Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1859-09-10
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 10 septembre 1859 10 septembre 1859
Description : 1859/09/10 (A9,N37). 1859/09/10 (A9,N37).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5856737m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
SEUY1HME ANNEE — K» 37
SAMEDI, 10 SEPTEMBRE 1859
LA LUMIÈRE
BEVUE DE IV PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS — HÉLIOGRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET, SfiOW HILl
ABONNEMENTS : PAIUS, 1 an, 20 fr.; 6 mois, 12 fr.; 3 mois, 1 fr. — DÉPARTEMENTS, 1 an, 22 fr.; C mois, 13 fr.; 3 mois, 8 fr. — ÉTRANGER, 1 an, 25 fr.; 6niois, 15 fr.; 3 mois, 10 fr.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
LE CAMP de Saint-Maur au stéréoscope. - EXPOSITION
régionale de Rouen. Photographie, par M. J. PAULIN. —
REVUE des journaux, par M. H. — MULTIPLICATEUR
pboto-électrique , de M. de Lucy. — MANIPULATIONS
photographiques. — CHRONIQUE, par M. LA GAVIKIE.
LE CAMP DE SAINT-MÂliR
AU STÉRÉOSCOPE.
MM. Gaudin frères viennent d'éditer une intéres-
sante collection de vues prises au camp de Saint-
Maur. Cette vie intime du soldat en campagne, dont
le spectacle a attiré de tous les points de la France
tant de visiteurs curieux, la photographie la retrace
tout entière. Aucune scène de cette existence mou-
vementée n'a échappé à l'indiscrétion de l'objectif.
Si vous êtes du nombre des privilégiés qui ont pu
visiter le camp, vous reconnaîtrez en considérant
ces épreuves que, si longue qu'ait été votre visite,
elle était incomplète, et si vous avez dû vous en
rapporter aux récits plus ou moins exacts des jour-
naux ou des voyageurs, vous serez convaincu de leur
insuffisance, et quand vous aurez examiné un à un
ces tableaux si animés, vous aurez vu mieux et plus
que personne sans quitter votre fauteuil.
C'est le matin. Tout commence à s'agiter dans cette
vaste plaine transformée en une ville de teutes.
Quelques-unes s'élèvent au-dessus des autres ; ce sont
les monuments, les palais de toile des officiers. De
chaque tente sortent plusieurs troupiers en négligé
du matin : une chemise, un pantalon et un bonnet
de police. Ou prépare la toilette. Le sac est déposé
à terre, à côté des buffleteries, et chacun procède au
nettoyage de son fourniment. Quelle activité et quelle
coquetterie. Quelques-uns encore mal éveillés et re-
trouvant au dehors le même lit qu'ils viennent de
quitter, c'est>à-dire le sol, s'y étendent de nouveau.
Tous écoutent la lecture du journal que fait à haute
voix un sous-officier.
Plus loin, c'est la buanderie. Un maigre ruisseau
élargi en mare en fait tous les frais. Au bord, une
escouade de turcos de corvée, toujours en tenue du
matin, les manches relevées et le corps accroupi,
sont groupés comme des femmes au lavoir. Les uns
savonnent, les autres rincent le linge, ceux-là reten-
dent sur un lit de branches ou sur des cordes ten-
dues pour le laisser sécher. Oh ! les gracieuses lavan-
dières! Oh! les (ailles attrayantes! Oh! les minois
charmants! L'eau du ruisseau s'enfuit en toute hâte,
honteuse de réfléchir leur diabolique image.
Ici, dans un espace ménagé soigneusement entre
les tentes, quatre zouaves, assis à l'orientale et grou-
pés autour d'une large gamelle, préparent la soupe
commune. Deux camarades penchés vers eux les
regardent faire avec une expression de convoitise bien
excusable chez des gaillards taillés de façon à ne pas
se nourrir exclusivement de gloire. L'un des cuisi-
niers taille arlistement la carotte traditionnelle, un
autre épeluche gravement l'oignon savoureux, le troi-
sième, un bidon en main, verse avec précaution l'eau
que les circonstances ont appris à ménager. Enfin le
quatrième dispose le foyer. Tous ont cette gravité qui
sied à leurs utiles fonctions.
