Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1857-10-31
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 31 octobre 1857 31 octobre 1857
Description : 1857/10/31 (A7,N44). 1857/10/31 (A7,N44).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58556606
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
i SEPTIÈME ANNÉE — N* hh-
SAMEDI 31 OCTOBRE 1857
LA LUMIÈ
BEVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS. — HÉLIOGRAPHIE. — SCIENCES.
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERI*,, s ~ '" " ' ,-, 'Ï-'A
JODRKAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET. SKOWHILf.
ABONNEMENTS : Paris, 1 an, 20\fr7i 6 mbis;ï?tr j^lnois, ^ fr.—Départements, 1 an, 2% fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, S fr.—Étranger, 1 an, 25 fr.; 6 mois, 15 fr.; 3 mois, 10 f.
Pour la Rédacjjbn4 écrire franco/au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 3, rue du Dôme, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
">, 1 \i \"-^y , ; __
SOMMAIRE.
STÉRÉOSCOPIE : Sur les phénomènes de relief que présente
l'image formée sur le verre dépoli de la chambre obscure,
par M. A. CLAUDET ; — Sur un cas particulier de stéréos-
copie fourni par l'étude optique des mouvements vibra-
toires, par M. LISSAJOUS. — NOTE sur le mécanisme de
la production du relief dans la vision binoculaire, par
M. le Dr GmiiAUD-TËOLON. — CHRONIQUE, par M. LA GA-
VtNIE.
STEREOSCOPIE
L'activité avec laquelle on cherche de tous
côtés à se rendre compte des phénomènes de la
vision binoculaire, donne une idée du développe-
ment que la photographie stéréoscopique prend
chaque jour. Les nombreuses communications que
nous recevons sur cette matière ne peuvent toutes
prendre place dans ce journal ; mais nous croyons
devoir présenter à nos lecteurs, malgré l'uniformité
du sujets, celles qui nous paraissent les plus im-
portantes. A ce titre nous publions en première
ligne la traduction du mémoire que M. Glaudet
. vient de soumettre à la Société royale de Londres.
E. L.
SUR LES PHÉNOMÈNES DE RELIEF QUE PRÉSENTE L'iMAGE
FORMÉE SUR EE VERRE DÉPOLI DE LA CHAMBRE
OBSCURE.
Par M. CLAUDET.
L'auteur ayant observé que l'image formée sur le
verre dépoli de la chambre obscure apparaît autant
en relief que l'objet naturel vu avec les deux yeux,
a essayé de découvrir la cause de ce phénomène ; ses
expériences et ses recherches ont révélé ce fait sin-
gulier et inattendu que, quoiqu'on n'aperçoive qu'une
image sur le verre dépoli, chaque oeil cependant
perçoit une image différente; qu'en réalité il existe
sur le verre dépoli deux images, l'une visible seule-
ment pour l'oeil droit, l'autre visible seulement pour
l'oeil gauche; que l'image vue par l'oeil droit est la
représentation de l'objet réfracté par le côté gauche
de la lentille, et l'image vue de l'oeil gauche, la re-
présentation de l'objet réfracté par le côté droit de
l'objectif; les deux images par conséquent se montrant
sous deux perspectives différentes, le résultat doit
être une perception stéréoscopique, comme lorsqu'on
regarde à travers le stéréoscope deux images de
perspectives différentes.
Il semble que toutes les différentes images séparé-
ment réfractées par les différentes parties de l'objectif
ne sont visibles chacune que dans la direction suivant
laquelle elles ont été réfractées, et lorsque cette di-
rection coïncide avec les axes optiques des 3'eux, de
sorte que quand nous examinons l'image sur le verre
dépoli, si nous remuons la tête, nous perdons la per-
ception de tous les rayons qui ne correspondent pas
avec l'axe optique, et nous percevons seulement ceux
qui, suivant la position des yeux, arrivent successi-
vement à coïncider avec les axes optiques. Par consé-
quent, lorsque nous regardons parfaitement au milieu
du verre dépoli avec les deux yeux également dis-
tants du centre, l'oeil droit ne voit que les rayons ré-
fractés par la moitié gauche de l'objectif, l'oeil gau-
che que les rayons réfractés par la moitié droite.
