Presse et revues
8 pages
Titre : La Calotte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-10-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32736598v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2458 Nombre total de vues : 2458
Description : 09 octobre 1908 09 octobre 1908
Description : 1908/10/09 (A3,N109). 1908/10/09 (A3,N109).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58353930
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-58868
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
ka VIE des SAINTS
Sainte' WlfîÉFHIBE
Celte vierge bretonne vivait vers
ie xnc siècle. Née de parents riches
et merveilleusement jolie, les ado-
rateurs se pressaient en foule
dans l'espérance d'obtenir sa main
et sa galette- Malheureusement, la
belle iille, très dévote, fut confiée
par ses parents à un ratiobon qui
vit tout de suite les avantages qu'il
pourrait tirer de leur conlïance. 11
engagea Wêuefridc à renoncer au
monde, en prenant le voile. 11 farcit
son cerveau de turlupmades mys-
tiques, en lui assurant que Jésus
aimait les vierges et qu'il avait
notamment pour elles un penchant
parliculi- r. Il n'en fallait pas davan-
tage à la naïve Bretonne : elle lit
voeu de conserver, pour le divin
amant,, sa virginité, et la famille
graissa la patte du cafard entre-
metteur, en crachant au bénitier la
forte somme.
Avant que "Wônéfride eût pu
accomplir son voeu, Dieu résolut de
réprouver. 11 permit que Salao, ce
lion rugissant qui cherche toujours
à dévorer les âmes, suscilât contre
elle un violent assaut. Ce fut le fils
même du roi de la contrée qui
fut l'instrument de sa rage. Cette
bouture dé roi osa proposer la botte à la vierge, qui
l'envoya dinguer. Furieux, ce prince charmant tira son
épée 11 bii coupa la cabèclicL C'est un de ces crimes
d'apacbes comme on en voit tous les jours.
Voici comment les ratichons continuèrent l'histoire
pour épater b-urs clients. La tête de la vierge, en tom-
bant à terre, en lit jaillir une source d'eau vive et, rou-
lant du haut de la colline jusqu'auprès do l'église du
village, elle vint, dévoiler aux habitants l'odieux forfait.
Le prince n'avait rien a craindre des hommes; mais
Dieu se chargea de 1« punir. 11 disparut subitement au
milieu d'un noir tourbillon et les témoins du fait. (!)
estimèrent qu'il avait été emporté corps et. âme en Enfer-
Cependant le ratichon confesseur de la vierge avait
rapporté la tête auprès du tronc! 11 couvrit le cadavre
de son manteau, lit agenouiller ses paroissiens et pria
le Seigneur de raccommoder W'énélride. Aussitôt la
jeune tille se leva, essuya la poussière et la sueur qui
couvraient son visage etconséilla au populo dévider tire-
lires et bas de laine pour'fonder quelques monastères
dont le pays n'avait nul besoin. Chacun marcha.
AVénéfride vécut plusieurs années après sa résurr-ee-
' tion et attira une multitude de vierges daus les monas-
tères.
Enfin Dieu vint reprendre cette ;ïme qu'il avait
prêtée pour un temps à la t*.'rrè. 11 laissa la source qui
avait jailli sur les lieux de son martyre pour guérir les
malades de la contrée. Cette eau a entre aun-es vertus
celle de recoller la tête des guillotinés qui viennent s'y
désaltérer.
\ . SAINT JEAN XYLOSTOME.
AMIS LECTEURS, demandez à nos
Dépositaires-de bien afficher?:.
CHRONIQUE
Mes cliers frères,
L'évêque de Cbàions vient de réunir les prêtres de sou diocèse
eu congrès, pour leur dire que les séminaires se vidaient et ne se
remplissaient pas- Les trois centsralichons ont mêlé leurs larmes à
celles de leur chef hiérarchique, si bien qu'au bout d'un quart
d'heure la salle du congrès était transformée en piscine.
Voulant éviter un malheur qui menaçait d'accroître encore la
dépopulation ecclésiastique, monseigneur leva la séance a bras
tendus et toute la génie tonsurée se sauva à la nage. Permettez-
moi de vous l'aire remarquer, en passant, que tous les ratichons
savent nager, — c'est daus leur nature ; — on trouverait plutôt un
poisson qui ne sait pas se servir de ses nageoires, qu'un vobiscum
qui ne sait pas faire usage des siennes.
Une haute personnalité ecclésiastique a déclaré, à la sortie du
eongr> s de Châlons, au correspondant du Matin que la situation
n'était pas drôle :
« La fameuse neutralité bienveillante de l'école a été pour nous
un coup mortel, a dit cette personnalité d'une voix triste. Les rava-
ges sont considérables ; déjà. 17,000 élèves de l'enseignement secon-
daire et 600,C00 de l'enseignement primaire nous ont quittés:
c'étaient pourtant des catholiques!
« La loi militaire aussi ararôfiéles vocations et beaucoup de nos
séminaristes en revenant du régiment rentrent dans la vie civile
pour ne plus nous revenir. Notre diocèse et la France entière souf-
frent delà pénurie de prêtres. C'est -ainsi que dans certainsdéparlc-
meuts de la Bretagne, de l'Auvergne, qui accusaient une surpro-
duction de prêtres obligés même de s'expatrier, nous ne pouvons
recruter presque plus personne.
