Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1875-09-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 septembre 1875 09 septembre 1875
Description : 1875/09/09 (Numéro 4640). 1875/09/09 (Numéro 4640).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592672r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2008
DERNIÈRES NOUVELLES
La maréchal de Mac-Mahon arrivera ce
soir à Paris et présidera demain le conseil
des ministres.
Le soir même le président de la Républi-
que retournera dans le Loiret.
On a, dit-on, reçu une première dépêche
de M. Dauzon, notre consul, chargé d'ap-
puyer au nom de la France la démarche
collective entreprise par les autres consuls
des grandes puissances pour la pacification
de l'Herzégovine.
La dépêche de M. Dauzon représenterait
la situation comme améliorée, mais ne don-
nerait pas l'espoir d'une solution immédiate.
Tout dépendrait de l'attitude définitive du
Monténégro et de la Serbie, beaucoup plus
encore que de l'action médiatrice des con-
suis.
Quoique indiquée comm e devant avoir lieu
à Mostar, on ne croit pas que la conférence
entre les chefs herzégoviniens et les consuls
ait lieu sur ce point; les chefs des insurgés
demandent que la conférence ait lieu dans
une ville neutre.
Hier soir sont arrivés à Paris lés pèlerins
belges dont le voyage à Lourdes a été plu-
sieurs fois annoncé.
Les pèlerins portent sur la poitrine les in-
signes aux couleurs nationales de la Bel-
.tique.
parmi les pèlerins belges beaucoup d'Al-
lemands.
Nous pouvons affirmer le contraire, ayant
appris de source authentique que la mani-
festation, organisée d'abord par le comte de
btolberg, a été complètement abandonnée.
Le passage des pèlerins belges à Paris ne
sera donc guère plus remarqué que les nom-
reux pèlerinages qui sillonnent tous les ans
Paray-le-Monial, Lourdes, la Salette, etc.
M. le comte Ûe Stolberg, avisé de haut
lieu de l'inopportunité des pèlerinages alle-
mands, a autant travaillé à désorganiser ces
pèlerinages qulil avait employé d'ardeur à
las organiser.
LES FÊTES DE SAINT-MALO
(Correspondance particulière du Petit Journal.')
Saint-Malo, 6 septembre 1875
Pour ne pas manquer le courrier d'hier,
'ai été obligé de porter ma lettre à la gare,
avant que l'inauguration de la statue ne fût
terminée.- C'est pour cela que je n'ai pas pu
mentionner, parmi les orateurs, M. le duc de
Noaill.es, successeur de Chateaubriand à l'A-
cadémie française. Personne n'a entendu le
discours de ce gentilhomme de lettres, mais
tout le mondera applaudi.
Quand l'enthousiasme public est lancé,
parts qui dominent; la statue du grand écri-
vain, des hurras frénétiques descendaient,
poussés par un peuple de matelots au béret
bleu et de Bretonnes aux longues coiffes
blanches. Ces grappes de Malouins faisaient
le meilleur effet sur les bastions et sur les
créneaux de l'enceinte.
J'ai parlé hier du mât de cocagne obligé.
Je ne reviendrai pas aujourd'hui sur ce ter-
rainglissant, etje passerai sans transition au
splendide banquet offert par la ville de Saint-
Malo à ses nombreux invités.
Inutile de dire que les filets à la Chateau-
briand faisaient partie du menu. C'était indi-
qué. Les huîtres de Cancale, qui la veille
s'épanouissaient sur leur rocher situé à qua-
tre lieues de distance, ont été dégustées en
quantités considérables. Les poulardes du
Mans, les galantines de pigeons truffés à la
gelée ont suivi, et tous ces mets savoureux
et recherchés ont été largement arrosés par
des vins exquis.
Au dessert, on nous a servi desmonuments
de pâtisserie monuments est le mot, car ces
diverses pièces montées représentaient le
château de Combourg, où naquit l'auteur
d Atala, et le Grand-Bé,oùil repose sous une
pierre de granit. Personne ne s'attendait à
le mouton c'est lui qui, se disant envoyé
par la famille de la folle, est allé la chercher
à Rebay et l'a amenée dans cette maison.
-Commentsefait-ilq ue,sachanttoutcela,
vous n ayez pas livré déjà ce misérable à la
justice ?
A quoi cela m'aurait-il servi? D'ailleurs,
te ne suis pas un homme de la rousse c'est
h la justice à le chercher.
La marquise comprit que son ïnter'locu*
leur avait sa morale à lui et ne jugea pas à
propos de discuter sur l'étrangeté de ses
principes.
Maintenant, madame la marquise, re-
prit-il, vous voilà renseignée, je n'ai pas au-
tre chose à vous dire, ma mission est rem-
plie le reste vous regarde. Cependant, ajou-
ta-t-il en appuyant sur les mots, si vous aviez.
besoin de moi.
Mme de Presle tressaillit. Elle ne pouvait
se méprendre sur l'intention des paroles de
l'inconnu. Elle réfléchit avant de répondre,
car elle hésitait à accepter les services de cet
nomme Mais, sans lui, comment s'y pren-
Élle ne voulait pas s'adresser à la justice,
l \Z avait pour cela d'excellentes raisons
aiors n lui fallait.recourir à un enlèvement
ar la force. Cest ce que cet homme, qui
était devant elle, venait de lui dire, et il
b offrait pour l'exécution. Où trouverait-elle
hn agent mieug disposé? Le connaîtra-elle
Davantage? Serait-il plus honnête? J
manger, pour couronner un bon repas, une
tourelle ou un morceau de donjon, ni à ar-
roser d'un verre de marsalla ou de sillery un
fragment de rocher aux amandes: il a bien
fallu passer par là.
