Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1863-03-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 08 mars 1863 08 mars 1863
Description : 1863/03/08 (Numéro 36). 1863/03/08 (Numéro 36).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k588148v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
'̃: Un «b, t8 fr;; 6 m., » fr.; 3 m., & i'r.
Vu an, ?;fifr.6m., f fr.; 3 m., Ç.fc;.
Mandat à vihj ou timbres-poste.
mars tStt».
U ..•̃ paris ̃;••
̃'̃' 7 MARS
des problèmes,
Ken des voiles, éclaira bien des
tout" petit mystère
veste .impénétrable, déjouant les investiga-
tiens les plus subtilespeemme un gamin es-
raillcar échappe,
les gardiens de. Tondre
public.
suivre :les seatiers tortueux où il se cache.
Kn' 1818, les timbres-poste, déjà en usage
lurent employés en
ïrajioe, et., soit dit en passànt, ne constituè-
rent nul déficit pour le Trésor, en dépit de;
adversaires de la taxe uniforme.
Quatre ans,après l'adoption de' cesyslè-
-UKvliéry, fui, par son. essence poétique
prévoit ou devine tous les secrets, nous, ra-
ooalja'un sém- -l'histoire suspecte d'un riche
cours gratuits à un vieux gentilhomme,ruiné.,
lui avait oJiert très sérieusement mi Ile livres
sterling s'il parvenait à réunir assez de tim-
bres-poste démonétisés pour .en tapisser une
pièce de son appartement. Le gentilhom-
me, jugeant sa dignité sauvegardée 'par l'ap-
-parenee d'une tâche réelle, bien que puérile,
• faisait appela ses amis de Pans pour lui
fournir Je contingent nécessaire, et un ho-
rrible avocat, que le poète nomma, s'était
chargé de rocuiilir les .-menues offrandes
destinées à cette bonne œuvre.
L collecte fut abondante. mais jious nous
permettons voya-
geurs aient été admis à visiter la chambre
plus ingénieusement tapissée que la grotte
dé Calipso.
Peu .après le succès de. cette mystifica-
tion, les journaux annoncèrent qu'une jeune
orpheline ayant !a vacation- religieuse la
.plus manifeste, mais dénuée de toute for-
tune. serait généreusement admise dans un
• "couvent anglais dès qu'elle pourrait y pré-
senter une dot composé" d'une quantité dé-
terminée de timbres-poste hors de service.
Intéressante jeune fille, vous devez être
depuis longtemps cloîtrée, que vos vœux
vous soient légers,
Purs ce fut t'oeuvre du rachat des petits
Chinois qui et appel aux cœurs sensibles
il suffisait, pour affranchir d une mort pré-
coce et barbare une joule d'innocentes vic-
times, d'adresser au comité des lots de
vieux timbres. Hérode fut peut-être resté
indifférent à celte rançon, niais les Chinois
sont si naïfs
;iBien d'autres prétextes furent encore in-
voqués ayant pour objet la quête incessante j
-t FEWLLET0N DU PETIT- JOURNAL
»p -8* mars 1863.
UN .un •̃'̃̃'
Ilara mvis in terris:
Syite et fin.
Mais au milieu de cette bande qui rit, crie
ot-oadcule, apparaît un homme au maintien
grave, à la physionomie mélancolique. II
n'entre pas là en acheteur, les acheteurs
ai'ont point cette contenance recueillie.
Sans doute cet homme est un ami Sans
doute il sait que, dans les larmes versées à
deux, il y a je ne sais quelle tendre sympa-
thie, pius douce et plus puissante millé fois
que les consolations aux formes banales et
mensongères,- et il vient mêler ses larmes
aux larmes de Pauline. Qu'auriez-vous à
voir dans cette commune douleur, honnêtes
marchands ? La douleur n'est pas matière
vendable, que je sache. Donc, laissez pleu-
rer cette femme^t cet homme, et continuez,
vous autres, d'acheter, de crier et de rire.
Pauline était assise sur un tabouret, dans.
des. timbres maculés. Tous se formulaient
sous les apparences les plus dévotes, et les
âmes compatissantes multiplièrent, avec
une touchante émulation, des démarches et
des sacrifices qui coûtaient si peu et accu-
saient du si louables destinations..
