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Titre : Le Petit journal

Auteur : Parti social français. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)

Date d'édition : 1867-12-13

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 13 décembre 1867

Description : 1867/12/13 (Numéro 1776).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG64

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k589858n

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/07/2008

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Bureaux RichelieM,

JEUDI 12. DÉCEMBRE 1867

LA CHANSON BË MÀLBROUGE

tin nouveau spectacle, le Théâtre de l'Athénée,, va ouvrir samedi ses portes au public par la représentation ,d'une opérette intitulée Madame Malbrough. •: Je n'ai pas une bien vive sympathie pour la scène nouvelle.

Je me rappellerai toujours que cette salle charmante avait été d'abord offerte à la saine littérature.aux édifiants tournois de l'argumentation.

A la place que vont occuper des farceurs illustres s'élevait la chaire de l'enseignement libre, la tribune aux élégantes harangues.

|»L'esprit français, se --sentait à l'aise, et comme dans son pays natal, devant un .public lettré et enthousiaste, venu tout =pour communier avec ridée, et ç4tendre ses développements présentés par de hardis commentateurs.

Il y eut là place durant une saison d'hi,ver pour toutes les opinions et pour tous les talents.

v J'y ai applaudi M. Deschanel, un orateur sûr de son improvisation, et qui, dans la fougue des discussions, prend toujours le mot propre pour arriver, par une savante demi-teinte, aux plus hautes.témérités de la polémique.

J'y ai acclamé un musicien, distingue .qui rêve l'harmonie universelle, M. A. de Gasperini, et qui, bien que disciple de Wagner, a plus d'une mélodie dans son style, qu'il soit écrit ou parlé.

Je n'oublierai pas Félix Hément, parce qu'il est de mon bâtiment, car il traverse les eaux de la science sur plus d'un navire heureux*4 de, le compter parmi son équipage.

Je n'aurai -garde d'omettre non plus Francisque Sarcey, qui fait de la critique une magistrature, et qui, lorsqu'il se lève pour soutenir une thèse littéraire, a l'air, d'un procureur général, défendant l'intérêt social dans le goût, la vérité, l'excellence des choses de l'esprit.

Je me souviens encore]comment, à l'inauguration de cette salle de l'Athénée, un éminent confrère du Journal ctes Débats, .un professeur, un savant aimable, M. Yung, vint annoncer, dans un remarquable discours d'inauguration, que les lettrés avaient leur tribune, et les lettres leur forum.

JfEUiLLE'JLUJN VU 13 DECEMBRE LES • ;̃

ESCLAVES DE PARIS

DEUXIÈME PARTIE

Le secret de la maison de cuampdoco Pareille au mineur qui, sa mine chargée et la mèche., allumée, se retire à l'écart en attendant l'explosion, M"° Diane de Sauvebourg, en quittant Dauman, s'était hâtée de regagner la maison paternelle. Elle avait croyait-elle, monté Norbert à ce pointqu'iln'hësiteraitpas à faire usage du poison qu'il pensait,le niais lui avoir arraché ce qu'il emportait.

Du moins, n'y avait-il pas eu de sa part préméditation.

Sa situation, après les menaces du duc, Reproduction et traduction Interdites.

Voir le Petit Journal du 9ju%taw ï&octafep»,

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TROIS MOIS. 5 FR. SIX MOIS. SFU. UN AH. 18 Fil.

1 QUOTIDIEN i-l}NNWRO:3CENTïlBES.Î

-A quoi tout cela nous a-t-il menés, en cettefin-d'année 1867? A la représentation d'une farce, d'une cocasserie, d'une jovialité où. le coq-àl'ânë remplace l'argument et où le calembour tient lieu de logique.

Quant à la Conférence

On l'a fait mettre en terre

Mironton, mironton, mirontaine, On l'a fait mettre ën terre

Par quatre-z-officiers.

Des officiers de l'Université assurément, portant au collet la palme de l'enseigne- ment, et dans la poche-un blanc seing de Son Excellence M. Duruy, ministre de l'instruction ^publique.

Aussi je n'entends pas être témoins de cette profanation du temple de l'Art de Bien Dire par les sectateurs de l'arti de chanter' grotesquement. Les directeurs m'ont adressé des billets d'entrée pour la première représentation de Madame Malbrough; je les ami renvoyés avec de courtois remerciements. Mais pour moi Léonce et Désiré ne remplaceront jamais les orateurs, dévots à la science, soumis à l'inspiration, qui me faisaient parfois l'honneur insigne de m'attaquer et de me défendre personnellement^

MM. Bugnach ef Sari ont mis en scène Madame Malbrough, la belle dame de la chanson célèbre, qui quittait dans ses douleurs ses habits roses et ,ses satins brochés. Il y avait une conférence, non une opérette à faire sur cette chanson célèbre. Son histoire est très attachante, et elle eût prouvé par quelles transformation peut passer une idée.

Un lettré, qui a dû faire des conférences à son heure, M. Charles Nisard, dit ceci de la Chanson de Malbrough.

La même chanson, affirme-t-il, subit dans chaque centre où elle est introduite, une transformation plus ou mbins radicale qui l'assimile au personnel par qui elle est chantée. Un dés plus remarquables exemples de chansons ainsi trànsplantées et forlignées est celle de Marlborough. Faite en premier lieu, par des soldats huguenots, à l'occasion de la mort du duc de Guise qu'assassina Poltrot, en 1563, elle se conserva dans nos armées; et selon toute apparence, elle y était chantée avec des variantes, des suppressions ou des additions, toutes les fois qu'il venait à mourir quelque général d'importance. L'usage encore en vigueur parmi nos soldats,

était désespérée, le «Président» lui avant pré- senté un moyen,.d'en sortir, elle l'avait' Pour elle, tous les incidents de la journée s'ét,aient succédé avec la prestigieuse rapidité du songe qui «omptepour rien le temps et les distances.

1 Entre le cri qu'elle avait jeté en trouvant au rendez-vous le duc de Champdoce, et le sourire qui lui était venu aux lèvres quand Norbert s'était éloigné, elle n'avait pas eu une seconde de recueillement.

Elle avait si bien agi sous l'empire d'une inspiration infernale qu'il lui eût été impossible de répéter la comédie qu'elle avait jouée pour Norbert.. ̃ • ̃̃ '• En cela, elle n'était pas de la force que supposait Dauman. En revanche, sa perversité était si étange, qu'à la réflexion elle ne s'arrêta pas à l'énormité du crime dont elle était l'instrigatrice, mais seulement à la grandeur du résultat. Le « Président » lui avait dit': « «. Mieux vaut tuer le diable que d'être tué. par lui. » » Eh bien, elle tuait le diable!. Puisque d'elle ou du duc un des deux devait succomber, autant valait que ce fût lui.

Ne se proposait-Il pas, lui,, de la tuer nia- râlement en la perdant de réputation ? Elle ne faisait' que devancer sa vengeance elle se

Abonnements Départ. TJiOIS MOIS. 6~R. SIX MOIS 12FB. UJJAN 24FK.

d'appliquer une chanson faite pour un sujet quelconque, à un autre sujet, rend cette conjecture très vraisemblable. Quand les guerres civiles eurent cessé, et l'on n'attendit sans doute pas même jusque-là, la chanson suivit dans leurs provinces les soldats licenciés, et y vécut comme eux de la vie civile. On ne l'y avait certainement pas oubliée, mais on avait peut-être perdu l'habitude de la chanter, ou l'on n'en avait pas trouvé l'occasion, lorsqiz'en 1781, soixante ans après la mort de Marlborough, Mœe Poitrine, nourrice du Dauphin, la chanta, en allai- tant son nourrisson'. Quand et pourquoi le nom de 'Marlborough avait-il été substitué à celui de Guise, c'est ce qu'il n'est pas aisé de déterminer. Mais Chateaubriand, s'il faut l'en croire, entendit chanter l'air en Orient où il estime'qu'il fut apporté par les croisés. Les paroles de au sentiment de quelques-uns, seraient l'oeuvre des soldats de Villars et de Bouf fier s, lesquels n'auraient fait que les appliquer plus ou moins fidèlement au général anglais après la bataille de Malplaquet (1709), puis après sa mort, en

•A son. tour, un vieux conférencier, M. Charles Malo, s'occupe de la Chanson de Malbrough, dans les annotations savantes des Chansons d'autrefois.

Il y raconte comment elle devint à la mode à la cour de France.

Un beau,jour de. 1781, la nourrice du dauphin de France, Mme Poitrine, se mit à bercer le royal enfant devant Marie-Antoinette et chanta pour endormir le noùrrisson la chanson connue dans son pays. La reine et Louis XVI se passlznnèrent soudain de l'air et des paroles, et c'est ainsi que Marlbrough fit fureur à la ville, à Versailles et jusqu'en Angleterre.. Mon savant ami le bibliophile Jacob, qui. lui aussi, aurait pu faire, pièces justificatives en main, dans une brillante conférence, l'histoire d'autrefois, qu'il sait mieux que Cagliostro ou le comte de Saint-Germain, ajoute que jamais Napoléon Ie'' ne. montait à cheval pour entrer en campagne sans entonner à haute voix la chanson devenue satirique et nationale, en raison de sa grande lutte contre l'Analeterre.

Cette fille de distinction, la Conférence, que l'Athénée flanque si prestement à la porte de son immeuble doré dont il fait un théâtre. elle était de haute naissance, et son blason me semble plus ancien que celui des descendants des croi-

Quant à farine employée. elle n'avait pas eu le choix.

Mais, en dépit de ce? sophismes, les heures, ainsi qu'elle l'avait prévu, se traînèrent mor'tellement longues et douloureuses. Si, robuste que fût son énergie, si grande que fut sa puissance sur elle-même, elle ne put entièrement dissimuler l'angoisse qui l'étreignait et qui devenait plus poignante à mesure que s'avançait la soirée.

Pendant le souper, qui, au château de Sauvebourg, avait lieu vers neuf heures, il lui fut presque impossible de parler, et il lui fallut des-efforts inouïs pour avaler quelques bouchées.

Elle se disait qu'en ce moment même on soupait pareillement à Champdoce, et son imagination lui représentait, avec une vivacité et une netteté effrayantes, le duc vidant le verre où Norbert avait mis le poison. Par bonheur, ni le marquis ni la marquise I de Sauvebourg ne faisaient attention à elle. Ils avaient reçu, dans la journée, une lette qui leur annonçait que .leur fils; le frère aîné auquel on sacrifiait Mlle Diane et qui vivait magnifiquement à Paris, était assez sérieusement indisposé. Ils étaient inquiets et soucieux ils parlaient d'entreIls ne firent donc aucune objection, quand en sortantde table, Mue Diane aimonçaq^i'elle

Vendredi décembre 1867

Chez les Grecs, on entendait aux jeux.de Delphes etd'Olympie, entre les courses; du matin et les combats du soir, les poètes,; les rhéteurs, les philosophes et les historiens.

Si nous entrions plus tard chez la briU-. lante Aspasie, nous trouverions sous son toit luxueux les grandis conférenciers de son époque Périclès et Socrate en tête. Que n'ai-je pu voir les célèbres jardins d'Académus, où le divin Platon donnait ses leçons admirables en des termes tellement charmants, que les abeilles volaient autour de ses lèvres, enquête de miel. Que n'ai-je entendu les conférences d'Aristote qui se promenait dans le Lycée- tout en édifiant ses élèves. En Egypte, on voit Ptolémde Philadelphe créer le Muséum, superbe bâtiment composé de galeries et de grandes salles pour conférer sûr des matières de littérature et de sciences. Aujourd'hui, ce Muséum consacré aux Muses deviendrait un spectacle à cascades. •*• Et on ferait assurément, quelque Mabille, quelque Château-Rouge des jardins fameux où s'affirma la grande école platonicienne.

Vous aurez beau dire à ce siècle que Ci-! céron, à Rome, fut un conférencier, que Plutarque, sous Domitien., occupait la tx.H bune avec ses leçons de philosophie. Vous aurez beau soutenir qu'ils furent' nombreux et illustres, les conférenciers* antiques, parmi lesquels ou cite Polliôn,* l'ami dte Virgile et d'Horace, et Pline luimême, qui avait la belle et savante Cal- purnie parmi-ses auditeurs.

Vous aurez beau répéter qu'Eschinesi l'adversaire de Démosthènes, enseisria la rhétorique à Rome, et qu'au premier aiècle après Jésus-Christ, l'orateur Stace faisait les délices de Naples.

Vous aurez beau prouver que la Confé- rence est une demoiselle de grande maison, de vieille noblesse, sage, grave ef, honnête.

On.vous la flanque bel et bien dehors pour installer l'opérette à sa place," pouï représenter un chef-d'oeuvre qui s'appellera, je l'ai dit plus haut, Madame Malbrough.

Moisir plus obscur bedeau de l'art, je n'en ai pas moins le culte du beau, du grand, du véritable.talent littéraire.

Aussi, dans ce théâtre de l'Athénée, qui promet d'ouvrir samedi, je ne regarde pas l'affiche, bien qu'on m'assure que, dans lapièce nouvelle, un pétillant esprit, monr

avait una migraine affreuse et demanda la permission de se retirer chez elle.

Seule dans sa chambre de jeune fille, sm soubrette congédiée, elle eut un soupir d'ineffable soulagement.

Enfin, elle n'avait plus besoin de se con- traindre, de composer sa physionomie, de surveiller ses regards.

Elle était libre d'être inquiète son aise, et elle l'était horriblement, torturée par l'in- certitude de l'événement. La pensée de se coucher ne pouvait lui ve-i nir à quoi bon? Elle s'enveloppa d'un' grand' peignoir de mousseline, et, ouvrant une fe-; nêtre, elle s'accouda au balcon sculpté.

La nuit était spléndide, et le vent arrivait tiède et chargés de-parfums, Mais que lui importait! Elle songeait que sans douté tout était fini déjà, et que: l'obstacle, l'homme qui la séparait duà)ut de! son ambition, n'existait plus.

Et cependant, ne pouvait-il se faire qosj Norberteût manqué de courage ? Qui saiÉ s'il ne s'était pas troublé? Si on allait l'avoir surpris!

Un frisson nerveux la secouait àcette idée, et des gouttes de sueur. perlaient sur son front.

Que n'eût-elle pas donné pour possédera