Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1864-10-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 octobre 1864 06 octobre 1864
Description : 1864/10/06 (Numéro 614). 1864/10/06 (Numéro 614).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k588724h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
Il
On recouhliTiction de
îlâ mmMWH^do soutènement du quai des Tuileries.
'dite du Bord de l'eau. Cette muraille, au lieu dette
Isurnionléu d'un parapet, sera couronnée par prie
¡galerie à balustres comme cette qui' existe déjà jus-
la grille d^SouVrino.
On vient de commencer, dans la rue du
Temple, la restauration du portail de l'église
Sainte-Eljsabeth. dont la première pierre fut
posée le 14. avril 1628 par Marie de Médicjs. Les
travaux de restauration de cette église 'edftici-
':(lent heureusement avec l'élargissement d'une
partie de la rue du Temple, que les démolitions
entreprisses pour la reconstruction de l'ancien
marché viennent ede permettre de réaliser.;
On termine aussi en ce moment, au midi de
¡la rue Phélinpeaux, dans,le même quartier, sur
le côté sud 4^ la rue Réàumur qui va être pro-
chainement prolongée, un magnifique groupie
d'écoles primaires pour les enfants de ce quar-
tier populeux et travailleur*
̃ Nous''apprenqns,iavec regret, la mort de M.
Ernest Bourget, le chansonnier joyeux, dont on
,a chantéles oeuvres populaires dans tous; les
salons et tous,,
11 fut le fondateur de la Société des auteurs,
compositeurs et éditeurs;, et écrivit pour le
i théâtre «t la,! presse. Le journal VAudierice était
chaque jour émaillé de ses articles humoristes.
Ernest,. Bourget est mort dimanche dernier,
à peine âgé de quarante ans, à Thomery (Sejne-
etrOise), où ses obsèques auront lieu aujour-
d'hui. ̃
Les eaux de la Séirié sont encore tellement
baisses, quoique nous soy-ôns en àu£ômtie,'q4'el-
iles sont au-dessous de l'étiage.
Le paquebot Seine-et-Tamise, qui,fait le ser-
i^ice de Parisà Londres, étant parti hier à deux
t'heures du port du Louvre, a touch^fond: un
peu.en ampntjdu pontj.de la .Concorde, et a eu
•toutes lés peines du monde à se tirer de ce!
jjnauvais pas son hélice ne pouvant, plus fonc-
ftioiinèr, il en était réduit à s'amarrer de:distjan-
La visite ordinaire de l'Observatoire impé-
,rial aura lieu le samedi 8 octobre, à trois
'heures.
Les demandes de cartes d'entrée, doivent être
adressées à la direction.
La séance réservée aux membres, de l'asso-
eciation pour l'avancement de l'astrônotnîei de
ila physique et de la météorologie aura lieu le
lundi soir, 10 octobre.
Il est rare qu'à dix-huit. ans. on n'ait pas un
«xcellent appétit.
L'air frais qui régnait pendant l'ayant-rder-
fnîère nuit n'avait fait que stimuler celui,d'un
[résister aux attraits d'un pâté de bonne mine,
'ornant l'étalage d'un pâtissier qui dormait.
Ayant moins de monnaie que d'appétit, le
¡jeune gourmand eut la mauvaise pensée de
Is'emparerviolemrnçnt de, la pièce aux Qancs
dorés.
Mais le pâtissier ne dormait que d'un oeil; à
:.ses cris accourut, fort à point, un sergent de
j'fille qui, après avoir fait réintégrer l'appétis-
isantpâté à l'étalage, a emmené le petit affamé,
!-dont le nez devait avoir grandi et les dents être
ffort longues, lorsque durant la.matinée Ha été
̃obligé de comparaître devant le commissaire
'quartier.
Le nommé Alexis, M, âgé de trente-six ans,
icharretier au service d un entrepreneur dé travaux
{publies, conduisait, à cinq heures du soir, stn- la
<6erge du quai d'Orsay, en tace de avenue Labour-
idonnaye, un tombereau chargé de. sablé. Le çhe-
;val, effrayt par, le passage d'un bateau à vapeur.
•sîémporta et entraîna dans la rivière le tombereau
Setle charretier, qui s'efforçait de le reterjir. Cèder-
nier se débattait déjà contre la mort, quand le
¡:sieur Côrdel, garçon boucher, demeurant rue de
ila Vierge, 24, au Gros-Caillou, s'est poi'té son se-
cours et a réussi à lé retirer sain 'et sauf.
Revenant vers une heure et demie du matin d'u-
.ne maison où il avait copieusement soupé, unloueur
Monsieur, le(doçteur, demanda Alfred, vo-
tre visite.est-elle déjà finie?
< Oui. messieurs; je retourne àParis, et.
Veuillez attendre encore un peu de temps,
et revenir avec nous on aura encore besoin de
1vos services aujourd'hui.
Salviac dit en deux mots ce dont il s'agissait;
Pie docteur pâlit.
Cette pauvre demoiselle Elisa n'y résistera
pas, murmura-t-il et c'est dar.s un moment où
jje conçois, les plus douces espérances pour son
;;rétablissement. Eh bien, je vous suis;. mes-
'¡;sieurs; vous avez raison, ma présence est plus
^gue jamais nécessaire ici.
Et tous trois remontèrent l'avenue.
;Elisa et Cécile étaient encore assises devant
'4a maison, au pied du grand oranger elles se
^erraient l'une contre l'autre, chuchotant et
riant comme deux pensionnaires, et elles re-
'gardaient d'un air railleur les trois hommes qui
.S'avançaient. Lorsqu'ils furent, près d'elles, ils
furent salués par des rires joyeux.
En vérité, messieurs, s'écria Cécité, on a
•bien, raison de dire que les jours se suivent et
A* âe ressemblent pas Hier vous êtes venus
voiture; aujourd'hui vous j a
Wn choisi le Sacre le plus laid, le plus sale qui'
du Pillais (ancienne riio.de lu Barillerie). (il il i. ̃̃-
[ vîiit-'p'irt tardé à s'assoupir. Un jeune Iv.unrm- iiiv
S liix-huit-ans, qiii nnss-iilpar lu, se mit en devoir de
l'arranger de l'aron 'lue son lit improvisé nu fut
j bien doui.
