Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1859-02-05
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 05 février 1859 05 février 1859
Description : 1859/02/05 (A9,N6). 1859/02/05 (A9,N6).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58562834
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
NEUVIEME ANNEE — No 6
LA LU
SAMEDI, 5 FEVRIER 1859
ERE
BEVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS — HÉLIOÊRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
«UREMK. A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET. SHOW HILt
ABONNEMENTS: Paris, i an,20 fr.; 6 mois, 12fr.; 3 mois, 7 fr.—Départements, 1 an, 22 fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 8 fr.— Étranger, 1 an, 25 fr.;6 mois, 15 fr.;3 mois.10f.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
COLLODION sec ou humide, réactions diverses, etc., par
M. l'abbé DESPBATS. — CORRESPONDANCE* Conservation
des papiers nitrates. Lettre de M. COGNACQ. — DE L'A-
CIDE tartrique (suite et fin), par M. LÉON KRAFFT. —
IMPRESSION lithographique des images héliographiques,
procédé de M. JOBARD. — BIBLIOGRAPHIE. Histoire des
substances précieuses, par M. J. RAMBOSSON. — CHRO-
NIQUE, par M. LA GAVINIE.
COLLODION SEC OU HUMIDE.
RÉACTIONS DIVERSES, etC.
Deuxième article (1).
Il y a près d'un an, nous avons entrepris d'exposer
sous ce titre le résumé de nos nombreuses expérien-
ces sur le collodion. Depuis cette époque aucun pro-
rès notable n'a été obtenu dans cette partie inté-
•essante de la photographie. Cette branche du
\uvel art, il faut bien en convenir, touche de bien
f âMSa .perfection, «i même-elle ne i*a pas-déjà
tteinte. Est-ce donc à dire qu'il n'y a plus rien à
tenter, plus rien à faire ? A la vue des magnifiques
résultats offerts à l'admiration du public, on serait
enté de le croire ; mais, ainsi que nous l'avons insi-
nué précédemment, un chef-d'oeuvre sur collodion
ne s'obtient que trop souvent accompagné d'infério-
ités bien désespérantes, et il est probable que, pen-
dant quelque temps encore, plus d'un photographe
ne marchera qu'imparfaitement dégagé de ce disgra-
cieux entourage. Nous n'avons certes pas la préten-
tion de complètement dégager la voie, mais il nous
sera sans doute permis d'enlever quelques-unes des
épines dont elle est semée. Le débutant nous en saura
quelque gré ; quant à certains maîtres discrètement
retirés sous leur tente, si nos efforts, très-désintéres-
és, devaient de plus leur sembler très-modestes, nous
eur répéterions ce que nous disions à une autre épo-
ue, en traitant de l'albumine : que nous les laisse-
ions toujours complètement libres de faire mieux que
us.
En terminant un précédent article, nous avons dit,
propos de la décomposition spontanée du coton-
oudre, que toute préparation de ce genre faite et
nservée dans de bonnes conditions était à l'abri de
ute altération ultérieure. Nous sommes plus que ja-
ais de cet avis. Eu effet, depuis que nous préparons
u coton-poudre, c'est-à-dire depuis que cet agent
t employé en photographie, nous n'en avons jamais
u s'altérer entre nos mains, même après trois ou
uatre ans de préparation, ce que nous attribuons
on-seulement à Un lavage parfait, mais de plus à la
récaution de tenir le coton-poudre constamment
xposéà Pair entre plusieurs doubles de papier bu-
ard. Il paraît que les photographes anglais préparent
ur coton-poudre au moyen d'acides maintenus à
ne haute température, et cela en vue d'obtenir des
ets tout particuliers. Nous n'avons pas à nous pro-
oncer sur ce point, par cette raison que nous avons
, uis la certitude qu'un coton-poudre parfaitement
nvenable à tous les usages de la photographie peut
(1) Voir les numéros 9 et 12 de te bumière, 1858.
toujours et facilement s'altérer au moyen de la réac-
tion de l'acide sulfurique sur»Tazotate de potasse pur.
Pour compléter ce que nous avons dit des soins à ap-
ter à la préparation du coton-poudre, nous dirons
qu'il convient de donner ad mélange d'acide et de
sel une consistance simplement sirupeuse ; il ne fau-
drait donc pas qu'il y eût uîi excSs d'azotate de po-
tasse. De plus, l'immersion du coton doit se faire
immédiatement, avant la formation avancée du sulfate
de potasse, qui épaissit très-pYomptement le mélange.
