Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1927-04-16
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 avril 1927 16 avril 1927
Description : 1927/04/16 (Numéro 18309). 1927/04/16 (Numéro 18309).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2008
DE LA BALTIQUE A LA MER NOIRE
Conclusion d'une Enquête
LE REGIME SOVIETIQUE
IMPOSSIBLE EN FRANCE
LA RUSSIE ENTRE DEUX ROUTES
Les lecteurs du Petit Parisien ont encore présents l'esprit les articles
documentés, d'une o6jectivité sereine qui ne faisait tort ni à l'acuité de la
vision ni à l'art de l'écrivain, où Mme Viollis a ramassé les impressions rap-
portées d'une enquête de trots mois en Russie. En voici la conclusion, où appa-
rait, dans toute sa gravité, le problème politique et social qui se pose pour la
Russie elle-même et pour le r'este du monde.
Pendant près du trois mois, j'ai
parcouru, seule et librement, de la
Baltique il la mer Noire, l'immense
fédération des républiques soviéti-
ques. A part les prisons politiques,
j'ai pu voir ce que j'ai voulu, comme
je l'ai voulu. Je me suis affranchie
de la tutelle officielle, j'ai fait la
part de l'habille camouflage, de la
tout t e-puissante et omniprésente
propagande. J'ai causé sans con-
trainte avec des dirigeants auxquels
je n'ai pas caché mes doutes et mes
critiques, avec des Russes, avec des
étrangers, avec des amis, mais auss
avec des ennemis du régime. Si j'ai
été suivie et surveillée, je ne m'en
suis pas aperçue. J'ai1 fait un
voyage facile et agréable et n'ai ren-
contré partout que courtoisie.
J'ai noté au passage le bien
comme le mal, en m'efforçant de
rester objective et en laissant au lec-
teur le soin de conclure. Ni apologie,
ni réquisitoire. J'ai conscience
d'être restée sinon dans la vérité,
qui donc peut se vanter de lui voir
un seul visage '? tout au moins
dans l'impartialité.
Un peuple qui s'efforce
de renaître.
Je n'ai trouvé en Russie ni le
chaos, ni l'anarchie, les temps ont
changé depuis les horreurs de la plus
sanglante révolution et ses redouta-
bles erreurs. Je n'ai pas trouvé non
plus le bonheur des individus ni la
prospérité du pays. La Russie est
pauvre, ses industries dans un état
pçécaire bien que la vie soit de
fff 0/0 plus chère qu'avant la
jâfëèrre, les salaires sont à peine plus
•M'evés et si, par orgueil de classe.
par espoir dans l'avenir, et parce
qu'ils ignorent l'état économique de
1 étranger, les travailleurs se décla-
rent en général satisfaits du régime,
ils n'en souffrent pas moins.
J'ai vu un grand peuple qui, sou-
mis à la plus rigoureuse des disci.
plines, s'efforce de renaître. Une
masse' énorme de cent quarante mil-
lions d'individus, les uns consen-
tants. les autres réticents, la plupart
indifférents, suivant assez passive-
ment l'imputsion donnée par les sept
cent mille dictateurs du parti com-
Çnuniste. Car c'est cette oligarchie
lui forme le lien entre les républi-
«fues fédérées et les cimente, puis
fournit l'armature politique du pays,
tient les leviers du pouvoir, dirige,
contrôle, légifère. Parmi ses mem-
bres, il y en a de convaincus qui
font de méritoires efforts pour met-
tre leur maison en ordre et pour
l'embellir. Et il faut avouer qu'au
point de vue de la santé publique,
des institutions ouvrières, des œu-
vres de la maternité et' de l'enfance,
des missions scientifiques et artis-
tiques, ils ont accompli des réformes
et pris des initiatives dont on peut
d'autant plus tenir compte qu'elles
n'ont rien de proprement commu-
niste.
J'ai vu des jeunes gens enthou-
siastes, d'autres fanatiques et bor-
nés, et j'ai partout constaté, chez
,jeunes et vieux, un désir ardent de
s'instruire.
La tare.
Mais, si j'ai été tour à tour attirée,
rebutée, déconcertée par de fréquen-
tes contradictions, touchée parfois,
iïidignée aussi, je n'ai été convaincue
que d'une chose c'est que le régime
soviétique serait impossible en
France. D'abord parce qu'il n'existe
en Russie aucune liberté de penser,
d'écrire, d'agir, qu'il n'existe même
pas de liberté tout court. Avez-
vous déplu ? Sans jugement, vous
pouvez être retenu en prison ou
expédié en Sibérie. Le Guépéou au
nom léger reste l'héritier direct de
la sinistre Okrana tsariste. Ensuite
parce que. de la naissance à la mort,
tous les détails de l'existence des
citoyens sont prévus, décidés, régies
par l'Flat bien que cette rigueur
commence il se détendre, on y vit
encore comme dans une gigantesque
caserne.
Voilà ce que n'admettraient jamais
les Frunçais individualistes oui ont
la liberté dans le sang, voilà bien la
tare qui suffit à déligurer pour nous
toute la physionomie du bolehe-
visme. Une telle dictature n'était
possible que chez un peuple habitué
par nalure est par tradition à se sou-
mettre, un peuple résigné qui a ton-
jours pu la passion de l'humilité et
la reli;;ion de la souffrance.
Communisme ? Non.
Socialisme d'Etat.
Celle dictature, d'ailleurs, dure-
ra-t-elle sous sa forme actuelle ? Les
Soviets ont tenté, au risque d'un
cataclysme, une des plus formida-
bles expériences de l'humanité, et
certains des facteurs nouveaux qu'ils
ont introduits devront bien entrer en
compte dans la future évolution des
peuples. Mais l'expérience a-t-elle
réussi ?
On rencontre en Russie des
communistes y rencontre-t-on le
communisme ? Que reste-t-il de sa
forme initiale ? Du jour où. à la
suite de la paralysie des rouages du
pays et de la famine que son appli-
cation intégrale avait amenées, il
fallut rétablir le commerce privé et
par conséquent l'argent pour les
transactions et les salaires, il était
atteint dans son principe. Si l'on
pouvait acheter, vendre, garder son
Bénéfice, la propriété se tirouvait, du
fait même, ressuscitée les banques
se rouvraient; l'héritage réapparais-
sait bientôt, tout au moins en ligne
directe. Il ne s'agit donc plus, main-
tenant!, d'un Etat communiste, mais
simplement et c'est déjà beau-
coup d'un Etat ayant réalisé la
socialisation des moyens de produc-
tion, d'une sorte de socialisme d'Etat.
Seulement, tout en accordant au
commerçant privé le nepman et
au koulak le paysan riche le
droit d'exister, le gouvernement
soviétique leur laisse entendre que
cette existence est précaire et provi-
soire, il les accable d'exactions et de
vexations en leur enlevant tous
droits politiques;- 'Tï les flétrit. En
retour, paysans riches et commer-
çants privés, les seuls qui possèdent
de l'argent, préfèrent et c'est bien
naturel I garder cet argent dans
leurs bottes de feutre, dans des sacs
ou, malgré la sévérité de la loi,
échanger leurs tchervonetz d'Etat
contre des dollars. Cercle vicieux.
Et qui souffre de cette dissimula-
tion ou de cette évasion Qui, sinon
les banques, dont les coffres restent
vides, les emprunts intérieurs qui
échouent, malgré les conditions les
plus alléchantes, et par conséquent
les industries d'Etat.
Cercle vicieux.