Si nous déplaçons la tête horizontalement, aussitôt
que nous avons dévié de six degrés du centre sur la
droite ou sur la gauche, l'oeil droit, dans le premier
cas, ne voit plus l'image, tandis que l'oeil gauche
voit l'image qui auparavant était vue par l'oeil droit;
dans le second cas, c'est l'inverse qui a lieu ; mais
dans les deux cas, nous ne voyons qu'une seule image,
et il ne peut y avoir, bien entendu, d'illusion stéréos-
copique.
Quand nous examinons sur le verre dépoli l'image
d'un corps solide produite par l'objectif en pleine
ouverture, et si nous avons mis au foyer sur le point
le plus voisin du solide, nous remarquons en regar-,
dant avec les deux yeux que l'image est stéréoscopi-
que, et qu'aussitôt que nous fermons un oeil, l'illusion
du relief disparaît instantanément.
L'effet stéréoscopique est admirablement produit
par l'image d'un groupe d'arbres, et si l'on expéri-
mente dans un atelier, le même effet stéréoscopique
devient évident, si l'on prend l'image d'un objet
ayaut plusieurs plans complètement distincte, comme
le focimètre que l'auteur a décrit dans un précédent
mémoire. Si, sans changer le foyer, nous examinons
la même image avec le pseudoscope, l'effet sera pseu-
doscopique. Mais si l'on a mis au foyer sur le dernier
plan du focimètre, l'effet produit est pseudoscopique,
et il devient stéréoscopique quand on regarde avec le
pseudoscope.
L'image perd son relief lorsqu'elle est produite
uniquement par le centre de la lentille. Les effets
stéréoscopiques et pseudoscopiques sont, par consé-
quent, d'autant moins apparents que l'ouverture de
la lentille a été plus réduite ; et ils sont au maximum
lorsque l'image est produite par deux ouvertures mé-
nagées aux extrémités du diamètre horizontal de la
lentille. Cette manière de conduire l'expérience est
celle qui fait le mieux ressortir l'ensemble des phé-
nomènes.
Mais on doit remarquer que si l'image est reçue
sur une feuille de papier transparent au lieu d'être
reçue sur le verre dépoli, elle ne présente dans au -
cun cas la moindre illusion de relief. La surface du
papier a la propriété de conserver,pour les deux yeux,
la même intensité d'image dans quelque direction que
les rayons soient projetés sur cette surface, et quel
que soit l'angle suivant lequel les yeux s'écartent du
centre pour examiner l'image. De fait, toutes les di-
verses images réfractées par les différents points de
la lentille et coïncidant sur la surface du papier,
sont visibles sous quelque angle qu'on les regarde.
La raison de cette différence entre l'effet du verre
dépoli et l'effet du papier est qu'à travers la surfice
du verre dépoli, composé d'un nombre infini de mo-
lécules de ta plus grande transparence, privées unique-
ment de leur parallélisme primitif par l'opération du
dépolissage, mais agissant comme des lentilles ou des
prismes disposés sous tous les angles possibles, les
rayons réfractés par les différentes parties de la len-
tille continuent leur marche en ligne droite, en pas-
sant à travers ces molécules transparentes, et sont
visibles seulement lorsqu'ils coïncident avec les axes
optiques, restant invisibles dans toutes les autres di-
rections. En un mot, les rayons ne sont pas arrêtés
par la surface du verre dépoli, tandis que le papier,
au contraire, étant parfaitement opaque, arrête tous
les rayons au passage, de sorte que l'image des objets
demeure fixée à la surface. Chaque molécule du pa-
pier, devenant lumineuse, envoie de nouveaux rayons
dans toutes les directions, et dans quelque direction
que l'on regarde le papier, on percevra toujours à
la fois toutes les images superposées : de cette façon
chaque oeil voyant les deux perspectives mêlées ou
confondues, le mécanisme de la convergence suivant
l'éloignement plus ou moins grand dans le sens hori-
zontal des mêmes points des divers plans ne pouvant
plus se produire, il n'y a pas d'effet stéréoscopique,
comme cela avait lieu dans le cas du verre dépoli qui
présentait à chaque oeil une image de perspective
différente,
M. Claudet explique qu'il s'est assuré de ces faits
par diverses expériences. La plus décisive consiste à
placer devant l'une des ouvertures marginales de la
lentille un verre bleu, et un verre jaune devant l'autre
ouverture. Le but de cette opération est d'obtenir
sur le verre dépoli deux images colorées chacune de
la couleur du verre que les rayons auront traversé.