Mais il y a une autre raison plus puissante encore
pour immerger le coton sads le moindre retard :
c'est que sa transformation éto pyroxyle n'a lieu que
par le fait du dégagement de lfacide azotique naissant;
or, la production de cet acide, qui se manifeste avec
beaucoup de violence au premier contact de l'acide
sulfurique et de l'azotate très-finement broyé, ne tarde
pas à se ralentir. Elle est efficace surtout pendant les
dix premières minutes, et ce laps de temps est néces-
saire pour une parfaite transformation. On n';i pas à
s'inquiéter de la température ambiante : hiver comme
été, la combinaison chimique des deux corps dêve-
loppe constamment une chaleur normale dont on doit
se contenter. Disons enfin que toujours il est avanta-
geux de n'opérer que sur trois ou quatre grammes
de coton, que l'on a le soin extrême de tenir cons-
tamment bien recouvert du mélange sirupeux, en le
pressant de temps en temps au moyen d'un fort tube
de verre.
Préparation du collodion. — Tant de formules di-
verses ont été proposées que nous ne voudrions pas
nous exposer au reproche d'ajouter à une nomencla-
ture d'une longueur déjà si effrayante. Toutes se ré-
duisent à associer au collodion normal des iodures et
des bromures en proportions déterminées. Mais est-il
réellement si nécessaire de procéder toujours par
pesées rigoureuses ? Nous ne le pensons pas, car nous
avons toutes raisons pour croire que, dans une pré-
paration de ce genre, il n'y a de vraiment rigoureux
qu'une saine appréciation des effets. Or les éléments
de cette appréciation sont à peu près complètement
en dehors des chiffres : ils résident dans un tact réel
d'observation. Toutefois, pour éviter de trop grands
écarts, en commençant surtout, nous devrons accor-
der que les chiffres ont une certaine utilité ; mais on
ne tardera pas de se convaincre que, dans le sujet
qui nous occupe, ils n'indiquent rien d'absolu. Voici
donc comment nous conseillerions de procéder :
Dans un flacon contenant environ 100 grammes d'é-
ther sulfurique du commerce, d'un bon choix, mais
non rectifié, on introduit trois grammes ou même
plus de coton-poudre ; au bout d'une heure d'immer-
sion, le coton-poudre, brassé de temps en temps, se
détrempe, se divise et se porte au fond du flacon,
sans être dissous réellement. A ce moment on ajoute
au mélange quelques grammes d'alcool non absolu,
mais convenablement rectifié ; l'alcool de grains pro-
venant de Belgique est excellent. La dissolution du
coton-poudre devient dès lors très-sensible; on l'ac-
tive en ajoutant successivement du nouvel alcool
dont la quantité totale ne devra, le plus ordinaire-
ment, être que le cinquième ou le sixième du poids
de l'éther. Gette quantité pourrait même être dépas-
sée très-souvent avec avantage ; mais alors le degré
de rectification de l'alcool devrait être plus élevé.
Après un repos de 12 heures, on décante la dissolu-
tion, que, vu l'excès de coton-poudre, nous suppose-
rons incomplète. Il s'agit maintenant d'apprécier la
consistance du collodion obtenu. Il sera évidemment
trop épais. Pour s'en convaincre, on nettoie parfai-
tement l'angle d'une glace sur une étendue convena-
ble ; on verse du collodion sur cet angle, et on en
rejette l'excès dans le flacon. Dès qu'il a fait prise,
on cherche à détacher du verre la couche formée, en
frôlant avec le doigt ; il est dès lors facile d'apprécier
l'épaisseur, et par conséquent de juger de combien il
faut la diminuer. On ajoute alors de l'éther (1), et on
s'arrête lorsque, après plusieurs essais renouvelés, on
a acquis la certitude que la couche a l'épaisseur con*.
venable à l'usage que l'on doit en faire. On ne doit
pas perdre de vue qu'un collodion un peu épais d'a-
bord acquiert plus de fluidité au bout de quelques
jours. De plus, en raison de l'étendue de la glace à
recouvrir et de la température ambiante, le collodion
se prend en une couche d'une épaisseur relativement
variable. Sur ce point, qu'il est impossible de par-
faitement préciser, l'expérience seule est le meilleur
guide. En général une couche mince est avantageuse;
elle convient surtout pour le collodion sec; elle
adhère plus fortement au verre et résiste mieux aux
divers lavages. Toujours elle devra, une fois sèche,
être d'une transparence parfaite. Avec de mauvais
éther ou un alcool trop faible, elle serait plus ou
moins laiteuse ; ce serait un signe que la prépara-
tion ne vaut absolument rien.