Or ces industries traversent la plus
grave des crises. Si la production
s'est accrue de 50 0/0 à 100 0/0, les
bénéfices, pour diverses raisons, sont
à peu près nuls et il faut pourtant
accroître la production encore insuf-
fisanle, multiplier les usines pour
donner du travail aux chômeurs des
campagnes surpeuplées, il faut sur-
tout renouveler le matériel usé ou
périmé. C'est une question de vie ou
de mort. Les capitaux intérieurs fai-
sant défaut, où trouver cet argent 't,
Est-ce auprès des nations capita-
listes ? L'Etat soviétique ayant vu
s'évanouir son rêve de révolution
mondiale, avait renoué avec les Etats
voisins des relations qui auraient pu
et dû devenir normales. Mais pour-
quoi s'obstine-t-il à prêcher, à vou-
loir imposer au monde un intransi-
geant idéal communiste auquel il a
dû renoncer pour la Rnssie ? Dans
les pays mêmes où il demande des
crédits et offre des concessions, il
poursuit une infatigable propagande
centre ce cap tal:me dont il np peut
se passer. Il hésite à reconnaître ses
dettes. S'il désire rétablir des rap-
ports économiques avec la vieille so-
ciété. c'est atin d'acquérir forces et
armes destinées à la détruire.
Nouveau cercle vicieux, ironique
et tragique, dont il faudra pourtant
bien sortir. Il est en ce moment en
Russie, même parmi les dirigeants,
plus d'un esprit prévoyant qui en
reconnaît l'urgente nécessité. A l'in-
térieur. les extrémistes de l'opposi-
tion ont du capituler devant une
majorité libérale. « Il s'agit d'abord
de vivre ». me disait à Moscou
M. Tchitcherine. Pas à pas, de con-
cession en concession, on ne cesse
de faire machine arrière.
Les deux routes.
De plus, dans les conseils de vil-
lage, dans les comités des villes,
dans les soviets d'usines, d'organisa-
tions de tous genres, des techniciens,
en contact étroit avec les réalités
quotidiennes, élus par l'estime et la
confiance de leurs pairs, sur les-
quels ils exercent une profonde
intluence, viennent peu à peu rem-
placer les théoriciens et les agita-
teurs du début. Issue des rangs pro-
létariens, c'est une nouvelle classe
moyenne qui est en formation et
dont le bon sens et la modération se
font partout sentir. Le même esprit
s'appliquera-t-il bientôt aux rela-
tions extérieurs ?
Deux routes, semble-t-il, s'offrent
à ce grand Etat qui a tant souffert
et fait un émouvant effort de renais-
sance mettant une trêve à sa pro-
pagande, reconnaissant ses engage-
ments, acceptant de donner aux capi-
taux étrangers des garanties indis-
pensables, rentrera-t-il dans la
grande famille assez divisée,
comme bien des familles des peu-
ples d'Occident ? Ou bien, cabré dans
son orgueil, au risque de retomber
dans la misère et l'anarchie, se
détournera-t-il de l'Europe pour
essayer de grouper autour de lui
des peuples dont l'organisation éco-
nomique est encore inexistante les
peuples de l'Asie ?
Sans doute, la partie qui se joue
en ce moment en Chine ne sera-
t-elle pas sans influence sur sa
décision.
Mais cette décision ne saurait
longtemps tarder.
Andrée Viou-ts.
L'ltalie veut garder ses chefs-d'oeuvre
Rome, 15 avril {dép. Transalpine.)
Il v a quelque temps, deux antiquai-
res de Naples achetaient à différentes
personnes de Brindisi. et notamment
aux frères Mocia, plusieurs tableaux an-
ciens d'une grande valeur. Parmi ces
tableaux, il y en avait notamment un
attribué à Raphaël.
Ces toiles soigneusement emballées
et mises dans des caisses spéciales
devaient quitter sous peu Brindisi, pour
Naples, d'où elles devaient être réexpé-
diées en Franoe pour le compte d'un
riche acheteur américain.
Mais la police survint. et les trente
sept toiles ont été séquestrées ce ma-
tin. Elles vont être envoyées à la direc-
tion générale des beaux-arts, qui devra
les examiner.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
M.CHEN
A RÉPONDU
AUX PUISSANCES
Le gouvernement sudiste se déclare prêt
aux réparations, mais propose une
enquête internationale au sujet des
incidents de Nankin. Il rejette
cependant la responsabilité première
des troub.es sur les traitéa inégaux»
que subit le peuple chinois
M. Eugène Chen. ministre des
Affaires étrangères du gouvernement
euntonai» a répoudu hier à la note
du 11 avril, par laquelle les repré-
sentants de la France, des Etats-
Unis, de la Grande-Bretagne, due
l'Italie et du Japon,' protestaient
contre les événements tragiques qui
se déroulèrent le 34 mars à Nankin.
Les représentants des puissances
avaient remis à Ni. Chen des notes
Un instantané de M. Chen
identiques dans la forme comme dans
le fond. C'est par des notes distinc-
tes, identiques semble-t-il dans le
fond, mais avec quelques variantes
dans la forme, qne le ministre su-
diste a répondu.
Le texte de la réponse sudiste au
gouvernement français, parvenu
hier après-midi au Quai d'Orsay,
n'avait pas été complètement dé-
chiffré au début de la soirée. Peut-
être cette réponse est-elile de forme
un peu plus modérée que celles qui
furent adressées aux représentants
des Etats-Unis et de la Grande-Bre-
tagne et dont de larges extraits ont
été divulgués. Mais l'essentiel de la
réponse de M. Chen à ces deux puis-
sances se retrouve dans le document
reçu par le- consul général de France
à Changhaï.
Dans leur note du Il avril, les
puissances, on s'en souvient, deman-
daient le châtiment des coupable
des massacre? et des pillages du
24 mars. des excuses du gouverne-
ment sudiste et des réparations pour
tes dommages causés aux personnes
et aux biens.
En ce qui concerne ce dernier
point, le gouvernement d'Hankéou
accepte de « réparer raisonnable-
ment », mais il tient à distinguer
les dommages causés par les soldats
sudistes de ceux qui résulteraient
du bombardement américain ou an-
glais ou de l'action 'des « rebelles
nordistes » ou des agents provoca-
teurs.
Pour ce qui est de la demande
de châtiment, la note de M. Chen
conteste, dès à présent, la culpabi-
lité des forces nationalistes ayant
occupé Nankin. Néanmoins, il pro-
cède à une enquête et, propose que
la question du châtiment et aussi
celle des excuses attendent les ré-
sultats de cette enquête ou d'une
enquête internationale.
La note ajoute que le gouverne-
ment nationaliste n'approuve pas
l'emploi de la violence et de l'agi-
tation, « quelle qu'en soit la forme »,
contre la vie et les biens des étran-
gers, auxquels les autorités de l'ar-
mée nationaliste seront chargées
d'accorder « une protection conve-
nable ».
La note sudiste remarque cepen-
dant
La meilleure garantie de protection
efficace le gouvernement nationaliste
tient le souligner est la cessation
de la cause fondamentale des difficultés
actuelles entre la Chine nationaliste et
les puissances, c'est-à-dire les traités
inégaux qui humilient et menacent une
natlon consciente aujourd'hui de sa
force.
Pour terminer, dans sa réponse
au gouvernement américain, le gou-
vernement sudiste se déclare « prêt à
nommer des délégués porrr négocier
un règlement satisfaisant des ques-
tions litigieuses, des conditions
'/ni assureront les intérêts lérlitimes
des deux pays et la réciprocité dans
leurs relations ».
LE CONTRE-AMIRAL STOTZ
REMPLACE LE CONTRE-AMIRAL BASIRE
Le eontre-ami-
j rai Stotz a été dé-
signé pour succé-
d e r au contre-
amiral Basire
dans le comman-
dement de la di-
vision navale e
d'Extrême-Orient
et des forces na-
,ales en Chine. Il
est arrivé à Tou-
lon en vue de son
prochain départ
Le contre-amiral Stotz P»» Marseille,
d'où il s embar-
quera le 6 niai pour rejoindre son
poste,.
DES SIGNES PROBANTS
DU REDRESSEMENT
ÉCONOMIQUE
LES IMPOTS ONT MÛ. EH MARS,
D'IMPORTANTES PLUS-VALUES
Les recouvrements opérés pendant
le mois de mars dernier au titre du
budget général se sont élevés à la
s o m m globale de
francs. Dans ce total, les ressources
exceptionnelles, les recettes d'ordre
et les produits divers entrent pour
francs dont
francs pour La contribution extraor-
dinaire sur les bénéfices de guerre.
Les recettes normales et. perma-
nentes ont donc atteint 2,530,705,000
francs, somme qui se présente, par
rapport aux recouvrements du mois
de mars 1926, en augmentation de
817,931,200 francs.
L'impôt sur le chiffre d'affaires,
malgré la suppression de la taxe il.
l'exportation dont le recouvrement
a été suspendu par le décret du
i janvier 1927, a produit 604,766,000
francs pendant le mois de mars,
somme qui dépasse de 764.000 francs
les évaluations établies, en tenant
compte de cette taxe. et de 209 mil-
lions 722,000 francs les recouvre-
ments du mois correspondant de 1926.
LES EXPORTATIONS DU TRIMESTRE
L'EMfORTEUT SpmJMMaiATlItfS
La statistique des douanes fournit
les renseignements suivants sur le
commerce extérieur dans les trois
premiers mois
1° Importations. La valeur de
nos importations, objets d'alimenta-
tion, matières nécessaires à l'indus-
trie (dont la houille crue, carbonisée
e1 agglomérée) et objets fabriqués,
s'élève à la somme de 13,272,944,000
francs pour 13,207,863 tonnes, pré-
sentant ainsi une diminution de
1,539,032,000 francs et une aug-
mentation de 1,406,607 tonnes par
rapport, aux trois premiers mois de
l'année 1926 et des augmentations de
11,158,626,000 francs et 2,710,028
tonnes par rapport aux trois pre-
miers mois de l'année 1913
2° Exportations. La valeur de
nos exportations, objets d'alimenta-
tion, matières nécessaires à l'indus-
trie et objets fabriqués, s'élève à la
somme de 13,999,403,000 francs pour
8,952,200 tonnes, présentant ainsi
des augmentations de 741,217,000
francs et 1.044,505 tonnes par rap-
port aux trois premiers mois de
''année 1926 et des augmentations de
12,361,037,000 francs et 4,213,896
tonnes par rapport aux trois pre-
miers mois de 1913.
Il résulte de ces chiffres que la
balance de notre chmmerce extérieur
s'établit par un" excédent d'exporta-
lions de 726,459,000 francs.
M. PAUL-BONCOUR, RETOUR DE GENÈVE
EST REÇU PAR M. BRIAND
M. Paul-Boncour, délégué de la
France à la Société des nations, est
rentré, hier matin, à Paris, venant
de Genève, cù il a défendu brillam-
ment, devant la commission prépa-
ratoire du désarmement, les pro-
jets français dont la clarté et la sin-
cérité ont rallié la majorité des
nations participantes.
On sait toutefois que. par suite
du désaccord avec la Grande-Bre-
tagne sur la question de la limita-
tion du tonnage naval, et par suite
du refus des Etats-Unis de sou-
mettre leurs armements à un con-
trôle international, les négociations,
interrompues d'ailleurs par ies
vacances dp Pâques, marquent un
temps d'arrêt.
M. Paul-Boncour s'est rendu dans
la matnée au Quai d'Orsay, où il a
été reçu par M. Briand, avec lequel
il s'est entretenu des récentes dis-
cussions de Genève,
MORT DE M. MAURICE RAYNAUD
ancien ministre
le l'Agriculture
et des Colonies
On annonce la
mort à Paris, à
l'âge de soixante-
six ans, de M. Mau-
rice Raynaud, an
cien député de la
Charente, ancien n
ministre de l'Agri-
culture et des Co-
lonies.
Né à Ruffec M.
Mauri-oe Raynaud
occupa une charge
d'avoué près le
tribunal de la Sei-
ne. Puis, entrant
dans la vie politi-
que, il fut élu con-
seiller d'arrondisse-
ment et, pendant
quatre législatures.
de 13U6 à re-
présenta au Palais-Bourbon son arron-
dissement r.atal. Inscrit au groupe de la
gauche démocratique, il fut à deux re-
prises ministre de l'Agriculture dan-s
le second cabinet Briand (4 nov. 1910,
27 février 1911) et dans le cabinet Dou-
mergue (1G13). Il fut ensuite ministre
des Colonies dans le premier cabinet
Viviani (13 juin au 25 août 1914).
La conférence navale à trois
se réunira le juin
Londres, 15 avril (dép. liavas.)
On mande de Washington à l'a,gence
Reuter
Après un échange de vues entre
les gouvernements des Etats-Unis,
de l'Angleterre et du Japon, la date
du 12 juin a été choisie pour la réu-
nion de la conférence à trois sur la
limitation des armements navals.
UN MISSIONNAIRE FRANÇAIS
ASSASSINÉ EN BIRMANIE
Rangoon, 15 avril {dép. Havas.).
Un missionnaire catholique fran-
çais, le père Chagnot, résidant depuis
vingt ans dans le district de Maubin,
a été assassiné sauvagement lundi
matin par des inconnus dans sa
chambre à coucher.
Le vol paraît avoir été le mobile
du crime,
LES GRANDES MANIFESTATIONS SPORTIVES
Mrs Christine Frederick, très connue aux
Etats-Unis et en France par ses travaux
et ses ouvrages sur l'organisation du
travail ménager, et qui vient d'arriver eu
France, où de grandes associations, no-
tamment le Comité national d'organlsa-
tion française, doivent la recevofr. Ses
conseils sont précieux pour les femmes
rtui désirent améliorer sans cesse leur
intérieur. Voir en quatrième pa;e l'In-
terview accordée par Mme Christine
Frederick à notre collaborateur Vanderpyt
PARIS-NEW-YORK EN AVION
L'appareil avee lequel Nongester et Coli comp-
tant entreprendre la haversée de l'Atlan-
tique va commeecer ses essais
On sait que Nungesser et Coli sont
parmi les compétiteurs de la tra-
versée de l'Atlantique en avion.
L'appareil Levasseur, avec lequel
ils se proposent de tenter la grande
aventure vient d'être achevé, et.
aujourd hui même, il sera trans-
porté à Villacoublay pour y subir
les premiers essais.
Ces essais vont être poursuivis
avec célérité dès la semaine pro-
chaine, et si, comme on l'espère, ils
sont satisfaisants, le départ pour-
rait avoir lieu dans les premiers
jours du mois de mai.
De nouvelles boucheries-témoins
vont être ouvertes
Etant donné le succès obtenu par les
boucheries-témoins, le préfet de la Seine
vient de décider la création d'un nouveau
poste, qui sera ouvert demain dans le
marché des Batignolles. Trois autres bou-
cheries-témoins seront ouvertes mardi,
l'une en boutique, 9, rue Gounod, et les
deux autres dans les marchés de Passy
et Jean-Nicot.
Ça y est. Flavle était trop contente du veau Marengo qu'elle nons 1
a lait., Je vous parie qu'elle va le porter à l'Exposition culinaire
Point ET COJSTJjE
M. Chiappe, qui devient notre préfet
de police et qui sera, sans aucun doute,
un préfet aussi sympathique que vigi-
lant, est entré il y a vingt-huit ans au
ministère de l'Intérieur. Il y est resté
vingt-huit ans, y a travaillé pendant
vingt-huit ans, y remplissant, et tou-
jours avec bonheur, des fonctions
diverses, modestes tout d'abord puis
importantes, puis exceptionnelles.
,Eu vingt-huit on devin© si,
M. Chiappe a pu apprendre le métiei
le métier de fonctionnaire, le tnétici
d'administrateur. C'est un technicien,
c'est un spécialiste, qui connaît tous
les rouages des administrations, qui
connaît aussi tous les mécaniciens de
la grande machine nationale et gou-
vernementale. On peut être sûr qu'il
est lui-même un « mécano » accompli,
capable, en cinq sec, de parer à n'im-
porte quelle panne administrative. il
sait réparer et conduire et on a pu
voir déjà, à la direction de la sûreté
générale, qu'il tenait le volant avec
autorité et qu'il ne dérapait pas.
On a sûrement trouvé pour la pré-
fecture de police l'homme qu'il fallait.
Il n'a pas été très difficile de le trou-
ver. Mais l'actif, l'énergique et l'habile
M. Chiappe ne constitue pas dans le
vaste monde de nos administrations
publiques une exception phénoménale
Dans tous nos ministères et presque
dans tous nos bureaux, on peut décou-
vrir des fonctionnaires émérites, de
véritables techniciens et des as. On
peut les découvrir, mais à une condt-
tion. A la condition de vouloir les
découvrir.
Or, souvent, trop souvent, on
néglige, en haut lieu, de découvrir ces
hommes de haute valeur. On fait sem-
blant de ne pas les voir. Cela dispense
de leur donner l'avancement dont ils
sont dignes. Cela permet de mettre à
leur place dans les fonctions supé-
rieures, où ils feraient merveille, des
médiocres ou des ambitieux, des vei-
nards ou des fils à papa voire des
politiciens quelque peu turbulents.
Ces mœurs, enfin, vont-elles chan-
ger ? Allons-nous nous décider enfin à
soustraire certains postes essentiels de
notre République à l'intrigue, à la com-
bine et au maquignonnage ?
Souhaitons le. Souhaitons le. A
Paris et dans les capitales étrangères,
et dans nos colonies aussi, nous avons
grand besoin, aujourd'hui, de bons
conducteurs. Les routes sont mauvai-
ses et il y a de rudes tournants.
Maurice PRAX.
LE CONGRES
Du PARTI SOCIALISTE
VA SE RÉUNIR A LYON
Le 24' cungrès national ordinaire
du parti socialiste S. F. L,O. va me
réunir à Lyon, salle Itameau, 31, rue
de la Martinière. du 17 au 20 avrit,
et, le 16, siégeront, toujours à Lyon,
127, rue Boileau, la conférence des
Jeunesses socialistes, et 129, même
rue, la 3* conférence de la Fédéra-
tion nationale des municipalités
socialistes.
Pour les « Jeunesses », il s'agira
de perfectionner leur organisation
intérieure, de réglementer le con-i
tiôle de leurs aînés sur leur acli-t
vité, de résoudre certaines difficul-<
tés disciplinaires, en particulier
celles qui se sont élevées du fait de
la participation de jeunes socialiste^
à des manifestations communistes,
sous prétexte de n front unique
Quant aux délégués des municipa-i
lités, sous l'impuhion de M. Luquet,
conseiller municipal de Paris, secré-
taire de leur fédération, ils dis-<
cuteront un premier rapport de.
M. Henri Sellier, maire de Suresnes,
sur la « récupération par la collec-i
tivité de la plus-value foncière
un autre de M. Gaston Lévy sue
« l'utilisation des syndicats de corn-*
mimes un troisième de M. l'aul
Kamadier, maire de Decazeviile, .-ut!
« les récents décrets ministériels
relatifs aux libertés .conumaiwles et
l'intervention municipale coutre ia
vie chère ».
C'est dimanche que commene^'a
le congrès du parti socialiste. Soo
ordre du jour a été ainsi Usé
Hapuorts statutaires sccfr'iaria.t,
trésor.:rio Société 'les un Mous i'ttiriiais-
sjon de contrôle lè^Pop/iluire,; JttioK^-
croupe au Parlement:
Li, position 'Uu socialisme u' ucv-int
les partis bourgeois Jevaiit le bol»
chevisrne IdoclWne et action)
3° Mise au point du titille d'ac»
lion du parti
4° Renouvellement des r cen-
traux.
La Société des nations
L'organisation de la nation
pour temps de guerre
Deux questions importâmes au
moins se trouveront posées à i'occa-i
sion de la discussion des rapporta
statutaires et posées par la fédéra-
1 ion de la Seine dont les délégués ont
reçu mandat de le faire
1° Y a-t-il des avantages ou des
inconvénients, pour les partis soria-
listes. ce que des socialistes repré-
sentent leurs gouvernements «̃bour-
geois» à la Société des nations ? Il
v a des inconvénients pour te socia-
lisme diront MM. Zyromski et Bracka.
I! v a des avantages pour la
paix. répliqueront M. 'Emile Kahn et
d'autres et. d'ailleurs, la question
n'est pas à tordre du jour du
congrès, ajouteront-ils. A cette
occasion, il sera fort parlé de
M. Paul-Boncour. Mais celui ci,
De naut en bas MM. Paul Faure, Zyrom&kl
et Bracke
assure-t-on, ne se rendra pas à Lyon.
2° Les députés socialistes ont-ils
eu raison de voter la loi d'organisa-
tion de la nation pour le temps de
guerre que M. Paul-Boncour a rap.
portée devant la Chambre ? Non,
diront MM. Bracke et Zyromski
elle comporte de graves mesures
contre la liberté d'action du socis-
lisme en cas de guerre. Non, suren-
chérira le bolchevisant M. Maurin
le socialisme n'a pas à se soucier de
défense nationale. Si. répliqueront
MM. Emile Kahn pi Renaude). cette
loi est imprégnée d'esprit socialiste.
Cependant, on tombera p>>nt-êlra
d'accord pour demander la ronvnca«
tion d'un -conseil national qui étu-
dierait la loi au moment où elle
reviendrait t du Luxembourg au
Palais-Bourbon, sans doulf» modifiée;
ce conseil national déterminerait
alors l'attitude des parlementaires
socialistes devant le nouveau texte.
La position politique du part soc.aûste
Après ces premiers engagements,
viendra la grosse question qui' doit
t'aire le parti socialiste placé entre
les « partis bourgeois o et le bnlche-
visme ?
Voilà un mois que les fédérât fons
départementales examinent le pro-
blème. Les discussions se sont, un
quelque façon, cristallisées sur qua-
tre textes ou motions qui
avaient été adressés aux militants
pour solliciter par avance leurs
suffrages.
Il La motion A, signée par MM.
Paul Faure, Compère-Morel. Lebaa,
André Le Troquer. Longuet, etc.
M. Léon Blum ne l'a pas signée,
mais elle a son agrément. Elle n'ad-
met ni cartel électural avec les partis
démocratiques, ni collaboration par-
lementaire avec eux tout au plus
prévoit-elle des contacts occasion-
nets et dans des cas grave?. P.lle
admet aussi comme possibles d'ox-
ceplionnelles rencontres :ivec le
parti communiste; cependant, elle
Conclusion d'une Enquête
LE REGIME SOVIETIQUE
IMPOSSIBLE EN FRANCE
LA RUSSIE ENTRE DEUX ROUTES
Les lecteurs du Petit Parisien ont encore présents l'esprit les articles
documentés, d'une o6jectivité sereine qui ne faisait tort ni à l'acuité de la
vision ni à l'art de l'écrivain, où Mme Viollis a ramassé les impressions rap-
portées d'une enquête de trots mois en Russie. En voici la conclusion, où appa-
rait, dans toute sa gravité, le problème politique et social qui se pose pour la
Russie elle-même et pour le r'este du monde.
Pendant près du trois mois, j'ai
parcouru, seule et librement, de la
Baltique il la mer Noire, l'immense
fédération des républiques soviéti-
ques. A part les prisons politiques,
j'ai pu voir ce que j'ai voulu, comme
je l'ai voulu. Je me suis affranchie
de la tutelle officielle, j'ai fait la
part de l'habille camouflage, de la
tout t e-puissante et omniprésente
propagande. J'ai causé sans con-
trainte avec des dirigeants auxquels
je n'ai pas caché mes doutes et mes
critiques, avec des Russes, avec des
étrangers, avec des amis, mais auss
avec des ennemis du régime. Si j'ai
été suivie et surveillée, je ne m'en
suis pas aperçue. J'ai1 fait un
voyage facile et agréable et n'ai ren-
contré partout que courtoisie.
J'ai noté au passage le bien
comme le mal, en m'efforçant de
rester objective et en laissant au lec-
teur le soin de conclure. Ni apologie,
ni réquisitoire. J'ai conscience
d'être restée sinon dans la vérité,
qui donc peut se vanter de lui voir
un seul visage '? tout au moins
dans l'impartialité.
Un peuple qui s'efforce
de renaître.
Je n'ai trouvé en Russie ni le
chaos, ni l'anarchie, les temps ont
changé depuis les horreurs de la plus
sanglante révolution et ses redouta-
bles erreurs. Je n'ai pas trouvé non
plus le bonheur des individus ni la
prospérité du pays. La Russie est
pauvre, ses industries dans un état
pçécaire bien que la vie soit de
fff 0/0 plus chère qu'avant la
jâfëèrre, les salaires sont à peine plus
•M'evés et si, par orgueil de classe.
par espoir dans l'avenir, et parce
qu'ils ignorent l'état économique de
1 étranger, les travailleurs se décla-
rent en général satisfaits du régime,
ils n'en souffrent pas moins.
J'ai vu un grand peuple qui, sou-
mis à la plus rigoureuse des disci.
plines, s'efforce de renaître. Une
masse' énorme de cent quarante mil-
lions d'individus, les uns consen-
tants. les autres réticents, la plupart
indifférents, suivant assez passive-
ment l'imputsion donnée par les sept
cent mille dictateurs du parti com-
Çnuniste. Car c'est cette oligarchie
lui forme le lien entre les républi-
«fues fédérées et les cimente, puis
fournit l'armature politique du pays,
tient les leviers du pouvoir, dirige,
contrôle, légifère. Parmi ses mem-
bres, il y en a de convaincus qui
font de méritoires efforts pour met-
tre leur maison en ordre et pour
l'embellir. Et il faut avouer qu'au
point de vue de la santé publique,
des institutions ouvrières, des œu-
vres de la maternité et' de l'enfance,
des missions scientifiques et artis-
tiques, ils ont accompli des réformes
et pris des initiatives dont on peut
d'autant plus tenir compte qu'elles
n'ont rien de proprement commu-
niste.
J'ai vu des jeunes gens enthou-
siastes, d'autres fanatiques et bor-
nés, et j'ai partout constaté, chez
,jeunes et vieux, un désir ardent de
s'instruire.
La tare.
Mais, si j'ai été tour à tour attirée,
rebutée, déconcertée par de fréquen-
tes contradictions, touchée parfois,
iïidignée aussi, je n'ai été convaincue
que d'une chose c'est que le régime
soviétique serait impossible en
France. D'abord parce qu'il n'existe
en Russie aucune liberté de penser,
d'écrire, d'agir, qu'il n'existe même
pas de liberté tout court. Avez-
vous déplu ? Sans jugement, vous
pouvez être retenu en prison ou
expédié en Sibérie. Le Guépéou au
nom léger reste l'héritier direct de
la sinistre Okrana tsariste. Ensuite
parce que. de la naissance à la mort,
tous les détails de l'existence des
citoyens sont prévus, décidés, régies
par l'Flat bien que cette rigueur
commence il se détendre, on y vit
encore comme dans une gigantesque
caserne.
Voilà ce que n'admettraient jamais
les Frunçais individualistes oui ont
la liberté dans le sang, voilà bien la
tare qui suffit à déligurer pour nous
toute la physionomie du bolehe-
visme. Une telle dictature n'était
possible que chez un peuple habitué
par nalure est par tradition à se sou-
mettre, un peuple résigné qui a ton-
jours pu la passion de l'humilité et
la reli;;ion de la souffrance.
Communisme ? Non.
Socialisme d'Etat.
Celle dictature, d'ailleurs, dure-
ra-t-elle sous sa forme actuelle ? Les
Soviets ont tenté, au risque d'un
cataclysme, une des plus formida-
bles expériences de l'humanité, et
certains des facteurs nouveaux qu'ils
ont introduits devront bien entrer en
compte dans la future évolution des
peuples. Mais l'expérience a-t-elle
réussi ?
On rencontre en Russie des
communistes y rencontre-t-on le
communisme ? Que reste-t-il de sa
forme initiale ? Du jour où. à la
suite de la paralysie des rouages du
pays et de la famine que son appli-
cation intégrale avait amenées, il
fallut rétablir le commerce privé et
par conséquent l'argent pour les
transactions et les salaires, il était
atteint dans son principe. Si l'on
pouvait acheter, vendre, garder son
Bénéfice, la propriété se tirouvait, du
fait même, ressuscitée les banques
se rouvraient; l'héritage réapparais-
sait bientôt, tout au moins en ligne
directe. Il ne s'agit donc plus, main-
tenant!, d'un Etat communiste, mais
simplement et c'est déjà beau-
coup d'un Etat ayant réalisé la
socialisation des moyens de produc-
tion, d'une sorte de socialisme d'Etat.
Seulement, tout en accordant au
commerçant privé le nepman et
au koulak le paysan riche le
droit d'exister, le gouvernement
soviétique leur laisse entendre que
cette existence est précaire et provi-
soire, il les accable d'exactions et de
vexations en leur enlevant tous
droits politiques;- 'Tï les flétrit. En
retour, paysans riches et commer-
çants privés, les seuls qui possèdent
de l'argent, préfèrent et c'est bien
naturel I garder cet argent dans
leurs bottes de feutre, dans des sacs
ou, malgré la sévérité de la loi,
échanger leurs tchervonetz d'Etat
contre des dollars. Cercle vicieux.
Et qui souffre de cette dissimula-
tion ou de cette évasion Qui, sinon
les banques, dont les coffres restent
vides, les emprunts intérieurs qui
échouent, malgré les conditions les
plus alléchantes, et par conséquent
les industries d'Etat.
Cercle vicieux.
Or ces industries traversent la plus
grave des crises. Si la production
s'est accrue de 50 0/0 à 100 0/0, les
bénéfices, pour diverses raisons, sont
à peu près nuls et il faut pourtant
accroître la production encore insuf-
fisanle, multiplier les usines pour
donner du travail aux chômeurs des
campagnes surpeuplées, il faut sur-
tout renouveler le matériel usé ou
périmé. C'est une question de vie ou
de mort. Les capitaux intérieurs fai-
sant défaut, où trouver cet argent 't,
Est-ce auprès des nations capita-
listes ? L'Etat soviétique ayant vu
s'évanouir son rêve de révolution
mondiale, avait renoué avec les Etats
voisins des relations qui auraient pu
et dû devenir normales. Mais pour-
quoi s'obstine-t-il à prêcher, à vou-
loir imposer au monde un intransi-
geant idéal communiste auquel il a
dû renoncer pour la Rnssie ? Dans
les pays mêmes où il demande des
crédits et offre des concessions, il
poursuit une infatigable propagande
centre ce cap tal:me dont il np peut
se passer. Il hésite à reconnaître ses
dettes. S'il désire rétablir des rap-
ports économiques avec la vieille so-
ciété. c'est atin d'acquérir forces et
armes destinées à la détruire.
Nouveau cercle vicieux, ironique
et tragique, dont il faudra pourtant
bien sortir. Il est en ce moment en
Russie, même parmi les dirigeants,
plus d'un esprit prévoyant qui en
reconnaît l'urgente nécessité. A l'in-
térieur. les extrémistes de l'opposi-
tion ont du capituler devant une
majorité libérale. « Il s'agit d'abord
de vivre ». me disait à Moscou
M. Tchitcherine. Pas à pas, de con-
cession en concession, on ne cesse
de faire machine arrière.
Les deux routes.
De plus, dans les conseils de vil-
lage, dans les comités des villes,
dans les soviets d'usines, d'organisa-
tions de tous genres, des techniciens,
en contact étroit avec les réalités
quotidiennes, élus par l'estime et la
confiance de leurs pairs, sur les-
quels ils exercent une profonde
intluence, viennent peu à peu rem-
placer les théoriciens et les agita-
teurs du début. Issue des rangs pro-
létariens, c'est une nouvelle classe
moyenne qui est en formation et
dont le bon sens et la modération se
font partout sentir. Le même esprit
s'appliquera-t-il bientôt aux rela-
tions extérieurs ?
Deux routes, semble-t-il, s'offrent
à ce grand Etat qui a tant souffert
et fait un émouvant effort de renais-
sance mettant une trêve à sa pro-
pagande, reconnaissant ses engage-
ments, acceptant de donner aux capi-
taux étrangers des garanties indis-
pensables, rentrera-t-il dans la
grande famille assez divisée,
comme bien des familles des peu-
ples d'Occident ? Ou bien, cabré dans
son orgueil, au risque de retomber
dans la misère et l'anarchie, se
détournera-t-il de l'Europe pour
essayer de grouper autour de lui
des peuples dont l'organisation éco-
nomique est encore inexistante les
peuples de l'Asie ?
Sans doute, la partie qui se joue
en ce moment en Chine ne sera-
t-elle pas sans influence sur sa
décision.
Mais cette décision ne saurait
longtemps tarder.
Andrée Viou-ts.
L'ltalie veut garder ses chefs-d'oeuvre
Rome, 15 avril {dép. Transalpine.)
Il v a quelque temps, deux antiquai-
res de Naples achetaient à différentes
personnes de Brindisi. et notamment
aux frères Mocia, plusieurs tableaux an-
ciens d'une grande valeur. Parmi ces
tableaux, il y en avait notamment un
attribué à Raphaël.
Ces toiles soigneusement emballées
et mises dans des caisses spéciales
devaient quitter sous peu Brindisi, pour
Naples, d'où elles devaient être réexpé-
diées en Franoe pour le compte d'un
riche acheteur américain.
Mais la police survint. et les trente
sept toiles ont été séquestrées ce ma-
tin. Elles vont être envoyées à la direc-
tion générale des beaux-arts, qui devra
les examiner.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
M.CHEN
A RÉPONDU
AUX PUISSANCES
Le gouvernement sudiste se déclare prêt
aux réparations, mais propose une
enquête internationale au sujet des
incidents de Nankin. Il rejette
cependant la responsabilité première
des troub.es sur les traitéa inégaux»
que subit le peuple chinois
M. Eugène Chen. ministre des
Affaires étrangères du gouvernement
euntonai» a répoudu hier à la note
du 11 avril, par laquelle les repré-
sentants de la France, des Etats-
Unis, de la Grande-Bretagne, due
l'Italie et du Japon,' protestaient
contre les événements tragiques qui
se déroulèrent le 34 mars à Nankin.
Les représentants des puissances
avaient remis à Ni. Chen des notes
Un instantané de M. Chen
identiques dans la forme comme dans
le fond. C'est par des notes distinc-
tes, identiques semble-t-il dans le
fond, mais avec quelques variantes
dans la forme, qne le ministre su-
diste a répondu.
Le texte de la réponse sudiste au
gouvernement français, parvenu
hier après-midi au Quai d'Orsay,
n'avait pas été complètement dé-
chiffré au début de la soirée. Peut-
être cette réponse est-elile de forme
un peu plus modérée que celles qui
furent adressées aux représentants
des Etats-Unis et de la Grande-Bre-
tagne et dont de larges extraits ont
été divulgués. Mais l'essentiel de la
réponse de M. Chen à ces deux puis-
sances se retrouve dans le document
reçu par le- consul général de France
à Changhaï.
Dans leur note du Il avril, les
puissances, on s'en souvient, deman-
daient le châtiment des coupable
des massacre? et des pillages du
24 mars. des excuses du gouverne-
ment sudiste et des réparations pour
tes dommages causés aux personnes
et aux biens.
En ce qui concerne ce dernier
point, le gouvernement d'Hankéou
accepte de « réparer raisonnable-
ment », mais il tient à distinguer
les dommages causés par les soldats
sudistes de ceux qui résulteraient
du bombardement américain ou an-
glais ou de l'action 'des « rebelles
nordistes » ou des agents provoca-
teurs.
Pour ce qui est de la demande
de châtiment, la note de M. Chen
conteste, dès à présent, la culpabi-
lité des forces nationalistes ayant
occupé Nankin. Néanmoins, il pro-
cède à une enquête et, propose que
la question du châtiment et aussi
celle des excuses attendent les ré-
sultats de cette enquête ou d'une
enquête internationale.
La note ajoute que le gouverne-
ment nationaliste n'approuve pas
l'emploi de la violence et de l'agi-
tation, « quelle qu'en soit la forme »,
contre la vie et les biens des étran-
gers, auxquels les autorités de l'ar-
mée nationaliste seront chargées
d'accorder « une protection conve-
nable ».
La note sudiste remarque cepen-
dant
La meilleure garantie de protection
efficace le gouvernement nationaliste
tient le souligner est la cessation
de la cause fondamentale des difficultés
actuelles entre la Chine nationaliste et
les puissances, c'est-à-dire les traités
inégaux qui humilient et menacent une
natlon consciente aujourd'hui de sa
force.
Pour terminer, dans sa réponse
au gouvernement américain, le gou-
vernement sudiste se déclare « prêt à
nommer des délégués porrr négocier
un règlement satisfaisant des ques-
tions litigieuses, des conditions
'/ni assureront les intérêts lérlitimes
des deux pays et la réciprocité dans
leurs relations ».
LE CONTRE-AMIRAL STOTZ
REMPLACE LE CONTRE-AMIRAL BASIRE
Le eontre-ami-
j rai Stotz a été dé-
signé pour succé-
d e r au contre-
amiral Basire
dans le comman-
dement de la di-
vision navale e
d'Extrême-Orient
et des forces na-
,ales en Chine. Il
est arrivé à Tou-
lon en vue de son
prochain départ
Le contre-amiral Stotz P»» Marseille,
d'où il s embar-
quera le 6 niai pour rejoindre son
poste,.
DES SIGNES PROBANTS
DU REDRESSEMENT
ÉCONOMIQUE
LES IMPOTS ONT MÛ. EH MARS,
D'IMPORTANTES PLUS-VALUES
Les recouvrements opérés pendant
le mois de mars dernier au titre du
budget général se sont élevés à la
s o m m globale de
francs. Dans ce total, les ressources
exceptionnelles, les recettes d'ordre
et les produits divers entrent pour
francs dont
francs pour La contribution extraor-
dinaire sur les bénéfices de guerre.
Les recettes normales et. perma-
nentes ont donc atteint 2,530,705,000
francs, somme qui se présente, par
rapport aux recouvrements du mois
de mars 1926, en augmentation de
817,931,200 francs.
L'impôt sur le chiffre d'affaires,
malgré la suppression de la taxe il.
l'exportation dont le recouvrement
a été suspendu par le décret du
i janvier 1927, a produit 604,766,000
francs pendant le mois de mars,
somme qui dépasse de 764.000 francs
les évaluations établies, en tenant
compte de cette taxe. et de 209 mil-
lions 722,000 francs les recouvre-
ments du mois correspondant de 1926.
LES EXPORTATIONS DU TRIMESTRE
L'EMfORTEUT SpmJMMaiATlItfS
La statistique des douanes fournit
les renseignements suivants sur le
commerce extérieur dans les trois
premiers mois
1° Importations. La valeur de
nos importations, objets d'alimenta-
tion, matières nécessaires à l'indus-
trie (dont la houille crue, carbonisée
e1 agglomérée) et objets fabriqués,
s'élève à la somme de 13,272,944,000
francs pour 13,207,863 tonnes, pré-
sentant ainsi une diminution de
1,539,032,000 francs et une aug-
mentation de 1,406,607 tonnes par
rapport, aux trois premiers mois de
l'année 1926 et des augmentations de
11,158,626,000 francs et 2,710,028
tonnes par rapport aux trois pre-
miers mois de l'année 1913
2° Exportations. La valeur de
nos exportations, objets d'alimenta-
tion, matières nécessaires à l'indus-
trie et objets fabriqués, s'élève à la
somme de 13,999,403,000 francs pour
8,952,200 tonnes, présentant ainsi
des augmentations de 741,217,000
francs et 1.044,505 tonnes par rap-
port aux trois premiers mois de
''année 1926 et des augmentations de
12,361,037,000 francs et 4,213,896
tonnes par rapport aux trois pre-
miers mois de 1913.
Il résulte de ces chiffres que la
balance de notre chmmerce extérieur
s'établit par un" excédent d'exporta-
lions de 726,459,000 francs.
M. PAUL-BONCOUR, RETOUR DE GENÈVE
EST REÇU PAR M. BRIAND
M. Paul-Boncour, délégué de la
France à la Société des nations, est
rentré, hier matin, à Paris, venant
de Genève, cù il a défendu brillam-
ment, devant la commission prépa-
ratoire du désarmement, les pro-
jets français dont la clarté et la sin-
cérité ont rallié la majorité des
nations participantes.
On sait toutefois que. par suite
du désaccord avec la Grande-Bre-
tagne sur la question de la limita-
tion du tonnage naval, et par suite
du refus des Etats-Unis de sou-
mettre leurs armements à un con-
trôle international, les négociations,
interrompues d'ailleurs par ies
vacances dp Pâques, marquent un
temps d'arrêt.
M. Paul-Boncour s'est rendu dans
la matnée au Quai d'Orsay, où il a
été reçu par M. Briand, avec lequel
il s'est entretenu des récentes dis-
cussions de Genève,
MORT DE M. MAURICE RAYNAUD
ancien ministre
le l'Agriculture
et des Colonies
On annonce la
mort à Paris, à
l'âge de soixante-
six ans, de M. Mau-
rice Raynaud, an
cien député de la
Charente, ancien n
ministre de l'Agri-
culture et des Co-
lonies.
Né à Ruffec M.
Mauri-oe Raynaud
occupa une charge
d'avoué près le
tribunal de la Sei-
ne. Puis, entrant
dans la vie politi-
que, il fut élu con-
seiller d'arrondisse-
ment et, pendant
quatre législatures.
de 13U6 à re-
présenta au Palais-Bourbon son arron-
dissement r.atal. Inscrit au groupe de la
gauche démocratique, il fut à deux re-
prises ministre de l'Agriculture dan-s
le second cabinet Briand (4 nov. 1910,
27 février 1911) et dans le cabinet Dou-
mergue (1G13). Il fut ensuite ministre
des Colonies dans le premier cabinet
Viviani (13 juin au 25 août 1914).
La conférence navale à trois
se réunira le juin
Londres, 15 avril (dép. liavas.)
On mande de Washington à l'a,gence
Reuter
Après un échange de vues entre
les gouvernements des Etats-Unis,
de l'Angleterre et du Japon, la date
du 12 juin a été choisie pour la réu-
nion de la conférence à trois sur la
limitation des armements navals.
UN MISSIONNAIRE FRANÇAIS
ASSASSINÉ EN BIRMANIE
Rangoon, 15 avril {dép. Havas.).
Un missionnaire catholique fran-
çais, le père Chagnot, résidant depuis
vingt ans dans le district de Maubin,
a été assassiné sauvagement lundi
matin par des inconnus dans sa
chambre à coucher.
Le vol paraît avoir été le mobile
du crime,
LES GRANDES MANIFESTATIONS SPORTIVES
Mrs Christine Frederick, très connue aux
Etats-Unis et en France par ses travaux
et ses ouvrages sur l'organisation du
travail ménager, et qui vient d'arriver eu
France, où de grandes associations, no-
tamment le Comité national d'organlsa-
tion française, doivent la recevofr. Ses
conseils sont précieux pour les femmes
rtui désirent améliorer sans cesse leur
intérieur. Voir en quatrième pa;e l'In-
terview accordée par Mme Christine
Frederick à notre collaborateur Vanderpyt
PARIS-NEW-YORK EN AVION
L'appareil avee lequel Nongester et Coli comp-
tant entreprendre la haversée de l'Atlan-
tique va commeecer ses essais
On sait que Nungesser et Coli sont
parmi les compétiteurs de la tra-
versée de l'Atlantique en avion.
L'appareil Levasseur, avec lequel
ils se proposent de tenter la grande
aventure vient d'être achevé, et.
aujourd hui même, il sera trans-
porté à Villacoublay pour y subir
les premiers essais.
Ces essais vont être poursuivis
avec célérité dès la semaine pro-
chaine, et si, comme on l'espère, ils
sont satisfaisants, le départ pour-
rait avoir lieu dans les premiers
jours du mois de mai.
De nouvelles boucheries-témoins
vont être ouvertes
Etant donné le succès obtenu par les
boucheries-témoins, le préfet de la Seine
vient de décider la création d'un nouveau
poste, qui sera ouvert demain dans le
marché des Batignolles. Trois autres bou-
cheries-témoins seront ouvertes mardi,
l'une en boutique, 9, rue Gounod, et les
deux autres dans les marchés de Passy
et Jean-Nicot.