Les dons affluèrent de toute part central i-r
sés ici par un magistrat, là parunchanoine,
un peu par un docteur très répandu, beau-
coup par les- abbesses do divers ordres,' et
le produit de cette bizarre souscription uni-
verselle ne tarda pas à enconi brer la, route
de Londres.
Que pouvait faire cependant la -perfide
Albion- de tant de petits carrés de papier
multieolorés?réglementai.rcinent salis ? Per-
sonne ne songeait à le vérifIer, le public se
montrait indifférent, et les bienfaiteurs ano-
nymes se reposaient sur la conscience d'a-
voir accompli entre des mains .discrètes un
acte de bienfaisance. Pourtant, les envois a-
vaientpris à la longue de telles proportions
1 que la sollicitude administrative s'en inquié-
ta et voulut se rendre compte de cette ex-
portation non prévue par les traités de corn*
1 merce,
Les instructions furent données, des deux
côtés du détroit pour surveiller ce trafic clan-
destin; la diplomatie employa ses agents, la-
police se mit en campagne, on étudia, on
scruta, on observa force rapports s'en sui-
virent, mais tant d'efforts combinés n'abou-
tirent qu'à ce résultat négatif de constater
que les provisions expédions.'avec un. zèle
soutenu par des correspondants généraux,
disparaissaient sous les voûtes de -monastè-
res impénétrables.
Dès lors, le champ fut ouvert aux suppo-
sitions et aux explications hasardées qui se
succédèrent sans plus de succès.
On prétendit que, par un procédé de net-
toyage, les .timbres étaient remis en circu-
lation mais tes soins minutieux qu'exigerai)
une.telle opération et l'impossibilité d'assu-
rer le-placement de celte marchandise frau-
duleuse démontaient, aussi bien que l'ho-
norabilité des dépositaires, l'absurdité de
cette solution.
On imagina ensuite qu'au moyen. d'un la-
vage chimique on obtenait unenotable quan-
tité de bleu de Prusse et d'au très 'matières'
colorantes d'un prixéhvé, ou même que les
timbres repétris entraient, dans. la compo-
sition d'un papier teinté ou tout simplement;
qu'on remettait en. pâte cette-masse de dé-
chets pour faire de la colle.
Aucune de ces interprétations saugrenues
ne disait le vrai mot de l'énigme, ni surtout
pourquoi les couvents en acceptent le recel
évidemmen.t,désintôressé.
Ainsi, par exemple, nos. sœurs de charité
recueillent des cartes de visite Je toute es-
une attitude profondément méditative, Elle
semblait comme repliée sur elle-même. Ses
deux coudes étaient appuyés sur ses ge-
noux, et de sa main elle soutenait sa tête
qui fléchissait, hélas comme anéantie sous
le poids de l'adversité.' Ses larmes avaient
cessé de couler, et de ses yeux, dont la fixi-
té était effrayante, jaillissait .un regard de
flamme. Ses lèvres étaient blanches, et les
coins de sa bouche, crispés par une contrac-
tion nerveuse, s'abaissaient avec une admi-
rable expression, de colère et de dédain. Im-
mobile et pâle comme elle l'était, vous l'eus-
siez prise pour 'une antique statue de la
Douleur, non point de la douleur qui se ré-
signe sans combat, mais de celle qui, même
vaincue, se résigne encore.
Devant la pauvre jeune fille, un homme
vient se mettre à genoux: c'est celui qui,
tout à l'heure, a surgi, contraste éloquent,
au milieu de la horde des acheteurs. Son
extérieur est d'une exquise simplicité, sa fi-
gure est belle, car l'intelligence l'illumine
de ses nobles rayons. Ses mains larges et
calleuses attestent que sa vie est une vie de
travail. Surson front, que les soucis ont sil-
lonné de rides, venues avant le temps, la
probité a mis son cachet;, et. dans ses yeux
d'un gns limpide, respire une naïve sensi-
bilité. Tout d'abord on comprend que sous
cette largo^poitrine bat un noble coeur. Ecou-
pece celles sur pap.ie-r-por-qejaine leur four-
nissent du ;filan.c de céruse. et les autres,
roulées en cornets, servent à envelopper des
médicament que ces saintes femmes ont ,1e
droit de disfeibuergratuitement aux.pau.vres.