Le résultat est la superposition sur le verre dépoli de
deux images, l'une jaune et l'autre bleue, formant
une seule image de teinte grisâtre, mélange de jaune
et de bleu, lorsqu'on regarde avec les deux yeux à
égale distance du centre ; au contraire, en regardant
alternativement d'abord avec l'oeil gauche, puis avec
l'oeil droit, on voit dans le premier cas une image
jaune, dans le second cas une image bleue. Si, pen-
dant qu'on regarde avec les deux yeux (l'ouverture
du côté droit de la lentille étant couverte avec le
verre jaune, et l'ouverture du côté gauche avec le
verre bleu), on déplace la tête de six degrés vers la
droite, le mélange des deux couleurs disparaît, et
l'image se montre colorée uniquement en bleu. En
replaçant la tête à sa première position, on retrouve
le mélange des deux couleurs ; et si on l'incline de
six degrés vers la gauche, le mélange disparaît encore,
et l'image retient seulement la couleur jaune.
Ce fait prouve évidemment que chaque oeil ne per-
çoit que les rayons qui, après avoir été réfractés par
les diverses parties de la lentille et avoir continué
leur course en ligue directe à travers le verre dépoli,
coïncident avec les axes optiques des yeux pendant
que les autres rayons restent invisibles.
La considération de ces faits singuliers a conduit
l'auteur à penser qu'il serait possible de construire
un nouveau stéréoscope dans lequel les deux yeux
regardant une image unique, la verront parfaitement
en relief, cette image unique étant composée de deux
images de perspectives différentes superposées, et
dont l'une sera visible uniquement pour l'oeil droit,
•l'autre visible uniquement pour l'oeil gauche. On ob-
tiendra aisément cet effet en projetant par réfrac-
tion, sur un verre dépoli, une double épreuve stéréos-
copique à travers deux demi-lentilles assez séparées
pour que l'image de droite de l'épreuve coïncide avec
l'image de gauche au foyer des deux demi-lentilles.
Cet arrangement est facile à concevoir; on n'a qu'à
supposer que l'on regarde à travers un verre dépoli
placé devant un stéréoscope ordinaire, à la distancer
SAMEDI 31 OCTOBRE 1857
LA LUMIÈ
BEVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
BEAUX-ARTS. — HÉLIOGRAPHIE. — SCIENCES.
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERI*,, s ~ '" " ' ,-, 'Ï-'A
JODRKAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI.
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET. SKOWHILf.
ABONNEMENTS : Paris, 1 an, 20\fr7i 6 mbis;ï?tr j^lnois, ^ fr.—Départements, 1 an, 2% fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, S fr.—Étranger, 1 an, 25 fr.; 6 mois, 15 fr.; 3 mois, 10 f.
Pour la Rédacjjbn4 écrire franco/au Rédacteur en chef, M. ERNEST LACAN, 3, rue du Dôme, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
">, 1 \i \"-^y , ; __
SOMMAIRE.
STÉRÉOSCOPIE : Sur les phénomènes de relief que présente
l'image formée sur le verre dépoli de la chambre obscure,
par M. A. CLAUDET ; — Sur un cas particulier de stéréos-
copie fourni par l'étude optique des mouvements vibra-
toires, par M. LISSAJOUS. — NOTE sur le mécanisme de
la production du relief dans la vision binoculaire, par
M. le Dr GmiiAUD-TËOLON. — CHRONIQUE, par M. LA GA-
VtNIE.
STEREOSCOPIE
L'activité avec laquelle on cherche de tous
côtés à se rendre compte des phénomènes de la
vision binoculaire, donne une idée du développe-
ment que la photographie stéréoscopique prend
chaque jour. Les nombreuses communications que
nous recevons sur cette matière ne peuvent toutes
prendre place dans ce journal ; mais nous croyons
devoir présenter à nos lecteurs, malgré l'uniformité
du sujets, celles qui nous paraissent les plus im-
portantes. A ce titre nous publions en première
ligne la traduction du mémoire que M. Glaudet
. vient de soumettre à la Société royale de Londres.
E. L.
SUR LES PHÉNOMÈNES DE RELIEF QUE PRÉSENTE L'iMAGE
FORMÉE SUR EE VERRE DÉPOLI DE LA CHAMBRE
OBSCURE.