Maintenant le couvert est mis. L'herbe, un peu
courte et un peu sèche, il est vrai, sert de nappe
et de siège. — C'est tout économie ! — La cuiller en
main, on satisfait l'appétit matériel, tandis que l'es-
prit se nourrit des souvenirs glorieux de la campa-
gne. On cause gaiement. Une bouteille circule pour
entretenir la gaieté. Elle peut se vider, le tonneau
est là, et le convive, à cheval dessus, à la manière
de Bacchus, paraît décidé à ne point l'abandonner
tant qu'il y restera un verre de la généreuse liqueur.
Mais, même au camp et après les fatigues de la
lutte, la journée du soldat n'est pas seulement con-
sacrée au repos. Il y a encore l'exercice. Parmi les
tableaux qui reproduisent les divers exercices il en
est un que nous devons signaler, c'est celui qui re-
présente la défense du drapeau. C'est un groupe
plein de mouvement et d'énergie et qu'on ne peut
considérer sans une profonde émotion.
Après les exercices viennent les jeux. La maîn
chaude est en faveur parmi les troupiers. C'est un
délassement qui amuse longtemps et à peu de frais.
Et puis il arrive parfois qu'une des visiteuses qui font
galerie, paysanne ou bonne d'enfants, veut bien se
mettre de la partie ; alors quelle bonne fortune !
Quelques privilégiés ont eu la joie de voir arriver
sous la tente, au lieu d'indifférents, la famille qui
avait pleuré leur absence et qui pleure encore à leur
retour. Alors comme ladite famille était accourue
chargée de provisions, on choisissait un endroit où
l'herbe était moins sèche ; on y disposait des assiettes
et des verres pris à la cantine, on étalait avec
orgueil le pâté ou le veau froid flanqué de pains de
munition choisis parmi les plus frais et les plus dorés;
on faisait asseoir la cousine ou la fiancée sur une
chaise obtenue au prix de bien des sacrifices et des
démarches ; la mère se faisait un siège du sas filial
ou du sol lui-même — les mères sont si peu exi-
geantes ! — et tout en faisant honneur au repas im-
provisé on échangeait les souvenirs tendres d'autre
fois et les émouvants récits d'hier.
Je n'ai pu décrire qu'un bien petit nombre de ces
scènes si variées, mais j'espère toutefois avoir réussi
à donner une idée de cette collection qui restera
comme une des plus intéressantes que la photographie
ait produites.
E. L.
Exposition régionale de Rouen.
PHOTOGRAPHIE.
L'exposition régionale de Rouen, par sa position,
son étendue et la diversité des produits exposés
aux yeux du publie, offre un intérêt puissant que
nous avons été heureux de constater il y a peu de
temps en la visitant; une grande intelligence et
beaucoup de discernement ont présidé à l'organisa-
tion de cette exposition, qui renferme les produits
de douze départements, et qui comptera, certes, par-
mi les plus remarquables qui aient encore été inau-
gurées.
Au milieu de ces mille choses exposées, de ces
étoffes de tout genre et de toute fabrique, de ces
instruments de musique, de ces machines agricoles,
de ces meubles sculptés, de ces porcelaines et de
ces cristaux, de ces machines à vapeur dont le sifflet
domine parfois le bruit général, au milieu enfin de
cette réunion de richesses enfantées par le goût et
l'intelligence vit, jette sa lumière et projette son
ombre, la photographie, cet art né d'hier, et dont
cependant l'histoire est déjà si longue, et qui, re-
poussée et exclue des expositions des beaux-arts, est
allée se réfugier au sein de l'industrie. Sentinelle
avancée de l'art industriel, on la voit partout en
avant, porter haut le drapeau du progrès. Le go head
américain est sa devise et elle n'y faillit point.
Le tribut apporté par la photographie à l'exposi-
tion de Rouen est léger et tient une place modeste ;
quelques artistes seulement ont envoyé le fruit de
leurs travaux; mais nous avons été heureux de re-
trouver parmi eux un nom que nous avions déjà re-
marqué à l'exposition des Champs-Elysées, nous vou-
lons parler de M. Warnod, du Havre, qui a exposé
quelques marines, genre auquel il se livre avec suc-
cès. Quelques vues des quais du Havre et de la tour
de François Isaisies avec un rare bonheur, dont il a rendu la gran-
deur majestueuse, et dans lesquelles les ciels qu'il
réussit à merveille, et l'eau, semblent se confondre
dans la profondeur infinie de l'horizon, font beau-
coup d'honneur k ce photographe, en qui nous aimons
à reconnaître un artiste. M. Barbe a exposé aussi
quelques marines, des vues prises à Cherbourg.