Mais cette petite, ressource, d'une industrie
pieuse et secourable. n'a pas besoin de se
'cret.
Que deviennent donc .les timbres en re-
traite? Il y i» bien un emploi patent qui jus-
tifierait des -approvisionnements moins con-
sidérables c'est la mode très répandue de
coilationner, ce* figurines. En effet,- la tim-
oronianie a remplacé les innocentes occupa-
tions des grands et petits enfants désœuvrés
qui ont toujours besoin d'un dada pour pro-
mener léurs*:loisirs cette nouvelle fantaisie
a mordu dp gens sérieux, de très nobles
dames, voiremème un académicien des plus
savants. t
Du haut la société, par désœu-
yrerueijt ou par instinct (limitation, on s'est
mis à décoller, rechercher, à solliciter des
timbres-posSe. Les parents, les amis sont mis
à contribution les maisons de banque ou dé
commerce eh relations fréquentes avec les
pays étrangers se voient assaillies des fa-
natiques écrivent au hasard à des amis
oubjiés ou perdus dans les contrées tes plus
lointaines, avec !e vague espoir de provo-
quer des réponses dont l'enveloppe seule
promet quelque inîérêt.
'Dn* vu dès- garçons de burean. jusque-là
irréprochables, détourner des lettres, où
en ajourner- la remise pour en détacher
les affi/anehissements pittoresques dont '.ils
tiraient partvsi bien que, pour sauvegar-
der le contenu, il à fallu leur promettre l'a-
bandon du contenant.
Une Bourse spéciale .s'était établie dans le
jardin des Tuileries, près de la statue de
Dianc chasseresse, pour la vente et inchan-
ge de ces valeurs fictives, dont plusieurs' ont
atteint, des prix exorbitants, tels qu!un Ver-
tain ours et un affreux 90 du Bré-
sil, 'qui se négocient à bureau ouvert, de
trente à cinquante francs. La contrefaçon
mê,me, qui le croirait, s'en est mêlée, "ou
plutôt la.production d'échantillons faux, dont
.il n'y avait naturellement que le nombre,
voulu pour, éiahlir un cours-élevé.
Les Othon font prime depuis la modifica-
tion violente qu'a subi je gouvernement' de
da Grèce; un Garioatdi, dictateur, très rare,
est hors de prix.
Ce nouyeau.;marçhô des Innocents vient
d'être interdit non, Dieu merci, que parmi
les jeunes amateurs de l'.un et l'autre sexe
qui en faisaient la joie et l'ormement, il se,
soit rencontré des prévaricateurs, ni qu'on
ait eu à exécuter des coulissiers ayant omis
de solder leurs différences, mais parce que.
tez-le parler comme il s'efforce d'radoucir
sa voix naturellement rude et forte comme
il s'inquiète peu d'arrangerses phrases; mais
aussi dans ses. paroles qui viennent pêle-
mêle et sans art, quelle honnête loyauté
« Ne vous effrayez pas, mademoiselle
o Pauline, c'est Pierre Champré, c'est un
B ami qui vient près de vous pour que vous
ne soyez pas toute seule avec vos d\a-
» grins. Ils sont grands, mais vous n'êtes
n. pas restée au-dessous d'eux. Vous ayez
» agi en bonne fille, mademoiselle Pauline
» Votre père avait des amis, vous auriez pu
» recourir à eux, vous n'avez pas voulu le
» faire; vous n'avez pas voulu qu'il fût dit
» que la fille du négociant Delàunoy n'lavait
» pas pu, à elle seule et par elle-même, con-
tinuer à son père mort, cette vieille repu-,
» tation de probité que, vivant, il avait glo-
» rieusement acquise, et qu'il avait conser-
vée avec plus de soins que sa Cela
est bien votre père n'eûtpas mieux fait
» Mais à présent que vous avez noblement
rempli votre devoir de fille, il est temps
de songer à tous, a l'avenir qui vous est
réservé. Et, je le vois, vous y songez.
» C'est ça qui vous rend si triste, n'est-ce
» pas?. Et cependant il ne faudrait pas
» vous laisser abattre, Les ressources ne,
» vous manqueront pas. Où votre père
avait semé vous pouvez recueillir. JI
des industriels moins naïfs profitaient de
ces enchères pour s'approprier. sans trans-
actions amiables des objets d'une négocia-
tion plus pratique.