Par M. CLAUDET.
L'auteur ayant observé que l'image formée sur le
verre dépoli de la chambre obscure apparaît autant
en relief que l'objet naturel vu avec les deux yeux,
a essayé de découvrir la cause de ce phénomène ; ses
expériences et ses recherches ont révélé ce fait sin-
gulier et inattendu que, quoiqu'on n'aperçoive qu'une
image sur le verre dépoli, chaque oeil cependant
perçoit une image différente; qu'en réalité il existe
sur le verre dépoli deux images, l'une visible seule-
ment pour l'oeil droit, l'autre visible seulement pour
l'oeil gauche; que l'image vue par l'oeil droit est la
représentation de l'objet réfracté par le côté gauche
de la lentille, et l'image vue de l'oeil gauche, la re-
présentation de l'objet réfracté par le côté droit de
l'objectif; les deux images par conséquent se montrant
sous deux perspectives différentes, le résultat doit
être une perception stéréoscopique, comme lorsqu'on
regarde à travers le stéréoscope deux images de
perspectives différentes.
Il semble que toutes les différentes images séparé-
ment réfractées par les différentes parties de l'objectif
ne sont visibles chacune que dans la direction suivant
laquelle elles ont été réfractées, et lorsque cette di-
rection coïncide avec les axes optiques des 3'eux, de
sorte que quand nous examinons l'image sur le verre
dépoli, si nous remuons la tête, nous perdons la per-
ception de tous les rayons qui ne correspondent pas
avec l'axe optique, et nous percevons seulement ceux
qui, suivant la position des yeux, arrivent successi-
vement à coïncider avec les axes optiques. Par consé-
quent, lorsque nous regardons parfaitement au milieu
du verre dépoli avec les deux yeux également dis-
tants du centre, l'oeil droit ne voit que les rayons ré-
fractés par la moitié gauche de l'objectif, l'oeil gau-
che que les rayons réfractés par la moitié droite.
Si nous déplaçons la tête horizontalement, aussitôt
que nous avons dévié de six degrés du centre sur la
droite ou sur la gauche, l'oeil droit, dans le premier
cas, ne voit plus l'image, tandis que l'oeil gauche
voit l'image qui auparavant était vue par l'oeil droit;
dans le second cas, c'est l'inverse qui a lieu ; mais
dans les deux cas, nous ne voyons qu'une seule image,
et il ne peut y avoir, bien entendu, d'illusion stéréos-
copique.
Quand nous examinons sur le verre dépoli l'image
d'un corps solide produite par l'objectif en pleine
ouverture, et si nous avons mis au foyer sur le point
le plus voisin du solide, nous remarquons en regar-,
dant avec les deux yeux que l'image est stéréoscopi-
que, et qu'aussitôt que nous fermons un oeil, l'illusion
du relief disparaît instantanément.
L'effet stéréoscopique est admirablement produit
par l'image d'un groupe d'arbres, et si l'on expéri-
mente dans un atelier, le même effet stéréoscopique
devient évident, si l'on prend l'image d'un objet
ayaut plusieurs plans complètement distincte, comme
le focimètre que l'auteur a décrit dans un précédent
mémoire. Si, sans changer le foyer, nous examinons
la même image avec le pseudoscope, l'effet sera pseu-
doscopique. Mais si l'on a mis au foyer sur le dernier
plan du focimètre, l'effet produit est pseudoscopique,
et il devient stéréoscopique quand on regarde avec le
pseudoscope.
L'image perd son relief lorsqu'elle est produite
uniquement par le centre de la lentille. Les effets
stéréoscopiques et pseudoscopiques sont, par consé-
quent, d'autant moins apparents que l'ouverture de
la lentille a été plus réduite ; et ils sont au maximum
lorsque l'image est produite par deux ouvertures mé-
nagées aux extrémités du diamètre horizontal de la
lentille. Cette manière de conduire l'expérience est
celle qui fait le mieux ressortir l'ensemble des phé-
nomènes.