M. Witz est un portrailisie; il s'est livré avec ar-
deur à ce genre, dans lequel il a parfaitement réussi.
Sa collection de portraits, que nous appelons minia-
tures, tant à cause de leurs proportions exiguës
qu'à cause de la finesse de leurs tons, mérite des
éloges. Des poses artistement éclairées, des traits
rendus avec expression, font de chaque portrait un
ensemble charmant. Ses cartes de visite ne le cèdent
eu rien à ses portraits,
La plaque daguerrienne a encore ses autels, et
M. Espagnat a raison d'y sacrifier; ses épreuves sont
belles et rappellent celles du grand prêtre en ce genre,
M. Millet.
Nous nous sommes réservé à dessein de parler en
dernier lieu d'une application de la photographie,
qui nous a paru nouvelle, de son application sur les
étoffes. Quelques spécimens sur soie et toile, exposés
par MM. Balard et Lefcbvre, fout voir les premiers pas
faits dans cette voie. Certes, ils laissent beaucoup à
désirer, ils n'ont pas la netieté et la finesse d'exécu-
tion que nous sommes habitués à trouver dans les
épreuves sur papier, mais le premier coup de burin
ne rend pas la gravure, et le premier essai ne pro-
duit pas la perfection; ce qui nous a frappé c'est
l'idée, c'est le nouveau débouché offert â l'activité
de nos photographes, les nouvelles expériences à faire,
les nouveaux travaux illustrant de nouveaux artistes;
c'est enfin, et surtout, cette preuve que chaque Jour
voit un progrès nouveau et une nouvelle gloire cou-
ronnant comme une auréole la photographie, et la
faisant briller comme la lumière, dont elle est fille.
J. PAULIN.
M. Marville et un fabricant anglais dont le nom
SAMEDI, 10 SEPTEMBRE 1859
LA LUMIÈRE
BEVUE DE IV PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS — HÉLIOGRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET, SfiOW HILl
ABONNEMENTS : PAIUS, 1 an, 20 fr.; 6 mois, 12 fr.; 3 mois, 1 fr. — DÉPARTEMENTS, 1 an, 22 fr.; C mois, 13 fr.; 3 mois, 8 fr. — ÉTRANGER, 1 an, 25 fr.; 6niois, 15 fr.; 3 mois, 10 fr.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
LE CAMP de Saint-Maur au stéréoscope. - EXPOSITION
régionale de Rouen. Photographie, par M. J. PAULIN. —
REVUE des journaux, par M. H. — MULTIPLICATEUR
pboto-électrique , de M. de Lucy. — MANIPULATIONS
photographiques. — CHRONIQUE, par M. LA GAVIKIE.
LE CAMP DE SAINT-MÂliR
AU STÉRÉOSCOPE.
MM. Gaudin frères viennent d'éditer une intéres-
sante collection de vues prises au camp de Saint-
Maur. Cette vie intime du soldat en campagne, dont
le spectacle a attiré de tous les points de la France
tant de visiteurs curieux, la photographie la retrace
tout entière. Aucune scène de cette existence mou-
vementée n'a échappé à l'indiscrétion de l'objectif.
Si vous êtes du nombre des privilégiés qui ont pu
visiter le camp, vous reconnaîtrez en considérant
ces épreuves que, si longue qu'ait été votre visite,
elle était incomplète, et si vous avez dû vous en
rapporter aux récits plus ou moins exacts des jour-
naux ou des voyageurs, vous serez convaincu de leur
insuffisance, et quand vous aurez examiné un à un
ces tableaux si animés, vous aurez vu mieux et plus
que personne sans quitter votre fauteuil.
C'est le matin. Tout commence à s'agiter dans cette
vaste plaine transformée en une ville de teutes.
Quelques-unes s'élèvent au-dessus des autres ; ce sont
les monuments, les palais de toile des officiers. De
chaque tente sortent plusieurs troupiers en négligé
du matin : une chemise, un pantalon et un bonnet
de police. Ou prépare la toilette. Le sac est déposé
à terre, à côté des buffleteries, et chacun procède au
nettoyage de son fourniment. Quelle activité et quelle
coquetterie. Quelques-uns encore mal éveillés et re-
trouvant au dehors le même lit qu'ils viennent de
quitter, c'est>à-dire le sol, s'y étendent de nouveau.