« Il faut attribuer cet état de choses à la loi de séparation et au
refus d accepter les cultuelles. Les familles ne nous donnaient leurs
enfants, il faut bien l'avouer, qu'à cause des avantages matériels
attachés à la carrière.
Sainte' WlfîÉFHIBE
Celte vierge bretonne vivait vers
ie xnc siècle. Née de parents riches
et merveilleusement jolie, les ado-
rateurs se pressaient en foule
dans l'espérance d'obtenir sa main
et sa galette- Malheureusement, la
belle iille, très dévote, fut confiée
par ses parents à un ratiobon qui
vit tout de suite les avantages qu'il
pourrait tirer de leur conlïance. 11
engagea Wêuefridc à renoncer au
monde, en prenant le voile. 11 farcit
son cerveau de turlupmades mys-
tiques, en lui assurant que Jésus
aimait les vierges et qu'il avait
notamment pour elles un penchant
parliculi- r. Il n'en fallait pas davan-
tage à la naïve Bretonne : elle lit
voeu de conserver, pour le divin
amant,, sa virginité, et la famille
graissa la patte du cafard entre-
metteur, en crachant au bénitier la
forte somme.
Avant que "Wônéfride eût pu
accomplir son voeu, Dieu résolut de
réprouver. 11 permit que Salao, ce
lion rugissant qui cherche toujours
à dévorer les âmes, suscilât contre
elle un violent assaut. Ce fut le fils
même du roi de la contrée qui
fut l'instrument de sa rage. Cette
bouture dé roi osa proposer la botte à la vierge, qui
l'envoya dinguer. Furieux, ce prince charmant tira son
épée 11 bii coupa la cabèclicL C'est un de ces crimes
d'apacbes comme on en voit tous les jours.
Voici comment les ratichons continuèrent l'histoire
pour épater b-urs clients. La tête de la vierge, en tom-
bant à terre, en lit jaillir une source d'eau vive et, rou-
lant du haut de la colline jusqu'auprès do l'église du
village, elle vint, dévoiler aux habitants l'odieux forfait.
Le prince n'avait rien a craindre des hommes; mais
Dieu se chargea de 1« punir. 11 disparut subitement au
milieu d'un noir tourbillon et les témoins du fait. (!)
estimèrent qu'il avait été emporté corps et. âme en Enfer-
Cependant le ratichon confesseur de la vierge avait
rapporté la tête auprès du tronc! 11 couvrit le cadavre
de son manteau, lit agenouiller ses paroissiens et pria
le Seigneur de raccommoder W'énélride. Aussitôt la
jeune tille se leva, essuya la poussière et la sueur qui
couvraient son visage etconséilla au populo dévider tire-
lires et bas de laine pour'fonder quelques monastères
dont le pays n'avait nul besoin. Chacun marcha.
AVénéfride vécut plusieurs années après sa résurr-ee-
' tion et attira une multitude de vierges daus les monas-
tères.
Enfin Dieu vint reprendre cette ;ïme qu'il avait
prêtée pour un temps à la t*.'rrè. 11 laissa la source qui
avait jailli sur les lieux de son martyre pour guérir les
malades de la contrée. Cette eau a entre aun-es vertus
celle de recoller la tête des guillotinés qui viennent s'y
désaltérer.
\ . SAINT JEAN XYLOSTOME.
AMIS LECTEURS, demandez à nos
Dépositaires-de bien afficher?:.
CHRONIQUE
Mes cliers frères,
L'évêque de Cbàions vient de réunir les prêtres de sou diocèse
eu congrès, pour leur dire que les séminaires se vidaient et ne se
remplissaient pas- Les trois centsralichons ont mêlé leurs larmes à
celles de leur chef hiérarchique, si bien qu'au bout d'un quart
d'heure la salle du congrès était transformée en piscine.
Voulant éviter un malheur qui menaçait d'accroître encore la
dépopulation ecclésiastique, monseigneur leva la séance a bras
tendus et toute la génie tonsurée se sauva à la nage. Permettez-
moi de vous l'aire remarquer, en passant, que tous les ratichons
savent nager, — c'est daus leur nature ; — on trouverait plutôt un
poisson qui ne sait pas se servir de ses nageoires, qu'un vobiscum
qui ne sait pas faire usage des siennes.
Une haute personnalité ecclésiastique a déclaré, à la sortie du
eongr> s de Châlons, au correspondant du Matin que la situation
n'était pas drôle :
« La fameuse neutralité bienveillante de l'école a été pour nous
un coup mortel, a dit cette personnalité d'une voix triste. Les rava-
ges sont considérables ; déjà. 17,000 élèves de l'enseignement secon-
daire et 600,C00 de l'enseignement primaire nous ont quittés:
c'étaient pourtant des catholiques!
« La loi militaire aussi ararôfiéles vocations et beaucoup de nos
séminaristes en revenant du régiment rentrent dans la vie civile
pour ne plus nous revenir. Notre diocèse et la France entière souf-
frent delà pénurie de prêtres. C'est -ainsi que dans certainsdéparlc-
meuts de la Bretagne, de l'Auvergne, qui accusaient une surpro-
duction de prêtres obligés même de s'expatrier, nous ne pouvons
recruter presque plus personne.
« Il faut attribuer cet état de choses à la loi de séparation et au
refus d accepter les cultuelles. Les familles ne nous donnaient leurs
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