Cinq toasts ont été prononcés. M. de la
Chesnaye, maire de Saint-Malo, a porté la
santé du duc de Magenta, président de la
République.
M. de Bachasson, un des promoteurs les
plus actifs de l'œuvf de la statue de Cha-
teaubriand. a bu aux différents invités, à
l'armée, à la magistrature, à la marine, à là
presse, etc. M. Caro, membre de l'Académie
française, a fait un véritable discours dans
lequel il a dit, entre autres jolies choses,
que, de même que l'îlot du Grand Bé s'éle-
vait au-dessus des flots, bravant les orages et
défiant la tempête, de même la réputation
de Chateaubriand planait au-dessus des
partis et survivait aux attaques de toute sorte
dont sa personnalité avait été l'objet. Magni-
fique image, mais pas nouvelle, car je l'ai
retrouvée dans le discours que l'illustre
Ampère prononça en 1848 sur la tombe de
son ami, l'auteur du Génie du Christianisme.
Après M. Garo, M. Sauzet a porté la pa-
folle. L'ancien président de la Chambre des
députés a été un peu prolixe. Il arrivait trop
tard dans un monde trop gai. Il n'en est pas
moins vrai que l'honorable orateur, délégué
par l'Académie des belles-lettres de Lyon, a
trouvé au fond de son cœur de nobles et de
généreux accents pour célébrer la mémoire
de Chateaubriand, dont il a eu l'honneur
d'être l'ami.
Il ne devait pas être porté d'autres toasts
mais, au dernier moment, on a annoncé que
M'. Desjardins, recteur de l'Académie de
Lille et envoyé par.M-. le ministre de l'ins-
truction publique, dirait aussi son mot « of-
ficiel ». M. de Chateaubriand a répondu à
tous ces orateurs avec un rare bonheur d'ex-
pressions. Il a terminé son remarquable dis-
cours en buvant à la ville de Saint-Malo, qui
s'était si bien souvenue de son glorieux en-
fant.
Le banquet a été fini à dix heures et de-
mie. Il a eu lieu dans une splendide salle de
l'hôtel de ville, qui avait été décorée pour la
circonstance par un dessinateur du Journal
illustré, M. Charles Guernier. Puis, on a tiré
sur le port un superbe feu d'artifice.
J'avais eu le plaisir d'être placé, pendant
le festin municipal, à côté de M. Le Terrier,
un des constructeurs de navires les plus con-
nus de la ville de Saint-Malo. M. Le Terrier
est un des lecteurs assidus du Petit Journal,
et il a bien voulu faire à son représentant
les honneurs de la cité Malouine. Aussi, dès
le lendemain, je partais pour la pleine mer
à bord du Bonhomme, un joli cutter apparte-
nant à mon bienveillant amphitryon.
Nous sommes allés visiter, avec le patron
de cet élégant petit navire, Dinard, char-
mant petit village situé à deux kilomètres
de Saint-Malo, et qui obtient un grand suc-
cès auprès des baigneurs de distmction. De-
puis que le duc Deeazes, le duc d'Audiflret-
Pasquier et le duc de Noailles se sont instal-
lés dans ce ravissant cottage, on ne l'appelle
plus que le grand-duché de Dinard.
De là, nous nous sommes dirigés vers l'île
de Cézembre que nous avons abordée, pen-
dant que les matelots chantaient, en s'accom-
pagnant des avirons
C'est bâbord qui gagne, qui gagne,
C'est bâbord qui gagne tribord!
Cette poésie maritime n'est pas faite pour
faire oublier la fameuse romance de Cha-
teaubriand.
Combien j'ai douce souvenance
Du joli lieu de la naissance, etce
Mais les idées ne font pas toujours le
bonheur de ceux qui les ont, et cette chan-
son naïve, scandée par le bruit des rames,
fait un eliet curieux et étrange.
L'île de Cézembre est habitée par un gar-
dien de batteries, sa femme et une tribu de
lapins qui y vivent à l'état sauvage. Il y a,
sur le sommet, une petite chapelle dans' la-
quelle se trouventun tronc et un autel.L'au-
tel est consacré à saint Brachon le tronc est
destiné à recevoir une pièce de dix centimes
de la main de toutes les jeunes filles qui
Allons, se dit-elle, ce que je veux faire
est une bonne action; il importe peu que je
me serve de tels ou tels individus, et puisque
celui-là est sous ma main, employons-le.
Donc, reprit-elle tout haut, si j'avais be-
soin de vous, vous seriez prêt à me servir?
Entièrement à vos ordres, madame la
marquise.
Et vous vous chargeriez d'enlever la
folle à son gardien?
Oui, mais pas seul il faut être au
moins trois pour réussir.
Vous trouveriez les deux hommes né-
cessaires ?
Ce n'est pas une difficulté.
Eh bien j'accepte vos services. Quel
jour aura lieu l'exécution ?
Dans trois jours je serai prêt.
-Alors c'est dans trois jours qu'il faut
A moins d'un retard imprévu.
C'est juste, il faut tout prévoir; mais
comment serai-je instruite de ce que vous
ferez ?
Recevez-vous exactement toutes les let-
tres qui vous sont adressées?
