Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1858-09-18
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 18 septembre 1858 18 septembre 1858
Description : 1858/09/18 (A8,N38). 1858/09/18 (A8,N38).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58559585
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
HUITIEME ANNÉE — No 38
/ SAMEDI, 18 SEPTEMBRE 1858
Ét(
REVUE DE LA POTGRMIÉ
UX-ARTS — HELÏ0«PAPHIE — SCIENCES
&
6URE#, A PARIS, S, Wf. DE W PERLE.
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINHER STREET. SNOWfULL
ABONNEMENTS:Paris, 1 an,20fr.;6 mois, 12fr.; 3 mois, 7 fr.—Départements, 1 anj22" fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 8fr.— Étranger, 1 an, 25fr.;6mois, 15fr.;3 mois, lOf,
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. EWpsT LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
EPREUÂ'PS positives obtenues jîar ï'azotate d'urane. Lettre
de M.%.pH.Jpe ÉBÈbissq|. #- SDR QUELQUES rëaçfâons
chimiques activées jpar ^'action de la lumière, par Si. ,E.
CONDOCHÉ. — REVUE SCIENTIFIQUE, par M. A. T. L. —
DE L'INFLUENCE de la lumière sur les Êtres vivants, par
M. E. C. — VOYAGE SCIENTIFIQUE au mont Athos. —•
DU BEAU dans l'art et dans la photographie, par M. G.
D'APREMONT. . ,
ÉPREUVES POSITIVES
Obtenues par E'azotate d'iircme,
Par ÂLPH. DE BitânissoN.
A Monsieur h Rédacteur du journal la Lumière.
Monsieur,
Dans le dernier numéro dé la Lumière, vous avez
bien voulu citer les essais que j'ai faits pour produire
des épreuves positives par l'azotate d'urane. Gomme
je suis arrivé à des résultats assez satisfaisants par
des moyens faciles, je m'empresse, encouragé par
votre citation, de vous donner les détails des diver-
ses opérations que réclamé ce procédé encore peu
connu, dans le cas où vous les jugeriez propres à
intéresser vos lecteurs. " -•'••^-—.■ - —
Ce procédé, inventé par M. Niepce de Saint-Vic-
tor, me semble mériter toute préférence à cause de
sa préparation facile, de sa prompte manipulation,
de la solidité et de la vigueur des épreuves qu'il
fournit. Je dirai aussi, en passant, qu'il procure une
économie notable de temps'et' d'argent. ' '"''
Je me sers principalement de papier mince, le
trouvant"plus facile à imprégner et à laver. Les pa-
piers dits négatifs de Saxe et de Canson sont ceux
dont je préfère l'emploi. Je plonge chaque feuille
dans un bain contenant 12 grammes d'azotate
d'urane dissous dans 100 grammes d'eau distillée ou
simplement d'eau de pluie. Dès que la feuille est
complétemeutimmergée, je la retire et Ja suspends,
pour la faire Sécher, jpar un ang^e qlie J'ai eu ïe soin
de tenir hors du baîû de manière qu'il soit resté
à sec. Une minute au plus d'immersion suffit pour
une parfaite imprégnation du papier.
Lorsque le papier est bien sec, on le renferme à
l'abri de la lumière, dans un carton où il peut se
garder plusieurs jours sans inconvénient. Lorsqu'on
s'en sert pour une reproduction et qu'il est enfermé
dans le châssis sous le cliché, il exige une insolation
plus longue que le papier au chlorure d'argent. On
le retire du châssis lorsque l'image commence à ap-
paraître et que les ombres se détachent des clairs. L'i-
mage est si peu prononcée, qu'il faut un peu d'habi-
tude pour connaître le moment précis d'arrêter l'in-
solation.