Le collodion normal étant ainsi obtenu, il ne s'a-
git plus que de le rendre photogénique. On pourra
ici appliquer la formule que l'on jugera préférable -
on n'aura que l'embarras du choix. Il ne faudrait pas
attribuer à l'une ou à l'autre une importance exclu-
sive, car le succès ne se rattache à ces formules que
d'une manière éloignée, nous le croyons du moins;
nous dirons même nettement qu'avec un collodion
simplement ioduré avec l'iodure de potassium, on peut
très-facilement atteindre la perfection.
Dans un flacon contenant quelques grammes d'al-
cool, 10 grammes par exemple, on fait dissoudre à
saturation un mélange, par parties égales, d'iodure
de potassium et d'iodure de cadmium parfaitement
secs et très-finement pulvérisés. Au bout de quelques
heures, la solution sera effectuée, et on aura la
preuve qu'elle est aussi concentrée que possible, s'il
reste au fond du flacon un excès d'iodure non dis-
sous. Ce mélange d'alcool et d'iodures pourra se faire
en même temps que le collodion normal, et les denx
solutions seront dès lors prêtes ensemble. On verse
dans le collodion normal décanté quelques gouttes
de l'alcool ioduré, dix par exemple, ce ne
sera pas assez, nous le supposerons du moins, et il
s'agira de s'en convaincre tout de suite. Pour cela,
on prend une lame de verre de 10 ou 12 centimètres
de longueur et de 1 à 2 centimères de largeur; on
la nettoyé bien, et on la recouvre du collodion
rendu photogénique ; lorsque la prise est faite, on
plonge la lame dans le bain sensibilisateur et on l'y
maintient de une à deux minutes ; on la retire alors,
et on juge de la teinte que la couche a prise dans
(1) Un collodion ioduré trop épais ne doit pas être étendu
avec de l'alcool, mais avec de l'éther.
LA LU
SAMEDI, 5 FEVRIER 1859
ERE
BEVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS — HÉLIOÊRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
«UREMK. A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET. SHOW HILt
ABONNEMENTS: Paris, i an,20 fr.; 6 mois, 12fr.; 3 mois, 7 fr.—Départements, 1 an, 22 fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 8 fr.— Étranger, 1 an, 25 fr.;6 mois, 15 fr.;3 mois.10f.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
COLLODION sec ou humide, réactions diverses, etc., par
M. l'abbé DESPBATS. — CORRESPONDANCE* Conservation
des papiers nitrates. Lettre de M. COGNACQ. — DE L'A-
CIDE tartrique (suite et fin), par M. LÉON KRAFFT. —
IMPRESSION lithographique des images héliographiques,
procédé de M. JOBARD. — BIBLIOGRAPHIE. Histoire des
substances précieuses, par M. J. RAMBOSSON. — CHRO-
NIQUE, par M. LA GAVINIE.
COLLODION SEC OU HUMIDE.
RÉACTIONS DIVERSES, etC.
Deuxième article (1).
Il y a près d'un an, nous avons entrepris d'exposer
sous ce titre le résumé de nos nombreuses expérien-
ces sur le collodion. Depuis cette époque aucun pro-
rès notable n'a été obtenu dans cette partie inté-
•essante de la photographie. Cette branche du
\uvel art, il faut bien en convenir, touche de bien
f âMSa .perfection, «i même-elle ne i*a pas-déjà
tteinte. Est-ce donc à dire qu'il n'y a plus rien à
tenter, plus rien à faire ? A la vue des magnifiques
résultats offerts à l'admiration du public, on serait
enté de le croire ; mais, ainsi que nous l'avons insi-
nué précédemment, un chef-d'oeuvre sur collodion
ne s'obtient que trop souvent accompagné d'infério-
ités bien désespérantes, et il est probable que, pen-
dant quelque temps encore, plus d'un photographe
ne marchera qu'imparfaitement dégagé de ce disgra-
cieux entourage. Nous n'avons certes pas la préten-
tion de complètement dégager la voie, mais il nous
sera sans doute permis d'enlever quelques-unes des
épines dont elle est semée. Le débutant nous en saura
quelque gré ; quant à certains maîtres discrètement
retirés sous leur tente, si nos efforts, très-désintéres-
és, devaient de plus leur sembler très-modestes, nous
eur répéterions ce que nous disions à une autre épo-
ue, en traitant de l'albumine : que nous les laisse-
ions toujours complètement libres de faire mieux que
us.
En terminant un précédent article, nous avons dit,
propos de la décomposition spontanée du coton-
oudre, que toute préparation de ce genre faite et
nservée dans de bonnes conditions était à l'abri de
ute altération ultérieure. Nous sommes plus que ja-
ais de cet avis. Eu effet, depuis que nous préparons
u coton-poudre, c'est-à-dire depuis que cet agent
t employé en photographie, nous n'en avons jamais
u s'altérer entre nos mains, même après trois ou
uatre ans de préparation, ce que nous attribuons
on-seulement à Un lavage parfait, mais de plus à la
récaution de tenir le coton-poudre constamment
xposéà Pair entre plusieurs doubles de papier bu-
ard. Il paraît que les photographes anglais préparent
ur coton-poudre au moyen d'acides maintenus à
ne haute température, et cela en vue d'obtenir des
ets tout particuliers. Nous n'avons pas à nous pro-
oncer sur ce point, par cette raison que nous avons
, uis la certitude qu'un coton-poudre parfaitement
nvenable à tous les usages de la photographie peut
(1) Voir les numéros 9 et 12 de te bumière, 1858.
toujours et facilement s'altérer au moyen de la réac-
tion de l'acide sulfurique sur»Tazotate de potasse pur.
Pour compléter ce que nous avons dit des soins à ap-
ter à la préparation du coton-poudre, nous dirons
qu'il convient de donner ad mélange d'acide et de
sel une consistance simplement sirupeuse ; il ne fau-
drait donc pas qu'il y eût uîi excSs d'azotate de po-
tasse. De plus, l'immersion du coton doit se faire
immédiatement, avant la formation avancée du sulfate
de potasse, qui épaissit très-pYomptement le mélange.
Mais il y a une autre raison plus puissante encore
pour immerger le coton sads le moindre retard :
c'est que sa transformation éto pyroxyle n'a lieu que
par le fait du dégagement de lfacide azotique naissant;
or, la production de cet acide, qui se manifeste avec
beaucoup de violence au premier contact de l'acide
sulfurique et de l'azotate très-finement broyé, ne tarde
pas à se ralentir. Elle est efficace surtout pendant les
dix premières minutes, et ce laps de temps est néces-
saire pour une parfaite transformation. On n';i pas à
s'inquiéter de la température ambiante : hiver comme
été, la combinaison chimique des deux corps dêve-
loppe constamment une chaleur normale dont on doit
se contenter. Disons enfin que toujours il est avanta-
geux de n'opérer que sur trois ou quatre grammes
de coton, que l'on a le soin extrême de tenir cons-
tamment bien recouvert du mélange sirupeux, en le
pressant de temps en temps au moyen d'un fort tube
de verre.
Préparation du collodion. — Tant de formules di-
verses ont été proposées que nous ne voudrions pas
nous exposer au reproche d'ajouter à une nomencla-
ture d'une longueur déjà si effrayante. Toutes se ré-
duisent à associer au collodion normal des iodures et
des bromures en proportions déterminées. Mais est-il
réellement si nécessaire de procéder toujours par
pesées rigoureuses ? Nous ne le pensons pas, car nous
avons toutes raisons pour croire que, dans une pré-
paration de ce genre, il n'y a de vraiment rigoureux
qu'une saine appréciation des effets. Or les éléments
de cette appréciation sont à peu près complètement
en dehors des chiffres : ils résident dans un tact réel
d'observation. Toutefois, pour éviter de trop grands
écarts, en commençant surtout, nous devrons accor-
der que les chiffres ont une certaine utilité ; mais on
ne tardera pas de se convaincre que, dans le sujet
qui nous occupe, ils n'indiquent rien d'absolu. Voici
donc comment nous conseillerions de procéder :
Dans un flacon contenant environ 100 grammes d'é-
ther sulfurique du commerce, d'un bon choix, mais
non rectifié, on introduit trois grammes ou même
plus de coton-poudre ; au bout d'une heure d'immer-
sion, le coton-poudre, brassé de temps en temps, se
détrempe, se divise et se porte au fond du flacon,
sans être dissous réellement. A ce moment on ajoute
au mélange quelques grammes d'alcool non absolu,
mais convenablement rectifié ; l'alcool de grains pro-
venant de Belgique est excellent. La dissolution du
coton-poudre devient dès lors très-sensible; on l'ac-
tive en ajoutant successivement du nouvel alcool
dont la quantité totale ne devra, le plus ordinaire-
ment, être que le cinquième ou le sixième du poids
de l'éther. Gette quantité pourrait même être dépas-
sée très-souvent avec avantage ; mais alors le degré
de rectification de l'alcool devrait être plus élevé.