(>ifc; toucha i.i|<» attention déplut à un servent de,
témnin- Il s'approcha
tloiKiuineiit, mil. la m;iin sur le collet du complais
saut inlirmicr, et, après avoir éveillé le dormeur
et l'avoir questionné, il lui fit voir que son porte-
monnaie, contenant fr., était passé de sa poche
dans celle du jeune homme.
Ce dernier,. reconnu pour un voleur au poivrier
(à l'ivrogne), .a été envoyé à la préfecture.
Une pauvre ouvrière en corsets, demeurant rue
du Cherche-Midi, avait placé sous ses pieds, pour
se réchaufferpendant son travail, une de ces chauf-
ferettes en terre sans couvercle auxquelles on a:
donné le, nom de gueufi. Le feu ne tarda pas, à pf en-'
dre ou bas de sa robe. Effrayée, elle Se ''précipite1
dans l'escalier en appelant au secours, ce qui' ne
fit qu'activer la combustion,
Des locataires parvinrent, en jetant sur elle une
couverture, à étouffer les flammes qui, la dévo-
raient Mais cette infortunée avait été brûlée de la
manière la plus grave, et elle a succombé à l'hôpi-
tal Necker, où on l'avait transportée.
Les pensionnaires de l'hospice de la ïtécon-
naissance ont célébré par un banquet, annuel
la fête de la saint Miche), patron de leur-bien-
faiteur, Michel Brézi».
Leur nouveau directeur, M. Guy, a eu l'heu-
reuse inspiration de réunir tous les admis à
l'hospice eh un banquet, générai.-
L'entente la plus fraternelle et la joie la plus
vive n'ont cessé dé régner tout le, temps de la
féte, et des toasts, ont été, portés avec couplets
de circonstance en l'honneur de leur bienfai-'
teur Miche) Brézin,,du nouveau directeur et des
bonnes soeurs dé l'hospice, qui Ne cessent d'en-
tourer ces bons vieillards des soins les plus thuf
̃ > ̃ .j ̃'
Toutes les fois que Félr'anger à besoin d'un
artiste émérite, c'est à Paris qu'on écrit, c'est
de Paris qu'on le >fait venir. Ainsi, nous tisons
dans la Presse qu'à l'occasion des grandes fêtes
qUi 'vont avoir héu à Bade, M.1 Leroy, coiffeur
de S. M. l'impet'atrice et de S. M: la reine de
Prusse, est parti, par ordre, pour coiffer Leurs-
Onze lapins et cinq poulets, voyageant irré-
gulièrement et fort peu à leur aise dans un sac
que portait sur son dos un vidàngeûVsansem-;
ploi, ont été arrêtés hier, à deux heures du ma-
tin, dans la Grande rue de Vaugirard-
Le poste du quartier possède deux violons,
dont l'un a servi à ta mise en liberté de ces in-
téressants animaux, qui se trouvaient tous, pour
le moment, plus oujnoins courbaturés,
L'autre local a servi, au contraire, a priver
de la sienne le prétendu vidangeur, qui ne jus-
tifieras bien clairement de son droit de pro-
priété sur ces petits martyrisés.
'Un malheureux père de famille, dont le fils, a
disparu depuis un mois, prie les personnes
dui pourraient lui donner de ses nouvelles de
vouloir bien les faire parvenir à son adresse,
chez M.Denis Louz, à Louvre (Seine-et-Oise).
Son fils est âgè-de dix-huit ans, il était vêtu
'lors de sa disparition d'une blouse bleue, dîun
pantalon de coutil blanc, d'une ceinture en cuir
et d'un chapeau de paille noir et blanc.
La dame s'était rendue à la Banque pour solder
un effet de 1,000 fr,; arrivée devant le bureau de rie-
cette. elle voulut prendre dans sa poche son porte-
monnaie, mais la poche avait été coupée et le porte-
monnaie avait disparu. Elle fit part aussitôt de sa
mésaventure aux agents de service sans pouvoir
leur dirai elle avait été volée avant ou après son
entrée à,là Banque. Les agents, qui avaient remar-
qué peu de temps auparavant un individu qui
avait toutes les allures d'un voleur à la tire, se mi-
rent à sa recherche et parvinrent à le retrouver.En
l'examinant de plus près, ils le reconnurent pour
être un nomme P. qui avait été arrêté, il y a
deux ans, à la suite d'une tentative de vol,maisqui
était parvenu à s'échapper des mains des agents.
Convaincus dès lors qu'il devait être l'auteur de la
soustraction commise au préjudice de la dame V.
ils se sont emparés de sa personne et l'ont conduit
directement à la préfecture de police pour y être
examiné et interrogé-
Hier matin, à onze heures, un cocher de voi-
ait jamais été traîné par des rosses poussives
Elisa et moi nous ne voulions pas croire.
Ne soyez pas si gaie, Cécile, dit son mari,
d'un ton qui la fit tressaillir.
Cependant Elisa s'étaitlevéeet avait accueilli
les visiteurs avec une grâce parfaite.
Je vois avec plaisir, monsieur le prince,
dit-elle en souriant, que vous tenéz'vos pro-
messes vous avez besoin d'exactitude pour ef-
facer votre négligence'passée, et mon bon doc-
teur vous dira que les distractions me font du
bien. On croirait, çontinua-t-elle en jetant sur
l'homme de science un regard bienveillant, que
M. X* tout fier de me trouver mieux ce ma-
tin, ai voulu vous faire lui-même les honneurs
de nia maladie, et j'en suis ravie, puisque je le
vois un instant de plus.
Personne ne répondait à ce charmant babil-
lage qui témoignait de tant de calme et d'en-
jouement. Le prince restait debout et morne de-
vant Elisa sans oser la regarder. Le docteur,
au contraire, l'examinait avec un touchant in-
térêt, comme s'il eût calculé ce que cette fai-
ble créature pouvait supporter de douleur.Sal-
viac. avait entraîné sa femme à quelques pas et
lui parlait à voix basse; Cécile pleurait et sem-
blait près de s'évanouir. La jeune fille remar-
qua enfin ces signes alarmants.
turc fie pl.-K'c, ayant heurlr ;:ne voiture l'en-
•.lri''<> du y ayant causé
.quelque .iviiric, vot'.lut se snr.r.traire aux obser-
'vaiinns d'un siTgetil de ville. Il lança ses chc-
jMoiitmnrlre. Vis-ii-vik du ̃'̃passage Verdèau, les
teninie qu'ils imlliu'erahl.
Des sergents de ville l'ont relevé et conduit
dans une pharmacie voisine. Enfin, le cocher
imprudent a-été arrêté à l'eWrée de la rue de
Provence, mené devant le commissaire de po-
lice, tandis que l'on conduisait la voiture en
fourrière.
L'individu qui, ainsi que noua l'avons dit., a
été renversé, n'a reçu fort heureusement que
des blessures sans gravité.
Trois incendies ont éclaté avant-hier sur dif-
férents points de la capitale.
Rue de PHôtel-de-Ville, le feu avait été misà
l'aide d'allumettes chimiques par un enfant, due
quatre ans; il a été éteint par lés'sapeurs-pom-
piers du poste de la caserne Napoléon. Le tno-
bilier, non assuré, Il été consumé.
Au passage Brady il a été occasionné par une
flammèche tombée accidentellement dans des
copeaux; il a été comprimé par les ,sapeurs-
pompiers du poste de la caserne du Château-
d'Eau.,
1 Enfin,1 chez un marchand rôtisseur de'la rue
Montorgueil, le feu a été promptement éteint par
les sapeurs-pompiers du poste de la Pointc-St-
Eustaehe. ̃̃ .-u
Ledernier.drame de notre illustre collabora-
teur Alexandre Dumas continue d'être repi-é-
sentéavéc lèplus.gràndsuccès au théâtre de' la
Gaîté, et c'est un bon conseil dont on nous sau-
ra, gré, que d'engager nos lecfeurs à aller as-
sister aux péripéties de ce drame émouvant.
Si les fortes émotions vous sont contraires;*
allez,au Palais^Royal, auac Variétés, aux Folies-
Marigny, vous ne ressentirez d'autre fatigue,
easortant de ces. théâtres, .que d'avoir, tropiri.
PROMENADES D'UN
̃ v -iy
Une cham« au bon pur les bonis de la Marne
Depuis Charenton jusque Saint-Matir, lâMér-
riè, encombrée de petites îles,roule ses eaux au
milieu d'une végétation splendide. Tout ce que
la^flore aquatique.a.de plus riche et de plus va-
rié se trouve réuni sur ses bords. La rivière, ma-
jestueuse comme une, reine, coule paisible entre
les herbes et les fleurs, venues exprès pour fô-;
ter son passage comme une foule enthousiasmée
pour saluer un triomphateur. Les menthes; les
salicaires, les butomes, les iris, les épilobés-, les
eupa.toires, etc. foisonnent sur stsrives, s'y pres-
sent, s'y confondent, se haussant joyeusement
les uns au-dessus des autres pour agiter en si-
gne d'allégresse leurs panaches fieuus.
Sur plusieurs points les douces-amères et les
liserons grimpent aux saulés pour mieux voir,
comme les enfants aux arbres. Ici les nénufars,
les potamots, les renoncules blanches, s'étalent
et s enchaînent à la surface des eaux comme
pour les revêtir d'une ceinture merveilleuse
ailleurs, d'un bord à l'autre de deux îles oppb-
sées,- les bryones et lés clématites suspendent
au-dessusde la rivière leurs guirlandes embau-
mées, où se balancent les libellules. La Marne,
un peu nébuleuse et troublée comme si elle
pressentait le voisinage de la Seine, où elle va
mourir, ridée çà et là sous le coup d'aile d'une
hirondelle, s'échappe à regret de ces îles ver-
doyantes jetées dans ses, eaux .comme pour en
Je me promenais un jour sur ces bords eh-
chantées, où tous les dimanches, de la belle sai-
son d'innombrables pécheurs à la ligne viennent
s'enfoncer paisiblement au milieu des roseaux,
comme des troupes d'ibis à long bec dans les pa-
pyrus des rives du Nil. Il n'y 'en avait pas un
seul ce jour-là des bandes .de goujons, de vé-
rons et d'ablettes remontaient tranquillement la
rivière sans être tentées par aucun asticot, et
sous m"s pieds de grosses grenouilles obèses et
ventrues bondissaient, étonnées d'entendre pas-
ser quelqu'un*. Je pouvais admirer à mon aise la
splendeur du paysage les demoiselles aux
Messieurs, demanda-t-elle qu'y a-t-il
donc? vous semblez consternés. Mon Dieu 1 je
tremble. hâtez-vous de m'apprendre.
Asseyez-vous, mon enfant, dit le médecin
avec une douce autorité.
Elle obéit machinalement. Tout le monde
gardait le silence le silence dans les circons-
tances semblables est la meilleure des prépa-
rations.
Mademoiselle, dit enfin M. de Z* d'une
voix grave, n'éprouvez-vous pas quelque in-
quiétude de ne pas avoir encore vu votre père
ce matin?
En effet, il devrait être ici; il est en retard
aujourd'hui. mais, monsieur le prince, pour-
quoi cette question? Serait-il arrivé malheur à
mon père ?
Cécile, qui savait tout, ne put plus y tenir;
elle s'élança vers Elisa et, la prenant dans ses
bras, elle l'embrassa en s'écriant
Pauvre amie! pauvre amie!
La jeune fille se dégagea de sé's étreintes.
-Cécile, messieurs, s'écria-t-elle, vous ne
'm'avez pas expliqué.parlez-moi de mon père;
où est mon père -.?
On employa toutes les précautions d'usage
mais if fallut bien apprendre à cette malheu-
reuse enfant l'épouvantable vérité/
yeux verts; les inscrlcs.'flmouretix sur les (leurs.
les mji- u>s
I eaux jO'.voyais (ics (myriades tre, aiiner et mourir; feiHend;:is les chiit^oiip
des oiseaux d.ins. h\s bivinchcs et celles dos
i;rillons dansdes herlH^, -jo-Tecuoillais des plan-
tes el, ic. rêvais.
massif d'aunes et de sureaux fleuris, a une quin-
zaine de pas devant moi, trois, jeunes enfants,
deux petits garçons et une jeune fillette, debout
sur la rive, à quelque distance de l'eau. Cette
vue dissipa ma rêverie, car j'ai toujours eu beau-
coup d'amitié pour les enfants, et je me plais à
causer avec eux quand je les rencontre dans
mes promenades. Tous les enfants sont plus ou.
moins naturalistes courir dans les champs,
fureter dans les buissons, cueillir des fleurs,
soulever des pierres faire des; trous pour trou-
ver des bêtes. c'est le paradis pour eux )
Mes premières études d'histoire naturelle da-
tent de l'époque où je faisais sortir avec un brin
de paille les grillons de leurs trou,. Un gr«n«i
nombre d'entants apprennent en s'amusant
ainsi bèaue'oup de choses. Les petits bergers
connaissent souvent fort bien les moeurs des
oiseaux et de plusieurs insectes. Je me rappelle*
en avoir rencontré un, une fois, qui m'a raconté
les métamorphoses de la punaise d'eau, com-
me aurait pu le faire le plus savant de nos en-
toniologistes, Héaumur ̃̃ < ̃
Aussi, dans mon excursion sur les bords des
la Marne, me hfttai-je de joindre les trois jeu-
nes enfants qui semblaient être venus faire l'é-
cole buissonnièrc en cet endroit charmant.
Comme je marchais au milieu des plantes a-
quatiques,sous des saules touffus, je pus arriver
tout près d'eux sans avoir été remarqué. Des
deux petits garçons, l'aîné me parut être âgé
de dix à douze ans, et la fillette de sept à huit
environ. Ils étaient tous trois assez mal vêtus,
sans ressembler pourtant à des vagabonds, ci
je vis avec surpr.ise qu'ils paraissaient en proie
,3 quelque contrariété. Leur physionomie était
boudeuse', ils faisaient une vilaine moue et dé-
libéraient avec une gravité qui n'était pas de
leur âge. Le plus grand surtout, nu-tète et vêtu
d'une blouse rentrée, dans le pantalon, parais-
sait fort vexé. Il retournait avec anxiété le fond
de ses poches, se grattait l'oreille par moments
et secouait la tête avec un certain dépit. La pe-
tite fille, qui portait une touffe d'herbe dans son
tablier, avait 1/air d'avoirbien peur; l'autre bon-
homme, à peu près du même âge que sa sœur,
pleurnichait et remuait convulsmement une
gaule d'osier qu'il tenait à la main.
'̃ Cependant je sortis de la saulée; ils m'aper-
çurent,et je vis l'expression de leurs visa ges chan-
ger tout coup; La surprise s'y peignit d'abord
puis une joie mêlée d'un peu de crainte et de
timidité. Je compris que les pauvres affligés se-
raient bien aises de me con6er le motif de leur
peine, et j'allai droit à eux. La filleùô,6tonnée
de mon accoutrement de botaniste, fixa sur moi
ses yeux un peu gonflés et larmoyants, mais
d'un bleu d'azur à faire mourir de jalousie les
petits myosotis qui, foisonnaient à ses pieds.
L'aîné des garçons, bientôt rassuré, s'empres-
sa de m'adresser la parole.
« Monsieur, me dit-if, nous sommes venus ici
couper du jonc pour papa qui est jardinier il
Saint-Maur. Nous en avons fait un paquet, mais
comme nous allions l'emporter, un grogs serpent
s'est jeté sur nous 1. un boa ainsi! Il nous a
fait peur, vous pensez Nous nous sommes sau-
vés au grand galop! Tout est resté fa-bas, près
de ce buisson. notre paquet, nos cordesetmon
chapeau! Il n'y a pas moyen de les ravoir si
eboa ne veut pas s'en aller' I! ne bouge pas!
Il a une gueule! mâtin! On en voit comme
ça au Jardin-des-Plantes Vous savezl.
Oh oh! un boa répondis-je en riant. On
n'en trouve pas à Saint-Maur, mes enfants
N'ayez pas peur l nous allons nous entendre avec-
ce monsieur-là
C'est portant, vrai ce que dit Polyte s'é-
cria l'autre petit en essuyant ses yeux et son
nez du revers de sa manche il est venu l'autre
jour une ménagerie à la fête à Charenton et il
y en avait aes boas et même on en a perdu un
qui s'est sauvé
Et celui-ci est au moins aussi gros que <;n i
Tenez continua le frère aîné en me montrant
sa cuisse entourée de ses deux mains:
Savez-vousbien, mes petits, que !ce que
vous me racontez là n'est guère encourageant,
répondis-je.
XLIX;J
Dès qu'Elisa eut compris, sans prononcer un
mot,;sans pousser un cri, elle tomba inanimée,
dans les bras de ceux qui l'entouraient.
Le docteur la fit transporter sur-le-champ
dans la maison, et bientôt on lui prodigua les
soins les plus intelligents. Salviaé et le prince
demeurèrent seuls dans le jardin; après quel-
ques moments d'attente, Salviac dit aven préci-
pitation
il est important que j'aille sur-le-
champ à Paris pour veiller aux intérêts d'Elisa.
Le docteur ne la quittera pas de la journée, et il
m'a autorisé Prendre son cabriolent afin que je
revienne plus vite. Et vous, W comptez-vous
faire ?
Je reste, répondit àîjïW.îu s'asseyani sur
,le banc.
Edouard lui serra la main d'une manière si-
gnificative, et s'éloigna en courant.
Plusieurs heures s'écoulèrent, pendant «les-
quelles le pnri'e An conserva une immo-
bilité de statue. Il voyait aller et venir les gens
de la maison et ne faisait pas un signe, n'adres
sait pas une question on eût dit qu'il ne pre-
nait aucune part à ce qui se passait autour de
On recouhliTiction de
îlâ mmMWH^do soutènement du quai des Tuileries.
'dite du Bord de l'eau. Cette muraille, au lieu dette
Isurnionléu d'un parapet, sera couronnée par prie
¡galerie à balustres comme cette qui' existe déjà jus-
la grille d^SouVrino.
On vient de commencer, dans la rue du
Temple, la restauration du portail de l'église
Sainte-Eljsabeth. dont la première pierre fut
posée le 14. avril 1628 par Marie de Médicjs. Les
travaux de restauration de cette église 'edftici-
':(lent heureusement avec l'élargissement d'une
partie de la rue du Temple, que les démolitions
entreprisses pour la reconstruction de l'ancien
marché viennent ede permettre de réaliser.;
On termine aussi en ce moment, au midi de
¡la rue Phélinpeaux, dans,le même quartier, sur
le côté sud 4^ la rue Réàumur qui va être pro-
chainement prolongée, un magnifique groupie
d'écoles primaires pour les enfants de ce quar-
tier populeux et travailleur*
̃ Nous''apprenqns,iavec regret, la mort de M.
Ernest Bourget, le chansonnier joyeux, dont on
,a chantéles oeuvres populaires dans tous; les
salons et tous,,
11 fut le fondateur de la Société des auteurs,
compositeurs et éditeurs;, et écrivit pour le
i théâtre «t la,! presse. Le journal VAudierice était
chaque jour émaillé de ses articles humoristes.
Ernest,. Bourget est mort dimanche dernier,
à peine âgé de quarante ans, à Thomery (Sejne-
etrOise), où ses obsèques auront lieu aujour-
d'hui. ̃
Les eaux de la Séirié sont encore tellement
baisses, quoique nous soy-ôns en àu£ômtie,'q4'el-
iles sont au-dessous de l'étiage.
Le paquebot Seine-et-Tamise, qui,fait le ser-
i^ice de Parisà Londres, étant parti hier à deux
t'heures du port du Louvre, a touch^fond: un
peu.en ampntjdu pontj.de la .Concorde, et a eu
•toutes lés peines du monde à se tirer de ce!
jjnauvais pas son hélice ne pouvant, plus fonc-
ftioiinèr, il en était réduit à s'amarrer de:distjan-
,rial aura lieu le samedi 8 octobre, à trois
'heures.
Les demandes de cartes d'entrée, doivent être
adressées à la direction.
La séance réservée aux membres, de l'asso-
eciation pour l'avancement de l'astrônotnîei de
ila physique et de la météorologie aura lieu le
lundi soir, 10 octobre.
Il est rare qu'à dix-huit. ans. on n'ait pas un
«xcellent appétit.
L'air frais qui régnait pendant l'ayant-rder-
fnîère nuit n'avait fait que stimuler celui,d'un
[résister aux attraits d'un pâté de bonne mine,
'ornant l'étalage d'un pâtissier qui dormait.
Ayant moins de monnaie que d'appétit, le
¡jeune gourmand eut la mauvaise pensée de
Is'emparerviolemrnçnt de, la pièce aux Qancs
dorés.
Mais le pâtissier ne dormait que d'un oeil; à
:.ses cris accourut, fort à point, un sergent de
j'fille qui, après avoir fait réintégrer l'appétis-
isantpâté à l'étalage, a emmené le petit affamé,
!-dont le nez devait avoir grandi et les dents être
ffort longues, lorsque durant la.matinée Ha été
̃obligé de comparaître devant le commissaire
'quartier.
Le nommé Alexis, M, âgé de trente-six ans,
icharretier au service d un entrepreneur dé travaux
{publies, conduisait, à cinq heures du soir, stn- la
<6erge du quai d'Orsay, en tace de avenue Labour-
idonnaye, un tombereau chargé de. sablé. Le çhe-
;val, effrayt par, le passage d'un bateau à vapeur.
•sîémporta et entraîna dans la rivière le tombereau
Setle charretier, qui s'efforçait de le reterjir. Cèder-
nier se débattait déjà contre la mort, quand le
¡:sieur Côrdel, garçon boucher, demeurant rue de
ila Vierge, 24, au Gros-Caillou, s'est poi'té son se-
cours et a réussi à lé retirer sain 'et sauf.
Revenant vers une heure et demie du matin d'u-
.ne maison où il avait copieusement soupé, unloueur
Monsieur, le(doçteur, demanda Alfred, vo-
tre visite.est-elle déjà finie?
< Oui. messieurs; je retourne àParis, et.
Veuillez attendre encore un peu de temps,
et revenir avec nous on aura encore besoin de
1vos services aujourd'hui.
Salviac dit en deux mots ce dont il s'agissait;
Pie docteur pâlit.
Cette pauvre demoiselle Elisa n'y résistera
pas, murmura-t-il et c'est dar.s un moment où
jje conçois, les plus douces espérances pour son
;;rétablissement. Eh bien, je vous suis;. mes-
'¡;sieurs; vous avez raison, ma présence est plus
^gue jamais nécessaire ici.
Et tous trois remontèrent l'avenue.
;Elisa et Cécile étaient encore assises devant
'4a maison, au pied du grand oranger elles se
^erraient l'une contre l'autre, chuchotant et
riant comme deux pensionnaires, et elles re-
'gardaient d'un air railleur les trois hommes qui
.S'avançaient. Lorsqu'ils furent, près d'elles, ils
furent salués par des rires joyeux.
En vérité, messieurs, s'écria Cécité, on a
•bien, raison de dire que les jours se suivent et
A* âe ressemblent pas Hier vous êtes venus
voiture; aujourd'hui vous j a
Wn choisi le Sacre le plus laid, le plus sale qui'
du Pillais (ancienne riio.de lu Barillerie). (il il i. ̃̃-
[ vîiit-'p'irt tardé à s'assoupir. Un jeune Iv.unrm- iiiv
S liix-huit-ans, qiii nnss-iilpar lu, se mit en devoir de
l'arranger de l'aron 'lue son lit improvisé nu fut
j bien doui.
(>ifc; toucha i.i|<» attention déplut à un servent de,
témnin- Il s'approcha
tloiKiuineiit, mil. la m;iin sur le collet du complais
saut inlirmicr, et, après avoir éveillé le dormeur
et l'avoir questionné, il lui fit voir que son porte-
monnaie, contenant fr., était passé de sa poche
dans celle du jeune homme.
Ce dernier,. reconnu pour un voleur au poivrier
(à l'ivrogne), .a été envoyé à la préfecture.
Une pauvre ouvrière en corsets, demeurant rue
du Cherche-Midi, avait placé sous ses pieds, pour
se réchaufferpendant son travail, une de ces chauf-
ferettes en terre sans couvercle auxquelles on a:
donné le, nom de gueufi. Le feu ne tarda pas, à pf en-'
dre ou bas de sa robe. Effrayée, elle Se ''précipite1
dans l'escalier en appelant au secours, ce qui' ne
fit qu'activer la combustion,
Des locataires parvinrent, en jetant sur elle une
couverture, à étouffer les flammes qui, la dévo-
raient Mais cette infortunée avait été brûlée de la
manière la plus grave, et elle a succombé à l'hôpi-
tal Necker, où on l'avait transportée.
Les pensionnaires de l'hospice de la ïtécon-
naissance ont célébré par un banquet, annuel
la fête de la saint Miche), patron de leur-bien-
faiteur, Michel Brézi».
Leur nouveau directeur, M. Guy, a eu l'heu-
reuse inspiration de réunir tous les admis à
l'hospice eh un banquet, générai.-
L'entente la plus fraternelle et la joie la plus
vive n'ont cessé dé régner tout le, temps de la
féte, et des toasts, ont été, portés avec couplets
de circonstance en l'honneur de leur bienfai-'
teur Miche) Brézin,,du nouveau directeur et des
bonnes soeurs dé l'hospice, qui Ne cessent d'en-
tourer ces bons vieillards des soins les plus thuf
̃ > ̃ .j ̃'
Toutes les fois que Félr'anger à besoin d'un
artiste émérite, c'est à Paris qu'on écrit, c'est
de Paris qu'on le >fait venir. Ainsi, nous tisons
dans la Presse qu'à l'occasion des grandes fêtes
qUi 'vont avoir héu à Bade, M.1 Leroy, coiffeur
de S. M. l'impet'atrice et de S. M: la reine de
Prusse, est parti, par ordre, pour coiffer Leurs-
Onze lapins et cinq poulets, voyageant irré-
gulièrement et fort peu à leur aise dans un sac
que portait sur son dos un vidàngeûVsansem-;
ploi, ont été arrêtés hier, à deux heures du ma-
tin, dans la Grande rue de Vaugirard-
Le poste du quartier possède deux violons,
dont l'un a servi à ta mise en liberté de ces in-
téressants animaux, qui se trouvaient tous, pour
le moment, plus oujnoins courbaturés,
L'autre local a servi, au contraire, a priver
de la sienne le prétendu vidangeur, qui ne jus-
tifieras bien clairement de son droit de pro-
priété sur ces petits martyrisés.
'Un malheureux père de famille, dont le fils, a
disparu depuis un mois, prie les personnes
dui pourraient lui donner de ses nouvelles de
vouloir bien les faire parvenir à son adresse,
chez M.Denis Louz, à Louvre (Seine-et-Oise).
Son fils est âgè-de dix-huit ans, il était vêtu
'lors de sa disparition d'une blouse bleue, dîun
pantalon de coutil blanc, d'une ceinture en cuir
et d'un chapeau de paille noir et blanc.
La dame s'était rendue à la Banque pour solder
un effet de 1,000 fr,; arrivée devant le bureau de rie-
cette. elle voulut prendre dans sa poche son porte-
monnaie, mais la poche avait été coupée et le porte-
monnaie avait disparu. Elle fit part aussitôt de sa
mésaventure aux agents de service sans pouvoir
leur dirai elle avait été volée avant ou après son
entrée à,là Banque. Les agents, qui avaient remar-
qué peu de temps auparavant un individu qui
avait toutes les allures d'un voleur à la tire, se mi-
rent à sa recherche et parvinrent à le retrouver.En
l'examinant de plus près, ils le reconnurent pour
être un nomme P. qui avait été arrêté, il y a
deux ans, à la suite d'une tentative de vol,maisqui
était parvenu à s'échapper des mains des agents.
Convaincus dès lors qu'il devait être l'auteur de la
soustraction commise au préjudice de la dame V.
ils se sont emparés de sa personne et l'ont conduit
directement à la préfecture de police pour y être
examiné et interrogé-
Hier matin, à onze heures, un cocher de voi-
ait jamais été traîné par des rosses poussives
Elisa et moi nous ne voulions pas croire.
Ne soyez pas si gaie, Cécile, dit son mari,
d'un ton qui la fit tressaillir.
Cependant Elisa s'étaitlevéeet avait accueilli
les visiteurs avec une grâce parfaite.
Je vois avec plaisir, monsieur le prince,
dit-elle en souriant, que vous tenéz'vos pro-
messes vous avez besoin d'exactitude pour ef-
facer votre négligence'passée, et mon bon doc-
teur vous dira que les distractions me font du
bien. On croirait, çontinua-t-elle en jetant sur
l'homme de science un regard bienveillant, que
M. X* tout fier de me trouver mieux ce ma-
tin, ai voulu vous faire lui-même les honneurs
de nia maladie, et j'en suis ravie, puisque je le
vois un instant de plus.
Personne ne répondait à ce charmant babil-
lage qui témoignait de tant de calme et d'en-
jouement. Le prince restait debout et morne de-
vant Elisa sans oser la regarder. Le docteur,
au contraire, l'examinait avec un touchant in-
térêt, comme s'il eût calculé ce que cette fai-
ble créature pouvait supporter de douleur.Sal-
viac. avait entraîné sa femme à quelques pas et
lui parlait à voix basse; Cécile pleurait et sem-
blait près de s'évanouir. La jeune fille remar-
qua enfin ces signes alarmants.
turc fie pl.-K'c, ayant heurlr ;:ne voiture l'en-
•.lri''<> du y ayant causé
.quelque .iviiric, vot'.lut se snr.r.traire aux obser-
'vaiinns d'un siTgetil de ville. Il lança ses chc-
jMoiitmnrlre. Vis-ii-vik du ̃'̃passage Verdèau, les
teninie qu'ils imlliu'erahl.
Des sergents de ville l'ont relevé et conduit
dans une pharmacie voisine. Enfin, le cocher
imprudent a-été arrêté à l'eWrée de la rue de
Provence, mené devant le commissaire de po-
lice, tandis que l'on conduisait la voiture en
fourrière.
L'individu qui, ainsi que noua l'avons dit., a
été renversé, n'a reçu fort heureusement que
des blessures sans gravité.
Trois incendies ont éclaté avant-hier sur dif-
férents points de la capitale.
Rue de PHôtel-de-Ville, le feu avait été misà
l'aide d'allumettes chimiques par un enfant, due
quatre ans; il a été éteint par lés'sapeurs-pom-
piers du poste de la caserne Napoléon. Le tno-
bilier, non assuré, Il été consumé.
Au passage Brady il a été occasionné par une
flammèche tombée accidentellement dans des
copeaux; il a été comprimé par les ,sapeurs-
pompiers du poste de la caserne du Château-
d'Eau.,
1 Enfin,1 chez un marchand rôtisseur de'la rue
Montorgueil, le feu a été promptement éteint par
les sapeurs-pompiers du poste de la Pointc-St-
Eustaehe. ̃̃ .-u
Ledernier.drame de notre illustre collabora-
teur Alexandre Dumas continue d'être repi-é-
sentéavéc lèplus.gràndsuccès au théâtre de' la
Gaîté, et c'est un bon conseil dont on nous sau-
ra, gré, que d'engager nos lecfeurs à aller as-
sister aux péripéties de ce drame émouvant.
Si les fortes émotions vous sont contraires;*
allez,au Palais^Royal, auac Variétés, aux Folies-
Marigny, vous ne ressentirez d'autre fatigue,
easortant de ces. théâtres, .que d'avoir, tropiri.
PROMENADES D'UN
̃ v -iy
Une cham« au bon pur les bonis de la Marne
Depuis Charenton jusque Saint-Matir, lâMér-
riè, encombrée de petites îles,roule ses eaux au
milieu d'une végétation splendide. Tout ce que
la^flore aquatique.a.de plus riche et de plus va-
rié se trouve réuni sur ses bords. La rivière, ma-
jestueuse comme une, reine, coule paisible entre
les herbes et les fleurs, venues exprès pour fô-;
ter son passage comme une foule enthousiasmée
pour saluer un triomphateur. Les menthes; les
salicaires, les butomes, les iris, les épilobés-, les
eupa.toires, etc. foisonnent sur stsrives, s'y pres-
sent, s'y confondent, se haussant joyeusement
les uns au-dessus des autres pour agiter en si-
gne d'allégresse leurs panaches fieuus.
Sur plusieurs points les douces-amères et les
liserons grimpent aux saulés pour mieux voir,
comme les enfants aux arbres. Ici les nénufars,
les potamots, les renoncules blanches, s'étalent
et s enchaînent à la surface des eaux comme
pour les revêtir d'une ceinture merveilleuse
ailleurs, d'un bord à l'autre de deux îles oppb-
sées,- les bryones et lés clématites suspendent
au-dessusde la rivière leurs guirlandes embau-
mées, où se balancent les libellules. La Marne,
un peu nébuleuse et troublée comme si elle
pressentait le voisinage de la Seine, où elle va
mourir, ridée çà et là sous le coup d'aile d'une
hirondelle, s'échappe à regret de ces îles ver-
doyantes jetées dans ses, eaux .comme pour en
Je me promenais un jour sur ces bords eh-
chantées, où tous les dimanches, de la belle sai-
son d'innombrables pécheurs à la ligne viennent
s'enfoncer paisiblement au milieu des roseaux,
comme des troupes d'ibis à long bec dans les pa-
pyrus des rives du Nil. Il n'y 'en avait pas un
seul ce jour-là des bandes .de goujons, de vé-
rons et d'ablettes remontaient tranquillement la
rivière sans être tentées par aucun asticot, et
sous m"s pieds de grosses grenouilles obèses et
ventrues bondissaient, étonnées d'entendre pas-
ser quelqu'un*. Je pouvais admirer à mon aise la
splendeur du paysage les demoiselles aux
Messieurs, demanda-t-elle qu'y a-t-il
donc? vous semblez consternés. Mon Dieu 1 je
tremble. hâtez-vous de m'apprendre.
Asseyez-vous, mon enfant, dit le médecin
avec une douce autorité.
Elle obéit machinalement. Tout le monde
gardait le silence le silence dans les circons-
tances semblables est la meilleure des prépa-
rations.
Mademoiselle, dit enfin M. de Z* d'une
voix grave, n'éprouvez-vous pas quelque in-
quiétude de ne pas avoir encore vu votre père
ce matin?
En effet, il devrait être ici; il est en retard
aujourd'hui. mais, monsieur le prince, pour-
quoi cette question? Serait-il arrivé malheur à
mon père ?
Cécile, qui savait tout, ne put plus y tenir;
elle s'élança vers Elisa et, la prenant dans ses
bras, elle l'embrassa en s'écriant
Pauvre amie! pauvre amie!
La jeune fille se dégagea de sé's étreintes.
-Cécile, messieurs, s'écria-t-elle, vous ne
'm'avez pas expliqué.parlez-moi de mon père;
où est mon père -.?
On employa toutes les précautions d'usage
mais if fallut bien apprendre à cette malheu-
reuse enfant l'épouvantable vérité/
yeux verts; les inscrlcs.'flmouretix sur les (leurs.
les mji- u>s
I eaux jO'.voyais (ics (myriades tre, aiiner et mourir; feiHend;:is les chiit^oiip
des oiseaux d.ins. h\s bivinchcs et celles dos
i;rillons dansdes herlH^, -jo-Tecuoillais des plan-
tes el, ic. rêvais.
massif d'aunes et de sureaux fleuris, a une quin-
zaine de pas devant moi, trois, jeunes enfants,
deux petits garçons et une jeune fillette, debout
sur la rive, à quelque distance de l'eau. Cette
vue dissipa ma rêverie, car j'ai toujours eu beau-
coup d'amitié pour les enfants, et je me plais à
causer avec eux quand je les rencontre dans
mes promenades. Tous les enfants sont plus ou.
moins naturalistes courir dans les champs,
fureter dans les buissons, cueillir des fleurs,
soulever des pierres faire des; trous pour trou-
ver des bêtes. c'est le paradis pour eux )
Mes premières études d'histoire naturelle da-
tent de l'époque où je faisais sortir avec un brin
de paille les grillons de leurs trou,. Un gr«n«i
nombre d'entants apprennent en s'amusant
ainsi bèaue'oup de choses. Les petits bergers
connaissent souvent fort bien les moeurs des
oiseaux et de plusieurs insectes. Je me rappelle*
en avoir rencontré un, une fois, qui m'a raconté
les métamorphoses de la punaise d'eau, com-
me aurait pu le faire le plus savant de nos en-
toniologistes, Héaumur ̃̃ < ̃
Aussi, dans mon excursion sur les bords des
la Marne, me hfttai-je de joindre les trois jeu-
nes enfants qui semblaient être venus faire l'é-
cole buissonnièrc en cet endroit charmant.
Comme je marchais au milieu des plantes a-
quatiques,sous des saules touffus, je pus arriver
tout près d'eux sans avoir été remarqué. Des
deux petits garçons, l'aîné me parut être âgé
de dix à douze ans, et la fillette de sept à huit
environ. Ils étaient tous trois assez mal vêtus,
sans ressembler pourtant à des vagabonds, ci
je vis avec surpr.ise qu'ils paraissaient en proie
,3 quelque contrariété. Leur physionomie était
boudeuse', ils faisaient une vilaine moue et dé-
libéraient avec une gravité qui n'était pas de
leur âge. Le plus grand surtout, nu-tète et vêtu
d'une blouse rentrée, dans le pantalon, parais-
sait fort vexé. Il retournait avec anxiété le fond
de ses poches, se grattait l'oreille par moments
et secouait la tête avec un certain dépit. La pe-
tite fille, qui portait une touffe d'herbe dans son
tablier, avait 1/air d'avoirbien peur; l'autre bon-
homme, à peu près du même âge que sa sœur,
pleurnichait et remuait convulsmement une
gaule d'osier qu'il tenait à la main.
'̃ Cependant je sortis de la saulée; ils m'aper-
çurent,et je vis l'expression de leurs visa ges chan-
ger tout coup; La surprise s'y peignit d'abord
puis une joie mêlée d'un peu de crainte et de
timidité. Je compris que les pauvres affligés se-
raient bien aises de me con6er le motif de leur
peine, et j'allai droit à eux. La filleùô,6tonnée
de mon accoutrement de botaniste, fixa sur moi
ses yeux un peu gonflés et larmoyants, mais
d'un bleu d'azur à faire mourir de jalousie les
petits myosotis qui, foisonnaient à ses pieds.
L'aîné des garçons, bientôt rassuré, s'empres-
sa de m'adresser la parole.
« Monsieur, me dit-if, nous sommes venus ici
couper du jonc pour papa qui est jardinier il
Saint-Maur. Nous en avons fait un paquet, mais
comme nous allions l'emporter, un grogs serpent
s'est jeté sur nous 1. un boa ainsi! Il nous a
fait peur, vous pensez Nous nous sommes sau-
vés au grand galop! Tout est resté fa-bas, près
de ce buisson. notre paquet, nos cordesetmon
chapeau! Il n'y a pas moyen de les ravoir si
eboa ne veut pas s'en aller' I! ne bouge pas!
Il a une gueule! mâtin! On en voit comme
ça au Jardin-des-Plantes Vous savezl.
Oh oh! un boa répondis-je en riant. On
n'en trouve pas à Saint-Maur, mes enfants
N'ayez pas peur l nous allons nous entendre avec-
ce monsieur-là
C'est portant, vrai ce que dit Polyte s'é-
cria l'autre petit en essuyant ses yeux et son
nez du revers de sa manche il est venu l'autre
jour une ménagerie à la fête à Charenton et il
y en avait aes boas et même on en a perdu un
qui s'est sauvé
Et celui-ci est au moins aussi gros que <;n i
Tenez continua le frère aîné en me montrant
sa cuisse entourée de ses deux mains:
Savez-vousbien, mes petits, que !ce que
vous me racontez là n'est guère encourageant,
répondis-je.
XLIX;J
Dès qu'Elisa eut compris, sans prononcer un
mot,;sans pousser un cri, elle tomba inanimée,
dans les bras de ceux qui l'entouraient.
Le docteur la fit transporter sur-le-champ
dans la maison, et bientôt on lui prodigua les
soins les plus intelligents. Salviaé et le prince
demeurèrent seuls dans le jardin; après quel-
ques moments d'attente, Salviac dit aven préci-
pitation
il est important que j'aille sur-le-
champ à Paris pour veiller aux intérêts d'Elisa.
Le docteur ne la quittera pas de la journée, et il
m'a autorisé Prendre son cabriolent afin que je
revienne plus vite. Et vous, W comptez-vous
faire ?
Je reste, répondit àîjïW.îu s'asseyani sur
,le banc.
Edouard lui serra la main d'une manière si-
gnificative, et s'éloigna en courant.
Plusieurs heures s'écoulèrent, pendant «les-
quelles le pnri'e An conserva une immo-
bilité de statue. Il voyait aller et venir les gens
de la maison et ne faisait pas un signe, n'adres
sait pas une question on eût dit qu'il ne pre-
nait aucune part à ce qui se passait autour de
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