Pour faire apparaître complètement l'épreuve, on
la plonge alors dans le bain révélateur, ainsi com-
posé : eau distillée, 100 grammes; azotate d'argent,
3 grammes. Ce bain peut servir jusqu'à épuisement
L'image se montre à l'instant et atteint en peu de
secondes toute son intensité. On doit la laver à
grande eau et la plonger ensuite dans une certaine
quantité d'eau à laquelle on a ajouté une faible dose
d'une solution de chlorure d'or (un gramme pour un
litre d'eau). One cuillerée à. café de cette solu-
tion dans 200 grammes d'eau suffit pour faire vi-
rer plusieurs épreuves de taille moyenne. Le ton,
d'abord rougeâtrej de l'image devient bientôt d'une
teinte violacée plus agréalfte. Cette immersion ne
doit pas durer plus de deu'4- ou trois minutes, sinon
on ne tarderait pas à voir s'affaiblir les deux teintes,
ce qui arriverait également si l'on augmentait la
dose de chlorure d'or. (
On a prétendu que de simples lavages suffisaient à
ce moment de l'opération pour fixer les épreuves. Je
n'ai pas reconnu l'exactitude de cette assertion. J'ai
appris avec plaisir que M..Grespon, photographe dis-
tingué de Nîmes, partageait ma manière de voir à
cet égard Nous avons reconnu l'un et l'autre, cha-
cun de notre côté, que pour arriver à obtenir des
images que la lumière ne» pourrait plus influencer
par la suite, il était nécessaire de les soumettre
pendant quelques minutes à l'action d'une solution
faible d'hyposuffile de soude. Je ne répéterai pas ici
les considérations savantes et fort justes que M. Cres-
pon a fait valoir et que l'on peut lire dans son ex-
cellente communication publiée dans la Revue picto-
graphique et dans la Lumière..
Pour fixer l'épreuve, je la plonge dans une solu-
tion d'hyposulfite à 6 ou 8.'j0/0, et la laisse immer-
gée trois ou quatre minutes au plus. Il est néces-
saire de surveiller cette opération et de l'arrêter
avant que les demi-teintes soient attaquées. Cet effet
de l'hyposulfite serait bien plus à craindre si l'é-
preuve n'avait pas été protégée par le chlorure d'or.
Il suffit que l'hyposulfite ait le temps de détruire
la petite quantité d'azotate d'argent non réduit qui
peut être restée dans le tissu du papier et qui se
colorerait par la suite sous l'action de la lumière.
On termine par des lavages répétés et on fait sé-
cher l'épreuve devant le feu. La chaleur contribue à
donner de l'intensité à l'image.
Veuillez, Monsieur le rédacteur, agréer, etc.
Falaise, le 8 septembre 1858.
A. DE BMJMSSON.
Sur «ucSqnes réactions chimiques acti-
vées» Etat» l'action de la lumière.
Il suffit de jeter les yeux sur la plupart des corps
qui nous entourent, pour se convaincre combien est
grande l'influence de la lumière sur ces corps. Nous
n'avons pas à énumérer toutes ces actions; rappe-
lons-nous simplement les observations faites sur les
végétaux, la tendance de ces êtres à se porter cons-
tamment vers le côté d'où vient la lumière, et les
mouvements qu'ils exécutent lorsque le foyer lumi-
neux semble déplacé, comme dans le mouvement de
la terre, ou lorsqu'on le déplace, dans le cas où on
emploie une lumière artificielle. Rappelons aussi le
changement profond qui s'opère dans les fonctions
végétatives lorsque la nuit succède au jour ; la diffé-
rence des gaz exhalés et les conséquences que la
pratique a tirées de l'observation de ces phénomènes.
Les réactions chimiques dont nous allons parler
aujourd'hui ne sont pas du même ordre que les phé-
nomènes cités ci-dessus ; nous n'avons rappelé ceux-
ci que pour montrer d'une manière générale la liaison
qui réunit deux classes de réactions, les unes natu-
relles, les autres artificielles, et pour montrer que la
nature obéit toujours à ce principe de saint Augus-
tin et de Leibnitz : l'-unité. D'ailleurs, en diverses
circonstances, nous avons éveillé l'attention de nos
lecteurs sur ce point, en leur montrant que, pour ar-
river à une connaissance exacte de certains phéno-
mènes chimiques, il fallait nécessairement comparer
ces phénomènes en les examinant sous diverses in-
tensités.lumineuses et à l'obscurité; l'analyse chi-
mique se rendra certainement compte par ce moyen
de certaines circonstances qui semblent étranges,
quand on .observe une réaction à la lumière solaire
et, la nuit, à la flamme d'une bougie ou d'un bec de
gaz. Si le lever du soleil produit le réveil de la na-
ture, il le produit dans toute l'acception du mot pour
ce qui concerne les réactions chimiques ; c'est, du
reste, ce que les anciens chimistes savaient fort bien,
et ils tenaient parfaitement compte de cet élément»
Si l'emploi exagéré qu'en ont fait quelques-uns a pu
jeter dans la suite quelque discrédit sur l'action ac-
tive de la lumière dans les réactions, nous devons
aujourd'hui chercher à démêler avec soin ce qu'il
peut y avoir de bon à consigner dans cet ordre de
phénomènes.