Mais on doit remarquer que si l'image est reçue
sur une feuille de papier transparent au lieu d'être
reçue sur le verre dépoli, elle ne présente dans au -
cun cas la moindre illusion de relief. La surface du
papier a la propriété de conserver,pour les deux yeux,
la même intensité d'image dans quelque direction que
les rayons soient projetés sur cette surface, et quel
que soit l'angle suivant lequel les yeux s'écartent du
centre pour examiner l'image. De fait, toutes les di-
verses images réfractées par les différents points de
la lentille et coïncidant sur la surface du papier,
sont visibles sous quelque angle qu'on les regarde.
La raison de cette différence entre l'effet du verre
dépoli et l'effet du papier est qu'à travers la surfice
du verre dépoli, composé d'un nombre infini de mo-
lécules de ta plus grande transparence, privées unique-
ment de leur parallélisme primitif par l'opération du
dépolissage, mais agissant comme des lentilles ou des
prismes disposés sous tous les angles possibles, les
rayons réfractés par les différentes parties de la len-
tille continuent leur marche en ligne droite, en pas-
sant à travers ces molécules transparentes, et sont
visibles seulement lorsqu'ils coïncident avec les axes
optiques, restant invisibles dans toutes les autres di-
rections. En un mot, les rayons ne sont pas arrêtés
par la surface du verre dépoli, tandis que le papier,
au contraire, étant parfaitement opaque, arrête tous
les rayons au passage, de sorte que l'image des objets
demeure fixée à la surface. Chaque molécule du pa-
pier, devenant lumineuse, envoie de nouveaux rayons
dans toutes les directions, et dans quelque direction
que l'on regarde le papier, on percevra toujours à
la fois toutes les images superposées : de cette façon
chaque oeil voyant les deux perspectives mêlées ou
confondues, le mécanisme de la convergence suivant
l'éloignement plus ou moins grand dans le sens hori-
zontal des mêmes points des divers plans ne pouvant
plus se produire, il n'y a pas d'effet stéréoscopique,
comme cela avait lieu dans le cas du verre dépoli qui
présentait à chaque oeil une image de perspective
différente,
M. Claudet explique qu'il s'est assuré de ces faits
par diverses expériences. La plus décisive consiste à
placer devant l'une des ouvertures marginales de la
lentille un verre bleu, et un verre jaune devant l'autre
ouverture. Le but de cette opération est d'obtenir
sur le verre dépoli deux images colorées chacune de
la couleur du verre que les rayons auront traversé.
Le résultat est la superposition sur le verre dépoli de
deux images, l'une jaune et l'autre bleue, formant
une seule image de teinte grisâtre, mélange de jaune
et de bleu, lorsqu'on regarde avec les deux yeux à
égale distance du centre ; au contraire, en regardant
alternativement d'abord avec l'oeil gauche, puis avec
l'oeil droit, on voit dans le premier cas une image
jaune, dans le second cas une image bleue. Si, pen-
dant qu'on regarde avec les deux yeux (l'ouverture
du côté droit de la lentille étant couverte avec le
verre jaune, et l'ouverture du côté gauche avec le
verre bleu), on déplace la tête de six degrés vers la
droite, le mélange des deux couleurs disparaît, et
l'image se montre colorée uniquement en bleu. En
replaçant la tête à sa première position, on retrouve
le mélange des deux couleurs ; et si on l'incline de
six degrés vers la gauche, le mélange disparaît encore,
et l'image retient seulement la couleur jaune.
Ce fait prouve évidemment que chaque oeil ne per-
çoit que les rayons qui, après avoir été réfractés par
les diverses parties de la lentille et avoir continué
leur course en ligue directe à travers le verre dépoli,
coïncident avec les axes optiques des yeux pendant
que les autres rayons restent invisibles.
La considération de ces faits singuliers a conduit
l'auteur à penser qu'il serait possible de construire
un nouveau stéréoscope dans lequel les deux yeux
regardant une image unique, la verront parfaitement
en relief, cette image unique étant composée de deux
images de perspectives différentes superposées, et
dont l'une sera visible uniquement pour l'oeil droit,
•l'autre visible uniquement pour l'oeil gauche. On ob-
tiendra aisément cet effet en projetant par réfrac-
tion, sur un verre dépoli, une double épreuve stéréos-
copique à travers deux demi-lentilles assez séparées
pour que l'image de droite de l'épreuve coïncide avec
l'image de gauche au foyer des deux demi-lentilles.
Cet arrangement est facile à concevoir; on n'a qu'à
supposer que l'on regarde à travers un verre dépoli
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