Oui.
écrirai pour vous faire connaître le jour et
l'heure de l'action.
C'est cela.
-Vous la, conduirez,? jfluimura la »<»»•'
veulent se marier dans l'année. Ça ne dé-
semplit pas.
J'ai vu une damè, aux allures coquettes, à
la toilette provoquante, qui a demandé au
gardien si elle ne pourrait pas retirer du
tronc les dix centimes qu'elle y avait dépo-
sés le matin. Elle avait réfléchi, disait-elle.
Et maintenant, si je voulais peindre le
spectacle qui s'offre à nos yeux éblouis du
haut de ce rocher perdu dans les flots bleus,
il me faudrait les pinceaux éloquents de
Corot, ou la plume étincelante de Gautier.
On ne décrit pas l'émotion qu'on éprouve à
la vue de tant de splendeurs. On s'arrête
fasciné par toutes les beautés radieuses que
la nature a prodiguées à ce coin de terre, et
si l'on sort de cette contemplation, ce n'est
que lorsque le regard apercoit, triste et soli-
taire, la tombe de Chateaubriand. Un sépul-
cre dans un paradis. v. n.
PETITES NOUVELLES
Le préfet de la Seine vient de faire afficher à
nouveau les instructions du conseil de salubrité, sur
les secours à donner aux noyés et asphyxiés.
On voit, en ce moment, sur plusieurs boule-
vards et promenades de Paris, des marronniers en
fleurs.
On a placé hier, à 2 h., sur le monument de
Chateaubriand, qui se trouve à l'Institut, une
immense couronne de lauriers.
-Versements à la caisse d'épargne de Paris, du
31 août au 6 septembre, de 5,678 déposants, dont
866 nouveaux, 401,617fr. Remboursements à 1,205
déposants, dont 494 soldés, 244,930 fr. 04 c.
Les examens pour le brevet de capacité et le
diplôme d'études de l'enseignement secondaire
spécial auront lieu à la Sorbonne, le jeudi 28 oc-
tobre 1875, à 7 h. 1/4. Inscriptions, du 11 au 21
octobre.
Les examens du baccalauréat ès sciences pour
les engagés volontaires d'un an commenceront le
lundi 25 octobre, à 7 h. 1/4; pour les autres can-
didats, le mercredi 3 novembre, à 7 h. 1/4. Ins-
criptions du 11 au 21 octobre.
Les cours de la Faculté de médecine, pourle
premier semestre de l'année scolaire
commenceront le mardi 3 novembre.
Le général de division d'infanterie de marine
Reboul a quitté Paris dimanche, se rendant en Co-
chinchine, où il doit passer l'inspection générale
des troupes de notre colonie.
On annonce comme certain le prochain ma-
riage de M. Jules Ferry. L'ancien membre du gou-
vernement de la Défense nationale épouse une de-
moiselle Kestner.
-On annonce la mort, à Vernon, de M. Briet,
l'inventeur de l'appareil connu dans le public sous
le nom de siphon, et à l'aide duquel les eaux ga-
zeuses sont si faciles à employer.
-C'est par erreur que l'on a annoncé des fêtes
à Falaise pour le 29 courant. Ces fêtes auront lieu
les 18, 19 et 20 septembre.
Rome, 6 septembre. Le consistoire, qui ne
devait avoir lieu que le 27 septembre, se réunira le
17 ou le 20.
On mande de Pesth que l'abattoir de la ville
a brûlé dans la nuit d'avant-hier.
La ville de Kalocza, en Hongrie, a été dévas-
tée par un terrible incendie dans la nuit du 30 au
31 août.
CHRONIQUE DU BIEN
M. Daniel, Alsacien ayant opté pour la
France, ouvrier vernisseur, passage Feuillet
chez M. Besnard, perdait dimanche matin
son porte-monnaie contenant 85 francs, mon-
tant de sa quinzaine; ne vivant que du pro-
duit de son travail, il était on ne peut plus
alarmé de cette perte.
Fort heureusement le porte-monnaie était
tombé entre les mains de M. Martin, fabri-
cant de pianos, demeurant également pas-
sage Feuillet, n° 8 (rue des Ecluses-Saint-
Martin). Il s'empressa de le remettre à son
propriétaire, dont il ne voulut, bien en-
tendu, accepter aucune récompense.
M. Martin est du reste réputé un très hon-
nête homme il s'est empressé de dire qu'il
n'avait fait que son devoir, et qu'il était très
heureux de donner satisfaction à une per-
sonne digne d'intérêt comme M. Daniel, qui
quise. Non, se reprit-elle, vous me la re-
mettrez.
Où? Madame la marquise, je pense, ne
veut point prendre part à l'expédition ?
L'h'eure n'étant pas fixée, cela m'embar-
rasse un peu. Il est préférable, je crois, que
vous m'indiquiez vous-même, en m'écrivant,
l'endroit où je devrai me trouver.
C'est entendu, madame la marquise*
Il vous reste à me dire, maintenant, à
quel prix vous estimez vos services.
Je m'en.rapporte à la générosité de Mme
la marquise.
Non, je ne l'entends pas ainsi, fixez la
somme.
Cela vaut bien mille francs, madame.
Pour vous et les deux hommes qui vous
aideront ?
Oui.
•– Eh bien je trouve que vous ne me de-
mandez pas assez; en échange de la folle, je
vous donnerai deux mille francs vous ferez
le, partage de cette somme comme vous l'en-
tendrez.
Le visage du pauvre diable devint rayon-
nant. Il avait quelque difficulté à compren-
dre qu'un travail honnête pût rapporter au-
tant d'argent.
Voilà une marquise qui ferait aimer la
vertu, pensa-t-il.
Il se découvrit en disant
Madame la marquise peut compter sur
mon zèle à la servir et sur ma discrétion.
surtout, preniez bien vog précaution
par suite de la guerre a éprouvé de grands
revers de fortune.
Hier soir, un cheval attelé à une voiture
bourgeoise qui stationnait avenue de Wa-
gram, effrayé par une personne qui passait
a côté de lui, est parti au grand galop.
Arrivé en face du no 15, le gardien Foltz
s'est élancé à la tête du cheval; mais, ayant
manqué la bride et n'ayant pu saisir qu'un
des brancards, il a été traîné environ quinze
mètres, puis renversé sur la voie publique.
Dans sa chute,il s'est fortement contusionné
le genou droit ainsi que la main son pan-
talon a été déchiré au genou,
Le cheval a été arrêté rue de Tilsit par le
sieur Chatoux ( Emmanuel), porteur aux
Halles.
Il n'y a pas du d'autre accident à déplorer,
LA CULTURE DU TABAC EN FRANCE
(Suite)
A côté des prix d'achat des tabacs indigè-
nes, il est bon de placer ceux des produits
étrangers acquis par la Régie.
Notre auteur recourt aux chigres donnés
par la statistique en l'année 1869.
Cette année-là, les quantités de tabacs in-
digènes reçues et donnant lieu à paiement, y
compris les tabacs d'Algérie, dont la pis-
portion est assez considérable, ont été
de 20,532,609 kilogrammes.
La Régie les a payés 16,140,573 fr. 30 c.
De cette somme sont défalqués les frais
pour essais de culture que la Régie cumule
d'ordinaire avec la valeur des tabacs payés
aux planteurs. Il en résulte que le prix
moyen général, sur l'ensemble des quanti-
tés, s'élève à un peu plus de 78 cent. le kilo-
gramme mais ce taux n'est plus que de 77
centimes et quelques fractions, si l'on tient
compte des bottes rejetées par l'expertise et
détruites.
Durant cette même année, les tabacs exoti-
ques achetés au commerce et par les consuls
s'élèvent au poids de 10,896,330 kilogr.,
Pour lesquels il a été payé fr.
Le taux moyen général dés prix d'achat
pour les tabacs d'importation étrangère est
donc de 1 fr. 60 c. le kîlogr.
Voilà les chiffres 1.. 77 dentimes le kilog.
à nos planteurs, lfr. 60lekilog. auxétrangers!
Vainement la régie objectera la valeur
prétendue supérieuredesproduits étrangers.
Cette supériorité n'est qu'un préjugé. Le ta-
bac étranger n'est pas supérieur au nôtre, à
part celui de la Havane, dont lesteuilles sont
indispensables pour la couverture des ciga-
res de luxe. Et est à peinesi la régie achète
2 à 300,000 kilog. de Havane.
Loin d'être supérieur, le tabac étranger
estinférieur le plus souvent. En effet, depuis
que les manoques étrangères sont employées
ensi grandesquantitésdansla fabricationdes
cigares vendus par la régie, ceux-ci, c'est
chose notoire, ont perdu de leur qualité.
Au reste, notre pays, surtout depuis la
conquête de l'Algérie, avec ses nombreuses
variétés de sol et de climat, où se trouvent
tous les degrés de température, depuis les
départements du Nord jusqu'aux frontières
du Sahara, est susceptible de produiretoutes
les qualités pour suffire surabondamment à
l'approvisionnement de la consommation
intérieure, sans être obligé d'avoir recours
aux tabacs de Salonique, de Pesth, d'Ams-
terdam, de Brême, et autres encore.
Dès lors, au lieu de payer aux autres na-
tions les sommes énormes que nécessitent
les achats de la régie, il serait d'une admi-
nistration sage et vraiment patriotique de
tendre surtout au développement et au per-
fectionnement de la culture indigène par
des prix rémunérateurs, et en accordant une
plus grande liberté qui donnât de l'essor à
l'industrie nationale.
Dans ces conditions, la régie, au lieu d'é-
toufler le progrès, s'en ferait au contraire la
protectrice; elle augmenterait les revenus
du Trésor et contribuerait pour sa part à la
prospérité du pays, surtout si, au lieu de
restreindre la production, elle se mettait ré-
solûment à la tête de l'exportation de nos
produits, dont400.000 kilog. à peine, quel-
pour ne pas échouer dans votre entreprise.
Madame la marquise peut être tran-
quille, je réussirai. Seulement, je n'ai pas
un sou sur moi. Si madame la marquise
pouvait me donner un petit à-compte.
Sans argent, il'est difficile de faire quelque
chose.
Combien vous faut-il ?
Je crois qu'avec deux ou trois louis.
La marquise ouvrit son porte-monnaie.
Je ne suis pas sortie avec beaucoup
d'argent, dit-elle.
Et, sans compter, elle versa le contenu du
porte-monnaie dans la main du quidam.
Il y avait en tout une centaine de irancs.
La marquise rejoignit sa femme de cham.-
bre et elles se dirigèrent rapidement du côté
de la gare.
L'homme disparaissait du côté opposé en
se jetant dans un.chemin creux.
Emile RIÇHEBOURG4
fa suite cl demain)}
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Martyrs. Trois salles de douches. Eau de
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pT le traitement desafiectionsrh umatismales.
JARDIN D'ACCLIMATATION (bois de Boulogne).-
Entrée Semaine, 1 fr. Dimanche, 0,50 cent.
La maréchal de Mac-Mahon arrivera ce
soir à Paris et présidera demain le conseil
des ministres.
Le soir même le président de la Républi-
que retournera dans le Loiret.
On a, dit-on, reçu une première dépêche
de M. Dauzon, notre consul, chargé d'ap-
puyer au nom de la France la démarche
collective entreprise par les autres consuls
des grandes puissances pour la pacification
de l'Herzégovine.
La dépêche de M. Dauzon représenterait
la situation comme améliorée, mais ne don-
nerait pas l'espoir d'une solution immédiate.
Tout dépendrait de l'attitude définitive du
Monténégro et de la Serbie, beaucoup plus
encore que de l'action médiatrice des con-
suis.
Quoique indiquée comm e devant avoir lieu
à Mostar, on ne croit pas que la conférence
entre les chefs herzégoviniens et les consuls
ait lieu sur ce point; les chefs des insurgés
demandent que la conférence ait lieu dans
une ville neutre.
Hier soir sont arrivés à Paris lés pèlerins
belges dont le voyage à Lourdes a été plu-
sieurs fois annoncé.
Les pèlerins portent sur la poitrine les in-
signes aux couleurs nationales de la Bel-
.tique.
parmi les pèlerins belges beaucoup d'Al-
lemands.
Nous pouvons affirmer le contraire, ayant
appris de source authentique que la mani-
festation, organisée d'abord par le comte de
btolberg, a été complètement abandonnée.
Le passage des pèlerins belges à Paris ne
sera donc guère plus remarqué que les nom-
reux pèlerinages qui sillonnent tous les ans
Paray-le-Monial, Lourdes, la Salette, etc.
M. le comte Ûe Stolberg, avisé de haut
lieu de l'inopportunité des pèlerinages alle-
mands, a autant travaillé à désorganiser ces
pèlerinages qulil avait employé d'ardeur à
las organiser.
LES FÊTES DE SAINT-MALO
(Correspondance particulière du Petit Journal.')
Saint-Malo, 6 septembre 1875
Pour ne pas manquer le courrier d'hier,
'ai été obligé de porter ma lettre à la gare,
avant que l'inauguration de la statue ne fût
terminée.- C'est pour cela que je n'ai pas pu
mentionner, parmi les orateurs, M. le duc de
Noaill.es, successeur de Chateaubriand à l'A-
cadémie française. Personne n'a entendu le
discours de ce gentilhomme de lettres, mais
tout le mondera applaudi.
Quand l'enthousiasme public est lancé,
parts qui dominent; la statue du grand écri-
vain, des hurras frénétiques descendaient,
poussés par un peuple de matelots au béret
bleu et de Bretonnes aux longues coiffes
blanches. Ces grappes de Malouins faisaient
le meilleur effet sur les bastions et sur les
créneaux de l'enceinte.
J'ai parlé hier du mât de cocagne obligé.
Je ne reviendrai pas aujourd'hui sur ce ter-
rainglissant, etje passerai sans transition au
splendide banquet offert par la ville de Saint-
Malo à ses nombreux invités.
Inutile de dire que les filets à la Chateau-
briand faisaient partie du menu. C'était indi-
qué. Les huîtres de Cancale, qui la veille
s'épanouissaient sur leur rocher situé à qua-
tre lieues de distance, ont été dégustées en
quantités considérables. Les poulardes du
Mans, les galantines de pigeons truffés à la
gelée ont suivi, et tous ces mets savoureux
et recherchés ont été largement arrosés par
des vins exquis.
Au dessert, on nous a servi desmonuments
de pâtisserie monuments est le mot, car ces
diverses pièces montées représentaient le
château de Combourg, où naquit l'auteur
d Atala, et le Grand-Bé,oùil repose sous une
pierre de granit. Personne ne s'attendait à
le mouton c'est lui qui, se disant envoyé
par la famille de la folle, est allé la chercher
à Rebay et l'a amenée dans cette maison.
-Commentsefait-ilq ue,sachanttoutcela,
vous n ayez pas livré déjà ce misérable à la
justice ?
A quoi cela m'aurait-il servi? D'ailleurs,
te ne suis pas un homme de la rousse c'est
h la justice à le chercher.
La marquise comprit que son ïnter'locu*
leur avait sa morale à lui et ne jugea pas à
propos de discuter sur l'étrangeté de ses
principes.
Maintenant, madame la marquise, re-
prit-il, vous voilà renseignée, je n'ai pas au-
tre chose à vous dire, ma mission est rem-
plie le reste vous regarde. Cependant, ajou-
ta-t-il en appuyant sur les mots, si vous aviez.
besoin de moi.
Mme de Presle tressaillit. Elle ne pouvait
se méprendre sur l'intention des paroles de
l'inconnu. Elle réfléchit avant de répondre,
car elle hésitait à accepter les services de cet
nomme Mais, sans lui, comment s'y pren-
Élle ne voulait pas s'adresser à la justice,
l \Z avait pour cela d'excellentes raisons
aiors n lui fallait.recourir à un enlèvement
ar la force. Cest ce que cet homme, qui
était devant elle, venait de lui dire, et il
b offrait pour l'exécution. Où trouverait-elle
hn agent mieug disposé? Le connaîtra-elle
Davantage? Serait-il plus honnête? J
manger, pour couronner un bon repas, une
tourelle ou un morceau de donjon, ni à ar-
roser d'un verre de marsalla ou de sillery un
fragment de rocher aux amandes: il a bien
fallu passer par là.
Cinq toasts ont été prononcés. M. de la
Chesnaye, maire de Saint-Malo, a porté la
santé du duc de Magenta, président de la
République.
M. de Bachasson, un des promoteurs les
plus actifs de l'œuvf de la statue de Cha-
teaubriand. a bu aux différents invités, à
l'armée, à la magistrature, à la marine, à là
presse, etc. M. Caro, membre de l'Académie
française, a fait un véritable discours dans
lequel il a dit, entre autres jolies choses,
que, de même que l'îlot du Grand Bé s'éle-
vait au-dessus des flots, bravant les orages et
défiant la tempête, de même la réputation
de Chateaubriand planait au-dessus des
partis et survivait aux attaques de toute sorte
dont sa personnalité avait été l'objet. Magni-
fique image, mais pas nouvelle, car je l'ai
retrouvée dans le discours que l'illustre
Ampère prononça en 1848 sur la tombe de
son ami, l'auteur du Génie du Christianisme.
Après M. Garo, M. Sauzet a porté la pa-
folle. L'ancien président de la Chambre des
députés a été un peu prolixe. Il arrivait trop
tard dans un monde trop gai. Il n'en est pas
moins vrai que l'honorable orateur, délégué
par l'Académie des belles-lettres de Lyon, a
trouvé au fond de son cœur de nobles et de
généreux accents pour célébrer la mémoire
de Chateaubriand, dont il a eu l'honneur
d'être l'ami.
Il ne devait pas être porté d'autres toasts
mais, au dernier moment, on a annoncé que
M'. Desjardins, recteur de l'Académie de
Lille et envoyé par.M-. le ministre de l'ins-
truction publique, dirait aussi son mot « of-
ficiel ». M. de Chateaubriand a répondu à
tous ces orateurs avec un rare bonheur d'ex-
pressions. Il a terminé son remarquable dis-
cours en buvant à la ville de Saint-Malo, qui
s'était si bien souvenue de son glorieux en-
fant.
Le banquet a été fini à dix heures et de-
mie. Il a eu lieu dans une splendide salle de
l'hôtel de ville, qui avait été décorée pour la
circonstance par un dessinateur du Journal
illustré, M. Charles Guernier. Puis, on a tiré
sur le port un superbe feu d'artifice.
J'avais eu le plaisir d'être placé, pendant
le festin municipal, à côté de M. Le Terrier,
un des constructeurs de navires les plus con-
nus de la ville de Saint-Malo. M. Le Terrier
est un des lecteurs assidus du Petit Journal,
et il a bien voulu faire à son représentant
les honneurs de la cité Malouine. Aussi, dès
le lendemain, je partais pour la pleine mer
à bord du Bonhomme, un joli cutter apparte-
nant à mon bienveillant amphitryon.
Nous sommes allés visiter, avec le patron
de cet élégant petit navire, Dinard, char-
mant petit village situé à deux kilomètres
de Saint-Malo, et qui obtient un grand suc-
cès auprès des baigneurs de distmction. De-
puis que le duc Deeazes, le duc d'Audiflret-
Pasquier et le duc de Noailles se sont instal-
lés dans ce ravissant cottage, on ne l'appelle
plus que le grand-duché de Dinard.
De là, nous nous sommes dirigés vers l'île
de Cézembre que nous avons abordée, pen-
dant que les matelots chantaient, en s'accom-
pagnant des avirons
C'est bâbord qui gagne, qui gagne,
C'est bâbord qui gagne tribord!
Cette poésie maritime n'est pas faite pour
faire oublier la fameuse romance de Cha-
teaubriand.
Combien j'ai douce souvenance
Du joli lieu de la naissance, etce
Mais les idées ne font pas toujours le
bonheur de ceux qui les ont, et cette chan-
son naïve, scandée par le bruit des rames,
fait un eliet curieux et étrange.
L'île de Cézembre est habitée par un gar-
dien de batteries, sa femme et une tribu de
lapins qui y vivent à l'état sauvage. Il y a,
sur le sommet, une petite chapelle dans' la-
quelle se trouventun tronc et un autel.L'au-
tel est consacré à saint Brachon le tronc est
destiné à recevoir une pièce de dix centimes
de la main de toutes les jeunes filles qui
Allons, se dit-elle, ce que je veux faire
est une bonne action; il importe peu que je
me serve de tels ou tels individus, et puisque
celui-là est sous ma main, employons-le.
Donc, reprit-elle tout haut, si j'avais be-
soin de vous, vous seriez prêt à me servir?
Entièrement à vos ordres, madame la
marquise.
Et vous vous chargeriez d'enlever la
folle à son gardien?
Oui, mais pas seul il faut être au
moins trois pour réussir.
Vous trouveriez les deux hommes né-
cessaires ?
Ce n'est pas une difficulté.
Eh bien j'accepte vos services. Quel
jour aura lieu l'exécution ?
Dans trois jours je serai prêt.
-Alors c'est dans trois jours qu'il faut
A moins d'un retard imprévu.
C'est juste, il faut tout prévoir; mais
comment serai-je instruite de ce que vous
ferez ?
Recevez-vous exactement toutes les let-
tres qui vous sont adressées?
Oui.
écrirai pour vous faire connaître le jour et
l'heure de l'action.
C'est cela.
-Vous la, conduirez,? jfluimura la »<»»•'
veulent se marier dans l'année. Ça ne dé-
semplit pas.
J'ai vu une damè, aux allures coquettes, à
la toilette provoquante, qui a demandé au
gardien si elle ne pourrait pas retirer du
tronc les dix centimes qu'elle y avait dépo-
sés le matin. Elle avait réfléchi, disait-elle.
Et maintenant, si je voulais peindre le
spectacle qui s'offre à nos yeux éblouis du
haut de ce rocher perdu dans les flots bleus,
il me faudrait les pinceaux éloquents de
Corot, ou la plume étincelante de Gautier.
On ne décrit pas l'émotion qu'on éprouve à
la vue de tant de splendeurs. On s'arrête
fasciné par toutes les beautés radieuses que
la nature a prodiguées à ce coin de terre, et
si l'on sort de cette contemplation, ce n'est
que lorsque le regard apercoit, triste et soli-
taire, la tombe de Chateaubriand. Un sépul-
cre dans un paradis. v. n.
PETITES NOUVELLES
Le préfet de la Seine vient de faire afficher à
nouveau les instructions du conseil de salubrité, sur
les secours à donner aux noyés et asphyxiés.
On voit, en ce moment, sur plusieurs boule-
vards et promenades de Paris, des marronniers en
fleurs.
On a placé hier, à 2 h., sur le monument de
Chateaubriand, qui se trouve à l'Institut, une
immense couronne de lauriers.
-Versements à la caisse d'épargne de Paris, du
31 août au 6 septembre, de 5,678 déposants, dont
866 nouveaux, 401,617fr. Remboursements à 1,205
déposants, dont 494 soldés, 244,930 fr. 04 c.
Les examens pour le brevet de capacité et le
diplôme d'études de l'enseignement secondaire
spécial auront lieu à la Sorbonne, le jeudi 28 oc-
tobre 1875, à 7 h. 1/4. Inscriptions, du 11 au 21
octobre.
Les examens du baccalauréat ès sciences pour
les engagés volontaires d'un an commenceront le
lundi 25 octobre, à 7 h. 1/4; pour les autres can-
didats, le mercredi 3 novembre, à 7 h. 1/4. Ins-
criptions du 11 au 21 octobre.
Les cours de la Faculté de médecine, pourle
premier semestre de l'année scolaire
commenceront le mardi 3 novembre.
Le général de division d'infanterie de marine
Reboul a quitté Paris dimanche, se rendant en Co-
chinchine, où il doit passer l'inspection générale
des troupes de notre colonie.
On annonce comme certain le prochain ma-
riage de M. Jules Ferry. L'ancien membre du gou-
vernement de la Défense nationale épouse une de-
moiselle Kestner.
-On annonce la mort, à Vernon, de M. Briet,
l'inventeur de l'appareil connu dans le public sous
le nom de siphon, et à l'aide duquel les eaux ga-
zeuses sont si faciles à employer.
-C'est par erreur que l'on a annoncé des fêtes
à Falaise pour le 29 courant. Ces fêtes auront lieu
les 18, 19 et 20 septembre.
Rome, 6 septembre. Le consistoire, qui ne
devait avoir lieu que le 27 septembre, se réunira le
17 ou le 20.
On mande de Pesth que l'abattoir de la ville
a brûlé dans la nuit d'avant-hier.
La ville de Kalocza, en Hongrie, a été dévas-
tée par un terrible incendie dans la nuit du 30 au
31 août.
CHRONIQUE DU BIEN
M. Daniel, Alsacien ayant opté pour la
France, ouvrier vernisseur, passage Feuillet
chez M. Besnard, perdait dimanche matin
son porte-monnaie contenant 85 francs, mon-
tant de sa quinzaine; ne vivant que du pro-
duit de son travail, il était on ne peut plus
alarmé de cette perte.
Fort heureusement le porte-monnaie était
tombé entre les mains de M. Martin, fabri-
cant de pianos, demeurant également pas-
sage Feuillet, n° 8 (rue des Ecluses-Saint-
Martin). Il s'empressa de le remettre à son
propriétaire, dont il ne voulut, bien en-
tendu, accepter aucune récompense.
M. Martin est du reste réputé un très hon-
nête homme il s'est empressé de dire qu'il
n'avait fait que son devoir, et qu'il était très
heureux de donner satisfaction à une per-
sonne digne d'intérêt comme M. Daniel, qui
quise. Non, se reprit-elle, vous me la re-
mettrez.
Où? Madame la marquise, je pense, ne
veut point prendre part à l'expédition ?
L'h'eure n'étant pas fixée, cela m'embar-
rasse un peu. Il est préférable, je crois, que
vous m'indiquiez vous-même, en m'écrivant,
l'endroit où je devrai me trouver.
C'est entendu, madame la marquise*
Il vous reste à me dire, maintenant, à
quel prix vous estimez vos services.
Je m'en.rapporte à la générosité de Mme
la marquise.
Non, je ne l'entends pas ainsi, fixez la
somme.
Cela vaut bien mille francs, madame.
Pour vous et les deux hommes qui vous
aideront ?
Oui.
•– Eh bien je trouve que vous ne me de-
mandez pas assez; en échange de la folle, je
vous donnerai deux mille francs vous ferez
le, partage de cette somme comme vous l'en-
tendrez.
Le visage du pauvre diable devint rayon-
nant. Il avait quelque difficulté à compren-
dre qu'un travail honnête pût rapporter au-
tant d'argent.
Voilà une marquise qui ferait aimer la
vertu, pensa-t-il.
Il se découvrit en disant
Madame la marquise peut compter sur
mon zèle à la servir et sur ma discrétion.
surtout, preniez bien vog précaution
par suite de la guerre a éprouvé de grands
revers de fortune.
Hier soir, un cheval attelé à une voiture
bourgeoise qui stationnait avenue de Wa-
gram, effrayé par une personne qui passait
a côté de lui, est parti au grand galop.
Arrivé en face du no 15, le gardien Foltz
s'est élancé à la tête du cheval; mais, ayant
manqué la bride et n'ayant pu saisir qu'un
des brancards, il a été traîné environ quinze
mètres, puis renversé sur la voie publique.
Dans sa chute,il s'est fortement contusionné
le genou droit ainsi que la main son pan-
talon a été déchiré au genou,
Le cheval a été arrêté rue de Tilsit par le
sieur Chatoux ( Emmanuel), porteur aux
Halles.
Il n'y a pas du d'autre accident à déplorer,
LA CULTURE DU TABAC EN FRANCE
(Suite)
A côté des prix d'achat des tabacs indigè-
nes, il est bon de placer ceux des produits
étrangers acquis par la Régie.
Notre auteur recourt aux chigres donnés
par la statistique en l'année 1869.
Cette année-là, les quantités de tabacs in-
digènes reçues et donnant lieu à paiement, y
compris les tabacs d'Algérie, dont la pis-
portion est assez considérable, ont été
de 20,532,609 kilogrammes.
La Régie les a payés 16,140,573 fr. 30 c.
De cette somme sont défalqués les frais
pour essais de culture que la Régie cumule
d'ordinaire avec la valeur des tabacs payés
aux planteurs. Il en résulte que le prix
moyen général, sur l'ensemble des quanti-
tés, s'élève à un peu plus de 78 cent. le kilo-
gramme mais ce taux n'est plus que de 77
centimes et quelques fractions, si l'on tient
compte des bottes rejetées par l'expertise et
détruites.
Durant cette même année, les tabacs exoti-
ques achetés au commerce et par les consuls
s'élèvent au poids de 10,896,330 kilogr.,
Pour lesquels il a été payé fr.
Le taux moyen général dés prix d'achat
pour les tabacs d'importation étrangère est
donc de 1 fr. 60 c. le kîlogr.
Voilà les chiffres 1.. 77 dentimes le kilog.
à nos planteurs, lfr. 60lekilog. auxétrangers!
Vainement la régie objectera la valeur
prétendue supérieuredesproduits étrangers.
Cette supériorité n'est qu'un préjugé. Le ta-
bac étranger n'est pas supérieur au nôtre, à
part celui de la Havane, dont lesteuilles sont
indispensables pour la couverture des ciga-
res de luxe. Et est à peinesi la régie achète
2 à 300,000 kilog. de Havane.
Loin d'être supérieur, le tabac étranger
estinférieur le plus souvent. En effet, depuis
que les manoques étrangères sont employées
ensi grandesquantitésdansla fabricationdes
cigares vendus par la régie, ceux-ci, c'est
chose notoire, ont perdu de leur qualité.
Au reste, notre pays, surtout depuis la
conquête de l'Algérie, avec ses nombreuses
variétés de sol et de climat, où se trouvent
tous les degrés de température, depuis les
départements du Nord jusqu'aux frontières
du Sahara, est susceptible de produiretoutes
les qualités pour suffire surabondamment à
l'approvisionnement de la consommation
intérieure, sans être obligé d'avoir recours
aux tabacs de Salonique, de Pesth, d'Ams-
terdam, de Brême, et autres encore.
Dès lors, au lieu de payer aux autres na-
tions les sommes énormes que nécessitent
les achats de la régie, il serait d'une admi-
nistration sage et vraiment patriotique de
tendre surtout au développement et au per-
fectionnement de la culture indigène par
des prix rémunérateurs, et en accordant une
plus grande liberté qui donnât de l'essor à
l'industrie nationale.
Dans ces conditions, la régie, au lieu d'é-
toufler le progrès, s'en ferait au contraire la
protectrice; elle augmenterait les revenus
du Trésor et contribuerait pour sa part à la
prospérité du pays, surtout si, au lieu de
restreindre la production, elle se mettait ré-
solûment à la tête de l'exportation de nos
produits, dont400.000 kilog. à peine, quel-
pour ne pas échouer dans votre entreprise.
Madame la marquise peut être tran-
quille, je réussirai. Seulement, je n'ai pas
un sou sur moi. Si madame la marquise
pouvait me donner un petit à-compte.
Sans argent, il'est difficile de faire quelque
chose.
Combien vous faut-il ?
Je crois qu'avec deux ou trois louis.
La marquise ouvrit son porte-monnaie.
Je ne suis pas sortie avec beaucoup
d'argent, dit-elle.
Et, sans compter, elle versa le contenu du
porte-monnaie dans la main du quidam.
Il y avait en tout une centaine de irancs.
La marquise rejoignit sa femme de cham.-
bre et elles se dirigèrent rapidement du côté
de la gare.
L'homme disparaissait du côté opposé en
se jetant dans un.chemin creux.
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