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réformée de cette ville, et, comme tel,
un objet de haine pour la populaiion
catholique, trouva, le 13 juin 1S60,
suspendue à la porte de sa maison
une cage dé fer dans laquelle on avait
mis un maunequin et une potence,
avec deux fagols. du feu, delà poudre
à c;mon et un pl;icard plein d'injures
contre lui. Le même jour, un placard
fut affiché à la porte de Biard, ancien
de l'église, qui y était menacé du bû-
cher. La fermentation des esprits, soi-
gneusement entretenue par les prêtres
qui faisaient procession sur procession,
devint si grande que bientôt on passa
des menaces aux voies de fait, et que
Michel Cerisier, qui n'avait pas voulu
se découvrir devant une de ces proces-
sions, faillit être massacré. Informé de
l'état des choses, le duc d'Elampes
donna ordre à l'abbé de Rillé de répri-
mer le zèle exagéré des prêtres et des
moines. L'abbé feignit d'obéir ; mais,
sous main, il continua à fomenter l'a-
nimosilé du peuple contre les Protes-
tants. On ne tarda pas à voir les effets
de ses sourdes pratiques. Lé 2b juillet,
sous le prétexte de demander à Dieu
un temps favorable pour la moisson,
une nouvelle procession fut annoncée,
Elle se mit en marche, plus nombreuse
que jamais. Lorsqu'elle arriva dans la
rue Saint-Sauveur, les Cordeliers, qui
tenaient la tête, s'arrêtèrent devant la
maison de Melot etlançèrent contre les
murs les pierres dont ils avaient rem-
pli leurs larges manches. Les prêtres
suivirent l'exemple, puis le peuple,
imitant ses pasteurs, enfonça la porte,
maltraita Melot et sa femme, qui était
enceinte, et le traîna en -prison. Vint
ensuite le tour de Mesrnenier-Escou-
flard, dont Ta maison fut pillée et qui
fut également jeté enprison.Ces excès,
dit dom Taillandier, étaient trop criants
pour demeurer impunis. Le sénéchal
de Rennes crut de son devoir d'en pour-
suivre la répression : il fit arrêter le
porteur de croix de Saint-Pierre dans
l'église même et décréta plusieurs prê-
. très de prise de corps. De leur côté-,
les Protestants firent porter leurs plain-
tes au duc d'Elampes par le pasleur
Mathurin Vtiov.mean. Le duc se ren-
dit à Rennes, dans l'espoir que sa pré-
sence rétablirait la tranquillité; il n'en
fut rien. Quelques jours après, il fit,
par ordre de la.Cour, transporter les
deux prisonniers à Nantes où siégeait
leparlement. Taillandiernec.onnaissait
pas la suite de celle affaire.
MENJOT (ANTOINE'), docteur en
médecine, né à Paris vers dictionnaires biographiques, qui nous
fournissent cette date n'ont pas com-
mis une erreur, il est étrange que la
naissance de Menjot ne se trouve pas
inscrite sur les registres de Charenlon.
Nous en conclurions qu'il était né dans
: le sein de l'Eglise catholique, si, vers
le même temps, en 1618,ces registres
ne faisaient mention te Jeun Menjot,
procureur en la chambre des comptes,
comme parrain d'un jeune Lombart
(Voy. p. 116), et un peu plus tard, en
1632, du baptême A'Auguste Gaudon,
fils de Samuel Gaudon, sieur de La
Rallière, et iTAnne Menjot, d'où il
résultequedèslorsune partie au moins
de sa famille professait le protestan-
tisme. On ne peut douter d'ailleurs qu'il
ne l'ait professé lui-même (1).
Meujot acheva ses études àMontpel-
lier, où il prit ses degrés en 4 636. De
retour à Paris,ilfutpourvu d'une charge
■ de médecin du roi et nommé conseiller.
À la révocation del'édit de Nantes,il fut
. exilé à Limoges (Arch. g pi. E. 337.1);
mais il acheta,au prix d'une abjuration,
là permission de revenir à Paris, où il
continua à pratiquer son art avec succès
jusqu'à sa,mort, arrivée en 1696. Il a
laissé quelques ouvrages assez bien
écrits, mais peu remarquables au point
de vue de la doctrine qu'il y professe.