Passons à l'exposé des deux faits qui ont amené
■ces considérations : ils ont été observés tous les deux
par M. Millon.
Si l'on mélange de l'acide iodique et de l'acide oxa-
lique, l'action de la lumière se fait si vivement sen-
tir sur ces corps, que les moindres variations des
rayons solaires sont accusées par l'activité ou le ra-
lentissement de la réaction, en sorte qu'on pourrait
employer. ces corps pour mesurer l'intensité des
rayons solaires.
Comme la rapidité ou le ralentissement de la réac-
tion se traduit en un volume que l'on peut toujours
mesurer, on a pu employer deux appareils jumeaux
et noter facilement la part qu'il fallait faire à la lu-
mière céleste.
Nous n'avons pas besoin de décrire l'appareil em-
ployé, il suffit d'avoir quelques notions de chimie
pour voir qu'il ne s'agit que d'un récipient pour ren-
fermer les acides, d'un tube abducteur et d'une
éprouvette graduée pour recueillir les gaz.
En maintenant deux appareils à des températures
égales et en les disposant de manière que l'un reçût
l'action directe du soleil, tandis que l'autre en était
abrité par du papier noir et des enveloppes métalli-
ques, on a vu le premier se colorer par l'iode en
quelques minutes, dégager bientôt de l'acide carbo-
nique, et, après trois heures, en fournir jusqu'à 40
centimètres cubes, tandis que, de l'autre côté, l'iode
apparaissait à peine et ne s'était encore accompa-
gné d'aucun dégagement gazeux.
Dans une autre expérience, deux appareils identi-
ques, réglés depuis plusieurs heures à la lumière
diffuse, par une température de + 17°, ont été sé-
parés : l'un a été exposé aux rayons solaires, l'autre
est resté exposé à la lumière diffuse. La température
fut maintenue au même degré des deux côtés.
L'appareil exposé à la lumière solaire produisit 72
centimètres cubes d'acide carbonique, tandis que
l'autre n'en produisit que 6. Cette expérience était
faite de neuf heures à onze heures du matin.
La même expérience fut faite de onze heures à une
heure, et donna des différences plus grandes encore :
/ SAMEDI, 18 SEPTEMBRE 1858
Ét(
REVUE DE LA POTGRMIÉ
UX-ARTS — HELÏ0«PAPHIE — SCIENCES
&
6URE#, A PARIS, S, Wf. DE W PERLE.
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINHER STREET. SNOWfULL
ABONNEMENTS:Paris, 1 an,20fr.;6 mois, 12fr.; 3 mois, 7 fr.—Départements, 1 anj22" fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 8fr.— Étranger, 1 an, 25fr.;6mois, 15fr.;3 mois, lOf,
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. EWpsT LACAN, 86, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
EPREUÂ'PS positives obtenues jîar ï'azotate d'urane. Lettre
de M.%.pH.Jpe ÉBÈbissq|. #- SDR QUELQUES rëaçfâons
chimiques activées jpar ^'action de la lumière, par Si. ,E.
CONDOCHÉ. — REVUE SCIENTIFIQUE, par M. A. T. L. —
DE L'INFLUENCE de la lumière sur les Êtres vivants, par
M. E. C. — VOYAGE SCIENTIFIQUE au mont Athos. —•
DU BEAU dans l'art et dans la photographie, par M. G.
D'APREMONT. . ,
ÉPREUVES POSITIVES
Obtenues par E'azotate d'iircme,
Par ÂLPH. DE BitânissoN.
A Monsieur h Rédacteur du journal la Lumière.
Monsieur,
Dans le dernier numéro dé la Lumière, vous avez
bien voulu citer les essais que j'ai faits pour produire
des épreuves positives par l'azotate d'urane. Gomme
je suis arrivé à des résultats assez satisfaisants par
des moyens faciles, je m'empresse, encouragé par
votre citation, de vous donner les détails des diver-
ses opérations que réclamé ce procédé encore peu
connu, dans le cas où vous les jugeriez propres à
intéresser vos lecteurs. " -•'••^-—.■ - —
Ce procédé, inventé par M. Niepce de Saint-Vic-
tor, me semble mériter toute préférence à cause de
sa préparation facile, de sa prompte manipulation,
de la solidité et de la vigueur des épreuves qu'il
fournit. Je dirai aussi, en passant, qu'il procure une
économie notable de temps'et' d'argent. ' '"''
Je me sers principalement de papier mince, le
trouvant"plus facile à imprégner et à laver. Les pa-
piers dits négatifs de Saxe et de Canson sont ceux
dont je préfère l'emploi. Je plonge chaque feuille
dans un bain contenant 12 grammes d'azotate
d'urane dissous dans 100 grammes d'eau distillée ou
simplement d'eau de pluie. Dès que la feuille est
complétemeutimmergée, je la retire et Ja suspends,
pour la faire Sécher, jpar un ang^e qlie J'ai eu ïe soin
de tenir hors du baîû de manière qu'il soit resté
à sec. Une minute au plus d'immersion suffit pour
une parfaite imprégnation du papier.
