Titre : La Sylphide : journal de modes, de littérature, de théâtres et de musique / directeur : de Villemessant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34444962f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A17). 1856/09/10 (A17).
Description : Note : GRAV. Note : GRAV.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5864698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4145-4208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
XVII» ANNÉE.
7« LIVRAISON.
-10 SEPTEMBRE 4886
LA ROSE DES ALPES
i.
ttN BAL CHEZ LADY CHATTERTON.
ADÏ Chatterton, dites-
moi , je vous prie,
quelle est cette char-
mante femme qui ne
danse pas et ne parle
. à personne, mais dont le re-
gard est si doux et la physio-
nomie si triste?
— C'est lady Wisbury.
— Quoi ! le vieux lord Wis-
bury est marié!
, — Il y a trois ans, qu'en re-
venant du midi de la France, il ramena, entre
autres raretés, cette jolie femme.
— En effet, milady, c'est une rareté, une
merveille! Je n'ai de ma vie rien vu d'aussi
beau.
— Vous voilà bien, vous autres Français, s'é-
cria lady Chatterton, avec un peu de dépit, tou-
jours exaltés, enthousiastes, pour ce qui est
nouveau ; nous avons ici de3 femmes tout aussi
belles que lady Wisbury, mais vous ne vous en
apercevez plus, parce que vous les connaissez
déjà.
— Ne le pensez pas, milady, notre admiration
est trop sincère pour ne pas être durable.
"■ En cet instant, Léonce de Mondoville quitta
brusquement lady Chatterton, et s'élançant près
du fauteuil qu'occupait lady Wisbury, il ra-
massa un bouquet échappé de sa main distraite,
et le lui remit avec une grade empressée. La jolie
femme s'inclina en prononçant un merci, milord,
d'une voix si touchante, qu'elle alla droit au
coeur de Léonce. Resté debout près d'elle, celui-
ci la contemplait avec ravissement; il compre-
nait, alors, qu'un vieillard avait pu se laisser
tourner la tête par un être aussi parfait. Lady
Wisbury passa plusieurs fois la main sur son
front et devint extrêmement pâle. Léonce vit
qu'elle souffrait.
. — Il fait bien chaud dans ce salon, lui dit-il
doucement.
— En effet, répondit-elle, je me sens mou-
rir!... .
— Ciel ! milady! prenez mon bras et passons
sur cette terrasse.
— Oh I oui, de l'air! ici l'on étouffe.
A ces mots, elle se leva, et, s'appuyant sur le
bras que lui offrait Mondoville, elle se laissa
conduire sur une terrasse qui se trouvait de
plain-pied avec les salons. Là, elle s'assit et, en
respirant l'air pur de la campagne, elle sembla
renaître. En ce moment, lord Wisbury accourut
près d'elle.
— Blanche, s'écria-t-il, est-il vrai que vous
êtes indisposée ?
— Ce n'est rien, milord, fit-elle doucement.
Grâce à monsieur, j'ai pu échapper un instant à
la chaleur... Je me sens mieux. .
— Dieu soit loué, reprit le vieux lord, j'étais
déjà d'une inquiétude! Que d'obligations, mon-
sieur, ajouta-t-il en se tournant du côté de
Léonce. Eh ! mais, c'est M. de Mondoville, mon
aimable ami ! Depuis quand donc est-on en An-
gleterre ?
— Depuis deux jours seulement, milord, et
je me propose d'aller vous rendre mes devoirs.
— Vous serez le bienvenu, mon cher Léonce,
car vous êtes l'homme que j'affectionne le plus;
milady, permettez-moi de vous présenter M.
Léonce de Mondoville, c'est mon ami, et je vous
prie de le traiter comme tel. Et vous, Mondoville,
je vous présente lady Wisbury; je n'étais pas ma-
rié lors de notre dernier voyage à Londres, il y a
quatre ans, c'est l'année suivante que j'ai été
chercher une femme dans votre pays, pour le-
quel j'ai toujours conservé une grande prédilec-
tion, vous le savez : lady Wisbury est française,
aussi a-t-elle quelque peine à s'habituer à nos
7« LIVRAISON.