I. Historia et curalio feliriumina-
lignarum, Paris.,1662, in-4"; 1674,
in-4° ; 1677, in-4\ — La 1 " édit., à
. laquelle l'auteur n'avait pas mis son
nom, fut attribuée à de Goris. La 2e
(1) En 1650, il élait parrain d'un enfant
du peintre Alexandre Dugarnier; Nous parle-
rons de la famille de cet artiste dans notre
Supplément.
réformée de cette ville, et, comme tel,
un objet de haine pour la populaiion
catholique, trouva, le 13 juin 1S60,
suspendue à la porte de sa maison
une cage dé fer dans laquelle on avait
mis un maunequin et une potence,
avec deux fagols. du feu, delà poudre
à c;mon et un pl;icard plein d'injures
contre lui. Le même jour, un placard
fut affiché à la porte de Biard, ancien
de l'église, qui y était menacé du bû-
cher. La fermentation des esprits, soi-
gneusement entretenue par les prêtres
qui faisaient procession sur procession,
devint si grande que bientôt on passa
des menaces aux voies de fait, et que
Michel Cerisier, qui n'avait pas voulu
se découvrir devant une de ces proces-
sions, faillit être massacré. Informé de
l'état des choses, le duc d'Elampes
donna ordre à l'abbé de Rillé de répri-
mer le zèle exagéré des prêtres et des
moines. L'abbé feignit d'obéir ; mais,
sous main, il continua à fomenter l'a-
nimosilé du peuple contre les Protes-
tants. On ne tarda pas à voir les effets
de ses sourdes pratiques. Lé 2b juillet,
sous le prétexte de demander à Dieu
un temps favorable pour la moisson,
une nouvelle procession fut annoncée,
Elle se mit en marche, plus nombreuse
que jamais. Lorsqu'elle arriva dans la
rue Saint-Sauveur, les Cordeliers, qui
tenaient la tête, s'arrêtèrent devant la
maison de Melot etlançèrent contre les
murs les pierres dont ils avaient rem-
pli leurs larges manches. Les prêtres
suivirent l'exemple, puis le peuple,
imitant ses pasteurs, enfonça la porte,
maltraita Melot et sa femme, qui était
enceinte, et le traîna en -prison. Vint
ensuite le tour de Mesrnenier-Escou-
flard, dont Ta maison fut pillée et qui
fut également jeté enprison.Ces excès,
dit dom Taillandier, étaient trop criants
pour demeurer impunis. Le sénéchal
de Rennes crut de son devoir d'en pour-
suivre la répression : il fit arrêter le
porteur de croix de Saint-Pierre dans
l'église même et décréta plusieurs prê-
. très de prise de corps. De leur côté-,
les Protestants firent porter leurs plain-
tes au duc d'Elampes par le pasleur
Mathurin Vtiov.mean. Le duc se ren-
dit à Rennes, dans l'espoir que sa pré-
sence rétablirait la tranquillité; il n'en
fut rien. Quelques jours après, il fit,
par ordre de la.Cour, transporter les
deux prisonniers à Nantes où siégeait
leparlement. Taillandiernec.onnaissait
pas la suite de celle affaire.
MENJOT (ANTOINE'), docteur en
médecine, né à Paris vers
fournissent cette date n'ont pas com-
mis une erreur, il est étrange que la
naissance de Menjot ne se trouve pas
inscrite sur les registres de Charenlon.
Nous en conclurions qu'il était né dans
: le sein de l'Eglise catholique, si, vers
le même temps, en 1618,ces registres
ne faisaient mention te Jeun Menjot,
procureur en la chambre des comptes,
comme parrain d'un jeune Lombart
(Voy. p. 116), et un peu plus tard, en
1632, du baptême A'Auguste Gaudon,
fils de Samuel Gaudon, sieur de La
Rallière, et iTAnne Menjot, d'où il
résultequedèslorsune partie au moins
de sa famille professait le protestan-
tisme. On ne peut douter d'ailleurs qu'il
ne l'ait professé lui-même (1).
Meujot acheva ses études àMontpel-
lier, où il prit ses degrés en 4 636. De
retour à Paris,ilfutpourvu d'une charge
■ de médecin du roi et nommé conseiller.
À la révocation del'édit de Nantes,il fut
. exilé à Limoges (Arch. g pi. E. 337.1);
mais il acheta,au prix d'une abjuration,
là permission de revenir à Paris, où il
continua à pratiquer son art avec succès
jusqu'à sa,mort, arrivée en 1696. Il a
laissé quelques ouvrages assez bien
écrits, mais peu remarquables au point
de vue de la doctrine qu'il y professe.
I. Historia et curalio feliriumina-
lignarum, Paris.,1662, in-4"; 1674,
in-4° ; 1677, in-4\ — La 1 " édit., à
. laquelle l'auteur n'avait pas mis son
nom, fut attribuée à de Goris. La 2e
(1) En 1650, il élait parrain d'un enfant
du peintre Alexandre Dugarnier; Nous parle-
rons de la famille de cet artiste dans notre
Supplément.
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