Après un repos de 12 heures, on décante la dissolu-
tion, que, vu l'excès de coton-poudre, nous suppose-
rons incomplète. Il s'agit maintenant d'apprécier la
consistance du collodion obtenu. Il sera évidemment
trop épais. Pour s'en convaincre, on nettoie parfai-
tement l'angle d'une glace sur une étendue convena-
ble ; on verse du collodion sur cet angle, et on en
rejette l'excès dans le flacon. Dès qu'il a fait prise,
on cherche à détacher du verre la couche formée, en
frôlant avec le doigt ; il est dès lors facile d'apprécier
l'épaisseur, et par conséquent de juger de combien il
faut la diminuer. On ajoute alors de l'éther (1), et on
s'arrête lorsque, après plusieurs essais renouvelés, on
a acquis la certitude que la couche a l'épaisseur con*.
venable à l'usage que l'on doit en faire. On ne doit
pas perdre de vue qu'un collodion un peu épais d'a-
bord acquiert plus de fluidité au bout de quelques
jours. De plus, en raison de l'étendue de la glace à
recouvrir et de la température ambiante, le collodion
se prend en une couche d'une épaisseur relativement
variable. Sur ce point, qu'il est impossible de par-
faitement préciser, l'expérience seule est le meilleur
guide. En général une couche mince est avantageuse;
elle convient surtout pour le collodion sec; elle
adhère plus fortement au verre et résiste mieux aux
divers lavages. Toujours elle devra, une fois sèche,
être d'une transparence parfaite. Avec de mauvais
éther ou un alcool trop faible, elle serait plus ou
moins laiteuse ; ce serait un signe que la prépara-
tion ne vaut absolument rien.
Le collodion normal étant ainsi obtenu, il ne s'a-
git plus que de le rendre photogénique. On pourra
ici appliquer la formule que l'on jugera préférable -
on n'aura que l'embarras du choix. Il ne faudrait pas
attribuer à l'une ou à l'autre une importance exclu-
sive, car le succès ne se rattache à ces formules que
d'une manière éloignée, nous le croyons du moins;
nous dirons même nettement qu'avec un collodion
simplement ioduré avec l'iodure de potassium, on peut
très-facilement atteindre la perfection.
Dans un flacon contenant quelques grammes d'al-
cool, 10 grammes par exemple, on fait dissoudre à
saturation un mélange, par parties égales, d'iodure
de potassium et d'iodure de cadmium parfaitement
secs et très-finement pulvérisés. Au bout de quelques
heures, la solution sera effectuée, et on aura la
preuve qu'elle est aussi concentrée que possible, s'il
reste au fond du flacon un excès d'iodure non dis-
sous. Ce mélange d'alcool et d'iodures pourra se faire
en même temps que le collodion normal, et les denx
solutions seront dès lors prêtes ensemble. On verse
dans le collodion normal décanté quelques gouttes
de l'alcool ioduré, dix par exemple, ce ne
sera pas assez, nous le supposerons du moins, et il
s'agira de s'en convaincre tout de suite. Pour cela,
on prend une lame de verre de 10 ou 12 centimètres
de longueur et de 1 à 2 centimères de largeur; on
la nettoyé bien, et on la recouvre du collodion
rendu photogénique ; lorsque la prise est faite, on
plonge la lame dans le bain sensibilisateur et on l'y
maintient de une à deux minutes ; on la retire alors,
et on juge de la teinte que la couche a prise dans
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