Or,ia:collectt©n«eomplèïe de tous !cs tim-
bres émits par les différents Etats du globe
comprend environ douze cents modèles, var
riés de forme, de couleur et d'effigie-, et sur
le nombre dix fois plus grand des collec-
tionneurs, trois ou quatre seulement sopjt
cites avec envie,: comme possédant la série
entière dans des albums savamment, agenc-
ces, qui ont du faird la fortune de f inven-
teur breveté, à qui nous reprocherons d'a-
voir, sur la première page, fénninisé le p)a>
nisphère,
Deux négociants patenté, ont mvert à
Paris des comptoirs- exclusifs pour vente
et ^échange -des timbres-poste, et 'Ils font
des affaires d'or.
On peut donc admettre, il la rigueur, que
des spéculateurs aient pressenti ou fait
naître, au hesoin, ce goût immodéré quP.
sous l'apparence de contribuer à Finstrucr
tion géographique et historique des enfants!,
oaptive et occupe tant de graves personne-
ges jusqu'à un
point, l'approvisionnement préparé de s'i
longue main- de ces joujoux peu gracieux'
prédestinés à exciter un jour la convoitise
et l'engouement qui ont fait poursuivre suc-
cessivement les assignats, les empreintes
de, cachets,, les .boutons graves, les lettres
de part et d'autres épaves de la. société. '̃
Que cette interprétation plausible contente
provisoirement les esprits inquiets qui veu-
lent se rendre compte, tant bien que mai, de
tout, ce -qui échappe à teur perspicacité re-
marquons toutefois que les gens assez avi-
sés pour avoir mené a bonne fin une entre-
priscaussifutileauraienl pu réalisersanspius
de frais et de persévérance quelques innova-
tion profitable à l'humanité, tout entière, et,
y employer les intermédiaires officieux qui
leur prêtent un concours bénévole.
De plus vives lumières viendront peut-être
percer les ténèbres qui enveloppent encore
cet accaparement insatiable; en attendant,
épluchons des tant que cela
pourra servie à quelqu'un ou quelque,
chose.
HÉRàU).
P. S. Deux revues mensuelles viennent
d'être fondées l'une, à. Bruxelles, sous ce
titre le Timbre-Poste, consacrée à la nô-
;menclature, aux prix-courants et aux indi-
cations utileset curieuses pour lés amateurs;
l'autre à Londres, intitulée Slanip colle"
tor's magasine, traitera toutes les. ques-
tions relatives aux timbres et indiquera les
créations nouvelles, les mutations et les
cours.
Bientôt, espérons-le, il se trouvera une so-t
ciété savante offrant une médaille d'un poids
convenable a l'auteur du meilleur travail sur*
»-.y. en â pas .mal sur le pavé de Paris qui
» ont. de l'argent à vous et qui sont tout
». prêts à vous le rendre, j'en suis sûr. Com'-
bien en trouverait-on qui, aujourd'hui?
» sont à la tête d'une belle et solide boutï-
» que, et,qui, sans votre père ne seraient
» que de pauvres diables d'ouvriers vivant'
», si toutefois cela peut s'appeler vivre
» au jour le jour et mal de leurs dix-huit
B, Jieures de travail JSIoi, par exemple, est-
ce que j avais un centime vaillant quand,
»., me, tendant la main, il me dit .-Pierre, tji
», as vingt-cinq ans et tune songes pas à t'é-
w '?, [J.lC,'est que, lui répondis-je, pour
» s établir il faut deux choses de l'argent
» et du crédit. Je n'ai ni l'un ni l'autre, Je
» t'offre l'un et l'autre.– Merci, répliquai-je
», avec une fierté qui le fit sourire, je n'em-
»;prunte que quand je suis sûr de pouvoir
» rendre. Remarque bien que je ne te
» prête que sur solide hypothèque. Une
» hypothèque? Je n'ai rien-. Et l'hon*
neurdunQmque tu portes? Le nom de ton
̃* honnête homme de père, Nicolas Champr£,
» qui a été quinze ans chez moi garçon d#
». caisse, et, pendant quinze ans, n'a voulu.
» ni changement de. position, ni augmenta-
» tion d'appointèments,parcequ'il ne s^3 trou-!