Lorsque le papier est bien sec, on le renferme à
l'abri de la lumière, dans un carton où il peut se
garder plusieurs jours sans inconvénient. Lorsqu'on
s'en sert pour une reproduction et qu'il est enfermé
dans le châssis sous le cliché, il exige une insolation
plus longue que le papier au chlorure d'argent. On
le retire du châssis lorsque l'image commence à ap-
paraître et que les ombres se détachent des clairs. L'i-
mage est si peu prononcée, qu'il faut un peu d'habi-
tude pour connaître le moment précis d'arrêter l'in-
solation.
Pour faire apparaître complètement l'épreuve, on
la plonge alors dans le bain révélateur, ainsi com-
posé : eau distillée, 100 grammes; azotate d'argent,
3 grammes. Ce bain peut servir jusqu'à épuisement
L'image se montre à l'instant et atteint en peu de
secondes toute son intensité. On doit la laver à
grande eau et la plonger ensuite dans une certaine
quantité d'eau à laquelle on a ajouté une faible dose
d'une solution de chlorure d'or (un gramme pour un
litre d'eau). One cuillerée à. café de cette solu-
tion dans 200 grammes d'eau suffit pour faire vi-
rer plusieurs épreuves de taille moyenne. Le ton,
d'abord rougeâtrej de l'image devient bientôt d'une
teinte violacée plus agréalfte. Cette immersion ne
doit pas durer plus de deu'4- ou trois minutes, sinon
on ne tarderait pas à voir s'affaiblir les deux teintes,
ce qui arriverait également si l'on augmentait la
dose de chlorure d'or. (
On a prétendu que de simples lavages suffisaient à
ce moment de l'opération pour fixer les épreuves. Je
n'ai pas reconnu l'exactitude de cette assertion. J'ai
appris avec plaisir que M..Grespon, photographe dis-
tingué de Nîmes, partageait ma manière de voir à
cet égard Nous avons reconnu l'un et l'autre, cha-
cun de notre côté, que pour arriver à obtenir des
images que la lumière ne» pourrait plus influencer
par la suite, il était nécessaire de les soumettre
pendant quelques minutes à l'action d'une solution
faible d'hyposuffile de soude. Je ne répéterai pas ici
les considérations savantes et fort justes que M. Cres-
pon a fait valoir et que l'on peut lire dans son ex-
cellente communication publiée dans la Revue picto-
graphique et dans la Lumière..
Pour fixer l'épreuve, je la plonge dans une solu-
tion d'hyposulfite à 6 ou 8.'j0/0, et la laisse immer-
gée trois ou quatre minutes au plus. Il est néces-
saire de surveiller cette opération et de l'arrêter
avant que les demi-teintes soient attaquées. Cet effet
de l'hyposulfite serait bien plus à craindre si l'é-
preuve n'avait pas été protégée par le chlorure d'or.
Il suffit que l'hyposulfite ait le temps de détruire
la petite quantité d'azotate d'argent non réduit qui
peut être restée dans le tissu du papier et qui se
colorerait par la suite sous l'action de la lumière.
On termine par des lavages répétés et on fait sé-
cher l'épreuve devant le feu. La chaleur contribue à
donner de l'intensité à l'image.
Veuillez, Monsieur le rédacteur, agréer, etc.
Falaise, le 8 septembre 1858.
A. DE BMJMSSON.
Sur «ucSqnes réactions chimiques acti-
vées» Etat» l'action de la lumière.