-10 SEPTEMBRE 4886
LA ROSE DES ALPES
i.
ttN BAL CHEZ LADY CHATTERTON.
ADÏ Chatterton, dites-
moi , je vous prie,
quelle est cette char-
mante femme qui ne
danse pas et ne parle
. à personne, mais dont le re-
gard est si doux et la physio-
nomie si triste?
— C'est lady Wisbury.
— Quoi ! le vieux lord Wis-
bury est marié!
, — Il y a trois ans, qu'en re-
venant du midi de la France, il ramena, entre
autres raretés, cette jolie femme.
— En effet, milady, c'est une rareté, une
merveille! Je n'ai de ma vie rien vu d'aussi
beau.
— Vous voilà bien, vous autres Français, s'é-
cria lady Chatterton, avec un peu de dépit, tou-
jours exaltés, enthousiastes, pour ce qui est
nouveau ; nous avons ici de3 femmes tout aussi
belles que lady Wisbury, mais vous ne vous en
apercevez plus, parce que vous les connaissez
déjà.
— Ne le pensez pas, milady, notre admiration
est trop sincère pour ne pas être durable.
"■ En cet instant, Léonce de Mondoville quitta
brusquement lady Chatterton, et s'élançant près
du fauteuil qu'occupait lady Wisbury, il ra-
massa un bouquet échappé de sa main distraite,
et le lui remit avec une grade empressée. La jolie
femme s'inclina en prononçant un merci, milord,
d'une voix si touchante, qu'elle alla droit au
coeur de Léonce. Resté debout près d'elle, celui-
ci la contemplait avec ravissement; il compre-
nait, alors, qu'un vieillard avait pu se laisser
tourner la tête par un être aussi parfait. Lady
Wisbury passa plusieurs fois la main sur son
front et devint extrêmement pâle. Léonce vit
qu'elle souffrait.
. — Il fait bien chaud dans ce salon, lui dit-il
doucement.
— En effet, répondit-elle, je me sens mou-
rir!... .
— Ciel ! milady! prenez mon bras et passons
sur cette terrasse.
— Oh I oui, de l'air! ici l'on étouffe.
A ces mots, elle se leva, et, s'appuyant sur le
bras que lui offrait Mondoville, elle se laissa
conduire sur une terrasse qui se trouvait de
plain-pied avec les salons. Là, elle s'assit et, en
respirant l'air pur de la campagne, elle sembla
renaître. En ce moment, lord Wisbury accourut
près d'elle.
— Blanche, s'écria-t-il, est-il vrai que vous
êtes indisposée ?
— Ce n'est rien, milord, fit-elle doucement.
Grâce à monsieur, j'ai pu échapper un instant à
la chaleur... Je me sens mieux. .
— Dieu soit loué, reprit le vieux lord, j'étais
déjà d'une inquiétude! Que d'obligations, mon-
sieur, ajouta-t-il en se tournant du côté de
Léonce. Eh ! mais, c'est M. de Mondoville, mon
aimable ami ! Depuis quand donc est-on en An-
gleterre ?
— Depuis deux jours seulement, milord, et
je me propose d'aller vous rendre mes devoirs.
— Vous serez le bienvenu, mon cher Léonce,
car vous êtes l'homme que j'affectionne le plus;
milady, permettez-moi de vous présenter M.
Léonce de Mondoville, c'est mon ami, et je vous
prie de le traiter comme tel. Et vous, Mondoville,
je vous présente lady Wisbury; je n'étais pas ma-
rié lors de notre dernier voyage à Londres, il y a
quatre ans, c'est l'année suivante que j'ai été
chercher une femme dans votre pays, pour le-
quel j'ai toujours conservé une grande prédilec-
tion, vous le savez : lady Wisbury est française,
aussi a-t-elle quelque peine à s'habituer à nos
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