» vait.bon, disait-il, que pour être. ce qu'il'
1 était; et qu'à ses yeux, son temps, son âc-
?l, SQuinjclljgonce ne valaient
Vu an, ?;fifr.6m., f fr.; 3 m., Ç.fc;.
Mandat à vihj ou timbres-poste.
mars tStt».
U ..•̃ paris ̃;••
̃'̃' 7 MARS
des problèmes,
Ken des voiles, éclaira bien des
tout" petit mystère
veste .impénétrable, déjouant les investiga-
tiens les plus subtilespeemme un gamin es-
raillcar échappe,
les gardiens de. Tondre
public.
suivre :les seatiers tortueux où il se cache.
Kn' 1818, les timbres-poste, déjà en usage
lurent employés en
ïrajioe, et., soit dit en passànt, ne constituè-
rent nul déficit pour le Trésor, en dépit de;
adversaires de la taxe uniforme.
Quatre ans,après l'adoption de' cesyslè-
-UKvliéry, fui, par son. essence poétique
prévoit ou devine tous les secrets, nous, ra-
ooalja'un sém- -l'histoire suspecte d'un riche
cours gratuits à un vieux gentilhomme,ruiné.,
lui avait oJiert très sérieusement mi Ile livres
sterling s'il parvenait à réunir assez de tim-
bres-poste démonétisés pour .en tapisser une
pièce de son appartement. Le gentilhom-
me, jugeant sa dignité sauvegardée 'par l'ap-
-parenee d'une tâche réelle, bien que puérile,
• faisait appela ses amis de Pans pour lui
fournir Je contingent nécessaire, et un ho-
rrible avocat, que le poète nomma, s'était
chargé de rocuiilir les .-menues offrandes
destinées à cette bonne œuvre.
L collecte fut abondante. mais jious nous
permettons voya-
geurs aient été admis à visiter la chambre
plus ingénieusement tapissée que la grotte
dé Calipso.
Peu .après le succès de. cette mystifica-
tion, les journaux annoncèrent qu'une jeune
orpheline ayant !a vacation- religieuse la
.plus manifeste, mais dénuée de toute for-
tune. serait généreusement admise dans un
• "couvent anglais dès qu'elle pourrait y pré-
senter une dot composé" d'une quantité dé-
terminée de timbres-poste hors de service.
Intéressante jeune fille, vous devez être
depuis longtemps cloîtrée, que vos vœux
vous soient légers,
Purs ce fut t'oeuvre du rachat des petits
Chinois qui et appel aux cœurs sensibles
il suffisait, pour affranchir d une mort pré-
coce et barbare une joule d'innocentes vic-
times, d'adresser au comité des lots de
vieux timbres. Hérode fut peut-être resté
indifférent à celte rançon, niais les Chinois
sont si naïfs
;iBien d'autres prétextes furent encore in-
voqués ayant pour objet la quête incessante j
-t FEWLLET0N DU PETIT- JOURNAL
»p -8* mars 1863.
UN .un •̃'̃̃'
Ilara mvis in terris:
Syite et fin.
Mais au milieu de cette bande qui rit, crie
ot-oadcule, apparaît un homme au maintien
grave, à la physionomie mélancolique. II
n'entre pas là en acheteur, les acheteurs
ai'ont point cette contenance recueillie.
Sans doute cet homme est un ami Sans
doute il sait que, dans les larmes versées à
deux, il y a je ne sais quelle tendre sympa-
thie, pius douce et plus puissante millé fois
que les consolations aux formes banales et
mensongères,- et il vient mêler ses larmes
aux larmes de Pauline. Qu'auriez-vous à
voir dans cette commune douleur, honnêtes
marchands ? La douleur n'est pas matière
vendable, que je sache. Donc, laissez pleu-
rer cette femme^t cet homme, et continuez,
vous autres, d'acheter, de crier et de rire.
Pauline était assise sur un tabouret, dans.
des. timbres maculés. Tous se formulaient
sous les apparences les plus dévotes, et les
âmes compatissantes multiplièrent, avec
une touchante émulation, des démarches et
des sacrifices qui coûtaient si peu et accu-
saient du si louables destinations..
Les dons affluèrent de toute part central i-r
sés ici par un magistrat, là parunchanoine,
un peu par un docteur très répandu, beau-
coup par les- abbesses do divers ordres,' et
le produit de cette bizarre souscription uni-
verselle ne tarda pas à enconi brer la, route
de Londres.