Il suffit de jeter les yeux sur la plupart des corps
qui nous entourent, pour se convaincre combien est
grande l'influence de la lumière sur ces corps. Nous
n'avons pas à énumérer toutes ces actions; rappe-
lons-nous simplement les observations faites sur les
végétaux, la tendance de ces êtres à se porter cons-
tamment vers le côté d'où vient la lumière, et les
mouvements qu'ils exécutent lorsque le foyer lumi-
neux semble déplacé, comme dans le mouvement de
la terre, ou lorsqu'on le déplace, dans le cas où on
emploie une lumière artificielle. Rappelons aussi le
changement profond qui s'opère dans les fonctions
végétatives lorsque la nuit succède au jour ; la diffé-
rence des gaz exhalés et les conséquences que la
pratique a tirées de l'observation de ces phénomènes.
Les réactions chimiques dont nous allons parler
aujourd'hui ne sont pas du même ordre que les phé-
nomènes cités ci-dessus ; nous n'avons rappelé ceux-
ci que pour montrer d'une manière générale la liaison
qui réunit deux classes de réactions, les unes natu-
relles, les autres artificielles, et pour montrer que la
nature obéit toujours à ce principe de saint Augus-
tin et de Leibnitz : l'-unité. D'ailleurs, en diverses
circonstances, nous avons éveillé l'attention de nos
lecteurs sur ce point, en leur montrant que, pour ar-
river à une connaissance exacte de certains phéno-
mènes chimiques, il fallait nécessairement comparer
ces phénomènes en les examinant sous diverses in-
tensités.lumineuses et à l'obscurité; l'analyse chi-
mique se rendra certainement compte par ce moyen
de certaines circonstances qui semblent étranges,
quand on .observe une réaction à la lumière solaire
et, la nuit, à la flamme d'une bougie ou d'un bec de
gaz. Si le lever du soleil produit le réveil de la na-
ture, il le produit dans toute l'acception du mot pour
ce qui concerne les réactions chimiques ; c'est, du
reste, ce que les anciens chimistes savaient fort bien,
et ils tenaient parfaitement compte de cet élément»
Si l'emploi exagéré qu'en ont fait quelques-uns a pu
jeter dans la suite quelque discrédit sur l'action ac-
tive de la lumière dans les réactions, nous devons
aujourd'hui chercher à démêler avec soin ce qu'il
peut y avoir de bon à consigner dans cet ordre de
phénomènes.
Passons à l'exposé des deux faits qui ont amené
■ces considérations : ils ont été observés tous les deux
par M. Millon.
Si l'on mélange de l'acide iodique et de l'acide oxa-
lique, l'action de la lumière se fait si vivement sen-
tir sur ces corps, que les moindres variations des
rayons solaires sont accusées par l'activité ou le ra-
lentissement de la réaction, en sorte qu'on pourrait
employer. ces corps pour mesurer l'intensité des
rayons solaires.
Comme la rapidité ou le ralentissement de la réac-
tion se traduit en un volume que l'on peut toujours
mesurer, on a pu employer deux appareils jumeaux
et noter facilement la part qu'il fallait faire à la lu-
mière céleste.
Nous n'avons pas besoin de décrire l'appareil em-
ployé, il suffit d'avoir quelques notions de chimie
pour voir qu'il ne s'agit que d'un récipient pour ren-
fermer les acides, d'un tube abducteur et d'une
éprouvette graduée pour recueillir les gaz.
En maintenant deux appareils à des températures
égales et en les disposant de manière que l'un reçût
l'action directe du soleil, tandis que l'autre en était
abrité par du papier noir et des enveloppes métalli-
ques, on a vu le premier se colorer par l'iode en
quelques minutes, dégager bientôt de l'acide carbo-
nique, et, après trois heures, en fournir jusqu'à 40
centimètres cubes, tandis que, de l'autre côté, l'iode
apparaissait à peine et ne s'était encore accompa-
gné d'aucun dégagement gazeux.
Dans une autre expérience, deux appareils identi-
ques, réglés depuis plusieurs heures à la lumière
diffuse, par une température de + 17°, ont été sé-
parés : l'un a été exposé aux rayons solaires, l'autre
est resté exposé à la lumière diffuse. La température
fut maintenue au même degré des deux côtés.
L'appareil exposé à la lumière solaire produisit 72
centimètres cubes d'acide carbonique, tandis que
l'autre n'en produisit que 6. Cette expérience était
faite de neuf heures à onze heures du matin.
La même expérience fut faite de onze heures à une
heure, et donna des différences plus grandes encore :
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.66%.
- Auteurs similaires France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k58559585/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k58559585/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k58559585/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k58559585/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k58559585
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k58559585
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k58559585/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest