péfaite.
— Gui, qui venait la chercher de la part de
M. Gaston.
— Ah ! par exemple, ça c'est fort I il est à
Paris M. Gaston...
— Et alors, — reprit Marguerite, — Mme
Thérèse est partie, emportant la petiote, en
me disant que son papa, M: Gastôn, voulait
faire tirer son portrait ën peinture et qu'il
faudrait venir la chercher à huit heures pour
la ramener à la ferme.
Tiennette aimait sa filleule M'adoration.
. En entendant ce que la nourrice racontait,
elle devint blanche comme un linge.
— Mais Mme Thérèse n'est pas rentrée.. .
— balbutia-t-elle d'une voix que la terreur
étranglait; — je ne m'en inquiétais point
parce que je la croyais restée i dîner chez
vous... et an lieu de ça, voilà qu'elle «t em
mené la petite avec un monsieur... Ah ! mort
Dieu !... ah ! mon Dieu !
— Quoi ? qu'est-ce qu'il y a? — fit maman
Pascal qui, entendant près de la., porte un
bruit de paroles échangées, suivi d'une, sorte
de lamentation, venait voir ce qui se passait.
En quelques mots Tiennette la mit aacouran t.
— Ça me parait pas facile à comprendre et
bigrement louche tout de mêmei.., — s'écria
l'aubergiste après avoir écouté.
— Il est arrivé un malheur, pour sûr!..,—•
interrompit Tiennette. f>l
— Cependant, — continuamamanPascal,
il se pourrait que Mme Thérèse et le monsieur
soient allés attendre monsieur Gaston à la
gare... _
— Nous allons le savoir, la bourgeoise, .—
dit impétueusement la marraine de Paulin e en
dénouant d'une main tremblante les cordons
de son tablier de cuisine qu'elle jeta sur une
table, — c'est du mic-mac, tout ça! — Mma
Thérèse a disparu et il y a là une dépêche qui
vient de Paris, pour sûr, et qui doit être da
MÎ Gaston... — il s'agit de la mère de ma fil
leule, cet amour de miochette ! je filé- à la
gare d'Orry-la-Ville, et je demanderai si on les
a vus. -- Venez avec moi, Marguerite. —Vous
rentrerez à la ferme, et en repassant je vous
donnerai des nouvelles....
Les deux jeunes femmes prirent au pas d.a
course le chemin conduisant à la station.
A la porte de la ferme, Marguerite se sé
para de sa compagne.
Elle était agitée, fiévreuse, et répétait
qu'un tel mystère devait cacher quelque mal
heur.
Son mari, déjà couché, dormait du.sommeu
d'un homme qui de l'aube au crépuscule 4
couru les bois. • -
Elle le reveilla pour le mettre au courant
de ce qui se passait. •
(ta fuite à demuin), &• PÊ MQNTÉPt^»
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