Que pouvait faire cependant la -perfide
Albion- de tant de petits carrés de papier
multieolorés?réglementai.rcinent salis ? Per-
sonne ne songeait à le vérifIer, le public se
montrait indifférent, et les bienfaiteurs ano-
nymes se reposaient sur la conscience d'a-
voir accompli entre des mains .discrètes un
acte de bienfaisance. Pourtant, les envois a-
vaientpris à la longue de telles proportions
1 que la sollicitude administrative s'en inquié-
ta et voulut se rendre compte de cette ex-
portation non prévue par les traités de corn*
1 merce,
Les instructions furent données, des deux
côtés du détroit pour surveiller ce trafic clan-
destin; la diplomatie employa ses agents, la-
police se mit en campagne, on étudia, on
scruta, on observa force rapports s'en sui-
virent, mais tant d'efforts combinés n'abou-
tirent qu'à ce résultat négatif de constater
que les provisions expédions.'avec un. zèle
soutenu par des correspondants généraux,
disparaissaient sous les voûtes de -monastè-
res impénétrables.
Dès lors, le champ fut ouvert aux suppo-
sitions et aux explications hasardées qui se
succédèrent sans plus de succès.
On prétendit que, par un procédé de net-
toyage, les .timbres étaient remis en circu-
lation mais tes soins minutieux qu'exigerai)
une.telle opération et l'impossibilité d'assu-
rer le-placement de celte marchandise frau-
duleuse démontaient, aussi bien que l'ho-
norabilité des dépositaires, l'absurdité de
cette solution.
On imagina ensuite qu'au moyen. d'un la-
vage chimique on obtenait unenotable quan-
tité de bleu de Prusse et d'au très 'matières'
colorantes d'un prixéhvé, ou même que les
timbres repétris entraient, dans. la compo-
sition d'un papier teinté ou tout simplement;
qu'on remettait en. pâte cette-masse de dé-
chets pour faire de la colle.
Aucune de ces interprétations saugrenues
ne disait le vrai mot de l'énigme, ni surtout
pourquoi les couvents en acceptent le recel
évidemmen.t,désintôressé.
Ainsi, par exemple, nos. sœurs de charité
recueillent des cartes de visite Je toute es-
une attitude profondément méditative, Elle
semblait comme repliée sur elle-même. Ses
deux coudes étaient appuyés sur ses ge-
noux, et de sa main elle soutenait sa tête
qui fléchissait, hélas comme anéantie sous
le poids de l'adversité.' Ses larmes avaient
cessé de couler, et de ses yeux, dont la fixi-
té était effrayante, jaillissait .un regard de
flamme. Ses lèvres étaient blanches, et les
coins de sa bouche, crispés par une contrac-
tion nerveuse, s'abaissaient avec une admi-
rable expression, de colère et de dédain. Im-
mobile et pâle comme elle l'était, vous l'eus-
siez prise pour 'une antique statue de la
Douleur, non point de la douleur qui se ré-
signe sans combat, mais de celle qui, même
vaincue, se résigne encore.
Devant la pauvre jeune fille, un homme
vient se mettre à genoux: c'est celui qui,
tout à l'heure, a surgi, contraste éloquent,
au milieu de la horde des acheteurs. Son
extérieur est d'une exquise simplicité, sa fi-
gure est belle, car l'intelligence l'illumine
de ses nobles rayons. Ses mains larges et
calleuses attestent que sa vie est une vie de
travail. Surson front, que les soucis ont sil-
lonné de rides, venues avant le temps, la
probité a mis son cachet;, et. dans ses yeux
d'un gns limpide, respire une naïve sensi-
bilité. Tout d'abord on comprend que sous
cette largo^poitrine bat un noble coeur. Ecou-
pece celles sur pap.ie-r-por-qejaine leur four-
nissent du ;filan.c de céruse. et les autres,
roulées en cornets, servent à envelopper des
médicament que ces saintes femmes ont ,1e
droit de disfeibuergratuitement aux.pau.vres.
Mais cette petite, ressource, d'une industrie
pieuse et secourable. n'a pas besoin de se
'cret.
Que deviennent donc .les timbres en re-
traite? Il y i» bien un emploi patent qui jus-
tifierait des -approvisionnements moins con-
sidérables c'est la mode très répandue de
coilationner, ce* figurines. En effet,- la tim-
oronianie a remplacé les innocentes occupa-
tions des grands et petits enfants désœuvrés
qui ont toujours besoin d'un dada pour pro-
mener léurs*:loisirs cette nouvelle fantaisie
a mordu dp gens sérieux, de très nobles
dames, voiremème un académicien des plus
savants. t
Du haut la société, par désœu-
yrerueijt ou par instinct (limitation, on s'est
mis à décoller, rechercher, à solliciter des
timbres-posSe. Les parents, les amis sont mis
à contribution les maisons de banque ou dé
commerce eh relations fréquentes avec les
pays étrangers se voient assaillies des fa-
natiques écrivent au hasard à des amis
oubjiés ou perdus dans les contrées tes plus
lointaines, avec !e vague espoir de provo-
quer des réponses dont l'enveloppe seule
promet quelque inîérêt.
'Dn* vu dès- garçons de burean. jusque-là
irréprochables, détourner des lettres, où
en ajourner- la remise pour en détacher
les affi/anehissements pittoresques dont '.ils
tiraient partvsi bien que, pour sauvegar-
der le contenu, il à fallu leur promettre l'a-
bandon du contenant.
Une Bourse spéciale .s'était établie dans le
jardin des Tuileries, près de la statue de
Dianc chasseresse, pour la vente et inchan-
ge de ces valeurs fictives, dont plusieurs' ont
atteint, des prix exorbitants, tels qu!un Ver-
tain ours et un affreux 90 du Bré-
sil, 'qui se négocient à bureau ouvert, de
trente à cinquante francs. La contrefaçon
mê,me, qui le croirait, s'en est mêlée, "ou
plutôt la.production d'échantillons faux, dont
.il n'y avait naturellement que le nombre,
voulu pour, éiahlir un cours-élevé.
Les Othon font prime depuis la modifica-
tion violente qu'a subi je gouvernement' de
da Grèce; un Garioatdi, dictateur, très rare,
est hors de prix.
Ce nouyeau.;marçhô des Innocents vient
d'être interdit non, Dieu merci, que parmi
les jeunes amateurs de l'.un et l'autre sexe
qui en faisaient la joie et l'ormement, il se,
soit rencontré des prévaricateurs, ni qu'on
ait eu à exécuter des coulissiers ayant omis
de solder leurs différences, mais parce que.
tez-le parler comme il s'efforce d'radoucir
sa voix naturellement rude et forte comme
il s'inquiète peu d'arrangerses phrases; mais
aussi dans ses. paroles qui viennent pêle-
mêle et sans art, quelle honnête loyauté
« Ne vous effrayez pas, mademoiselle
o Pauline, c'est Pierre Champré, c'est un
B ami qui vient près de vous pour que vous
ne soyez pas toute seule avec vos d\a-
» grins. Ils sont grands, mais vous n'êtes
n. pas restée au-dessous d'eux. Vous ayez
» agi en bonne fille, mademoiselle Pauline
» Votre père avait des amis, vous auriez pu
» recourir à eux, vous n'avez pas voulu le
» faire; vous n'avez pas voulu qu'il fût dit
» que la fille du négociant Delàunoy n'lavait
» pas pu, à elle seule et par elle-même, con-
tinuer à son père mort, cette vieille repu-,
» tation de probité que, vivant, il avait glo-
» rieusement acquise, et qu'il avait conser-
vée avec plus de soins que sa Cela
est bien votre père n'eûtpas mieux fait
» Mais à présent que vous avez noblement
rempli votre devoir de fille, il est temps
de songer à tous, a l'avenir qui vous est
réservé. Et, je le vois, vous y songez.
» C'est ça qui vous rend si triste, n'est-ce
» pas?. Et cependant il ne faudrait pas
» vous laisser abattre, Les ressources ne,
» vous manqueront pas. Où votre père
avait semé vous pouvez recueillir. JI
des industriels moins naïfs profitaient de
ces enchères pour s'approprier. sans trans-
actions amiables des objets d'une négocia-
tion plus pratique.
