Titre : L'Européen : journal des sciences morales et économiques
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1832-02-18
Contributeur : Buchez, Philippe-Joseph-Benjamin (1796-1865). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327713262
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1179 Nombre total de vues : 1179
Description : 18 février 1832 18 février 1832
Description : 1832/02/18 (T1,N12). 1832/02/18 (T1,N12).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5860276d
Source : Bibliothèque nationale de France, R-6358
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
-^ÔME ï.—N°i2.
18 FEVRIER 18â2.
".•'."• ET ÉCONOMIQUES,.
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS.
Oû s'abonne à! Paris, rué Chabannais, n. 8 : les bureaux sont ouverts de 2 à 5 heures.
Ëhèss Paulin-, libraire, rue Vivienne, n° 31, place de la Bourse.
'©n s'abonne dans les départemens, chez tous les libraires et directeurs de pdste.
Paix BE I'ABONNEMENT : 36 fr. pour une année, 20 fr.!pour six mois, 10 fr. pour trois mois.
Pour l'étranger, l'abonnement sera augmenté de 4 fr. par an, 2 fr. pour six mois, v,fr. pour trois mois.
SOMMAIRE.
IHfc.Pouvoir. —De la Législation. — De l'Aççrei.ssemeut:
de la production des substances alimentaires en
. France.—Mouvement social.—Le Pirate, opéra.de
Bellini.—De deux nouvelles Statues des Tuileries.
— Académie des Sciences, Çholéra-Morbus, Distance
de la lune aux astres, Nouveau Thermomètre. — Os
humain» des cavernes.—Association pour l'instruction
du peupe.—Saint-Simonisme.
SCIEWClî SOCIALE.
Do POUVOIB. —La question politique e«t devenue pour
beaucoup de personnes, aujourd'hui, une question de
forme; et les opinions sur ce sujet se divisent en deux
Bien tranchées : l'opinion monarchique et l'opinion ré-
publicaine. La première veut, plus où moins, ,que le
pouvoir soit concentré dans un individu seul juge des
besoins sociaux, seul appelé à les satisfaire, l'autre veut
que le pouvoir soit le produit de ces besoins, c'est-à-
ffire, soit nommé par ceux qui le représentent.
"S'il s'agissait de nous prononcer pour l'une ou l'autre
de ces opinions, nous serions embarrassé de dire notre
SiVis; car nous ne fesons pas du pouvoir une question in-
dividuelle ou de nom-propre; nous ne pensons pas qu'il
iufiise qu'un individu s'appelle pouvoir, pour que le
pouvoir réside en lui; l'état, à nos yeux, c'est l'ensemble
dés institutions sociales; et ce qu'il y a dans ces institù-*
ihms de plifes prègréssif; ce qui donne la direction au inë- '
canismeisjocial, c'est le pouvoir. ' «n '
Deux fais en quarante ans, depuis là révolution*îè
pouvoir a été nominalement etéffeëtfv^Bténfrïa^ m^rae
chose, c'est lorsque Napoléon et la Convention ont ré^ '
ghé;'Napoléon, parce qu'il était en avant du mouve-'
ment européen, qu'il dirigeait l'action française au de-1
hors, de la manière la plus conformé aux intérêts pr'o-':.
gressifs des peuples européens; la Convention, parce
qu'elle marchait en tête des nécessités sociales de son.
époque, qui étaient de faire respecter au dedans et au
dehoj-s le mouvement révolutionnaire de 89, et dé lui"
donner une valeur positive.
Hors de ces deux actions, le pouvoir nominal à été à la*
remorque du mouvement social, le véritable pouvoir ai
été la presse : c'est elle qui a provoqué le mouvement de
juillet, dont le peuple a été l'instrument; c'est elle qui'
pousse à la réalisation effective des volontés contenues:
dans ce mouvement; elle y parviendra quand le besoin
dé celte réalisation sera mûr; car elle veut et elle peut ;
c'est là l'essence du pouvoir.
Ce qui constitue le pouvoir, c'est donc l'intelligence
des besoins sociaux, c'est'â-dire, en suivant toujours no-
tre pensée, l'intelligence des intérêts populaires; ces be-
soins et ces intérêts n'ont valeur d'existence que lorsque
la volonté de les satisfaire existe quelque part. Or, toute
la question du pouvoir est de lavoir si cette satisfaction
se fera par lui ou contre lui ; s'il y résiste, et que d au-
tres comprennent mieux que lui la nécessité et les
moyens d'arriver à ce résultat inévitable* ceux-là seront
18 FEVRIER 18â2.
".•'."• ET ÉCONOMIQUES,.
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de la production des substances alimentaires en
. France.—Mouvement social.—Le Pirate, opéra.de
Bellini.—De deux nouvelles Statues des Tuileries.
— Académie des Sciences, Çholéra-Morbus, Distance
de la lune aux astres, Nouveau Thermomètre. — Os
humain» des cavernes.—Association pour l'instruction
du peupe.—Saint-Simonisme.
SCIEWClî SOCIALE.
Do POUVOIB. —La question politique e«t devenue pour
beaucoup de personnes, aujourd'hui, une question de
forme; et les opinions sur ce sujet se divisent en deux
Bien tranchées : l'opinion monarchique et l'opinion ré-
publicaine. La première veut, plus où moins, ,que le
pouvoir soit concentré dans un individu seul juge des
besoins sociaux, seul appelé à les satisfaire, l'autre veut
que le pouvoir soit le produit de ces besoins, c'est-à-
ffire, soit nommé par ceux qui le représentent.
"S'il s'agissait de nous prononcer pour l'une ou l'autre
de ces opinions, nous serions embarrassé de dire notre
SiVis; car nous ne fesons pas du pouvoir une question in-
dividuelle ou de nom-propre; nous ne pensons pas qu'il
iufiise qu'un individu s'appelle pouvoir, pour que le
pouvoir réside en lui; l'état, à nos yeux, c'est l'ensemble
dés institutions sociales; et ce qu'il y a dans ces institù-*
ihms de plifes prègréssif; ce qui donne la direction au inë- '
canismeisjocial, c'est le pouvoir. ' «n '
Deux fais en quarante ans, depuis là révolution*îè
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chose, c'est lorsque Napoléon et la Convention ont ré^ '
ghé;'Napoléon, parce qu'il était en avant du mouve-'
ment européen, qu'il dirigeait l'action française au de-1
hors, de la manière la plus conformé aux intérêts pr'o-':.
gressifs des peuples européens; la Convention, parce
qu'elle marchait en tête des nécessités sociales de son.
époque, qui étaient de faire respecter au dedans et au
dehoj-s le mouvement révolutionnaire de 89, et dé lui"
donner une valeur positive.
Hors de ces deux actions, le pouvoir nominal à été à la*
remorque du mouvement social, le véritable pouvoir ai
été la presse : c'est elle qui a provoqué le mouvement de
juillet, dont le peuple a été l'instrument; c'est elle qui'
pousse à la réalisation effective des volontés contenues:
dans ce mouvement; elle y parviendra quand le besoin
dé celte réalisation sera mûr; car elle veut et elle peut ;
c'est là l'essence du pouvoir.
Ce qui constitue le pouvoir, c'est donc l'intelligence
des besoins sociaux, c'est'â-dire, en suivant toujours no-
tre pensée, l'intelligence des intérêts populaires; ces be-
soins et ces intérêts n'ont valeur d'existence que lorsque
la volonté de les satisfaire existe quelque part. Or, toute
la question du pouvoir est de lavoir si cette satisfaction
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