Ça y est. Flavle était trop contente du veau Marengo qu'elle nons 1
a lait., Je vous parie qu'elle va le porter à l'Exposition culinaire
Point ET COJSTJjE
M. Chiappe, qui devient notre préfet
de police et qui sera, sans aucun doute,
un préfet aussi sympathique que vigi-
lant, est entré il y a vingt-huit ans au
ministère de l'Intérieur. Il y est resté
vingt-huit ans, y a travaillé pendant
vingt-huit ans, y remplissant, et tou-
jours avec bonheur, des fonctions
diverses, modestes tout d'abord puis
importantes, puis exceptionnelles.
,Eu vingt-huit on devin© si,
M. Chiappe a pu apprendre le métiei
le métier de fonctionnaire, le tnétici
d'administrateur. C'est un technicien,
c'est un spécialiste, qui connaît tous
les rouages des administrations, qui
connaît aussi tous les mécaniciens de
la grande machine nationale et gou-
vernementale. On peut être sûr qu'il
est lui-même un « mécano » accompli,
capable, en cinq sec, de parer à n'im-
porte quelle panne administrative. il
sait réparer et conduire et on a pu
voir déjà, à la direction de la sûreté
générale, qu'il tenait le volant avec
autorité et qu'il ne dérapait pas.
On a sûrement trouvé pour la pré-
fecture de police l'homme qu'il fallait.
Il n'a pas été très difficile de le trou-
ver. Mais l'actif, l'énergique et l'habile
M. Chiappe ne constitue pas dans le
vaste monde de nos administrations
publiques une exception phénoménale
Dans tous nos ministères et presque
dans tous nos bureaux, on peut décou-
vrir des fonctionnaires émérites, de
véritables techniciens et des as. On
peut les découvrir, mais à une condt-
tion. A la condition de vouloir les
découvrir.
Or, souvent, trop souvent, on
néglige, en haut lieu, de découvrir ces
hommes de haute valeur. On fait sem-
blant de ne pas les voir. Cela dispense
de leur donner l'avancement dont ils
sont dignes. Cela permet de mettre à
leur place dans les fonctions supé-
rieures, où ils feraient merveille, des
médiocres ou des ambitieux, des vei-
nards ou des fils à papa voire des
politiciens quelque peu turbulents.
Ces mœurs, enfin, vont-elles chan-
ger ? Allons-nous nous décider enfin à
soustraire certains postes essentiels de
notre République à l'intrigue, à la com-
bine et au maquignonnage ?
Souhaitons le. Souhaitons le. A
Paris et dans les capitales étrangères,
et dans nos colonies aussi, nous avons
grand besoin, aujourd'hui, de bons
conducteurs. Les routes sont mauvai-
ses et il y a de rudes tournants.
Maurice PRAX.
LE CONGRES
Du PARTI SOCIALISTE
VA SE RÉUNIR A LYON
Le 24' cungrès national ordinaire
du parti socialiste S. F. L,O. va me
réunir à Lyon, salle Itameau, 31, rue
de la Martinière. du 17 au 20 avrit,
et, le 16, siégeront, toujours à Lyon,
127, rue Boileau, la conférence des
Jeunesses socialistes, et 129, même
rue, la 3* conférence de la Fédéra-
tion nationale des municipalités
socialistes.
Pour les « Jeunesses », il s'agira
de perfectionner leur organisation
intérieure, de réglementer le con-i
tiôle de leurs aînés sur leur acli-t
vité, de résoudre certaines difficul-<
tés disciplinaires, en particulier
celles qui se sont élevées du fait de
la participation de jeunes socialiste^
à des manifestations communistes,
sous prétexte de n front unique
Quant aux délégués des municipa-i
lités, sous l'impuhion de M. Luquet,
conseiller municipal de Paris, secré-
taire de leur fédération, ils dis-<
cuteront un premier rapport de.
M. Henri Sellier, maire de Suresnes,
sur la « récupération par la collec-i
tivité de la plus-value foncière
un autre de M. Gaston Lévy sue
« l'utilisation des syndicats de corn-*
mimes un troisième de M. l'aul
Kamadier, maire de Decazeviile, .-ut!
« les récents décrets ministériels
relatifs aux libertés .conumaiwles et
l'intervention municipale coutre ia
vie chère ».
C'est dimanche que commene^'a
le congrès du parti socialiste. Soo
ordre du jour a été ainsi Usé
Hapuorts statutaires sccfr'iaria.t,
trésor.:rio Société 'les un Mous i'ttiriiais-
sjon de contrôle lè^Pop/iluire,; JttioK^-
croupe au Parlement:
Li, position 'Uu socialisme u' ucv-int
les partis bourgeois Jevaiit le bol»
chevisrne IdoclWne et action)
3° Mise au point du titille d'ac»
lion du parti
4° Renouvellement des r cen-
traux.
La Société des nations
L'organisation de la nation
pour temps de guerre
Deux questions importâmes au
moins se trouveront posées à i'occa-i
sion de la discussion des rapporta
statutaires et posées par la fédéra-
1 ion de la Seine dont les délégués ont
reçu mandat de le faire
1° Y a-t-il des avantages ou des
inconvénients, pour les partis soria-
listes. ce que des socialistes repré-
sentent leurs gouvernements «̃bour-
geois» à la Société des nations ? Il
v a des inconvénients pour te socia-
lisme diront MM. Zyromski et Bracka.
I! v a des avantages pour la
paix. répliqueront M. 'Emile Kahn et
d'autres et. d'ailleurs, la question
n'est pas à tordre du jour du
congrès, ajouteront-ils. A cette
occasion, il sera fort parlé de
M. Paul-Boncour. Mais celui ci,
De naut en bas MM. Paul Faure, Zyrom&kl
et Bracke
assure-t-on, ne se rendra pas à Lyon.
2° Les députés socialistes ont-ils
eu raison de voter la loi d'organisa-
tion de la nation pour le temps de
guerre que M. Paul-Boncour a rap.
portée devant la Chambre ? Non,
diront MM. Bracke et Zyromski
elle comporte de graves mesures
contre la liberté d'action du socis-
lisme en cas de guerre. Non, suren-
chérira le bolchevisant M. Maurin
le socialisme n'a pas à se soucier de
défense nationale. Si. répliqueront
MM. Emile Kahn pi Renaude). cette
loi est imprégnée d'esprit socialiste.
Cependant, on tombera p>>nt-êlra
d'accord pour demander la ronvnca«
tion d'un -conseil national qui étu-
dierait la loi au moment où elle
reviendrait t du Luxembourg au
Palais-Bourbon, sans doulf» modifiée;
ce conseil national déterminerait
alors l'attitude des parlementaires
socialistes devant le nouveau texte.
La position politique du part soc.aûste
Après ces premiers engagements,
viendra la grosse question qui' doit
t'aire le parti socialiste placé entre
les « partis bourgeois o et le bnlche-
visme ?
Voilà un mois que les fédérât fons
départementales examinent le pro-
blème. Les discussions se sont, un
quelque façon, cristallisées sur qua-
tre textes ou motions qui
avaient été adressés aux militants
pour solliciter par avance leurs
suffrages.
Il La motion A, signée par MM.
Paul Faure, Compère-Morel. Lebaa,
André Le Troquer. Longuet, etc.
M. Léon Blum ne l'a pas signée,
mais elle a son agrément. Elle n'ad-
met ni cartel électural avec les partis
démocratiques, ni collaboration par-
lementaire avec eux tout au plus
prévoit-elle des contacts occasion-
nets et dans des cas grave?. P.lle
admet aussi comme possibles d'ox-
ceplionnelles rencontres :ivec le
parti communiste; cependant, elle
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