Tous écoutent la lecture du journal que fait à haute
voix un sous-officier.
Plus loin, c'est la buanderie. Un maigre ruisseau
élargi en mare en fait tous les frais. Au bord, une
escouade de turcos de corvée, toujours en tenue du
matin, les manches relevées et le corps accroupi,
sont groupés comme des femmes au lavoir. Les uns
savonnent, les autres rincent le linge, ceux-là reten-
dent sur un lit de branches ou sur des cordes ten-
dues pour le laisser sécher. Oh ! les gracieuses lavan-
dières! Oh! les (ailles attrayantes! Oh! les minois
charmants! L'eau du ruisseau s'enfuit en toute hâte,
honteuse de réfléchir leur diabolique image.
Ici, dans un espace ménagé soigneusement entre
les tentes, quatre zouaves, assis à l'orientale et grou-
pés autour d'une large gamelle, préparent la soupe
commune. Deux camarades penchés vers eux les
regardent faire avec une expression de convoitise bien
excusable chez des gaillards taillés de façon à ne pas
se nourrir exclusivement de gloire. L'un des cuisi-
niers taille arlistement la carotte traditionnelle, un
autre épeluche gravement l'oignon savoureux, le troi-
sième, un bidon en main, verse avec précaution l'eau
que les circonstances ont appris à ménager. Enfin le
quatrième dispose le foyer. Tous ont cette gravité qui
sied à leurs utiles fonctions.
Maintenant le couvert est mis. L'herbe, un peu
courte et un peu sèche, il est vrai, sert de nappe
et de siège. — C'est tout économie ! — La cuiller en
main, on satisfait l'appétit matériel, tandis que l'es-
prit se nourrit des souvenirs glorieux de la campa-
gne. On cause gaiement. Une bouteille circule pour
entretenir la gaieté. Elle peut se vider, le tonneau
est là, et le convive, à cheval dessus, à la manière
de Bacchus, paraît décidé à ne point l'abandonner
tant qu'il y restera un verre de la généreuse liqueur.
Mais, même au camp et après les fatigues de la
lutte, la journée du soldat n'est pas seulement con-
sacrée au repos. Il y a encore l'exercice. Parmi les
tableaux qui reproduisent les divers exercices il en
est un que nous devons signaler, c'est celui qui re-
présente la défense du drapeau. C'est un groupe
plein de mouvement et d'énergie et qu'on ne peut
considérer sans une profonde émotion.
Après les exercices viennent les jeux. La maîn
chaude est en faveur parmi les troupiers. C'est un
délassement qui amuse longtemps et à peu de frais.
Et puis il arrive parfois qu'une des visiteuses qui font
galerie, paysanne ou bonne d'enfants, veut bien se
mettre de la partie ; alors quelle bonne fortune !
Quelques privilégiés ont eu la joie de voir arriver
sous la tente, au lieu d'indifférents, la famille qui
avait pleuré leur absence et qui pleure encore à leur
retour. Alors comme ladite famille était accourue
chargée de provisions, on choisissait un endroit où
l'herbe était moins sèche ; on y disposait des assiettes
et des verres pris à la cantine, on étalait avec
orgueil le pâté ou le veau froid flanqué de pains de
munition choisis parmi les plus frais et les plus dorés;
on faisait asseoir la cousine ou la fiancée sur une
chaise obtenue au prix de bien des sacrifices et des
démarches ; la mère se faisait un siège du sas filial
ou du sol lui-même — les mères sont si peu exi-
geantes ! — et tout en faisant honneur au repas im-
provisé on échangeait les souvenirs tendres d'autre
fois et les émouvants récits d'hier.
Je n'ai pu décrire qu'un bien petit nombre de ces
scènes si variées, mais j'espère toutefois avoir réussi
à donner une idée de cette collection qui restera
comme une des plus intéressantes que la photographie
ait produites.
E. L.
Exposition régionale de Rouen.
PHOTOGRAPHIE.