Or,ia:collectt©n«eomplèïe de tous !cs tim-
bres émits par les différents Etats du globe
comprend environ douze cents modèles, var
riés de forme, de couleur et d'effigie-, et sur
le nombre dix fois plus grand des collec-
tionneurs, trois ou quatre seulement sopjt
cites avec envie,: comme possédant la série
entière dans des albums savamment, agenc-
ces, qui ont du faird la fortune de f inven-
teur breveté, à qui nous reprocherons d'a-
voir, sur la première page, fénninisé le p)a>
nisphère,
Deux négociants patenté, ont mvert à
Paris des comptoirs- exclusifs pour vente
et ^échange -des timbres-poste, et 'Ils font
des affaires d'or.
On peut donc admettre, il la rigueur, que
des spéculateurs aient pressenti ou fait
naître, au hesoin, ce goût immodéré quP.
sous l'apparence de contribuer à Finstrucr
tion géographique et historique des enfants!,
oaptive et occupe tant de graves personne-
ges jusqu'à un
point, l'approvisionnement préparé de s'i
longue main- de ces joujoux peu gracieux'
prédestinés à exciter un jour la convoitise
et l'engouement qui ont fait poursuivre suc-
cessivement les assignats, les empreintes
de, cachets,, les .boutons graves, les lettres
de part et d'autres épaves de la. société. '̃
Que cette interprétation plausible contente
provisoirement les esprits inquiets qui veu-
lent se rendre compte, tant bien que mai, de
tout, ce -qui échappe à teur perspicacité re-
marquons toutefois que les gens assez avi-
sés pour avoir mené a bonne fin une entre-
priscaussifutileauraienl pu réalisersanspius
de frais et de persévérance quelques innova-
tion profitable à l'humanité, tout entière, et,
y employer les intermédiaires officieux qui
leur prêtent un concours bénévole.
De plus vives lumières viendront peut-être
percer les ténèbres qui enveloppent encore
cet accaparement insatiable; en attendant,
épluchons des tant que cela
pourra servie à quelqu'un ou quelque,
chose.
HÉRàU).
P. S. Deux revues mensuelles viennent
d'être fondées l'une, à. Bruxelles, sous ce
titre le Timbre-Poste, consacrée à la nô-
;menclature, aux prix-courants et aux indi-
cations utileset curieuses pour lés amateurs;
l'autre à Londres, intitulée Slanip colle"
tor's magasine, traitera toutes les. ques-
tions relatives aux timbres et indiquera les
créations nouvelles, les mutations et les
cours.
Bientôt, espérons-le, il se trouvera une so-t
ciété savante offrant une médaille d'un poids
convenable a l'auteur du meilleur travail sur*
»-.y. en â pas .mal sur le pavé de Paris qui
» ont. de l'argent à vous et qui sont tout
». prêts à vous le rendre, j'en suis sûr. Com'-
bien en trouverait-on qui, aujourd'hui?
» sont à la tête d'une belle et solide boutï-
» que, et,qui, sans votre père ne seraient
» que de pauvres diables d'ouvriers vivant'
», si toutefois cela peut s'appeler vivre
» au jour le jour et mal de leurs dix-huit
B, Jieures de travail JSIoi, par exemple, est-
ce que j avais un centime vaillant quand,
»., me, tendant la main, il me dit .-Pierre, tji
», as vingt-cinq ans et tune songes pas à t'é-
w '?, [J.lC,'est que, lui répondis-je, pour
» s établir il faut deux choses de l'argent
» et du crédit. Je n'ai ni l'un ni l'autre, Je
» t'offre l'un et l'autre.– Merci, répliquai-je
», avec une fierté qui le fit sourire, je n'em-
»;prunte que quand je suis sûr de pouvoir
» rendre. Remarque bien que je ne te
» prête que sur solide hypothèque. Une
» hypothèque? Je n'ai rien-. Et l'hon*
neurdunQmque tu portes? Le nom de ton
̃* honnête homme de père, Nicolas Champr£,
» qui a été quinze ans chez moi garçon d#
». caisse, et, pendant quinze ans, n'a voulu.
» ni changement de. position, ni augmenta-
» tion d'appointèments,parcequ'il ne s^3 trou-!
» vait.bon, disait-il, que pour être. ce qu'il'
1 était; et qu'à ses yeux, son temps, son âc-
?l, SQuinjclljgonce ne valaient
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