L'exposition régionale de Rouen, par sa position,
son étendue et la diversité des produits exposés
aux yeux du publie, offre un intérêt puissant que
nous avons été heureux de constater il y a peu de
temps en la visitant; une grande intelligence et
beaucoup de discernement ont présidé à l'organisa-
tion de cette exposition, qui renferme les produits
de douze départements, et qui comptera, certes, par-
mi les plus remarquables qui aient encore été inau-
gurées.
Au milieu de ces mille choses exposées, de ces
étoffes de tout genre et de toute fabrique, de ces
instruments de musique, de ces machines agricoles,
de ces meubles sculptés, de ces porcelaines et de
ces cristaux, de ces machines à vapeur dont le sifflet
domine parfois le bruit général, au milieu enfin de
cette réunion de richesses enfantées par le goût et
l'intelligence vit, jette sa lumière et projette son
ombre, la photographie, cet art né d'hier, et dont
cependant l'histoire est déjà si longue, et qui, re-
poussée et exclue des expositions des beaux-arts, est
allée se réfugier au sein de l'industrie. Sentinelle
avancée de l'art industriel, on la voit partout en
avant, porter haut le drapeau du progrès. Le go head
américain est sa devise et elle n'y faillit point.
Le tribut apporté par la photographie à l'exposi-
tion de Rouen est léger et tient une place modeste ;
quelques artistes seulement ont envoyé le fruit de
leurs travaux; mais nous avons été heureux de re-
trouver parmi eux un nom que nous avions déjà re-
marqué à l'exposition des Champs-Elysées, nous vou-
lons parler de M. Warnod, du Havre, qui a exposé
quelques marines, genre auquel il se livre avec suc-
cès. Quelques vues des quais du Havre et de la tour
de François I
deur majestueuse, et dans lesquelles les ciels qu'il
réussit à merveille, et l'eau, semblent se confondre
dans la profondeur infinie de l'horizon, font beau-
coup d'honneur k ce photographe, en qui nous aimons
à reconnaître un artiste. M. Barbe a exposé aussi
quelques marines, des vues prises à Cherbourg.
M. Witz est un portrailisie; il s'est livré avec ar-
deur à ce genre, dans lequel il a parfaitement réussi.
Sa collection de portraits, que nous appelons minia-
tures, tant à cause de leurs proportions exiguës
qu'à cause de la finesse de leurs tons, mérite des
éloges. Des poses artistement éclairées, des traits
rendus avec expression, font de chaque portrait un
ensemble charmant. Ses cartes de visite ne le cèdent
eu rien à ses portraits,
La plaque daguerrienne a encore ses autels, et
M. Espagnat a raison d'y sacrifier; ses épreuves sont
belles et rappellent celles du grand prêtre en ce genre,
M. Millet.
Nous nous sommes réservé à dessein de parler en
dernier lieu d'une application de la photographie,
qui nous a paru nouvelle, de son application sur les
étoffes. Quelques spécimens sur soie et toile, exposés
par MM. Balard et Lefcbvre, fout voir les premiers pas
faits dans cette voie. Certes, ils laissent beaucoup à
désirer, ils n'ont pas la netieté et la finesse d'exécu-
tion que nous sommes habitués à trouver dans les
épreuves sur papier, mais le premier coup de burin
ne rend pas la gravure, et le premier essai ne pro-
duit pas la perfection; ce qui nous a frappé c'est
l'idée, c'est le nouveau débouché offert â l'activité
de nos photographes, les nouvelles expériences à faire,
les nouveaux travaux illustrant de nouveaux artistes;
c'est enfin, et surtout, cette preuve que chaque Jour
voit un progrès nouveau et une nouvelle gloire cou-
ronnant comme une auréole la photographie, et la
faisant briller comme la lumière, dont elle est fille.
J. PAULIN.
M. Marville et un fabricant anglais dont le nom
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.38%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.38%.
- Auteurs similaires Monfort Benito R Monfort Benito R /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Monfort Benito R" or dc.contributor adj "Monfort Benito R")Gaudin Alexis Gaudin Alexis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Alexis" or dc.contributor adj "Gaudin Alexis") Lacan Ernest Lacan Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lacan Ernest" or dc.contributor adj "Lacan Ernest") Gaudin Marc Antoine Gaudin Marc Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Marc Antoine" or dc.contributor adj "Gaudin Marc Antoine")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5856737m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5856737m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5856737m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5856737m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5856737m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5856737m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5856737m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest